- JennyMédiateur
Le souci, c'est qu'avec 900 euros et sans aide familiale, il faudra faire un prêt ou prendre un 2e job pour les étudiants de milieux défavorisés ou isolés.
Je n'ai jamais dit que faire un master recherche avec une vingtaine d'heures de job étudiant à coté n'était pas éreintant, c'est juste que c'est possible (et que même si ce n'est pas souhaitable, que ça influe sur la réussite des étudiants lourdement, c'est une réalité...).
900 euros bruts, ce n'est pas un SMIC (qui est actuellement à 1334 euros).
Je n'ai jamais dit que faire un master recherche avec une vingtaine d'heures de job étudiant à coté n'était pas éreintant, c'est juste que c'est possible (et que même si ce n'est pas souhaitable, que ça influe sur la réussite des étudiants lourdement, c'est une réalité...).
900 euros bruts, ce n'est pas un SMIC (qui est actuellement à 1334 euros).
- LaotziSage
joebar69 a écrit:Cette dénomination n'existera plus. En fait de concours, il s'agit plus d'un examen d'entrée en Master ENSP.Laotzi a écrit:epekeina.tes.ousias a écrit:Prezbo a écrit:Sérieusement, avec le nouveau Master, les étudiants toucheront 900 euros au lieu de...rien, j'ai du mal à voir comment on peut ne pas le considérer comme un mieux, même insuffisant. Par contre, cette rémunération inférieure au SMIC interroge sur le statut de ces étudiants qui ne seront donc pas vraiment salariés et élèves-fonctionnaires, et donc à terme sur la notion de recrutement par concours.
Mais enfin, ils ne sont justement pas stagiaires de l'éducation nationale et ne le deviennent qu'en M2. Le concours de niveau L3 ne leur donne pas accès à la fonction publique : il leur donne accès à un master (tout en ayant un effet de contrainte rétroactive sur les licences). Il ne s'agit plus ni du CRPE ni d'un Capes.
C'est bien pour cela que cette réforme est nuisible en détricotant encore plus le statut du concours.
S'il y a concours en fin de L3, alors un candidat reçu doit être considéré comme fonctionnaire stagiaire à son issu et donc être payé. Que je sache, les élèves normaliens sont encore étudiants lorsqu'ils décrochent le concours de l'ENS, ils ont pourtant un traitement nettement supérieur à 900 euros puisqu'il est au niveau du SMIC.
Je ne vois absolument rien qui peut justifier qu'on paie un reçu au CRPE ou au CAPES en dessous de l'échelon 1 de la fonction publique. Même pas l'idée qu'avant en M1 il n'y avait rien (mais pas de concours non plus, lorsque le concours était en L3, il y avait traitement à l'échelon 1).
A partir de là, on tord la loi relative au traitement des fonctionnaires comme on veut, puisqu'ils-elles ne le seront pas.
Se mobiliser contre les réformes de la formation des enseignants est sans doute difficile, car pas évident de mobiliser les enseignants déjà en place, et les universitaires sont peu nombreux. Mais le gouvernement va donc réussir, silencieusement, et avec même parfois le soutien de certains puisqu'on rémunérerait dès un M1 désormais, à supprimer, de fait, les concours et tout ce qui en découle.
En dehors de la contractualisation, le recrutement hors concours dans la fonction publique était quand même jusqu'ici quelque chose de marginal et uniquement pour des catégories subalternes... Je ne comprends même pas que ça s'écharpe ici sur les 900 euros en M1, l'enjeu n'est vraiment pas là.
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"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
- joebar69Fidèle du forum
On est d'accord.Laotzi a écrit:Se mobiliser contre les réformes de la formation des enseignants est sans doute difficile, car pas évident de mobiliser les enseignants déjà en place, et les universitaires sont peu nombreux. Mais le gouvernement va donc réussir, silencieusement, et avec même parfois le soutien de certains puisqu'on rémunérerait dès un M1 désormais, à supprimer, de fait, les concours et tout ce qui en découle.
En dehors de la contractualisation, le recrutement hors concours dans la fonction publique était quand même jusqu'ici quelque chose de marginal et uniquement pour des catégories subalternes... Je ne comprends même pas que ça s'écharpe ici sur les 900 euros en M1, l'enjeu n'est vraiment pas là.
Et ce qui se trame en ce moment au ministère de la FP, sur le traitement des fonctionnaires, les primes "au mérite", l'éventuelle suppression des catégories (A,B et C), la réforme de progression de carrière (via les grades et échelons) va dans le même sens de la déstructuration de la FP, avec le mantra "Fonctionnaire à vie, c'est fini".
On n'en est qu'au début d'un renversement de table qui va faire très mal !
- EnaecoVénérable
Jenny a écrit:Le souci, c'est qu'avec 900 euros et sans aide familiale, il faudra faire un prêt ou prendre un 2e job pour les étudiants de milieux défavorisés ou isolés.
Je n'ai jamais dit que faire un master recherche avec une vingtaine d'heures de job étudiant à coté n'était pas éreintant, c'est juste que c'est possible (et que même si ce n'est pas souhaitable, que ça influe sur la réussite des étudiants lourdement, c'est une réalité...).
900 euros bruts, ce n'est pas un SMIC (qui est actuellement à 1334 euros).
C'est pour ça que j'ai parlé d'un 2/3 temps.
Financièrement, il faut comparer un M1 + job temps complet VS un M1 MEEF + job 1/3 temps.
Il me semble que dans les deux cas, c'est possible même si ce n'est pas souhaitable.
(Et personnellement, je préfère encore le cas du M1 MEEF par rapport aux M1 de ma discipline)
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Prezbo a écrit:C'est à mon avis un autre problème qui est la charge de travail démentielle et surtout complètement artificielle et déconnecté du contenu réel des master MEEF, rémunérés ou non.
Je rappelle à tous (prémisse 1) que les contenus des MEEF n'ont pas été fixés par les IUFM, ni par les ESPE, ni par les INSPE, mais par des documents prescripteurs en provenance du MEN et de la DEGESCO et que le non respect de ces prescriptions avait pour sanction la non habilitation du diplôme. Et que, et en 2010 et en 2013 et en 2017-20, un contrôle rectoral a toujours été effectué sur la fabrication de ces diplômes. C'était d'ailleurs déjà le cas des “maquettes de formation” à l'époque des IUFM. Jamais ces diplômes n'ont été confectionné au niveau universitaire et discuté avec le MESRI : en ce sens, ils représentent une exception qui les rend différents en nature des “Master recherche” (dans lesquels, à ma connaissance, on voit peu le MEN et les rectorat intervenir pour en prescrire les contenus).
De plus (prémisse 2) : c'est actuellement le cas des futurs diplômes et pour les licences préparant au concours L3 d'accès aux masters, et pour les masters ENSP à mettre en place, en suivant le cadre normatif et prescriptif en provenance du MEN. En d'autre terme, les éléments de pédagogie, de stage, de didactique etc. sont décidés par le MEN et les rectorats (le directeur d'un INSPE et co-nommé par le recteur et le président de l'U. concerné, après un entretien, à Paris et à la DEGESCO). Et les licences, et les concours de L3 et les futurs masters ENSP (pour PE, PESP, PLP, CEP et Certifiés) obéiront à ce schéma vertical.
Les deux prémisses permettent de tirer facilement une conclusion.
Laotzi a écrit:
S'il y a concours en fin de L3, alors un candidat reçu doit être considéré comme fonctionnaire stagiaire à son issu et donc être payé. […] Je ne vois absolument rien qui peut justifier qu'on paie un reçu au CRPE ou au CAPES en dessous de l'échelon 1 de la fonction publique.
Sauf que justement, je parie que ce à quoi l'on a affaire, c'est à la suppression du CRPE ou du CAPES, et à l'installation régionalisée de concours L3 (ne) donnant accès (qu')à une sorte d'école professionnelle (sous double tutelle MEN et rectorats).
La gestion des flux d'étudiants et de futurs profs (à l'exception des agrégés) se fera désormais dans une formation tubulaire, initiée en L1, dans des facs régionales et par recrutement régional, sur des concours locaux. Des concours nationaux du Capès en L3, avec ensuite un jeu de chaises musicales, non pas pour affecter les stagiaires issus du concours sur des “postes”, mais pour les inscrire dans une université porteuse d'un master ENSP ? Honnêtement, cela me paraît totalement improbable : il y aura des concours de L3 à l'échelle académique (sur programme national) et des affectations académiques et interdépartementales pour les PE, académiques pour les profs du second degré.
Même dans le cas des PE, cela représente une régression considérable dans l'autonomie des études. Et c'est bien normal, vu que c'est ce qui est recherché : le président l'a dit, le “retour des écoles normales” et le refus de concéder aux futurs PE de pouvoir faire des études “universitaires”, avec ce que cela implique de liberté universitaire.
D'ailleurs, à ma connaissance (et j'ai avec soin épluché tous les documents qui circulent — sachant que je suis très bien placé pour les voir circuler) : dans aucun de ces documents, à aucun moment, et dans aucune déclaration, je n'ai entendu ni les mots “concours du CRPE” ou “concours du Capes”, mais toujours “Concours L3”.
Un pareil silence ne prouve rien ? J'attends de lire le contraire !
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Si tu vales valeo.
- PrezboGrand Maître
epekeina.tes.ousias a écrit:Prezbo a écrit:C'est à mon avis un autre problème qui est la charge de travail démentielle et surtout complètement artificielle et déconnecté du contenu réel des master MEEF, rémunérés ou non.
Je rappelle à tous (prémisse 1) que les contenus des MEEF n'ont pas été fixés par les IUFM, ni par les ESPE, ni par les INSPE, mais par des documents prescripteurs en provenance du MEN et de la DEGESCO et que le non respect de ces prescriptions avait pour sanction la non habilitation du diplôme. Et que, et en 2010 et en 2013 et en 2017-20, un contrôle rectoral a toujours été effectué sur la fabrication de ces diplômes. C'était d'ailleurs déjà le cas des “maquettes de formation” à l'époque des IUFM. Jamais ces diplômes n'ont été confectionné au niveau universitaire et discuté avec le MESRI : en ce sens, ils représentent une exception qui les rend différents en nature des “Master recherche” (dans lesquels, à ma connaissance, on voit peu le MEN et les rectorat intervenir pour en prescrire les contenus).
De plus (prémisse 2) : c'est actuellement le cas des futurs diplômes et pour les licences préparant au concours L3 d'accès aux masters, et pour les masters ENSP à mettre en place, en suivant le cadre normatif et prescriptif en provenance du MEN. En d'autre terme, les éléments de pédagogie, de stage, de didactique etc. sont décidés par le MEN et les rectorats (le directeur d'un INSPE et co-nommé par le recteur et le président de l'U. concerné, après un entretien, à Paris et à la DEGESCO). Et les licences, et les concours de L3 et les futurs masters ENSP (pour PE, PESP, PLP, CEP et Certifiés) obéiront à ce schéma vertical.
Les deux prémisses permettent de tirer facilement une conclusion.
Ah, mais je n'ai pas dit le contraire. Les masters MEFF sont le fruit de deux idées bien infusées dans la technostructure du MEEN.
1) On peut résoudre tous les problèmes de l'EN, sans réflexion ni budget supplémentaires, grâce à la formation des enseignants.
2) Les enseignants ne travaillent pas assez et ne sont pas assez surveillés.
Comme il est difficile de s'attaquer aux titulaires, on met ensuite toute la pression sur les stagiaires dans un processus qui s'apparente au bizutage.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Dans le pdf dont le lien est donné en bas d'article.
J'ai déjà posté les liens vers les coupures de presse attestant que l'hésitation sur 1400/900€ en M1 a été levée par l'Élysée, puis par la ministre de l'EN sur France Inter (entre autres).
J'ai déjà posté les liens vers les coupures de presse attestant que l'hésitation sur 1400/900€ en M1 a été levée par l'Élysée, puis par la ministre de l'EN sur France Inter (entre autres).
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Si tu vales valeo.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Prezbo a écrit:Ah, mais je n'ai pas dit le contraire. Les masters MEFF sont le fruit de deux idées bien infusées dans la technostructure du MEEN.
1) On peut résoudre tous les problèmes de l'EN, sans réflexion ni budget supplémentaires, grâce à la formation des enseignants.
2) Les enseignants ne travaillent pas assez et ne sont pas assez surveillés.
Comme il est difficile de s'attaquer aux titulaires, on met ensuite toute la pression sur les stagiaires dans un processus qui s'apparente au bizutage.
J'en suis d'accord, mais il y a un 3) : la doctrine pédagogique et didactique (actuellement : APC/Dehaigne) provient également du MEN (qui la tient de l'Europe et de l'OCDE) et descend dans la formation et par les canaux des “modèles de formation” et des diplômes, et par ceux des rectorats et des corps d'inspection.
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Si tu vales valeo.
- JennyMédiateur
Je suis sans doute très mauvais esprit, mais je me dis qu'une fois cette casse des concours, d'un recrutement national et d'une baisse de niveau actée... on dira au bout de quelques années que vu la désaffection des étudiants, rebutés avec ces conditions de recrutement pire qu'avant, on recrutera uniquement des contractuels.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Jenny a écrit:Je suis sans doute très mauvais esprit, mais je me dis qu'une fois cette casse des concours, d'un recrutement national et d'une baisse de niveau actée... on dira au bout de quelques années que vu la désaffection des étudiants, rebutés avec ces conditions de recrutement pire qu'avant, on recrutera uniquement des contractuels.
Uniquement, peut-être pas, quand bien même les prévisions sont à la baisse démographique donc à celle du recrutement.
Mais je parie également que les futurs “recalés” — recalés au concours de L3 ou recalés du M1 (car le fait est que l'échec aux examens dispensera de les “licencier”) — pourra fournir un “vivier” (comme on dit dans le vocabulaire piscicole actuel) pour le recrutement (régional lui aussi) des contractuels. Cela, à mon avis, fera partie de la gestion des personnels enseignants qui se fera à l'échelle académique.
Au passage, j'ajoute un point :
Je ne nie absolument pas que les étudiants, les profs stagiaires et les profs titulaires soient malmenés, c'est très , mais c'est bien autre chose qu'un “bizutage” qui serait le fruit de quelques personnes particulièrement malintentionnées dont il suffirait de dénoncer les exactions…
Contrairement à ce que je lis très régulièrement : jusqu'à maintenant, les étudiants qui faisaient leurs études dans des ESPE ou des INSPE, lesquelles étaient encore des composantes universitaires, étaient encore, en tant qu'étudiants, en partie protégés contre la pression de la hiérarchie de l'EN. Je doute que ce qu'il restait de statut universitaire d'étudiant subsiste encore longtemps, sinon de manière formelle.
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Si tu vales valeo.
- ErgoDevin
Et d'un autre côté, vu le peu d'étudiants qu'on a en MEEF chez nous pour préparer le CAPES (on était plus de 40 quand j'ai passé le CAPES, cette année, ils sont moins de 15, l'an dernier aussi, dont une partie inscrits au CAFEP), je ne parierais pas que la perspective de rester dans la région si cela se vérifiait n'amènerait pas au contraire plus de candidats. Quand je discute avec les étudiants, ils sont fort peu nombreux à me dire qu'ils ne veulent pas passer le CAPES à cause de la rémunération ou des conditions de travail, mais ils sont très nombreux à me dire qu'ils ne veulent pas partir du coin (ce qui était une des raisons pour lesquelles les collègues avaient fini par intégrer à la maquette de licence un stage obligatoire à l'étranger: très peu partaient en assistanat, et pas pour des raisons financières, parce qu'ils ne voulaient pas partir un an -- ils nous disent quand c'est des problèmes financiers, et on active les différents réseaux de bourses de mobilité, universitaires, communales etc.).Jenny a écrit:Je suis sans doute très mauvais esprit, mais je me dis qu'une fois cette casse des concours, d'un recrutement national et d'une baisse de niveau actée... on dira au bout de quelques années que vu la désaffection des étudiants, rebutés avec ces conditions de recrutement pire qu'avant, on recrutera uniquement des contractuels.
À titre personnel, évidemment, ce n'est pas ce que je souhaite, pour plein de raisons, ne serait-ce que les disparités académiques, mais je ne suis pas certaine que ça n'ait pas un effet pervers sur d'éventuelles mobilisations.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Ergo a écrit:Et d'un autre côté, vu le peu d'étudiants qu'on a en MEEF chez nous pour préparer le CAPES (on était plus de 40 quand j'ai passé le CAPES, cette année, ils sont moins de 15, l'an dernier aussi, dont une partie inscrits au CAFEP), je ne parierais pas que la perspective de rester dans la région si cela se vérifiait n'amènerait pas au contraire plus de candidats. Quand je discute avec les étudiants, ils sont fort peu nombreux à me dire qu'ils ne veulent pas passer le CAPES à cause de la rémunération ou des conditions de travail, mais ils sont très nombreux à me dire qu'ils ne veulent pas partir du coin (ce qui était une des raisons pour lesquelles les collègues avaient fini par intégrer à la maquette de licence un stage obligatoire à l'étranger: très peu partaient en assistanat, et pas pour des raisons financières, parce qu'ils ne voulaient pas partir un an).Jenny a écrit:Je suis sans doute très mauvais esprit, mais je me dis qu'une fois cette casse des concours, d'un recrutement national et d'une baisse de niveau actée... on dira au bout de quelques années que vu la désaffection des étudiants, rebutés avec ces conditions de recrutement pire qu'avant, on recrutera uniquement des contractuels.
À titre personnel, évidemment, ce n'est pas ce que je souhaite, pour plein de raisons, ne serait-ce que les disparités académiques, mais je ne suis pas certaine que ça n'ait pas un effet pervers sur d'éventuelles mobilisations.
Tu as raison : c'est aussi ce sur quoi misent le MEN et le gouvernement actuel. Et cela pourrait aussi très nettement aggraver la situation (déjà grave) des académies fortement déficitaires et tenues pour “difficiles” : la perspective d'un enfermement dans une académie “difficile” peut alors se substituer à l'“avantage” de savoir que l'on restera dans son académie (à ceci près, tout de même que la “taille” des académies n'est plus du tout la même qu'avant : est-ce qu'il s'agira d'une “taille” alignée sur celle des régions actuelles ou sur celle des anciennes académies ?). Et si cela devait se produire, cela pourrait aussi se répercuter sur la logique des mutations, lesquelles deviendraient bien plus difficiles encore à obtenir en inter, sauf vers les académies déficitaires.
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Si tu vales valeo.
- e-WandererGrand sage
Tout le monde passerait le concours dans l'académie de Rennes.
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« Profitons du temps qui nous reste avant la définitive invasion de la grande muflerie du Nouveau Monde » (Huysmans)
- JennyMédiateur
@Ergo : Ca dépend des régions et ça ne peut se traduire que par un recrutement très difficile dans les académies attractives et un recrutement bradé dans les académies déficitaires (et qui ne fera pas le plein).
Que deviendront les titulaires si on garantit aux stagiaires de l'académie de Rennes de rester sur place (sans en limiter très fortement le nombre dès la L1 ?) ? On les fait passer avant des collègues qui ont 10 ans de séparation de conjoints ?
A mon avis, si on part vers ça, les places seront selon les besoins locaux dans les facs. Et effectivement, pour ceux qui pensent que les étudiants les plus défavorisés pourront étudier près de chez eux et loin de l'IdF, c'est râpé... Il faudra financer des études loin de la région d'origine pour ceux qui ne sont pas dans les meilleurs.
Il suffit de regarder le concours des PE pour voir que :
- ça ne résout pas la pénurie.
- ça crée des inégalités entre académies.
- ça fait chuter le niveau, et pas de la même manière selon les académies.
- que ça rend les mutations très compliquées.
Que deviendront les titulaires si on garantit aux stagiaires de l'académie de Rennes de rester sur place (sans en limiter très fortement le nombre dès la L1 ?) ? On les fait passer avant des collègues qui ont 10 ans de séparation de conjoints ?
A mon avis, si on part vers ça, les places seront selon les besoins locaux dans les facs. Et effectivement, pour ceux qui pensent que les étudiants les plus défavorisés pourront étudier près de chez eux et loin de l'IdF, c'est râpé... Il faudra financer des études loin de la région d'origine pour ceux qui ne sont pas dans les meilleurs.
Il suffit de regarder le concours des PE pour voir que :
- ça ne résout pas la pénurie.
- ça crée des inégalités entre académies.
- ça fait chuter le niveau, et pas de la même manière selon les académies.
- que ça rend les mutations très compliquées.
- joebar69Fidèle du forum
Sans faire trop dériver le sujet de ce fil (on devrait peut-être retourner sur le fil dédié à cette réforme de la formation des enseignant.e.s), cette réforme s'aligne avec celle plus large de la FP, comme par hasard
Je permets de m'auto-citer :
https://actu.orange.fr/politique/l-emploi-a-vie-des-fonctionnaires-menace-cette-annonce-de-stanislas-guerini-risque-de-faire-parler-magic-CNT000002dsste.html
Je permets de m'auto-citer :
On peut y rajouter la facilitation du licenciement, évoqué, ce matin, par le ministre de tutelle :joebar69 a écrit:... Et ce qui se trame en ce moment au ministère de la FP, sur le traitement des fonctionnaires, les primes "au mérite", l'éventuelle suppression des catégories (A,B et C), la réforme de progression de carrière (via les grades et échelons) va dans le même sens de la déstructuration de la FP, avec le mantra "Fonctionnaire à vie, c'est fini".
On n'en est qu'au début d'un renversement de table qui va faire très mal !
https://actu.orange.fr/politique/l-emploi-a-vie-des-fonctionnaires-menace-cette-annonce-de-stanislas-guerini-risque-de-faire-parler-magic-CNT000002dsste.html
- EnaecoVénérable
Malgré tous les points négatifs cités par Jenny, je pense que l'idée d'un recrutement académique plairait à beaucoup d'étudiants futurs enseignants et serait validée par de nombreux enseignants, notamment ceux qui ont été contraints de renoncer à rejoindre leur région d'origine.
- joebar69Fidèle du forum
Certes, mais quid des collègues déjà dans le métier et qui sont en attente de mutation (faute de points suffisants) pour rejoindre leur acad désirée ? Et les acad déjà déficitaires en candidat.e.s (je pense aux PE) ?Enaeco a écrit:Malgré tous les points négatifs cités par Jenny, je pense que l'idée d'un recrutement académique plairait à beaucoup d'étudiants futurs enseignants et serait validée par de nombreux enseignants, notamment ceux qui ont été contraints de renoncer à rejoindre leur région d'origine.
Il est créé, une fois de plus, une situation de conflits potentiels (voire d'équité) entre les "ancien.ne.s" et les "néo", pour détourner la recherche d'une vraie solution à ces problèmes des mutations/d'attractivité du métier/de gestion RH/...
- Madame_ProfEsprit sacré
Un recrutement académique... Mais, quelle bonne idée !
En plus d'avoir des PE, contractuels ou titulaires, incompétents (oui, il y en a, beaucoup trop à mon goût ici), les élèves d'IDF auront la même chose dans le secondaire (c'est déjà un peu le cas, le recrutement des contractuels se faisant de plus en plus au rabais). Sans parler des cours non assurés pendant des mois...
Enfin, comme ça, les élèves franciliens ou nordistes auront de bonnes raisons de continuer à être "mauvais élèves".
En plus d'avoir des PE, contractuels ou titulaires, incompétents (oui, il y en a, beaucoup trop à mon goût ici), les élèves d'IDF auront la même chose dans le secondaire (c'est déjà un peu le cas, le recrutement des contractuels se faisant de plus en plus au rabais). Sans parler des cours non assurés pendant des mois...
Enfin, comme ça, les élèves franciliens ou nordistes auront de bonnes raisons de continuer à être "mauvais élèves".
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2017-2025 - 10ème établissement, en poste fixe ! Et, militante (encore, malgré tout...) !
2013-2017 - TZR en expérimentation au gré des établissements, et militante !
2012-2013 - Année de stage en collège
- JennyMédiateur
Enaeco : Sur le papier, sans doute…
J’attends de voir lorsqu’on leur expliquera que s’ils veulent une place, c’est Créteil/Versailles/Amiens… pour leurs études, leur premier poste et probablement toute leur carrière.
J’attends de voir lorsqu’on leur expliquera que s’ils veulent une place, c’est Créteil/Versailles/Amiens… pour leurs études, leur premier poste et probablement toute leur carrière.
- joebar69Fidèle du forum
@Madame_Prof : Le pire est que, je pense, cette réforme a été pondue dans l'espoir de résoudre les problèmes que tu évoques, alors que c'est une brique de plus enlevée dans le mur fissuré des failles du système, dans les acad. déficitaires
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Jenny a écrit:Que deviendront les titulaires si on garantit aux stagiaires de l'académie de Rennes de rester sur place (sans en limiter très fortement le nombre dès la L1 ?) ? On les fait passer avant des collègues qui ont 10 ans de séparation de conjoints ?
Oui, je suis tout à fait d'accord avec ton analyse.
J'ajoute simplement que le modèle de gestion des personnels que je vois (gros comme une maison) se profiler à l'échelle académique se fera probablement comme celui des PE (les besoins en PE qui sont négociés par les rectorats avec le MEN se répercutent dans la régulation des flux d'étudiants, puis, à l'échelle départementale, des sites). En d'autres termes : le nombre de postes ouverts aux concours de L3 sera “régulé” (=décidé) et par les estimations de besoins en postes et par les négociations des capacités d'accueil dans les licences puis dans les masters (ENSP) — cf. la double tutelle actuelle Rectorat/Présidence d'U. des INSPE, donc des ENSPE. On ne sait rien, évidemment, de ce que cela impliquera pour les enseignants déjà en poste, mais, au doigt mouillé, le bon vieux système ineat/exeat sera probablement plus piégeux encore…
Et bien évidemment, cela installe, de fait, une sorte de “concurrence” entre les Académies. Au passage, je signale tout de même que s'il n'était formellement pas impossible pour les étudiants de passer le CRPE dans une autre académie que celle où ils font leurs études, cela a tendu à se raréfier depuis dix ans, et que la possibilité de passer plusieurs CRPE sur plusieurs académies (installée un temps et sans succès pour pallier la crise du recrutement) n'est déjà plus à l'ordre du jour. Je pense probable l'extension de cela aux Certifiés (idem PEPS, PLP, CPE). Par conséquent, je pense très probable que les académies en difficulté le soient autant, voire encore plus, et qu'aucun des problèmes actuels ne soient traités réellement, au contraire. En revanche, sur le plan formel et pratique, ce schéma sera très facile à installer.
_________________
Si tu vales valeo.
- dandelionVénérable
Ou alors il s’agit de s’assurer que les ‘bonnes’ académies (entendez: celles qui votent, et pour moi) aient de ‘bons’ enseignants, avec de ‘bons’ locaux, les autres pouvant bien se débrouiller avec l’aumône qu’on leur fera. Nous en avons déjà pris le chemin à en voir l’état des locaux et le niveau des recrutements dans certaines académies (que ce soit pour le CRPE ou pour les contractuels).
Et comme la solution à tout est l’innovation pédagogique, qui est peu réalisable par des nouveaux venus pour qui tout est déjà innovation, il n’y aura rien pour contrer l’effondrement de l’EN pour une partie de la population.
Pour maintenir des services publics de qualité, il faut un idéal d’émancipation, une croyance en la dignité de l’être humain, ou au moins la conviction que l’éducation ou la santé d’autrui nous protège nous aussi. Sinon, pourquoi ne pas garder son argent pour s’acheter un nouveau smartphone et se former à la citoyenneté avec TikTok?
Et comme la solution à tout est l’innovation pédagogique, qui est peu réalisable par des nouveaux venus pour qui tout est déjà innovation, il n’y aura rien pour contrer l’effondrement de l’EN pour une partie de la population.
Pour maintenir des services publics de qualité, il faut un idéal d’émancipation, une croyance en la dignité de l’être humain, ou au moins la conviction que l’éducation ou la santé d’autrui nous protège nous aussi. Sinon, pourquoi ne pas garder son argent pour s’acheter un nouveau smartphone et se former à la citoyenneté avec TikTok?
- joebar69Fidèle du forum
Mouais, quand on sait ce qui se passe dans les acad d'IdF, faudrait qu'au ministère ou au Palais on se méfie. "A une portée de baffe" de la capitale, comme le disait un certain PR.dandelion a écrit:Ou alors il s’agit de s’assurer que les ‘bonnes’ académies (entendez: celles qui votent, et pour moi) aient de ‘bons’ enseignants, avec de ‘bons’ locaux, les autres pouvant bien se débrouiller avec l’aumône qu’on leur fera. Nous en avons déjà pris le chemin à en voir l’état des locaux et le niveau des recrutements dans certaines académies (que ce soit pour le CRPE ou pour les contractuels) ...
- epekeina.tes.ousiasModérateur
dandelion a écrit:Ou alors il s’agit de s’assurer que les ‘bonnes’ académies (entendez: celles qui votent, et pour moi) aient de ‘bons’ enseignants, avec de ‘bons’ locaux, les autres pouvant bien se débrouiller avec l’aumône qu’on leur fera. Nous en avons déjà pris le chemin à en voir l’état des locaux et le niveau des recrutements dans certaines académies (que ce soit pour le CRPE ou pour les contractuels).
Et comme la solution à tout est l’innovation pédagogique, qui est peu réalisable par des nouveaux venus pour qui tout est déjà innovation, il n’y aura rien pour contrer l’effondrement de l’EN pour une partie de la population.
Pour maintenir des services publics de qualité, il faut un idéal d’émancipation, une croyance en la dignité de l’être humain, ou au moins la conviction que l’éducation ou la santé d’autrui nous protège nous aussi. Sinon, pourquoi ne pas garder son argent pour s’acheter un nouveau smartphone et se former à la citoyenneté avec TikTok?
Ou alors, c'est le début d'un “chemin” : refiler le bébé et ses factures aux régions, départements, etc. (il y a ~15 ans, cela s'appelait “l'Etat employeur” qu'il fallait repenser, dans une “gouvernance”, comme “Etat régulateur”).
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Si tu vales valeo.
- RuthvenGuide spirituel
Y a-t-il un calendrier pour les annonces officielles pour les concours du second degré ? (Par annonces officielles, je veux dire un truc sérieux avec un cadrage qui permettrait d'informer les étudiant.e.s de L1, L2, L3 de ce qui les attend)
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Les seules annonces fiables ont été faites dans la presse — le reste c'est du document de “fuite” (mais pour ce que j'en sais, assez fiable sur la structure générale) : premier concours L3 (accessible aux anciennes PPE/disciplinaires avec un ou des modules préparatoires, selon le cas) au printemps 2025 (avec possibilité pour les derniers M2 des anciens diplômes MEEF de le passer) + 1ère année M-ENSP car à la rentrée 25 ouverture M1 du M-ENSP (le M2 ancien diplôme termine l'ancien système) (l'année 25-26 est l'année de tuilage) ; rentrée 2026, toutes les licences seront ouvertes, idem les deux années du M-ENSP (et donc au printemps second concours L3 (et les nouvelles licences sont censées être couvertes sur les 3 années). Cela étant dit, là où je suis on travaille sur cette hypothèse avec déjà l'ouverture et la création pré-négociées et en vue.
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Si tu vales valeo.
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