- Thalia de GMédiateur
C'est glaçant !
- CalandriaGrand sage
Verdurette, c'est terrible en effet.
Mes enfants sont en PS et GS. L'an dernier, en MS, mon fils a fabriqué un superbe masque de loup en 3D (quel travail de la part de la maîtresse !). La maîtresse leur faisait réaliser des masques pour que chaque enfant ait au moins un déguisement le jour du carnaval. Le matin même, un père ne savait pas que c'était carnaval. Bon, ça peut arriver d'oublier mais je crois malheureusement que ce n'était pas le premier oubli pour cette petite. Cette année, mon fils a fait une sortie scolaire, il s'agissait d'ateliers autour de la robotique. Le matin, j'entends une maman expliquer qu'elle viendra chercher sa fille à la pause méridienne et qu'elle ne retournera pas en classe l'après-midi car elle ne veut pas que sa fille fasse la sortie (pourtant le lieu est à 15 minutes à pied). Bref, je vois à quel point si petit certains enfants sont totalement déconnectés de l'école à cause de leur environnement familial.
Mes enfants sont en PS et GS. L'an dernier, en MS, mon fils a fabriqué un superbe masque de loup en 3D (quel travail de la part de la maîtresse !). La maîtresse leur faisait réaliser des masques pour que chaque enfant ait au moins un déguisement le jour du carnaval. Le matin même, un père ne savait pas que c'était carnaval. Bon, ça peut arriver d'oublier mais je crois malheureusement que ce n'était pas le premier oubli pour cette petite. Cette année, mon fils a fait une sortie scolaire, il s'agissait d'ateliers autour de la robotique. Le matin, j'entends une maman expliquer qu'elle viendra chercher sa fille à la pause méridienne et qu'elle ne retournera pas en classe l'après-midi car elle ne veut pas que sa fille fasse la sortie (pourtant le lieu est à 15 minutes à pied). Bref, je vois à quel point si petit certains enfants sont totalement déconnectés de l'école à cause de leur environnement familial.
- IphigénieProphète
et très éclairant sur les vrais problèmes de l'école...
Bon courage Verdurette et merci pour ton travail!
Bon courage Verdurette et merci pour ton travail!
- DhaiphiGrand sage
Eh oui...Verdurette a écrit: Il y a un côté un peu artificiel dans ce "travail en projet" qui me dérange.
Attention et inventivité !Et je ne parle pas en termes de fric, il y avait un gamin que sa mère avait costumé en tapis volant, avec deux rectangles de tissu coloré et quatre gros glands de passementerie, un moment d'attention et d'inventivité pas plus cher que les multiples panoplies achetées à la va-vite sur internet ou au magasin truc-Fouille pas cher du coin.
On le serait à moins.Je crois que je suis un peu fatiguée moralement, aussi.
Rien ne remplacera un milieu familial de qualité.Et je me demande quelle réforme, quels programmes scolaires, quelles méthodes peuvent compenser tout cela ?
_________________
De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- g4w4inNiveau 3
Merci de continuer à partager avec nous tes réflexions face aux réalités qui composent ton quotidien, Verdurette. Je partage ton désarroi et la difficulté de "fermer la porte" à l'issue du temps présentiel à l'école ou au collège dans mon cas.
- LédisséEsprit sacré
Oh, Verdurette... Quelle fatigue en effet ce doit être de se trouver face à ces situations terribles, sans pouvoir y remédier... Bon courage et merci de ton "feuilleton" ici, que je suis avec attention.
_________________
Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- User20401Vénérable
Verdurette, quand je te lis, j'ai l'impression de retrouver mes élèves. Profil REP mais non classés parce que le collège de secteur, qui draine des écoles plus "huppées" (néo-ruraux avec gros apport culturel) ne l'est pas.
Le CPC m'a parlé d'élèves "peu intéressables" en parlant de mes élèves…
Le CPC m'a parlé d'élèves "peu intéressables" en parlant de mes élèves…
- auléricNeoprof expérimenté
verdurette terrible constat , que je partage ici sur mon école.
- VerduretteModérateur
Je me doute bien que mon cas est très loin d'être unique ni exceptionnel, d'où mon interrogation à Blanquer où qui veut l'entendre car mon propos n'a rien de politique, d'autant moins que tous les ministères qui se sont succédé ont ignoré ce problème. Boimare évalue à 15 % les élèves empêchés de penser, en moyenne, sans doute moins dans une "bonne école de centre ville CSP++", plus, parfois beaucoup plus chez Auléric, Cicyle et moi (et d'autres). Les programmes, les méthodes et les conflits qui vont avec, les trucs ludiques, les projets... pourquoi s'escrimer à chercher tant qu'on n'a pas remédié à l'origine du problème ? Mais peut-on, tout simplement, résoudre le fond du problème ?
- User20401Vénérable
Je changerais, dans ta dernière phrase, l'interrogation en "veut-on"
- VerduretteModérateur
C'est vrai, mais je me suis beaucoup interrogée sur cette question, à supposer même qu'on veuille, ce n'est pas simple parce que tout ne dépend pas de l'école.
C'est un délit de maltraiter ses enfants, de les frapper, de ne pas les soigner, de les sous-nourrir. Mais que faire avec la carence éducative et/ou la grande pauvreté, qui sont malheureusement souvent associées (encore que ce soit loin d'être systématique, j'insiste sur ce point) ? La plupart des parents confrontés à ces difficultés les cachent par honte et peur qu'on leur enlève leurs enfants. Comment faire pour que ces familles cadrent mieux leurs enfants, en étant fermes mais sans hurler puis céder, les emmènent ne serait-ce que se promener en forêt, pêcher, fassent avec eux la cuisine, le ménage ou des activités manuelles toutes simples, apprennent tout simplement à les coucher calmement en leur lisant une histoire, quand eux mêmes savent parfois à peine lire ? On a promulgué une loi contre la fessée, je ne pense pas qu'on en prépare une condamnant les parents qui mettent leurs bébés devant le smartphone ou la tablette.
Je ne crois pas à la seule efficacité de l'argent, même si c'est le nerf de la guerre, et qu'il permet par exemple de construire des logements décents. Mais tout ne se paye pas, et j'aime l'adage "si un homme meurt de faim, ne lui donne pas un poisson, apprend-lui plutôt à pêcher". Sauf que ces initiatives sont souvent taxées d'intrusives, de paternalistes, d'humiliantes. Même pour aider un enfant sur le plan psychologique, il faut une démarche volontaire des parents, qui souvent ne la font pas ("on n'est pas fou").
En même temps je me dis aussi : Qui sommes-nous pour prétendre aller apprendre à ces parents comment aimer leurs enfants ? Car ils les aiment, même si nous pensons parfois qu'ils les aiment "mal".
Comment protéger moralement, psychologiquement, l'enfant du gars en prison, celui de la mère toxico ? On remet en pratique la politique des "Enfants volés" aux aborigènes en Australie, pour leur bien ? Aux Pays-Bas, je crois, on avait songé à un moment à une sorte de loi interdisant d'avoir des enfants dans certaines situations de "délicatesse avec la loi", ça a (légitimement) déclenché un tollé. On peut faire un permis pour les chiens de 1ère catégorie, pas pour des enfants. Il y en a qu'on "place" pour les protéger, mais j'ai vu récemment un documentaire sur les "Enfants placés, les oubliés de la République", c'est glaçant.
Qu'on veuille ou qu'on puisse n'est pas tellement la question ... mais vouloir ou pouvoir faire quoi ?
L'année prochaine j'ai envie de prendre la GS/CP, de faire entrer les parents dans l'école en début d'année, et j'ai songé à faire, comme APC, des ateliers avec les parents pour leur montrer comment faire lire leur enfant le soir, leur faire emprunter des livres, raconter des histoires (transmission orale). Je ne sais pas si c'est "dans les clous". Il faut que je me renseigne.
C'est un délit de maltraiter ses enfants, de les frapper, de ne pas les soigner, de les sous-nourrir. Mais que faire avec la carence éducative et/ou la grande pauvreté, qui sont malheureusement souvent associées (encore que ce soit loin d'être systématique, j'insiste sur ce point) ? La plupart des parents confrontés à ces difficultés les cachent par honte et peur qu'on leur enlève leurs enfants. Comment faire pour que ces familles cadrent mieux leurs enfants, en étant fermes mais sans hurler puis céder, les emmènent ne serait-ce que se promener en forêt, pêcher, fassent avec eux la cuisine, le ménage ou des activités manuelles toutes simples, apprennent tout simplement à les coucher calmement en leur lisant une histoire, quand eux mêmes savent parfois à peine lire ? On a promulgué une loi contre la fessée, je ne pense pas qu'on en prépare une condamnant les parents qui mettent leurs bébés devant le smartphone ou la tablette.
Je ne crois pas à la seule efficacité de l'argent, même si c'est le nerf de la guerre, et qu'il permet par exemple de construire des logements décents. Mais tout ne se paye pas, et j'aime l'adage "si un homme meurt de faim, ne lui donne pas un poisson, apprend-lui plutôt à pêcher". Sauf que ces initiatives sont souvent taxées d'intrusives, de paternalistes, d'humiliantes. Même pour aider un enfant sur le plan psychologique, il faut une démarche volontaire des parents, qui souvent ne la font pas ("on n'est pas fou").
En même temps je me dis aussi : Qui sommes-nous pour prétendre aller apprendre à ces parents comment aimer leurs enfants ? Car ils les aiment, même si nous pensons parfois qu'ils les aiment "mal".
Comment protéger moralement, psychologiquement, l'enfant du gars en prison, celui de la mère toxico ? On remet en pratique la politique des "Enfants volés" aux aborigènes en Australie, pour leur bien ? Aux Pays-Bas, je crois, on avait songé à un moment à une sorte de loi interdisant d'avoir des enfants dans certaines situations de "délicatesse avec la loi", ça a (légitimement) déclenché un tollé. On peut faire un permis pour les chiens de 1ère catégorie, pas pour des enfants. Il y en a qu'on "place" pour les protéger, mais j'ai vu récemment un documentaire sur les "Enfants placés, les oubliés de la République", c'est glaçant.
Qu'on veuille ou qu'on puisse n'est pas tellement la question ... mais vouloir ou pouvoir faire quoi ?
L'année prochaine j'ai envie de prendre la GS/CP, de faire entrer les parents dans l'école en début d'année, et j'ai songé à faire, comme APC, des ateliers avec les parents pour leur montrer comment faire lire leur enfant le soir, leur faire emprunter des livres, raconter des histoires (transmission orale). Je ne sais pas si c'est "dans les clous". Il faut que je me renseigne.
- maikreeeesseGrand sage
C'est ce qu'à fait ma collègue en GS. Il suffit de faire l'avenant APC dans les clous (par exemple ici ce n'est que lecture...), là intervient le boulot du directeur. Ensuite il n'y a jamais aucune vérification de l'IEN, donc tu fais ce que tu veux ! Pour en revenir à ma collègue, elle avait pris le prétexte de faire un livre de comptines du monde pour montrer comment partager les chants, les lectures de son pays avec son enfant même sans savoir lire le français, comment travailler le vocabulaire etc...
- User20401Vénérable
D'accord avec toute ton analyse, Verdurette. Quand je vois le nombre de gamins (je vois le côté "élève" mais c'est bien plus large que ça) bousillés par leur famille, ça me glace. On se sent très impuissant. On en subit les répercussions en classe, sans pouvoir agir dessus (j'ai la chance que ma tutrice et mon CPC aient reconnu cet état de fait, c'est déjà ça).
Le RASED est complètement débordé (et comme nous, dépassé), au CMP, il y a 6 mois d'attente et le conseil départemental pare au plus pressé pour "protéger" les gamins les plus en danger imminent (tabassés par leurs parents) et quand on voit certaines familles d'accueil, on se pose des questions sur l'utilisé du placement…
Bon, et ici, suppression d'un poste à la rentrée prochaine parce qu'après tout, on peut bien enseigner à 25 ou 26 élèves, dans ces conditions (21 ou 22 actuellement, avec les inclusions).
Ton idée me semble bonne. C'est déjà un début.
Le RASED est complètement débordé (et comme nous, dépassé), au CMP, il y a 6 mois d'attente et le conseil départemental pare au plus pressé pour "protéger" les gamins les plus en danger imminent (tabassés par leurs parents) et quand on voit certaines familles d'accueil, on se pose des questions sur l'utilisé du placement…
Bon, et ici, suppression d'un poste à la rentrée prochaine parce qu'après tout, on peut bien enseigner à 25 ou 26 élèves, dans ces conditions (21 ou 22 actuellement, avec les inclusions).
Ton idée me semble bonne. C'est déjà un début.
- GastonLagaffeNiveau 5
Je me permets d'intervenir ici pour vous remercier, vous enseignants en primaire pour le travail que vous faites et la peine que vous prenez pour aider nos futurs élèves à réussir.
Concernant la langue, j'ai eu deux fois un élève qui avait de très grosses difficultés de raisonnement, pourtant gentil et volontaire. Il était incapable de s'exprimer correctement (la plupart de ses phrases n'avaient aucun sens, même lorsqu'il cherchait à exprimer des idées très simples, et ses camarades et moi avions énormément de mal à le comprendre). Sa mère est venue à la réunion parent-professeur, et j'ai compris : le français n'était pas sa langue maternelle et elle rencontrait de très grosses difficultés avec notre langue (bien plus encore que son fils). Mais... elle n'avait jamais parlé sa langue maternelle à son fils, elle était très contente de me le dire, elle pensait que s'était bien pour lui (j'ai eu confirmation par le fils un peu plus tard : il ne connaissait pas un mot de la langue maternelle de ses parents). Quel dommage... alors que peut-être, si sa mère lui avait parlé, raconté des histoires, chanté des comptines dans la langue qu'elle maîtrisait, peut-être n'aurait-il pas eu autant de difficultés ? Pourquoi personne ne l'a dit à ses parents?
J'avais lu quelque part que les enfants dont les parents avaient une langue maternelle autre que le français réussissaient mieux en mathématiques si leurs parents ne leur parlaient pas français à la maison (je ne retrouve plus la référence).
Concernant la langue, j'ai eu deux fois un élève qui avait de très grosses difficultés de raisonnement, pourtant gentil et volontaire. Il était incapable de s'exprimer correctement (la plupart de ses phrases n'avaient aucun sens, même lorsqu'il cherchait à exprimer des idées très simples, et ses camarades et moi avions énormément de mal à le comprendre). Sa mère est venue à la réunion parent-professeur, et j'ai compris : le français n'était pas sa langue maternelle et elle rencontrait de très grosses difficultés avec notre langue (bien plus encore que son fils). Mais... elle n'avait jamais parlé sa langue maternelle à son fils, elle était très contente de me le dire, elle pensait que s'était bien pour lui (j'ai eu confirmation par le fils un peu plus tard : il ne connaissait pas un mot de la langue maternelle de ses parents). Quel dommage... alors que peut-être, si sa mère lui avait parlé, raconté des histoires, chanté des comptines dans la langue qu'elle maîtrisait, peut-être n'aurait-il pas eu autant de difficultés ? Pourquoi personne ne l'a dit à ses parents?
J'avais lu quelque part que les enfants dont les parents avaient une langue maternelle autre que le français réussissaient mieux en mathématiques si leurs parents ne leur parlaient pas français à la maison (je ne retrouve plus la référence).
- VerduretteModérateur
En mathématiques, je ne sais pas, mais j'ai appris que les élèves dont les parents n'étaient pas francophones devaient parler leur langue à la maison pour comprendre l'utilité d'une langue, quelle qu'elle soit, et la faire fonctionner, même si ce n'est qu'à l'oral.
- User20401Vénérable
Aujourd'hui, j'ai pensé à toi, Verdurette. Pour ma formation, je dois mener un projet avec des collègues en formation n'ayant pas de classe. On a lancé le projet aujourd'hui. Pour un semblant d'anonymat, je ne détaille pas le contenu mais franchement, il y a de quoi les motiver, le projet est chouette (après, je reste sur ma position qu'un projet de ce genre est très chronophage pour très peu d'apprentissage in fine mais bon… Pas le choix). Et bien les élèves ne sont absolument pas motivés, pas intéressés. Je sens que ça va être laborieux. Rien ne les motive, à part les gilets jaunes. J'avoue qu'ils me désespèrent un peu.
J'ai emprunté le bouquin à la BU, il faut vraiment que je le lise…
J'ai emprunté le bouquin à la BU, il faut vraiment que je le lise…
- VerduretteModérateur
Bon courage, c'est vrai qu'on a trop souvent l'impression de vider un cargo qui prend l'eau à la petite cuiller.
A la cuiller à sucre, même ... celle qui a des trous ...
Ou plutôt de remplir un tonneau percé, rien ne reste.
Pour cette période, j'ai pris en APC les élèves qui n'osent jamais s'exprimer plus deux CP en délicatesse avec les livres pour faire le même travail avec des contes. Je cherche des contes qui disent que si on fait mieux que ses parents, ce n'est pas forcément les trahir, on peut aussi les aider (problème d'un gamin dont la mère ne sait pas lire). Il y a déjà le Petit Poucet.
Mais je suis un peu en crise existentielle : j'ai l'impression que ceux qui apprennent/comprennent le feraient tout aussi bien sans moi, et que pour les autres, je n'arrive à rien... :triste4:
A la cuiller à sucre, même ... celle qui a des trous ...
Ou plutôt de remplir un tonneau percé, rien ne reste.
Pour cette période, j'ai pris en APC les élèves qui n'osent jamais s'exprimer plus deux CP en délicatesse avec les livres pour faire le même travail avec des contes. Je cherche des contes qui disent que si on fait mieux que ses parents, ce n'est pas forcément les trahir, on peut aussi les aider (problème d'un gamin dont la mère ne sait pas lire). Il y a déjà le Petit Poucet.
Mais je suis un peu en crise existentielle : j'ai l'impression que ceux qui apprennent/comprennent le feraient tout aussi bien sans moi, et que pour les autres, je n'arrive à rien... :triste4:
- User20401Vénérable
C'est un peu vrai.
Heureusement, j'en ai deux ou trois (oui, je me satisfais de peu), qui partaient avec d'énormes lacunes et, en travaillant dur et en écoutant mes conseils, progressent de façon visible. Je me raccroche souvent à ceux là pour me dire que le problème ne vient pas de moi.
Heureusement, j'en ai deux ou trois (oui, je me satisfais de peu), qui partaient avec d'énormes lacunes et, en travaillant dur et en écoutant mes conseils, progressent de façon visible. Je me raccroche souvent à ceux là pour me dire que le problème ne vient pas de moi.
- SphinxProphète
Verdurette a écrit:Je cherche des contes qui disent que si on fait mieux que ses parents, ce n'est pas forcément les trahir, on peut aussi les aider (problème d'un gamin dont la mère ne sait pas lire). Il y a déjà le Petit Poucet.
Jack et le haricot magique ?
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- pseudo-intelloSage
Ce fil est passionnant.
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- VerduretteModérateur
Je reviens m'épancher auprès de vous.
Trois mois maintenant que je fais ponctuellement ma "séance Boimare" tous les matins. Ca frémit un peu, parfois, mais l'évolution est très très lente.
Enfin, il avait dit six mois minimum ...
Est-ce que je mène ce travail correctement ?
Heureuse coïncidence, la formation pédagogique que je vais avoir demain porte sur "apprendre à comprendre". J'ai donc lu les documents préparatoires, et j'ai aussi visionné quelques conférences du CNESCO / ENS de Lyon, notamment ceci :
Maryse Bianco : les pratiques efficaces en lecture https://www.dailymotion.com/video/x3zsiz2
Sylvie Cèbe : les compétences pour comprendre un texte écrit https://www.dailymotion.com/video/x411g9l
Je vais être franche, vu la proximité entre Sylvie Cèbe et Roland Goigoux, que je ne supporte pas, j'avais des préventions, or j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de choses intéressantes dans son discours.
Elle évoque notamment une chose qui peut sembler une lapalissade, une tautologie, mais plus profonde que cela n'en a l'air : notre difficulté à comprendre pourquoi l'enfant ne comprend pas ce qui nous semble évident. En tout cas je me rends bien compte qu'en lecture, c'est mon cas. Autant je saisis aisément ce qui peut bloquer en maths, en grammaire, autant j'ai du mal à voir où ça coince dans la compréhension d'un texte expliqué.
La semaine dernière, en AP 6ème, je devais faire lire de petits textes de façon expressive, l'un était l'histoire d'une petite vis qui maintient une tôle sur un bateau, elle trouve que sa vie n'est pas passionnante, que personne n'a de reconnaissance envers elle, et annonce qu'elle songe à quitter le navire. Les autres vis et divers boulons du navire lui remontrent que sans elle, toutes les pièces de la construction commenceront à vibrer, se desserrer, que le navire perdra sa cohésion et coulera. Ravie de voir qu'elle est finalement utile dans ce tout, la petite vis décide de rester. Eh bien l'élève chargé de ce texte s'obstinait à comprendre que le bateau avait coulé. Impossible pour ses camarades et moi de l'en faire démordre, de lui faire comprendre que la petite vis "songeait" à partir, et que les catastrophes prédites étaient au futur.
En tout cas, j'ai été ravie de voir que le vent a tourné et qu'on préconise désormais ouvertement l'enseignement explicite, mais ça m'énerve vraiment que personne n'ait songé à nous l'annoncer lors des nombreuses "anim péda" subies durant les dernières années. Je n'avais pas attendu la permission pour en faire, mais je me suis pris des volées de bois vert sur ma "frontalité" et mes excès transmissifs qui n'étaient vraiment pas méritées ...
Trois mois maintenant que je fais ponctuellement ma "séance Boimare" tous les matins. Ca frémit un peu, parfois, mais l'évolution est très très lente.
Enfin, il avait dit six mois minimum ...
Est-ce que je mène ce travail correctement ?
Heureuse coïncidence, la formation pédagogique que je vais avoir demain porte sur "apprendre à comprendre". J'ai donc lu les documents préparatoires, et j'ai aussi visionné quelques conférences du CNESCO / ENS de Lyon, notamment ceci :
Maryse Bianco : les pratiques efficaces en lecture https://www.dailymotion.com/video/x3zsiz2
Sylvie Cèbe : les compétences pour comprendre un texte écrit https://www.dailymotion.com/video/x411g9l
Je vais être franche, vu la proximité entre Sylvie Cèbe et Roland Goigoux, que je ne supporte pas, j'avais des préventions, or j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de choses intéressantes dans son discours.
Elle évoque notamment une chose qui peut sembler une lapalissade, une tautologie, mais plus profonde que cela n'en a l'air : notre difficulté à comprendre pourquoi l'enfant ne comprend pas ce qui nous semble évident. En tout cas je me rends bien compte qu'en lecture, c'est mon cas. Autant je saisis aisément ce qui peut bloquer en maths, en grammaire, autant j'ai du mal à voir où ça coince dans la compréhension d'un texte expliqué.
La semaine dernière, en AP 6ème, je devais faire lire de petits textes de façon expressive, l'un était l'histoire d'une petite vis qui maintient une tôle sur un bateau, elle trouve que sa vie n'est pas passionnante, que personne n'a de reconnaissance envers elle, et annonce qu'elle songe à quitter le navire. Les autres vis et divers boulons du navire lui remontrent que sans elle, toutes les pièces de la construction commenceront à vibrer, se desserrer, que le navire perdra sa cohésion et coulera. Ravie de voir qu'elle est finalement utile dans ce tout, la petite vis décide de rester. Eh bien l'élève chargé de ce texte s'obstinait à comprendre que le bateau avait coulé. Impossible pour ses camarades et moi de l'en faire démordre, de lui faire comprendre que la petite vis "songeait" à partir, et que les catastrophes prédites étaient au futur.
En tout cas, j'ai été ravie de voir que le vent a tourné et qu'on préconise désormais ouvertement l'enseignement explicite, mais ça m'énerve vraiment que personne n'ait songé à nous l'annoncer lors des nombreuses "anim péda" subies durant les dernières années. Je n'avais pas attendu la permission pour en faire, mais je me suis pris des volées de bois vert sur ma "frontalité" et mes excès transmissifs qui n'étaient vraiment pas méritées ...
- ElyasEsprit sacré
Dans le milieu des formateurs du 2d degré, l'approche explicite de la compréhension est présente depuis cinq-six ans (mais on lutte, cependant, dans mon Académie, on a gagné institutionnellement mais pas encore culturellement). C'est avec les CPC que c'est parfois compliqué de bosser.
Après, j'ai des réserves sur les croisés de l'explicite aussi mais c'est toujours l'excès le souci (bon, ils ont des soucis idéologiques avec le travail de la compréhension critique et créative mais c'est comme ça).
Après, j'ai des réserves sur les croisés de l'explicite aussi mais c'est toujours l'excès le souci (bon, ils ont des soucis idéologiques avec le travail de la compréhension critique et créative mais c'est comme ça).
- User20401Vénérable
Pourquoi n'aimes-tu pas Goigoux ? J'utilise Lector-Lectrix et je la trouve plutôt pas mal faite (bon, je n'ai pas encore vraiment de recul, d'où ma question).
Je lis Boimare en ce moment. Très intéressant. Le portrait des élèves au départ est glaçant de ressemblance avec ceux que j'ai tous les jours. Merci pour ce conseil lecture.
Je lis Boimare en ce moment. Très intéressant. Le portrait des élèves au départ est glaçant de ressemblance avec ceux que j'ai tous les jours. Merci pour ce conseil lecture.
- VerduretteModérateur
Elyas, je me méfie aussi des zélateurs de tout poil.
Aaaah les CPC... un passage m'a fait sourire à la fin de la conférence de Maryse Bianco, le moment des questions : une CPC lui demande dans son verbiage "...... quelle posture et quels gestes" adopter , et elle répond : "Bon, je vais d'abord traduire la question".
En effet, Lector-Lectrix et Lectorino-Lectorinette sont très bien faits. Mais j'ai eu droit à une conférence de Goigoux en personne il y a déjà un bon moment, sur la grammaire, et il a sorti des énormités du genre "pour trouver le verbe on met la phrase à la forme négative et c'est le mot entre ne et pas", et il était franchement suffisant et paonnant. J'en ai gardé des préventions, je le reconnais.
Aaaah les CPC... un passage m'a fait sourire à la fin de la conférence de Maryse Bianco, le moment des questions : une CPC lui demande dans son verbiage "...... quelle posture et quels gestes" adopter , et elle répond : "Bon, je vais d'abord traduire la question".
En effet, Lector-Lectrix et Lectorino-Lectorinette sont très bien faits. Mais j'ai eu droit à une conférence de Goigoux en personne il y a déjà un bon moment, sur la grammaire, et il a sorti des énormités du genre "pour trouver le verbe on met la phrase à la forme négative et c'est le mot entre ne et pas", et il était franchement suffisant et paonnant. J'en ai gardé des préventions, je le reconnais.
- User20401Vénérable
D'accord, merci pour ta réponse. En effet, je trouve Lector Lectrix bien faite. Elle semble bien fonctionner avec certains élèves, et en débutant, elle aide à cibler les difficultés récurrentes chez les élèves (mais toujours pareil, pas ceux "empêchés de penser" sur qui rien de ce que je propose n'a de prise).
- VerduretteModérateur
J'ai appris hier, en écoutant ces conférences, qu'une recherche britannique avait testé les progrès en compréhension de texte en divisant un groupe d'élèves de même niveau (très faibles "compreneurs") en trois : un groupe travaillant exclusivement sur le texte lu oralement par l'enseignant, le deuxième uniquement sur l'écrit, le dernier en mixte. Les meilleurs résultats ont été obtenus pour le 1er groupe (ce qui me conforte dans ma démarche, et j'ai besoin de cela, car j'y consacre 4 heures par semaine, et d'autres matières en pâtissent, notamment l'anglais, mais à tort ou à raison, je me dis qu'introduire une deuxième langue quand la première est si fragile, avec des contenus que les professeurs de langue ici présents jugent souvent contestables, n'est pas indispensable.
Ces conférences, intéressantes au demeurant, sont aussi terriblement culpabilisantes :
1/ plus j'apprends, plus je me rends compte des lacunes abyssales qui sont les miennes
2/ pour mettre tout cela en pratique, il faut plus de 24 heures par semaine à l'école, et plus de 24 heures dans mes journées, surtout si je veux dormir et jardiner encore un peu ...
Ces conférences, intéressantes au demeurant, sont aussi terriblement culpabilisantes :
1/ plus j'apprends, plus je me rends compte des lacunes abyssales qui sont les miennes
2/ pour mettre tout cela en pratique, il faut plus de 24 heures par semaine à l'école, et plus de 24 heures dans mes journées, surtout si je veux dormir et jardiner encore un peu ...
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