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- madamedNiveau 7
Bonjour tout le monde!
Me revoilà encore avec mes questions, et j'en profite pour remercier tous ceux qui prennent la peine de me répondre!
Je donne cours à une classe de sixième qui se déconcentre très facilement. Je me demande même s'ils savent se concentrer en fait. Je n'ai pas de problème de discipline, pas de bavardages ni d'insolence mais je vois bien qu'ils n'écoutent pas. Ils fouillent dans leur trousse, regardent ce que fait le voisin, sont sensibles au moindre bruit... et ne participent pas, n'écoutent ni les consignes, ni les questions. J'essaie d'alterner écrit/oral, de varier les supports, de les rendre actifs, mais ça ne marche pas... Après tout, peut-être que je suis ennuyante! Mais je pense quand même qu'il y a un gros souci d'attention.
Avez-vous des rituels/exercices en début ou milieu d'heure qui les concentreraient? En somme, comment faites-vous? Je suis un peu démunie.
Me revoilà encore avec mes questions, et j'en profite pour remercier tous ceux qui prennent la peine de me répondre!
Je donne cours à une classe de sixième qui se déconcentre très facilement. Je me demande même s'ils savent se concentrer en fait. Je n'ai pas de problème de discipline, pas de bavardages ni d'insolence mais je vois bien qu'ils n'écoutent pas. Ils fouillent dans leur trousse, regardent ce que fait le voisin, sont sensibles au moindre bruit... et ne participent pas, n'écoutent ni les consignes, ni les questions. J'essaie d'alterner écrit/oral, de varier les supports, de les rendre actifs, mais ça ne marche pas... Après tout, peut-être que je suis ennuyante! Mais je pense quand même qu'il y a un gros souci d'attention.
Avez-vous des rituels/exercices en début ou milieu d'heure qui les concentreraient? En somme, comment faites-vous? Je suis un peu démunie.
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Tempête sous un crâne
- User5899Demi-dieu
J'aboie. Gentiment. Aussi souvent qu'il faut. Woof !
- madamedNiveau 7
Lol. C'est bien ce que je fais. Mais avec moi, c'est peu efficace, ça ne me correspond pas... J'ai une voix trop aiguë!
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Tempête sous un crâne
- ProvenceEnchanteur
Je les engueule. Si nécessaire, je punis.
- Thalia de GMédiateur
Mon cours est tellement passionnant qu'ils sont toujours concentrés
- Spoiler:
- Méthode Provence
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- madamedNiveau 7
Vous les punissez même s'ils sont juste distraits et qu'ils ne bavardent pas?
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Tempête sous un crâne
- ProvenceEnchanteur
Suivre le cours fait partie de leurs devoirs d'élèves...
- Ben93Neoprof expérimenté
Non pas pour nous concentrer, mais pour nous éviter de nous déconcentrer, ma prof de maths de 4è faisait cours dans une salle où la capacité devait être autour de 60 personnes (si, si, une immense salle), avec les volets tous fermés ! Impossible de discuter avec le voisin (qui était à plusieurs mètres), de regarder par la fenêtre.
Une horreur.
Une horreur.
- Fesseur ProGuide spirituel
Provence a écrit:Je les engueule. Si nécessaire, je punis.
Je plussoie.Provence a écrit:Suivre le cours fait partie de leurs devoirs d'élèves...
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Pourvu que ça dure...
- abricotedapiExpert spécialisé
Je les rappelle à l'ordre, j'en isole certains, je leur donne du travail avec un temps limité pour qu'ils n'aient pas le temps de rêver... Pour un moment d'écoute important je leur demande de ne rien avoir dans les mains, de ne rien toucher. J'attends que tous soient prêts, j'incendie ceux qui continuent de farfouiller dans leur trousse et ils sont alors attentifs (pendant un moment donné !)
_________________
- Spoiler:
- 2024-2025 : en poste fixe !!
2023-2024 (TZR) AFA : 2 classes de 6e (PP 6e)
2022-2023 (TZR) AFA : 1 classe de 5e, 2 classes de 4e, 1 classe de 3e (PP 5e)
2021-2022 (TZR) 2 remplacements : 2 classes de 5e, 1 classe de 6e / 3 classes de 6e
2020-2021 (TZR) AFA 2 collèges dont le RAD : 2 classes de 5e, 1 classe de 4e (PP 5e) + 1 classe de 6e
2019-2020 (TZR) AFA RAD : 2 classes de 6e, 2 classes de 5e (PP 6e)
2018-2019 (TZR) AFA : 4 classes de 6e
2014-2018 : quatre ans en poste fixe (8 classes de 6e, 4 classes de 4e, 3 classes de 5e, 2 classes de 3e et 4 x PP 6e)
2013-2014 (stagiaire) : 2 classes de 5e, 1 classe de 6e
- cariboucGuide spirituel
Méthode Provence aussi :diable:
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"J'adore parler de rien : c'est le seul domaine où j'ai de vagues connaissances" (O. Wilde)
- DerborenceModérateur
Je me joins aux adeptes de la méthode Provence.
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"La volonté permet de grimper sur les cimes ; sans volonté on reste au pied de la montagne." Proverbe chinois
"Derborence, le mot chante triste et doux dans la tête pendant qu’on se penche sur le vide, où il n’y a plus rien, et on voit qu’il n’y a plus rien."
Charles-Ferdinand Ramuz, Derborence
- cariboucGuide spirituel
:abk: Mais bien sûr, tu crois aux éléphants roses, toi !
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"J'adore parler de rien : c'est le seul domaine où j'ai de vagues connaissances" (O. Wilde)
- LefterisEsprit sacré
Tu n'y es pour rien, plus on avance, plus les élèves n'ont aucune maîtrise d'eux-même, notamment les élèves faibles, livrés aux écrans chez eux. Question d'éducation globale... Il faudra bien admettre un jour que l'écoute, ça se décrète, un élève DOIT écouter son enseignant, il ne vient pas pour faire ou entendre ce qui lui plaît.madamed a écrit:Bonjour tout le monde!
Me revoilà encore avec mes questions, et j'en profite pour remercier tous ceux qui prennent la peine de me répondre!
Je donne cours à une classe de sixième qui se déconcentre très facilement. Je me demande même s'ils savent se concentrer en fait. Je n'ai pas de problème de discipline, pas de bavardages ni d'insolence mais je vois bien qu'ils n'écoutent pas. Ils fouillent dans leur trousse, regardent ce que fait le voisin, sont sensibles au moindre bruit... et ne participent pas, n'écoutent ni les consignes, ni les questions. J'essaie d'alterner écrit/oral, de varier les supports, de les rendre actifs, mais ça ne marche pas... Après tout, peut-être que je suis ennuyante! Mais je pense quand même qu'il y a un gros souci d'attention.
Avez-vous des rituels/exercices en début ou milieu d'heure qui les concentreraient? En somme, comment faites-vous? Je suis un peu démunie.
Mais ils en sont arrivés à un tel degré de déconcentration qu'il est déjà très tard en 6ème, ils n'y arrivent parfois plus, fermés comme des huîtres qu'ils sont devenus : ils posent la question sur ce qu'on vient de dire !
En attendant qu'on se remette à marcher sur les pieds, déjà, quand ça joue, tu fais ranger les trousses dans les sacs. Les trousses sont un fléau : on se retourne, on prend la trousse du voisin, on joue avec des ciseaux , de la colle. Tu autorises sur la table un seul stylo, ça suffit pour travailler. S'il y a besoin d'autre chose, on leur demande de prendre ce qu'il faut juste pour un moment. Il faut essayer de les faire écrire sans relâche en tournant dans les rangs : exercices , cours projeté au besoin , interros régulières : je sais c'est du boulot, je ne le fais pas toujours moi-même, mais ça marche pas mal si on a l'énergie de s'y tenir. J'interroge aussi à chaque cours par tirage au sort ou je vérifie les exercices , ça contribue à maintenir la tension...
Là où tout est inopérant, c'est dans les classes très dures, avec des élèves haineux, qui se moquent des résultats scolaires, et où les parents sont totalement absents. Si ils ne sont pas agressifs, ce que je te dis devrait fonctionner.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- madamedNiveau 7
Merci pour les conseils! Donc plus de fermeté. Interroger par tirage au sort est une bonne idée, ils doivent être tout le temps sur leur garde. Je demande aussi beaucoup de répéter ce que vient de dire le camarade et c'est un fiasco, ils ne s'écoutent pas les uns les autres.
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Tempête sous un crâne
- ElyasEsprit sacré
L'omniprésence du cours dialogué n'aide pas. Beaucoup d'enseignants semblent avoir peur de ne pas parler pendant une heure. Ils croient qu'en interrogeant les élèves, ça fait travailler la classe et ne comprennent dès lors pas la déconcentration, les bavardages et la non-écoute.
Si tu veux des élèves concentrés, il faut leur donner des moments de vraie concentration, donc un travail de réflexion écrite de longue durée, minimum 25 mn. Tu peux même les faire bosser en réflexion écrite une heure complète.
La concentration, ce n'est pas que les élèves, c'est aussi à l'enseignant de ne pas faire de l'agitation pour de l'agitation.
L'an dernier, j'ai imposé à ma stagiaire d'arrêter le dialogué. C'est simple, ses problèmes de discipline liés au travail et à la concentration ont été résorbés en grande majorité et ses élèves ont bossé dur.
Et par pitié, les changements multiples d'activités sur une heure, ne me dîtes pas qu'on dit encore que c'est vital. On toucherait le fond, dès lors ! Comment voulez-vous apprendre la concentration à des enfants adeptes du zapping en faisant du zapping !
Si tu veux des élèves concentrés, il faut leur donner des moments de vraie concentration, donc un travail de réflexion écrite de longue durée, minimum 25 mn. Tu peux même les faire bosser en réflexion écrite une heure complète.
La concentration, ce n'est pas que les élèves, c'est aussi à l'enseignant de ne pas faire de l'agitation pour de l'agitation.
L'an dernier, j'ai imposé à ma stagiaire d'arrêter le dialogué. C'est simple, ses problèmes de discipline liés au travail et à la concentration ont été résorbés en grande majorité et ses élèves ont bossé dur.
Et par pitié, les changements multiples d'activités sur une heure, ne me dîtes pas qu'on dit encore que c'est vital. On toucherait le fond, dès lors ! Comment voulez-vous apprendre la concentration à des enfants adeptes du zapping en faisant du zapping !
- LefterisEsprit sacré
En français, c'est assez difficile, parce qu'il faut bien à un moment ou à un autre revenir sur cet écrit : faire corriger au tableau si c'est de la grammaire, faire le point si c'est de l'écriture (apprentissage de la rédaction),, et donc répondre aux questions. Il y a une méthode que j'aime assez , c'est leur faire lire un texte et leur faire répondre au questionnaire, ce qui leur apprend à rédiger. Avec tirage au sort à la clef , comme pour le travail maison (je trimballe une toute petite boîte avec des bouts de carton d'un cm² avec les numéros. Je fais tirer un élève, pour montrer que c'est réalisé sans trucage:D puis je regarde dans la liste à qui il correspond).Elyas a écrit:L'omniprésence du cours dialogué n'aide pas. Beaucoup d'enseignants semblent avoir peur de ne pas parler pendant une heure. Ils croient qu'en interrogeant les élèves, ça fait travailler la classe et ne comprennent dès lors pas la déconcentration, les bavardages et la non-écoute.
Si tu veux des élèves concentrés, il faut leur donner des moments de vraie concentration, donc un travail de réflexion écrite de longue durée, minimum 25 mn. Tu peux même les faire bosser en réflexion écrite une heure complète.
La concentration, ce n'est pas que les élèves, c'est aussi à l'enseignant de ne pas faire de l'agitation pour de l'agitation.
L'an dernier, j'ai imposé à ma stagiaire d'arrêter le dialogué. C'est simple, ses problèmes de discipline liés au travail et à la concentration ont été résorbés en grande majorité et ses élèves ont bossé dur.
Et par pitié, les changements multiples d'activités sur une heure, ne me dîtes pas qu'on dit encore que c'est vital. On toucherait le fond, dès lors ! Comment voulez-vous apprendre la concentration à des enfants adeptes du zapping en faisant du zapping !
Hélas, difficile à conseiller à un jeune, ça n'a pas les faveurs de la mode actuelle qui demande ouvertement de les "faire échanger entre eux " (sic) et de noter "leur ressenti" (re-sic) car un questionnaire "dessèche le texte" (re-re-sic c'st vrai que les opinions à la volée ne sont pas asséchantes, elles ....), meilleur moyen pour que deux-tiers de la classe se désintéresse du cours illico, et arrive en prime au brevet sans savoir répondre clairement et précisément à une question.
Sinon, pour les très très durs, en guerre permanente (j'ai eu une classe atroce comme ça, l'an dernier) le cours projeté, qui permet de circuler, d'avoir les mains libres pour les fiches d’exclusion. Mais ça ne semble pas le cas ici.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- PseudoDemi-dieu
Les enfants (mais les adultes aussi) sont de plus en plus dispersés. Je pense qu'il faut apprendre à se recentrer, par des exercices pratiques de relaxation et de respiration.
La lecture à voix haute donne aussi des résultats à la longue.
Mais il est illusoire de croire qu'on va y arriver avec une recette.
La lecture à voix haute donne aussi des résultats à la longue.
Mais il est illusoire de croire qu'on va y arriver avec une recette.
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- ElyasEsprit sacré
Lefteris a écrit:En français, c'est assez difficile, parce qu'il faut bien à un moment ou à un autre revenir sur cet écrit : faire corriger au tableau si c'est de la grammaire, faire le point si c'est de l'écriture (apprentissage de la rédaction),, et donc répondre aux questions. Il y a une méthode que j'aime assez , c'est leur faire lire un texte et leur faire répondre au questionnaire, ce qui leur apprend à rédiger. Avec tirage au sort à la clef , comme pour le travail maison (je trimballe une toute petite boîte avec des bouts de carton d'un cm² avec les numéros. Je fais tirer un élève, pour montrer que c'est réalisé sans trucage:D puis je regarde dans la liste à qui il correspond).Elyas a écrit:L'omniprésence du cours dialogué n'aide pas. Beaucoup d'enseignants semblent avoir peur de ne pas parler pendant une heure. Ils croient qu'en interrogeant les élèves, ça fait travailler la classe et ne comprennent dès lors pas la déconcentration, les bavardages et la non-écoute.
Si tu veux des élèves concentrés, il faut leur donner des moments de vraie concentration, donc un travail de réflexion écrite de longue durée, minimum 25 mn. Tu peux même les faire bosser en réflexion écrite une heure complète.
La concentration, ce n'est pas que les élèves, c'est aussi à l'enseignant de ne pas faire de l'agitation pour de l'agitation.
L'an dernier, j'ai imposé à ma stagiaire d'arrêter le dialogué. C'est simple, ses problèmes de discipline liés au travail et à la concentration ont été résorbés en grande majorité et ses élèves ont bossé dur.
Et par pitié, les changements multiples d'activités sur une heure, ne me dîtes pas qu'on dit encore que c'est vital. On toucherait le fond, dès lors ! Comment voulez-vous apprendre la concentration à des enfants adeptes du zapping en faisant du zapping !
Hélas, difficile à conseiller à un jeune, ça n'a pas les faveurs de la mode actuelle qui demande ouvertement de les "faire échanger entre eux " (sic) et de noter "leur ressenti" (re-sic) car un questionnaire "dessèche le texte" (re-re-sic c'st vrai que les opinions à la volée ne sont pas asséchantes, elles ....), meilleur moyen pour que deux-tiers de la classe se désintéresse du cours illico, et arrive en prime au brevet sans savoir répondre clairement et précisément à une question.
Sinon, pour les très très durs, en guerre permanente (j'ai eu une classe atroce comme ça, l'an dernier) le cours projeté, qui permet de circuler, d'avoir les mains libres pour les fiches d’exclusion. Mais ça ne semble pas le cas ici.
Je vais me permettre d'être un vieux réactionnaire, mais même les thuriféraires de l'innovation rebutent face à des exercices longs
Je commence à comprendre la catastrophe des acquis en langue de nos élèves.
Bien sûr qu'il faut à un moment, revenir au texte écrit par l'élève. Mais cela n'interdit pas de le faire bosser pendant 25 à 50 mn. Si on le fait écrire dans la concentration pendant 25 m, on peut revenir sur le texte les autres 20 mn du cours. Si on prend 50 mn, on prend l'heure suivante.
La course au temps, le remplissage sonore de l'espace classe par le sacro-saint cours dialogué et les micro-activités sont autant responsables de la déconcentration des élèves que les écrans.
Imaginons un instant qu'un élève a 7h de cours où il a droit à 5h30 de cours dialogué et 22 micro-activités au total, mais au secours Pourtant, c'est le quotidien de nos élèves. Foutons leur la paix et faisons les bosser réellement au lieu de céder au tout-dialogué et aux micro-activités (donc micro-acquisitions).
EDIT : de la même façon, le cours magistral doit être fait dans la concentration, le prof n'a pas à casser son discours pour se rassurer de la compréhension, il le fera à la fin, en ayant prévu un moyen pour que les élèves se saisissent du savoir prodigué (prise de notes, création de cartes mentales, création d'un nuage de mots...).
- cariboucGuide spirituel
Je découvre que, sans le vouloir réellement, je fonctionne comme ça. Je déteste le zapping en cours, ça les disperse.
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"J'adore parler de rien : c'est le seul domaine où j'ai de vagues connaissances" (O. Wilde)
- LefterisEsprit sacré
Ah ! mais moi, qui ai connu les classes silencieuses, et suis revenu brutalement par hasard plus de vingt ans après, je suis totalement d'accord : on ne fait rien de valable en zappant sans cesse. Moi-même, qui ne suis pas intoxiqué par le zapping, les écrans, je ne peux travailler par tous petits morceaux, alors euxElyas a écrit:Lefteris a écrit:En français, c'est assez difficile, parce qu'il faut bien à un moment ou à un autre revenir sur cet écrit : faire corriger au tableau si c'est de la grammaire, faire le point si c'est de l'écriture (apprentissage de la rédaction),, et donc répondre aux questions. Il y a une méthode que j'aime assez , c'est leur faire lire un texte et leur faire répondre au questionnaire, ce qui leur apprend à rédiger. Avec tirage au sort à la clef , comme pour le travail maison (je trimballe une toute petite boîte avec des bouts de carton d'un cm² avec les numéros. Je fais tirer un élève, pour montrer que c'est réalisé sans trucage:D puis je regarde dans la liste à qui il correspond).Elyas a écrit:L'omniprésence du cours dialogué n'aide pas. Beaucoup d'enseignants semblent avoir peur de ne pas parler pendant une heure. Ils croient qu'en interrogeant les élèves, ça fait travailler la classe et ne comprennent dès lors pas la déconcentration, les bavardages et la non-écoute.
Si tu veux des élèves concentrés, il faut leur donner des moments de vraie concentration, donc un travail de réflexion écrite de longue durée, minimum 25 mn. Tu peux même les faire bosser en réflexion écrite une heure complète.
La concentration, ce n'est pas que les élèves, c'est aussi à l'enseignant de ne pas faire de l'agitation pour de l'agitation.
L'an dernier, j'ai imposé à ma stagiaire d'arrêter le dialogué. C'est simple, ses problèmes de discipline liés au travail et à la concentration ont été résorbés en grande majorité et ses élèves ont bossé dur.
Et par pitié, les changements multiples d'activités sur une heure, ne me dîtes pas qu'on dit encore que c'est vital. On toucherait le fond, dès lors ! Comment voulez-vous apprendre la concentration à des enfants adeptes du zapping en faisant du zapping !
Hélas, difficile à conseiller à un jeune, ça n'a pas les faveurs de la mode actuelle qui demande ouvertement de les "faire échanger entre eux " (sic) et de noter "leur ressenti" (re-sic) car un questionnaire "dessèche le texte" (re-re-sic c'st vrai que les opinions à la volée ne sont pas asséchantes, elles ....), meilleur moyen pour que deux-tiers de la classe se désintéresse du cours illico, et arrive en prime au brevet sans savoir répondre clairement et précisément à une question.
Sinon, pour les très très durs, en guerre permanente (j'ai eu une classe atroce comme ça, l'an dernier) le cours projeté, qui permet de circuler, d'avoir les mains libres pour les fiches d’exclusion. Mais ça ne semble pas le cas ici.
Je vais me permettre d'être un vieux réactionnaire, mais même les thuriféraires de l'innovation rebutent face à des exercices longs
Je commence à comprendre la catastrophe des acquis en langue de nos élèves.
Bien sûr qu'il faut à un moment, revenir au texte écrit par l'élève. Mais cela n'interdit pas de le faire bosser pendant 25 à 50 mn. Si on le fait écrire dans la concentration pendant 25 m, on peut revenir sur le texte les autres 20 mn du cours. Si on prend 50 mn, on prend l'heure suivante.
La course au temps, le remplissage sonore de l'espace classe par le sacro-saint cours dialogué et les micro-activités sont autant responsables de la déconcentration des élèves que les écrans.
Imaginons un instant qu'un élève a 7h de cours où il a droit à 5h30 de cours dialogué et 22 micro-activités au total, mais au secours Pourtant, c'est le quotidien de nos élèves. Foutons leur la paix et faisons les bosser réellement au lieu de céder au tout-dialogué et aux micro-activités (donc micro-acquisitions).
EDIT : de la même façon, le cours magistral doit être fait dans la concentration, le prof n'a pas à casser son discours pour se rassurer de la compréhension, il le fera à la fin, en ayant prévu un moyen pour que les élèves se saisissent du savoir prodigué (prise de notes, création de cartes mentales, création d'un nuage de mots...).
Je dis simplement ce qu'il en est de la vulgate actuelle en lettres, chez beaucoup d'idéologues. Ce que je cite, je l'ai entendu par des gardiens du temple... Et le fait est qu'un des seuls moyens en français de les faire travailler seuls est de les mettre devant un questionnaire , qu'il faut corriger ensuite, en utilisant une méthode que certains qualifieraient de coercitive : relever quelques travaux, tirer au sort ou désigner un élève pour faire le compte-rendu, et imposer une trace écrite. Je peux me permettre de le faire (en plus, je crois foncièrement que c'st efficace, ils ont des modèles de méthode en tête, des phrases bien écrites qui s’imprègnent, l'habitude de voir un plan ) mais un jeune collègue part à l'abattoir avec certains inspecteurs.
Du reste, ce problème affolant du bavardage permanent, qui est une des choses qui m'a paru les plus ahurissantes de ces derniers temps, je passe du temps à l'analyser et j'en suis arrivé à la conclusion que c'est certes lié aux écrans, au mumuse permanent mis en valeur par la société, mais tout ça (comme cause ou conséquence ? ) est étroitement corrélé à un nombrilisme effrayant, qui amène une perte d'intérêt pour tout ce qui n'est pas soi-même , dont le culte est démesuré, en même temps qu'une incapacité totale à se maîtriser. Chose qui n'est pas innée (un jeune est remuant, croit avoir raison , justifie sa flemme par tous les moyens, ça a toujours été je pense), mais acquise, et qui était encore primordiale il y a quelques temps.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- ElaïnaDevin
Pour mes lycéens, je n'ai trouvé qu'une seule chose :
- batailler pour avoir le calme (exclure, punir, flinguer du regard)
- le cours magistral, le plus possible. De toute façon, dès qu'on passe au cours dialogué, ils se mettent à parler. Je dicte, je dicte, je dicte. Ils se plaignent, geignent qu'ils ont mal à la main.
- quand ils sont calmes, j'autorise les questions et j'y réponds. Dès qu'il y en a un qui s'agite, j'arrête les questions et je me remets à dicter rapidement.
- dès que j'ai la classe en demi-groupe : élèves séparés, une table sur deux.
Avec une classe normalement câblée, ça passe. Je vends ça en l'enrobant sous un discours "gagnant-gagnant" que j'ai récupéré du discours de mon mari quand il fait des formations aux commerciaux de sa boîte.
Evidemment, avec une classe relou, ça passe beaucoup moins bien parce qu'on dicte ou qu'on dialogue, c'est le bord**.
En général, ils râlent parce que "j'explique pas", "y'a pas d'activité", "on fait que écrire". Pendant un cours en classe entière, je rétorque qu'ils sont pas là pour tricoter, et que pour les polys, ils peuvent toujours se gratter (poliment, hein, mais c'est ça en substance). Ensuite, en demi-groupe, de façon plus informelle, je leur explique et réexplique que tant qu'ils n'auront pas appris à noter en la bouclant, ils n'arriveront à rien. Et que leur boulot consiste à apprendre à se concentrer sur l'écrit. Du coup, bah, on écrit, parce que c'est en forgeant, etc.
- batailler pour avoir le calme (exclure, punir, flinguer du regard)
- le cours magistral, le plus possible. De toute façon, dès qu'on passe au cours dialogué, ils se mettent à parler. Je dicte, je dicte, je dicte. Ils se plaignent, geignent qu'ils ont mal à la main.
- quand ils sont calmes, j'autorise les questions et j'y réponds. Dès qu'il y en a un qui s'agite, j'arrête les questions et je me remets à dicter rapidement.
- dès que j'ai la classe en demi-groupe : élèves séparés, une table sur deux.
Avec une classe normalement câblée, ça passe. Je vends ça en l'enrobant sous un discours "gagnant-gagnant" que j'ai récupéré du discours de mon mari quand il fait des formations aux commerciaux de sa boîte.
Evidemment, avec une classe relou, ça passe beaucoup moins bien parce qu'on dicte ou qu'on dialogue, c'est le bord**.
En général, ils râlent parce que "j'explique pas", "y'a pas d'activité", "on fait que écrire". Pendant un cours en classe entière, je rétorque qu'ils sont pas là pour tricoter, et que pour les polys, ils peuvent toujours se gratter (poliment, hein, mais c'est ça en substance). Ensuite, en demi-groupe, de façon plus informelle, je leur explique et réexplique que tant qu'ils n'auront pas appris à noter en la bouclant, ils n'arriveront à rien. Et que leur boulot consiste à apprendre à se concentrer sur l'écrit. Du coup, bah, on écrit, parce que c'est en forgeant, etc.
- User19866Expert
On pourrait avoir les grandes lignes du discours gagnant-gagnant ?Elaïna a écrit:Pour mes lycéens, je n'ai trouvé qu'une seule chose :
- batailler pour avoir le calme (exclure, punir, flinguer du regard)
- le cours magistral, le plus possible. De toute façon, dès qu'on passe au cours dialogué, ils se mettent à parler. Je dicte, je dicte, je dicte. Ils se plaignent, geignent qu'ils ont mal à la main.
- quand ils sont calmes, j'autorise les questions et j'y réponds. Dès qu'il y en a un qui s'agite, j'arrête les questions et je me remets à dicter rapidement.
- dès que j'ai la classe en demi-groupe : élèves séparés, une table sur deux.
Avec une classe normalement câblée, ça passe. Je vends ça en l'enrobant sous un discours "gagnant-gagnant" que j'ai récupéré du discours de mon mari quand il fait des formations aux commerciaux de sa boîte.
Evidemment, avec une classe relou, ça passe beaucoup moins bien parce qu'on dicte ou qu'on dialogue, c'est le bord**.
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