- Spinoza1670Esprit éclairé
Peux-tu donner des références précises, s'il-te-plaît ?coindeparadis a écrit:Si ce n'est que la théorie piagétienne sur la numération est remise en question très largement par des études plus récentes.
- coindeparadisGuide spirituel
Disons qu'on est passé de la possible perception du nombre avec le stade des opérations concrètes (Piaget) à la conception d'une perception liée au langage (donc vers 2/3 ans) pour enfin penser que la quantité est discriminée dès 10 mois (1,2,3,4, plus de quatre). Et c'est valable pour d'autres notions mathématiques et linguistiques. Piaget aurait sous estimé les capacités des enfants pour faire un grand raccourci.
Edit : le résumé d'un article que j'avais dans ma "base de données"
"Ces vingt dernières années, de nombreuses recherches ont montré que les bébés et les petits enfants étaient capables de discriminer des collections de 3 ou 4 éléments et même d’anticiper le résultat de petites opérations arithmétiques. La perspective innéiste selon laquelle nous disposerions d’un détecteur numérique dès la naissance a donc pris le pas sur la position constructiviste. Dans cet article, nous décrivons un de ces modèles de traitement numérique inné mais rapportons également les interprétations théoriques alternatives. Enfin, nous décrivons brièvement une recherche que nous avons menée chez des enfants de 3 ans qui amène à reconsidérer ces modèles. En effet, dans une tâche de comparaison de collections, nous avons pu mettre en évidence que les enfants ne pouvaient sélectionner celle avec le plus grand cardinal que si la numérosité de la collection était confondue avec des variables continues telle que la surface occupée par les items. Dans le cas contraire, leur choix était tout à fait arbitraire. Ces résultats, ainsi que d’autres rapportés dans la littérature, nous amènent à mettre en cause l’hypothèse de capacités de traitement de la numérosité dès la naissance, et à considérer plutôt un modèle de traitement des collections sur la base de variables physiques continues."
Edit : le résumé d'un article que j'avais dans ma "base de données"
"Ces vingt dernières années, de nombreuses recherches ont montré que les bébés et les petits enfants étaient capables de discriminer des collections de 3 ou 4 éléments et même d’anticiper le résultat de petites opérations arithmétiques. La perspective innéiste selon laquelle nous disposerions d’un détecteur numérique dès la naissance a donc pris le pas sur la position constructiviste. Dans cet article, nous décrivons un de ces modèles de traitement numérique inné mais rapportons également les interprétations théoriques alternatives. Enfin, nous décrivons brièvement une recherche que nous avons menée chez des enfants de 3 ans qui amène à reconsidérer ces modèles. En effet, dans une tâche de comparaison de collections, nous avons pu mettre en évidence que les enfants ne pouvaient sélectionner celle avec le plus grand cardinal que si la numérosité de la collection était confondue avec des variables continues telle que la surface occupée par les items. Dans le cas contraire, leur choix était tout à fait arbitraire. Ces résultats, ainsi que d’autres rapportés dans la littérature, nous amènent à mettre en cause l’hypothèse de capacités de traitement de la numérosité dès la naissance, et à considérer plutôt un modèle de traitement des collections sur la base de variables physiques continues."
- Spinoza1670Esprit éclairé
Un merci tardif pour ta réponse, coindeparadis.
Préface du manuel Boscher :
De quand date ce texte ? Aurait-il été approuvé par Mathurin Boscher ? Mathurin Boscher a-t-il écrit des textes théoriques justifiant l'emploi de sa méthode ? Je n'en trouve pas trace dans le fac-similé de la première édition (noir et blanc) de 1906. cf. http://manuelsanciens.blogspot.com/2012/04/boscher.html
Je viens de regarder et on voit le commentaire suivant :
Voici les deux pages d'éloges de l'édition de 1906 :
+ les quatre premières pages :
Préface du manuel Boscher :
De quand date ce texte ? Aurait-il été approuvé par Mathurin Boscher ? Mathurin Boscher a-t-il écrit des textes théoriques justifiant l'emploi de sa méthode ? Je n'en trouve pas trace dans le fac-similé de la première édition (noir et blanc) de 1906. cf. http://manuelsanciens.blogspot.com/2012/04/boscher.html
Je viens de regarder et on voit le commentaire suivant :
Donc visiblement, il n'y avait pas de préface proprement dite.Mathurin Boscher a écrit:De nombreuses lettres que nous avons reçues nous reproduisons nous reproduisons les quelques extraits suivants qui sont pour notre ouvrage la meilleure des préfaces : ...
Voici les deux pages d'éloges de l'édition de 1906 :
+ les quatre premières pages :
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
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- Spinoza1670Esprit éclairé
Collectif Blé91 en 1998 a écrit:Au secours ! La revoilà !
La méthode Boscher se vend dans les grandes surfaces ! Ce succès d’après-guerre (la première guerre !) refait surface. Pour les enfants qui apprennent à lire, «il n’est besoin d’autre livre que du syllabaire» : ainsi commence la préface... On peut regarder ce vestige de notre préhistoire pédagogique avec une curieuse nostalgie ou pour rire ; on cesse de rire en comprenant comment on peut former des perroquets : ga, go, gu... Cette résurgence n’est-elle pas inquiétante ? Veut-on également réhabiliter le bonnet d’âne ?
Rémi et Colette, peu après la seconde guerre (1951), emprunte une démarche qui est très voisine : la lettre, la syllabe, le mot, la phrase. Le déchiffrement est la seule religion de ces manuels.
Caroline, Bruno, Daniel, Valérie, et les autres
Après notre préhistoire pédagogique, venons-en aux antiquités. Daniel et Valérie (1964) vaut la visite : des textes indigents, à la syntaxe pauvrette, fabriqués pour l’apprentissage, se référant à une vie campagnarde d’un autre âge, entre la mule, le sainfoin et le faneur. Les majuscules sont inexistantes jusqu’à la leçon 23. Au cœur de chaque leçon : la lettre. Les enfants répètent en chœur la phrase-clé représentée par l’image, lue par le maître, décomposée oralement puis par un symbole graphique appelé «corde», L’oralisation prend nettement le pas sur la compréhension.
Notons que certains de ces manuels sont «relookés» très superficiellement. Ainsi A l’aube de l’école, paru en 1973, a-t-il connu une nouvelle édition en 1995 : les majuscules sont introduites et «cycle des apprentissages fondamentaux» a remplacé CP, c’est tout : «la fauvette fuit» et «papa coupe (toujours) un rameau de sureau»...
L’on est heureux de découvrir, grâce à notre enquête, que ces manuels ont quasiment disparu de notre département (on ne compte plus que 16 classes).
http://www.cndp.fr/bienlire/02-atelier/pagefenetre/document/manuelsCP_9798_p11-15.pdf
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- JohnMédiateur
Qu'est-ce qu'ils ont contre les fauvettes et le sureau ?
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- coindeparadisGuide spirituel
Notre cddp (pardon antenne canopée) a décidé de supprimer tous les manuels de lecture antérieurs à 2002 (même démarche dans d'autres disciplines) ... Non pas dans l'optique de faire de la place à de nouvelles acquisitions ( les étagères sont vides) mais parce que "ça fait du bien de faire le ménage, d'enlever ces vieux livres qui étaient là depuis le début". Et quand je m'inquiétais du sort de ces "vieux livres" ... "on en a gardé quelques uns aux archives, mais la plupart est partie au pilon. Vous auriez vu tout ce qu'il y avait" ! La colère passée, la peur a pris le dessus. Qu'est-ce qu'une société qui veut faire table rase du passé, à tout prix ?
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Ne t'excuse jamais d'être ce que tu es. Gandhi
- OlympiasProphète
Mais quel pauvre idiot ! C'est avec cette méthode que j'ai appris à lire à des adultes étrangers.
- e-WandererGrand sage
Mon frère (né en 1970) a appris à lire en CP dans Rémi et Colette. Aux vacances de Noël, il lisait de façon parfaitement fluide (et il comprenait ce qu'il lisait). Alors c'est peut-être ringard, préhistorique ou ridicule, mais au moins ça marchait…
Il est vrai que la "vie campagnarde d'un autre âge" (sic.) était notre quotidien. Au moins n'avons-nous jamais eu besoin d'aller au salon de l'agriculture pour savoir à quoi ressemble une vache, et nous savons très bien comment sont faites les branches de sureau (on les évidait pour faire des sifflets ou des sarbacanes, et on faisait de la gelée avec les grappes de fruits noirs). Quand j'ai retrouvé le sureau dans le Vase d'or d'Hoffmann, je savais concrètement de quoi il s'agissait. Ras-le-bol du mépris des pédagogues fous auxquels la pollution urbaine est montée à la tête.
Il est vrai que la "vie campagnarde d'un autre âge" (sic.) était notre quotidien. Au moins n'avons-nous jamais eu besoin d'aller au salon de l'agriculture pour savoir à quoi ressemble une vache, et nous savons très bien comment sont faites les branches de sureau (on les évidait pour faire des sifflets ou des sarbacanes, et on faisait de la gelée avec les grappes de fruits noirs). Quand j'ai retrouvé le sureau dans le Vase d'or d'Hoffmann, je savais concrètement de quoi il s'agissait. Ras-le-bol du mépris des pédagogues fous auxquels la pollution urbaine est montée à la tête.
- AnaxagoreGuide spirituel
e-Wanderer a écrit:Mon frère (né en 1970) a appris à lire en CP dans Rémi et Colette. Aux vacances de Noël, il lisait de façon parfaitement fluide (et il comprenait ce qu'il lisait). Alors c'est peut-être ringard, préhistorique ou ridicule, mais au moins ça marchait…
Il est vrai que la "vie campagnarde d'un autre âge" (sic.) était notre quotidien. Au moins n'avons-nous jamais eu besoin d'aller au salon de l'agriculture pour savoir à quoi ressemble une vache, et nous savons très bien comment sont faites les branches de sureau (on les évidait pour faire des sifflets ou des sarbacanes, et on faisait de la gelée avec les grappes de fruits noirs). Au moins, quand j'ai retrouvé le sureau dans le Vase d'or d'Hoffmann, je savais concrètement de quoi il s'agissait. Ras-le-bol du mépris des pédagogues fous auxquels la pollution urbaine est montée à la tête.
Oui, trop de plomb, trop de cadmium, trop de mercure. C'est aussi mon diagnostic.
- JPhMMDemi-dieu
Mini-nous (GS, bientôt 6 ans) sait lire.
Un peu de Méthode Boscher tous les soirs depuis octobre (de mémoire), et voilou, depuis un bon mois il lit un petit livre enfant chaque soir.
PS : il adore lire les mots nouveaux, c'est son grand truc.
Un peu de Méthode Boscher tous les soirs depuis octobre (de mémoire), et voilou, depuis un bon mois il lit un petit livre enfant chaque soir.
PS : il adore lire les mots nouveaux, c'est son grand truc.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- OlympiasProphète
C'est pas bien. C'est un privilégié ! Tu utilises une méthode ségrégative ! La FCPE va sévir. L'UNSA aussi !JPhMM a écrit:Mini-nous (GS, bientôt 6 ans) sait lire.
Un peu de Méthode Boscher tous les soirs depuis octobre (de mémoire), et voilou, depuis un bon mois il lit un petit livre enfant chaque soir.
PS : il adore lire les mots nouveaux, c'est son grand truc.
- JPhMMDemi-dieu
Qu'ils viennent, ils vont être reçus.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- AnaxagoreGuide spirituel
JPhMM a écrit:Qu'ils viennent, ils vont être reçus.
:lol:
- dandelionVénérable
Là où j'habite, on n'apprend les majuscules qu'en CE1.
Ceci n'a aucun rapport mais un de mes élèves de cp l'année dernière avait justement identifié un geai bleu. Faudrait-il donc tuer tous les oiseaux pour contenter M. Brissiaud?
Néanmoins, je n'apprécie guère la méthode Boscher, je préfère Mico (et, n'en déplaise à M. Brissiaud, l'ourson, la dînette, et la locomotive plaisent toujours). La méthode de DC est cependant certainement plus adaptée aux enfants d'aujourd'hui, tout en étant adaptée aux enfants tout simplement.
Ceci n'a aucun rapport mais un de mes élèves de cp l'année dernière avait justement identifié un geai bleu. Faudrait-il donc tuer tous les oiseaux pour contenter M. Brissiaud?
Néanmoins, je n'apprécie guère la méthode Boscher, je préfère Mico (et, n'en déplaise à M. Brissiaud, l'ourson, la dînette, et la locomotive plaisent toujours). La méthode de DC est cependant certainement plus adaptée aux enfants d'aujourd'hui, tout en étant adaptée aux enfants tout simplement.
- Spinoza1670Esprit éclairé
coindeparadis a écrit:Notre cddp (pardon antenne canopée) a décidé de supprimer tous les manuels de lecture antérieurs à 2002 (même démarche dans d'autres disciplines) ... Non pas dans l'optique de faire de la place à de nouvelles acquisitions (les étagères sont vides) mais parce que "ça fait du bien de faire le ménage, d'enlever ces vieux livres qui étaient là depuis le début". Et quand je m'inquiétais du sort de ces "vieux livres" ... "on en a gardé quelques-uns aux archives, mais la plupart est partie au pilon. Vous auriez vu tout ce qu'il y avait" ! La colère passée, la peur a pris le dessus. Qu'est-ce qu'une société qui veut faire table rase du passé, à tout prix ?
Je confirme. Voici une image d'écran d'une recherche effectuée sur le site de Canopé Réunion : Pour les maths, c'est mieux que ton antenne, c'est avant 1987 qu'on ne trouve rien. Après il commence à y avoir des références.
Mais c'est quand même très ballot parce que d'après Brissiaud, les résultats en calcul commencent à se dégrader après 1986.
Et c'est encore plus ballot si l'on suit Delord, pour qui la dégradation commence vraiment avec les maths modernes (vers 1970).
http://micheldelord.info/remib_fb_2014.pdf
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
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- dandelionVénérable
C'est Orwellien tout ça
- coindeparadisGuide spirituel
Mon ancien CDDP conservait les ouvrages des années 80/90 et y collait un bandeau "ouvrage historique". On m'a expliqué qu'ils n'offraient qu'un intérêt pour les historiens de la didactique...
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Ne t'excuse jamais d'être ce que tu es. Gandhi
- coindeparadisGuide spirituel
Dans le même registre ...dandelion a écrit:C'est Orwellien tout ça
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- HerrelisGrand sage
Mon fils voulait tellement lire en MS qu'en été on a commencé avec un peu de la Boscher, un peu de bidouillage et... en milieu de GS il savait lire de façon fluide... ce qui emmerdait bien sa prof d'ailleurs. En attendant, il lit bien et beaucoup (8 ans, il m'a explosé Bilbo et les 3 premiers tomes de Harry Potter). Bon, il est EIP hein, mais quand même.JPhMM a écrit:Mini-nous (GS, bientôt 6 ans) sait lire.
Un peu de Méthode Boscher tous les soirs depuis octobre (de mémoire), et voilou, depuis un bon mois il lit un petit livre enfant chaque soir.
PS : il adore lire les mots nouveaux, c'est son grand truc.
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Han : "Comment on s'en sort?" Luke : "comme d'habitude." Han : "Si mal que ça?!!" Le Retour du Jedi
"Drowned in moonlight, strangled by her own bra." -Carrie Fisher- 1956-2016 - See you space momma.
"Drowned in moonlight, strangled by her own bra." -Carrie Fisher- 1956-2016 - See you space momma.
- Spinoza1670Esprit éclairé
Peux-tu expliciter le contenu et la fréquence de ce qu'il a étudié en lecture avant d'arriver à la lecture fluide ?
Jacques Chavanes (formateur CASNAV) a écrit:
http://casnav.ac-orleans-tours.fr/fileadmin/user_upload/casnav/Les_m%C3%A9thodes.pdf
Texte corrigé et mis en ligne le 16 décembre 2012.
Les critiques adressées aux méthodes syllabiques :
Les méthodes strictement syllabiques reposent sur l’équivalence entre les lettres et les sons. Mais le B.-A. BA est loin d’être toujours vrai. Il existe de nombreux contre-exemples : banc, bain, baudet, etc.
Roland Goigoux et Sylvie Cèbe notent que « l’équivalence lettre-son, incorrecte en français, n’est pas remise en cause avant le deuxième trimestre dans les méthodes syllabiques dont le principe est d’aller du simple au complexe, même si le simple est faux ».
- Ils donnent l’exemple d’un texte sur une partie de pêche qui se fonderait sur ce principe : la lettre « o » ne serait présentée - dans un premier temps - que pour transcrire le phonème [o]. Le texte, dans ce cas, ne pourrait parler ni d’eau, ni de bateau, ni de poisson (ces mots supposeraient d’utiliser les graphèmes « eau », « oi, », « on » qui annulent la valeur initiale du « o »).
- Le texte ne pourrait pas davantage comprendre de mots courants de la langue française : il ne pourrait pas comporter le mot "un (parce que le « u » ne fait pas le son [y]); le mot "dans" (parce que le « a » ne fait pas [a]), ou encore le mot "et" (parce que le « t » ne fait [t], etc.
- Bref, « les mots rares mais réguliers, et dont les correspondances graphèmes-phonèmes auraient toutes été étudiées, seraient préférés aux mots fréquents dont les correspondances graphèmes-phonèmes n’auraient pas encore été vues », notent Roland Goigoux et Sylvie Cèbe.
L’emploi d’une méthode syllabique stricte nécessite de donner à lire aux enfants des textes d’une grande pauvreté lexicale et d’une inanité fréquente.
- Ceux-ci sont souvent très éloignés des réalités de la langue. Roland Goigoux et Sylvie Cèbe donnent un exemple caricatural extrait de la méthode Lire avec Léo et Léa.
- Jean-Charles Rafoni cite, pour sa part, un exemple extrait de la méthode Boscher sur le phonème [t] le montre. Syllabes : ta, té, ti, te, tu, tè, to, tê… Mots : toto, tête, têtu, été… Phrase à lire : toto a été têtu.
Autre problème : la réduction de la langue écrite aux relations grapho-phonologiques nie la morphologie et ignore les terminaisons porteuses de sens lexical ou grammatical.
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Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
- e-WandererGrand sage
Quel tissu d'âneries ! Un gamin normalement constitué ne va pas non plus passer un an sur 6 malheureuses voyelles et Toto a été têtu, et il va très vite passer aux voyelles nasalisées, aux diphtongues etc. : il va forcément en rencontrer, va se montrer curieux et posera des questions… Et ça ira tout seul, progressivement, naturellement.
C'est marrant, j'ai appris à reconnaître et à tracer les lettres (et rien de plus) en grande section de maternelle et j'ai appris tout seul à lire pendant les grandes vacances, sans même que mes parents s'en aperçoivent. À la rentrée, je lisais de façon parfaitement fluide (et du coup je n'ai pas fait de CP) : comme quoi la méthode syllabique est parfaitement naturelle… Quintilien explique d'ailleurs que c'est la meilleure façon de procéder, et je fais davantage confiance à une vingtaine de siècles de tradition scolaire qu'aux élucubrations des pédagogues fous qui rendent nos gamins dyslexiques !
Je crois que je vous ai déjà raconté aussi comment ma filleule pataugeait affreusement en lecture avec la méthode globale (pardon, "semi-globale", comme disent désormais ces crétins pour couvrir leurs exactions). La maîtresse, très inquiète, avait même convoqué plusieurs fois les parents. Ils ont pris les choses en main pendant les vacances de Noël, avec la bonne vieille méthode syllabique, et en quinze jours c'était plié. Eh bien figurez-vous que la maîtresse était furieuse ! Il y a de ces dingues en liberté…
C'est marrant, j'ai appris à reconnaître et à tracer les lettres (et rien de plus) en grande section de maternelle et j'ai appris tout seul à lire pendant les grandes vacances, sans même que mes parents s'en aperçoivent. À la rentrée, je lisais de façon parfaitement fluide (et du coup je n'ai pas fait de CP) : comme quoi la méthode syllabique est parfaitement naturelle… Quintilien explique d'ailleurs que c'est la meilleure façon de procéder, et je fais davantage confiance à une vingtaine de siècles de tradition scolaire qu'aux élucubrations des pédagogues fous qui rendent nos gamins dyslexiques !
Je crois que je vous ai déjà raconté aussi comment ma filleule pataugeait affreusement en lecture avec la méthode globale (pardon, "semi-globale", comme disent désormais ces crétins pour couvrir leurs exactions). La maîtresse, très inquiète, avait même convoqué plusieurs fois les parents. Ils ont pris les choses en main pendant les vacances de Noël, avec la bonne vieille méthode syllabique, et en quinze jours c'était plié. Eh bien figurez-vous que la maîtresse était furieuse ! Il y a de ces dingues en liberté…
- Spinoza1670Esprit éclairé
Oui, Boscher est censé contenir 60 journées et quelques. L'année scolaire comprend au moins le double de journées.
Ceci dit, il a bien prévu le coup pour ne pas pouvoir être réfuté :
Autrement dit, ce n'est pas parce que Boscher est une bonne méthode que les centaines de milliers d'enfants (je n'ose pas dire "millions" de peur de m'avancer) ayant eu Boscher ont appris à lire.
Boscher est une mauvaise méthode, fausse, désuète, simplette et bébête. Mais il s'est trouvé que l'utilisation de cette méthode a coïncidé étrangement à de très nombreuses reprises avec une forte envie de lire des enfants et une grande motivation parentale et/ou professorale. Ce qui peut expliquer le succès relatif de cette "méthode".
Ceci dit, il a bien prévu le coup pour ne pas pouvoir être réfuté :
Chavanes a écrit:Il est indispensable de souligner, quoi qu'il en soit, que l’enseignement de la lecture n’est pas qu’une question de méthode.
L’implication de l’enseignant s’avère tout aussi déterminante : l’investissement qui est le sien pour que tous les enfants apprennent à lire, la façon dont il transmet la méthode qu’il met en œuvre, les relations qu’il noue avec les élèves et le rapport au savoir qu’il peut entretenir comptent autant que la méthode utilisée.
Roland Goigoux et Sylvie Cèbe notent que « notre expérience de formateurs et de chercheurs nous a permis de rencontrer de très nombreux enseignants qui obtenaient des résultats remarquables en usant de méthodes pourtant très différentes : (…) ils attachaient une attention particulière aux élèves des milieux populaires, cherchant à leur apprendre à l’école ce que les autres avaient bien souvent déjà appris dans leur famille ; ils mettaient en œuvre une pratique cohérente et réfléchie ; ils désiraient voir tous les élèves réussir et avaient la conviction que, en partie grâce à eux, la chose était possible. »
o Il faut souligner, dans le même ordre d’idée, que le désir de l’enfant d’apprendre à lire joue lui aussi un rôle prépondérant. L’enfant est partie prenante des apprentissages. Il tend, lorsqu’il le peut, à corriger de lui-même les failles des méthodes.
o Mais encore faut-il lui donner cette envie de lire… A fortiori s’il est issu d’une famille et d’un milieu social où la culture écrite est peu présente et peu valorisée.
Autrement dit, ce n'est pas parce que Boscher est une bonne méthode que les centaines de milliers d'enfants (je n'ose pas dire "millions" de peur de m'avancer) ayant eu Boscher ont appris à lire.
Boscher est une mauvaise méthode, fausse, désuète, simplette et bébête. Mais il s'est trouvé que l'utilisation de cette méthode a coïncidé étrangement à de très nombreuses reprises avec une forte envie de lire des enfants et une grande motivation parentale et/ou professorale. Ce qui peut expliquer le succès relatif de cette "méthode".
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e-Wanderer a écrit:Quel tissu d'âneries ! Un gamin normalement constitué ne va pas non plus passer un an sur 6 malheureuses voyelles et Toto a été têtu, et il va très vite passer aux voyelles nasalisées, aux diphtongues etc. : il va forcément en rencontrer, va se montrer curieux et posera des questions… Et ça ira tout seul, progressivement, naturellement.
C'est marrant, j'ai appris à reconnaître et à tracer les lettres (et rien de plus) en grande section de maternelle et j'ai appris tout seul à lire pendant les grandes vacances, sans même que mes parents s'en aperçoivent. À la rentrée, je lisais de façon parfaitement fluide (et du coup je n'ai pas fait de CP) : comme quoi la méthode syllabique est parfaitement naturelle… Quintilien explique d'ailleurs que c'est la meilleure façon de procéder, et je fais davantage confiance à une vingtaine de siècles de tradition scolaire qu'aux élucubrations des pédagogues fous qui rendent nos gamins dyslexiques !
Je crois que je vous ai déjà raconté aussi comment ma filleule pataugeait affreusement en lecture avec la méthode globale (pardon, "semi-globale", comme disent désormais ces crétins pour couvrir leurs exactions). La maîtresse, très inquiète, avait même convoqué plusieurs fois les parents. Ils ont pris les choses en main pendant les vacances de Noël, avec la bonne vieille méthode syllabique, et en quinze jours c'était plié. Eh bien figurez-vous que la maîtresse était furieuse ! Il y a de ces dingues en liberté…
Peux-tu citer le texte de Quintilien, stp ?
Moi, j'ai une citation off de Gilbert Brigoux : "Il va de soi que Quintilien est un vieux c*n et que, s'il y a des ouvrages de Quintilien au CNDP, on peut les mettre au rebut sans honte et sans remord. Ce n'est pas être méchant que de dire ça, c'est simplement qu'autrefois, on ne pouvait pas savoir tout ce que l'on sait aujourd'hui."
De mon côté, je vais chercher le passage de Goigoux et Cèbe sur Léo et Léa. Cela pourra être sûrement et certainement être appliqué au Boscher.
Et d'ailleurs tout ce qui vise une de ces deux méthodes vise toutes les autres méthodes alphabétiques progressives (passées ou présentes).
cf. aussi le fil "Léo et Léa ne travaille pas le principe alphabétique." https://www.neoprofs.org/t88364-le-manuel-leo-et-lea-ne-travaille-pas-le-principe-alphabetique
Finalement, ce sera pour demain. Mais le livre est prêt. :aar: Bonne soirée !
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- e-WandererGrand sage
Voilà :
Je n'approuve pas du tout, en effet, ce que je vois faire dans de très nombreux cas : faire apprendre aux tout petits le nom et la suite des lettres avant leur forme. Avec cette pratique, il leur est difficile de reconnaître les lettres, les enfants n'appliquant pas dès lors leur attention au tracé lui-même, puisqu'ils suivent leur mémoire qui va plus vite. Aussi, lorsque les maîtres croient avoir suffisamment fixé ces lettres dans l'esprit des élèves, en les écrivant dans l'ordre régulier, conforme à la coutume graphique, les tracent-ils dans l'ordre inverse, et ils les bouleversent ensuite par diverses permutations, jusqu'à ce que les enfants qu'ils instruisent reconnaissent les lettres d'après leur forme, non d'après leur ordre : le mieux donc, comme on le fait pour les personnes, est de les informer à la fois de leur aspect et de leur nom. (…)
Pour les syllabes, pas de méthode abrégée : il faut les apprendre absolument toutes, et non pas, comme on le fait la plupart du temps, différer les plus difficiles jusqu'à ce qu'on les saisisse en écrivant les mots. Bien au contraire, il ne faut pas se fier au premier enregistrement de la mémoire ; il sera plus utile de les répéter et de les inculquer longuement ; lors de la lecture, qu'on ne presse pas l'élève de lire les mots à la suite, ou en accélérant, à moins que la liaison des lettres entre elles puisse se faire sans heurt et sans hésitation, et sans que l'enfant soit contraint du moins de s'attarder pour réfléchir. Les syllabes elles-mêmes une fois apprises, qu'il commence à les grouper en mots et, avec les mots, à faire des phrases qui se tiennent : on ne saurait croire quel retard la précipitation apporte à l'enseignement de la lecture. De là viennent, en effet, les hésitations, les arrêts, les reprises, parce que l'enfant a présumé de ses aptitudes et qu'une fois qu'il s'est trompé, il se défie même de ce qu'il sait déjà. Que la lecture soit donc en un premier temps, assurée, puis liée, longtemps assez lente, jusqu'à ce que, grâce à l'entraînement, on parvienne à une vitesse sans faute.
Quintilien (35-96 ap. J.C.), L'Institution oratoire, I, 1, § 24-25 et 30-33 (traduction Jean Cousin, Paris, Les Belles Lettres, 1975).
- eleonore69Érudit
Et qui se souvient De Daniel et Valérie ?
- NoukaExpert
Moi j'ai 2 éditions à la maison, ma fille de 5 ans les "lit" régulièrement... !
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