- henrietteMédiateur
Un collectif de syndicats et d'associations, parmi lesquels la FSU, la CGT, l'UNSA, la FCPE (pour ne citer qu'eux), signe une tribune pour appeler à réfléchir à la fin du financement par l'Etat de l'école privée sous contrat, de façon à ce que ces moyens puissent aller intégralement à l'école publique :
https://fsu.fr/maintenant-lecole-publique/
Message préventif :
La modération est consciente que ce sujet est nécessairement clivant, toutefois ce débat existe et est relancé actuellement.
Tous les points de vue peuvent s'exprimer ici, à condition que ce soit de façon constructive et courtoise, dans un souci de respecter l'autre et de ne pas tomber dans l'invective ou la polémique stérile.
https://fsu.fr/maintenant-lecole-publique/
Je ne sais pas trop quelles pistes il est possible d'envisager pour cette "sortie" du financement du privé par l'Etat, qui n'entraîneraient pas une remise à plat complète de l'enseignement privé français.
Communiqué du collectif pour l’école publique laïque :
Depuis un an des enquêtes journalistiques ont illustré la gabegie financière, parfois au-delà des obligations légales, liée au financement public des établissements privés sous contrat. A l’heure des débats budgétaires, alors qu’il est établi que ces établissements participent à la ségrégation sociale et scolaire de la jeunesse, aucun gouvernement ne peut échapper à l’impérieuse nécessité, pour le pays de réorienter, les fonds publics vers l’école publique laïque.
Dans leur cadre unitaire inédit depuis 30 ans, les organisations signataires de la tribune parue dans « Le Monde » du 30 janvier 2024, pour que l’école publique, laïque, gratuite et obligatoire soit la priorité du pays, travaillent à la construction d’un plan de sortie du financement public de l’école privée. Face aux crises profondes il est plus que jamais nécessaire de faire société, l’école publique laïque doit donc recevoir les moyens de ses ambitions civiques et intellectuelles. Redonner espoir et ambitions à toute la jeunesse dans tout le pays, nécessite de concrétiser partout les visées émancipatrices de l’école publique laïque. Faute de moyens et d’ambition pour son développement, faute d’une défense véritable face aux attaques qu’elle a subies de la part des réactionnaires de tous bords, elle est aujourd’hui malmenée. Il est urgent que la République soutienne pleinement son école, la seule école de toute la jeunesse vivant dans ce pays.
Ces derniers mois l’incongruité de la gestion de ce financement est réapparue clairement, si ce n’est même dans certains cas son illégitimité voire son illégalité : publication des IPS (Indice de position sociale) en octobre 2022 démontrant les fortes disparités en termes de mixité sociale entre public et privé sous contrat ; rapport de la cour des comptes de juin 2023 sur le financement du privé sous contrat dénonçant le manque de contrôles, notamment sur l’utilisation de ces moyens; résultats des études sur les expérimentations de mixité sociale dans le public (travaux de Julien Grenet ou Youssef Souidi ) attestant des bienfaits scolaires de cette mixité pour tous les élèves ; rapport Vannier-Weissberg d’avril 2024 ; révélation des dotations de moyens affectées aux établissements privés supérieures à celles du public. Enfin, en septembre dernier, l’OCDE indique que les écoles privées bénéficient d’une plus grande part de fonds publics que la moyenne des pays de l’UE et de l’OCDE pour une même proportion d’élèves scolarisés. Nous réaffirmons la liberté de l’enseignement laissée aux citoyens. Cette liberté implique l’existence et l’ouverture d’écoles, collèges et lycées publics partout où ils sont absents ou leur nombre insuffisant. Au regard du principe constitutionnel intégré dans le Code de l’Éducation : « l’enseignement public, gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’État. »
Au regard de tous ces éléments et au-delà des principes, les conditions dans lesquelles l’État applique (ou plutôt ne fait pas appliquer) les lois sont toujours plus inconcevables. La ségrégation sociale et scolaire provoquée par l’enseignement privé sous contrat ne peut plus être ignorée. L’argent public doit permettre aux services publics, ici à l’École publique, de renforcer sur tout le territoire national l’égalité dans l’accès aux savoirs, donc les perspectives d’émancipation pour chaque élève, à rebours du financement d’un séparatisme avéré.
Afin d’élaborer une ou plusieurs voies de sortie de ce financement, nos organisations conçoivent ces plans de manière collective et partagée. Notre but est qu’ils soient réfléchis en tenant compte du cadre constitutionnel et juridique mais aussi qu’ils respectent les droits de chacun (agents et usagers). Nous travaillerons avec des parlementaires et des spécialistes qui voudront s’associer à notre démarche.
Ensemble, nous porterons notre projet auprès de l’opinion publique, des élus et des gouvernements, pour construire le rapport de force nécessaire à sa réalisation.
Signataires :
FSU, CGT Educ’action, SUD éducation, UNSA éducation, FCPE, CNAL (Comité National d’Action Laïque), Ligue des Droits de l’Homme, la Ligue de l’enseignement, Convergence nationale services publics, Fédération nationale des DDEN, Fédération nationale de la libre pensée, Solidarité laïque, Egale (égalité, laïcité, Europe), Comité de réflexion et d’action laïque – CREAL 76, Fédération nationale des FRANCAS, Union des Familles Laïques, Association des libres penseurs de France ADLPF, EEDF (Éclaireuses Éclaireurs de France), l’Union rationaliste.
Message préventif :
La modération est consciente que ce sujet est nécessairement clivant, toutefois ce débat existe et est relancé actuellement.
Tous les points de vue peuvent s'exprimer ici, à condition que ce soit de façon constructive et courtoise, dans un souci de respecter l'autre et de ne pas tomber dans l'invective ou la polémique stérile.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- musaNeoprof expérimenté
Affirmer que la "ségrégation sociale et scolaire" est "provoquée par l'enseignement privé" est quand même d'une sacrée mauvaise foi. Les réformes menées ces dernières années (et certaines soutenues par des syndicats signataires de cette tribune) ont peu à peu ruiné l'enseignement public. L'enseignement privé n'a rien eu à faire pour récupérer la mise. Et ce n'est pas en coupant le financement du privé qu'on va redresser une école à la dérive. La conséquence sera de désespérer encore plus les classes moyennes qui trouvent dans l'enseignement privé un moyen d'échapper à des établissements ghettos. Quant à l'argent ainsi récupéré par le public, j'ai de gros doutes qu'il sera bien employé.
Alors que je suis très attachée au public et milite pour son excellence, j'ai moi-même mis mes enfants dans le privé. Vu le quartier où j'habite et l'allure de schtroumphs à lunettes de mes descendants, les inscrire au collège de secteur aurait relevé de l'aventure. Je ne suis pas d'une nature téméraire et encore moins lorsqu'il s'agit de l'avenir de mes enfants. Leurs camarades dont les parents ont fait le même choix sont loin d'être tous issus de milieux bourgeois friqués.
Alors que je suis très attachée au public et milite pour son excellence, j'ai moi-même mis mes enfants dans le privé. Vu le quartier où j'habite et l'allure de schtroumphs à lunettes de mes descendants, les inscrire au collège de secteur aurait relevé de l'aventure. Je ne suis pas d'une nature téméraire et encore moins lorsqu'il s'agit de l'avenir de mes enfants. Leurs camarades dont les parents ont fait le même choix sont loin d'être tous issus de milieux bourgeois friqués.
- uneodysséeNeoprof expérimenté
musa a écrit:Affirmer que la "ségrégation sociale et scolaire" est "provoquée par l'enseignement privé" est quand même d'une sacrée mauvaise foi. Les réformes menées ces dernières années (et certaines soutenues par des syndicats signataires de cette tribune) ont peu à peu ruiné l'enseignement public. L'enseignement privé n'a rien eu à faire pour récupérer la mise. Et ce n'est pas en coupant le financement du privé qu'on va redresser une école à la dérive. La conséquence sera de désespérer encore plus les classes moyennes qui trouvent dans l'enseignement privé un moyen d'échapper à des établissements ghettos. Quant à l'argent ainsi récupéré par le public, j'ai de gros doutes qu'il sera bien employé.
Alors que je suis très attachée au public et milite pour son excellence, j'ai moi-même mis mes enfants dans le privé. Vu le quartier où j'habite et l'allure de schtroumphs à lunettes de mes descendants, les inscrire au collège de secteur aurait relevé de l'aventure. Je ne suis pas d'une nature téméraire et encore moins lorsqu'il s'agit de l'avenir de mes enfants. Leurs camarades dont les parents ont fait le même choix sont loin d'être tous issus de milieux bourgeois friqués.
Je comprends ta préoccupation pour tes enfants, mais je réagis juste sur deux points à ton message.
1/ Il y a une différence entre rétablir l’équilibre — puisqu’il est attesté qu’il y a déséquilibre — et tout couper.
2/ Quant au second passage graissé, il me semble que c’est justement tout l’enjeu de la réflexion initiée par ce collectif. Avec pour objectif aussi que tous les schtroumphs à lunettes (j’en étais !) puissent s’épanouir dans nos collèges publics
- musaNeoprof expérimenté
Je n'ai peut-être pas bien compris, mais il me semble que l'idée, c'est qu'à terme, tous les moyens puissent aller "intégralement" à l'école publique. C'est ce que j'ai traduit par "tout couper".
Et j'avoue que je n'ai aucune confiance dans les membres de ce collectif pour redonner à nos collèges publics leur lustre d'antan !
En tout cas, je partage entièrement le souhait que notre école publique renoue avec l'excellence et je souhaite évidemment qu'elle ait les moyens pourle faire (il n'y a pas forcément besoin de déshabiller Pierre et de rallumer la guerre scolaire pour ça, si ?) . L'école privée n'aurait rien contre d'ailleurs car elle pourrait ainsi exprimer plus sereinement le "caractère propre" qu'on lui conteste de plus en plus.
Et j'avoue que je n'ai aucune confiance dans les membres de ce collectif pour redonner à nos collèges publics leur lustre d'antan !
En tout cas, je partage entièrement le souhait que notre école publique renoue avec l'excellence et je souhaite évidemment qu'elle ait les moyens pourle faire (il n'y a pas forcément besoin de déshabiller Pierre et de rallumer la guerre scolaire pour ça, si ?) . L'école privée n'aurait rien contre d'ailleurs car elle pourrait ainsi exprimer plus sereinement le "caractère propre" qu'on lui conteste de plus en plus.
- IridianeFidèle du forum
Mais le truc c’est que, si le raisonnement consiste à mettre ses enfants dans le privé parce que le public est dans un état pitoyable (ce que je peux comprendre, même si le privé n’est pas toujours plus reluisant…), on devrait justement souscrire à l’idée de mettre TOUS les moyens dans le public : comme ça, plus besoin de privé ! Dire « je mets mes enfants dans le privé parce que le public n’est pas bien » mais « Oulala quand même il ne faut pas mettre tous les moyens dans le public pour ne pas « priver le privé » ça me parait bien hypocrite…
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
musa a écrit: (il n'y a pas forcément besoin de déshabiller Pierre et de rallumer la guerre scolaire pour ça, si ?)
Qu'on me dise si je me trompe, mais je crois que le financement du privé par l'État consiste à déshabiller un peu tous les Pierre (c'est ça de moins pour le public où tout le monde peut aller) pour habiller certains Paul (c'est ça de plus pour le privé où tout le monde ne peut aller). J'ai lu bien des débats sur ce forum, et pourtant je ne comprends toujours pas qu'on puisse trouver ça juste.
- musaNeoprof expérimenté
Mais c'est parce que ce n'est pas qu'une question de moyens. Si le public est dans un état pitoyable, ce n'est pas seulement par manque d'argent. J'ai suivi avec intérêt le fil sur l'histoire de la double peine exclusion de cours+retenue, "non bis in idem" etc etc et retrouvé toutes les fariboles que certains chefs d'établissement m'ont servies dans les collèges publics où j'ai exercé (parce que je suis restée prof du public et suis aux premières loges pour voir comment on peut y transformer de l'or en plomb voire en m...). Genre de débat sûrement plus rare dans les établissements privés. Et ce n'est qu'un exemple.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
La justice de ce financement ne dépend pas de ces considérations. Il n'est pas juste que l'argent de tous servent à financer quelque chose qui n'est pas accessible à tous, mais seulement à ceux qui peuvent apporter un financement complémentaire.
Ton argument n'est pas politique, il est égoïste. Je précise que je ferais comme toi, si j'avais des enfants et que l'établissement voisin était pourri. Mais si la question est politique et non personnelle, on ne peut soutenir que l'Etat doit continuer de financer la possibilité pour certains d'échapper aux conséquences de sa négligence. C'est absurde.
Ton argument n'est pas politique, il est égoïste. Je précise que je ferais comme toi, si j'avais des enfants et que l'établissement voisin était pourri. Mais si la question est politique et non personnelle, on ne peut soutenir que l'Etat doit continuer de financer la possibilité pour certains d'échapper aux conséquences de sa négligence. C'est absurde.
- musaNeoprof expérimenté
Qu'on me dise si je me trompe, mais je crois que le financement du privé par l'État consiste à déshabiller un peu tous les Pierre (c'est ça de moins pour le public où tout le monde peut aller) pour habiller certains Paul (c'est ça de plus pour le privé où tout le monde ne peut aller). J'ai lu bien des débats sur ce forum, et pourtant je ne comprends toujours pas qu'on puisse trouver ça juste.[/quote]
Dans mon jeune temps où le public n'était pas dans cet état de délabrement, tous ceux qui voulaient aller dans le privé (pour des raisons essentiellement confessionnelles) pouvaient y aller et ce n'était pas la ruée. Commençons par réparer l'école publique - et ce n'est pas qu'une question de moyens, mais aussi de soutien aux profs, d'autorité, de retour à la primauté des savoirs etc- et l'école privée aura beaucoup moins de succès.
- DesolationRowEmpereur
J'ai fait le même choix que musa pour l'aîné de mes enfants, pour des raisons semblables et je n'éprouve pas de remords particulier - je n'ai pas un attachement viscéral à l'enseignement public, si je dois être complètement honnête.
Mais j'ai une question pratique : en admettant même que l'enseignement privé soit supprimé tout à fait, avec son financement : l'État aurait les moyens de scolariser tous les élèves ?
Mais j'ai une question pratique : en admettant même que l'enseignement privé soit supprimé tout à fait, avec son financement : l'État aurait les moyens de scolariser tous les élèves ?
- ZeSandmanFidèle du forum
Il s'agit déjà de régler quelques injustices, comme la mansuétude de l'institution à l'égard du privé quant à l'application de certaines réformes (collège 2016 et les classes internationales DNL par exemple), les efforts demandés au public et au privé pour faire des économies (gestion de la masse salariale, enseignants en particulier face aux hausses et baisses démographiques, favorable au privé) et lever l'opacité sur les subventions accordées au privé par les collectivités locales.
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Ce sont les rêves qui donnent au monde sa forme.
- musaNeoprof expérimenté
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:La justice de ce financement ne dépend pas de ces considérations. Il n'est pas juste que l'argent de tous servent à financer quelque chose qui n'est pas accessible à tous, mais seulement à ceux qui peuvent apporter un financement complémentaire.
Ton argument n'est pas politique, il est égoïste. Je précise que je ferais comme toi, si j'avais des enfants et que l'établissement voisin était pourri. Mais si la question est politique et non personnelle, on ne peut soutenir que l'Etat doit continuer de financer la possibilité pour certains d'échapper aux conséquences de sa négligence. C'est absurde.
Oui dans mon cas, il y a sûrement une forme d'égoïsme que j'assume d'autant mieux que j'ai pas mal œuvré pour empêcher ce déclin du public qui me désespère. Mais c'est un égoïsme partagé par beaucoup et au-delà des classes très favorisées (car il y a des bourses pour ceux qui ne peuvent pas payer le privé et les sommes déboursées peuvent être très modiques au final). Ruiner cette possibilité pour les classes moyennes de faire réussir leurs enfants dans l'état de délabrement actuel de l'école publique serait aussi hasardeux politiquement il me semble.
- musaNeoprof expérimenté
DesolationRow a écrit:J'ai fait le même choix que musa pour l'aîné de mes enfants, pour des raisons semblables et je n'éprouve pas de remords particulier - je n'ai pas un attachement viscéral à l'enseignement public, si je dois être complètement honnête.
Mais j'ai une question pratique : en admettant même que l'enseignement privé soit supprimé tout à fait, avec son financement : l'État aurait les moyens de scolariser tous les élèves ?
Je suis très attachée à l'excellence de l'enseignement public pour des questions d'égalité, mais aussi paradoxalement parce que, par conviction personnelle, je suis aussi attachée au caractère propre de l'enseignement privé. Or, ce caractère propre est aujourd'hui complètement dénaturé par le fait que la majorité des élèves inscrits dans le privé le sont pour fuir leur établissement de secteur.
- Clecle78Bon génie
L'état justement devrait oeuvrer à ne pas privilégier les égoïsmes individuels, or il fait actuellement le contraire en privilégiant le privé et en ne le contraignant pas à obéir à ses prescriptions, type groupes de niveaux et inclusion d'élèves en difficulté. Cela doit être corrigé même si cela peut nous déranger à titre personnel.
- DesolationRowEmpereur
musa a écrit:DesolationRow a écrit:J'ai fait le même choix que musa pour l'aîné de mes enfants, pour des raisons semblables et je n'éprouve pas de remords particulier - je n'ai pas un attachement viscéral à l'enseignement public, si je dois être complètement honnête.
Mais j'ai une question pratique : en admettant même que l'enseignement privé soit supprimé tout à fait, avec son financement : l'État aurait les moyens de scolariser tous les élèves ?
Je suis très attachée à l'excellence de l'enseignement public pour des questions d'égalité, mais aussi paradoxalement parce que, par conviction personnelle, je suis aussi attachée au caractère propre de l'enseignement privé. Or, ce caractère propre est aujourd'hui complètement dénaturé par le fait que la majorité des élèves inscrits dans le privé le sont pour fuir leur établissement de secteur.
Je me suis mal exprimé : je suis tout à fait attaché à l'idée que l'enseignement public soit excellent (j'enseigne dans une université publique), mais je n'ai pas de problème du tout avec l'idée qu'il y ait un enseignement privé, qu'il soit le meilleur possible, voire qu'il concurrence le public. Je ne me sens aucune obligation morale à mettre mes enfants dans l'enseignement public - j'aurais préféré les y laisser, mais dans la mesure où ce serait évidemment une mauvaise idée, cela ne me pose pas de problème de ne pas le faire.
- musaNeoprof expérimenté
Entre imposer au privé d'inclure des élèves en difficulté ou d'obéir aux réformes et couper tous les financements, il y a quand même une nuance de taille.
- IridianeFidèle du forum
Mais sincèrement vous pensez vraiment que le privé est d’un meilleur niveau que le public ? Je veux dire, en dehors de certains établissements privés d’un bon niveau (de même qu’il y a certains établissements publics d’un bon niveau)? Ce qui joue c’est surtout le secteur géographique non ? Privé ou public si on habite dans le 5e a priori ça devrait aller, n’en déplaise à Oudéa Castéra…
- musaNeoprof expérimenté
Iridiane a écrit:Mais sincèrement vous pensez vraiment que le privé est d’un meilleur niveau que le public ? Je veux dire, en dehors de certains établissements privés d’un bon niveau (de même qu’il y a certains établissements publics d’un bon niveau)? Ce qui joue c’est surtout le secteur géographique non ? Privé ou public si on habite dans le 5e a priori ça devrait aller, n’en déplaise à Oudéa Castéra…
Tout à fait, tu as absolument raison, dans l'absolu, le privé n'est pas meilleur que le public (en ce qui concerne le recrutement des profs, je crois même que le public est mieux pourvu) et tout est question de secteur géographique. Bon, moi j'habite à Marseille dans un quartier où c'est vite vu et mes enfants sont dans un établissement privé de très bon niveau.
La différence se joue aussi souvent dans l'encadrement: plus d'études, plus de retenues surveillées, des surveillants moins "grands frères" et plus retraité de l'armée (je force un peu le trait ). La discipline me semble globalement plus respectée dans le privé et ça compte pour les parents.
- PoupoutchModérateur
Mais comment peut-on ne pas corréler ça aux moyens ? À partir du moment où un établissement public est limité dans les moyens humains (et on rogne très allègrement, notamment des des établissements sensibles qui ne sont pas estampillés REP, sur les moyens de vie scolaire), il n'est évidemment pas en mesure de rivaliser avec le privé sur le plan de la discipline. Idem pour l'organisation de sorties, de projets, etc.musa a écrit:Iridiane a écrit:Mais sincèrement vous pensez vraiment que le privé est d’un meilleur niveau que le public ? Je veux dire, en dehors de certains établissements privés d’un bon niveau (de même qu’il y a certains établissements publics d’un bon niveau)? Ce qui joue c’est surtout le secteur géographique non ? Privé ou public si on habite dans le 5e a priori ça devrait aller, n’en déplaise à Oudéa Castéra…
Tout à fait, tu as absolument raison, dans l'absolu, le privé n'est pas meilleur que le public (en ce qui concerne le recrutement des profs, je crois même que le public est mieux pourvu) et tout est question de secteur géographique. Bon, moi j'habite à Marseille dans un quartier où c'est vite vu et mes enfants sont dans un établissement privé de très bon niveau.
La différence se joue aussi souvent dans l'encadrement: plus d'études, plus de retenues surveillées, des surveillants moins "grands frères" et plus retraité de l'armée (je force un peu le trait ). La discipline me semble globalement plus respectée dans le privé et ça compte pour les parents.
La discipline, hein, ce n'est pas qu'une affaire de philosophie de vie, faut aussi des gens pour la faire respecter. Dans ton discours, on a vraiment l'impression que pour toi, la question des moyens est accessoire et que tout repose sur la volonté des personnels.
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- LefterisEsprit sacré
Enseignant du public, ayant servi l'Etat dans trois ministères, je suis bien entendu par principe favorable au public. Mais tes arguments ne sont pas négligeables. La catastrophe que vit l'école publique est organisée de l'extérieur, politiquement ( manque de moyens, d'heures, programmes, réformes etc.) mais aussi de l'intérieur comme tu le fais remarquer, ou certaines lubies ont cours et font fuir ceux qui en ont conscience et les moyens (même si le privé n'est pas toujours très cher). C'est absolument injuste, mais quand on est au pied du mur, on évite à ses enfants certains établissements. J'ai vu des parents mettre un enfant dans le public et l'autre, plus fragile de caractère, ou moins travailleur dans le privé. Le privé que j'ai vu autour de moi étant beaucoup plus rare, il se permet de choisir notamment sur le comportement. A ce que j'ai vu en aidant des voisins, par des proches, par un ami professeur dans le privé, les professeurs ne sont pas ds magiciens, les cours ne procèdent pas d'un génie particulier, mais ils durent 50 ou 55 minutes, car ils se déroulement normalement, et ça se voit dans les classeurs ou cahiers. Pas de "projets", de cours qui sautent, de bruit permanent. Un prof insulté, une bagarre, aucun doute sur l'issue. Je pense que dans les secteurs où le privé est aussi présent que le public, la différence est bien moindre.musa a écrit:Mais c'est parce que ce n'est pas qu'une question de moyens. Si le public est dans un état pitoyable, ce n'est pas seulement par manque d'argent. J'ai suivi avec intérêt le fil sur l'histoire de la double peine exclusion de cours+retenue, "non bis in idem" etc etc et retrouvé toutes les fariboles que certains chefs d'établissement m'ont servies dans les collèges publics où j'ai exercé (parce que je suis restée prof du public et suis aux premières loges pour voir comment on peut y transformer de l'or en plomb voire en m...). Genre de débat sûrement plus rare dans les établissements privés. Et ce n'est qu'un exemple.
C'est absolument injuste mais c'est comme ça dans les faits, et il est tout aussi injuste de se retrouver pour des raisons de secteur dans un établissement poubelle où les cours sont réduits. Les parents sont en effet au pied du mur. Si l'on impose au privé de subir ce que subit le public, il boucle. Ou alors une volonté politique ferme remet l'école publique sur les rails, et ce partout sur le territoire. Mais sans l'usage de certains champignons , il est difficile d'y croire pour plusieurs raisons : la politique de rigueur touchera prioritairement l'institution jugée la plus coûteuse, le privé sous contrat ne coûte que les salaires, pas les bâtiments, l'entretien, les activités annexes, l'idéologie OCDEïstedes 80/ 20% a gagné l'UE et la France et plus dans le public serait du "gaspillage" comme le disait notre secrétaire Européen naguère. En outre la fuite des professeurs semble désormais concerner plus le public que le privé, malgré les salaires plus bas, parce qu'on peut plus facilement choisir son lieu d'exercice.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Charles-MauriceNiveau 10
Entièrement d'accord, il faut mettre fin à toutes les lubies qui privent les élèves du public de véritables cours et d'une vraie éducation, respect des règles, de l'autorité. Plutôt que de supprimer le privé, il faut sauver le public, et que tous les personnels y jouent leurs vrais rôles.
- LaotziSage
Déjà, on pourrait commencer par étendre le principe de laïcité à l'enseignement privé sous contrat. On ne cesse d'entendre les politiques nous dire à quel point la laïcité de l'école est fondamentale etc. alors qu'ils mettent tous leurs enfants dans des établissements non laïcs dans lesquels ils ont eux-même étudiés. Ou alors qu'on cesse cette hypocrisie, notamment sur la loi de 2004 (si elle est si importante que cela, je ne vois pas pourquoi elle ne s'appliquerait pas au privé sous contrat, c'est à dire au privé financé par l’État).
Ensuite, avant de couper le financement au privé sous contrat (il faut rappeler qu'il est financé à 100 % par les fonds publics concernant les frais de fonctionnement de la scolarité obligatoire - hors cantine scolaire et encore des communes les financent aussi parfois), il faudrait aussi peut-être les obliger à intégrer les cartes scolaires, donc à ne pas pouvoir sélectionner leurs élèves. On continue à vous financer sur les mêmes bases, mais alors vous ne pouvez pas échapper à la mixité scolaire. Non pas pour abaisser le niveau des établissements privés mais pour permettre au public de connaître une meilleure mixité, justement.
Ensuite, évidemment que ça ne règlera pas tous les problèmes de l'école publique, d'autant que l'école ne peut pas tout résoudre elle-même.
Ensuite, avant de couper le financement au privé sous contrat (il faut rappeler qu'il est financé à 100 % par les fonds publics concernant les frais de fonctionnement de la scolarité obligatoire - hors cantine scolaire et encore des communes les financent aussi parfois), il faudrait aussi peut-être les obliger à intégrer les cartes scolaires, donc à ne pas pouvoir sélectionner leurs élèves. On continue à vous financer sur les mêmes bases, mais alors vous ne pouvez pas échapper à la mixité scolaire. Non pas pour abaisser le niveau des établissements privés mais pour permettre au public de connaître une meilleure mixité, justement.
Ensuite, évidemment que ça ne règlera pas tous les problèmes de l'école publique, d'autant que l'école ne peut pas tout résoudre elle-même.
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"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
- Charles-MauriceNiveau 10
La loi 2004 est respectée dans le privé sous contrat.
- LaotziSage
Pas du tout, elle ne s'applique pas au privé sous contrat (qui peut l'appliquer s'il le souhaite évidemment - et il y a des privés laïcs comme l'école alsacienne - mais sans aucune obligation).
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"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
- epekeina.tes.ousiasModérateur
DesolationRow a écrit:J'ai fait le même choix que musa pour l'aîné de mes enfants, pour des raisons semblables et je n'éprouve pas de remords particulier - je n'ai pas un attachement viscéral à l'enseignement public, si je dois être complètement honnête.
Mais j'ai une question pratique : en admettant même que l'enseignement privé soit supprimé tout à fait, avec son financement : l'État aurait les moyens de scolariser tous les élèves ?
Si je ne me trompe pas, j'ai cru voir passer un rapport (Cour des Comptes ?) indiquant que le taux de financement du privé par l'État était, tout compris, environ de 75%.
Réponse, donc : presque, en tout cas ça ne changerait pas grand-chose.
Cela étant dit, cela ne change pas grand-chose non plus à l'autre question qui fait l'envers de celle-ci : l'enseignement peut-il, sans dommage ni entorse aux principes, devenir, même tendanciellement, un monopole exclusif de l'État ?
_________________
Si tu vales valeo.
- Droit syndical : circulaire du 3 juillet 2014 relative à l’exercice du droit syndical dans la fonction publique de l’Etat
- Tribune dans "Le Monde" : "L'exposition des jeunes enfants aux écrans est devenue un enjeu de santé publique majeur"
- JDD : une tribune pour répondre à la tribune pro Blanquer
- Polémique sur un stage syndical non mixte
- Najat Vallaud-Belkacem veut favoriser l'alternance et le volontariat associatif.
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