- corisandianeNiveau 9
si le privé marche, c'est justement parce qu'il n'y a pas de complaisance envers les perturbateurs. Il me semble que déja, un gamin qui se ferait exclure 3 fois d'un établissement public et dont les parents ne jouent pas le jeu ne devrait plus être scolarisé, CNED et suivi obligatoire pour la famille. Le role des établissements scolaires n'est pas d'eduquer ni de faire de la garderie, or pour une minorité de gamins, c'est ce qu'on nous demande, au détriment de la majorité. Et on s'étonne que le privé fasse le plein...freche a écrit:corisandiane a écrit:la grande force du privé est de pouvoir virer ou même refuser des élèves dont le comportement est totalement incompatible avec le bon droulement des cours. Or, le public lui est obligé de les prendre et de devoir passer par des procédures légales pour pouvoir les exclure, et encore, au prix de devoir les rescolariser ailleurs ce qui pousse certains CDE à éviter la sanction suprème. Ce qui plombe les établissements publics c'est vraiment une minorité d'élèves que le privé lui, n'a pas à gérer. Aprés, le niveau des profs du privé est globalement moins bon que ceux du public mais, avec des élèves scolaires, c'est beaucoup plus simple de pousser tout le monde vers le haut.Iridiane a écrit:Je reste très sceptique sur le fait que les établissements privés seraient mieux tenus en termes de discipline, de niveau etc. Il me semble que ce sont des déclarations au doigt mouillé qui se fondent sur des expériences personnelles et qu’on pourrait montrer le contraire en s’appuyant sur d’autres cas…
Et si les établissements publics fonctionnaient de la même façon, on les metrait où, tous ces gamins dont personne ne voudrait ? Le privé peut les exclure parce que le public doit les accepter, et ça ce n'est pas normal. Il faudrait qu'un élève exclu du privé soit rescolarisé dans un autre établissement privé, par défaut.
- lene75Prophète
corisandiane a écrit:si le privé marche, c'est justement parce qu'il n'y a pas de complaisance envers les perturbateurs. Il me semble que déja, un gamin qui se ferait exclure 3 fois d'un établissement public et dont les parents ne jouent pas le jeu ne devrait plus être scolarisé, CNED et suivi obligatoire pour la famille. Le role des établissements scolaires n'est pas d'eduquer ni de faire de la garderie, or pour une minorité de gamins, c'est ce qu'on nous demande, au détriment de la majorité. Et on s'étonne que le privé fasse le plein...freche a écrit:corisandiane a écrit:la grande force du privé est de pouvoir virer ou même refuser des élèves dont le comportement est totalement incompatible avec le bon droulement des cours. Or, le public lui est obligé de les prendre et de devoir passer par des procédures légales pour pouvoir les exclure, et encore, au prix de devoir les rescolariser ailleurs ce qui pousse certains CDE à éviter la sanction suprème. Ce qui plombe les établissements publics c'est vraiment une minorité d'élèves que le privé lui, n'a pas à gérer. Aprés, le niveau des profs du privé est globalement moins bon que ceux du public mais, avec des élèves scolaires, c'est beaucoup plus simple de pousser tout le monde vers le haut.Iridiane a écrit:Je reste très sceptique sur le fait que les établissements privés seraient mieux tenus en termes de discipline, de niveau etc. Il me semble que ce sont des déclarations au doigt mouillé qui se fondent sur des expériences personnelles et qu’on pourrait montrer le contraire en s’appuyant sur d’autres cas…
Et si les établissements publics fonctionnaient de la même façon, on les metrait où, tous ces gamins dont personne ne voudrait ? Le privé peut les exclure parce que le public doit les accepter, et ça ce n'est pas normal. Il faudrait qu'un élève exclu du privé soit rescolarisé dans un autre établissement privé, par défaut.
On peut discuter des méthodes mais je partage le diagnostic. Quand je dis que le privé réussit mieux que le public, je ne parle pas de résultats mais du fait qu'il fait le plein, donc que les gens y trouvent plus leur compte, justement parfois en dépit de moins bons résultats.
Je serais un peu moins radicale concernant les perturbateurs, qui sont effectivement le nœud du problème, parce qu'on peut supposer qu'il y en a de deux types : ceux qui refusent la règle par principe et ceux qui perturbent parce qu'ils sont traînés toute une scolarité durant dans des classes qui ne leur conviennent pas. Les deux types appellent des réponses différentes. La réponse impossible, en revanche, dans les deux cas, c'est de considérer qu'il faut à tout prix garder dans des classes des élèves dont le comportement dans ces classes a pour conséquence de sacrifier la scolarité et/ou l'équilibre psychologique de tous les autres, et bien souvent le leur également, sans parler des profs qui subissent tout ça, ou de ceux qui renoncent à l'être pour ne pas avoir à le subir.
C'est justement cette idéologie selon laquelle la minorité des perturbateurs a tous les droits (sauf celui d'être pris en charge correctement) et les autres aucun qui détruit l'école publique.
Ensuite quand ce problème majeur aura été pris au sérieux, on pourra s'interroger sur les méthodes pédagogiques et peut-être même aussi sur le recrutement et le statut social des profs, mais la gestion des perturbateurs et de l'étalonnage des normes qui en résulte, et qui fait qu'on finit par considérer comme normaux des comportements inadaptés parce que c'est peu de choses à côté des pires, me semblent en effet être la priorité absolue. On peut bien avoir tous les sous qu'on veut, toutes les méthodes pédagogiques qu'on veut, si on est empêché de faire cours, on n'en fera rien.
- BaldredSage
Choses vues :
Le cinéma local organise une avant première avec le réalisateur. 5 classes de 6e de mon collège de frontière et 5 classes de 6e du Saint Symphorien du Sacré Machin local. Le timing étant annoncé serré nous sommes arrivés avec 1/2 d'avance, Saint Machin avec 1/2 heure de retard. Nos 5e par classes, les leurs placement libre, les nôtres téléphones éteints dans les sacs, les leurs téléphones allumés à la main. Nos profs stratégiquement répartis pour intervention rapide, les leurs en groupe pas concernés. Résultat : Gros Bordel au Paradis, intervention de notre CPE dans leurs rangs.
Je sais c'est de l'anecdote de doigt mouillé.
Le cinéma local organise une avant première avec le réalisateur. 5 classes de 6e de mon collège de frontière et 5 classes de 6e du Saint Symphorien du Sacré Machin local. Le timing étant annoncé serré nous sommes arrivés avec 1/2 d'avance, Saint Machin avec 1/2 heure de retard. Nos 5e par classes, les leurs placement libre, les nôtres téléphones éteints dans les sacs, les leurs téléphones allumés à la main. Nos profs stratégiquement répartis pour intervention rapide, les leurs en groupe pas concernés. Résultat : Gros Bordel au Paradis, intervention de notre CPE dans leurs rangs.
Je sais c'est de l'anecdote de doigt mouillé.
- corisandianeNiveau 9
même anectode l'an dernier dans mon collège public, avec des 5e qui ont mis un boxon inommable au spectacle du théatre du coin, devant des parents attérés...les comédiens avaient du interrompre. Une minorité certes (une vingtaine), mais ça a suffit pour nous coller une réputation désastreuse.Baldred a écrit:Choses vues :
Le cinéma local organise une avant première avec le réalisateur. 5 classes de 6e de mon collège de frontière et 5 classes de 6e du Saint Symphorien du Sacré Machin local. Le timing étant annoncé serré nous sommes arrivés avec 1/2 d'avance, Saint Machin avec 1/2 heure de retard. Nos 5e par classes, les leurs placement libre, les nôtres téléphones éteints dans les sacs, les leurs téléphones allumés à la main. Nos profs stratégiquement répartis pour intervention rapide, les leurs en groupe pas concernés. Résultat : Gros Bordel au Paradis, intervention de notre CPE dans leurs rangs.
Je sais c'est de l'anecdote de doigt mouillé.
- lene75Prophète
À vrai dire je m'interroge. Si le privé est si nul, si c'est le bazar dans les classes, si les résultats sont mauvais, dans la mesure où les gens y vont de leur plein gré et qu'on ne force donc personne à faire une scolarité aussi catastrophique, que lui reproche-t-on donc d'autre que de faire faire des économies à l'État puisque, si j'en crois les chiffres donnés plus haut, il ne finance la scolarité des élèves qu'à 75% au lieu de 100% dans le public ? Quand on parlait d’inégalités liées au privé, je n'avais pas compris les choses dans ce sens-là. Je n'avais pas compris qu'en fait il s'agissait de plaindre les pauvres enfants du privé qui n'ont pas le privilège d'étudier dans les conditions idylliques du public.
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- corisandianeNiveau 9
le vrai noeud du problème je pense, c'est d'avoir fait le collège unique. Décreter que tous les gamins ont les mêmes capacités, les mêmes aspirations, les mêmes gouts, en un mot qu'ils sont tous pareils est une erreur absolue, et finalement on se retrouve obligés de baisser drastiquement le niveau dans certaines classes parce qu'on a une hétérogeneité impossible. Et oui, certains sont perturbateurs aussi parce qu'ils ne comprennent rien, je suis d'accord, notre systéme devient maltraitant pour beaucoup. On leur vend de l'illusion en les faisant passer d'une classe à l'autre, alors qu'ils passent des heures assis en classe sans comprendre. C'est violent.lene75 a écrit:corisandiane a écrit:si le privé marche, c'est justement parce qu'il n'y a pas de complaisance envers les perturbateurs. Il me semble que déja, un gamin qui se ferait exclure 3 fois d'un établissement public et dont les parents ne jouent pas le jeu ne devrait plus être scolarisé, CNED et suivi obligatoire pour la famille. Le role des établissements scolaires n'est pas d'eduquer ni de faire de la garderie, or pour une minorité de gamins, c'est ce qu'on nous demande, au détriment de la majorité. Et on s'étonne que le privé fasse le plein...freche a écrit:corisandiane a écrit:
la grande force du privé est de pouvoir virer ou même refuser des élèves dont le comportement est totalement incompatible avec le bon droulement des cours. Or, le public lui est obligé de les prendre et de devoir passer par des procédures légales pour pouvoir les exclure, et encore, au prix de devoir les rescolariser ailleurs ce qui pousse certains CDE à éviter la sanction suprème. Ce qui plombe les établissements publics c'est vraiment une minorité d'élèves que le privé lui, n'a pas à gérer. Aprés, le niveau des profs du privé est globalement moins bon que ceux du public mais, avec des élèves scolaires, c'est beaucoup plus simple de pousser tout le monde vers le haut.
Et si les établissements publics fonctionnaient de la même façon, on les metrait où, tous ces gamins dont personne ne voudrait ? Le privé peut les exclure parce que le public doit les accepter, et ça ce n'est pas normal. Il faudrait qu'un élève exclu du privé soit rescolarisé dans un autre établissement privé, par défaut.
On peut discuter des méthodes mais je partage le diagnostic. Quand je dis que le privé réussit mieux que le public, je ne parle pas de résultats mais du fait qu'il fait le plein, donc que les gens y trouvent plus leur compte, justement parfois en dépit de moins bons résultats.
Je serais un peu moins radicale concernant les perturbateurs, qui sont effectivement le nœud du problème, parce qu'on peut supposer qu'il y en a de deux types : ceux qui refusent la règle par principe et ceux qui perturbent parce qu'ils sont traînés toute une scolarité durant dans des classes qui ne leur conviennent pas. Les deux types appellent des réponses différentes. La réponse impossible, en revanche, dans les deux cas, c'est de considérer qu'il faut à tout prix garder dans des classes des élèves dont le comportement dans ces classes a pour conséquence de sacrifier la scolarité et/ou l'équilibre psychologique de tous les autres, et bien souvent le leur également, sans parler des profs qui subissent tout ça, ou de ceux qui renoncent à l'être pour ne pas avoir à le subir.
C'est justement cette idéologie selon laquelle la minorité des perturbateurs a tous les droits (sauf celui d'être pris en charge correctement) et les autres aucun qui détruit l'école publique.
Ensuite quand ce problème majeur aura été pris au sérieux, on pourra s'interroger sur les méthodes pédagogiques et peut-être même aussi sur le recrutement et le statut social des profs, mais la gestion des perturbateurs et de l'étalonnage des normes qui en résulte, et qui fait qu'on finit par considérer comme normaux des comportements inadaptés parce que c'est peu de choses à côté des pires, me semblent en effet être la priorité absolue. On peut bien avoir tous les sous qu'on veut, toutes les méthodes pédagogiques qu'on veut, si on est empêché de faire cours, on n'en fera rien.
- JennyMédiateur
L’entre-soi sans doute, une éducation plus religieuse aussi.
Ayant souvent travaillé dans des lycées publics peu attractifs et donc qui ont un peu de place, on récupère un nombre conséquent d’élèves qui reviennent du privé. (Avec des parents parfois très agréablement surpris qu’on prenne au sérieux certains incidents et des cahiers enfin remplis).
Ayant souvent travaillé dans des lycées publics peu attractifs et donc qui ont un peu de place, on récupère un nombre conséquent d’élèves qui reviennent du privé. (Avec des parents parfois très agréablement surpris qu’on prenne au sérieux certains incidents et des cahiers enfin remplis).
- LaotziSage
lene75 a écrit:À vrai dire je m'interroge. Si le privé est si nul, si c'est le bazar dans les classes, si les résultats sont mauvais, dans la mesure où les gens y vont de leur plein gré et qu'on ne force donc personne à faire une scolarité aussi catastrophique, que lui reproche-t-on donc d'autre que de faire faire des économies à l'État puisque, si j'en crois les chiffres donnés plus haut, il ne finance la scolarité des élèves qu'à 75% au lieu de 100% dans le public ? Quand on parlait d’inégalités liées au privé, je n'avais pas compris les choses dans ce sens-là. Je n'avais pas compris qu'en fait il s'agissait de plaindre les pauvres enfants du privé qui n'ont pas le privilège d'étudier dans les conditions idylliques du public.
Non, l'Etat et les collectivités territoriales financent à 100 % la scolarité obligatoire dans le privé. 73 %, c'est en comptant les activités facultatives ("caractère propre" etc.) et la cantine scolaire, et les investissements et travaux liés à l'immobilier (parfois subventionnés néanmoins aussi).
En revanche, je n'ai lu personne écrire que le "privé est si nul", que ce serait "le bazar dans les classes" ou que les "résultats sont mauvais".
Et pour avoir une discussion claire, il faudrait préciser de quel privé on parle. Le petit privé rural qui a parfois du mal à remplir ses classes (je crois que des collègues en parlent régulièrement ici - et oui le privé n'a pas partout un immense succès) ou bien qui est parfois l'établissement de proximité, le privé breton qui concurrence quasiment à 50 % le public et est très installé dans le paysage (notamment parce qu'il maille très finement le territoire), le privé parfois très élitiste des centres des métropoles, en particulier en Ile-de-France et qui est clairement un privé "d'entre-soi" ?
Maintenant, dire qu'il y aurait moins de "perturbateurs" dans "le" privé, parce que ce dernier choisit ses élèves, peut donc refuser qui il veut, contrairement au public, ça n'est pas vraiment un scoop. Et ça n'a rien à voir avec les qualités intrinsèques d'un établissement privé, juste avec la sélection qu'il peut opérer.
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"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
- MalagaModérateur
Vu la localisation d'un grand nombre d'établissements privés (non pas dans le 93 ou les quartiers nord de Marseille mais plutôt dans les villes et quartiers chics), je pense que la vraie raison est effectivement l'entre-soi et éviter à ses enfants de fréquenter d'autres enfants qui plaisent moins (en raison de leur origine sociale).
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- lene75Prophète
Jenny a écrit:L’entre-soi sans doute, une éducation plus religieuse aussi.
Ayant souvent travaillé dans des lycées publics peu attractifs et donc qui ont un peu de place, on récupère un nombre conséquent d’élèves qui reviennent du privé. (Avec des parents parfois très agréablement surpris qu’on prenne au sérieux certains incidents et des cahiers enfin remplis).
Cet entre-soi est une chance, alors, tout est pour le mieux si les riches se regroupent volontairement dans le privé pour que leurs enfants y échouent et que pendant ce temps-là et grâce à ça les effectifs sont réduits dans le public, qui offre un enseignement de grande qualité : ça permet aux plus pauvres d'étudier dans de meilleures conditions, dans des classes moins chargées, et même à ceux qui reviennent du privé d'être accueillis dans d'excellentes conditions. Que demande le peuple ? Avec ce système il est certain que l'ascenseur social va repartir.
- IridianeFidèle du forum
Puisqu’on en est aux anecdotes. Dans la petite ville dont je suis originaire, il y a deux établissements secondaires, un public, avec collège + lycée polyvalent (d’assez bonne tenue mais sans plus) et un collège-lycée catho, qui présente bien sur le papier (bourré de fric, voyages aux USA proposés aux élèves etc). Pas mal de gens envoient leurs enfants là bas parce que le public leur fait peur par principe (alors que vraiment le collège et le lycée publics ne sont certes pas Henri IV, hein, mais c’est loin d’être la zone). Sauf que 1/ ce collège-lycée privé récupère aussi des gamins qui ont été virés de plusieurs établissements et qui fichent le bazar 2/ le recrutement des profs est plus que douteux (un curé fait le cours de philo……….) et donc même les familles catho tradi, après avoir mis leurs gamins dans le collège privé pour les préserver de la plèbe, les remettent dans le public au lycée pour qu’ils soient mieux préparés au bac!
- beaverforeverNeoprof expérimenté
Je trouve que la question des "élèves perturbateurs" me semble une mauvaise direction.
1. Cette formulation suggère que ces élèves sont "perturbateurs" par nature, du genre, quand ils sont aux toilettes, ils sont perturbateurs, quand ils rêvent, ils sont perturbateurs... Alors, j'ai bien vu que les points de vue exprimés sont plus nuancés que cela, mais je trouve cette formulation piégeuse car elle nous pousse à l'erreur fondamentale d'attribution;
2. Cette formulation fait reporter la responsabilité du comportement déviant sur l'élève et non sur l'institution. Or, dans bien des cas, c'est l'institution qui suscite la déviance. Je donne un exemple carcéral : j'ai visité une ancienne prison française du XIXe siècle où la règle était que les prisonniers n'avaient pas le droit de parler entre eux ni d'adresser la parole aux surveillants. Bien évidemment une règle tellement absurde conduit nécessairement à des déviances et les prisonniers étaient continuellement punis par des marches forcées et autres châtiments d'un autre temps. Si nous sommes confrontés à une telle masse de comportements déviants, peut-être que c'est le système scolaire qui produit ces comportements. Je ne dis pas que c'est la seule explication possible, mais c'est une hypothèse à explorer au minimum.
3. Le privé ne résout pas le problème des "élèves perturbateurs", il les menace d'abord et il les exclut ensuite.
J'ai des élèves "faciles" dans un établissement public, cela biaise peut-être ma perception des choses. Sur les cinq dernières années, j'ai dû avoir trois à quatre élèves "difficile à gérer" qui m'ont obligés à plus d'intervention de ma part, mais aucun n'a empêché le travail des autres élèves.
1. Cette formulation suggère que ces élèves sont "perturbateurs" par nature, du genre, quand ils sont aux toilettes, ils sont perturbateurs, quand ils rêvent, ils sont perturbateurs... Alors, j'ai bien vu que les points de vue exprimés sont plus nuancés que cela, mais je trouve cette formulation piégeuse car elle nous pousse à l'erreur fondamentale d'attribution;
2. Cette formulation fait reporter la responsabilité du comportement déviant sur l'élève et non sur l'institution. Or, dans bien des cas, c'est l'institution qui suscite la déviance. Je donne un exemple carcéral : j'ai visité une ancienne prison française du XIXe siècle où la règle était que les prisonniers n'avaient pas le droit de parler entre eux ni d'adresser la parole aux surveillants. Bien évidemment une règle tellement absurde conduit nécessairement à des déviances et les prisonniers étaient continuellement punis par des marches forcées et autres châtiments d'un autre temps. Si nous sommes confrontés à une telle masse de comportements déviants, peut-être que c'est le système scolaire qui produit ces comportements. Je ne dis pas que c'est la seule explication possible, mais c'est une hypothèse à explorer au minimum.
3. Le privé ne résout pas le problème des "élèves perturbateurs", il les menace d'abord et il les exclut ensuite.
J'ai des élèves "faciles" dans un établissement public, cela biaise peut-être ma perception des choses. Sur les cinq dernières années, j'ai dû avoir trois à quatre élèves "difficile à gérer" qui m'ont obligés à plus d'intervention de ma part, mais aucun n'a empêché le travail des autres élèves.
- BaldredSage
beaverforever a écrit:Je trouve que la question des "élèves perturbateurs" me semble une mauvaise direction.
1. Cette formulation suggère que ces élèves sont "perturbateurs" par nature, du genre, quand ils sont aux toilettes, ils sont perturbateurs, quand ils rêvent, ils sont perturbateurs... Alors, j'ai bien vu que les points de vue exprimés sont plus nuancés que cela, mais je trouve cette formulation piégeuse car elle nous pousse à l'erreur fondamentale d'attribution;
2. Cette formulation fait reporter la responsabilité du comportement déviant sur l'élève et non sur l'institution. Or, dans bien des cas, c'est l'institution qui suscite la déviance. Je donne un exemple carcéral : j'ai visité une ancienne prison française du XIXe siècle où la règle était que les prisonniers n'avaient pas le droit de parler entre eux ni d'adresser la parole aux surveillants. Bien évidemment une règle tellement absurde conduit nécessairement à des déviances et les prisonniers étaient continuellement punis par des marches forcées et autres châtiments d'un autre temps. Si nous sommes confrontés à une telle masse de comportements déviants, peut-être que c'est le système scolaire qui produit ces comportements. Je ne dis pas que c'est la seule explication possible, mais c'est une hypothèse à explorer au minimum.
3. Le privé ne résout pas le problème des "élèves perturbateurs", il les menace d'abord et il les exclut ensuite.
J'ai des élèves "faciles" dans un établissement public, cela biaise peut-être ma perception des choses. Sur les cinq dernières années, j'ai dû avoir trois à quatre élèves "difficile à gérer" qui m'ont obligés à plus d'intervention de ma part, mais aucun n'a empêché le travail des autres élèves.
+1, tu as bien raison de rappeler ce qui se dissimule sous certaines étiquettes : perturbateur, paresseux, faible...
- IridianeFidèle du forum
Nul doute que l’institution scolaire a sa part de responsabilité dans les « comportements déviants » de certains élèves - sans que ce soit le seul facteur. Mais alors on rejoint ce que disons un ou une intervenante plus haut : c’est l’idée d’un collège unique (ou plus largement d’une école unique) qui pose problème, car il n’est pas adapté (et ne pourra jamais être adapté) à tous.
En revanche, la comparaison avec la prison au 19e siècle, bon, il ne faut peut être pas pousser…
Quant aux faits que les élèves perturbateurs ne dérangent pas les autres, comment dire… tu as bien de la chance.
En revanche, la comparaison avec la prison au 19e siècle, bon, il ne faut peut être pas pousser…
Quant aux faits que les élèves perturbateurs ne dérangent pas les autres, comment dire… tu as bien de la chance.
- JennyMédiateur
Iridiane a écrit:Puisqu’on en est aux anecdotes. Dans la petite ville dont je suis originaire, il y a deux établissements secondaires, un public, avec collège + lycée polyvalent (d’assez bonne tenue mais sans plus) et un collège-lycée catho, qui présente bien sur le papier (bourré de fric, voyages aux USA proposés aux élèves etc). Pas mal de gens envoient leurs enfants là bas parce que le public leur fait peur par principe (alors que vraiment le collège et le lycée publics ne sont certes pas Henri IV, hein, mais c’est loin d’être la zone). Sauf que 1/ ce collège-lycée privé récupère aussi des gamins qui ont été virés de plusieurs établissements et qui fichent le bazar 2/ le recrutement des profs est plus que douteux (un curé fait le cours de philo……….) et donc même les familles catho tradi, après avoir mis leurs gamins dans le collège privé pour les préserver de la plèbe, les remettent dans le public au lycée pour qu’ils soient mieux préparés au bac!
Voilà, exactement ce que je constate. et c’est très net en première/terminale ou après une catastrophe au bac. Les familles veulent qu’on les prépare au bac (voire bénéficier des cordées).
On est parfois dans la com’ et derrière, ça peut être de la poudre aux yeux. Il y a du bon public et du mauvais, idem dans le privé. Et le manque de diversité dans le privé et une tendance accrue au « pas de vague » par endroits fait que certains élèves peuvent y subir un harcèlement et se sentir mieux dans le bahut réputé pourri.
Et en temps que prof de bahut bien pourri, je n’ai pas l’impression de faire des cours au rabais (et pourtant j’ai aussi enseigné dans de très bons lycées certes publics). Je suis toujours un peu étonnée de lire des collègues du public qui dénigrent à ce point le travail qu’on peut y faire.
- IridianeFidèle du forum
Ne pas oublier non plus que dans le privé les élèves et surtout leurs parents sont des clients qui paient, et tous les établissements privés ne roulent pas sur l’or non plus. Résultat, tous ne peuvent (ou ne veulent!) pas choisir leurs élèves et il arrive que des établissements privés récupèrent des élèves perturbateurs déjà virés de plusieurs autres établissements, qu’ils soient publics ou privés.
- corisandianeNiveau 9
tu enseignes au lycée, je pense quand même que les problèmes sont plus prégnants au collège. Et c'est le système que je dénigre, je trouve qu'il est devenu carrément maltraitant pour de nombreux gamins, quand on envoie des élèves qui ne savent pas lire en 6e et qu'on les laisse végéter 4 ans et passer de classe en classe, c'est violent. et quand on laisse des classes empéchées de bosser à cause de 4 gros perturbateurs sans rien faire ou quasiment, et qu'à la fin de l'année ben justement, il y a quelques gosses de plus qui partent dans le privé d'à coté, on se dit que tout ça est du gachis et que le privé n'a pas grand chose à faire pour continuer à augmenter ses effectifs. Et nos politiques qui laissent faire ça, ça me désole.Jenny a écrit:Iridiane a écrit:Puisqu’on en est aux anecdotes. Dans la petite ville dont je suis originaire, il y a deux établissements secondaires, un public, avec collège + lycée polyvalent (d’assez bonne tenue mais sans plus) et un collège-lycée catho, qui présente bien sur le papier (bourré de fric, voyages aux USA proposés aux élèves etc). Pas mal de gens envoient leurs enfants là bas parce que le public leur fait peur par principe (alors que vraiment le collège et le lycée publics ne sont certes pas Henri IV, hein, mais c’est loin d’être la zone). Sauf que 1/ ce collège-lycée privé récupère aussi des gamins qui ont été virés de plusieurs établissements et qui fichent le bazar 2/ le recrutement des profs est plus que douteux (un curé fait le cours de philo……….) et donc même les familles catho tradi, après avoir mis leurs gamins dans le collège privé pour les préserver de la plèbe, les remettent dans le public au lycée pour qu’ils soient mieux préparés au bac!
Voilà, exactement ce que je constate. et c’est très net en première/terminale ou après une catastrophe au bac. Les familles veulent qu’on les prépare au bac (voire bénéficier des cordées).
On est parfois dans la com’ et derrière, ça peut être de la poudre aux yeux. Il y a du bon public et du mauvais, idem dans le privé. Et le manque de diversité dans le privé et une tendance accrue au « pas de vague » par endroits fait que certains élèves peuvent y subir un harcèlement et se sentir mieux dans le bahut réputé pourri.
Et en temps que prof de bahut bien pourri, je n’ai pas l’impression de faire des cours au rabais (et pourtant j’ai aussi enseigné dans de très bons lycées certes publics). Je suis toujours un peu étonnée de lire des collègues du public qui dénigrent à ce point le travail qu’on peut y faire.
- corisandianeNiveau 9
oui, aussi, il y a un établissement connu comme cela dans ma région qui acceuille des élèves comme ça;Iridiane a écrit:Ne pas oublier non plus que dans le privé les élèves et surtout leurs parents sont des clients qui paient, et tous les établissements privés ne roulent pas sur l’or non plus. Résultat, tous ne peuvent (ou ne veulent!) pas choisir leurs élèves et il arrive que des établissements privés récupèrent des élèves perturbateurs déjà virés de plusieurs autres établissements, qu’ils soient publics ou privés.
- JennyMédiateur
Tu ne sais pas où j’enseigne.
- musaNeoprof expérimenté
Décidément, comme le dit Lene, je ne vois pas de quoi se plaignent les signataires de cette tribune. Des parents mal informés et/ou fans de l'entre-soi se précipitent pour inscrire leurs enfants dans des établissements privés qui ne cassent pas trois pattes à un canard, ce qui laisse des places vacantes pour les autres dans le public. Elle est pas belle la vie ?
- corisandianeNiveau 9
j'ai lu que tu enseignais dans des lycées publics.Jenny a écrit:Tu ne sais pas où j’enseigne.
- lene75Prophète
L’anecdote des toilettes me fait bien rire, parce que justement l'an dernier mes élèves ont défoncé les toilettes à coups de pieds. J'ai récupéré l'un d'entre eux qui a raté son bac et a donc le droit au redoublement. Évidemment il essaie encore de perturber les cours, mais c'est pas grave. Et tout bien considéré c'est moins grave que ce qu'ils font en dehors du lycée, par exemple dans la liste de leurs trophées, l'agression d'une petite vieille pour lui voler son sac. Donc non, ils ne sont pas perturbateurs qu'en classe, et oui ils perturbent les cours, et même lundi lundi dernier mon cours a été perturbé par les perturbateurs... de la salle voisine, avec pourtant une super collègue qui sait y faire, mais qui en l'occurrence n'a pas pu faire son cours.
- beaverforeverNeoprof expérimenté
C'est une affirmation forte.Iridiane a écrit:Nul doute que l’institution scolaire a sa part de responsabilité dans les « comportements déviants » de certains élèves - sans que ce soit le seul facteur. Mais alors on rejoint ce que disons un ou une intervenante plus haut : c’est l’idée d’un collège unique (ou plus largement d’une école unique) qui pose problème, car il n’est pas adapté (et ne pourra jamais être adapté) à tous.
Si on met de côté les cas véritablement extrêmes d'enfants dont l'état de santé est complètement incompatible avec une scolarisation classique même avec de forte adaptation, il y a beaucoup d'élèves qui sont simplement mal scolarisés dans notre système éducatif. Je suis troublé par l'idée qu'il y aurait un pourcentage important d'enfants qui ne pourraient pas bénéficier d'une scolarisation.
J'ai peut-être de la chance, c'est sans doute vrai. J'ai des élèves qui interviennent en cours pour accaparer l'attention de l'enseignant et des autres élèves. Du coup, c'est vrai, quand ils sont au cœur de l'attention de la classe, les autres élèves n'apprennent pas. Mais, il se trouve que chez moi, cela ne dure pas très longtemps : l'extinction, l'explication des enjeux de prestige dans un groupe humain et surtout le système pédagogique ruinent beaucoup de leurs stratégies.Quant aux faits que les élèves perturbateurs ne dérangent pas les autres, comment dire… tu as bien de la chance.
- lene75Prophète
beaverforever a écrit:Mais, il se trouve que chez moi, cela ne dure pas très longtemps : l'extinction, l'explication des enjeux de prestige dans un groupe humain et surtout le système pédagogique ruinent beaucoup de leurs stratégies.
Tu prévois de devenir IPR ?
- LangelotNiveau 9
Les établissements publics qui sélectionnent les élèves ont plus de succès que les établissements privés.
- HansNiveau 7
Langelot a écrit:Les établissements publics qui sélectionnent les élèves ont plus de succès que les établissements privés.
Exactement, et pourtant personne n'ira imaginer que henry 4, louis le grand, le lycée du Parc de Lyon sont représentatifs des établissements publics français.
Dans le privé, il y a des gros ensembles scolaires dans les grosses villes, avec sélection, entre soit, très bourgeois mais la majorité ne sont que des petits établissements ruraux, des collèges avec 4 ou 8 classes, des écoles primaires avec 4 ou 5 classes dans des zones où le département a fermé le collège public car non rentable, c'est ça aussi l'enseignement privé.
Je suis enseignant dans le privé et je suis complètement d'accord pour avoir des contrôles sur les moyens, de vérifier que les programmes soient respectés, que les ips soient évalués et qu'il y ait plus de mixité sociale.
Ce débat est inutile et stérile, l'Etat n'a pas les moyens d'assumer aujourd'hui 20% d'élèves en plus dans les établissements publics.
On est tous dans le même bateau sur les conditions salariales, managériales, et conditions de travail quotidienne.
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