Re: Polémique : peut-on baptiser un collège du nom de Robert Badinter ?

Cette habitude de donner des noms de personnes à des lieux est très peu répandue par chez moi et ça me va très bien.

J'aime bien les noms d'établissements liés à la géographie locale (c'était le cas du mien il y a quelques années) et sinon il y la solution russe: des numéros.

Marcelle Duchamp a écrit:

Caspar a écrit:

Marcelle Duchamp a écrit:J’ai beau chercher, je ne trouve pas de nom de supermarché qui pourrait faire penser à Badinter. C’est quoi? Intermarché?

Oui, "Inter" pour les intimes.

C’est aussi bête que ça?!!
J’étais partie bien plus loin dans mon esprit…
Argument affligeant alors.

Les anciens dans mon genre se rappellent que Luis Rego dans "le tribunal des flagrants délires", émission radio du défunt Calude Villers, se surnommait avocat "le plus bas d'inter".

Bref, je reste étonnée par cette histoire. Combien d'enseignants ? Tous consultés ? Réaction en CA pour "e..erder" le chef d'établissement ? Zèle de ceux qui ont travaillé avec les élèves , et dans quel cadre ?

Mais à mes yeux, rien ne justifie de rejeter le nom de Badinter.
Souvent, il y a un lien géographique. Badinter n'aurait-il pas été "enfant caché" dans le secteur ?

Honchamp a écrit:Badinter n'aurait-il pas été "enfant caché" dans le secteur ?

Eh si, à Cognin, à 70km de là.

On apprend que le lycée Voltaire va être débaptisé en raison du risque de confusion avec une ligne de vêtements devenue plus célèbre que le philosophe.

beaverforever a écrit:Voilà ce qui est présenté par France Bleu comme la motion des enseignants opposés au nouveau nom du collège :

Super bizarre.

Oui,tout ça est très bizarre...
Moi, ce qui m'étonne le plus c'est la pauvreté des arguments et de la rédaction. J'imagine à leur décharge qu'ils pensaient que le papier circulerait seulement en interne. Mais ne vouloir que des noms qui ne "depaysent" pas les élèves et des noms de personnalités qu'ils connaissent, c'est un peu oublier qu'une des missions premières de l'école est de leur apprendre et leur apporter des connaissances qu'ils ignorent et que ne peut pas apporter leur environnement.

Il m'étonnerait beaucoup que les élèves du coin connaissent toutes les personnes qui ont donné leur nom à un collège dans mon département: un imprimeur du XVIe s, un aviateur du début du XXe (pas connu, juste né dans le coin), un résistant local, un peintre impressionniste local mineur, des chansonniers du début du XXe...

Et La Madeleine, ça n'évoque rien de non scolaire/marrant peut-être? La seule enfant appelée Madeleine que j'ai connue se faisait chambrer constamment. Sans compter la référence religieuse pas forcément pertinente Polémique : peut-on baptiser un collège du nom de Robert Badinter ? - Page 3 1665347707

Polémique : peut-on baptiser un collège du nom de Robert Badinter ? - Page 3 1665347707

Spoiler:

Ils ne parlent pas de demander leur avis aux élèves (tant qu'à faire, après tout, un collège Jul ou Taylor Swift, au point où on en est), ils supposent que ça ne va pas leur parler... et proposent eux-mêmes un autre nom, pas plus évocateur pour les élèves. Ce sont bien des propositions de l'équipe, pas des élèves...

Saint Etienne de Cuines est au pied du col de la Madeleine, haut lieu du Tour de France. professeur

mamieprof a écrit:Si ils veulent une femme qu'ils mettent Elisabeth Badinter !

Polémique : peut-on baptiser un collège du nom de Robert Badinter ? - Page 3 2252222100

Ce qui est certain c'est que rien n'est certain et que la motion n'aurait pas dû être publiée.

Le nom du lycée où je sévis me convient parfaitement. Il a une logique historique et locale. Je n'ai rien contre "l'avocat le plus bas d'à terre" (ou inter, je n'ai pas le texte sous les yeux), "c'est tout le contraire" - comme dirait l'auteur cité, mais je ne vois pas pourquoi mon lycée serait nommé "Badinter" alors que le nom qu'il a a toute une logique. Il y a quelques années, le collège de mon secteur a été nommé "Lucie Aubrac".
Pourquoi pas ?
Pourquoi elle ?
Il y avait des résistantes locales ou résistants locaux qui auraient tout autant mérité que Lucie Aubrac (même si elle a résisté dans la région proche, mais pas ici -alors que nous sommes clairement une terre de résistance), et donc des locaux qui auraient mérités d'être connus, dont des bien plus influents qui auraient mérité d'avoir leur nom exposé en leur mémoire et en mémoire de leurs actions. Les principales figures de la résistance, ici, n'ont même pas d'établissement à leur nom !

L'argument de "les élèves ne connaissent pas Badinter", très mauvais argument. Nommer un établissement du nom d'une personnalité c'est justement mettre en lumière cette personnalité. Ils veulent l'appeler Killian Mbappé ou Aya Nakmamura ? Là ils sont certains qu'ils connaîtront. Les professeurs d'histoire pourraient se saisir de ce nom pour aborder les combats de Badinter. Le "jeu de mot" avec Inter est des plus mal venu, lui aussi, mais là encore c'est du doc interne entre l'établissement et les instances qui y siègent.

Par contre si on devait changer le nom de mon établissement, enlevant celui de cette résistante (en lien personnel avec le lycée) pour le nommer Badinter, je dirais NON, pas par antisémitisme, pas en soutenant la peine de mort, pas eu nom de je ne sais quoi, mais simplement parce que la personne qui nous honore de son nom mérite d'être connue localement. Porter son nom est une fierté et chaque année j'explique à mes élèves qui elle est, son action, sa mort en déportation.

Les instrumentalisations politiques vont arriver, surtout en cette période. L'élue qui a publié les arguments, que l'on peut juger maladroits ou non, de la motion, a-t-elle elle justifié le choix de Badinter ? Son nom se défend, je l'admire et lorsqu'il est décédé j'avais écrit dans la rubrique de ceux qui nous quittent qu'il n'y aurait plus beaucoup de grands hommes français après lui (et Simone Veil). Plutôt que de publier un document interne, la discussion ne serait-elle pas bienvenue, surtout (je me répète) en cette période ?

Honchamp a écrit:

Marcelle Duchamp a écrit:

Caspar a écrit:

Marcelle Duchamp a écrit:J’ai beau chercher, je ne trouve pas de nom de supermarché qui pourrait faire penser à Badinter. C’est quoi? Intermarché?

Oui, "Inter" pour les intimes.

C’est aussi bête que ça?!!
J’étais partie bien plus loin dans mon esprit…
Argument affligeant alors.

Les anciens dans mon genre se rappellent que Luis Rego dans "le tribunal des flagrants délires", émission radio du défunt Calude Villers, se surnommait avocat "le plus bas d'inter".

Bref, je reste étonnée par cette histoire. Combien d'enseignants ? Tous consultés ? Réaction en CA pour "e..erder" le chef d'établissement ? Zèle de ceux qui ont travaillé avec les élèves , et dans quel cadre ?

Mais à mes yeux, rien ne justifie de rejeter le nom de Badinter.
Souvent, il y a un lien géographique. Badinter n'aurait-il pas été "enfant caché" dans le secteur ?

Secteur au sens très large quand même. Le lien de Badinter avec la commune semble ténu.

mimile a écrit:

mamieprof a écrit:Si ils veulent une femme qu'ils mettent Elisabeth Badinter !

Un des deux collèges trouvés sur internet s'appelle Elisabeth et Robert Badinter, ce qui pose quand même problème selon moi, on n'est jamais à l'abri d'un gros dérapage ou d'une c**** de la part d'une personne encore vivante quand on nomme un établissement scolaire. Ceci dit, Elisabeth Badinter est tout à fait respectable bien sûr, je parle en général.

Baldred a écrit:On apprend que le lycée Voltaire va être débaptisé en raison du risque de confusion avec une ligne de vêtements devenue plus célèbre que le philosophe.

Tout ça à cause de Frédéric Lefebvre… Wink

EdithW a écrit:

mimile a écrit:

mamieprof a écrit:Si ils veulent une femme qu'ils mettent Elisabeth Badinter !

Un des deux collèges trouvés sur internet s'appelle Elisabeth et Robert Badinter, ce qui pose quand même problème selon moi, on n'est jamais à l'abri d'un gros dérapage ou d'une c**** de la part d'une personne encore vivante quand on nomme un établissement scolaire. Ceci dit, Elisabeth Badinter est tout à fait respectable bien sûr, je parle en général.

Mais une personne vivante peut venir lors de la cérémonie d'inauguration ! Il me semble d'ailleurs que Lucie Aubrac l'avait fait pour certaines écoles portant son nom.

uneodyssée a écrit:

Tontondubled a écrit:

Fesseur Pro a écrit:Je ne comprends pas les arguments de ces enseignants.
Il doit y avoir autre chose.

Oui, il y a manifestement autre chose...
C'est même très évident...
Mais chuuuuttt...

Edit : écoutez ce que dit la journaliste à la fin de sa chronique...

Elle dit juste que cela cache autre chose. Mais quoi ? si tu sais, éclaire-nous.

Les arguments avancés par nos collègues de Savoie pour justifier leur opposition à ce nom sont évidemment grotesques.

Il y a manifestement d'autres raisons, plus inavouables, et elles sont politiques...

C'est ce que sous-entend lourdement la journaliste Alba Ventura à la fin de sa chronique. Elle est bien sûr très très ironique quand elle dit : "Je ne veux pas croire que cela cache autre chose... Autre chose de plus politique". Et son confrère de surenchérir, tout aussi ironiquement : "On ne veut pas le croire non plus...".

Alors, à quoi pensent donc ces deux journalistes ?

Vos avis ?

Peut-être un anti-élitisme (Badinter incarnant une certaine bourgeoise intellectuelle) ou de l'antisémitisme ou un peu des deux.

Ce serait tout de même très étonnant que toute une salle des profs soit anti-intellectuelle ou antisémite !!!

@Tontondubled, j’ai bien compris qu’elle était très ironique. Mais toi tu as l’air de savoir de quoi il est question et ce qu’elle sous-entend… c’est pourquoi je te posais la question.

On nous parle d'un travail avec les élèves; peut-être était-ce justement pour trouver un nom au collège ? Mais dans ce cas, ils l'auraient expliqué dans leur écrit, non ?

Au-delà de l'argumentaire, dans lequel je n'entrerai pas, la violence des propos de l'éditorialiste est quand même assez dingue. C'est de la haine pure, avec des sous-entendus qui, sauf à apporter des preuves, sont vraiment à la limite de pas mal de choses (et oui, moi aussi je peux dire ce que je pense sans le dire).

Oui, je suis d’accord. Et c’est pour ça que j’aimerais vraiment savoir ce qu’elle sous-entend.

Jenny a écrit:Si les élèves ne le connaissent pas, c’est le rôle de l’école de leur apprendre qui il était.
Il y a des collègues qui nous font honte…

Surtout que nombre d'élèves qui ne doivent pas connaitre le nom de leur établissement. J'ai travaillé dans un collège avec un nom d'un écrivain très local qui avait eu son fan club qui avait fait campagne..Bon, au moins, on n'était pas le énième Jules Ferry..

Je comprends d’autant moins l’argument qu’on peut l’évoquer facilement en lien avec les programmes.

Hocam a écrit:même s'il faut bien avouer que « collège Badinter-Marchais », ça claquerait.

Polémique : peut-on baptiser un collège du nom de Robert Badinter ? - Page 3 346737548

Tontondubled a écrit:

uneodyssée a écrit:

Tontondubled a écrit:

Fesseur Pro a écrit:Je ne comprends pas les arguments de ces enseignants.
Il doit y avoir autre chose.

Oui, il y a manifestement autre chose...
C'est même très évident...
Mais chuuuuttt...

Edit : écoutez ce que dit la journaliste à la fin de sa chronique...

Elle dit juste que cela cache autre chose. Mais quoi ? si tu sais, éclaire-nous.

Les arguments avancés par nos collègues de Savoie pour justifier leur opposition à ce nom sont évidemment grotesques.

Il y a manifestement d'autres raisons, plus inavouables, et elles sont politiques...

C'est ce que sous-entend lourdement la journaliste Alba Ventura à la fin de sa chronique. Elle est bien sûr très très ironique quand elle dit : "Je ne veux pas croire que cela cache autre chose... Autre chose de plus politique". Et son confrère de surenchérir, tout aussi ironiquement : "On ne veut pas le croire non plus...".

Alors, à quoi pensent donc ces deux journalistes ?

Vos avis ?

Ils font des sous-entendus dégueulasses, mettant en danger des collègues identifiés, en partant d'une histoire dont ils ne savent rien ou presque, et qui de toute façon n'aurait pas du dépasser le stade local, en enfonçant tous les standards déontologiques minimums. Ce genre d'éditorialistes sont la honte et le renoncement du journalisme et du débat intellectuel.

Mmm… Cela me paraît fort virulent vu l'enjeu et je suis plutôt choqué a priori du procès fait aux collègues.

Le département et/ou la région veut que le Collège soit appelé “Badinter” et demande leur avis aux profs et aux élèves de ce Collège. Les profs travaillent là-dessus avec les élèves, de quoi il ressort que le consensus est plutôt autour d'une dénomination indiquant une montagne locale, sur le modèle de beaucoup de collège de la même zone. Là-dessus, lors d'un CA, les profs donnent la recension des raisons avancées, dont celle de la moyenne surface : le tout sachant que de toute façon, le dernier mot revient aux élus locaux qui ont décidé que ce serait comme ils avaient dit… Mais alors pourquoi les avoir enquiquiné avec une soi-disant “consultation” ? Et j'ai beau relire la motion : je ne vois rien de scandaleux ou de catastrophique là-dedans, ils aiment mieux une autre appellation que celle-là, et alors ? Il y a quelque chose coupable ou de criminel dans cette préférence ?

En revanche, publier cette motion et en faire une toute une affaire en prenant les profs à partie publiquement et en provoquant une affaire dans la presse, pour qu'elle prenne une dimension nationale : je trouve cela pour le moins nuisible. Les profs pris à partie dans la presse local et maintenant nationale avaient-ils réellement besoin de cela ? Le tout avec des sous-entendus infamants et sans preuve ? Si tel est le cas, il faut déposer une plainte, sinon, il convient de se taire…