Je veux conserver mon groupe classe !

Bonjour à toutes et à tous,

Je suis professeur de français en quatrième, notamment.
Les groupes de niveau ne me conviennent absolument pas.
j'aime la relation avec la classe.
Je dirais même qu'il ne me reste plus que cela...

L'idée possible d'une progression commune avec des collègues même bien sympas
me contrarie énormément.
Qui aura les élèves à l'aise et ceux qui ne tiendront jamais un classeur entier?

Je me demande s'il n'est pas temps pour moi de quitter le Titanic.
Argl...

Ca ne va même pas mieux en l'écrivant...
Et pourquoi seulement en FR/maths?
Conseils de classe multipliés...
Oui, je crie avant d'avoir mal mais cela m'effraie au plus haut point.
Prétexte , de plus à heures en moins?...

Pourquoi d'ailleurs, puisque nous avons 96 pour 100  de réussites au brevet avec mentions folles?

Les annonces d'Attal sont toutes à gerber, de mon point de vue. Mais ce sont des annonces.

Si la profession est prête à s'engager dans un conflit dur dans la durée tout ceci peut tout à fait rester à l'état d'annonces démagogiques de campagne électorale comme les slogans "lutter contre la fracture sociale", "insécurité 0", " l'égalité F/H grande cause du quinquennat" ou "plus aucun SDF dans les rues" que des politiques en campagne ont lancé à l'opinion publique sans avoir aucune volonté politique de les réaliser (ce qu'on voit bien).

Sa lettre fait la louange des profs : ayons le choix !

C'est pour la forme, c'est rhétorique, presque.

Il y aura des groupes de niveau 1 h tous les quinze jours pour de la remédiation et c'est tout. Sinon il serait impossible de faire les emplois du temps. Et quid de l'élève qui progresse en français mais pas en maths,
. Il serait impossible de la faire changer de classe en cours d'année.
Ou alors il faudrait aligner tous les cours de français avec les cours de maths?
C'est ingérable cette histoire.

J'imagine très bien une obligation pour les enseignants d'avoir une classe de chaque niveau et les cours alignés...
Je me pose aussi la question des petits collèges avec une ou deux divisons par niveau. Si il y a une division les groupes de niveaux vont faire exploser les heures donc je n'y crois pas.

Menerve : ce n’est pas impossible si les cours sont en barrette, c’est fait en lycée pour les spécialités.

La constitution des emplois du temps est justement un problème majeur en lycée, qui a beaucoup dégradé les conditions de travail de tout le monde, élèves comme professeurs (sans parler du casse-tête pour l'administration), alors qu'il y a beaucoup plus de marge qu'en collège en termes d’amplitude et de souplesse horaire et d'effectifs, qu'on ne change pas de groupe en cours d'année et que de ce fait il n'est pas nécessaire d'aligner tous les groupes. L'éclatement du groupe classe est aussi un des effets très négatifs de la réforme du lycée, alors même que les lycéens n'ont pas les mêmes besoins affectifs et de stabilité que des petits collégiens.

Cela dit je ne crois pas un instant aux changements de groupe : comment un élève qui part de plus loin et qui est dans un groupe qui avance moins vite pourrait-il rattraper le niveau du groupe qui part avec de l'avance et avance plus vite ?

Je n’ai pas dit que c’était une bonne chose, mais c’est possible techniquement.
Le changement de groupes est aussi possible, peut-être tous les trimestres, rien ne l’empêche avec des cours en barrettes.

Jenny a écrit:Menerve : ce n’est pas impossible si les cours sont en barrette, c’est fait en lycée pour les spécialités.

C'est plus compliqué dans un petit collège, notamment avec des collègues qui sont en service partagé.

lene75 : Et en plus en Français nous n'étudions pas tous les mêmes œuvres : si je demande à des élèves de se procurer tel livre, comme vais-je faire avec ceux qui arrivent en cours de route ?

Isis : ça peut être le cas aussi en lycée. Les « petits » lycées existent… et les collègues en service partagé aussi.
Je crois que vous vous leurrez en vous disant que ça ne se fera pas car ce n’est pas possible.

Jenny a écrit:Isis : ça peut être le cas aussi en lycée. Les « petits » lycées existent… et les collègues en service partagé aussi.
Je crois que vous vous leurrez en vous disant que ça ne se fera pas car ce n’est pas possible.

Je ne dis pas ça. Je dis juste que ça va être un beau bor**** !

Et je plains les collègues de maths et de français.

Je réagissais au post de Menerve qui disait que ce n’est pas possible à l’origine.
Je suppose que pour les petits établissements, la marge sera abordée. C’est le cas en lycée quand on a une ou deux divisions par niveau.

Jenny a écrit:Menerve : ce n’est pas impossible si les cours sont en barrette, c’est fait en lycée pour les spécialités.

Les cours ne sont pas forcément en barettes en lycée.

Chutney a écrit:lene75 : Et en plus en Français nous n'étudions pas tous les mêmes œuvres : si je demande à des élèves de se procurer tel livre, comme vais-je faire avec ceux qui arrivent en cours de route ?

Oh, tu sais, en lycée on a des élèves qui débarquent encore dans nos classes au mois de décembre de l'année de terminale. Quand on a déjà fait toute la méthodologie et une bonne partie du programme. Qui parfois n'ont pas été scolarisés depuis la rentrée, d'autres fois ont fait des chapitres différents et vont donc faire deux fois certains chapitres et d'autres pas du tout, avec un examen en fin d'année. Évidemment ils ne rattrapent jamais. Ça ne dérange personne. Tant qu'ils sont assis au chaud le gouvernement estime avoir fait son job. Peu importe ce qu'ils apprennent ou pas et les conditions dans lesquelles se déroulent les cours. C'est loin d'être marginal. Ça représente à peu près 10% de notre effectif en STMG. Tout ce qui compte, ce sont les chiffres.

En lycée les spécialités sont financées pour des groupes à 35. Quand on n'a pas l'effectif, on a le choix entre fermer la spécialité, bourrer d'autres groupes au-delà de 35 pour compenser (avec le problème des salles pas prévues pour) et rogner sur autre chose quand il reste encore autre chose. L'option qui n'existe pas, c'est d'avoir des moyens en plus pour pouvoir fonctionner.

Jenny a écrit:Je réagissais au post de Menerve qui disait que ce n’est pas possible à l’origine.
Je suppose que pour les petits établissements, la marge sera abordée. C’est le cas en lycée quand on a une ou deux divisions par niveau.

Je vais devoir dire adieu à mes groupes en 3e. En dehors du français et des maths, les élèves n'ont visiblement pas de difficultés.

stanleymilgram a écrit:Conseils de classe multipliés...

Sur le papier mais pas dans les faits car tu vas devoir choisir les conseils de classe. C'est ainsi que nous procédons au lycée (je pense que c'est aussi ce que font les collègues d'arts plastiques et de musique au collège). Au début c'est surprenant mais on s'y fait de ne pas être présents à tous les CC de nos classes.

Lene : nos groupes de spécialité oscillent entre 2 et 15 élèves (petit lycée).
Et effectivement, on nous affecte des élèves très tardivement, j’ai su hier qu’il y allait y avoir bientôt une création de classe pour des élèves non affectés. On est en décembre…

Jenny a écrit:Je n’ai pas dit que c’était une bonne chose, mais c’est possible techniquement.
Le changement de groupes est aussi possible, peut-être tous les trimestres, rien ne l’empêche avec des cours en barrettes.

Est-ce dit clairement par G. Attal (je n'ai pas lu son courriel) ?

Hier soir, sur France Inter, une enseignante des SVT parlait du fait que les groupes en Maths et Français avaient pris les heures et que de fait elle avait 30 gamins sur la manipulation des microscopes.
Les intervenants en plateau ont coupé la parole en disant que en SVT c'était forcément en groupe . Bref les gens n'imaginent pas que c'est à coup constant voir en diminution.

Merciiiiije me sens moins seul...

Ce ne sont que des annonces : où trouveraient-ils les professeurs et l'argent pour dédoubler ? Ils n'arrivent déjà pas à recruter...

Tous les moyens seront mis en maths et en français. Le reste, visiblement, on s'en fout.

Jenny a écrit:Lene : nos groupes de spécialité oscillent entre 2 et 15 élèves (petit lycée).
Et effectivement, on nous affecte des élèves très tardivement, j’ai su hier qu’il y allait y avoir bientôt une création de classe pour des élèves non affectés. On est en décembre…

De tels effectifs sont complètement inimaginables ici. Les "moyens" seraient "mutualisés" avec les autres lycées du bassin si un lycée se retrouvait à ce point en sous-effectif. 15 est la limite en dessous de laquelle il devient très compliqué de maintenir un groupe. Et pour maintenir un groupe à 15, il faut prendre sur notre marge. Le rectorat ne finance pas ça. Pour les spécialités c'est 35. À nous de prendre sur notre marge si on veut ouvrir des groupes à plus faible effectif.

C'est pareil pour tout, d'ailleurs. En STMG nous sommes actuellement à 105 élèves pour 3 divisions. Nous finançons la 4e division sur notre marge pour ne pas avoir des classes qui commencent l'année à 30 et la finissent à plus de 35.