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albertine123
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Maîtresse j'peux commencer ? ou le stakhanovisme scolaire - Page 6 Empty Re: Maîtresse j'peux commencer ? ou le stakhanovisme scolaire

par albertine123 Dim 12 Déc - 6:20
@A.Tuin C'est marrant que tu cites ces émissions car je les ai retrouvées sur YouTube il y a quelques années. Casimir, c'était d'un nul ! Mais Telechat, avec Groucha et Lola, OMG un Ovni télévisuel ! J'étais accro. Je guettais chaque émission, et comme ça ne durait que 5 minutes, fallait pas se louper. Une création de Roland Topor, qui sévissait aussi chez Hara Kiri et France Culture. J'ai toujours pensé que c'était Telechat qui avait, façonné mon humour foutraque (avec les Nuls et Fluide Glacial, quelques années après...) .
mathmax
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Maîtresse j'peux commencer ? ou le stakhanovisme scolaire - Page 6 Empty Re: Maîtresse j'peux commencer ? ou le stakhanovisme scolaire

par mathmax Dim 12 Déc - 6:25
Dadoo33 a écrit:
Une passante a écrit:En lycée, je relève systématiquement les brouillons lors des DS, ils ne sont pas évalués mais annotés pour montrer aux élèves ce qu'ils font bien ou mal. Je ne sais pas si c'est vraiment utile pour tous, mais j'ai l'impression que cela les force quand même majoritairement à poser une ébauche de réflexion avant de se lancer dans la rédaction.
Et comme ce n'est pas évalué, ils semblent aussi comprendre que c'est uniquement dans leur intérêt.

Je fais la même chose en hg.

Mon témoignage d’élève

Élève j’aurais détesté qu’un enseignant mette le nez dans mes brouillons, qui pour moi relevaient du domaine privé, ou du moins de mon espace de liberté. Je faisais tout en dépit du bon sens, pas de plan, pas d’axes (j’ai fait ma scolarité avant l’invention des axes et des problématiques), pas d’idées, je rédigeais des phrases entières, dans l’ordre ou le désordre, écrivais plusieurs fois la même chose, glissais un petit bout de poème sur mes amours du moment...Parfois tout simplement je rédigeais tout le devoir de manière linéaire, et me contentais de recopier en soignant mon écriture. A la fin tout cela était transformé sur la copie en la production attendue et j’aurais très mal vécu une intrusion dans mon procédé de fabrication, comme si on cherchait à formater mon cerveau. Je crois que cela m’aurait rendue incapable de toute réflexion.

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« Les machines un jour pourront résoudre tous les problèmes, mais jamais aucune d'entre elles ne pourra en poser un !  »
    Albert Einstein
lene75
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Maîtresse j'peux commencer ? ou le stakhanovisme scolaire - Page 6 Empty Re: Maîtresse j'peux commencer ? ou le stakhanovisme scolaire

par lene75 Dim 12 Déc - 6:37
Même chose que mathmax, j'aurais très mal pris cette intrusion, même si mes brouillons étaient sans doute plus académiques. Ce qui n'empêche pas qu'on puisse travailler en classe hors situation de contrôle sur l'élaboration du brouillon.

Je retiens en revanche l'idée de Ruthven.

Edit : ça rejoint ce que j'ai déjà dit plus haut, mais je suis toutefois étonnée de tout ce que nos élèves acceptent sans broncher.
roxanne
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par roxanne Dim 12 Déc - 7:59
Mais c'est le serpent qui se mord la queue et on en est responsables. Ils sont faibles, on les guide, mais plus on les guide, plus ils se laissent guider sans que pour autant d'ailleurs qu'ils progressent . Je vois bien avec les classes de techno , je fournis beaucoup d'outils, de guidage mais d'une part, peu les utilisent vraiment et d'autre part au final c'est moi qui bosse. Alors, ça me donne l'impression que je fais bien mon travail mais en fait, qu'en retiennent-ils? Hier, j'ai envoyé un message aux parents de ma classe de STI pour les en avertir et j'ai décidé de mettre en place de suivi du travail avec sanctions à l'arrivée. Mais là aussi , en Première, on ne devrait pas en être là.
Cléopatra2
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par Cléopatra2 Dim 12 Déc - 8:09
Je préfère travailler sur les jets multiples en 2de. Vu qu'on défriche énormément le travail en amont (idées, plan), mon but est de travailler l'argumentation plutôt. Donc ils écrivent un premier jet pas au propre, sur le cahier, on lit des productions à haute voix, je commente, ils sont tous censés corriger sur leur propre production, et ensuite ils me rendent au propre. Les élèves aiment bien. Je ne sais pas si c'est efficace, mais avec cette méthode j'ai 0 copies blanche.
Pour les terminales je ne fais plus ça. Je leur donne des feuilles de brouillon, certains s'en servent, d'autres non, tant pis pour eux. Quand on travaille la méthode, j'ai toujours une partie "au brouillon".
mathmax
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par mathmax Dim 12 Déc - 8:37
roxanne a écrit:Mais c'est le serpent qui se mord la queue et on en est responsables. Ils sont faibles, on les guide, mais plus on les guide, plus ils se laissent guider sans que pour autant d'ailleurs qu'ils progressent . Je vois bien avec les classes de techno , je fournis beaucoup d'outils, de guidage mais d'une part, peu les utilisent vraiment et d'autre part au final c'est moi qui bosse. Alors, ça me donne l'impression que je fais bien mon travail mais en fait, qu'en retiennent-ils? Hier, j'ai envoyé un message aux parents de ma classe de STI pour les en avertir et j'ai décidé de mettre en place de suivi du travail avec sanctions à l'arrivée. Mais là aussi , en Première, on ne devrait pas en être là.

Théorème pédagogique fondamental : travail du professeur + travail de l’élève = constante.

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Elaïna
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par Elaïna Dim 12 Déc - 9:05
Je persiste à ne pas trop voir le rapport entre "les écrans" et l'incapacité totale de certains élèves à faire autre chose que des trucs extrêmement répétitifs sans comprendre quoi que ce soit.
"Les écrans" dans les années de mon enfance (je suis née en 84), c'était le club Dorothée, et franchement vous regardez un épisode des Musclés, vous avez envie de vous jeter par la fenêtre. Assurément, il y avait des animes qui sont devenus cultes, mais beaucoup de daubes aussi, avec une structure ultra répétitive (j'ai une certaine tendresse personnelle pour Nicky Larson, pour autant, de là à dire que c'est un chef d'oeuvre... et ne parlons pas des Chevaliers du Zodiaque, hein...). Et les gamins qui regardaient Robin des Bois qui disait "Tudieu" ne regardaient probablement pas les Musclés. Donc la différence socio-culturelle existait déjà.
Je ne pense pas non plus qu'"avant" les parents faisaient tous des puzzles avec leurs enfants et les emmenaient au théâtre. Comme Lene le dit, et c'est flagrant dans les ouvrages consacrés à la petite enfance dans l'histoire, il faut arrêter de croire que l'enfance faisait l'objet de tant de soins éducatifs spécifiques avant les quelques dernières décennies dans la grande majorité de la population. Alors oui si on regarde l'enfance de Louis XIII, enfant roi au premier sens du terme, on a l'impression qu' "avant" les enfants avaient une formation d'élite, mais enfin, ça reste une exception absolue (quoique je doute que Marie de Médicis ait fait des puzzles avec lui. Avec Gaston d'Orléans peut-être vu que c'était son chouchou ?).
Pendant des siècles, les enfants jouaient entre eux ou accompagnaient leurs parents dans leurs travaux (garder le petit bétail, etc). On voit bien dans La guerre des boutons que pour de nombreux enfants de l'école de Jules Ferry, l'école n'est pas une valeur positive (il y a ce passage saisissant où l'instituteur dit à Lebrac qu'il pourrait lui faire obtenir le certificat d'études, ce qui ne suscite aucun intérêt chez le gamin). L'horizon de ces enfants de l'ancien monde rural, c'est d'entrer dans le monde du travail de leurs parents et l'école en semble bien éloignée. En ville, les enfants/ados qui errent sans occupation (sinon de faire des âneries) sont une réalité non négligeable et il y a pas mal d'études sur la violence des adolescents désoeuvrés notamment fin XIXe siècle. Dans un monde où les parents travaillent tous les deux beaucoup, et souvent de façon épuisante, sauf dans les classes favorisées de la population, on n'a pas le temps de faire des puzzles et pas le fric pour les emmener au théâtre, ni forcément l'outillage mental. Et ça n'a pas changé. C'est juste qu'avant la massification du secondaire, les professeurs n'étaient pas confrontés à ces enfants qui passaient donc sous les radars sauf au moment du service militaire où on décelait la part d'analphabètes/illettrés. Mon père qui a fait son service militaire au milieu des années 70, pendant qu'il passait l'agrégation de LC, a eu le temps de se rendre compte que tout le monde n'était pas comme lui, c'est le moins qu'on puisse dire (il écrivait notamment le courrier de camarades qui étaient dans l'incapacité d'écrire)...
Quand j'étais gamine, fille de profs (de LC, donc ^^), j'étais bien évidemment la seule de ma classe à aller régulièrement au théâtre (voire à l'opéra dès la sixième). Et la grande majorité de mes camarades ne lisait pas (ou très peu), ne faisait pas de puzzles non plus, et mis à part ma grande copine, j'étais déjà "l'intello", celle qui fait des trucs relous (dont des puzzles) et qui n'a pas le droit de regarder la télé.
Alors très certes, il y a toujours l'exception d'untel, fils de paysans, d'ouvriers ou d'immigrés très défavorisés, dont les parents ont énormément investi dans l'école et la culture, il y a toujours le fils de l'humble rempailleuse de chaises qui finit comme l'un des plus grands poètes français, mais justement ça reste une exception. En l'état actuel de l'Education nationale, nous n'avons pas vraiment les moyens de lutter contre cela. Avant, le problème n'existait pas puisque ces enfants n'allaient pas au collège. Maintenant ils y vont mais aucun moyen correct n'a été donné pour qu'on lutte vraiment contre les inégalités socio culturelles.

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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.

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Sage

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par Ajonc35 Dim 12 Déc - 9:10
mathmax a écrit:
roxanne a écrit:Mais c'est le serpent qui se mord la queue et on en est responsables. Ils sont faibles, on les guide, mais plus on les guide, plus ils se laissent guider sans que pour autant d'ailleurs qu'ils progressent . Je vois bien avec les classes de techno , je fournis beaucoup d'outils, de guidage mais d'une part, peu les utilisent vraiment et d'autre part au final c'est moi qui bosse. Alors, ça me donne l'impression que je fais bien mon travail mais en fait, qu'en retiennent-ils? Hier, j'ai envoyé un message aux parents de ma classe de STI pour les en avertir et j'ai décidé de mettre en place de suivi du travail avec sanctions à l'arrivée. Mais là aussi , en Première, on ne devrait pas en être là.

Théorème pédagogique fondamental : travail du professeur + travail de l’élève = constante.
J'utilisais une autre phrase, mais la tienne est plus courte et plus claire.🤗
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Flo44
Érudit

Maîtresse j'peux commencer ? ou le stakhanovisme scolaire - Page 6 Empty Re: Maîtresse j'peux commencer ? ou le stakhanovisme scolaire

par Flo44 Dim 12 Déc - 9:44
Tout à fait d'accord avec Elaïana, il ne faut pas idéaliser le passé.
Cependant, je pense que la grande différence entre ces enfants livrés à eux-mêmes et les enfants d'aujourd'hui est l'autonomie qu'ils étaient obligés d'acquérir rapidement. Soit par le travail (aux champs, travail domestique, etc...) soit par le fait qu'ils devaient s'occuper tout seuls. Ça n'en faisait pas des enfants ou ados scolaires ou intellectuels, mais certainement bien plus débrouillards, et capables de prendre des décisions (bonnes ou mauvaise, mais sans cette béquille constante des adultes).
Quand ils étaient 3-4 à garder les vaches dans les prés à 7 ans, ils n'allaient pas demander toutes les 3 minutes à leurs parents quoi faire...
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par Une passante Dim 12 Déc - 9:49
mathmax a écrit:
Dadoo33 a écrit:
Une passante a écrit:En lycée, je relève systématiquement les brouillons lors des DS, ils ne sont pas évalués mais annotés pour montrer aux élèves ce qu'ils font bien ou mal. Je ne sais pas si c'est vraiment utile pour tous, mais j'ai l'impression que cela les force quand même majoritairement à poser une ébauche de réflexion avant de se lancer dans la rédaction.
Et comme ce n'est pas évalué, ils semblent aussi comprendre que c'est uniquement dans leur intérêt.

Je fais la même chose en hg.

Mon témoignage d’élève

Élève j’aurais détesté qu’un enseignant mette le nez dans mes brouillons, qui pour moi relevaient du domaine privé, ou du moins de mon espace de liberté. Je faisais tout en dépit du bon sens, pas de plan, pas d’axes (j’ai fait ma scolarité avant l’invention des axes et des problématiques), pas d’idées, je rédigeais des phrases entières, dans l’ordre ou le désordre, écrivais plusieurs fois la même chose, glissais un petit bout de poème sur mes amours du moment...Parfois tout simplement je rédigeais tout le devoir de manière linéaire,  et me contentais de recopier en soignant mon écriture. A la fin  tout cela était transformé sur la copie en la production attendue et j’aurais très mal vécu une intrusion dans mon procédé de fabrication, comme si on cherchait à formater mon cerveau. Je crois que cela m’aurait rendue incapable de toute réflexion.

Un brouillon, du domaine privé ? Faut pas pousser, on ne parle pas d'un journal intime. Que ce soit un espace de liberté en revanche, je suis totalement d'accord.
Un brouillon est quelque chose de personnel, une aide pour mettre en forme sa pensée. Le problème, ce n'est pas les élèves intelligents qui rendent des brouillons incompréhensibles pour l'enseignant (ce qui compte, c'est le résultat final, qui peut donc être très bon).
Le problème, ce sont les élèves qui ne prennent pas le temps de se donner les moyens de structurer une réflexion, qui ne font donc aucun brouillon et se lancent directement dans la rédaction, ou ceux qui se servent du brouillon comme d'une stratégie pour ne surtout pas se mettre à réfléchir, en faisant des choses totalement inutiles, comme tout rédiger puis tout recopier à l'identique.
Imposer de rendre le brouillon permet de voir comment ils ont travaillé (c'est-à-dire s'ils ont réfléchi avant d'écrire). Si c'est illisible (ce qui arrive), ce n'est pas grave, cela montre qu'ils ont respecté la consigne de réfléchir avant d'écrire.
Et quand les brouillons sont lisibles, cela permet en plus de donner des pistes, de montrer qu'ils ont parfois perçu des choses intéressantes.
Bref, aucun élève ne s'est jamais plaint (au pire, certains ne rendent aucun brouillon, c'est leur choix, mais forcément, ils m'empêchent ainsi de les aider à progresser).
Mais si cela plaît à certains de percevoir les enseignants qui demandent les brouillons comme d'abominables inquisiteurs qui s'immiscent dans la vie privée des élèves, cela ne va pas m'empêcher de continuer à faire progresser mes élèves...
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par mathmax Dim 12 Déc - 9:52
Flo44 a écrit:Tout à fait d'accord avec Elaïana, il ne faut pas idéaliser le passé.
Cependant, je pense que la grande différence entre ces enfants livrés à eux-mêmes et les enfants d'aujourd'hui est l'autonomie qu'ils étaient obligés d'acquérir rapidement. Soit par le travail (aux champs, travail domestique, etc...) soit par le fait qu'ils devaient s'occuper tout seuls. Ça n'en faisait pas des enfants ou ados scolaires ou intellectuels, mais certainement bien plus débrouillards, et capables de prendre des décisions (bonnes ou mauvaise, mais sans cette béquille constante des adultes).
Quand ils étaient 3-4 à garder les vaches dans les prés à 7 ans, ils n'allaient pas demander toutes les 3 minutes à leurs parents quoi faire...

+1
Une autre différence énorme me semble-t-il est que ces enfants avaient comme horizon une entrée précoce dans la vie active qui, pour peu enviable que puissent être ses conditions, présentait tout de même les contreparties de se rendre utile, rapporter de l’argent et entrer dans une communauté d’adultes. Actuellement, la perspective de la vie professionnelle est aussi éloignée pour les ados ascolaires qu’elle l’était il y a 30 ans pour ceux qui se destinaient à des études supérieures, ils ont donc devant eux une longue plage de vie à occuper sans trop savoir comment ni pourquoi. Je ne suis pas historienne et dis peut-être des bêtises. Si tel est le cas, dites-le moi - gentiment.

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par mathmax Dim 12 Déc - 10:25
Une passante a écrit:
mathmax a écrit:
Dadoo33 a écrit:
Une passante a écrit:En lycée, je relève systématiquement les brouillons lors des DS, ils ne sont pas évalués mais annotés pour montrer aux élèves ce qu'ils font bien ou mal. Je ne sais pas si c'est vraiment utile pour tous, mais j'ai l'impression que cela les force quand même majoritairement à poser une ébauche de réflexion avant de se lancer dans la rédaction.
Et comme ce n'est pas évalué, ils semblent aussi comprendre que c'est uniquement dans leur intérêt.

Je fais la même chose en hg.

Mon témoignage d’élève

Élève j’aurais détesté qu’un enseignant mette le nez dans mes brouillons, qui pour moi relevaient du domaine privé, ou du moins de mon espace de liberté. Je faisais tout en dépit du bon sens, pas de plan, pas d’axes (j’ai fait ma scolarité avant l’invention des axes et des problématiques), pas d’idées, je rédigeais des phrases entières, dans l’ordre ou le désordre, écrivais plusieurs fois la même chose, glissais un petit bout de poème sur mes amours du moment...Parfois tout simplement je rédigeais tout le devoir de manière linéaire,  et me contentais de recopier en soignant mon écriture. A la fin  tout cela était transformé sur la copie en la production attendue et j’aurais très mal vécu une intrusion dans mon procédé de fabrication, comme si on cherchait à formater mon cerveau. Je crois que cela m’aurait rendue incapable de toute réflexion.

Un brouillon, du domaine privé ? Faut pas pousser, on ne parle pas d'un journal intime. Que ce soit un espace de liberté en revanche, je suis totalement d'accord.
Un brouillon est quelque chose de personnel, une aide pour mettre en forme sa pensée. Le problème, ce n'est pas les élèves intelligents qui rendent des brouillons incompréhensibles pour l'enseignant (ce qui compte, c'est le résultat final, qui peut donc être très bon).
Le problème, ce sont les élèves qui ne prennent pas le temps de se donner les moyens de structurer une réflexion, qui ne font donc aucun brouillon et se lancent directement dans la rédaction, ou ceux qui se servent du brouillon comme d'une stratégie pour ne surtout pas se mettre à réfléchir, en faisant des choses totalement inutiles, comme tout rédiger puis tout recopier à l'identique.
Imposer de rendre le brouillon permet de voir comment ils ont travaillé (c'est-à-dire s'ils ont réfléchi avant d'écrire). Si c'est illisible (ce qui arrive), ce n'est pas grave, cela montre qu'ils ont respecté la consigne de réfléchir avant d'écrire.
Et quand les brouillons sont lisibles, cela permet en plus de donner des pistes, de montrer qu'ils ont parfois perçu des choses intéressantes.
Bref, aucun élève ne s'est jamais plaint (au pire, certains ne rendent aucun brouillon, c'est leur choix, mais forcément, ils m'empêchent ainsi de les aider à progresser).
Mais si cela plaît à certains de percevoir les enseignants qui demandent les brouillons comme d'abominables inquisiteurs qui s'immiscent dans la vie privée des élèves, cela ne va pas m'empêcher de continuer à faire progresser mes élèves...

Je n’accuse personne, je donne juste un témoignage de ce que je ressentais en tant qu’élève, et qui peut être ressenti par d’autres élèves . À l’époque, cela m’aurait complètement inhibé et m’aurait conduit à régresser, ce qui a été le cas d’ailleurs quand un enseignant imposait une méthode trop rigide pour moi (après, comme j’étais  bonne élève, je faisais à ma manière puis m’appliquais à faire entrer le résultat dans le cadre prescrit après coup). Je sais que ce n’est pas le cas le plus général puisque les collègues obtiennent des progrès en travaillant sur la méthodologie,  mais je  ne crois pas non plus être un cas unique.

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par Clecle78 Dim 12 Déc - 10:38
Pourquoi tant d'agressivité dans certaines réponse ?
"Abominables inquisiteurs qui s'immiscent dans la vie privée des élèves " Franchement certains ne sont pas ennemis de l'hyperbole ! Le dire plus gentiment ne changerait rien à l'affaire en effet.
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par mathmax Dim 12 Déc - 10:39
Clecle78 a écrit:Pourquoi tant d'agressivité dans certaines réponse ?
"Abominables inquisiteurs qui s'immiscent dans la vie privée des élèves " Franchement certains ne sont pas ennemis de l'hyperbole ! Le dire plus gentiment ne changerait rien à l'affaire en effet.

Merci.

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par Une passante Dim 12 Déc - 11:02
Clecle78 a écrit:Pourquoi tant d'agressivité dans certaines réponse ?
"Abominables inquisiteurs qui s'immiscent dans la vie privée des élèves " Franchement certains ne sont pas ennemis de l'hyperbole ! Le dire plus gentiment ne changerait rien à l'affaire en effet.

En effet, mes excuses Mathmax, j'ai été sarcastique mais j'avoue avoir mal pris ta première phrase avec les termes "déteste", "domaine privé", "espace de liberté", on est prof, on parle d'un travail réalisé en classe.
Je n'ai pas l'impression que ce que je fais soit différent du passage dans les rangs pendant les DS (où on regarde aussi le travail en cours d'élaboration), sauf que là, on a le temps...
Bref, mes propos étaient outranciers et je le regrette (fin de période, fatigue, sensibilité plus grande aux critiques... )
Clecle78
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par Clecle78 Dim 12 Déc - 11:07
Je crois qu'on est tous à cran en effet ...Et on essaie tous de faire au mieux pour nos élèves. A part ça on est des feignants, planqués et toujours en vacances ou en grève rémunérée (moi aussi j'aime les hyperboles !)
mathmax
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par mathmax Dim 12 Déc - 11:15
Pas de problème Une passante, c’était pas la collègue qui parlait, mais l’ancienne enfant, donc en effet avec un peu d’outrance adolescente.

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par Zetitcheur Dim 12 Déc - 11:39
Flo44 a écrit:Tout à fait d'accord avec Elaïana, il ne faut pas idéaliser le passé.
Oui pareil pour moi, ado des années 80, même si j’ai vraiment adoré la culture pop d’alors, je me souviens avoir été très angoissée par certaines choses : le harcèlement (qui ne portait pas ce nom bien sûr), la précarité matérielle familiale (qui n’a pas joué un mince rôle dans mon choix de la sécurité de l’emploi), et aussi une chose dont on parle peu, la guerre froide ! Je me souviens que ce que je redoutais le plus à une époque, c’était la perspective d’une guerre nucléaire dont l’Europe serait le champ de bataille; il y a eu des moments de tension extrême ces années là, et même la culture pop relayait ces craintes, je pense à Ultravox et “Dancing with tears in my eyes”, Sting et “Russians”, le film “War Games” et j’en oublie. Les journalistes parfois faisaient un tableau apocalyptique du monde qui se réveillerait après un tel conflit, à l’âge que j’avais ça me marquait beaucoup. Je me suis calmée à l’arrivée de Gorbatchev et la chute du rideau de fer !
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par Leclochard Dim 12 Déc - 16:46
Flo44 a écrit:Tout à fait d'accord avec Elaïana, il ne faut pas idéaliser le passé.
Cependant, je pense que la grande différence entre ces enfants livrés à eux-mêmes et les enfants d'aujourd'hui est l'autonomie qu'ils étaient obligés d'acquérir rapidement. Soit par le travail (aux champs, travail domestique, etc...) soit par le fait qu'ils devaient s'occuper tout seuls. Ça n'en faisait pas des enfants ou ados scolaires ou intellectuels, mais certainement bien plus débrouillards, et capables de prendre des décisions (bonnes ou mauvaise, mais sans cette béquille constante des adultes).
Quand ils étaient 3-4 à garder les vaches dans les prés à 7 ans, ils n'allaient pas demander toutes les 3 minutes à leurs parents quoi faire...

Pas d’idéalisation de mon côté non plus. J’échange avec des Anciens. Leur niveau de réflexion, de culture ne me semble pas extraordinaire mais il y a l’âge aussi.
La différence entre ce que j’ai connu et ce que connaissant les enfants d’aujourd’hui, c’est qu’eux passent globalement beaucoup de temps sur les écrans car ils sont omniprésents. On regardait la Tv dans les années 80, mais c’était le mercredi après-midi. En dehors de cet horaire, pas de dessins animés. J’ai souvenir de MacGyver qui passait le samedi. Sinon rien à voir d’intéressant. Peu de chaînes aussi. On écoutait la radio. On jouait dehors. On ne lisait pas plus. Aujourd’hui, depuis la plus jeune âge, l’enfant est facilement exposé aux écrans car le portable, on l’emporte partout et c’est un réflexe facile de le mettre entre les mains du gosse pour le calmer.
Après, je n’affirmerai pas que c’est la cause principale de la baisse de niveau en maths ou en français. Il y a probablement une multitude de facteurs puisqu’en orthographe, la chute est mesurée entre 87 et 97 déjà. Or internet était peu répandu.

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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
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par Elaïna Dim 12 Déc - 17:02
Leclochard a écrit:
La différence entre ce que j’ai connu et ce que connaissant les enfants d’aujourd’hui, c’est qu’eux passent globalement beaucoup de temps sur les écrans car ils sont omniprésents. On regardait la Tv dans les années 80, mais c’était le mercredi après-midi. En dehors de cet horaire, pas de dessins animés. J’ai souvenir de MacGyver qui passait le samedi. Sinon rien à voir d’intéressant. .

Je ne sais pas si c'était tellement le problème. Je me rappelle notamment un été où je jouais avec une petite voisine chez ma grand-mère. J'avais été frappée de l'omniprésence de la télé à l'époque. La petite regardait la télé en continu, téléfilms à l'eau de rose, séries pour adultes comme ados (genre Hélène et les garçons etc), jeux télé, DA s'il y avait, publicités...

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par Zetitcheur Dim 12 Déc - 17:08
Oui perso je regardais beaucoup la tv j’avoue, et ça ne m’empêchait pas de carburer au collège/lycée” (sauf en maths ☹). La télé à cette période est-elle comparable à internet aujourd’hui ?
Je lisais aussi énormément.
A Tuin
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par A Tuin Dim 12 Déc - 17:33
Comme tu dis, on lisait. Et on jouait dehors. On ne faisait pas du téléphone toute la journée....
Zetitcheur
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par Zetitcheur Dim 12 Déc - 17:43
Quand j'observe mes étudiants, j'ai l'impression qu'ils sont blasés, comme s'ils avaient un trop-plein de stimulation. Avec les collègues on se prend souvent la tête pour trouver non seulement des sujets qui les 'accrochent' mais aussi des activités variées et stimulantes. Souvent on culpabilise quand un cours n'a pas très bien marché (en gros : ils n'ont pas été réactifs), on a le sentiment que ce qu'on leur propose en cours est bien fade à côté de tout ce à quoi ils ont accès à l'extérieur. Assez parlant : en début d'année je leur demande d'écrire une liste de thèmes qu'il leur plairait d'aborder, et l'un d'entre eux m'a un jour écrit 'Surprise me' (mine de rien çà met une grosse pression). Et dès qu'il y a un Kahoot dans l'air, leur excitation est à son comble... . J'ai aussi l'impression de tout le temps rappeler les mêmes choses (sur la grammaire anglaise, le vocabulaire) - dès qu'ils se mettent à parler ou écrire ils replongent, comme s'ils n'arrivaient pas à transposer çà dans la pratique.
Si je compare à ma génération, à l'époque on n'avait pas cette gratification immédiate de beaucoup de nos envies : on attendait la sortie du prochain vinyl convoité en mettant des sous de côté ; idem pour les films, qui mettaient des siècles à passer du grand au petit écran... Pour jouer aux jeux vidéos il fallait aller à l'arcade avec des sous. Et nos séries : on n'avait pas le choix du jour ni de l'heure, si on ratait un épisode, c'était fichu !
Aujourd'hui, c'est comme si çà tombait tout cuit, dans bien des domaines !
Est-ce que çà peut avoir un impact sur leurs apprentissages ?
Elaïna
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par Elaïna Dim 12 Déc - 18:08
A Tuin a écrit:Comme tu dis, on lisait. Et on jouait dehors. On ne faisait pas du téléphone toute la journée....

On ne faisait pas du téléphone, peut-être, quant à lire, heu... Je me rappelle en CM2 une camarade qui me disait souvent : "tu lis ? mais... pourquoi ?". Et elle était loin d'être la seule à ne jamais ouvrir un livre...

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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.

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par Iphigénie Dim 12 Déc - 18:12
Mais les années 80 c’était le tout début du « décrochage » si j’ose dire  pas le avant! Les élèves se divisaient entre pro Bruel/ goldmann ou disco….la collègue de musique s’arrachait les cheveux  Maîtresse j'peux commencer ? ou le stakhanovisme scolaire - Page 6 437980826
L’école comme ascenseur social c’est la génération d’après guerre années 50-60: celle où les trois quarts des enfants de paysans sont devenus fonctionnaires, beaucoup instituteurs grâce aux écoles normales. C’est un tout autre monde et le rapport à l’école aux savoirs et aux diplômes a totalement changé. Je ne connais aucun élève de mes classes ( celles où j’étais élève moi aussi) de primaire qui soit sorti de l’école sans savoir lire et écrire. Sauf une qui avait énormément de mal au CE1 et dont l’institutrice expliquait de façon très mimysterieuse que c’était parce qu’elle venait d’une autre école où elle avait eu la « méthode globale »: on ne savait pas ce que ça voulait dire mais on soupçonnait que c’était grave Wink
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par Elaïna Dim 12 Déc - 18:22
Iphigénie a écrit:
L’école comme ascenseur social c’est la génération d’après guerre années 50-60: celle où les trois quarts des enfants de paysans sont devenus fonctionnaires, beaucoup instituteurs grâce aux écoles normales. )

Sauf erreur de ma part, il me semble bien me souvenir qu'à la fin des années 50 on arrivait péniblement à 50 % d'adolescents scolarisés au collège et que ça ne commence à bouger qu'avec une loi de 1959...
Et oui mon père, né en 1955, a connu des types au service militaire qui écrivaient à leur copine "geth em" (cinquante ans après, il en est encore marqué).

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