Temps de travail de vos chefs d'établissement

Lisa : j’ai eu la même réflexion à un moment parce que j’avais envie de changement, certains aspects du métier de perdir me plairaient sans doute… et puis en regardant les salaires, j’y ai renoncé immédiatement. Travailler plus, avoir beaucoup plus de responsabilités pour quelques centaines d’euros en plus et un système de mutations opaques, non merci. Voire une perte de salaire…
Certifiée, je gagne aussi plus que LadyO et je ne suis pas loin du salaire de Vador59 cette année (avec un gros service certes mais je ne fais pas du 7h-19h tous les jours).

LadyOlenna : Votre système de mutation ne doit pas aider.

A Tuin a écrit:

Jenny a écrit:En moyenne, ça donne ça en tout cas :

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Et pourquoi pour ces types de métiers, le salaire des femmes est systématiquement plus bas de 200 ou 300 euros ???
Pour le coup les uns et les autres font la même chose à priori, dans ces métiers il n'y a pas de temps partiels ou autres types de biais à priori.
Ce n'est pas normal.

La parité de fait dans le recrutement est assez récente, pendant longtemps il y avait beaucoup plus de candidats hommes que femmes, donc à ce jour il y a plus d'hommes chefs et de femmes adjointes, et pour la même raison plus de grosses catégories obtenues par des hommes en fin de carrière.
Par ailleurs, il y a plus d'hommes candidats sur des postes de grosse catégorie, c'est le même phénomène que dans beaucoup de métiers, où les femmes tendent à se sous-évaluer, se brider, essayer de dégager plus de temps pour les enfants, et où les hommes tendent à se sur-évaluer, s'imaginer capables de piloter de grosses structures.

On observe petit à petit les effets de cette évolution de la démographie du corps, il y a de plus en plus de femmes en fin de carrière donc sur de gros postes, et aussi une politique assez volontariste dans les académies où, sans faire explicitement du quota, les directions essaient de favoriser les ambitions des femmes.

LadyOlenna a écrit:Dans mon département actuel, seuls deux lycées ont une femme à leur tête, toutes catégories de lycée confondues (pro, LGT, LPO).
Oui y'a encore du boulot...

A vos postes vous bossez beaucoup, souvent même j'ai vu des femmes plus besogneuses que certains hommes, sans qu'on puisse établir de règle générale mais c'est tout de même un constat que le travail fourni est équivalent, et à la fin peanuts parce que des hommes priment ?

Ça ne donne pas très envie en effet.

Mes deux derniers lycées dans le même département, gros établissements dont un assez prestigieux, étaient dirigés par des femmes. Visiblement il y a une volonté de nommer des femmes à des postes importants dans mon département.

LadyOlenna a écrit:Merci
Si c'est le cas je vais faire un combo changement d'échelon + passage d'adjointe à cheffe : tournée générale ! (mais j'arriverai toujours pas au salaire de  [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien])

Peut-être que si... En cas de mutation sur un poste de chef, je serai financièrement perdant...

Ah l'EN et ses spécialités, dont les promotions dommageables : il faut le voir pour le croire !

Mon mari a perdu du salaire en passant son concours d'ingénieur de la défense, par rapport à son salaire dans la catégorie B où les primes étaient très importantes. Il lui a fallu deux ans pour compenser.

Wimpy a écrit:Pour en revenir au sujet principal, notre CDE à beaucoup de travail : il délègue beaucoup.. J'aimerai bien par contre avoir un CDE adjoint avec la porte ouverte aussi !... On doit lui envoyer un message sur Pronote avant de passer, pourquoi ? Je ne sais pas.

Franchement...J'apprécie d'avoir des chefs et des adjoints raisonnablement disponibles (ce qui est la cas des miens), mais vu le nombre de tâches qu'ils assurent, je comprends qu'ils considèrent qu'ils ne sont pas disponibles à la demande pour ce qui n'est pas urgent et peut attendre de prendre un rdv. Mais peut être que je ne suis juste pas fait pour ce métier (pour lequel, après y avoir vaguement pensé, je suis rapidement arrivé à la même conclusion que d'autres sur ce fil : rémunération trop peu attractive au vu du travail et des responsabilités).

À vrai dire, je trouve que ça permet parfois de signaler rapidement une situation qui pourrait dégénérer ou une inquiétude. Et que ça participe aussi à de bonnes relations. Je passe parfois signaler un truc, demander si l’adjoint en sait plus, on papote un peu au passage si l’adjoint a le temps…
Poser un RDV, c’est lourd, ça fait traîner les choses et au final, si c’est un simple doute, je ne signale pas forcément... (Si ce n’est pas urgent, je demande si mon chef a le temps ou pas et je repasse évidemment).

On peut peut-être faire une distinction : disponibles “à l'instant” ou “24h sur 24 et 7 jours sur 7”, certainement pas ; mais disponibles raisonnablement, sans qu'il soit besoin d'entrer dans des procédures longues et aussi en fonction de l'urgence du problème, oui.

Il y a un problème d'injonctions contradictoires : faire tourner des procédures de plus en plus complexes pour le rectorat, être disponible et présent pour les profs dans des établissements où les règles communes sont plus souvent contestées et un monde où les nouvelles technologies ont imposé l'idée que tout le monde était à chaque instant disponible.

Bref, il ne faut vraiment pas faire ce métier et j'admire beaucoup ceux qui sont volontaires.

epekeina.tes.ousias a écrit:On peut peut-être faire une distinction : disponibles “à l'instant” ou “24h sur 24 et 7 jours sur 7”, certainement pas ; mais disponibles raisonnablement, sans qu'il soit besoin d'entrer dans des procédures longues et aussi en fonction de l'urgence du problème, oui.

Oui, voilà... Si la porte est fermée et qu'il n y a pas d'urgence, je ne passe pas. Si elle est ouverte, je vais tendance à dire bonjour en passant, faire un rapide bilan, transmettre une info, parler d'un projet...

Il suffit de se dédoubler quelques fois et le tour est joué !

Plus sérieusement, ce n'est pas vraiment possible d'avoir un réel équilibre : chaque personne qui vient me voir sans rendez-vous le fait parce qu'elle pense que son problème est crucial, et c'est normal, c'est le problème qui la préoccupe sur le moment, elle ne peut pas deviner que deux minutes avant, il est survenu quelque chose de très grave. Souvent, c'est effectivement mieux de venir sur le moment, parfois c'est un gros souci qui ne peut pas se régler entre deux portes, ou quelque chose qui ne justifiait pas qu'on m'interrompe. Mais comment le deviner à l'avance ?
Donc tant pis, je suis interrompu quinze fois par heure, mon bureau est couvert de post-its, mon explorateur a 28 onglets ouverts, et en fin de journée j'essaie, laborieusement, de clore chaque chapitre qui peut l'être. C'est moins grave que de laisser traîner les situations ou sembler injoignable.

Ganbatte a écrit:Donc tant pis, je suis interrompu quinze fois par heure, mon bureau est couvert de post-its, mon explorateur a 28 onglets ouverts, et en fin de journée j'essaie, laborieusement, de clore chaque chapitre qui peut l'être. C'est moins grave que de laisser traîner les situations ou sembler injoignable.

Je trouve aussi, en étant de l’autre côté.
Mais j’ai conscience que ça doit être dur d’avancer certains jours… et en même temps, on a une direction qui connaît les élèves et avec laquelle on peut aller vider son sac quand ça ne va pas du tout. C’est important ça aussi, je ne le fais pas souvent… mais parfois, juste pouvoir parler au lieu de déposer une pile de rapports et de ruminer en rentrant, ça aide à tenir.

Je demande toujours si le chef a 2 minutes ou si je dois repasser. Si vraiment c'est urgent et qu'il n'est pas disponible, je laisse un mot à la secrétaire, mais ça reste rare. Ca arrive les semaines où il est beaucoup à l'extérieur.