- AsarteLilithBon génie
Mara-jade a écrit:Soulagée que ce topic existe ! Je pensais que c'était moi qui ne tournais pas rond ! J'ai connu quelques salles des profs et jusqu’ici, je n'ai pu parler culture qu'avec un seul collègue. Par contre, j'ai pu entendre des échanges sur tel film, mais je n'étais pas conviée à prendre part à la conversation. Un jour, j'ai entendu parler de Paul McCartney et d'Heather Mills, et je n'ai même pas osé dire que ce n'était plus sa femme depuis au moins dix ans (mais si mes collègues avaient parlé de la musique de Macca et non de ses histoires sentimentales je me serais incrustée - fan des Beatles je ne peux décemment pas laisser passer une occasion de m'étendre sur le sujet).
La sdp est de toute façon généralement trop bruyante pour moi, du coup je m'intègre difficilement et on a pu me reprocher de ne pas être assez présente (mais c'est au-dessus de mes forces, comme d'aller au self, et là c'est beaucoup plus gênant pour nouer des relations entre collègues). Par contre, j'arrive toujours à sympathiser avec quelques collègues que je croise aux heures creuses, plus propices aux discussions intéressantes. Là, je peux prendre le temps d'écouter ce qu'ils ont à me dire d'eux, de leur discipline, de leur métier. Ça m'enrichit considérablement et ils découvrent que je suis plutôt sociable quand je m'y mets.
Pour le reste, j'en ai entendu de belles, des élèves insultés, des voisins dont on se moque... et il y effectivement beaucoup d'a priori. Quand on débarque, la sempiternelle question est "TZR ou contractuel ?" (je vous aide : la deuxième option est la mauvaise). Mais la sdp est faite pour décompresser, et même si j’ai été étonnée que des personnes certifiées ou agrégées ne parlent pas plus de culture, moi qui ai grandi dans une famille où personne n'a le bac mais avec un père passionné de cinéma et de musique, ça ne me choque plus de ne rien entendre de très intéressant. Je regrette quand même une certaine superficialité, mais c'est comme dans tous les métiers en fait, c'est moi qui ai un problème avec la pluie et le beau temps, les sujets du quotidien, à partir du moment où on ne passe pas ensuite à d'autres sujets, plus profonds.
En fait, les discussions "superficielles", ça aide aussi, ça permet de rire, de se détendre, de souder un groupe qui mange ensemble. Et comme toi, j'ai parfois des problèmes à échanger avec les gens si cela ne reste que sur le superficiel. Je ne demande pas que tout le monde soit en train de parler du dernier Goncourt, de sa thèse, de l'actualité avec pertinence.... Mais d'un autre côté, il me semble étrange que des collègues ne veuillent pas réfléchir, parler d'autre chose, voire se permettent des réflexions déplacées quand on cause culture ou qu'on est pas du même avis qu'eux (et quand je dis ça, je parler d'essayer de réfléchir sous plusieurs angles et pas de parler uniquement dans une optique militante)
- scot69Modérateur
gauvain31 a écrit:scot69 a écrit:LadKlima a écrit:Il faudra que j'aille sur le topic "j'ai mal lu le titre du topic".
Jai lu "être bien sexuellement avec ses collègues".
Dommage...
Je le suis totalement pour ma part, mais alors totalement, même plus que bien!
Bon alors tu nous racontes
Non, ça ne se raconte pas, ça se vit...
- AsarteLilithBon génie
Pun intended ?
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- gauvain31Empereur
scot69 a écrit:Non, ça ne se raconte pas, ça se vit...
Je comprends mieux ton pseudo
- ElaïnaDevin
Provence a écrit:
Mais tout le monde aime bien raconter des âneries pour décompresser ou discuter de sujets bassement triviaux. Mais quand il y a des mouvements sociaux (ou des attentats) sans que cela suscite la moindre réaction, cela laisse songeur.
Ben je sais pas. Dans le doute, j'essaie d'éviter de déduire que mes collègues sont des ânes s'ils n'ont pas envie de parler de tel ou tel sujet qui m'intéresse moi.
Je me rappelle en 2015 des profs qui n'ont parlé QUE des attentats pendant des semaines et des semaines. Moi personnellement au bout d'un moment je n'ai rien d'intelligent à dire dessus (enfin, si, je peux répéter en boucle que "c'est horrible", "plus rien ne sera comme avant", "personne ne nous enlèvera notre mode de vie, il faut continuer à sortir et à prendre des pots en terrasse à Paris"). J'ai d'autres centres d'intérêt, c'est tout, et l'actualité ne fait pas plus partie que ça. Du coup je dois passer pour l'affreuse insensible/inculte. Mais peut-être que c'est parce que personne n'a jugé bon de me poser des questions sur la sociologie des pouvoirs politiques à l'époque moderne. J'en sais rien et à vrai dire je m'en moque.
Je trouve simplement dommage d'opposer les Vraies Conversations Cultivées, et les autres. Converser, c'est créer du lien. Dans une sdp, je pense qu'on peut trouver de tout pour peu qu'on veuille bien le créer, ce lien.
_________________
It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- IrulanHabitué du forum
AsarteLilith a écrit:En fait, les discussions "superficielles", ça aide aussi, ça permet de rire, de se détendre, de souder un groupe qui mange ensemble. Et comme toi, j'ai parfois des problèmes à échanger avec les gens si cela ne reste que sur le superficiel. Je ne demande pas que tout le monde soit en train de parler du dernier Goncourt, de sa thèse, de l'actualité avec pertinence.... Mais d'un autre côté, il me semble étrange que des collègues ne veuillent pas réfléchir, parler d'autre chose, voire se permettent des réflexions déplacées quand on cause culture ou qu'on est pas du même avis qu'eux (et quand je dis ça, je parler d'essayer de réfléchir sous plusieurs angles et pas de parler uniquement dans une optique militante)
Entièrement d'accord avec toi. Après, plus que le fait de ne pas pouvoir trop discuter littérature, même avec une collègue de lettres, j'ai pour ma part surtout du mal à accepter le mépris, les insultes et les ragots... mais c'est humain, c'est comme ça, et ça n'a rien à voir avec le niveau d'études.
Elaïna a écrit:Dans une sdp, je pense qu'on peut trouver de tout pour peu qu'on veuille bien le créer, ce lien.
Je suis d'accord, c'est pourquoi je privilégie les heures creuses pour mieux découvrir mes collègues.
- ProvenceEnchanteur
Je ne comprends pas le lien avec ce fil. Ce n'est pas ce qui a été écrit.Elaïna a écrit: Dans le doute, j'essaie d'éviter de déduire que mes collègues sont des ânes s'ils n'ont pas envie de parler de tel ou tel sujet qui m'intéresse moi.
- Tallulah23Niveau 7
Pour ma part, je trouve que les discussions ou blagues en dessous de la ceinture, ça va 3 minutes mais après ça devient lourd. Je n'appelle pas ça "une ambiance détendue entre collègues".
Et les conversations sur les attentats, vu ce que certains collègues se mettent à dire à ces moments-là, je ne suis pas sûre que ça permette vraiment d'élever le débat.
Et les conversations sur les attentats, vu ce que certains collègues se mettent à dire à ces moments-là, je ne suis pas sûre que ça permette vraiment d'élever le débat.
- SaloméNiveau 3
J'ai également remarqué un changement, avec le départ à la retraite des collègues les plus anciens. C'étaient aussi souvent ceux qui avaient une plus grande culture et conscience politiques et syndicales, et qui s'intéressaient à des sujets variés (musique, sport, littérature, actualité, cinéma...mais pas les trucs "mainstream") . Aujourd'hui, les plus jeunes de mes collègues me semblent vraiment "formatés" par l'institution, avec une absence complète d'esprit critique.
- AsarteLilithBon génie
Mara-jade a écrit:AsarteLilith a écrit:En fait, les discussions "superficielles", ça aide aussi, ça permet de rire, de se détendre, de souder un groupe qui mange ensemble. Et comme toi, j'ai parfois des problèmes à échanger avec les gens si cela ne reste que sur le superficiel. Je ne demande pas que tout le monde soit en train de parler du dernier Goncourt, de sa thèse, de l'actualité avec pertinence.... Mais d'un autre côté, il me semble étrange que des collègues ne veuillent pas réfléchir, parler d'autre chose, voire se permettent des réflexions déplacées quand on cause culture ou qu'on est pas du même avis qu'eux (et quand je dis ça, je parler d'essayer de réfléchir sous plusieurs angles et pas de parler uniquement dans une optique militante)
Entièrement d'accord avec toi. Après, plus que le fait de ne pas pouvoir trop discuter littérature, même avec une collègue de lettres, j'ai pour ma part surtout du mal à accepter le mépris, les insultes et les ragots... mais c'est humain, c'est comme ça, et ça n'a rien à voir avec le niveau d'études.
En fait, je peux discuter littérature avec les collègues ( de lettres ou non), mais pour certains, on dirait que réfléchir hors de leur chemin à eux et parler d'autres choses que de superficialité les agace....
@ Elaïna : en fait, je n'oppose pas les deux, et je préfère en effet créer du lien d'abord. Ce qui, je crois, si j'ai bien suivi, fait râler dans ce fil, c'est le fait de ne pas pouvoir aussi parler culture parce que c'est mal vu par tout ou une partie de la sdp. Si on peut parler "choses superficielles", on peut aussi tolérer que d'autres parlent "culture" sans le leur reprocher plus ou moins explicitement.
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- Cléopatra2Guide spirituel
C'est vrai Elaïna qu'on peut vouloir parler d'autre chose de que choses sérieuses, mais certains collègues sont particulièrement obtus ou moqueurs.
- ElaïnaDevin
Mais sérieusement, si un collègue n'a pas envie de parler culture, ben next, quoi ! On est tous tombé une fois sur le collègue qu'on a trouvé gros beauf (je me rappelle d'un collègue dont la grande passion était la chasse et... le tuning...).
Je suis toujours très agacée par le catalogage rapide. Quand je suis arrivée dans mon bahut de banlieue favorisée, plutôt très "fin de carrière", j'ai commencé par parler de jeux vidéo avec un collègue arrivé en même temps que moi. Quelques semaines après, un collègue d'un âge certain, qui avait assisté à la conversation, était très étonnée que je lui fisse part de mon émotion à lire une superbe période de Walter Scott. "Ah mais tu connais ça ? j'aurais pas pensé, t'avais pas l'air de t'intéresser à ce genre de trucs". Bon, comme il est sympa, je n'ai rien dit (et maintenant il vient me poser des questions sur les mangas que citent les élèves dans leurs dissertations ^^), mais je trouve pénible les amalgames "les vieux parlaient latin et politique, les jeunes y sont rien que des débiles devant the Voice".
ça me rappelle cet élève qu'on a envoyé en prépa à Janson il y a quelques années, et qui au bout d'une journée en est parti en clamant qu'ils étaient tous chelous à Janson. Sur 50 élèves, en une journée , il a décidé qu'il n'y en avait pas un de sympa/à son goût ? Ben mon vieux...
Je suis toujours très agacée par le catalogage rapide. Quand je suis arrivée dans mon bahut de banlieue favorisée, plutôt très "fin de carrière", j'ai commencé par parler de jeux vidéo avec un collègue arrivé en même temps que moi. Quelques semaines après, un collègue d'un âge certain, qui avait assisté à la conversation, était très étonnée que je lui fisse part de mon émotion à lire une superbe période de Walter Scott. "Ah mais tu connais ça ? j'aurais pas pensé, t'avais pas l'air de t'intéresser à ce genre de trucs". Bon, comme il est sympa, je n'ai rien dit (et maintenant il vient me poser des questions sur les mangas que citent les élèves dans leurs dissertations ^^), mais je trouve pénible les amalgames "les vieux parlaient latin et politique, les jeunes y sont rien que des débiles devant the Voice".
ça me rappelle cet élève qu'on a envoyé en prépa à Janson il y a quelques années, et qui au bout d'une journée en est parti en clamant qu'ils étaient tous chelous à Janson. Sur 50 élèves, en une journée , il a décidé qu'il n'y en avait pas un de sympa/à son goût ? Ben mon vieux...
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- ProvenceEnchanteur
Pourquoi rapide?Elaïna a écrit:
Je suis toujours très agacée par le catalogage rapide.
- IssonoukwaNiveau 4
Moi aussi l'ambiance en salle des profs me pèse souvent... À part quelques rares collègues, dur dur de parler de littérature ou de cinéma. Mais surtout les blagues sexistes (et parfois racistes) à longueur de temps me mettent hors de moi! J'ai fini par me faire une réputation de "féministe chiante" et du coup les plus friands de ce genre de blagues s'abstiennent en ma présence. Mais quand même, de la part de profs, j'ai vraiment du mal à supporter.
- NicétasNiveau 9
Elaïna, c'est un peu frustrant que tu le prennes ainsi alors que j'essaie d'être nuancé (j'ai réécrit au moins une fois ce que je voulais dire)... Manifestement je n'y arrive pas
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« Quand un discours naturel peint une passion ou un effet, on trouve dans soi-même la vérité de ce qu'on entend, laquelle on ne savait pas qu'elle y fût, en sorte qu'on est porté à aimer celui qui nous le fait sentir ; car il ne nous a pas fait montre de son bien, mais du nôtre ; et ainsi ce bienfait nous le rend aimable, outre que cette communauté d'intelligence que nous avons avec lui incline nécessairement le cœur à l'aimer. »
Pascal, Pensées
- LadKlimaHabitué du forum
Parfois il est intéressant de revisionner l'abécédaire de Deleuze, et le "C comme culture"...
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Mais Elaina, personne n'a traité ces collègues d'ânes. Enfin. Ce n'est pas possible de lire des choses si éloignées de ce qui est écrit. On est tous là à t'expliquer qu'on adore dire des conneries, mais qu'on aimerait qu'on ne nous regarde pas comme des nazes si on parle d'autre chose, et toi tu déduis qu'on traite les autres d'ânes ???
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- scot69Modérateur
Plus sérieusement, en fait, j'ai la chance d'avoir des supers collègues, et nous avons des conversations vraiment fluides, donc on passe indifféremment de l'actualité à la littérature à la cuisine, à la télé réalité... (et je l'admets, une ou deux blagues idiotes au milieu). Je ne fais même pas gaffe en fait, on laisse couler la conversation!
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Elaïna a écrit:Mais sérieusement, si un collègue n'a pas envie de parler culture, ben next, quoi ! On est tous tombé une fois sur le collègue qu'on a trouvé gros beauf (je me rappelle d'un collègue dont la grande passion était la chasse et... le tuning...).
Je suis toujours très agacée par le catalogage rapide. Quand je suis arrivée dans mon bahut de banlieue favorisée, plutôt très "fin de carrière", j'ai commencé par parler de jeux vidéo avec un collègue arrivé en même temps que moi. Quelques semaines après, un collègue d'un âge certain, qui avait assisté à la conversation, était très étonnée que je lui fisse part de mon émotion à lire une superbe période de Walter Scott. "Ah mais tu connais ça ? j'aurais pas pensé, t'avais pas l'air de t'intéresser à ce genre de trucs". Bon, comme il est sympa, je n'ai rien dit (et maintenant il vient me poser des questions sur les mangas que citent les élèves dans leurs dissertations ^^), mais je trouve pénible les amalgames "les vieux parlaient latin et politique, les jeunes y sont rien que des débiles devant the Voice".
ça me rappelle cet élève qu'on a envoyé en prépa à Janson il y a quelques années, et qui au bout d'une journée en est parti en clamant qu'ils étaient tous chelous à Janson. Sur 50 élèves, en une journée , il a décidé qu'il n'y en avait pas un de sympa/à son goût ? Ben mon vieux...
On ne parle pas de ça. On parle des fois où on se sent mal dans un groupe entier à qui on ne peut pas parler de trucs comme ça. Ça n'implique pas qu'on n'aille pas voir ailleurs, c'est ce qu'on fait tous. Mais se faire regarder de haut parce que parfois (pas tout le temps) on veut parler de trucs un peu sérieux, et que parfois on a besoin de s'adresser à tous - je parle là des questions syndicales, de conditions de travail, d'évolution du métier etc. - c'est hallucinant.
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- AscagneGrand sage
Je trouve que "ne pas vouloir réfléchir ou parler d'autre chose" et "se permettre des réflexions déplacées quand on cause culture" ne relèvent pas du même niveau, non ? Le deuxième élément est en effet critiquable. Je n'en ai pas entendu d'exemple dans mon lycée.AsarteLilith a écrit:Mais d'un autre côté, il me semble étrange que des collègues ne veuillent pas réfléchir, parler d'autre chose, voire se permettent des réflexions déplacées quand on cause culture ou qu'on est pas du même avis qu'eux (et quand je dis ça, je parler d'essayer de réfléchir sous plusieurs angles et pas de parler uniquement dans une optique militante)
Il est rare que je sois vraiment intellectuellement disponible pour une discussion profonde en salle des enseignants. Enseigner devant des élèves du secondaire est fatigant et j'ai très souvent quelque chose à faire. Introverti et plutôt timide, j'engage rarement la discussion, à part lorqu'il faut parler avec un ou des collègue(s) d'une classe ou d'un élève, et je ne ressens pas de besoin spécifique de parler de sujets littéraires, artistiques ou culturels (même si depuis plusieurs mois je n'ai quasiment pas de vie sociale en dehors du travail, sauf durant les vacances). J'aurais du mal d'ailleurs à les aborder de manière, comment dire, artificielle.
Régulièrement cette année, j'échange avec une collègue à propos du travail et des anecdotes du jour, ce qui permet bizarrement de décompresser... et j'aime bien écouter.
Il y a des collègues qui aiment blaguer ou échanger des propos un peu salaces, comme ça ou pour décompresser ; tant que ça ne dure pas et que ça ne gêne pas, ça va.
Je n'ai pas fait l'expérience du problème de rejet des discussions sérieuses du type qu'évoque @Fires of Pompeii, à propos des conditions de travail.
- Fesseur ProGuide spirituel
Beaucoup de jeunes collègues ne parlent pas.
Ils bossent/corrigent scotchés sur leur smartphone.
Ils bossent/corrigent scotchés sur leur smartphone.
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Pourvu que ça dure...
- beaverforeverNeoprof expérimenté
Parler de sujet sérieux demande une confiance mutuelle.
S'il s'agit de science ou de culture, il faut que les deux interlocuteurs fassent preuve de charité intellectuelle, acceptent de remettre en cause leur point de vue, soient à l'écoute, formulent des réponses rationnelles et argumentées etc. C'est un effort intellectuel non négligeable et c'est dangereux (on peut se rendre compte qu'on pensait des âneries, les autres peuvent penser des âneries et ne pas l'accepter). Cela ne peut se faire que dans un esprit de tolérance et pour tout dire d'amitié. C'est bien sûr possible en salle des professeurs, mais l'exiger de tous les collègues ou même de la plupart des collègues me semble disproportionné. Les être humains n'ont pas assez de temps, d'énergie et d'intérêt pour tisser ce type de relation avec l'ensemble de leurs collègues de travail.
Pour les questions politiques, la plupart des personnes qui abordent le sujet sont passionnées, rares sont celles qui viennent avec l'esprit ouvert. Mener une discussion politique avec ce genre de personne est très coûteux individuellement : soit il faut adhérer à leur passion, soit il faut argumenter contre et risquer un conflit (sans changer l'interlocuteur), soit il faut créer un cadre de discussion tellement tolérant que chacun acceptera de réexaminer sa position à la lumière de la raison et de la discussion (autant aller ratisser des graviers sur Pluton, ça ira plus vite). Donc, l'attitude la plus rationnelle, est de répondre "hmm, hmm, c'est pas faux." et de passer à autre chose. On passe pour une personne limitée intellectuellement et refusant obstinément de se remettre en question, mais on évite un calvaire social.
Pourquoi les gens ne veulent-il pas parler de sujet sérieux et préfèrent passer pour des personnes limitées ? Parce qu'ils font le calcul rationnel que cette discussion leur coûtera plus qu'elle ne leur apportera. Le refus de discuter n'est pas causé par leur absence de savoir ou de jugement, mais justement par l'usage de leur savoir (sur la nature humaine) et de leur jugement.
Personnellement, je n'ai aucun problème à avoir des discussions très approfondies avec certains collègues (qui sont, pour simplifier, tolérants), par contre je fuirai ce type d'échange avec d'autres (car je sais par avance que la discussion finira mal).
S'il s'agit de science ou de culture, il faut que les deux interlocuteurs fassent preuve de charité intellectuelle, acceptent de remettre en cause leur point de vue, soient à l'écoute, formulent des réponses rationnelles et argumentées etc. C'est un effort intellectuel non négligeable et c'est dangereux (on peut se rendre compte qu'on pensait des âneries, les autres peuvent penser des âneries et ne pas l'accepter). Cela ne peut se faire que dans un esprit de tolérance et pour tout dire d'amitié. C'est bien sûr possible en salle des professeurs, mais l'exiger de tous les collègues ou même de la plupart des collègues me semble disproportionné. Les être humains n'ont pas assez de temps, d'énergie et d'intérêt pour tisser ce type de relation avec l'ensemble de leurs collègues de travail.
Pour les questions politiques, la plupart des personnes qui abordent le sujet sont passionnées, rares sont celles qui viennent avec l'esprit ouvert. Mener une discussion politique avec ce genre de personne est très coûteux individuellement : soit il faut adhérer à leur passion, soit il faut argumenter contre et risquer un conflit (sans changer l'interlocuteur), soit il faut créer un cadre de discussion tellement tolérant que chacun acceptera de réexaminer sa position à la lumière de la raison et de la discussion (autant aller ratisser des graviers sur Pluton, ça ira plus vite). Donc, l'attitude la plus rationnelle, est de répondre "hmm, hmm, c'est pas faux." et de passer à autre chose. On passe pour une personne limitée intellectuellement et refusant obstinément de se remettre en question, mais on évite un calvaire social.
Pourquoi les gens ne veulent-il pas parler de sujet sérieux et préfèrent passer pour des personnes limitées ? Parce qu'ils font le calcul rationnel que cette discussion leur coûtera plus qu'elle ne leur apportera. Le refus de discuter n'est pas causé par leur absence de savoir ou de jugement, mais justement par l'usage de leur savoir (sur la nature humaine) et de leur jugement.
Personnellement, je n'ai aucun problème à avoir des discussions très approfondies avec certains collègues (qui sont, pour simplifier, tolérants), par contre je fuirai ce type d'échange avec d'autres (car je sais par avance que la discussion finira mal).
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Cette année cela change et en mieux : je ne suis plus seule à vouloir ces discussions et à les créer, ça aide. Et l'atmosphère est bien plus apaisée que lors de la réforme du collège où il était tout bonnement impossible de discuter. Donc je suis optimiste pour la suite.
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- pseudo-intelloSage
Salomé a écrit:J'ai également remarqué un changement, avec le départ à la retraite des collègues les plus anciens. C'étaient aussi souvent ceux qui avaient une plus grande culture et conscience politiques et syndicales, et qui s'intéressaient à des sujets variés (musique, sport, littérature, actualité, cinéma...mais pas les trucs "mainstream") . Aujourd'hui, les plus jeunes de mes collègues me semblent vraiment "formatés" par l'institution, avec une absence complète d'esprit critique.
Dans mon bahut, le départ des anciens, plus "mous" syndicalement et pas du tout enclins à oser dire "non" (à la hiérarchie (juste à geindre contre ladite hiérarchie en salle des profs), leur départ a assaini les choses.
Les jeunes collègues sont souvent cultivés, et leur conversation est variée (parfois légère, parfois profonde).
Je veux bien croire que ce n'est pas une généralité, et je n'ai pas envie de changer de collègues.
- NicétasNiveau 9
C'est très intéressant, ce que tu dis, beaverforever, mais encore une fois, ce qui me gêne n'est pas le contenu des discussions lui-même mais la méfiance que semblent avoir certains collègues envers ce qui est intellectuel, et le fait que les profs me semblent assez grégaires et peu disposés à remettre les choses en question.
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« Quand un discours naturel peint une passion ou un effet, on trouve dans soi-même la vérité de ce qu'on entend, laquelle on ne savait pas qu'elle y fût, en sorte qu'on est porté à aimer celui qui nous le fait sentir ; car il ne nous a pas fait montre de son bien, mais du nôtre ; et ainsi ce bienfait nous le rend aimable, outre que cette communauté d'intelligence que nous avons avec lui incline nécessairement le cœur à l'aimer. »
Pascal, Pensées
- ar_angarNiveau 9
Personnelement, le pire que j'ai pu connaître... c'est la sdp, ou tu ne peux parler, parceque tu sais que certains rapportent tout au CdE, dans ton dos (et en plus en déformant des discussion entendues en partie seulement, ou sans comprendre le 2nd degre...), bref, j'ai fini par me mettre à ne plus parler que de la bouffe dans ce cadre et avoir les vrais discussion ailleurs, ou en regardant autour de moi qui etait présent...
Mais sinon, de tout, du jeune père/future père/mère/futur mère à des questions techniques scientifiques du genre : "que se passe-t-il si on ouvre une bouteille d'eau petillante dans l'espace pour les bulles ?", ou se faire découvrire des artistes,
Bref, j'en passe. (7 établissements différents sur 3 ans, ca fait une découverte rapide de tout un pannel de choses !)
Mais sinon, de tout, du jeune père/future père/mère/futur mère à des questions techniques scientifiques du genre : "que se passe-t-il si on ouvre une bouteille d'eau petillante dans l'espace pour les bulles ?", ou se faire découvrire des artistes,
Bref, j'en passe. (7 établissements différents sur 3 ans, ca fait une découverte rapide de tout un pannel de choses !)
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C'est en forgeant qu'on devient forgeron.. Vous allez rire, j'ai un marteau !
- bien travailler avec ses collègues : facile ou non ?
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