- NicétasNiveau 9
Ce topic est issu de celui qui s'intitule "comment faites-vous pour mener six ou sept chapitres ou séquences dans l'année"
Je poste mon HS qui donne naissance à ce topic :
"puisqu'on en est là, et que vous êtes de bon conseil (Provence et Lefteris notamment) : pour moi, c'est un métier intellectuel, or j'ai l'impression qu'en salle des profs, beaucoup fuient ce genre de conversation, que les gens n'ont pas de convictions à défendre (je ne dis absolument pas qu'il faut parler de sujet intellectuel ou politique tout le temps, attention, moi aussi j'aime bien parler de bêtises ! Mais j'ai par exemple été surpris par l'absence de discussion sur la réforme du lycée à part "il faut ouvrir notre spé"). Je suis un peu déçu par cet aspect-là. Je vais aller plus loin : quand je suis arrivé en début d'année, je le répète au risque de m'étaler, j'ai été mis dans la case normalien. J'ai senti, et je sens encore, de la part de certains, une certaine rancœur par principe, que je ne crois sincèrement pas méritée. Cela se traduit par de petites piques au quotidien, pas forcément méchantes, mais un peu lourdes, dès que j'avoue que j'ignore quelque chose par exemple, ou alors que j'explique quelque chose que je sais à quelqu'un qui me pose une question. Bref. J'adore être avec mes élèves, mais alors certains collègues, parfois... Bref, j'ai l'impression qu'il y a chez de nombreux profs une défiance vis-à-vis de ce qui est intellectuel ou des gens qui sont passés par des parcours exigeants intellectuellement. Je ne veux pas sembler méprisant, mais j'ai cette impression. Vous semble-t-elle fausse ?"
Merci à Provence et à Fires of Pompeii qui ont répondu sur l'autre sujet !
Je poste mon HS qui donne naissance à ce topic :
"puisqu'on en est là, et que vous êtes de bon conseil (Provence et Lefteris notamment) : pour moi, c'est un métier intellectuel, or j'ai l'impression qu'en salle des profs, beaucoup fuient ce genre de conversation, que les gens n'ont pas de convictions à défendre (je ne dis absolument pas qu'il faut parler de sujet intellectuel ou politique tout le temps, attention, moi aussi j'aime bien parler de bêtises ! Mais j'ai par exemple été surpris par l'absence de discussion sur la réforme du lycée à part "il faut ouvrir notre spé"). Je suis un peu déçu par cet aspect-là. Je vais aller plus loin : quand je suis arrivé en début d'année, je le répète au risque de m'étaler, j'ai été mis dans la case normalien. J'ai senti, et je sens encore, de la part de certains, une certaine rancœur par principe, que je ne crois sincèrement pas méritée. Cela se traduit par de petites piques au quotidien, pas forcément méchantes, mais un peu lourdes, dès que j'avoue que j'ignore quelque chose par exemple, ou alors que j'explique quelque chose que je sais à quelqu'un qui me pose une question. Bref. J'adore être avec mes élèves, mais alors certains collègues, parfois... Bref, j'ai l'impression qu'il y a chez de nombreux profs une défiance vis-à-vis de ce qui est intellectuel ou des gens qui sont passés par des parcours exigeants intellectuellement. Je ne veux pas sembler méprisant, mais j'ai cette impression. Vous semble-t-elle fausse ?"
Merci à Provence et à Fires of Pompeii qui ont répondu sur l'autre sujet !
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« Quand un discours naturel peint une passion ou un effet, on trouve dans soi-même la vérité de ce qu'on entend, laquelle on ne savait pas qu'elle y fût, en sorte qu'on est porté à aimer celui qui nous le fait sentir ; car il ne nous a pas fait montre de son bien, mais du nôtre ; et ainsi ce bienfait nous le rend aimable, outre que cette communauté d'intelligence que nous avons avec lui incline nécessairement le cœur à l'aimer. »
Pascal, Pensées
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Nicétas, même expérience pour moi : déjà parler de grammaire, ohlala mon Dieu quel tabou. La plupart de mes collègues voient ça comme un truc pénible à faire, certains ne la maîtrisent pas eux-mêmes (de leur propre aveu). Alors des conversations sur le métier, défendre une vision globale de l'école ? Je suis la seule, en lettres, à le faire. Et une des rares de mon établissement. Ça me désole.
Pour le fait d'être mise dans une case, je l'ai un peu vécu en tant qu'agrégée (non normalienne), mais c'est vite passé (ils ont eu des préjugés avant que j'arrive, je l'ai su par d'autres), mais le quotidien a montré les choses comme elles étaient. Bien sûr, pour les raisons citées supra, je me sens parfois en décalage mais je me suis fait uen raison : je ne parle pas pédagogie avec mes collègues pour qui je suis une vieille réac (c'est un vrai différend entre nous, les tablettes, la façon de voir la grammaire, la façon d'envisager la littérature, l'importance symbolique et éthique que j'accorde à notre métier... tout ça nous sépare), on parle d'autre chose et basta.
Moi je suis sûre de ce que je fais. Venir ici me conforte chaque jour et j'ai des amis et collègues qui le font aussi. La posture de stagiaire a été une fumisterie : j'ai fait semblant de faire des séquences, semblant d'accorder foi à ce blabla et hop j'ai fait ma vie dès la titularisation faite. Et je me sens parfaitement légitime pour décider ce que mes élèves doivent faire et ce qui est bon pour eux. Chaque année, j'affine, remets en question, précise les choses, mais le cap général me plaît et je n'en changerai pas.
Je dois dire aussi que, ce qui fait que je suis bien, c'est que dans d'autres disciplines, j'ai des collègues que j'apprécie beaucoup, qui partagent ma vision des choses, et avec qui je peux parler de trucs sérieux, faire des blagues graveleuses, etc. Et ça compte beaucoup. Les profs d'une discipline ne sont finalement qu'un microcosme dont il est aisé de sortir si on a des collègues dans d'autres disciplines qui nous permettent de "trouver notre compte". C'est comme dans toute relation sociale, en fait.
Pour le fait d'être mise dans une case, je l'ai un peu vécu en tant qu'agrégée (non normalienne), mais c'est vite passé (ils ont eu des préjugés avant que j'arrive, je l'ai su par d'autres), mais le quotidien a montré les choses comme elles étaient. Bien sûr, pour les raisons citées supra, je me sens parfois en décalage mais je me suis fait uen raison : je ne parle pas pédagogie avec mes collègues pour qui je suis une vieille réac (c'est un vrai différend entre nous, les tablettes, la façon de voir la grammaire, la façon d'envisager la littérature, l'importance symbolique et éthique que j'accorde à notre métier... tout ça nous sépare), on parle d'autre chose et basta.
Moi je suis sûre de ce que je fais. Venir ici me conforte chaque jour et j'ai des amis et collègues qui le font aussi. La posture de stagiaire a été une fumisterie : j'ai fait semblant de faire des séquences, semblant d'accorder foi à ce blabla et hop j'ai fait ma vie dès la titularisation faite. Et je me sens parfaitement légitime pour décider ce que mes élèves doivent faire et ce qui est bon pour eux. Chaque année, j'affine, remets en question, précise les choses, mais le cap général me plaît et je n'en changerai pas.
Je dois dire aussi que, ce qui fait que je suis bien, c'est que dans d'autres disciplines, j'ai des collègues que j'apprécie beaucoup, qui partagent ma vision des choses, et avec qui je peux parler de trucs sérieux, faire des blagues graveleuses, etc. Et ça compte beaucoup. Les profs d'une discipline ne sont finalement qu'un microcosme dont il est aisé de sortir si on a des collègues dans d'autres disciplines qui nous permettent de "trouver notre compte". C'est comme dans toute relation sociale, en fait.
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- gauvain31Empereur
+1000 par rapport à ce que que dis FoP¨. Je rajouterais qu'il ne faudrait jamais à l'avenir dévoiler son grade (et encore moins le fait que tu es normalien). Il y a beaucoup de jalousie cachée. A mes débuts , mon collègue de SVT qui travaillait déjà depuis de nombreuses années dans son lycée m'avait expliqué que lorsqu'il avait obtenu avec son autre collègue l'agrégation en interne, certains ne leur ont plus adressé la parole. Dans l'EN on adore te mettre dans des cases dont il est difficile de sortir. L'humain est ainsi, toujours à vouloir ce qu'il n'a pas. Quand je rentre dans un nouveau bahut (je suis TZR ) je ne dis jamais si je suis certifié ou agrégé. Cela reste mon petit secret et surtout je sais que les relations auprès de certains peuvent évoluer (en bien ou en mal d'ailleurs) si je leur dévoile mon grade. Ça me rend aussi triste que toi. Le silence est hélas dans ce milieu le meilleur des alliés. Moins on en dit sur soi , mieux c'est.
Et pour finir , sur une note positive : il y a des salles de professeurs où les conversations sont très intéressantes, je te rassure
Et pour finir , sur une note positive : il y a des salles de professeurs où les conversations sont très intéressantes, je te rassure
- ProvenceEnchanteur
Lorsque je suis entrée dans le métier, j'ai découvert, en salle des professeurs, des collègues exigeants (vis-à-vis d'eux-mêmes comme vis-à-vis des élèves), qui avaient un sens développé de l'intérêt public, un esprit de corps, et une conversation variée, parfois légère, parfois profonde. Peu à peu, pour des raisons diverses, l'ambiance s'est modifiée. Les vieux sont partis en retraite, emportant avec eux recul et expérience, parfois remplacés par des collègues individualistes, ou très soucieux de respecter les règles, ou fiers d'être à la pointe de la pédagogie moderne. Les différentes réformes ont fait beaucoup de mal: la gestion de la pénurie (notamment lors des discussions sur la DHG) a tendance à accroître les tensions; l'encouragement à évaluer par compétences et la trouille infantile qu'ont certains collègues de l'IPR ou du principal tendent à transformer un métier de savoir-faire en travail d'exécutant (pour ne pas dire de tâcheron). Je suis frappée d'ailleurs par le positionnement de certains collègues face aux élèves, entre bienveillance démagogique et grossièreté quasi adolescente.
Il y a quelques collègues avec qui je discute. Sinon, les conversations portent essentiellement sur le contenu des gamelles le midi. C'est un sujet qui a le mérite d'être neutre (mais guère épanouissant).
Il y a quelques collègues avec qui je discute. Sinon, les conversations portent essentiellement sur le contenu des gamelles le midi. C'est un sujet qui a le mérite d'être neutre (mais guère épanouissant).
- ernyaFidèle du forum
J'ai une petite expérience (deux établissements) mais je n'ai pas connu ce que vous racontez. Dans mon bahut, plusieurs profs de différentes disciplines ont passé l'agrégation, tout le monde les a encouragés et maintenant qu'ils l'ont obtenue, nos relations sont restées les mêmes.
Les gamins nous font suffisamment suer pour qu'on se prenne la tête entre profs pour des histoires de statut ou de grade. Chez nous, ce qui donner envie de rester aux nouveaux arrivés, c'est justement la bonne ambiance entre les collègues.
Les gamins nous font suffisamment suer pour qu'on se prenne la tête entre profs pour des histoires de statut ou de grade. Chez nous, ce qui donner envie de rester aux nouveaux arrivés, c'est justement la bonne ambiance entre les collègues.
- celitianSage
Même si tu ne donnes pas ton statut, tout est affiché au moment des élections donc ça se sait.gauvain31 a écrit:+1000 par rapport à ce que que dis FoP¨. Je rajouterais qu'il ne faudrait jamais à l'avenir dévoiler son grade (et encore moins le fait que tu es normalien). Il y a beaucoup de jalousie cachée. A mes débuts , mon collègue de SVT qui travaillait déjà depuis de nombreuses années dans son lycée m'avait expliqué que lorsqu'il avait obtenu avec son autre collègue l'agrégation en interne, certains ne leur ont plus adressé la parole. Dans l'EN on adore te mettre dans des cases dont il est difficile de sortir. L'humain est ainsi, toujours à vouloir ce qu'il n'a pas. Quand je rentre dans un nouveau bahut (je suis TZR ) je ne dis jamais si je suis certifié ou agrégé. Cela reste mon petit secret et surtout je sais que les relations auprès de certains peuvent évoluer (en bien ou en mal d'ailleurs) si je leur dévoile mon grade. Ça me rend aussi triste que toi. Le silence est hélas dans ce milieu le meilleur des alliés. Moins on en dit sur soi , mieux c'est.
Et pour finir , sur une note positive : il y a des salles de professeurs où les conversations sont très intéressantes, je te rassure
Ici aussi j'ai eu droit à des petites remarques sur l'agrégation, c'est pas méchant mais c'est lourd.
Au bout d'un moment on sait quels sont les collègues qui lisent/écoutent de la musique/ s'intéressent à la politique...donc on peut avoir des échanges sympas.
- NicétasNiveau 9
Merci pour vos réponses ! Je ne l'avais dit à personne, sauf au proviseur qui m'a demandé où j'en étais dans mes études, c'est lui qui l'a répandu...
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- Fires of PompeiiGuide spirituel
gauvain31 a écrit:+1000 par rapport à ce que que dis FoP¨. Je rajouterais qu'il ne faudrait jamais à l'avenir dévoiler son grade (et encore moins le fait que tu es normalien). Il y a beaucoup de jalousie cachée. A mes débuts , mon collègue de SVT qui travaillait déjà depuis de nombreuses années dans son lycée m'avait expliqué que lorsqu'il avait obtenu avec son autre collègue l'agrégation en interne, certains ne leur ont plus adressé la parole. Dans l'EN on adore te mettre dans des cases dont il est difficile de sortir. L'humain est ainsi, toujours à vouloir ce qu'il n'a pas. Quand je rentre dans un nouveau bahut (je suis TZR ) je ne dis jamais si je suis certifié ou agrégé. Cela reste mon petit secret et surtout je sais que les relations auprès de certains peuvent évoluer (en bien ou en mal d'ailleurs) si je leur dévoile mon grade. Ça me rend aussi triste que toi. Le silence est hélas dans ce milieu le meilleur des alliés. Moins on en dit sur soi , mieux c'est.
Et pour finir , sur une note positive : il y a des salles de professeurs où les conversations sont très intéressantes, je te rassure
En l'occurrence, je n'ai jamais dévoilé mon grade : j'ai refusé les HS qu'on prétendait m'imposer et donc mon grade en a été déduit Il est évident que jamais je ne dirais "je suis agrégée", car ce n'est pas important, enfin pour moi si mais pas par rapport aux autres. Mais ça se déduit très vite.
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- MédéeÉrudit
Dans mon lycée l'an dernier, j'avais des collègues qui s'amusaient à regarder les emplois du temps des collègues pour deviner leur grade...
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Rentrée 2024 : Poste fixe ! (et 16e établissement )
2021-2024 : TZR en remplacements courts
2020-2021 : T3 - TZR en AFA : 1 collège 6e, 5e + PP 5e
2019-2020 : T2 - TZR en AFA : 2 collèges 6e, 5e, 4e + PP 5e
2018-2019 : T1 - TZR en AFA : 3 collèges 5e, 4e
2017-2018 : Stagiaire en lycée (2nde x2)
- NicétasNiveau 9
Ben oui évidemment ! Je me suis pas pointé en disant "coucou je suis à l'ENS" !!!!
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Pascal, Pensées
- gauvain31Empereur
Provence a écrit:Lorsque je suis entrée dans le métier, j'ai découvert, en salle des professeurs, des collègues exigeants (vis-à-vis d'eux-mêmes comme vis-à-vis des élèves), qui avaient un sens développé de l'intérêt public, un esprit de corps, et une conversation variée, parfois légère, parfois profonde. Peu à peu, pour des raisons diverses, l'ambiance s'est modifiée. Les vieux sont partis en retraite, emportant avec eux recul et expérience, parfois remplacés par des collègues individualistes, ou très soucieux de respecter les règles, ou fiers d'être à la pointe de la pédagogie moderne. Les différentes réformes ont fait beaucoup de mal: la gestion de la pénurie (notamment lors des discussions sur la DHG) a tendance à accroître les tensions; l'encouragement à évaluer par compétences et la trouille infantile qu'ont certains collègues de l'IPR ou du principal tendent à transformer un métier de savoir-faire en travail d'exécutant (pour ne pas dire de tâcheron). Je suis frappée d'ailleurs par le positionnement de certains collègues face aux élèves, entre bienveillance démagogique et grossièreté quasi adolescente.
Il y a quelques collègues avec qui je discute. Sinon, les conversations portent essentiellement sur le contenu des gamelles le midi. C'est un sujet qui a le mérite d'être neutre (mais guère épanouissant).
Oui je l'ai ressenti dans mon lycée de rattachement, et et peux même dire que ce changement d'ambiance s'est passé entre 2007 et 2012, ce qui correspond effectivement aux départ à la retraite de nombreux collègues dont certaines fortes têtes, aussi très exigeants avec eux-même et avec les élèves. Il y en reste encore heureusement. Dans mon lycée de rattachement je les trouve, puisque je le connais très bien, mais dans les nouveaux bahuts où on m'affecte , c'est moins évident. Mais c'est souvent avec les plus anciens que je me sens le plus en osmose (en terme de vision du métier), mais pas toujours évidemment.
Je crains le jour où je n'aurai aucune osmose avec aucun collègue... j'attendrai juin.
- AudreyOracle
J'ai de la chance, dans mon collège, on a souvent des discussions passionnantes...
Pas plus tard que ce soir, j'ai parlé littérature pendant 1h avec un collègue d'anglais, qui veut me faire lire Salman Rushdie, et Ben Okri, et on a enchaîné sur Dickens, la revue America, Stephen King...Mon banquier ne le remercie pas, j'ai été prise d'une furieuse envie de lire, j'ai foncé à Cultura et me suis acheté Americana de Chimamanda Ngoze Adichie. ;-)
Après, je vois aussi beaucoup de plus jeunes collègues qui sont bien incapables de parler d'autres choses que de leur bébé, ou des films Marvel... mais des gens peu intéressés par la chose culturelle, j'en ai toujours connu, je ne crois pas que ce soit une question de génération (ou j'essaie de m'en convaincre).
Pas plus tard que ce soir, j'ai parlé littérature pendant 1h avec un collègue d'anglais, qui veut me faire lire Salman Rushdie, et Ben Okri, et on a enchaîné sur Dickens, la revue America, Stephen King...Mon banquier ne le remercie pas, j'ai été prise d'une furieuse envie de lire, j'ai foncé à Cultura et me suis acheté Americana de Chimamanda Ngoze Adichie. ;-)
Après, je vois aussi beaucoup de plus jeunes collègues qui sont bien incapables de parler d'autres choses que de leur bébé, ou des films Marvel... mais des gens peu intéressés par la chose culturelle, j'en ai toujours connu, je ne crois pas que ce soit une question de génération (ou j'essaie de m'en convaincre).
- gauvain31Empereur
Sherlock a écrit:Dans mon lycée l'an dernier, j'avais des collègues qui s'amusaient à regarder les emplois du temps des collègues pour deviner leur grade...
Mais de nombreux collègues sont à temps partiel ... ou sont TZR à cheval sur un autre établissement. En ce qui me concerne, je me présente toujours comme le TZR de service, donc impossible de dire mon grade car beaucoup m'imagine (à juste titre) à cheval sur un autre établissement, surtout les années où je suis en fort "sous-service" (mais eux , ne le savent pas )
Le jour où on me le demande, je crois que j'aurais envie de répondre "contractuel 1er échelon" rien que pour voir leur tête. Mais je n'ose pas car ce mensonge pourrait être légitimement et très mal interprété par mes collègues contractuels
- NicétasNiveau 9
Il y en a régulièrement, des conversations comme celles-là, mais certains collègues se moquent s'ils les entendent. Je trouve ça grave.
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Pascal, Pensées
- SallustiusNiveau 9
idem dans mon établissement : j'ai beau être dans un collège d'un trou perdu de campagne, je peux avoir des discussions, des débats et des échanges avec de nombreux collègues (pas tous mais l'essentiel). J'ai eu l'agreg interne il y a peu et que des félicitations, aucune remarque désobligeante. Même en cas de désaccord, tout se passe bien. Je mesure ma chance au point que j'ai renoncé à une mut' lycée moins isolé pour conserver ce confort : venir au boulot et retrouver des gens intéressants avec lesquels le courant passe et sur lesquels on peut compter est un plaisir.
- MédéeÉrudit
gauvain31 a écrit:Sherlock a écrit:Dans mon lycée l'an dernier, j'avais des collègues qui s'amusaient à regarder les emplois du temps des collègues pour deviner leur grade...
Mais de nombreux collègues sont à temps partiel ... ou sont TZR à cheval sur un autre établissement. En ce qui me concerne, je me présente toujours comme le TZR de service, donc impossible de dire mon grade car beaucoup m'imagine (à juste titre) à cheval sur un autre établissement, surtout les années où je suis en fort "sous-service" (mais eux , ne le savent pas )
Le jour où on me le demande, je crois que j'aurais envie de répondre "contractuel 1er échelon" rien que pour voir leur tête. Mais je n'ose pas car ce mensonge pourrait être légitimement et très mal interprété par mes collègues contractuels
Ah mais non, ils savaient qui était contractuel, stagiaire ou TZR, t'inquiète ! Certains n'ont que ça à faire apparemment !
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Rentrée 2024 : Poste fixe ! (et 16e établissement )
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2020-2021 : T3 - TZR en AFA : 1 collège 6e, 5e + PP 5e
2019-2020 : T2 - TZR en AFA : 2 collèges 6e, 5e, 4e + PP 5e
2018-2019 : T1 - TZR en AFA : 3 collèges 5e, 4e
2017-2018 : Stagiaire en lycée (2nde x2)
- SphinxProphète
Ça dépend des collègues et des établissements à mon avis. Je n'ai pas fait mystère quand je suis arrivée dans mon collège d'être agrégée (j'étais et je reste la seule avec un collègue d'EPS), normalienne et thésarde, et le seul moment où je l'ai regretté c'est quand l'adjointe a raconté (sans mon autorisation) à des parents que je m'y connaissais drôlement en rédaction (la question portait sur le travail de leur fils, en 5e...) vu que je venais de soutenir ma thèse (non mais allô). Je n'ai jamais subi le moindre soupçon de jalousie ou d'aigreur ou d'émotion négative quelle qu'elle soit vis-à-vis de ça, jamais. Quant aux conversations, j'avoue ne pas avoir en salle des profs de conversations hautement spécialisées sur la sémiologie chez Tzvetan Todorov ou l'importance des enclitiques dans les didascalies chez Sophocle, mais il faut dire que le contexte s'y prête mal (une salle où tout le monde va et vient, tout le monde qui a la tête dans le guidon parce qu'on est quand même au boulot, des gens de matières différentes avec des spécialisations très variées), mais enfin on cause quand même régulièrement cinéma, bouquins, politique, etc. Bref, les salles des profs c'est comme partout, on peut y trouver plus ou moins de gens avec qui on a plus ou moins d'affinités, selon son propre caractère aussi. Surtout dans les petits établissements où on a quand même tendance à se regrouper par façon de voir (surtout en matière de pédagogie) au fil des mutations.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- ElaïnaDevin
J'avoue faire partie de ceux qui ont des conversations neutres en salle des profs. Personnellement, entre deux cours, j'aime bien raconter des bêtises avec mes collègues, et ça va du dernier jeu vidéo fait à la dernière blague pourrie, en passant par des délires divers et variés. Je veux bien parler de choses sérieuses, de la réforme, de sciences humaines, mais on a aussi le droit de parler de trucs humains même si ça n'est pas assez éclairé ou élevé pour certains. Ma foi, quand je vois ma collègue jeune maman arriver avec les yeux au milieu de la figure, je revendique le droit de lui poser des questions sur son petit dernier qui ne dort pas, ce genre de trucs. Ça fait probablement gros plouc mais je préfère faire plouc que de faire semblant de croire que nous ne sommes que de purs esprits.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- Cléopatra2Guide spirituel
J'aime avoir des conversations variées avec mes collègues. Mais il est vrai qu'il n'y a que peu de collègues avec qui on peut avoir des discussions sur l'école, ou sur des sujets vraiment intellectuels. J'adore apprendre de mes collègues qui souvent sont plus cultivés que moi.
Certains en revanche voient cela d'un mauvais oeil et doivent penser qu'on se la pète ou que sais-je. Tant pis pour eux. En revanche, au lycée c'est plus simple car il y a plus de collègues, donc on peut varier les plaisirs.
Certains en revanche voient cela d'un mauvais oeil et doivent penser qu'on se la pète ou que sais-je. Tant pis pour eux. En revanche, au lycée c'est plus simple car il y a plus de collègues, donc on peut varier les plaisirs.
- gauvain31Empereur
Nicétas a écrit:Il y en a régulièrement, des conversations comme celles-là, mais certains collègues se moquent s'ils les entendent. Je trouve ça grave.
Et c'est l'avis de tous ce forum ; bien sûr que c'est grave: se moquer de ce qui peut émanciper un jeune , c'est trahir sa mission .. et c'est se trahir soi-même. Il n'y a que le mépris pour faire face à des gens comme ça
- Cléopatra2Guide spirituel
Elaïna a écrit:J'avoue faire partie de ceux qui ont des conversations neutres en salle des profs. Personnellement, entre deux cours, j'aime bien raconter des bêtises avec mes collègues, et ça va du dernier jeu vidéo fait à la dernière blague pourrie, en passant par des délires divers et variés. Je veux bien parler de choses sérieuses, de la réforme, de sciences humaines, mais on a aussi le droit de parler de trucs humains même si ça n'est pas assez éclairé ou élevé pour certains. Ma foi, quand je vois ma collègue jeune maman arriver avec les yeux au milieu de la figure, je revendique le droit de lui poser des questions sur son petit dernier qui ne dort pas, ce genre de trucs. Ça fait probablement gros plouc mais je préfère faire plouc que de faire semblant de croire que nous ne sommes que de purs esprits.
Ah ah ah, oui certains subissent les discussions "jeunes parents" à longueur de journée les pauvres!
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Je fais un constat similaire. Mais ça m'ennuie toujours d'expliquer ça par l'envie. Si on veut une explication psychologique, on peut tout aussi bien imaginer que les gens se protègent : la présence de collègues normaliens ou agrégés qui font le même métier qu'eux leur donne un sentiment d'infériorité, d'imposture ou que sais-je, et ils développent des stratégies pour conserver une place qu'ils croient menacée. Cela me conviendrait déjà mieux, puisque je passe aussi pour un gros intello alors que je ne suis qu'un vulgaire certifié (et sans doute pas si brillant, c'est plutôt ma personnalité et le fait que j'aime bien parler de ce qui me passionne qui fait que je peux effrayer, à mon avis). Mais je suis plus convaincu par les explications comme celle que propose Provence, qui pointent l'air du temps (il faut presque s'excuser de savoir des choses quelquefois), les réformes, l'infantilisation lors du stage, la fuite des meilleurs étudiants et l'entrée dans le métier, favorisée par la crise du recrutement, de personnes qui ne viennent pas pour transmettre quelque chose qui les passionne, mais par goût du contact avec les enfants ou tout simplement pour manger.
- henrietteMédiateur
Je crois que comme dans tout endroit, il y a toujours à prendre et à laisser : j'ai connu des salles des profs où les échanges intellectuels étaient passionnants, mais où les contacts s'arrêtaient à la porte du lycée, et d'autres où l'ambiance était tellement sympa qu'on avait plaisir à se voir en dehors, à faire la fête, à tisser des liens. L'idéal serait de trouver les deux, cela m'est arrivé aussi, mais bien plus rarement. Et des imbéciles, on en rencontre là comme partout, malheureusement. J'ai même connu, en début de carrière, des salles des profs différentes pour PEGC et certifiés, ou certifiés et agrégés. Les plus sympas n'étaient pas forcément celles correspondants au plus haut degré de diplôme, d'ailleurs, loin s'en faut.
Si tu veux mon humble avis : prends ce qu'il y a à prendre (il est vraiment très rare que ce soit totalement le désert), et passe le reste par pertes et profits, car la perfection n'est pas de ce monde. Si tes collègues en salle des profs ne veulent pas parler boulot, qu'ils préfèrent décompresser pendant leur temps de pause, prends-en ton parti, il y a d'autres liens à tisser qui peuvent être tout aussi enrichissants d'un point de vue humain.
Si tu veux mon humble avis : prends ce qu'il y a à prendre (il est vraiment très rare que ce soit totalement le désert), et passe le reste par pertes et profits, car la perfection n'est pas de ce monde. Si tes collègues en salle des profs ne veulent pas parler boulot, qu'ils préfèrent décompresser pendant leur temps de pause, prends-en ton parti, il y a d'autres liens à tisser qui peuvent être tout aussi enrichissants d'un point de vue humain.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- AsarteLilithBon génie
Je n'ai pas l'impression d'être cultivée sur tous les sujets (je suis une bille en cinéma, en musique, par exemple, j'ai encore beaucoup à lire), mais j'aime rire en sdp le midi, tout autant que parler de choses sérieuses. Mais mes essais en ce sens se sont souvent heurté à une indifférence polie au mieux, au pire à un débat agité (que ce soit le végétarisme ou les gilets jaunes). Résultat: je discute culture et livres quand je sens que ça accroche en face, sinon, je me tais.
Pour vous donner un exemple, je causais avec animation mythe de la femme renard et animaux extraordinaires avec une collègue LM et j'ai reçu une remarque déplacée de la part de la dite collègue, qui trouvait que nous parlions trop de culture ( no comment....). Je ne vous dis pas ce que c'est quand ça cause crise actuelle en France et que mon opinion n'est pas celle des deux personnes les plus affirmées de la sdp...
Pour vous donner un exemple, je causais avec animation mythe de la femme renard et animaux extraordinaires avec une collègue LM et j'ai reçu une remarque déplacée de la part de la dite collègue, qui trouvait que nous parlions trop de culture ( no comment....). Je ne vous dis pas ce que c'est quand ça cause crise actuelle en France et que mon opinion n'est pas celle des deux personnes les plus affirmées de la sdp...
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- NicétasNiveau 9
Attention, je n'ai pas dit que je recherchais exclusivement des discussions intellectuelles. Moi aussi j'apprécie les conversations salaces etc...
Mais je m'étonne de constater l'extrême inverse, voire de la méfiance devant les gens qui ont 1) une haute idée du savoir, 2) des convictions qui leur tiennent à cœur.
Mais je m'étonne de constater l'extrême inverse, voire de la méfiance devant les gens qui ont 1) une haute idée du savoir, 2) des convictions qui leur tiennent à cœur.
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« Quand un discours naturel peint une passion ou un effet, on trouve dans soi-même la vérité de ce qu'on entend, laquelle on ne savait pas qu'elle y fût, en sorte qu'on est porté à aimer celui qui nous le fait sentir ; car il ne nous a pas fait montre de son bien, mais du nôtre ; et ainsi ce bienfait nous le rend aimable, outre que cette communauté d'intelligence que nous avons avec lui incline nécessairement le cœur à l'aimer. »
Pascal, Pensées
- bien travailler avec ses collègues : facile ou non ?
- [anglais] préparation des cours 2015-2016, tous niveaux.
- Une école n’est pas un spa : Châtel préfère le bien-être au bien-apprendre
- Besoin d'être rassurée: transition collège-lycée...combien de temps avant d'être bien dans ses baskets ??
- Enquête sur le bien être subjectif des enseignants
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