- OlympiasProphète
Chez de nombreux élèves. Malheureusement.
Difficulté à s'installer, à se mettre au travail rapidement (quand il y a des exercices ou un plan de travail), à lire un texte long en étant concentré ; à écouter les consignes afin de ne pas me faire répéter dix fois ce qui est dit et écrit ; à prendre des notes ...
Tout se dégrade même si des bons élèves sont travailleurs (et se dispersent trop vite à mon goût).
Mais si j'ai encore d'excellents élèves, j'en ai moins et ils sont moins bons que mes excellents d'il y a quinze ans. Oui oui le truc à ne pas dire même s'il est vrai.
Donc je pousse, houspille, stimule en permanence.
Difficulté à s'installer, à se mettre au travail rapidement (quand il y a des exercices ou un plan de travail), à lire un texte long en étant concentré ; à écouter les consignes afin de ne pas me faire répéter dix fois ce qui est dit et écrit ; à prendre des notes ...
Tout se dégrade même si des bons élèves sont travailleurs (et se dispersent trop vite à mon goût).
Mais si j'ai encore d'excellents élèves, j'en ai moins et ils sont moins bons que mes excellents d'il y a quinze ans. Oui oui le truc à ne pas dire même s'il est vrai.
Donc je pousse, houspille, stimule en permanence.
- Cléopatra2Guide spirituel
En 2de, sur 2 classes, une majorité d'élèves n'écoutent pas les consignes collectives. C'est insupportable et on perd un temps fou.
- OlympiasProphète
Je confirme.Cléopatra2 a écrit:En 2de, sur 2 classes, une majorité d'élèves n'écoutent pas les consignes collectives. C'est insupportable et on perd un temps fou.
- CassandrineNiveau 10
Cléopatra2 a écrit:En 2de, sur 2 classes, une majorité d'élèves n'écoutent pas les consignes collectives. C'est insupportable et on perd un temps fou.
J'ai écrit cette même remarque page 6 en indiquant que les élèves ne savent pas attendre et s'ennuyer. Ils ne savent plus écouter et appliquer une consigne collective. Mais visiblement, d'après les autres intervenants ma remarque n'était pas pertinente.
- Choup90Niveau 10
C'est une tranche d'âge qui a eu toute la maternelle bouleversée par le COVID. C'est la première, si je ne me trompe pas.maikreeeesse a écrit:Oui Bouboule, accompagner son enfant lorsqu'il était prêt comme pour la marche. Et comme pour la marche où il y a une multitude de micro gestes, de muscles, d'équilibre à acquérir, normalement la maternelle permet d'acquérir les préalables à la lecture. Je suis beaucoup moins pessimiste que Volubilys peut-être à tort sur l'état de la maternelle. En revanche depuis deux ans j'observe des classes de CP pour qui les apprentissages élémentaires ne sont plus possibles. Ils n'ont pas, plus la mémoire pour plus de 3 termes, ils ne retiennent aucune consigne plus de 5 secondes, même les "bons" élèves. Cela rend la lecture impossible. Ils déchiffrent tous, ils combinent aussi mais comme ils n'ont pas de mémoire lorsqu'ils déchiffrent un mot de 3 syllabes, ils ont déjà oublié les premières quand ils sont à la dernière. Je ne parle même pas d'une phrase. Alors qu'on étudie un graphème le matin (par exemple le T), qu' on joue avec, qu'on décode, encode, qu'on apprend à le tracer, trouver des mots, lu des syllabes avec....bref gros travail dessus lorsqu'après la pause de midi je leur demande quel graphème a été travaillé, aucun sur 20 n'est capable de me le dire ! C'est désespérant. Évidemment tout mot de vocabulaire est tout aussi vite oublié et même les lectures plaisir qui étaient une valeur sûre remportent moins de succès puisqu'ils décrochent au bout de 5 minutes. C'est la première fois que je constate cela à si grande échelle. Pour les mathématiques c'est aussi un problème, pour les jeux de société puisqu'ils oublient les tours, qui a joué, enfin pour tout
Ils ont les mêmes collègues de maternelle que les années précédentes. Il me semble que c'est le même type de population.
J'en suis réduite avec ma collègue à trouver des jeux de maternelle d'attention, de concentration pour espérer que d'ici la fin de l'année ils soient capables de comprendre une phrase. Je suis très pessimiste pour ces deux cohortes quant à la suite de leur étude.
Confinement(s), fermetures de classes, masques pour les adultes, peu/pas d'activités culturelles, etc.
Peut-être une piste ?
- BoubouleDoyen
maikreeeesse a écrit:Oui Bouboule, accompagner son enfant lorsqu'il était prêt comme pour la marche. Et comme pour la marche où il y a une multitude de micro gestes, de muscles, d'équilibre à acquérir, normalement la maternelle permet d'acquérir les préalables à la lecture. Je suis beaucoup moins pessimiste que Volubilys peut-être à tort sur l'état de la maternelle. En revanche depuis deux ans j'observe des classes de CP pour qui les apprentissages élémentaires ne sont plus possibles. Ils n'ont pas, plus la mémoire pour plus de 3 termes, ils ne retiennent aucune consigne plus de 5 secondes, même les "bons" élèves. Cela rend la lecture impossible. Ils déchiffrent tous, ils combinent aussi mais comme ils n'ont pas de mémoire lorsqu'ils déchiffrent un mot de 3 syllabes, ils ont déjà oublié les premières quand ils sont à la dernière. Je ne parle même pas d'une phrase. Alors qu'on étudie un graphème le matin (par exemple le T), qu' on joue avec, qu'on décode, encode, qu'on apprend à le tracer, trouver des mots, lu des syllabes avec....bref gros travail dessus lorsqu'après la pause de midi je leur demande quel graphème a été travaillé, aucun sur 20 n'est capable de me le dire ! C'est désespérant. Évidemment tout mot de vocabulaire est tout aussi vite oublié et même les lectures plaisir qui étaient une valeur sûre remportent moins de succès puisqu'ils décrochent au bout de 5 minutes. C'est la première fois que je constate cela à si grande échelle. Pour les mathématiques c'est aussi un problème, pour les jeux de société puisqu'ils oublient les tours, qui a joué, enfin pour tout
Ils ont les mêmes collègues de maternelle que les années précédentes. Il me semble que c'est le même type de population.
J'en suis réduite avec ma collègue à trouver des jeux de maternelle d'attention, de concentration pour espérer que d'ici la fin de l'année ils soient capables de comprendre une phrase. Je suis très pessimiste pour ces deux cohortes quant à la suite de leur étude.
Je n'ai pas de vision globale du système donc simple témoignage.
J'ai été content de la maternelle du quartier (et même impressionné) mais je suis dépité par l'école primaire par contre, quelle bouillie.
Pour tes promos de CP actuelles, si rien n'a changé dans l'environnement, la piste "covid" soulevée par un autre intervenant, peut-être mais c'est un peu flippant si personne ne sort du lot. A suivre...
- JennyMédiateur
Cléopatra2 a écrit:En 2de, sur 2 classes, une majorité d'élèves n'écoutent pas les consignes collectives. C'est insupportable et on perd un temps fou.
Même galère avec mes deux classes de 2nde. Certains font tout de travers, pas la bonne page, pas la bonne matière, ne suivent aucun conseil, c'est effrayant.
Et je fais le même constat chez les bons.
- zigmag17Guide spirituel
C'est parce que ( dans la tête des élèves je précise) s'adresser au collectif revient à parler à l'encan, donc en définitive à personne. Pour que les élèves se sentent concernés, il faudrait les interpeller un par un en répétant à chaque fois la même consigne : "Toi X sors tes affaires et pose ton sac par terre", "Toi Y sors tes affaires pose ton sac par terre" etc. Eh bien quand on en a 30 sur 36 à qui il faut dire "Sors tes affaires et pose ton sac par terre"( valable pour toute autre injonction liée ensuite au cours proprement dit), les cours sont comment dire... légèrement tronqués.
Il m'arrive d'avoir des classes comme ça. Élèves autocentrés, écoute des autres zéro, valeur ajoutée du cours néant.
C'est parfois désespérant.
Edit: précision des propos.
Il m'arrive d'avoir des classes comme ça. Élèves autocentrés, écoute des autres zéro, valeur ajoutée du cours néant.
C'est parfois désespérant.
Edit: précision des propos.
- maikreeeesseGrand sage
Quand j'ai commencé il y a..... quelques années , j'avais ces repères et étais contente si (pour la plupart des élèves, il y a toujours des exceptions) :
-en PS les élèves suivaient une consigne donnée individuellement
-en MS une consigne pour un petit groupe, voire une consigne double
-en GS une consigne pour une demi-classe, une consigne complexe, une consigne différée
-en CP une consigne classe, puis une consigne écrite.
Ce n'est plus trop le cas. C'est beaucoup plus hétérogène.
Vous avez raison, le covid est peut-être une ou la cause, sans oublier que je ne parle que de 2 classes, on est loin d'en tirer une tendance universelle. Je penche aussi cette année pour le fait qu'il n'y ait pas de très bons éléments. En revanche s'ils sont dispersés, ils sont plein de vie, d'entrain et plutôt joyeux. Je suis inquiète mais il n'y a peut être pas de quoi. C'est très difficile de visualiser leur futur parcours. Jusqu'à présent je pressentais assez bien jusqu'au collège leur scolarité, (non, je ne prétends pas avoir une boule de crystal). Là, ils sont trop construction.
-en PS les élèves suivaient une consigne donnée individuellement
-en MS une consigne pour un petit groupe, voire une consigne double
-en GS une consigne pour une demi-classe, une consigne complexe, une consigne différée
-en CP une consigne classe, puis une consigne écrite.
Ce n'est plus trop le cas. C'est beaucoup plus hétérogène.
Vous avez raison, le covid est peut-être une ou la cause, sans oublier que je ne parle que de 2 classes, on est loin d'en tirer une tendance universelle. Je penche aussi cette année pour le fait qu'il n'y ait pas de très bons éléments. En revanche s'ils sont dispersés, ils sont plein de vie, d'entrain et plutôt joyeux. Je suis inquiète mais il n'y a peut être pas de quoi. C'est très difficile de visualiser leur futur parcours. Jusqu'à présent je pressentais assez bien jusqu'au collège leur scolarité, (non, je ne prétends pas avoir une boule de crystal). Là, ils sont trop construction.
- Marie LaetitiaBon génie
zigmag17 a écrit:C'est parce que ( dans la tête des élèves je précise) s'adresser au collectif revient à parler à l'encan, donc en définitive à personne. Pour que les élèves se sentent concernés, il faudrait les interpeller un par un en répétant à chaque fois la même consigne : "Toi X sors tes affaires et pose ton sac par terre", "Toi Y sors tes affaires pose ton sac par terre" etc. Eh bien quand on en a 30 sur 36 à qui il faut dire "Sors tes affaires et pose ton sac par terre"( valable pour toute autre injonction liée ensuite au cours proprement dit), les cours sont comment dire... légèrement tronqués.
Il m'arrive d'avoir des classes comme ça. Élèves autocentrés, écoute des autres zéro, valeur ajoutée du cours néant.
C'est parfois désespérant.
Edit: précision des propos.
Ça, c'était flagrant en ZEP quand j'y étais, il y a quelques années. C'est à en devenir dingue, ce genre de situation.
Dans le collège rural moyen-faible où je suis, à part quelques-uns, assez rares, c'est loin d'être aussi flagrant. Les problèmes sont différents (bcp de fainéantise, de renoncement ancien, de problème de méthode de travail, etc.).
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- RandoschtroumfNiveau 10
Choup90 a écrit:C'est une tranche d'âge qui a eu toute la maternelle bouleversée par le COVID. C'est la première, si je ne me trompe pas.maikreeeesse a écrit:Oui Bouboule, accompagner son enfant lorsqu'il était prêt comme pour la marche. Et comme pour la marche où il y a une multitude de micro gestes, de muscles, d'équilibre à acquérir, normalement la maternelle permet d'acquérir les préalables à la lecture. Je suis beaucoup moins pessimiste que Volubilys peut-être à tort sur l'état de la maternelle. En revanche depuis deux ans j'observe des classes de CP pour qui les apprentissages élémentaires ne sont plus possibles. Ils n'ont pas, plus la mémoire pour plus de 3 termes, ils ne retiennent aucune consigne plus de 5 secondes, même les "bons" élèves. Cela rend la lecture impossible. Ils déchiffrent tous, ils combinent aussi mais comme ils n'ont pas de mémoire lorsqu'ils déchiffrent un mot de 3 syllabes, ils ont déjà oublié les premières quand ils sont à la dernière. Je ne parle même pas d'une phrase. Alors qu'on étudie un graphème le matin (par exemple le T), qu' on joue avec, qu'on décode, encode, qu'on apprend à le tracer, trouver des mots, lu des syllabes avec....bref gros travail dessus lorsqu'après la pause de midi je leur demande quel graphème a été travaillé, aucun sur 20 n'est capable de me le dire ! C'est désespérant. Évidemment tout mot de vocabulaire est tout aussi vite oublié et même les lectures plaisir qui étaient une valeur sûre remportent moins de succès puisqu'ils décrochent au bout de 5 minutes. C'est la première fois que je constate cela à si grande échelle. Pour les mathématiques c'est aussi un problème, pour les jeux de société puisqu'ils oublient les tours, qui a joué, enfin pour tout
Ils ont les mêmes collègues de maternelle que les années précédentes. Il me semble que c'est le même type de population.
J'en suis réduite avec ma collègue à trouver des jeux de maternelle d'attention, de concentration pour espérer que d'ici la fin de l'année ils soient capables de comprendre une phrase. Je suis très pessimiste pour ces deux cohortes quant à la suite de leur étude.
Confinement(s), fermetures de classes, masques pour les adultes, peu/pas d'activités culturelles, etc.
Peut-être une piste ?
J'ai fait le même constat, avec la même date, mais pas le même niveau.
Il y a, pour moi, un avant et un après COVID. Mes cohortes étant en CE2, ce n'est absolument pas une conséquence de la scolarisation en maternelle.
En revanche, j'ai observé 2 catégories :
- des élèves qui ont eu énormément d'attention, avec un suivi individuel, qui attendent désormais la même chose en classe. Avec, éventuellement, des parents qui attendent également un suivi individuel permanent de leur enfant et contestent, pour certains, l'absence d'individualisation.
- des élèves sans suivi à la maison, qui ont comme référentiel l'absence d'effort, de mise au travail, d'essai, de persévérance. Ces élèves peuvent, pour certains, passer la journée à rêvasser en jouant avec 3 confettis. D'autres répètent "j'y arrive pas, j'ai pas compris la consigne, et ne font que si on est à côté d'eux.
J'ai divers jeux de logique en classe, dont des smartgames.
Je les utilise pour travailler la logique, le respect des règles et des consignes, la persévérance. J'ai vu après les confinements des élèves renoncer à essayer et demander la solution. Le but est pourtant de chercher.
- lene75Prophète
Je m'interroge sur un creusement des inégalités. Je suis étonnée de constater, à contre-courant, que depuis trois ans, je dirais, mes classes générales sont beaucoup plus sages, sérieuses et obéissantes qu'avant (seule réserve : des élèves qui s'endorment en cours). Avec de nombreux élèves qui viennent me voir en fin d'heure pour me demander des conseils pour progresser (parce qu'ils ont beaucoup beaucoup de lacunes) et, chose inédite, des élèves qui me remercient en sortant du cours, plusieurs par classe, ce qui ne m'était jamais arrivé jusque-là. À l'inverse il est devenu quasi impossible de faire cours dans les classes technologiques. J'ai vraiment l'impression de passer d'un monde à un autre d'une heure à l'autre.
Autre constat, que m'a fait remarquer un collègue : l'écart de niveau entre notre lycée et le lycée privé est devenu abyssal, en particulier justement dans les séries technologiques. Il me disait avoir toujours interrogé des élèves du lycée privé et ne noter un tel fossé que depuis environ 5 ans. Le niveau des nôtres a diminué, mais dans le même temps celui des élèves du privé a beaucoup augmenté ou disons qu'il y a une forte concentration d'excellents élèves. Mon neveu qui y était l'an dernier en série techno m'a fait lire des copies de copains de sa classe, j'en ai rarement lu d'aussi bonnes même en séries générales dans mon lycée. Et de fait je corrige également d'excellentes copies de bac, qui en côtoient d'autres totalement indigentes et en réunion nous constatons également de très gros écarts de niveau entre les différents jurys (les copies étaient très peu brassées ces dernières années, les différences entre jurys reflètent donc des différences entre établissements).
Enfin, ma dernière est dans une école élémentaire qui recrute sur test et motivation. L'an dernier, l'école a été submergée de candidatures : plus de 200 candidatures d'enfants venant d'un peu partout pour moins de 30 places pour entrer au CP. De fait, l'enseignement, les exigences en termes de discipline et la pédagogie sont sans comparaison avec notre école de secteur pourtant CSP+ et je crois que beaucoup de parents, dont je suis, cherchent des solutions pour échapper aux classes dans lesquelles on ne fait plus grand chose, peu importe la cause.
Je ne crois donc pas qu'on puisse tirer de généralité sur "les enfants" de cette génération. J'ai plus l'impression qu'on est en train de perdre tout un pan de la population tandis qu'une autre partie cherche à échapper au naufrage.
Autre constat, que m'a fait remarquer un collègue : l'écart de niveau entre notre lycée et le lycée privé est devenu abyssal, en particulier justement dans les séries technologiques. Il me disait avoir toujours interrogé des élèves du lycée privé et ne noter un tel fossé que depuis environ 5 ans. Le niveau des nôtres a diminué, mais dans le même temps celui des élèves du privé a beaucoup augmenté ou disons qu'il y a une forte concentration d'excellents élèves. Mon neveu qui y était l'an dernier en série techno m'a fait lire des copies de copains de sa classe, j'en ai rarement lu d'aussi bonnes même en séries générales dans mon lycée. Et de fait je corrige également d'excellentes copies de bac, qui en côtoient d'autres totalement indigentes et en réunion nous constatons également de très gros écarts de niveau entre les différents jurys (les copies étaient très peu brassées ces dernières années, les différences entre jurys reflètent donc des différences entre établissements).
Enfin, ma dernière est dans une école élémentaire qui recrute sur test et motivation. L'an dernier, l'école a été submergée de candidatures : plus de 200 candidatures d'enfants venant d'un peu partout pour moins de 30 places pour entrer au CP. De fait, l'enseignement, les exigences en termes de discipline et la pédagogie sont sans comparaison avec notre école de secteur pourtant CSP+ et je crois que beaucoup de parents, dont je suis, cherchent des solutions pour échapper aux classes dans lesquelles on ne fait plus grand chose, peu importe la cause.
Je ne crois donc pas qu'on puisse tirer de généralité sur "les enfants" de cette génération. J'ai plus l'impression qu'on est en train de perdre tout un pan de la population tandis qu'une autre partie cherche à échapper au naufrage.
- pseudo-intelloSage
... et je crois que c'est voulu, en plus.
Si Lefteris suivait ce fil, il nous rappellerait la table ronde des entrepreneurs et les divers comités Théodule en général non élus qui ont déclaré sans l'annoncer à cors et trompettes, mais sans non plus chercher à le taire, qu'il fallait instruire 20% de la population.
Une partie de la gauche, hors-sol, a cru à des méthodes nazes mais qui étaient enrobées de beaux mots : élève acteur, pas passif, au centre (comprendre : il est bien respecté comme il faut), qui peut choisir (au lieu de se laisser enfermer dans une filière L S, Es, bouh !), qui a toute sa vie pour apprendre à lire parce qu'on va pas le faire redoubler, ce serait trop triste, qu'on ne va pas trop gaver avec les maths et le français alors qu'il aime pas ça, et peut se réaliser en art et en sport (même si les filières artistiques et sportives sont tout de mêmes un peu bouchées), et que toutes les disciplines ont strictement la même importance (même si, quand on ne sait pas lire le français, on sera paumé dans chaque matière, et si on ne sait pas compter, les autres disciplines qui requièrent d'utiliser des nombres vont en pâtir). Même la méthode globale, quand on lit un argumentaire qui la vante, si on n'y connaît pas grand chose, ça claque et ça donne envie, c'est clairement le camps des gentils.
La droite a laissé faire en applaudissant, parce que nombre de ces réformes permettaient de gratter des économies sur le dos des enfants de ce pays, et parce que si on instruit trop le dominé, il risque de réfléchir à l'injustice de sa condition, voir essayer de renverser la table, et ça, il faudrait pas. Et puis, si on se met à instruire les pauvres autant que les riches, les gosses de roches auront plus de mal à intégrer tous les mêmes grandes écoles que leurs aînés.
... et puis, si on ne peut plus vendre des smartphones et des PS5, avec les divers abonnements et produits placés qui accompagnent le tout, où va-t-on.
Si Lefteris suivait ce fil, il nous rappellerait la table ronde des entrepreneurs et les divers comités Théodule en général non élus qui ont déclaré sans l'annoncer à cors et trompettes, mais sans non plus chercher à le taire, qu'il fallait instruire 20% de la population.
Une partie de la gauche, hors-sol, a cru à des méthodes nazes mais qui étaient enrobées de beaux mots : élève acteur, pas passif, au centre (comprendre : il est bien respecté comme il faut), qui peut choisir (au lieu de se laisser enfermer dans une filière L S, Es, bouh !), qui a toute sa vie pour apprendre à lire parce qu'on va pas le faire redoubler, ce serait trop triste, qu'on ne va pas trop gaver avec les maths et le français alors qu'il aime pas ça, et peut se réaliser en art et en sport (même si les filières artistiques et sportives sont tout de mêmes un peu bouchées), et que toutes les disciplines ont strictement la même importance (même si, quand on ne sait pas lire le français, on sera paumé dans chaque matière, et si on ne sait pas compter, les autres disciplines qui requièrent d'utiliser des nombres vont en pâtir). Même la méthode globale, quand on lit un argumentaire qui la vante, si on n'y connaît pas grand chose, ça claque et ça donne envie, c'est clairement le camps des gentils.
La droite a laissé faire en applaudissant, parce que nombre de ces réformes permettaient de gratter des économies sur le dos des enfants de ce pays, et parce que si on instruit trop le dominé, il risque de réfléchir à l'injustice de sa condition, voir essayer de renverser la table, et ça, il faudrait pas. Et puis, si on se met à instruire les pauvres autant que les riches, les gosses de roches auront plus de mal à intégrer tous les mêmes grandes écoles que leurs aînés.
... et puis, si on ne peut plus vendre des smartphones et des PS5, avec les divers abonnements et produits placés qui accompagnent le tout, où va-t-on.
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- Clecle78Bon génie
Je ne vois vraiment pas le rapport entre le début du commentaire, que j'approuve totalement, et le dernier paragraphe. On peut jouer aux jeux vidéos ou avoir un portable sans être un zombie décérébré. C'est vraiment simpliste comme raisonnement.
- Choup90Niveau 10
Chez les tout-petits/petits, la généralisation des écrans à outrance est un fléau absolu. Je devine, avec très peu d'erreur, le temps d'écran de mes CP, en observant leur comportement en classe. Et au-delà des milieux sociaux, pour le coup. Vraiment, je suis inquiète quand je vois une proportion non négligeable d'enfants empêchés de penser, d'interagir correctement avec leurs camarades, etc. Et mes collègues sont tous dans cet état.Clecle78 a écrit:Je ne vois vraiment pas le rapport entre le début du commentaire, que j'approuve totalement, et le dernier paragraphe. On peut jouer aux jeux vidéos ou avoir un portable sans être un zombie décérébré. C'est vraiment simpliste comme raisonnement.
On l'observe toujours chez les CM, mais je dirais que les conséquences sont un peu plus subtiles à observer, et moins évidentes au premier abord. Mais ces enfants restent avec un écart (notamment de vocabulaire) énorme.
Je ne jette pas la pierre sur tous les écrans, tout le temps. Mais oui, il y a un effet énorme chez les enfants, largement sous-estimé, je pense.
- Clecle78Bon génie
Oui, on est d'accord en ce qui concerne les enfants bien entendu, mais je trouvais la généralisation un peu abusive.
- Manu7Expert spécialisé
Au sujet de l'attention et l'écoute des consignes collectives, je fais le même constat. Mais pour moi le phénomène existe et s'aggrave depuis de nombreuses années. Je pense que les périodes de confinement ont accéléré la dégradation car il y a un lien avec des outils non collectifs, comme les écrans. Ce phénomène s'observe très bien depuis de nombreuses années autour des jeux de société assez complexes, nous avons une véritable ludothèque à la maison avec des jeux qui durent au moins une heure : Aventuriers du rail, Colon de catane, Dixit, etc... Et le constat est triste, nos enfants peuvent y jouer avec les enfants de nos amis de fac presque tous profs (nous formons une bande d'une vingtaine de profs qui se rencontrent 2 ou 3 fois par an) mais ils ne jouent pas du tout avec leurs copains qui sont incapables de rester autour d'une table pendant plus de 10 minutes, c'est pathétique ils commencent une partie et ils quittent le jeu avant même la fin du premier tour.
- lene75Prophète
Les écrans jouent un rôle, mais je ne sais pas s'il est si important que ça. Ou disons qu'ils accompagnent une évolution et que l'EN y contribue fortement en en mettant dans les mains de tous ceux qui n'en avaient pas encore et en développant le mythe du numérique qui sauverait l'enseignement.
Mais il y a une décrédibilisation de la culture qui est antérieure à la massification des écrans. "Intello" est devenu une insulte bien avant. Et ce jusque dans nos rangs, avec cette image véhiculée par nombre de nos collègues de l'agrégé qui serait incapable d'enseigner parce que trop de savoir l'aurait rendu bête, image qui arrange bien nos gouvernants parce qu'elle permet des justifier l'embauche par job dating de contractuels qui connaissent la vraie vie, eux. L’uberisation de l'enseignement. Ça va avec l'idée des établissements lieux de vie plutôt que lieux d'apprentissage, avec les compétences plutôt que les connaissances, comme si on pouvait développer une compétence vide, sans l'appuyer sur des connaissances. Ça va aussi avec l'idée de la culture académique qui serait facteur d'oppression et la promotion de la pop culture. Le rap qui aurait la même valeur que Mozart et dont devraient se contenter certains élèves, ceux à qui justement les parents ne font jamais écouter de Mozart. "Mais enfin, madame, vos élèves ne sont pas vos enfants. C'est bien assez pour eux." m'avait dit une proviseure bien-pensante dans la droite ligne de la gauche caviar. C'est bien assez pour eux... mais pas pour nos enfants à nous. Tout est dit.
C'est vrai que c'est la gauche qui a permis tout ça, avec l'appui du pédagogisme, des méthodes constructivistes, du rejet de l'autorité de l'enseignant comme oppression, qu'il s'agisse d'autorité intellectuelle (l'enseignant - qui ne s'appelle plus professeur - doit apprendre de ses élèves et non l'inverse) ou de faire régner le discipline dans sa classe, et c'est vrai aussi que ça ne recoupe pas exactement les catégories sociales, ou que ça le fait plus subtilement. Ce sont essentiellement des CSP+ qui s'en sortent, mais pas tous les CSP+.
Les choses ont éclaté au grand jour avec la gestion de la crise du COVID, où on est tombé dans le chacun pour soi assumé. Tout a été pensé - ou pas pensé du tout - pour un élève vivant dans un logement décent, avec de préférence une chambre à lui, l'accès à des ressources culturelles chez lui, et des adultes scolairement compétents à disposition, donc en télétravail mais encore assez disponibles pendant le télétravail pour gérer la classe (idéalement une mère instruite au foyer et un père cadre en télétravail - le renforcement des inégalités hommes-femmes ayant aussi été un impensé de la période). Et idem de l'autre côté : on a supposé que tous les enseignants étaient en mesure d'assurer de chez eux un suivi renforcé de leurs élèves et considéré comme de la mauvaise volonté le fait de ne pas le faire. Je ne sais même pas si c'est volontaire, j'en suis à me dire que nos dirigeants ignorent vraiment comment vivent les gens, et cette scission finit par se retrouver dans la population. Je reverrai toujours ce jour où un élève disait qu'il espérait qu'on serait à nouveau en distanciel parce qu'il travaillait mieux chez lui et où une autre élève de la classe, une de ces élèves qui ne doivent leur réussite qu'à leur mérite et à un travail acharné, a craqué et s'est mise à pleurer en disant qu'elle ne pouvait pas travailler chez elle avec ses "multiples frères et sœurs". Contrairement à ce qui avait été annoncé, RIEN n'a été fait pour ces élèves qui ont été abandonnés à leur sort pendant le confinement. Rien n'a été prévu à leur retour. Ils se sont retrouvés dans des classes à 35 dont tous les dédoublements ont été supprimés et tout a repris comme si de rien n'était, charge à nous avec notre baguette magique et en prenant encore un peu plus sur notre temps personnel de reparer les dégâts, ou plutôt de ne pas pouvoir les réparer, et d'en être tenus pour responsables. Et là encore les inégalités ont été criantes : là où mon neveu dans le privé a raté très peu de cours, son lycée ayant obtenu une dérogation pour reprendre en présentiel total quand les autres étaient en hybride, ma nièce dans le public n'a pas repris après mars 2020 puis passé toute l'année suivante en hybride, c'est-à-dire avec deux fois moins de cours que son cousin. Elle en a énormément souffert aussi bien scolairement que psychologiquement.
Cette période du COVID n'est pas un changement de paradigme. Elle n'est que la révélation au grand jour de mécanismes déjà à l'œuvre.
Édit : j'ai mis un peu de temps à écrire ce message, désolée s'il est en décalage avec d'autres postés entre temps.
Mais il y a une décrédibilisation de la culture qui est antérieure à la massification des écrans. "Intello" est devenu une insulte bien avant. Et ce jusque dans nos rangs, avec cette image véhiculée par nombre de nos collègues de l'agrégé qui serait incapable d'enseigner parce que trop de savoir l'aurait rendu bête, image qui arrange bien nos gouvernants parce qu'elle permet des justifier l'embauche par job dating de contractuels qui connaissent la vraie vie, eux. L’uberisation de l'enseignement. Ça va avec l'idée des établissements lieux de vie plutôt que lieux d'apprentissage, avec les compétences plutôt que les connaissances, comme si on pouvait développer une compétence vide, sans l'appuyer sur des connaissances. Ça va aussi avec l'idée de la culture académique qui serait facteur d'oppression et la promotion de la pop culture. Le rap qui aurait la même valeur que Mozart et dont devraient se contenter certains élèves, ceux à qui justement les parents ne font jamais écouter de Mozart. "Mais enfin, madame, vos élèves ne sont pas vos enfants. C'est bien assez pour eux." m'avait dit une proviseure bien-pensante dans la droite ligne de la gauche caviar. C'est bien assez pour eux... mais pas pour nos enfants à nous. Tout est dit.
C'est vrai que c'est la gauche qui a permis tout ça, avec l'appui du pédagogisme, des méthodes constructivistes, du rejet de l'autorité de l'enseignant comme oppression, qu'il s'agisse d'autorité intellectuelle (l'enseignant - qui ne s'appelle plus professeur - doit apprendre de ses élèves et non l'inverse) ou de faire régner le discipline dans sa classe, et c'est vrai aussi que ça ne recoupe pas exactement les catégories sociales, ou que ça le fait plus subtilement. Ce sont essentiellement des CSP+ qui s'en sortent, mais pas tous les CSP+.
Les choses ont éclaté au grand jour avec la gestion de la crise du COVID, où on est tombé dans le chacun pour soi assumé. Tout a été pensé - ou pas pensé du tout - pour un élève vivant dans un logement décent, avec de préférence une chambre à lui, l'accès à des ressources culturelles chez lui, et des adultes scolairement compétents à disposition, donc en télétravail mais encore assez disponibles pendant le télétravail pour gérer la classe (idéalement une mère instruite au foyer et un père cadre en télétravail - le renforcement des inégalités hommes-femmes ayant aussi été un impensé de la période). Et idem de l'autre côté : on a supposé que tous les enseignants étaient en mesure d'assurer de chez eux un suivi renforcé de leurs élèves et considéré comme de la mauvaise volonté le fait de ne pas le faire. Je ne sais même pas si c'est volontaire, j'en suis à me dire que nos dirigeants ignorent vraiment comment vivent les gens, et cette scission finit par se retrouver dans la population. Je reverrai toujours ce jour où un élève disait qu'il espérait qu'on serait à nouveau en distanciel parce qu'il travaillait mieux chez lui et où une autre élève de la classe, une de ces élèves qui ne doivent leur réussite qu'à leur mérite et à un travail acharné, a craqué et s'est mise à pleurer en disant qu'elle ne pouvait pas travailler chez elle avec ses "multiples frères et sœurs". Contrairement à ce qui avait été annoncé, RIEN n'a été fait pour ces élèves qui ont été abandonnés à leur sort pendant le confinement. Rien n'a été prévu à leur retour. Ils se sont retrouvés dans des classes à 35 dont tous les dédoublements ont été supprimés et tout a repris comme si de rien n'était, charge à nous avec notre baguette magique et en prenant encore un peu plus sur notre temps personnel de reparer les dégâts, ou plutôt de ne pas pouvoir les réparer, et d'en être tenus pour responsables. Et là encore les inégalités ont été criantes : là où mon neveu dans le privé a raté très peu de cours, son lycée ayant obtenu une dérogation pour reprendre en présentiel total quand les autres étaient en hybride, ma nièce dans le public n'a pas repris après mars 2020 puis passé toute l'année suivante en hybride, c'est-à-dire avec deux fois moins de cours que son cousin. Elle en a énormément souffert aussi bien scolairement que psychologiquement.
Cette période du COVID n'est pas un changement de paradigme. Elle n'est que la révélation au grand jour de mécanismes déjà à l'œuvre.
Édit : j'ai mis un peu de temps à écrire ce message, désolée s'il est en décalage avec d'autres postés entre temps.
- Clecle78Bon génie
Ce matin dans la revue de presse de France Inter le récit d'une jeune fille, aspergée d'essence par ses camarades, accompagnée ensuite pendant des mois par un médiateur pour se rendre au collège. Le harcèlement a débuté quand elle a commencé à collectionner les 18. Elle est devenue une "intello" et donc haïssable. Mon amie qui a vécu aux USA dans les années 80 a aussi connu cet antiintellectualisme forcené qui rend inculte une bonne partie de la population. On suit leurs pas dans la mauvaise direction, encore et toujours ...
- Marie LaetitiaBon génie
Clecle78 a écrit:Ce matin dans la revue de presse de France Inter le récit d'une jeune fille, aspergée d'essence par ses camarades, accompagnée ensuite pendant des mois par un médiateur pour se rendre au collège. Le harcèlement a débuté quand elle a commencé à collectionner les 18. Elle est devenue une "intello" et donc haïssable. Mon amie qui a vécu aux USA dans les années 80 a aussi connu cet antiintellectualisme forcené qui rend inculte une bonne partie de la population. On suit leurs pas dans la mauvaise direction, encore et toujours ...
Je ne comprends pas de quoi il s'agit...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- lene75Prophète
Les 18/20. Ça la désigne comme intello et donc comme victime.
Dans le même genre on avait fait une blague dans la famille de mon mari, faisant croire qu'on allait donner un prénom ridicule à notre bébé. Réaction d'une gamine collégienne : "Oh non, ne faites pas ça ! Il va se faire bullinguer et il sera obligé de lire des livres." Punition suprême de l'exclu social : lire des livres. C'est la réciproque : celui qui lit est exclu et celui qui est exclu n'a plus d'autre choix que de lire.
Autre cas : le gamin d'une copine martyrisé par d'autres à la crèche. Explication de la puéricultrice à la mère : "Il faut dire qu'il le cherche : il lit dans son coin. Vous devriez lui apprendre à se comporter comme tout le monde." Autant dire que celui-là a été scolarisé dans une école dans laquelle il est permis de lire, et tous ses frères et sœurs avec lui.
Dans le même genre on avait fait une blague dans la famille de mon mari, faisant croire qu'on allait donner un prénom ridicule à notre bébé. Réaction d'une gamine collégienne : "Oh non, ne faites pas ça ! Il va se faire bullinguer et il sera obligé de lire des livres." Punition suprême de l'exclu social : lire des livres. C'est la réciproque : celui qui lit est exclu et celui qui est exclu n'a plus d'autre choix que de lire.
Autre cas : le gamin d'une copine martyrisé par d'autres à la crèche. Explication de la puéricultrice à la mère : "Il faut dire qu'il le cherche : il lit dans son coin. Vous devriez lui apprendre à se comporter comme tout le monde." Autant dire que celui-là a été scolarisé dans une école dans laquelle il est permis de lire, et tous ses frères et sœurs avec lui.
- Clecle78Bon génie
Merci d'avoir précisé, En effet avoir des bonnes notes vous désigné d'office à la vindicte dans certains établissements. J'ai d'ailleurs connu ça moi aussi il y a 40 ans déjà.
- Marie LaetitiaBon génie
lene75 a écrit:Les 18/20.
Il doit vraiment y avoir des références que j'ignore... (je connais les 10-18, mais s'pas la même chose, a priori )
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Clecle78Bon génie
Je ne comprends pas tes interventions, Marie Laetitia. On parle de notes à l'école tout simplement. Ça me paraît assez clair tout de même quand on relit nos messages.
- Marie LaetitiaBon génie
Oh pardon... C'est moi qui étais à l'ouest... Tu parlais de collection et je pensais "livres"...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- EdithWGrand sage
Il faut avoir un sacré caractère pour résister à ça ! Les « populaires » font souvent la loi et sont rarement des premiers / premières de classe. C’est dommage sans doute mais si l’enfant a compris qu’il travaille pour lui/elle, que ses parents le soutiennent et que les autres sont débiles et pas intéressants (je force le trait à dessein, je ne dis pas que tous les camarades sont comme ça), ça se passe mieux. Les familles peu connectées, où on valorise la culture et la lecture aident . Mettre entre les mains de gamins de 6e des appareils où ils reçoivent en temps réel les sollicitations, critiques ou commentaires des réseaux sociaux est une bombe à retardement.
Mon aînée, TSA et HPI, a déclaré très jeune que les autres étaient bêtes (comment lui dire le contraire quand elle se voit déclarer « c’est normal que t’as pas de copines (sic), tu dis pas de gros mots » en CE2), elle a été harcelée y compris physiquement (je ne l’ai su que plus tard, elle « gérait »), et traitait tout ça par le mépris voire l’humour. Son fonctionnement la protégeait, mais ce n’est pas le cas de tous, malheureusement.
Et quand on a rencontré la directrice (elle avait été poussée dans l’escalier quand même, sous les yeux d’un maître !), on a eu droit à « mais vous comprenez, il faut qu’elle soit moins hautaine, les autres ne comprennent pas toujours ce qu’elle dit, etc ». Délirant. Même topo dans mon collège rural. Les bons élèves un peu en marge sont regardés de travers, mieux vaut être un peu bourrin, et c’est même parfois les adultes qui répercutent ça. On a deux ou trois petits 6e un peu différents (curieux, intéressés, lecteurs…) et dès qu’on évoque entre collègues un souci ou une chose positive à leur sujet, il y a toujours quelqu’un pour dire « oui mais il/elle énerve les autres », sous entendu, il/elle l’a bien cherché, il/elle n’a qu’à jouer au foot ou jacasser pendant la récré et ne pas trop la ramener en cours.
Mon aînée, TSA et HPI, a déclaré très jeune que les autres étaient bêtes (comment lui dire le contraire quand elle se voit déclarer « c’est normal que t’as pas de copines (sic), tu dis pas de gros mots » en CE2), elle a été harcelée y compris physiquement (je ne l’ai su que plus tard, elle « gérait »), et traitait tout ça par le mépris voire l’humour. Son fonctionnement la protégeait, mais ce n’est pas le cas de tous, malheureusement.
Et quand on a rencontré la directrice (elle avait été poussée dans l’escalier quand même, sous les yeux d’un maître !), on a eu droit à « mais vous comprenez, il faut qu’elle soit moins hautaine, les autres ne comprennent pas toujours ce qu’elle dit, etc ». Délirant. Même topo dans mon collège rural. Les bons élèves un peu en marge sont regardés de travers, mieux vaut être un peu bourrin, et c’est même parfois les adultes qui répercutent ça. On a deux ou trois petits 6e un peu différents (curieux, intéressés, lecteurs…) et dès qu’on évoque entre collègues un souci ou une chose positive à leur sujet, il y a toujours quelqu’un pour dire « oui mais il/elle énerve les autres », sous entendu, il/elle l’a bien cherché, il/elle n’a qu’à jouer au foot ou jacasser pendant la récré et ne pas trop la ramener en cours.
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