- lene75Prophète
Je ne sais pas comment c'était organisé avant, mais outre les contenus trop faciles et très répétitifs, l'ennui provient aussi des moments de vide, tous ces moments durant lesquels il faut attendre que les plus lents aient fini. C'est un peu mieux organisé maintenant : il y a des bibliothèques de classe, on distribue aux enfants des mandalas, on nous demande en début d'année un cahier pour les dessins "en autonomie", etc., pour les occuper. Mais pour un enfant qui vient à l'école pour apprendre, tous ces moments passés à attendre peuvent être pesants.
Je me souviens qu'en primaire j'étais copine avec des garçons un peu agités. J'avais fini mon travail qu'ils n'avaient pas commencé le leur. Non pas qu'ils aient eu des difficultés : ils étaient plutôt vifs. Mais ça ne les intéressait pas des masses, alors ils préféraient jouer, discuter, procrastiner. Et ma mère raconte que la maîtresse lui avait dit que je n'avais qu'à lire en attendant et que je m'étais effondrée en larmes en disant que je ne pouvais pas me concentrer dans le bruit.
Je me souviens qu'en primaire j'étais copine avec des garçons un peu agités. J'avais fini mon travail qu'ils n'avaient pas commencé le leur. Non pas qu'ils aient eu des difficultés : ils étaient plutôt vifs. Mais ça ne les intéressait pas des masses, alors ils préféraient jouer, discuter, procrastiner. Et ma mère raconte que la maîtresse lui avait dit que je n'avais qu'à lire en attendant et que je m'étais effondrée en larmes en disant que je ne pouvais pas me concentrer dans le bruit.
- Manu7Expert spécialisé
lene75 a écrit:Je ne sais pas comment c'était organisé avant, mais outre les contenus trop faciles et très répétitifs, l'ennui provient aussi des moments de vide, tous ces moments durant lesquels il faut attendre que les plus lents aient fini. C'est un peu mieux organisé maintenant : il y a des bibliothèques de classe, on distribue aux enfants des mandalas, on nous demande en début d'année un cahier pour les dessins "en autonomie", etc., pour les occuper. Mais pour un enfant qui vient à l'école pour apprendre, tous ces moments passés à attendre peuvent être pesants.
Je me souviens qu'en primaire j'étais copine avec des garçons un peu agités. J'avais fini mon travail qu'ils n'avaient pas commencé le leur. Non pas qu'ils aient eu des difficultés : ils étaient plutôt vifs. Mais ça ne les intéressait pas des masses, alors ils préféraient jouer, discuter, procrastiner. Et ma mère raconte que la maîtresse lui avait dit que je n'avais qu'à lire en attendant et que je m'étais effondrée en larmes en disant que je ne pouvais pas me concentrer dans le bruit.
Dans l'école que j'ai connue, ce n'était pas facile même pour les meilleurs dont je faisais visiblement parti mais je ne le savais pas. De la moyenne section au CM2, je n'ai jamais vu un élève qui faisait une activité annexe car il avait été plus rapide. Je me souviens uniquement du jeu de construction de moyenne section dont tous les garçons rêvaient, je crois que j'ai eu la chance d'y jouer 5 ou 6 fois dans l'année avec mon meilleur copain ce qui était un exploit car mon frère ainé me disait que personne n'avait eu cette chance pendant son année, la boite était couverte de poussière !
Tu décris bien le problème actuel, un élève de primaire peut facilement passer toute une journée en ne faisant strictement rien. Et pour moi, la différenciation est une cause principale de cette situation catastrophique. On pense que c'est très bien de laisser courrir les plus rapides devant pendant que les plus lents restent assis sur place. Mais le prof passent tellement de temps à courrir dans tous les sens qu'au final même les plus rapides n'iront pas bien loin !!! La seule solution, c'est d'avancer tous ensemble malgré nos différences.
Pour moi, l'organisation que tu décris avec les mandalas, le coin bibliothèque, etc... C'est un flagrant constat de l'échec des méthodes actuelles.
Mais un prof tout seul ne peut pas empêcher la navire de couler... Je le vois bien en sixième, je cours dans tous les sens. Les plus rapides font 8 exercices pendant que d'autres commencent à peine le premier. Il y a 20 ans l'écart entre les plus rapides et les plus lents étaient nettement moins grand, et les sixièmes avaient des lumières dans les yeux. Et dans le groupe des lents, on voyait souvent de la mauvaise volonté, maintenant parmi les lents on voit des enfants sérieux et plein de bonne volonté qui ne se rendent même pas compte qu'ils n'avancent à rien.
- CassandrineNiveau 10
lene75 a écrit:Je ne sais pas comment c'était organisé avant, mais outre les contenus trop faciles et très répétitifs, l'ennui provient aussi des moments de vide, tous ces moments durant lesquels il faut attendre que les plus lents aient fini. C'est un peu mieux organisé maintenant : il y a des bibliothèques de classe, on distribue aux enfants des mandalas, on nous demande en début d'année un cahier pour les dessins "en autonomie", etc., pour les occuper. Mais pour un enfant qui vient à l'école pour apprendre, tous ces moments passés à attendre peuvent être pesants.
Je me souviens qu'en primaire j'étais copine avec des garçons un peu agités. J'avais fini mon travail qu'ils n'avaient pas commencé le leur. Non pas qu'ils aient eu des difficultés : ils étaient plutôt vifs. Mais ça ne les intéressait pas des masses, alors ils préféraient jouer, discuter, procrastiner. Et ma mère raconte que la maîtresse lui avait dit que je n'avais qu'à lire en attendant et que je m'étais effondrée en larmes en disant que je ne pouvais pas me concentrer dans le bruit.
Je fais dévier un peu le fil mais je pense le contraire de toi. Pour moi, l'ennui (en général pas seulement ou forcement en classe) est important pour un enfant. Les enfants ne savent pas attendre, avoir tout dans l'instant est devenu un credo. Nombre d'enfants ne savent pas attendre au restaurant, chez le dentiste, le coiffeur... Leurs parents , au bout de deux minutes, donnent un téléphone portable , un écran. Quand tu t'ennuies, tu réfléchis, tu t'occupes, tu apprends la patience,...
- roxanneOracle
Après, on peut aussi faire à toute vitesse pour que ceux qui sont en avance ne s'ennuient pas effectivement. Pas sure du résultat. Je n'ai d'ailleurs pas l'impression qu'en primaire, il y ait tant de moments de vide que ça. Après, il y a le tutorat entre élèves mais l'expérience de l'année dernière avec mon fils m'en a montré les limites avec une sur valorisation d'enfants sur d'autres et tous les problèmes qui en résultaient. C'est peut-être plus fragrant en collège ou même maintenant en lycée. On sait que l'école est faite pour la moyenne pas pour ceux en avance ni ceux en retard.
Maintenant, on ergote sur le "bon vieux temps" (qui date de quand d'ailleurs? Oui, quand je compare avec ma propre scolarité (primaire années 70 avec classements, notes, collège début des années 80), j'ai l'impression qu'il y avait plus de contenu. Mais pour qui en fait? Je me rappelle qu'en 6e, on avait commencé avec une dictée longue non préparée et des questions type analyse syntaxique de phrases complexes (ce dont aujourd'hui quasiment aucun élève de lycée n'est capable). Moi, j'adorais ça, j'avais 20, mais j'étais la seule (et je galérais plus en maths hein). Il y avait toute une kyrielle de zéros quand même. Mon compagnon se rappelle même de notes négatives en dictée et son copain avait eu zéro un jour et la prof l'avait félicité puisqu'il sortait de la zone négative !Bon, ça le fait sourire aujourd'hui mais ça l'a marqué quand même. Cette école là (et encore c'était la fin) broyait beaucoup de gamins. Je ne dis pas que c'est mieux maintenant. Il y a de toute façon un vrai problème avec la massification. J'ose à peine le dire mais il y a deux ans lorsqu'on a fait le lycée en demi-groupe en alternance, j'ai adoré et même s'ils allaient moins physiquement en cours, je pense qu'ils ont plus appris parce qu'à 18, j'étais là pour chaque élève, il n'y avait aucun problème de discipline, tout le monde participait. Le rapport avec les élèves était meilleur. Et finalement, ils étaient contents d'être là, bossaient un peu chez eux. Je ne dis pas que c'est une solution surtout pour les petits, mais les élèves d'aujourd'hui ont besoin de présence. Je fais plus de coaching que de discipline d'ailleurs et ça marche mieux. Mais je m'éloigne du sujet initial.
Maintenant, on ergote sur le "bon vieux temps" (qui date de quand d'ailleurs? Oui, quand je compare avec ma propre scolarité (primaire années 70 avec classements, notes, collège début des années 80), j'ai l'impression qu'il y avait plus de contenu. Mais pour qui en fait? Je me rappelle qu'en 6e, on avait commencé avec une dictée longue non préparée et des questions type analyse syntaxique de phrases complexes (ce dont aujourd'hui quasiment aucun élève de lycée n'est capable). Moi, j'adorais ça, j'avais 20, mais j'étais la seule (et je galérais plus en maths hein). Il y avait toute une kyrielle de zéros quand même. Mon compagnon se rappelle même de notes négatives en dictée et son copain avait eu zéro un jour et la prof l'avait félicité puisqu'il sortait de la zone négative !Bon, ça le fait sourire aujourd'hui mais ça l'a marqué quand même. Cette école là (et encore c'était la fin) broyait beaucoup de gamins. Je ne dis pas que c'est mieux maintenant. Il y a de toute façon un vrai problème avec la massification. J'ose à peine le dire mais il y a deux ans lorsqu'on a fait le lycée en demi-groupe en alternance, j'ai adoré et même s'ils allaient moins physiquement en cours, je pense qu'ils ont plus appris parce qu'à 18, j'étais là pour chaque élève, il n'y avait aucun problème de discipline, tout le monde participait. Le rapport avec les élèves était meilleur. Et finalement, ils étaient contents d'être là, bossaient un peu chez eux. Je ne dis pas que c'est une solution surtout pour les petits, mais les élèves d'aujourd'hui ont besoin de présence. Je fais plus de coaching que de discipline d'ailleurs et ça marche mieux. Mais je m'éloigne du sujet initial.
- VolubilysGrand sage
Tout dépend de ce que vous voulez pour votre enfant.Danska a écrit:Choup90 a écrit: Un enfant de maternelle, qui a ses 24h de classe hebdo a bien mieux à faire que de se plonger dans une méthode de lecture sur son temps libre.
Je suis tout à fait d'accord avec ça (et avec le reste de ton message également).
Soit vous lui apprenez à lire "en cachette", et la maîtresse dira que votre enfant est "normal".
Soit vous ne le faites pas, et elle fera un signalement rased, un ppre, exigera un bilan orthophonique et psy, et la classera débile...
La maternelle "standard" ne fait qu'évaluer ce que l'on fait à la maison, ce qui est fait en classe c'est du brassage d'air inutile...
_________________
Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- Choup90Niveau 10
Tout dans la modération et la nuance…Volubilys a écrit:Tout dépend de ce que vous voulez pour votre enfant.Danska a écrit:Choup90 a écrit: Un enfant de maternelle, qui a ses 24h de classe hebdo a bien mieux à faire que de se plonger dans une méthode de lecture sur son temps libre.
Je suis tout à fait d'accord avec ça (et avec le reste de ton message également).
Soit vous lui apprenez à lire "en cachette", et la maîtresse dira que votre enfant est "normal".
Soit vous ne le faites pas, et elle fera un signalement rased, un ppre, exigera un bilan orthophonique et psy, et la classera débile...
La maternelle "standard" ne fait qu'évaluer ce que l'on fait à la maison, ce qui est fait en classe c'est du brassage d'air inutile...
Quand je vois le boulot abattu ici par mes collègues de maternelle (politique de la ville). Ce ne sont clairement pas les parents qui apprennent tout ça à leurs enfants. Et hormis quelques uns bien trop envahis par leur vie personnelle (multiples IP pour ces gamins là), tous progressent, apprennent à lire, et arrivent en CM avec un niveau certes pas fou fou mais convenable, avec des bases solidement ancrées. Alors c'est peut-être plus long que pour ceux que les parents ont drivés à la maison mais non, tous ne vont pas voir un orthophoniste, ni ne sont suivis par le RASED. Je suis en complément de service depuis quelques années, donc je les vois en CP puis en CM maintenant. Et leur évolution est très positive, pour beaucoup. Avec beaucoup de parents non francophones et/ou non lecteurs. Je le redis, ils ne feront probablement pas X mais ils avancent, et sortiront de l'école avec un niveau de base très convenable, pour beaucoup.
- DanskaProphète
Tellement dans la nuance que je n'ai même pas compris si c'était à prendre au prendre au premier ou au second degré...
Allez, on va dire au second, parce que bonjour le mépris pour les collègues de maternelle sinon.
Allez, on va dire au second, parce que bonjour le mépris pour les collègues de maternelle sinon.
- Choup90Niveau 10
Surtout que Volubilys enseigne en maternelle, je crois…
- lene75Prophète
Pour l'attente et l'ennui, ce n'est pas vraiment ou pas seulement une question de niveau de l'enfant. La mienne, qui est lente et en difficulté, passe beaucoup de temps à attendre que ces messieurs veuillent bien se mettre au travail. Oui parce qu'en plus c'est assez genré, cette affaire. Et ces messieurs subiront moins qu'elle le temps perdu et le brouhaha, parce qu'ils apprennent plus facilement et plus vite, justement. Enfin ils le subiront moins jusqu'à un certain point, parce que quand on les retrouve au lycée, ces gamins pas bêtes mais qui croient que l'univers tourne autour de leur nombril, ce n'est souvent pas bien glorieux par rapport à ce qu'ils seraient capables de faire.
Il n'est par ailleurs pas complétement exclu que le problème soit circulaire et que ces garçons aient ce comportement parce que ce qu'on leur demande est trop facile pour eux. Or moins ils s'engagent dans leurs apprentissages, plus on va les attendre et moins on va les stimuler, et plus ils vont se réfugier dans l'agitation et se désengager des apprentissages. Sans compter que ça permet d'attirer l'attention sur eux et que tu as raison de dire que les enfants aiment que l'attention soit portée sur eux, Roxanne, de sorte que quand la vie de la classe s'organise autour de ceux qui la perturbent, ça renforce leur comportement.
Pas grand chose à voir avec une salle d'attente. Je trouve la comparaison assez dingue, d'ailleurs, révélatrice de ce qu'est devenue l'école. Enfin au moins ça les habituera peut-être à éviter le bore-out dans leurs bullshit jobs. C'est peut-être devenu ça le rôle de l'école, après tout. Sans compter que, pour avoir passé des journées entières dans des salles d'attente, je n'ai pas spécialement remarqué que les enfants ne savaient pas attendre. Mais le fait est que ce n'est pas franchement enrichissant.
Il n'est par ailleurs pas complétement exclu que le problème soit circulaire et que ces garçons aient ce comportement parce que ce qu'on leur demande est trop facile pour eux. Or moins ils s'engagent dans leurs apprentissages, plus on va les attendre et moins on va les stimuler, et plus ils vont se réfugier dans l'agitation et se désengager des apprentissages. Sans compter que ça permet d'attirer l'attention sur eux et que tu as raison de dire que les enfants aiment que l'attention soit portée sur eux, Roxanne, de sorte que quand la vie de la classe s'organise autour de ceux qui la perturbent, ça renforce leur comportement.
Pas grand chose à voir avec une salle d'attente. Je trouve la comparaison assez dingue, d'ailleurs, révélatrice de ce qu'est devenue l'école. Enfin au moins ça les habituera peut-être à éviter le bore-out dans leurs bullshit jobs. C'est peut-être devenu ça le rôle de l'école, après tout. Sans compter que, pour avoir passé des journées entières dans des salles d'attente, je n'ai pas spécialement remarqué que les enfants ne savaient pas attendre. Mais le fait est que ce n'est pas franchement enrichissant.
- VolubilysGrand sage
En CP.Choup90 a écrit:Surtout que Volubilys enseigne en maternelle, je crois…
et je vois de près ce qui se fait en maternelle et la mentalité et méthodes qui y règnent actuellement. Ne faites pas confiance à la maternelle pour autre chose que garder votre enfant.
_________________
Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- MatteoNiveau 10
Le secondaire pour moi a été une très longue torture avec toutes ses mises en activité et cet ennui permanent... Je vois la même chose dans le regard de mes élèves aujourd'hui. Par contre je n'ai pas souvenir de m'être ennuyé un seul instant en primaire. J'ai l'impression que le "dysfonctionnement" de la primaire est plus récent.
- Choup90Niveau 10
Ça, c'est aussi parce qu'on a sapé l'autorité des enseignants et que certains collègues n'osent pas bouger une oreille. Ici, un gamin qui met plus qu'un temps raisonnable à se mettre au boulot (hors difficulté, dans la situation que tu décris, Lene), il le fait à la récré. On ne peut pas priver de toute la récré, mais d'une partie si. En général, ça leur fait passer l'envie de procrastiner assez rapidement… Ça se fait ainsi dans mes 3 écoles de cette année.lene75 a écrit:Pour l'attente et l'ennui, ce n'est pas vraiment ou pas seulement une question de niveau de l'enfant. La mienne, qui est lente et en difficulté, passe beaucoup de temps à attendre que ces messieurs veuillent bien se mettre au travail. Oui parce qu'en plus c'est assez genré, cette affaire. Et ces messieurs subiront moins qu'elle le temps perdu et le brouhaha, parce qu'ils apprennent plus facilement et plus vite, justement. Enfin ils le subiront moins jusqu'à un certain point, parce que quand on les retrouve au lycée, ces gamins pas bêtes mais qui croient que l'univers tourne autour de leur nombril, ce n'est souvent pas bien glorieux par rapport à ce qu'ils seraient capables de faire.
Il n'est par ailleurs pas complétement exclu que le problème soit circulaire et que ces garçons aient ce comportement parce que ce qu'on leur demande est trop facile pour eux. Or moins ils s'engagent dans leurs apprentissages, plus on va les attendre et moins on va les stimuler, et plus ils vont se réfugier dans l'agitation et se désengager des apprentissages. Sans compter que ça permet d'attirer l'attention sur eux et que tu as raison de dire que les enfants aiment que l'attention soit portée sur eux, Roxanne, de sorte que quand la vie de la classe s'organise autour de ceux qui la perturbent, ça renforce leur comportement.
Pas grand chose à voir avec une salle d'attente. Je trouve la comparaison assez dingue, d'ailleurs, révélatrice de ce qu'est devenue l'école. Enfin au moins ça les habituera peut-être à éviter le bore-out dans leurs bullshit jobs. C'est peut-être devenu ça le rôle de l'école, après tout. Sans compter que, pour avoir passé des journées entières dans des salles d'attente, je n'ai pas spécialement remarqué que les enfants ne savaient pas attendre. Mais le fait est que ce n'est pas franchement enrichissant.
- DanskaProphète
Volubilys a écrit:En CP.Choup90 a écrit:Surtout que Volubilys enseigne en maternelle, je crois…
et je vois de près ce qui se fait en maternelle et la mentalité et méthodes qui y règnent actuellement. Ne faites pas confiance à la maternelle pour autre chose que garder votre enfant.
Vraiment charmant. J'adorerais être ta collègue, rien à dire.
- DanskaProphète
Matteo a écrit:Le secondaire pour moi a été une très longue torture avec toutes ses mises en activité et cet ennui permanent... Je vois la même chose dans le regard de mes élèves aujourd'hui. Par contre je n'ai pas souvenir de m'être ennuyé un seul instant en primaire. J'ai l'impression que le "dysfonctionnement" de la primaire est plus récent.
Bof, moi c'était l'inverse. Je ne pense pas qu'on soit très objectif à partir de notre seule expérience d'ancien élève, ni qu'on puisse en tirer beaucoup de conclusions.
- Choup90Niveau 10
Pareil.Danska a écrit:Volubilys a écrit:En CP.Choup90 a écrit:Surtout que Volubilys enseigne en maternelle, je crois…
et je vois de près ce qui se fait en maternelle et la mentalité et méthodes qui y règnent actuellement. Ne faites pas confiance à la maternelle pour autre chose que garder votre enfant.
Vraiment charmant. J'adorerais être ta collègue, rien à dire.
En plus de mon expérience pro décrite ci-dessus, mon fils apprend plein de choses à l'école (maternelle). Il nous ramène plein de connaissances à la maison. Alors qu'on ne le lui apprend pas du tout spontanément ça à la maison (il apprend plein d'autres choses avec nous, mais pas du scolaire).
- DanskaProphète
Choup90 a écrit:Pareil.Danska a écrit:Volubilys a écrit:En CP.Choup90 a écrit:Surtout que Volubilys enseigne en maternelle, je crois…
et je vois de près ce qui se fait en maternelle et la mentalité et méthodes qui y règnent actuellement. Ne faites pas confiance à la maternelle pour autre chose que garder votre enfant.
Vraiment charmant. J'adorerais être ta collègue, rien à dire.
En plus de mon expérience pro décrite ci-dessus, mon fils apprend plein de choses à l'école (maternelle). Il nous ramène plein de connaissances à la maison. Alors qu'on ne le lui apprend pas du tout spontanément ça à la maison (il apprend plein d'autres choses avec nous, mais pas du scolaire).
Pareil ici, avec un enfant en PS : après seulement 4 mois d'école je suis impressionnée de voir la progression dans pas mal de domaines, et la PE fait un travail remarquable avec son Atsem.
- ProvenceEnchanteur
Volubilys a écrit:En CP.Choup90 a écrit:Surtout que Volubilys enseigne en maternelle, je crois…
et je vois de près ce qui se fait en maternelle et la mentalité et méthodes qui y règnent actuellement. Ne faites pas confiance à la maternelle pour autre chose que garder votre enfant.
Heureusement que ma nièce a fait une très bonne maternelle compte tenu du désastre qu’elle subit en CP.
- roxanneOracle
Oui, moi je suis très contente de la maternelle de mon fils, tout comme son CP et CE1 (avant confinement). Bon, depuis, c'est un peu la cata pour plein de raisons d'ailleurs :méthodes d'"autonomie" perverties, succession des enseignants ( 9 en CE2 !). Et là, il est bien avec sa maitresse qui remplace déjà une stagiaire et ça va encore changer en février. Bref, de chaque cas particulier, on ne peut tirer un enseignement.
Si je parle pour ma matière, j'essaie d'être humble. Je pense que je me débrouille pas mal mais d'autres ont des méthodes différentes qui me semblent peu adaptées a priori, mais je ne suis pas dans leur classe, ni leur élève.
Si je parle pour ma matière, j'essaie d'être humble. Je pense que je me débrouille pas mal mais d'autres ont des méthodes différentes qui me semblent peu adaptées a priori, mais je ne suis pas dans leur classe, ni leur élève.
- lene75Prophète
On peut quand même tirer des conséquences du cumul : on reçoit des centaines d'élèves tous les ans, dont certains en provenance d'autres établissements, on en corrige encore chaque année des dizaines venus de différents établissements (ce qui permet de constater les énormes disparités, de même que quand on reçoit des élèves qui viennent d'ailleurs), on a des dizaines d'enfants dans son entourage et la France s'effondre dans les études internationales mais aussi dans les études comparatives nationales. Difficile de dire que tout va bien partout dans ces conditions. C'est d'ailleurs ce bouche à oreille qui permet de mettre ses enfants ailleurs que dans l'école de secteur (ou, pour beaucoup de gens aussi, de choisir sa résidence en fonction de la carte scolaire) et de constater le gouffre.
Chez nous la maternelle avait l'air bien (même si rétrospectivement je m'aperçois que ma fille n'y était pas si bien que ça vu comme elle s'épanouit cette année dans le CP que je lui ai choisi alors qu'elle disait ne pas aimer l'école en maternelle), mais l'élémentaire n'est pas du tout à la hauteur de la maternelle. Le turn over y est d'ailleurs important, ce qui est rarement bon signe.
Dans ma propre classe aussi je fais des constats. Pour ma part je ne trouve pas que je me débrouille bien. Mes élèves ont des notes correctes au bac, mais enfin il faut voir certaines copies... et j'ai aussi conscience de moins les faire progresser que quand j'avais plus d'heures, des dédoublements et deux fois moins de classes et d'élèves. On ne peut pas faire aussi bien avec deux fois moins de moyens, ça c'est un mythe qui arrange bien les politiques.
Chez nous la maternelle avait l'air bien (même si rétrospectivement je m'aperçois que ma fille n'y était pas si bien que ça vu comme elle s'épanouit cette année dans le CP que je lui ai choisi alors qu'elle disait ne pas aimer l'école en maternelle), mais l'élémentaire n'est pas du tout à la hauteur de la maternelle. Le turn over y est d'ailleurs important, ce qui est rarement bon signe.
Dans ma propre classe aussi je fais des constats. Pour ma part je ne trouve pas que je me débrouille bien. Mes élèves ont des notes correctes au bac, mais enfin il faut voir certaines copies... et j'ai aussi conscience de moins les faire progresser que quand j'avais plus d'heures, des dédoublements et deux fois moins de classes et d'élèves. On ne peut pas faire aussi bien avec deux fois moins de moyens, ça c'est un mythe qui arrange bien les politiques.
- roxanneOracle
Je parlais un peu de la réputation, de ceux qui ont "la carte" ou pas. Et je sais que je l'ai. Je le dis d'autant plus que ça n'a pas toujours été le cas et je suis consciente que ça ne le sera pas toujours. Mais, c'est effectivement au prix de beaucoup d'énergie que je ne suis pas sure d'avoir longtemps. Un de mes élèves de Première m'a dit d'ailleurs que c'était bien mes cours car c'était "dynamique". Et ça m'a fait réfléchir. J'ai trouvé ma façon d'enseigner mais j'ai 51 ans, je suis là pour 15 ans peut-être encore. Ça m'inquiète aussi. Et je sais que les élèves actuels, il faut aller les "chercher". Et encore, je suis dans un lycée où globalement, ils sont "faciles".
- CassandrineNiveau 10
lene75 a écrit:Pour l'attente et l'ennui, ce n'est pas vraiment ou pas seulement une question de niveau de l'enfant. La mienne, qui est lente et en difficulté, passe beaucoup de temps à attendre que ces messieurs veuillent bien se mettre au travail. Oui parce qu'en plus c'est assez genré, cette affaire. Et ces messieurs subiront moins qu'elle le temps perdu et le brouhaha, parce qu'ils apprennent plus facilement et plus vite, justement. Enfin ils le subiront moins jusqu'à un certain point, parce que quand on les retrouve au lycée, ces gamins pas bêtes mais qui croient que l'univers tourne autour de leur nombril, ce n'est souvent pas bien glorieux par rapport à ce qu'ils seraient capables de faire.
Il n'est par ailleurs pas complétement exclu que le problème soit circulaire et que ces garçons aient ce comportement parce que ce qu'on leur demande est trop facile pour eux. Or moins ils s'engagent dans leurs apprentissages, plus on va les attendre et moins on va les stimuler, et plus ils vont se réfugier dans l'agitation et se désengager des apprentissages. Sans compter que ça permet d'attirer l'attention sur eux et que tu as raison de dire que les enfants aiment que l'attention soit portée sur eux, Roxanne, de sorte que quand la vie de la classe s'organise autour de ceux qui la perturbent, ça renforce leur comportement.
Pas grand chose à voir avec une salle d'attente. Je trouve la comparaison assez dingue, d'ailleurs, révélatrice de ce qu'est devenue l'école. Enfin au moins ça les habituera peut-être à éviter le bore-out dans leurs bullshit jobs. C'est peut-être devenu ça le rôle de l'école, après tout. Sans compter que, pour avoir passé des journées entières dans des salles d'attente, je n'ai pas spécialement remarqué que les enfants ne savaient pas attendre. Mais le fait est que ce n'est pas franchement enrichissant.
@lene75,
Comme c'est moi qui est fait la comparaison avec une salle d'attente, je me permets de te répondre. Dans une salle d'attente (comme son nom l'indique, il faut attendre) , la plupart des gamins de 10 ans que je vois sont incapables de rester tranquilles ou mêmes de distraire sans écran. Certains parents n'ont pas envie de s'occuper d'eux, de leur faire la conversation et leur refile leur téléphone .
Je constate que beaucoup de mes élèves de 6ème ne savent pas attendre en classe. Ils écrivent le cours n'importe comment , ne se relisent pas et veulent tout de suite passer à l'activité suivante. (le fameux ennui à combler que je lie à l'abondance des écrans) Aucune patience pour certains, n'obéissent à une consigne que si elle leur est directement adressée. Tous mes collègues qui ont des 6ème cette année, ont fait le même constat que moi: ils sont incapables d'attendre et de fonctionner en groupe.
- AmaliahEmpereur
Matteo a écrit:Le secondaire pour moi a été une très longue torture avec toutes ses mises en activité et cet ennui permanent... Je vois la même chose dans le regard de mes élèves aujourd'hui. Par contre je n'ai pas souvenir de m'être ennuyé un seul instant en primaire. J'ai l'impression que le "dysfonctionnement" de la primaire est plus récent.
Cette remarque m'interpelle : comment constater un ennui profond chez ses élèves sans essayer, à son niveau, d'y remédier et par exemple de supprimer ces "mises en activité"?
- roxanneOracle
Pour ma part j'essaie de varier. Parfois, je suis dans le magistral pur, d'autres fois dans le cours dialogué ou dans le travail en groupes. Normalement, ils n'ont pas trop le loisir de s'ennuyer mais évidemment certains ne font rien. Mais enfin, ce n'est pas nouveau
- lene75Prophète
Je ne crois pas qu'on parle des mêmes élèves. Il n'y a qu'à lire les topics de parents sur neo pour constater qu'on trouve au contraire beaucoup de ces enfants qui s'ennuient dans les familles qui limitent les écrans et qui s'occupent beaucoup de leurs enfants. Ces mêmes enfants qui miraculeusement ne s'ennuient plus quand on les scolarise dans des établissements plus exigeants.
- AmaliahEmpereur
La question des "établissements exigeants" m'interpelle car chacun est cependant responsable de sa classe et je ne comprends pas qu'on puisse dire qu'on voit l'ennui dans le regard de certains élèves.
Bien entendu, certains subissent leur scolarité et s'ennuient parce que le travail scolaire ne fait pas sens pour eux mais si on parle de l'ennui chez des élèves qui ont des capacités et un goût pour l'étude, je persiste à dire que je ne comprends pas.
J'enseigne depuis presque toujours dans un collège ex-rep où les écarts sont absolument énormes, ce qui nous oblige à nous remettre régulièrement en question du point de vue pédagogique mais l'immense majorité de mes collègues sont exigeants et je n'ai jamais eu un élève qui s'ennuyait en classe. Les parents seraient de toute façon les premiers à le dire et quand il m'est arrivé deux ou trois fois de poser la question à des familles dont l'enfant était de toute évidence en avance et au-dessus du lot, la réponse a toujours été la même. Il est possible de faire travailler les élèves au collège sans niveler vers le bas.
Bien entendu, certains subissent leur scolarité et s'ennuient parce que le travail scolaire ne fait pas sens pour eux mais si on parle de l'ennui chez des élèves qui ont des capacités et un goût pour l'étude, je persiste à dire que je ne comprends pas.
J'enseigne depuis presque toujours dans un collège ex-rep où les écarts sont absolument énormes, ce qui nous oblige à nous remettre régulièrement en question du point de vue pédagogique mais l'immense majorité de mes collègues sont exigeants et je n'ai jamais eu un élève qui s'ennuyait en classe. Les parents seraient de toute façon les premiers à le dire et quand il m'est arrivé deux ou trois fois de poser la question à des familles dont l'enfant était de toute évidence en avance et au-dessus du lot, la réponse a toujours été la même. Il est possible de faire travailler les élèves au collège sans niveler vers le bas.
- MatteoNiveau 10
Je pense que la réponse évidente est que tu es un bien meilleur enseignant que moi
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