Tous en grève le 31 mars ? Contre la loi travail, contre la réforme du collège

JPhMM a écrit:

Marie Laetitia a écrit:

JPhMM a écrit:En même temps une loi travail concerne un tout petit peu les salariés, il me semble.

Oui mais pas qu'eux... C'est bien là tout le problème.

Et donc on n'aurait pas le droit de demander ce que veulent les salariés ? pardon, mais je ne comprends pas.

Si, à condition à ne pas se borner à eux seulement, afin de prendre en compte l'ensemble des actifs (mentionnés comme tels d'ailleurs dans le projet de loi en question, en première page)

Mallet a écrit:Visiblement la grève et les manifestations du 31 mars n'ont pas suffit pour que certains comprennent ce qu'est l'inversion de la hiérarchie des normes dans le projet de loi travail.
Comme le mouvement social n'en est qu'à ses débuts.... !
P.S.
Chez moi, ce sont les vacances de Pâques. Je tiens à saluer Norman et ses collègues en grève reconduite mardi .

L' inversion de la hiérarchie des normes, qui signe la fin du droit au profit du contrat généralisé,  qui place le salarié   seul face à son employeur, trouve son pendant dans les réformes de l'EN, où le projet local bouscule la norme nationale, ainsi que les programmes, où les examens nationaux seront remplacés par des "compétences".

Et bientôt le statut des enseignants, ce qui permettra  de flinguer définitivement les concours , de recruter n'importe qui,  donnera du pouvoir aux CDE , conditionnera l'avancement au "mérite" , toujours jugé localement, et où les gens biens vus-et qui se glisseront dans la hiérarchie intermédiaire qui ne dit pas son nom pour l'instant- seront ceux qui ,  même -et surtout - insuffisants disciplinairement, seront aptes à se soumettre aux lubies locales, faire du vent et des projets, de la présence...

Ce jour là, on comprendra  trop tard  pourquoi  Valls appelle aujourd’hui à un "rapport Combrexelle pour la FP "

Lefteris a écrit:

Mallet a écrit:Visiblement la grève et les manifestations du 31 mars n'ont pas suffit pour que certains comprennent ce qu'est l'inversion de la hiérarchie des normes dans le projet de loi travail.
Comme le mouvement social n'en est qu'à ses débuts.... !
P.S.
Chez moi, ce sont les vacances de Pâques. Je tiens à saluer Norman et ses collègues en grève reconduite mardi .

L' inversion de la hiérarchie des normes, qui signe la fin du droit au profit du contrat généralisé,  qui place le salarié   seul face à son employeur, trouve son pendant dans les réformes de l'EN, où le projet local bouscule la norme nationale, ainsi que les programmes, où les examens nationaux seront remplacés par des "compétences".

Et bientôt le statut des enseignants, ce qui permettra  de flinguer définitivement les concours , de recruter n'importe qui,  donnera du pouvoir aux CDE , conditionnera l'avancement au "mérite" , toujours jugé localement, et où les gens biens vus-et qui se glisseront dans la hiérarchie intermédiaire qui ne dit pas son nom pour l'instant- seront ceux qui ,  même -et surtout - insuffisants disciplinairement, seront aptes à se soumettre aux lubies locales, faire du vent et des projets, de la présence...

Ce jour là, on comprendra  trop tard  pourquoi  Valls appelle aujourd’hui à un "rapport Combrexelle pour la FP "

Excellente analyse !

Le principe de la négociation proposée par la loi travail repose sur le catéchisme du contrat symétrique, ce qui est une pure hérésie. La relation employé/employeur est totalement asymétrique.

J'ai retrouvé parmi mes livres, un ouvrage intitulé "Le syndicalisme en France" Ce livre d'environ 180 pages comporte un gros chapitre intitulé: "Débats actuels autour de notre droit du travail". Cette partie est la plus intéressante pour moi. Mais les autres aussi sont d'un grand intérêt. Ce livre a été écrit par Joël SOHIER maître de conférence en master droit et sciences politiques à l'Université de Reims. Il est sorti aux éditions VUIBERT. Prix Autour de 18 Euros. C'est un ouvrage d'une clarté remarquable et récent (2010). Il éclaire le conflit actuel de façon magistrale.

Mallet a écrit:J'ai retrouvé parmi mes livres, un ouvrage intitulé "Le syndicalisme en France"
Ce livre a été écrit par Joël SOHIER maître de conférence en master droit et sciences politiques à l'Université de Reims. Il est sorti aux éditions VUIBERT. Prix Autour de 18 Euros. C'est un ouvrage d'une clarté remarquable et récent (2010). Il éclaire le conflit actuel de façon magistrale.

Je n'en ai lu qu'une partie, celle consacrée à l'histoire du syndicalisme, mais sur cette petite base, je confirme tes propos.

Une histoire très intéressante qui devrait être enseignée en histoire au lycée.

" Le pouvoir voulait nos luttes locales , sectorielles , dispersées ...aujourd'hui nous changeons les règles du jeu "

http://la-bas.org/la-bas-magazine/reportages/frederic-lordon-il-est-possible-qu-on-soit-en-train-de-faire-quelque-chose

En parlant de luttes le film "Je lutte donc je suis:

http://jeluttedoncjesuis.net/

RÉSUMÉ DU FILM :

« De Grèce et d’Espagne, un vent du sud contre la résignation souffle sur l’Europe. Dans les villes et les campagnes, dans les îles et les montagnes, au cœur des luttes et des alternatives en actes, des femmes, des hommes, mais aussi des enfants refusent de baisser les bras. Une même devise résume leur courage de résister, leur joie de créer et leur persévérance à toute épreuve : "JE LUTTE DONC JE SUIS" (prononcer "AGONIZOMAI ARA IPARKO" en grec et "LUCHO LUEGO EXISTO" en espagnol). Quelques mots pour vivre debout, parce que rester assis, c’est se mettre à genoux. Une brise marine, souriante et solidaire, de Barcelone à Athènes et d’Andalousie en Crète, qui repousse les nuages du pessimisme. Un voyage palpitant en musique, d’un bout à l’autre de la Méditerranée, en terres de luttes et d’utopie. »

j'ai vu le film en la présence de Yannis Youlountas c'était très très instructif et ça redonne de l'énergie et de l'espoir en voyant bien que c'est possible, sans être facile, mais la cohésion humaine, les rassemblements, les débats d'idée montrent une nouvelle porte que celle qu'on veut bien nous imposer, à coup de pub, de lois, ou de matraques.

Bonjour,
y'a-t-il un préavis de grève pour demain ?

Je crois qu'il a des préavis qui courent sur la période actuelle mais je n'ai pas les références. IL est prudent de vérifier. IL y a une réunion des confédérations et des organisations de jeunesse mercredi 6 avril.
Le fil du 31 mars va s'épuiser. UN ELEMENT SIGNIFICATIF QUE J'EN RETIENS C'EST LE BLOCAGE DE LA VILLE DU HAVRE DE 6h du matin à 10h. Il n'était pas possible d'entrer et de sortir de la ville! A méditer!

Je ne sais pas si cela a été dit.

Pour Paris demain, le point de départ est Bastille, 13 heures.

http://www.cestlagreve.fr/greve/generale-nationale-5-avril-2016/

Ce site est-il fiable ?

Regarde là:

http://www.sudeducation.org/Apres-le-succes-du-31-mars-Luttons.html

Ah merci !

zouz a écrit:Regarde là:

http://www.sudeducation.org/Apres-le-succes-du-31-mars-Luttons.html

Quel succès ?
Succès quant à la mobilisation (bravo, jolie manif) ou succès quant au but de cette manifestation ?

Quelles suites? Des manifs régulières et de plus en plus suivies pour être efficaces? (les suivantes seront-elles au moins autant suivies?)

Nous n'avons pas de chance, il pleut averse dans toute la France! Heureusement la motivation et la mobilisation ne faiblissent pas...Les français sont contre à 70%! Et puis avec les dernières nouvelles de fraudes fiscales quasi généralisées chez les plus riches ce mouvement ne peut que s'amplifier...

XIII a écrit:Nous n'avons pas de chance, il pleut averse dans toute la France! Heureusement la motivation et la mobilisation ne faiblissent pas...Les français sont contre à 70%! Et puis avec les dernières nouvelles de fraudes fiscales quasi généralisées chez les plus riches ce mouvement ne peut que s'amplifier...

Je vais me faire l'avocat du diable, mais en quoi la mobilisation contre la loi travail va t-il avoir un impact sur la réforme des collèges ?

neocdt a écrit:

XIII a écrit:Nous n'avons pas de chance, il pleut averse dans toute la France! Heureusement la motivation et la mobilisation ne faiblissent pas...Les français sont contre à 70%! Et puis avec les dernières nouvelles de fraudes fiscales quasi généralisées chez les plus riches ce mouvement ne peut que s'amplifier...

Je vais me faire l'avocat du diable, mais en quoi la mobilisation contre la loi travail va t-il avoir un impact sur la réforme des collèges ?

Bonne question!

neocdt a écrit: Je vais me faire l'avocat du diable, mais en quoi la mobilisation contre la loi travail va t-il avoir un impact sur la réforme des collèges ?

Ô, mais c'est simple : le réforme du collège, plus personne n'en parle et tout le monde s'en f...t. C'est terminé, plié, faute d'action efficace (et il n'y en aura pas), le seul moyen de la faire capoter sera de "bloquer" totalement le système à la rentrée (du genre plus aucun voyage scolaire, ni sortie, ni réunion non rémunérée, recentrage exclusif sur ce que nous sommes obligés légalement de faire, nombre d'évaluation minimale, rigueur maximale de la notation dans les examens officiels, refus des "harmonisations", etc...).

Mais comme je ne sous plus naïf, je me doute que la majorité n'appliquera pas cela.

Nous allons donc "bouffer" de la réforme, chacun essayant de résister comme il pourra, et notre très miséricordieuse ministre (loué soit son nom!) pourra parader gaiement en affirmant avoir mené a bien sa tâche surhumaine malgré la résistance de ces bougres de profs...

On doit rigoler ferme à la DGESCO !

Dr Raynal a écrit:

neocdt a écrit: Je vais me faire l'avocat du diable, mais en quoi la mobilisation contre la loi travail va t-il avoir un impact sur la réforme des collèges ?

Ô, mais c'est simple : le réforme du collège, plus personne n'en parle et tout le monde s'en f...t. C'est terminé, plié, faute d'action efficace (et il n'y en aura pas), le seul moyen de la faire capoter sera de "bloquer" totalement le système à la rentrée (du genre plus aucun voyage scolaire, ni sortie, ni réunion non rémunérée, recentrage exclusif sur ce que nous sommes obligés légalement de faire, nombre d'évaluation minimale, rigueur maximale de la notation dans les examens officiels, refus des "harmonisations", etc...).

Mais comme je ne sous plus naïf, je me doute que la majorité n'appliquera pas cela.

Nous allons donc "bouffer" de la réforme, chacun essayant de résister comme il pourra, et notre très miséricordieuse ministre (loué soit son nom!) pourra parader gaiement en affirmant avoir mené a bien sa tâche surhumaine malgré la résistance de ces bougres de profs...

On doit rigoler ferme à la DGESCO !

Je pense comme toi! A moins ce que les profs se décident enfin à boycotter le brevet, les conseils de classe...ou faire une méga grève à la rentrée... Mais comme il y aura toujours des béni oui oui pour suivre le "droit chemin " ou ne pas "oser" c'est enfin foutu...

Le 31 mars Mayotte est parti en grève reconductible à l'appel de l'intersyndicale (interprofessionnelle) contre la loi travail et pour l'égalité salariale avec la métropole. Je n'ai pas la clef miracle, mais on devrait trouver le moyen d'intégrer l'abrogation de la réforme du collège à la mobilisation en cours. Il doit bien y avoir un moyen!

Un enseignant pourrait prendre la parole à l'une des Nuits Debout et expliquer en quoi se battre contre cette réforme est une lutte convergente aux autres.

Une Loi qui ramène les salariés et les travailleurs de ce pays un siècle en arrière en rasant toutes les conquêtes de nos aînés, pourrait suffire à descendre dans la rue non?

La Réforme du collège formate l'élève à ce futur salarié exploitable, corvéable et soumis.
La notion de compétences, par opposition aux savoirs, fait exploser toute la logique statutaire! Des connaissances sont rattachées à un diplôme ou une qualification qui eux-même sont rattachés à des conventions. Les compétences ne sont rattachés à rien! L'exemple de l'Angleterre est parlant, engagée dans une logique de privatisation, les chefs d'établissements pourront recruter qui ils veulent même des non diplômés: plus de statut, plus de grille indiciaire...

Je suis sans doute un oiseau de mauvais augure... mais quand bien même les luttes en cours arriveraient à faire plier le gouvernement sur la loi travail... cela ne changerait strictement rien à la réforme du collège !