- dandelionVénérable
Lumeeka
J'avoue ne pas comprendre pourquoi, en France, il ne faut pas enseigner la grammaire, alors qu'on peut le faire dès que l'on passe la frontière D'où vient cette idée qu'une langue peut être parlée sans grammaire?
J'avoue ne pas comprendre pourquoi, en France, il ne faut pas enseigner la grammaire, alors qu'on peut le faire dès que l'on passe la frontière D'où vient cette idée qu'une langue peut être parlée sans grammaire?
- lumeekaExpert spécialisé
Je ne sais pas Dandelion, j'imagine que nous sommes partis du point de vue 1) l'apprentissage des langues tel que nous le connaissions ne fonctionne pas donc 2) nous allons partir dans la direction opposée!!
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http://www.nonhumanrightsproject.org/about-us-2/
- SimgajulNeoprof expérimenté
Je suis une "nouvelle prof" et moi je trouve que pour les élèves la grammaire est rassurante (on dit ça aussi pour les bébés avoir un cadre ça permet de s’épanouir) mais ce que je ne comprends pas bien dans l'apprentissage de la grammaire anglaise c'est cette espèce de simplification assez stupide à mes yeux et qui empêche de faire le pont entre français et anglais.
Par exemple dans mon manuel de 6e, on ne parle que de Complément. pas de COD, pas de COI, pas de Complément de temps... De la même façon, en 6e Some forme affirmative, Any négative et interrogative. et en 3e on leur explique que non c'est finalement plus nuancé. Je veux bien qu'il faille y aller progressivement mais on pourrait apporter de la nuance dès le début, parce que pour les élèves les plus faibles c'est difficile de comprendre pourquoi tout change tout le temps.
Ensuite, je suis certaine que dans une équipe qui s'entend bien et travaille ensemble, avoir le même langage grammaticale aide beaucoup. j'ai des élèves en 5e qui ont appris que Base verbale et Infinitif c'est la même chose et d'autres non.
Je trouve que les divergences entre profs d'un même établissement et avec le livre, cela ne permet pas d'optimiser les apprentissages des élèves.
Après, certains diront qu'au contraire, l'élève va pouvoir piocher là où il veut et trouver le truc qui l'aide... je suis pas convaincue.
Et enfin, j'aimerais qu'on m'explique pourquoi on les gave avec "have got"... je ne comprend pas, je le fais pour qu'ils soient pas perdus en 5e mais je ne comprends pas l’intérêt alors qu'on pourrait apprendre HAVE, tout simplement.
Par exemple dans mon manuel de 6e, on ne parle que de Complément. pas de COD, pas de COI, pas de Complément de temps... De la même façon, en 6e Some forme affirmative, Any négative et interrogative. et en 3e on leur explique que non c'est finalement plus nuancé. Je veux bien qu'il faille y aller progressivement mais on pourrait apporter de la nuance dès le début, parce que pour les élèves les plus faibles c'est difficile de comprendre pourquoi tout change tout le temps.
Ensuite, je suis certaine que dans une équipe qui s'entend bien et travaille ensemble, avoir le même langage grammaticale aide beaucoup. j'ai des élèves en 5e qui ont appris que Base verbale et Infinitif c'est la même chose et d'autres non.
Je trouve que les divergences entre profs d'un même établissement et avec le livre, cela ne permet pas d'optimiser les apprentissages des élèves.
Après, certains diront qu'au contraire, l'élève va pouvoir piocher là où il veut et trouver le truc qui l'aide... je suis pas convaincue.
Et enfin, j'aimerais qu'on m'explique pourquoi on les gave avec "have got"... je ne comprend pas, je le fais pour qu'ils soient pas perdus en 5e mais je ne comprends pas l’intérêt alors qu'on pourrait apprendre HAVE, tout simplement.
- CasparProphète
Il paraît que "have got" est en train de disparaître, et c'est saoulant à enseigner en effet.
Pour ce qui est des collègues, je vois difficelement comment on pourrait s'accorder sur tout à moins d'un fonctionnement par "départements" comme en Angleterre. Ma collègue plus jeune ne se sert pas du tout du manuel, mais elle fait beaucoup de traductions et de grammaire. Moi je suis en gros la progression des manuels, parce que ça m'économise du temps et du travail je l'avoue volontiers.
En revanche on ne s'entend pas du tout et je ne pourrais pas travailler avec elle (elle raconte aussi aux collègues qu'il n'y a qu'avec elle que les élèves progressent et qu'ils arrivent dans ses classes en ne sachant rien donc je ne la porte pas dans mon coeur).
Pour ce qui est des collègues, je vois difficelement comment on pourrait s'accorder sur tout à moins d'un fonctionnement par "départements" comme en Angleterre. Ma collègue plus jeune ne se sert pas du tout du manuel, mais elle fait beaucoup de traductions et de grammaire. Moi je suis en gros la progression des manuels, parce que ça m'économise du temps et du travail je l'avoue volontiers.
En revanche on ne s'entend pas du tout et je ne pourrais pas travailler avec elle (elle raconte aussi aux collègues qu'il n'y a qu'avec elle que les élèves progressent et qu'ils arrivent dans ses classes en ne sachant rien donc je ne la porte pas dans mon coeur).
- lumeekaExpert spécialisé
Il n'y a pas réellement de COD et de COI en anglais : Je TE parle (COI) et je TE vois (COD): I speak to YOU/ I see YOU sauf avec WHO and WITH WHOM (et encore ce dernier se fait remplacer avec la particule placée en fin de phrase: The woman I'm speaking WITH/ The woman with WHOM I'm speaking). Quant à ANY je l'enseigne en deux fois: 1) négations et interrogations où l'on ne connait pas la quantité/la réponse (5ème) 2) (4ème) any= n'importe lequel/laquelle/lesquels; peu importe.Simgajul a écrit:Je suis une "nouvelle prof" et moi je trouve que pour les élèves la grammaire est rassurante (on dit ça aussi pour les bébés avoir un cadre ça permet de s’épanouir) mais ce que je ne comprends pas bien dans l'apprentissage de la grammaire anglaise c'est cette espèce de simplification assez stupide à mes yeux et qui empêche de faire le pont entre français et anglais.
Par exemple dans mon manuel de 6e, on ne parle que de Complément. pas de COD, pas de COI, pas de Complément de temps... De la même façon, en 6e Some forme affirmative, Any négative et interrogative. et en 3e on leur explique que non c'est finalement plus nuancé. Je veux bien qu'il faille y aller progressivement mais on pourrait apporter de la nuance dès le début, parce que pour les élèves les plus faibles c'est difficile de comprendre pourquoi tout change tout le temps.
Ensuite, je suis certaine que dans une équipe qui s'entend bien et travaille ensemble, avoir le même langage grammaticale aide beaucoup. j'ai des élèves en 5e qui ont appris que Base verbale et Infinitif c'est la même chose et d'autres non.
Je trouve que les divergences entre profs d'un même établissement et avec le livre, cela ne permet pas d'optimiser les apprentissages des élèves.
Après, certains diront qu'au contraire, l'élève va pouvoir piocher là où il veut et trouver le truc qui l'aide... je suis pas convaincue.
Et enfin, j'aimerais qu'on m'explique pourquoi on les gave avec "have got"... je ne comprend pas, je le fais pour qu'ils soient pas perdus en 5e mais je ne comprends pas l’intérêt alors qu'on pourrait apprendre HAVE, tout simplement.
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- lumeekaExpert spécialisé
http://esl.about.com/cs/beginner/a/beg_havegot.htmSimgajul a écrit:
Et enfin, j'aimerais qu'on m'explique pourquoi on les gave avec "have got"... je ne comprend pas, je le fais pour qu'ils soient pas perdus en 5e mais je ne comprends pas l’intérêt alors qu'on pourrait apprendre HAVE, tout simplement.
- lumeekaExpert spécialisé
Really, J**us!!Caspar Goodwood a écrit:Il paraît que "have got" est en train de disparaître, et c'est saoulant à enseigner en effet.
Pour ce qui est des collègues, je vois difficelement comment on pourrait s'accorder sur tout à moins d'un fonctionnement par "départements" comme en Angleterre. Ma collègue plus jeune ne se sert pas du tout du manuel, mais elle fait beaucoup de traductions et de grammaire. Moi je suis en gros la progression des manuels, parce que ça m'économise du temps et du travail je l'avoue volontiers.
En revanche on ne s'entend pas du tout et je ne pourrais pas travailler avec elle (elle raconte aussi aux collègues qu'il n'y a qu'avec elle que les élèves progressent et qu'ils arrivent dans ses classes en ne sachant rien donc je ne la porte pas dans mon coeur).
- CasparProphète
Ils considèrent "have got" comme un present simple? J'ai toujours cru que c'était un present perfect dévoyé.
- lumeekaExpert spécialisé
Je vois ce que tu veux dire, mais oui: I have got= I have right now, nanananèreuh! ^^
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- SimgajulNeoprof expérimenté
lumeeka a écrit:Il n'y a pas réellement de COD et de COI en anglais : Je TE parle (COI) et je TE vois (COD): I speak to YOU/ I see YOU sauf avec WHO and WITH WHOM (et encore ce dernier se fait remplacer avec la particule placée en fin de phrase: The woman I'm speaking WITH/ The woman with WHOM I'm speaking). Quant à ANY je l'enseigne en deux fois: 1) négations et interrogations où l'on ne connait pas la quantité/la réponse (5ème) 2) (4ème) any= n'importe lequel/laquelle/lesquels; peu importe.Simgajul a écrit:Je suis une "nouvelle prof" et moi je trouve que pour les élèves la grammaire est rassurante (on dit ça aussi pour les bébés avoir un cadre ça permet de s’épanouir) mais ce que je ne comprends pas bien dans l'apprentissage de la grammaire anglaise c'est cette espèce de simplification assez stupide à mes yeux et qui empêche de faire le pont entre français et anglais.
Par exemple dans mon manuel de 6e, on ne parle que de Complément. pas de COD, pas de COI, pas de Complément de temps... De la même façon, en 6e Some forme affirmative, Any négative et interrogative. et en 3e on leur explique que non c'est finalement plus nuancé. Je veux bien qu'il faille y aller progressivement mais on pourrait apporter de la nuance dès le début, parce que pour les élèves les plus faibles c'est difficile de comprendre pourquoi tout change tout le temps.
Ensuite, je suis certaine que dans une équipe qui s'entend bien et travaille ensemble, avoir le même langage grammaticale aide beaucoup. j'ai des élèves en 5e qui ont appris que Base verbale et Infinitif c'est la même chose et d'autres non.
Je trouve que les divergences entre profs d'un même établissement et avec le livre, cela ne permet pas d'optimiser les apprentissages des élèves.
Après, certains diront qu'au contraire, l'élève va pouvoir piocher là où il veut et trouver le truc qui l'aide... je suis pas convaincue.
Et enfin, j'aimerais qu'on m'explique pourquoi on les gave avec "have got"... je ne comprend pas, je le fais pour qu'ils soient pas perdus en 5e mais je ne comprends pas l’intérêt alors qu'on pourrait apprendre HAVE, tout simplement.
Je suis parfaitement d'accord mais avoue qu'en 6e ce serait tellement plus simple de faire un parallèle entre les deux langues quittent à dire pronom personnel objet (qui marche donc pour COI ou COD) mais pas juste complément. sinon c'est le Bronx et tu les mets en vrac au bout de ta phrase avec ceux de temps, de lieu et autres.
En ce qui concerne Have got et Have... comme c'est ma première année et que je suis une peu concon, je suis pas à pas le livre. et bien pour le moment Have n'existe pas du tout. dans la progression je trouverais plus simple d'apprendre Have avec Do pour les questions et du coup de glisser sur tous les autres verbes. Mais je ne me sens pas encore d'envoyer bouler le bouquin.
- lumeekaExpert spécialisé
Les Anglais sont des philistins en grammaire donc I wouldn't lose sleep over it...
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- doubledeckerSage
lumeeka a écrit:Les Anglais sont des philistins en grammaire donc I wouldn't lose sleep over it...
ouh là, c'est y aller un peu fort, non? moi je dirais que ce sont des pragmatiques, de la grammaire quand c'est utile oui mais la grammaire pour la grammaire, ça n'a que très peu d'intérêt. Enfin, cela n'engage que moi et je me doute que je vais en faire s'étrangler un bon paquet ici :malmaisbien:
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La boutique de LolaDragibus : des petites choses futiles et inutiles pour embellir la vie (p'tites bricoles en tissu, papier, crochet....) : venez y jeter un oeil 😊
- Night OwlNiveau 10
Simgajul a écrit:
En ce qui concerne Have got et Have... comme c'est ma première année et que je suis une peu concon, je suis pas à pas le livre. et bien pour le moment Have n'existe pas du tout. dans la progression je trouverais plus simple d'apprendre Have avec Do pour les questions et du coup de glisser sur tous les autres verbes. Mais je ne me sens pas encore d'envoyer bouler le bouquin.
C'est un peu ce que je fais: be et autres verbes. Tu peux introduire 'haven't got' en structure figée dans le classroom English de début d'année, puis revenir dessus avec have forgotten etc.. qui serviront de support au present perfect ensuite.
Il y a aussi des choses que je dis, explique, voire exige dans les productions sans l'écrire ou le faire écrire noir sur blanc, si je 'ne me sens pas d'envoyer bouler le bouquin'.
Je n'ai pas eu l'impression que les élèves en étaient perturbés. Ce sont souvent les meilleurs qui se posent la question, et avec eux on peut creuser un peu. Pour les autres, si on arrive à obtenir "I am 11." sans "I am blue eyes.", c'est déjà très bien!
- piescoModérateur
doubledecker a écrit:lumeeka a écrit:Les Anglais sont des philistins en grammaire donc I wouldn't lose sleep over it...
ouh là, c'est y aller un peu fort, non? moi je dirais que ce sont des pragmatiques, de la grammaire quand c'est utile oui mais la grammaire pour la grammaire, ça n'a que très peu d'intérêt. Enfin, cela n'engage que moi et je me doute que je vais en faire s'étrangler un bon paquet ici :malmaisbien:
Je suis d'accord avec toi.
Et c'est ce qu'on m'a appris à l'iufm, c'est que mon IPR nous dit en formation. On fait un point de grammaire par jour (qu'on a vu dans un document), on fait des exercices d'application à la maison, on corrige et on évalue. Et en trace écrite du vocabulaire à apprendre. Et on interroge.
S'il n'y a pas de réinvestissement, comment pourrait-il avoir de l'apprentissage?
Je suis sidérée quand je lis certains de vos post.
- InvitéInvité
Ah non, je suis entièrement d'accord!doubledecker a écrit:lumeeka a écrit:Les Anglais sont des philistins en grammaire donc I wouldn't lose sleep over it...
ouh là, c'est y aller un peu fort, non? moi je dirais que ce sont des pragmatiques, de la grammaire quand c'est utile oui mais la grammaire pour la grammaire, ça n'a que très peu d'intérêt. Enfin, cela n'engage que moi et je me doute que je vais en faire s'étrangler un bon paquet ici :malmaisbien:
- florestanGrand sage
Moi je me sens de plus plus paumée pédagogiquement: entre mon envie de faire étudier Erlkönig, Kafka, du Stefan Zweig et la constatation quotidienne qu'une bonne partie des lycéens ne savent pas conjuguer les auxiliaires et les modaux Entre la conviction qu'une langue est avant tout un outil de communication et mon désir de faire partager mon amour de la musique et des textes. Et surtout, surtout le fait de n'avoir que deux heures par semaine
- piescoModérateur
florestan a écrit: Moi je me sens de plus plus paumée pédagogiquement: entre mon envie de faire étudier Erlkönig, Kafka, du Stefan Zweig et la constatation quotidienne qu'une bonne partie des lycéens ne savent pas conjuguer les auxiliaires et les modaux Entre la conviction qu'une langue est avant tout un outil de communication et mon désir de faire partager mon amour de la musique et des textes. Et surtout, surtout le fait de n'avoir que deux heures par semaine
Voilà sans doute l'une des clefs du problème.
- egometDoyen
Voli vola a écrit:Et à part pour les Africains ?egomet a écrit:Voli vola a écrit:Je n'ai pas d'étude.
Mais je n'ai jamais rencontré un pignouf écorchant le français (sa langue maternelle) à chaque tentative de communication qui maîtrisât l'anglais, l'italien ou l'espagnol, et par maîtriser j'entends là les rudiments les plus grossiers.
Présentez m'en donc au moins un.
Je doute de son existence.
Je pourrais te présenter beaucoup d'Africains.
Mais le cas est assez différents. L'Africain qui parle mal sa propre langue n'a jamais eu de leçon de grammaire ou d'enseignement formel de sa langue (il faudrait déjà que des linguistes aient écrit des grammaires et des dictionnaires.) Ce n'est pas forcément le signe d'une incapacité ou d'un manque de volonté.
Le Français qui écorche sa langue maternelle a raté son apprentissage. Il a été scolarisé et n'en a pas profité, pour une raison ou une autre.
Par ailleurs, l'enseignement des langues en France repose beaucoup sur le présupposé que les élèves maîtrisent leur propre langue. Cela peut expliquer une partie de l'échec. On transpose trop, on traduit trop. On utilise trop les lexiques bilingues, au lieu de construire le vocabulaire dans la langue d'arrivée. Même remarque pour la conjugaison: il vaudrait peut-être mieux, parfois, ne pas faire référence à la grammaire française, pour la bonne raison que le système des temps en anglais ou en latin repose sur d'autres principes.
Pour qui, en effet, c'est "très différent".
Sinon je suis curieuse de savoir comment expliquer une grammaire aussi subtile que la grammaire espagnole avec ses irréguliers à conjugaison régulière et ses irréguliers forts (irréguliers à conjugaison irrégulière) sans "faire référence à la grammaire française" et que les élèves comprennent... (ou je n'ai pas l'option génie, ou mes élèves n'ont pas l'option science infuse, ou les deux :lol: )
et aussi: comment construisez-vous le vocabulaire "dans la langue d'arrivée" sans jamais associer au français à hauteur de 3x55 minutes par semaine avec une classe hétérogène de 31 élèves tout en faisant l'appel, surveillant les devoirs, évaluant les compétences, mettant au moins 5 notes par trimestre dont 1 d'oral au minimum et respectant le programme du palier 1?
Vraie question, pas juste rhétorique
Tout d'abord, désolé de ne pas avoir répondu plus tôt. J'ai été très occupé.
En plus, je me rends compte que mon propos était ambigu.
Quand je disais "construire le vocabulaire dans la langue d'arrivée", je ne voulais pas dire faire des cours dans cette seule langue en se passant du français. Ce serait effectivement prétentieux et inefficace, avec si peu d'heures. Il serait sans doute possible de passer à des cours purement dans la langue étrangère, après quelques années d'apprentissage, pour peu que les bases soient solides, par exemple, si l'apprentissage est systématique et comporte beaucoup d'entraînement. J'ai beaucoup apprécié en Chine que mes étudiants soient d'abord dégrossis par des professeurs chinois et que ces derniers s'occupent de la grammaire. Alors seulement les élèves pouvaient profiter de leçons intégralement en français. Mais c'est une autre affaire.
En fait, je pensais plutôt à la cohérence conceptuelle du lexique, j'aurais peut-être dû dire "par rapport à la langue d'arrivée". L'inconvénient des dictionnaires bilingues, c'est qu'ils ne donnent que des synonymes et pas des définitions. Cela peut entraîner de terribles contresens, parce qu'on voit difficilement à quelle acception du mot français correspond le mot anglais proposé en traduction. Il vaut mieux expliquer un mot anglais par rapport à d'autres mots anglais, ou dans une série cohérente. Les explications peuvent fort bien se donner en français, si c'est plus simple. Par exemple, plutôt que de donner aux élèves l'équivalence average/moyen, il serait plus juste et plus utile de présenter directement la série tiny/small/average/big/huge, en expliquant éventuellement en français à quoi cette série correspond (encore qu'avec des images, on pourrait s'en passer).
Ça deviendra beaucoup plus important si on travaille sur des langues très éloignées conceptuellement. J'ai bien rigolé, un jour en Chine, quand j'ai vu un Français s'embarquer dans une explication sur le saucisson. Pour expliquer à des Somalis ce qu'est la neige, il ne sert à rien de parler somali. Il vaut mieux avoir un congélateur. Si vous travaillez sur les termes de parenté en latin ou en somali, vous n'obtiendrez rien de bien convaincant par des traductions. Le plus pertinent est de travailler sur un arbre généalogique, tout simplement parce que les familles ne sont pas structurées de la même façon que chez nous. Auunculus, c'est différent de patruus. Apti, ce n'est pas la même personne qu'adeer. Le mot "oncle" rend mal ces liens de parenté, à moins de lui adjoindre des adjectifs qui alourdissent terriblement la phrase. Les mots prennent du sens les uns par rapport aux autres.
Tout cela suppose de faire des leçons de vocabulaire spécifiques, sans attendre de rencontrer les mots au détour d'un texte, d'une conversation ou d'un document audiovisuel.
C'est peut-être déjà ce que vous faites, mais ce n'est pas de cette façon en tout cas qu'on m'a appris l'anglais ou l'allemand, ou alors c'était tellement marginal qu'on ne pouvait pas parler de méthode.
En revanche, il y des cas où le dictionnaire bilingue est plus pertinent. Quand les catégories ne sont pas très éloignées d'une langue à l'autre, mais que les définitions exactes sont très techniques. Pour les noms de plantes ou d'animaux, le dictionnaire unilingue laisse trop d'incertitudes.
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- dandelionVénérable
Mais tout le monde est d'accord! Qui fait de la grammaire pour la grammaire? Personne dans le secondaire (sur un fil voisin on laisse entendre que like+to+bv et like + v-ing c'est pareil, on est loin du tout grammaire, et avec raison parce que ce n'est pas de la grammaire, c'est de la linguistique).holderfar a écrit:Ah non, je suis entièrement d'accord!doubledecker a écrit:lumeeka a écrit:Les Anglais sont des philistins en grammaire donc I wouldn't lose sleep over it...
ouh là, c'est y aller un peu fort, non? moi je dirais que ce sont des pragmatiques, de la grammaire quand c'est utile oui mais la grammaire pour la grammaire, ça n'a que très peu d'intérêt. Enfin, cela n'engage que moi et je me doute que je vais en faire s'étrangler un bon paquet ici :malmaisbien:
En même temps, on ne veut pas faire de grammaire et on axe tout dessus, en attendant très longtemps avant d'aborder différents temps par exemple. Pour moi, parler uniquement au présent ce n'est pas communiquer. Se tromper sur les verbes irréguliers, quand on débute, ce n'est pas important, mais savoir former le prétérit régulier, y compris sa forme négative et interrogative, est important (bon après il faudra bien en apprendre quelques uns quand même).
Plus de la moitié des élèves ingénieurs que je récupérais après dix ans d'anglais et plus, étaient incapables de former les temps, un tiers étaient incapables de poser une question, j'avais beaucoup d'erreurs sur a ou an etc. Et un certain nombre nous suppliait de faire des cours de grammaire et de vocabulaire 'purs'
Après je me méfie de l'approche 'all-inclusive' parce que ça conduit à des exercices de grammaire qui posent en même temps de grosses difficultés de vocabulaire (je le compare à un exercice de maths qui décrirait une situation complétement inconnue des élèves avec un vocabulaire qui leur serait également inconnu, à ce compte là l'opération la plus simple devient compliquée).
- lumeekaExpert spécialisé
Je n'ai jamais dit qu'il fallait faire de la grammaire pour faire de la grammaire mais cela m'attriste de ne presque plus en faire et d'entendre des atrocités qui vont faire passer les élèves pour des personnes peu éduquées comme you was ou I don't want nothing. De plus, même si je conçois que l'approche actionnelle suscite l’intérêt des élèves, je remarque aussi que les LV sont devenues des cours de récréation pour beaucoup d'élèves et qu'ils ont ainsi parfois du mal à comprendre que l'apprentissage d'une langue nécessite également un effort intellectuel et du travail. Il faut un juste équilibre, c'est tout.doubledecker a écrit:lumeeka a écrit:Les Anglais sont des philistins en grammaire donc I wouldn't lose sleep over it...
ouh là, c'est y aller un peu fort, non? moi je dirais que ce sont des pragmatiques, de la grammaire quand c'est utile oui mais la grammaire pour la grammaire, ça n'a que très peu d'intérêt. Enfin, cela n'engage que moi et je me doute que je vais en faire s'étrangler un bon paquet ici :malmaisbien:
- lumeekaExpert spécialisé
Lesquels?piesco a écrit:doubledecker a écrit:lumeeka a écrit:Les Anglais sont des philistins en grammaire donc I wouldn't lose sleep over it...
ouh là, c'est y aller un peu fort, non? moi je dirais que ce sont des pragmatiques, de la grammaire quand c'est utile oui mais la grammaire pour la grammaire, ça n'a que très peu d'intérêt. Enfin, cela n'engage que moi et je me doute que je vais en faire s'étrangler un bon paquet ici :malmaisbien:
Je suis d'accord avec toi.
Et c'est ce qu'on m'a appris à l'iufm, c'est que mon IPR nous dit en formation. On fait un point de grammaire par jour (qu'on a vu dans un document), on fait des exercices d'application à la maison, on corrige et on évalue. Et en trace écrite du vocabulaire à apprendre. Et on interroge.
S'il n'y a pas de réinvestissement, comment pourrait-il avoir de l'apprentissage?
Je suis sidérée quand je lis certains de vos post.
- doubledeckerSage
lumeeka a écrit:Je n'ai jamais dit qu'il fallait faire de la grammaire pour faire de la grammaire mais cela m'attriste de ne presque plus en faire et d'entendre des atrocités qui vont faire passer les élèves pour des personnes peu éduquées comme you was ou I don't want nothing. De plus, même si je conçois que l'approche actionnelle suscite l’intérêt des élèves, je remarque aussi que les LV sont devenues des cours de récréation pour beaucoup d'élèves et qu'ils ont ainsi parfois du mal à comprendre que l'apprentissage d'une langue nécessite également un effort intellectuel et du travail. Il faut un juste équilibre, c'est tout.doubledecker a écrit:lumeeka a écrit:Les Anglais sont des philistins en grammaire donc I wouldn't lose sleep over it...
ouh là, c'est y aller un peu fort, non? moi je dirais que ce sont des pragmatiques, de la grammaire quand c'est utile oui mais la grammaire pour la grammaire, ça n'a que très peu d'intérêt. Enfin, cela n'engage que moi et je me doute que je vais en faire s'étrangler un bon paquet ici :malmaisbien:
et je n'ai rien dit d'autre! de même que je n'ai pas dit que tu faisais de la grammaire pour la grammaire, je réagissais simplement au terme de philistin qui dans mon souvenir est un brin péjoratif, c'est tout.
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- lumeekaExpert spécialisé
Alors, je m'en excuse; c'est un terme que l'on peut utiliser en Angleterre pour plaisanter: untel dit qu'il n'aime pas tel film, on répondra "you're such a philistine"! C'est du dixième degré, une exagération.
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- dandelionVénérable
J'ajoute un petit détail supplémentaire: j'ai eu des élèves (que ce soit en école d'ingés ou en collège) qui ne travaillaient jamais ou presque jamais chez eux. Si je n'avais jamais fait faire d'exercices en classe, ils n'auraient jamais progressé. Dans beaucoup d'établissements il faut maintenant tout faire ou presque tout 'en interne' . Et si ça permet aux élèves de comprendre et de progresser, je ne vois pas où est le problème, surtout si on en fait de temps en temps, quand on aborde un point difficile ou qu'on voit que les élèves 'bloquent', parfois depuis de nombreuses années, sur un point souvent même pas réellement épineux.
- BoubousNiveau 6
Vous avez tout à fait raison et je dirai même qu’il faut en faire énormément de façon structurée. Beaucoup d’élèves ont du mal à voir la cohérence des quelques "faits de langue" distillés à droite et à gauche, et cela ne les aide pas à progresser.dandelion a écrit:J'ajoute un petit détail supplémentaire: j'ai eu des élèves (que ce soit en école d'ingés ou en collège) qui ne travaillaient jamais ou presque jamais chez eux. Si je n'avais jamais fait faire d'exercices en classe, ils n'auraient jamais progressé. Dans beaucoup d'établissements il faut maintenant tout faire ou presque tout 'en interne' . Et si ça permet aux élèves de comprendre et de progresser, je ne vois pas où est le problème, surtout si on en fait de temps en temps, quand on aborde un point difficile ou qu'on voit que les élèves 'bloquent', parfois depuis de nombreuses années, sur un point souvent même pas réellement épineux.
Et les élèves adorent faire la grammaire !
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