- philannDoyen
Mouais, j'ai l'exemple absolument inverse! Ma mère qui a appris l'allemand comme le latin...mais avait beaucoup de voca et parlait avec des allemands sans peine, alors que moi j'ai dû vraiment m'immerger 15 jours (hors de la famille) au fin fond de l'Allemagne de l'Est...pour me rendre compte que je pouvais parler cette langue. Et je n'ai été motivée pour le faire que lorsque cela m'a servi pour la philo. Pas faute pourtant d'y avoir passé une grande partie de mes vacances.
Je le nierai devant tout IPR que je croiserai...Mais je me demande bien l'intérêt de faire semblant d'apprendre à "parler" une langue...dans un cadre scolaire (quand on n'en a absolument pas besoin) mais de réduire au maximum la formation de l'esprit (structure et rigueur de la langue / spécificité et universalité de la culture)
Je le nierai devant tout IPR que je croiserai...Mais je me demande bien l'intérêt de faire semblant d'apprendre à "parler" une langue...dans un cadre scolaire (quand on n'en a absolument pas besoin) mais de réduire au maximum la formation de l'esprit (structure et rigueur de la langue / spécificité et universalité de la culture)
- Spoiler:
- ChtitbatoNiveau 5
Des segments, un peu quand même, et même une pièce entière de Shakespeare en TL. Mais les cours incluent aussi des articles, de la BD, des films, des documents authentiques variés.
J'ai très mal vécu mes années de cours de langues au collège et lycée quand ce n'était pas communicatif, mais basés sur des exercices à faire en classe, et dont la consigne et les solutions étaient toutes en français. Suivis d'échanges en français. Et des dialogues improbables à apprendre par coeur dont nul ne comprenait rien. Et du coup, le cours tout en français, avec un espèce de dico copié jour après jour dans le cahier, sans jamais utiliser ce vocabulaire nouveau, donc jamais acquis au final. Et de contrôles quand même dans la langue.
Cette époque est désormais révolue (je crois).
Oui, j'ai appris l'anglais en partant au loin au final. Mais je suis ravie de voir mes élèves (parfaits : disciplinés, sages, ravis de venir en classe, je suis gâtée) comprendre, répondre aux taquineries et quand on reçoit un anglophone (vraiquiparlepasfrançais), ils dialoguent, une heure durant.
Y'a de l'espoir
J'ai très mal vécu mes années de cours de langues au collège et lycée quand ce n'était pas communicatif, mais basés sur des exercices à faire en classe, et dont la consigne et les solutions étaient toutes en français. Suivis d'échanges en français. Et des dialogues improbables à apprendre par coeur dont nul ne comprenait rien. Et du coup, le cours tout en français, avec un espèce de dico copié jour après jour dans le cahier, sans jamais utiliser ce vocabulaire nouveau, donc jamais acquis au final. Et de contrôles quand même dans la langue.
Cette époque est désormais révolue (je crois).
Oui, j'ai appris l'anglais en partant au loin au final. Mais je suis ravie de voir mes élèves (parfaits : disciplinés, sages, ravis de venir en classe, je suis gâtée) comprendre, répondre aux taquineries et quand on reçoit un anglophone (vraiquiparlepasfrançais), ils dialoguent, une heure durant.
Y'a de l'espoir
- JohnMédiateur
Mais ça n'était pas obligatoire pour tous les TL, et encore moins pour tous les terminales.et même une pièce entière de Shakespeare en TL
De plus, maintenant qu'il y a la LELE, il y a de toute façon de la culture et de la littérature dans le cours de langue en terminale L (cette fois pour tous les TL et tout le temps).
Faire de 2007 une rupture dans l'apprentissage des langues du point de vue de l'opposition LLCE vs langue fonctionnelle est selon moi un non-sens. La question est récurrente, mais 2007 ne l'a pas réglée et n'a pas apporté de rupture fondamentale de ce point de vue par rapport à avant.
_________________
En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- AevinHabitué du forum
Certaines reproches formulées dans l'article du café pédagogique me semblent évidentes (comme par exemple le prof qui monopolise la parole) mais nous ne trouverons pas la solution dans l'enseignement des langues uniquement. L'oral n'est globalement pas assez valorisé dans l'enseignement en France, sauf que nous nous payons les pots cassés.
_________________
Automate - et fier de l'être
"Well, the travelling teachers do come through every few months," said the Baron.
"Yes, sir, I know sir, and they're useless. They teach facts, not understanding. It's like teaching people about forests by showing them a saw. I want a proper school, sir, to teach reading an writing, and most of all thinking, sir [...]"
Terry Pratchett - I Shall Wear Midnight
... und wer Fehler findet, kann sie behalten!
- JohnMédiateur
Mais l'oral ça prend du temps et ce n'est pas possible à 35.
_________________
En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- PhilBNiveau 4
Le grincheux a écrit:Tu peux jouer sur les mots autant que tu veux. J'ai participé à des réunions de normalisation. Un américain ne comprend pas un anglais (et réciproquement) sans un énorme effort sur le vocabulaire, l'accent et les tournures de phrase. Il n'y a pas de telles différences en Français.
Américain vivant en France depuis plus de 20 ans, je peux affirmer que dans une certaine mesure, vous avez tous les deux raison.
La plupart des américains sont encore plus nulles en langues étrangères que les français, et ne feraient même pas d'effort pour comprendre un étranger parlant mal leur langue: ils se mettraient à parler plus fort ou à parler comme on parle à un débile. Mais de là à prétendre que les américains et les anglais ne se comprennent pas, il faut savoir de quoi on parle. Il y a beaucoup de gens "de base" (des deux côtés de l'atlantique) qui ont un fort accent qui serait incompréhensible... mais non seulement aux gens de l'autre côté mais même dans leur propre pays.
On le voit dans la musique: moi, américain du midwest, je ne comprends pas les chansons de rap issus des ghettos et des quartiers.
J'ai parfois du mal avec un accent anglais extrême, comme dans la série "Broadchurch" (excellent, d'ailleurs). Et certes un anglais ou un américain qui n'a pas voyagé comme moi et qui n'a pas le goût de l'étranger aurait certes encore plus de difficultés, mais pas au point de prétendre que ce soit deux langues distincts.
Quand je vois "traduit de l'américain" écrit sur les couvertures de certains romans, je ne puis que hocher la tête et me murmurant "ils sont fous, ces français" et "alea jacta est".
Y a-t-il vraiment moins de variation dans les dialectes régionales du français? Du fond de l'Auvergne, aux Marseillais et aux Toulousains, chez les Chtis, à Québec, à Saint Pierre et Miquelon, aux Antilles, au Sénégal et j'en passe, il y a beaucoup de différences d'expression en français aussi. Le grand-père de mon ex, Auvergnat de base (et moitié ivrogne, ce qui n'arrangeait pas les choses) était impénétrable pour moi la plupart du temps. L'était-il pour un français de souche? Je parie que oui.
Il n'y a pas de langue "Américaine" à part "English", sauf quand les humoristes s'en mêlent...
Oscar Wilde a écrit:We have really everything in common with America nowadays, except, of course, language.
:aad:
- VudiciFidèle du forum
Sacapus a écrit:Caspar Goodwood a écrit:
Il paraît aussi que ce serait le spectre phonologique trop étroit du français
le spectre phonologique du français est très large, au contraire.
Il permet d’appréhender sans réels problèmes la phonologie de tas de langues étrangères comme l’allemand, l’italien, l’espagnol, le grec moderne, le japonais, le néerlandais, (le portugais dans une moindre mesure)
Mais on ne peut pas être adapté à tout : il y aura toujours des langues plus éloignées qui poseront des difficultés : l’arabe ou l’anglais...
Je doute pour le néerlandais: certains sons sont trèèèès difficiles à acquérir pour un francophone qui n'a jamais entendu de néerlandais avant 6 ans (les Wallons et les Français). Essayez de faire prononcer "Maastricht" à un Français...
Quant à l'accent tonique... La plupart de mes élèves ne l'entendent tout simplement pas. J'y arrive parfois avec ceux qui font de la musique...
_________________
Front de Libération des Lichens Injustement Massacrés
- dandelionVénérable
Personne n'a dit qu'il fallait en faire le 'primat'.holderfar a écrit:Plutôt d'accord avec chtitbato. Au collège et au lycée, on ne forme pas des spécialistes. Ca n'empêche pas de voir un peu de Shakespeare ou de Goethe, mais en faire le primat de l'apprentissage des LV dans le secondaire, c'est aussi ce qui fait qu'on se retrouve à bac +3 être incapable de se commander un repas au restaurant quand on va à l'étranger.
Maintenant que j'habite dans un pays francophone dont je ne parle pas la langue j'aurais quelque difficulté à assimiler 'parler français' à 'parler tous les français'. S'il s'agissait de commander un repas, je le ferais mal, puisque les repas n'ont pas le même nom ici. Il y a des légumes et des fruits qui ne portent pas non plus le même nom qu'en France, mais aussi des produits laitiers, des appareils ménagers, des vêtements usuels, des pièces de la maison. Plus une foultitude d'expressions 'locales' qui font qu'un locuteur non-natif se trouvera souvent entre deux langues. Mais bien évidemment on s'adapte, parce que l'on a un bagage de langue suffisant pour se faire préciser les choses le cas échéant.
Les repas, aller aux toilettes, etc, ça ne rend pas vraiment les cours intéressants, et ça sera parfois très variable d'un pays à l'autre. En plus, si on ne s'en sert pas, on oublie très vite. Et très franchement la nomenclature des aliments est si complexe et si variable d'un endroit à l'autre, ne serait ce que du fait des habitudes culinaires ou de la production locale, qu'on ne saurait y préparer décemment les élèves.
J'ai enseigné quelques années avant 2007 et quelques années après, et il me semble que les programmes n'ont pas changé d'une part (il n'y a toujours aucune approche lexicale, ce qui témoigne d'une vraie incompréhension de la difficulté de l'anglais à mon sens). D'autre part, l'approche actionnelle existait bien avant 2007. Enfin, le CECR reprend beaucoup l'approche des éditeurs anglais Cambridge et Oxford, entre autres parce qu'ils avaient développé des outils très performants concernant l'apprentissage avant que l'Europe ne s'intéresse à la question. Si je voulais être méchante, j'aurai même tendance à dire que les Français n'ont rien compris au CECRL qui ne dit pas qu'il faut cesser d'enseigner la grammaire ou la littérature (littérature qui n'était qu'extrêmement rarement enseignée avant 2007 et aussi après 2007). Les ouvrages britanniques ont une approche différente, qui ne dédaigne pas d'enseigner un minimum de structures et de vocabulaire, tout en ayant une approche active. Limiter l'enseignement de la langue à une approche 'pratique', ça manque singulièrement d'intérêt.
Néanmoins, si l'on souhaite former des personnes qui maîtrisent un tant soit peu la langue anglaise, il faut tout de même bien se rendre compte qu'ignorer Shakespeare est quelque peu ennuyeux: j'ai déjà entendu des commentateurs sportifs citer Shakespeare, simplement parce qu'il a créé tant de mots et formules qu'il fait partie du langage courant. Mais jamais je n'ai étudié Shakespeare avant le bac, et mes élèves non plus.
- AevinHabitué du forum
Et je suis d'accord avec toi. Mais quand j'observe mes élèves, je constate que pour beaucoup d'élèves, le vrai cours a lieu soit quand le prof dicte le cours, soit quand ils doivent recopier quelque chose du tableau. Participer, prendre la parole - ou pire encore - écouter les autres élèves (dont la parole n'a bien sûr pas la même valeur que celle du prof) ... tout cela ne fait pas partie de leur habitudes d'élève. Et en langue, c'est particulièrement gênant.John a écrit:Mais l'oral ça prend du temps et ce n'est pas possible à 35.
_________________
Automate - et fier de l'être
"Well, the travelling teachers do come through every few months," said the Baron.
"Yes, sir, I know sir, and they're useless. They teach facts, not understanding. It's like teaching people about forests by showing them a saw. I want a proper school, sir, to teach reading an writing, and most of all thinking, sir [...]"
Terry Pratchett - I Shall Wear Midnight
... und wer Fehler findet, kann sie behalten!
- PhilBNiveau 4
Anagramme a écrit: Le comble : faire cours 1h en semaine A, 2h en semaine B à 34 élèves de ST2i2D. Comment apprendre une langue ?
Une partie de la réponse à la question "pourquoi les français sont si nuls en langues" est là: la taille de classes trop élevée et le nombre d'heures trop restreint réduit le temps d'exposition à la langue à peau d'âne. Et ce n'est pas les fausses bonnes idées comme la baladodiffusion, l'approche actionnelle ou les groupes de compétences qui vont y remédier.
A la base, c'est un problème de valeurs. L'éducation en général est dévalorisée de plus en plus dans la société française de nos jours, encore plus dans certains milieux que dans d'autres. Le manque de respect envers les profs représente un symptôme de cette maladie généralisée, et l'inculture en langues (que ce soit les langues étrangères ou même le français) en est un autre.
Certes, il ne faut pas chercher la faute du manque de connaissances en langues étrangères dans les manques de connaissances en français. Certes, cela ne facilite pas les tâches, mais ce sont deux manifestations du même phénomène, plutôt que cause et effet.
J'imagine que les élèves en ST2i2D doivent ressembler plus ou moins aux élèves que j'ai en STMG. Quelques-uns sont sérieux et motivés, quelques autres sont suffisamment scolaires pour apprendre des choses malgré leur manque de motivation, mais les autres sont réfractaires à l'enseignement, quelle que soit la discipline. Ils ne font des progrès en anglais qu'à force de les amadouer, de les réprimander, de les appâter et de les mener d'une main de fer. Il faut à la fois la chaise et le fouet, et des chocolats à la crème. Et encore.
Et ce qui m'inquiète, c'est que ce phénomène que je constate chez certaines classes d'élèves se généralise de plus en plus.
Le "burnout" n'est pas loin, car il est plus qu'évident que l'éducation nationale telle que nous la connaissons ne prendra jamais ce problème au bras le corps, et que ni la taille des classes ni le nombre d'heures par semaine n'évolueront dans le sens et dans la mesure nécessaires.
:aad:
- User5899Demi-dieu
Jadis, j'ai appris l'allemand.
C'est-à-dire qu'on m'a fait apprendre l'allemand.
Je l'ai pris ("prendre") et je me le suis attaché ("ad > ap-").
Deux ans. Oh, je ne soutiens pas une conversation avec Merkel. Mais je peux lire une page de Nietzsche ou de Wagner ou de Goethe avec un dico à côté de moi.
Mais quel dommage ! Je n'ai pas pratiqué d'activités...
C'est-à-dire qu'on m'a fait apprendre l'allemand.
Je l'ai pris ("prendre") et je me le suis attaché ("ad > ap-").
Deux ans. Oh, je ne soutiens pas une conversation avec Merkel. Mais je peux lire une page de Nietzsche ou de Wagner ou de Goethe avec un dico à côté de moi.
Mais quel dommage ! Je n'ai pas pratiqué d'activités...
- Ingeborg B.Esprit éclairé
IL y aussi LELE en première L et c'est la catastrophe dans mon lycée (pourtant un très bon lycée) car très éloigné du niveau réel des élèves. De plus, ils ont trois profs différents en Anglais, ce qui est problématique. Je ne comprends pas pourquoi on n'a pas tout simplement décidé de renforcer l'enseignement des langues en L dans un même bloc horaire. Cela permettrait au prof d'avoir une démarche cohérente. Dans mon lycée, les trois profs n'ont visiblement pas la même démarche alors qu'un seul prof pourrait mener un cours cohérent mêlant progression dans la maîtrise de la langue et étude de la littérature. Un vrai bac L avec un fort bloc en langues étrangères (quitte à réduire un peu le poids de la philo) aurait vraiment un sens et permettrait de revaloriser cette filière. De la même manière, le Latin ou le Grec devraient être obligatoires dans cette série. Cela serait un minimum cohérent et on ne verrait plus comme chez moi, les S truster la DNL ou l'Abibac, ce qui n'est pas très logique.John a écrit:Mais ça n'était pas obligatoire pour tous les TL, et encore moins pour tous les terminales.et même une pièce entière de Shakespeare en TL
De plus, maintenant qu'il y a la LELE, il y a de toute façon de la culture et de la littérature dans le cours de langue en terminale L (cette fois pour tous les TL et tout le temps).
Faire de 2007 une rupture dans l'apprentissage des langues du point de vue de l'opposition LLCE vs langue fonctionnelle est selon moi un non-sens. La question est récurrente, mais 2007 ne l'a pas réglée et n'a pas apporté de rupture fondamentale de ce point de vue par rapport à avant.
- dandelionVénérable
Je suis sûre cependant qu'il y a de nombreux Allemands charmants qui seraient tout disposés à pratiquer des activités avec vousCripure a écrit:Jadis, j'ai appris l'allemand.
C'est-à-dire qu'on m'a fait apprendre l'allemand.
Je l'ai pris ("prendre") et je me le suis attaché ("ad > ap-").
Deux ans. Oh, je ne soutiens pas une conversation avec Merkel. Mais je peux lire une page de Nietzsche ou de Wagner ou de Goethe avec un dico à côté de moi.
Mais quel dommage ! Je n'ai pas pratiqué d'activités...
- philannDoyen
Cripure a écrit:Jadis, j'ai appris l'allemand.
C'est-à-dire qu'on m'a fait apprendre l'allemand.
Je l'ai pris ("prendre") et je me le suis attaché ("ad > ap-").
Deux ans. Oh, je ne soutiens pas une conversation avec Merkel. Mais je peux lire une page de Nietzsche ou de Wagner ou de Goethe avec un dico à côté de moi.
Mais quel dommage ! Je n'ai pas pratiqué d'activités...
merci!
_________________
2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- AevinHabitué du forum
Effectivement, quand on voit des L qui ont un prof d'anglais en LV1 ou 2, un autre en LVA (approfondie) et éventuellement un troisième en LELE ça devient absurde. Surtout qu'en LV1/2 ils se retrouvent avec des S et ES tout en ayant d'autres épreuves (pas de CO pour les L et EE en fin d'année avec d'autres modalités). On aurait mieux fait de leur mettre 4 hrs par LV en supprimant à la limite la distinction LV1 et LV2 qui rend les edt très lourds.Ingeborg B. a écrit:IL y aussi LLCE en première L et c'est la catastrophe dans mon lycée (pourtant un très bon lycée) car très éloigné du niveau réel des élèves. De plus, ils ont trois profs différents en Anglais, ce qui est problématique. Je ne comprends pas pourquoi on n'a pas tout simplement décidé de renforcer l'enseignement des langues en L dans un même bloc horaire. Cela permettrait au prof d'avoir une démarche cohérente. Dans mon lycée, les trois profs n'ont visiblement pas la même démarche alors qu'un seul prof pourrait mener un cours cohérent mêlant progression dans la maîtrise de la langue et étude de la littérature. Un vrai bac L avec un fort bloc en langues étrangères (quitte à réduire un peu le poids de la philo) aurait vraiment un sens et permettrait de revaloriser cette filière. De la même manière, le Latin ou le Grec devraient être obligatoires dans cette série. Cela serait un minimum cohérent et on ne verrait plus comme chez moi, les S truster la DNL ou l'Abibac, ce qui n'est pas très logique.John a écrit:Mais ça n'était pas obligatoire pour tous les TL, et encore moins pour tous les terminales.et même une pièce entière de Shakespeare en TL
De plus, maintenant qu'il y a la LELE, il y a de toute façon de la culture et de la littérature dans le cours de langue en terminale L (cette fois pour tous les TL et tout le temps).
Faire de 2007 une rupture dans l'apprentissage des langues du point de vue de l'opposition LLCE vs langue fonctionnelle est selon moi un non-sens. La question est récurrente, mais 2007 ne l'a pas réglée et n'a pas apporté de rupture fondamentale de ce point de vue par rapport à avant.
_________________
Automate - et fier de l'être
"Well, the travelling teachers do come through every few months," said the Baron.
"Yes, sir, I know sir, and they're useless. They teach facts, not understanding. It's like teaching people about forests by showing them a saw. I want a proper school, sir, to teach reading an writing, and most of all thinking, sir [...]"
Terry Pratchett - I Shall Wear Midnight
... und wer Fehler findet, kann sie behalten!
- SacapusHabitué du forum
Bonjour.Vudici a écrit:
Je doute pour le néerlandais: certains sons sont trèèèès difficiles à acquérir pour un francophone qui n'a jamais entendu de néerlandais avant 6 ans (les Wallons et les Français). Essayez de faire prononcer "Maastricht" à un Français...
Ce mot contient les consonnes [r] et [x] qui n’existent pas dans la phonologie française. Vous auriez pu dire que vous doutiez pour l’espagnol, que certains sons y sont trèèèèèès difficiles à acquérir pour un francophone, et me demander d’essayer de faire prononcer «pájaro» ou «reloj» à un français.
en réalité, pris isolément, le son [r] roulé ne pose pas beaucoup de problème à un français, ni le son [x]. La difficulté du mot «Maastricht» et du mot «reloj» ne réside dans la phonologie, mais dans la phonotactique : L’alternance des sons dans une séquence peu commune en français.
Vudici a écrit:
Quant à l'accent tonique... La plupart de mes élèves ne l'entendent tout simplement
pas. J'y arrive parfois avec ceux qui font de la musique...
D’accord pour l’accent tonique. Mais je ne crois pas que cela fasse partie de la phonologie non plus. Je voulais combattre l’argument qui prétend que la phonologie du français est étroite. Avec près de 17 voyelles et je ne sais combien de consonnes, Cette assertion n’est pas vraie.
- User5899Demi-dieu
Y comprisdandelion a écrit:Je suis sûre cependant qu'il y a de nombreux Allemands charmants qui seraient tout disposés à pratiquer des activités avec vousCripure a écrit:Jadis, j'ai appris l'allemand.
C'est-à-dire qu'on m'a fait apprendre l'allemand.
Je l'ai pris ("prendre") et je me le suis attaché ("ad > ap-").
Deux ans. Oh, je ne soutiens pas une conversation avec Merkel. Mais je peux lire une page de Nietzsche ou de Wagner ou de Goethe avec un dico à côté de moi.
Mais quel dommage ! Je n'ai pas pratiqué d'activités...
En d'autres termes, pour poser le problème, qu'est-ce que parler une langue ? Discuter au café du coin ? Lire un journal ? Un livre ? Tout ça ? Une partie seulement ?
Est-ce que le problème ne vient pas d'une clarification insuffisante ?
Et la manipulation (activité) peut-elle suffire ? En français, langue bien mal parlée par les natifs, on voit clairement que non.
- PalladioNiveau 3
Je ne suis pas contre la méthode dite "communicative," je dois la pratiquer, mais je posais une question pour la mèner à des fins plus utiles du point de vue de la culture. Il ne s'agit pas de se spécialiser. J'ai fait allusion aux grands auteurs parce que sans parole langue (bonjour Saussure) devient un objet utilitaire. Quand j'étais dans L'Education Nationale (je vous salue tous!), c'est ce que je voyais: des étudiants qui suivaient des cours et pour communiquer et pour lire… Ce que je constate ici et là c'est la perte de la lecture des grands auteurs...
- florestanGrand sage
[quote="Cripure"]
Excellente question. J'ai appris l'allemand pour des raisons culturelles: je suis musicienne/mélomane et adore la littérature allemande. Bon arrivée dans l'EN gros choc, douche froide , je pleure chaque fois que je passe devant la Sorbonne, je suis d'ailleurs plus traumatisée par les collègues que par les zapprenants.
Maintenant je trouve qu'il est pour les élèves primordial de pouvoir communiquer à un niveau de survie (mettons fin collège) puis d'enrichir mais surtout dans un but communicationnel au lycée.
Nous n'avons en moyenne nous profs de langue que deux heures par semaine (en Allemagne c'est quatre séquences par semaine en langue de la sixième à la terminale ce qui a évidemment un effet direct sur le niveau atteint)
Il y a une dichotomie entre nos intérêts personnels et le but de l'enseignement des langues. Moi je n'ai pas le temps et même si j'essaie de proposer des thèmes au contenu culturel riche (qu'est ce que j'ai souffert l'an dernier en pro entre la Bundesliga et BMW), il faut bien que les élèves disposent d'un vocabulaire de base (qui est très très éloigné de celui des livrets de Wagner cher Cripure).
Donc il faut hiérarchiser. Une langue ça sert avant tout à comprendre et se faire comprendre. L'allemand se décline horreur malheur!!! Ceci dit les fautes de genre et de déclinaison n'entravent pas forcément la compréhension. Il faut faire des concessions. Dans quelle mesure??? Vaste problème , pour moi ça dépend des classes surtout (pas la peine de désespérer les STMG) les S européennes pouvant se montrer intéréssés par les restes de déclinaison nominale en allemand.
.dandelion a écrit:Y comprisCripure a écrit:Jadis, j'ai appris l'allemand.
C'est-à-dire qu'on m'a fait apprendre l'allemand.
Je l'ai pris ("prendre") et je me le suis attaché ("ad > ap-").
Deux ans. Oh, je ne soutiens pas une conversation avec Merkel. Mais je peux lire une page de Nietzsche ou de Wagner avec vouslingualeslinguistiques.
En d'autres termes, pour poser le problème, qu'est-ce que parler une langue ? Discuter au café du coin ? Lire un journal ? Un livre ? Tout ça ? Une partie seulement ?
Est-ce que le problème ne vient pas d'une clarification insuffisante ?
Et la manipulation (activité) peut-elle suffire ? En français, langue bien mal parlée par les natifs, on voit clairement que non.
Excellente question. J'ai appris l'allemand pour des raisons culturelles: je suis musicienne/mélomane et adore la littérature allemande. Bon arrivée dans l'EN gros choc, douche froide , je pleure chaque fois que je passe devant la Sorbonne, je suis d'ailleurs plus traumatisée par les collègues que par les zapprenants.
Maintenant je trouve qu'il est pour les élèves primordial de pouvoir communiquer à un niveau de survie (mettons fin collège) puis d'enrichir mais surtout dans un but communicationnel au lycée.
Nous n'avons en moyenne nous profs de langue que deux heures par semaine (en Allemagne c'est quatre séquences par semaine en langue de la sixième à la terminale ce qui a évidemment un effet direct sur le niveau atteint)
Il y a une dichotomie entre nos intérêts personnels et le but de l'enseignement des langues. Moi je n'ai pas le temps et même si j'essaie de proposer des thèmes au contenu culturel riche (qu'est ce que j'ai souffert l'an dernier en pro entre la Bundesliga et BMW), il faut bien que les élèves disposent d'un vocabulaire de base (qui est très très éloigné de celui des livrets de Wagner cher Cripure).
Donc il faut hiérarchiser. Une langue ça sert avant tout à comprendre et se faire comprendre. L'allemand se décline horreur malheur!!! Ceci dit les fautes de genre et de déclinaison n'entravent pas forcément la compréhension. Il faut faire des concessions. Dans quelle mesure??? Vaste problème , pour moi ça dépend des classes surtout (pas la peine de désespérer les STMG) les S européennes pouvant se montrer intéréssés par les restes de déclinaison nominale en allemand.
- BoubousNiveau 6
Même si je ne connais pas cette étude dont vous parlez, le point que vous soulevez est très intéressant. Mais, en me basant sur mon expérience personnelle, les conclusions de cette étude ne sont pas vraiment vérifiées. Je pense, par exemple, qu’un enfant du Sahel n’utilise pas vraiment (ou très peu) sa langue maternelle pour apprendre le français ; il n’apprend pas non plus mieux avec un enseignant de la même langue maternelle que lui.dandelion a écrit:
A l'exception des vrais bilingues (et encore) les comparaisons entre les différentes langues sont inévitables. J'avais même eu vent d'une étude montrant que contre toute attente, un enseignant qui enseigne sa langue maternelle à des étrangers sera moins efficace qu'un enseignant qui enseigne une langue qu'il a apprise, tout simplement parce qu'il peut anticiper les difficultés.
Un enfant qui a un bagage de vocabulaire limité voire très limité aura bien du mal à acquérir du vocabulaire dans une autre langue. Je l'ai toujours constaté en anglais, je le constate en FLE, même avec des maternelles. L'enfant pour qui les choses ne sont pas distinctes mais un amas (les légumes, au lieu des brocolis, des haricots et des aubergines) aura du mal à apprendre les mots dans la langue cible (et sur ça il y a des études, sur le bagage moyen de lexique d'un locuteur instruit dans sa langue, dans une deuxième langue bien maîtrisée, etc). De même, un enfant qui ne 'sent' pas la différence entre les différents temps (et j'en vois très régulièrement) aura également du mal à l'appréhender dans la langue cible.
J’ai appris le français dans une école située au bord du fleuve Niger ! Du CP à la 6ème, je n’ai eu que des enseignants étrangers (Dahoméen, Guinéen, Togolais) qui ne parlaient aucune de nos langues ou dialectes. Dans nos classes, certains élèves ne parlaient pas, au début de leur scolarité, la langue dominante mais finissaient par l’apprendre très rapidement dans la cour de récréation, car on ne leur laissait pas le choix !
Paradoxalement, les résultats de notre école étaient bien meilleurs que ceux des autres écoles de ma ville, où les enseignants étaient des nationaux.
Donc, je pense que la non-maîtrise du français ne devrait pas empêcher les élèves d’apprendre l’anglais ou une autre langue. A mon avis, il faut tout simplement déconnecter l’apprentissage des deux langues et éviter de faire systématiquement une étude comparée, qui apporte souvent très peu mais ralentit beaucoup la progression.
- dandelionVénérable
Le but des langues est d'évidence la communication, mais il faut bien se rendre compte que le niveau B2 n'est atteignable qu'avec une bonne maîtrise de l'écrit, une maîtrise des temps de base, de l'expression au moins simple de la condition, et un bagage de vocabulaire déjà conséquent. Les tests standardisés sont tout de même relativement exigeants sur ces points. J'ajoute qu'on peut éventuellement se contenter d'un niveau basique avec des erreurs pour un élève en pro, mais c'est largement insuffisant pour une personne qui veut faire des études supérieures et...trouver un travail. Les tests de langue font partie du recrutement, et dans un contexte de marché de l'emploi tendu, la médiocrité ne suffit pas.
Mais évidemment quand on a une terminale S fourre-tout, on ne peut tout simplement pas proposer un cours adapté au niveau B2.
Mais évidemment quand on a une terminale S fourre-tout, on ne peut tout simplement pas proposer un cours adapté au niveau B2.
- retraitéeDoyen
philann a écrit:Cripure a écrit:Jadis, j'ai appris l'allemand.
C'est-à-dire qu'on m'a fait apprendre l'allemand.
Je l'ai pris ("prendre") et je me le suis attaché ("ad > ap-").
Deux ans. Oh, je ne soutiens pas une conversation avec Merkel. Mais je peux lire une page de Nietzsche ou de Wagner ou de Goethe avec un dico à côté de moi.
Mais quel dommage ! Je n'ai pas pratiqué d'activités...
merci!
Moi, j'ai appris l'allemand de la 6e à la terminale. Du vocabulaire, de la grammaire, des textes littéraires dès la seconde, voire avant; Après 3 ans d'allemand "à l'ancienne", j'étais capable de me débrouiller en Allemagne, toute gamine que j'étais, et de me sortir d'une situation inextricable (une amie accusée à tort de vol dans un grand magasin) . Qui peut le plus peut le moins, et pouvoir lire Goethe ou Schiller dans le texte facilite grandement les choses pour demander son chemin ou acheter des saucisses. En outre, ce vocabulaire de la vie quotidienne nous était également enseigné.
- CasparProphète
Euh Sacapus...Si, l'accent tonique, l'accent de mot et de phrase sont très importants en anglais (et dans de nombreuses autres langues) et font bien partie de la phonologie.
- CelebornEsprit sacré
Boubous a écrit:
Donc, je pense que la non-maîtrise du français ne devrait pas empêcher les élèves d’apprendre l’anglais ou une autre langue. A mon avis, il faut tout simplement déconnecter l’apprentissage des deux langues et éviter de faire systématiquement une étude comparée, qui apporte souvent très peu mais ralentit beaucoup la progression.
Je crois que la question ici n'est pas de faire une étude comparée de deux langues, mais bien un problème de conscience du fonctionnement et des structures. Un élève qui n'a pas appris à lire correctement, à identifier (et à automatiser la reconnaissance de) un verbe, un sujet, un nom, va avoir de sérieux problèmes en langue vivante. Car encore faut-il savoir quel mot on conjugue, quel mot on accorde, etc. Je crois que c'est ça, la question centrale : on est dans des langues européennes qui ont globalement le même fonctionnement (on y conjugue des verbes en gros aux mêmes temps, on y a la même grammaire, globalement la même syntaxe et les mêmes accords, etc.), et un élève qui se fait x heures par semaine de français sans parvenir à maîtriser la structure de sa langue ne va pas par miracle maîtriser le même fonctionnement dans une autre langue.
Je crois que ça n'a pas grand chose à voir avec l'enseignement du français en Afrique par rapport à la langue parlée dans la région ou le pays.
_________________
"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- MrBrightsideEmpereur
Caspar Goodwood a écrit:Euh Sacapus...Si, l'accent tonique, l'accent de mot et de phrase sont très importants en anglais (et dans de nombreuses autres langues) et font bien partie de la phonologie).
C'est ce qui fera la différence importante entre /jʊˈniːk/ et /ˈjuː.nək/ :lol:
- lumeekaExpert spécialisé
Il y a le vocabulaire de la vie quotidienne et... l'argot; j'essaie de leur enseigner les deux. Aujourd'hui, par exemple,mes 5ème ont découvert que sweet peut vouloir dire "bonbon", "sucré" ou bien ... "cool". Ils savent aussi que pour les £ on dit pound mais aussi quid qui lui est invariable et que cheers ne veut pas juste dire "tchin-tchin" mais aussi "merci". Ils adorent! En revanche, trois heures par semaine est d'un ridicule...
_________________
Animals are my friends... and I don't eat my friends. George Bernard Shaw
https://www.facebook.com/sansvoixpaca/
http://www.nonhumanrightsproject.org/about-us-2/
- L'APLV lance une enquête sur les épreuves de langues vivantes au bac
- Réforme de la réforme du bac en langues vivantes
- bilan et constat d'échec pour la réforme au canada
- Les raisons de l’« échec Peillon » sur la réforme des rythmes scolaires
- [L'Humanité] Les maths dans la réforme Blanquer : une sélection par l'échec
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum