- IridianeFidèle du forum
Ce qui n’est pas très clair, Parménide, c’est que tout en disant que tu ne vises pas de poste dans le supérieur, tu passes beaucoup de temps à t’interroger sur les rouages de l’institution, ce qui ne te sera d’aucune utilité. Pour être titulaire dans le sup, comme on te l’a dit, il faut être agrégé et docteur (pas forcément normalien, j’ai déjà expliqué plus haut que ça n’était pas un critère, sauf dans les ENS) avec, notamment, un excellent rapport de thèse, beaucoup de publications et une insertion précoce dans le milieu universitaire (rôle dans des programmes financés, postes d’ATER, post-docs…). Il arrive donc que des gens soient recrutés vers 30-35 ans parce qu’ils ont tout ça et que les planètes se sont alignées pour eux (profil du poste, bonne adéquation aux axes du labo etc). Les critères sont multiples.
Une fois qu’on a dit ça, on a tout dit, et vu ce que tu envisages, ça n’est d’aucun intérêt pour toi de le savoir. Ce à quoi tu dois t’en tenir, c’est que si tu passes l’agrégation et que tu l’obtiens, tu seras prof en lycée, POINT. Si tu as envie de faire des vacations à côté, fais les si ça te chante, mais tu ne te sentiras pas plus ni moins légitime, c’est une CERTITUDE. Tu auras à peu près les mêmes élèves devant toi (voire meilleurs en terminale car en général ceux qui vont à la fac en philo, ce n’est pas le haut du panier) et en plus, tu risques d’être déçu, car on te donnera le TD que les titulaires ne veulent pas faire, donc soit de la methodo, soit un sujet en particulier mais tu ne feras pas de philo générale comme tu ferais en lycée. Les vacations ne peuvent pas être un but en soi, seulement un complément. A partir de là, passer l’agrégation juste pour faire des vacations, c’est une grosse erreur, tu vas y laisser des plumes. Au reste, je ne te connais pas, mais d’après ce que tu exprimes tu as l’air assez fragile et peu confiant : si tu pars comme ça pour l’agreg, ça va être un calvaire, crois moi. Il faut être très solide pour la passer. Je dis ça pour toi.
Une fois qu’on a dit ça, on a tout dit, et vu ce que tu envisages, ça n’est d’aucun intérêt pour toi de le savoir. Ce à quoi tu dois t’en tenir, c’est que si tu passes l’agrégation et que tu l’obtiens, tu seras prof en lycée, POINT. Si tu as envie de faire des vacations à côté, fais les si ça te chante, mais tu ne te sentiras pas plus ni moins légitime, c’est une CERTITUDE. Tu auras à peu près les mêmes élèves devant toi (voire meilleurs en terminale car en général ceux qui vont à la fac en philo, ce n’est pas le haut du panier) et en plus, tu risques d’être déçu, car on te donnera le TD que les titulaires ne veulent pas faire, donc soit de la methodo, soit un sujet en particulier mais tu ne feras pas de philo générale comme tu ferais en lycée. Les vacations ne peuvent pas être un but en soi, seulement un complément. A partir de là, passer l’agrégation juste pour faire des vacations, c’est une grosse erreur, tu vas y laisser des plumes. Au reste, je ne te connais pas, mais d’après ce que tu exprimes tu as l’air assez fragile et peu confiant : si tu pars comme ça pour l’agreg, ça va être un calvaire, crois moi. Il faut être très solide pour la passer. Je dis ça pour toi.
- DesolationRowEmpereur
Caspar a écrit:DesolationRow a écrit:Le fil s’écrit de lui-même : tout le monde essaie de dire gentiment que c’est une idée désastreuse, Parmenide va écrire des pavés pour dire qu’il comprend mais que même s’il a tort il a raison et ita deinceps.
Léger sentiment de déjà vu en effet.
Je me permets de me citer.
- ErgoDevin
Et toi, DR, tu voudrais pas t'y mettre, à l'agrégation de phulosophie ? J'hésite, pour ma part...DesolationRow a écrit:Caspar a écrit:DesolationRow a écrit:Le fil s’écrit de lui-même : tout le monde essaie de dire gentiment que c’est une idée désastreuse, Parmenide va écrire des pavés pour dire qu’il comprend mais que même s’il a tort il a raison et ita deinceps.
Léger sentiment de déjà vu en effet.
Je me permets de me citer.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Ergo a écrit:Et toi, DR, tu voudrais pas t'y mettre, à l'agrégation de phulosophie ? J'hésite, pour ma part...DesolationRow a écrit:Caspar a écrit:DesolationRow a écrit:Le fil s’écrit de lui-même : tout le monde essaie de dire gentiment que c’est une idée désastreuse, Parmenide va écrire des pavés pour dire qu’il comprend mais que même s’il a tort il a raison et ita deinceps.
Léger sentiment de déjà vu en effet.
Je me permets de me citer.
Franchement, ça eut payé, mais ça paye plus. Sans compter que tu es obligé de tenir des propos phulosophiques — et de ruiner ta réputation sur Néo…
_________________
Si tu vales valeo.
- DesolationRowEmpereur
D’un autre côté, comme j’ai l’intention de ne pas enseigner la philosophie, ça semble être la voie royale.
- ErgoDevin
Aïe, s'il faut tenir des propos phulosophiques, pas sûre que ça vaille le coup. Mais je pourrais donner des vacations à l'étage en-dessous du mien ! À moins que pour ça, justement, il me faille renoncer à l'agrégation de phulo... C'est compliqué.epekeina.tes.ousias a écrit:Ergo a écrit:
Et toi, DR, tu voudrais pas t'y mettre, à l'agrégation de phulosophie ? J'hésite, pour ma part...
Franchement, ça eut payé, mais ça paye plus. Sans compter que tu es obligé de tenir des propos phulosophiques — et de ruiner ta réputation sur Néo…
- Spoiler:
- / phulosophe -- mon PRAG de phulo préféré utilisait Caliméro comme avatar sur un ancien forum.
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- Anne_68Habitué du forum
Ergo a écrit:Aïe, s'il faut tenir des propos phulosophiques, pas sûre que ça vaille le coup. Mais je pourrais donner des vacations à l'étage en-dessous du mien ! À moins que pour ça, justement, il me faille renoncer à l'agrégation de phulo... C'est compliqué.epekeina.tes.ousias a écrit:Ergo a écrit:
Et toi, DR, tu voudrais pas t'y mettre, à l'agrégation de phulosophie ? J'hésite, pour ma part...
Franchement, ça eut payé, mais ça paye plus. Sans compter que tu es obligé de tenir des propos phulosophiques — et de ruiner ta réputation sur Néo…
- Spoiler:
/ phulosophe -- mon PRAG de phulo préféré utilisait Caliméro comme avatar sur un ancien forum.
C'est pas bien de se muquer ...
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Pourtant, j'avais entendu dire que moquer de la phulosophie, c'était vraiment phulosopher. On ne peut décidément plus se fier à qui que ce soit.
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Si tu vales valeo.
- NitaEmpereur
Ergo a écrit:Et toi, DR, tu voudrais pas t'y mettre, à l'agrégation de phulosophie ? J'hésite, pour ma part...DesolationRow a écrit:Caspar a écrit:DesolationRow a écrit:Le fil s’écrit de lui-même : tout le monde essaie de dire gentiment que c’est une idée désastreuse, Parmenide va écrire des pavés pour dire qu’il comprend mais que même s’il a tort il a raison et ita deinceps.
Léger sentiment de déjà vu en effet.
Je me permets de me citer.
J'ai fait une capture d'écran de ce message.
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A clean house is a sign of a broken computer.
- AscagneGrand sage
Je me permets de répondre, peut-être si le fil est lu par d'autres, après tout.Parménide a écrit:Question: comment le poste a pu être obtenu si vite (sans prendre en compte la réponse un peu facile type copinage, piston, même si ça peut exister, comme dans tout corps de métier...) : brillants travaux, recherche originale, très bon classement à l'agrégation et/ou un autre concours?...
... Parce qu'ils sont brillants, productifs et parce qu'ils ont montré leurs qualités et peut-être parce qu'ils ont un peu de chance - mais en fait d'autres tout aussi excellents n'ont pas encore de poste de titulaire à 36 ans. Pour rappel, si mon souvenir est bon, on accède en début de trentaine en moyenne à des postes de MCF dans d'autres disciplines ; en lettres et SHS, c'est plus tardif (les thèses ayant été à tout le moins plus longues jusqu'à récemment, mais ce n'est pas le seul aspect de la question, j'imagine), ce qui veut dire aussi que cela représente pas mal d'attente de la part de personnes qui ont a priori déjà fait leurs preuves et plus encore, si je parle des meilleurs.
En se mettant à leur place, c'est tout sauf "rapide", surtout pour celles et ceux qui ont passé x années à des postes temporaires d'un bout à l'autre du pays et à l'étranger avec ce que cela comporte comme sacrifices (eh oui) potentiels. Donc heureusement que certains parviennent à être recrutés "jeunes" (mais tardivement par rapport à d'autres secteurs) lorsqu'ils ont des CV et des listes de communications/travaux/prix qui excèdent les attentes qui existeraient dans un système tournant convenablement, ou normalement. (Quand je pense que pendant ce temps-là I. Aberkane se présente comme un "hyper-docteur" : ou de la force de la fausse monnaie).
Notez que le fait de consulter les CV de collègues particulièrement brillants n'est pas forcément recommandé pour le moral des docteurs "dans la norme" mais ambitieux (ça sent le vécu !). Sans penser à tout ce que cela peut représenter pour d'autres aspects (vie de famille, décision d'avoir des enfants, finances...). Cela peut être instructif à considérer pour d'autres.
Je parlais spécifiquement des postes d'EC titulaires, en utilisant cette expression.Parménide a écrit:des gens qui auraient des choses à apporter sur le plan de la recherche restent inaudibles s'ils n'ont pas suivi la "Voie royale".
On trouve facilement des docteurs et des personnes qui sont très audibles sans être titulaires MCF et PR. Oh, tu vas me dire que très souvent ce sont aussi des gens qui ont obtenu l'agrégation, mais bon, là n'est pas la question : la question, c'est de savoir si la personne a fait des travaux remarquables et remarqués/est productive/vulgarise et rend accessible le savoir/etc.
- maikreeeesseGrand sage
Petite question : en sciences il y a obligation de faire 1 et même maintenant 2 post doc (à l'étranger). Est-ce la même chose dans les disciplines littéraires (post doc en France) ?
- AscagneGrand sage
Heureusement d'ailleurs, vu le nombre de postdocs.
Oh si les sections CNU concernées demandaient ça pour la qualification en lettres, ça ferait moins de dossiers à traiter.
Oh si les sections CNU concernées demandaient ça pour la qualification en lettres, ça ferait moins de dossiers à traiter.
- ParménideNeoprof expérimenté
@Iridiane: Merci pour cette claire synthèse faisant le tour de la question!
@Lene75 et Tonio Kröger
Concernant ce que j'ai mis à la fin de mon tout premier post sur la lecture des textes d'apparence très fluide et donc faussement faciles, y aurait il un conseil particulier au niveau de l'état d'esprit à avoir? de manière à ne pas passer à coté d'une vraie conceptualisation et approche philosophique du texte.
Les exemples ne manquent pas: j'ai lu dernièrement et fiché l'apologie de Socrate. Texte qui s'apparente plus à un récit qu'à un texte philosophique proprement dit (c'est une prise de parole en vérité). Et à la lecture, assez peu de concepts et de notions sautent aux yeux. Est ce normal?
J'ai remarqué en lisant le rapport de jury de 2018 que ce problème était pointé pour certains textes de Lucrèce, notamment ceux de la fin du Poème, où l'épidémie de peste est décrite (dévastant Athènes je crois). Il s'agit d'un tableau apocalyptique, d'une évocation littéraire. Pourtant des agrégatifs l'ont eu à l'oral.. Drôle de texte pour une épreuve de philosophie (même sur œuvre au programme) Ma question serait la même que pour le texte de Platon, qu'en est il d'une problématisation dans ce genre de texte...
Voilà qu corrobore parfaitement ce précieux témoignage que j'ai découvert il y a quelques jours, de mon point de vue une vraie mine:
https://www.youtube.com/watch?v=JG9MVx8Gjxk
Cette jeune agrégée de philo soutient qu'elle a eu le concours (certes à la troisième fois) en travaillant seulement 5h/j 4 fois par semaine
On tombe sur le même volume, en gros. La preuve ultime que la qualité est quasiment plus importante que la quantité
(Quand elle dit par contre que c'est jouable avec seulement 3h/j il faut peut être pas exagérer quand même... )
@Lene75 et Tonio Kröger
Concernant ce que j'ai mis à la fin de mon tout premier post sur la lecture des textes d'apparence très fluide et donc faussement faciles, y aurait il un conseil particulier au niveau de l'état d'esprit à avoir? de manière à ne pas passer à coté d'une vraie conceptualisation et approche philosophique du texte.
Les exemples ne manquent pas: j'ai lu dernièrement et fiché l'apologie de Socrate. Texte qui s'apparente plus à un récit qu'à un texte philosophique proprement dit (c'est une prise de parole en vérité). Et à la lecture, assez peu de concepts et de notions sautent aux yeux. Est ce normal?
J'ai remarqué en lisant le rapport de jury de 2018 que ce problème était pointé pour certains textes de Lucrèce, notamment ceux de la fin du Poème, où l'épidémie de peste est décrite (dévastant Athènes je crois). Il s'agit d'un tableau apocalyptique, d'une évocation littéraire. Pourtant des agrégatifs l'ont eu à l'oral.. Drôle de texte pour une épreuve de philosophie (même sur œuvre au programme) Ma question serait la même que pour le texte de Platon, qu'en est il d'une problématisation dans ce genre de texte...
Tonio Kröger a écrit:J’ai passé l’agrégation externe travaillant 15h par semaine dans un grand magasin à 1h30 de chez moi . Mais j’avoue que j’étais légèrement épuisé !
Voilà qu corrobore parfaitement ce précieux témoignage que j'ai découvert il y a quelques jours, de mon point de vue une vraie mine:
https://www.youtube.com/watch?v=JG9MVx8Gjxk
Cette jeune agrégée de philo soutient qu'elle a eu le concours (certes à la troisième fois) en travaillant seulement 5h/j 4 fois par semaine
On tombe sur le même volume, en gros. La preuve ultime que la qualité est quasiment plus importante que la quantité
(Quand elle dit par contre que c'est jouable avec seulement 3h/j il faut peut être pas exagérer quand même... )
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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)
"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)
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https://www.babelio.com/monprofil.php
- ErgoDevin
@Nita:
@maikreeeesse: pas en Anglais, non plus.
@Parménide: tu as travaillé le programme de cette année, pour voir, déjà ? Hors stress éventuel de l'inscription et du concours lui-même, déjà lire les œuvres au programme des dernières années.
Pour la question des vacations dans le supérieur: dans ma fac, on les confie essentiellement à des enseignants du secondaire en poste. Sinon, on confie des charges de cours à des doctorants, agrégés ou certifiés dans la majeure partie des cas (ou étrangers), y compris à certains hors contrat doctoral; ou encore évidemment au combo concours du secondaire + doctorat acquis.
@maikreeeesse: pas en Anglais, non plus.
@Parménide: tu as travaillé le programme de cette année, pour voir, déjà ? Hors stress éventuel de l'inscription et du concours lui-même, déjà lire les œuvres au programme des dernières années.
Pour la question des vacations dans le supérieur: dans ma fac, on les confie essentiellement à des enseignants du secondaire en poste. Sinon, on confie des charges de cours à des doctorants, agrégés ou certifiés dans la majeure partie des cas (ou étrangers), y compris à certains hors contrat doctoral; ou encore évidemment au combo concours du secondaire + doctorat acquis.
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- dandelionVénérable
Pour effectuer des vacations, il faut néanmoins avoir un emploi à temps plein ou pouvoir justifier d’un certain revenu durant les trois années précédentes si on est indépendant.
- ErgoDevin
Très juste. Après, je ne sais pas s'il y a beaucoup de vacataires dans les départements de philosophie qui aient un autre emploi que l'enseignement ailleurs...
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- ShajarVénérable
En fait, Parménide, je crois que ce n'est pas tant ton rapport à la philosophie que ton rapport au travail qui crée des incompréhensions. Tu te projettes dans l'idée de passer l'agrégation, mais sans vouloir travailler derrière ; d'avoir des TD en fac, mais sans job à côté : toutes choses qui nous semblent assez ahurissantes.
Pour nous, qui travaillons tous, souvent depuis longtemps, aller au boulot le matin c'est un incontournable ; même pour ceux qui veulent se reconvertir, la première question est de savoir dans quel avenir professionnel. On se rend à l'école/au collège/au lycée/ailleurs chaque jour, parfois avec plaisir, souvent sans, parce qu'on considère que travailler est indispensable à notre vie, pour plein de raisons : financière bien sûr (on veut un salaire, puis une retraite), sociale aussi (on est intégré dans la société, à une place donnée, on la fait tourner à notre manière), intellectuelle parfois (on enseigne des choses qu'on a apprises, on s'enrichit au contact des élèves). Bref, on se voit difficilement vivre sans travailler, même si ce n'est pas forcément hyper épanouissant, et parfois même frustrant et douloureux.
Toi, tu as 36 ans, ça fait des années que tu vis sans bosser, au RSA visiblement ; alors quel est ton rapport au travail et à la société ?
- Considères-tu que le travail est indispensable à ta vie ?
- Qu'attends-tu d'un travail ? Pourquoi veux-tu travailler ?
- Quels sont les sacrifices que tu pourrais consentir à faire pour avoir un travail ? Quels sont les points sur lesquels tu ne dérogerais pour rien au monde ?
- Te projettes-tu dans une vie autre que celle d'étudiant, avec une famille, un logement à toi, des cercles d'amis, des loisirs... ? Bref, comment te vois-tu dans la société ? Comment te vois-tu dans 30 ans, lorsque tu auras l'âge de prendre ta retraite ?
Toutes questions qui sont à mon avis beaucoup plus importantes en ce moment que de savoir quelle est la bonne méthode pour passer l'agreg dans un futur imprécis et pour la refuser à la fin. Et qui sont toujours du ressort d'un psy plus que d'un forum professionnel.
Pour nous, qui travaillons tous, souvent depuis longtemps, aller au boulot le matin c'est un incontournable ; même pour ceux qui veulent se reconvertir, la première question est de savoir dans quel avenir professionnel. On se rend à l'école/au collège/au lycée/ailleurs chaque jour, parfois avec plaisir, souvent sans, parce qu'on considère que travailler est indispensable à notre vie, pour plein de raisons : financière bien sûr (on veut un salaire, puis une retraite), sociale aussi (on est intégré dans la société, à une place donnée, on la fait tourner à notre manière), intellectuelle parfois (on enseigne des choses qu'on a apprises, on s'enrichit au contact des élèves). Bref, on se voit difficilement vivre sans travailler, même si ce n'est pas forcément hyper épanouissant, et parfois même frustrant et douloureux.
Toi, tu as 36 ans, ça fait des années que tu vis sans bosser, au RSA visiblement ; alors quel est ton rapport au travail et à la société ?
- Considères-tu que le travail est indispensable à ta vie ?
- Qu'attends-tu d'un travail ? Pourquoi veux-tu travailler ?
- Quels sont les sacrifices que tu pourrais consentir à faire pour avoir un travail ? Quels sont les points sur lesquels tu ne dérogerais pour rien au monde ?
- Te projettes-tu dans une vie autre que celle d'étudiant, avec une famille, un logement à toi, des cercles d'amis, des loisirs... ? Bref, comment te vois-tu dans la société ? Comment te vois-tu dans 30 ans, lorsque tu auras l'âge de prendre ta retraite ?
Toutes questions qui sont à mon avis beaucoup plus importantes en ce moment que de savoir quelle est la bonne méthode pour passer l'agreg dans un futur imprécis et pour la refuser à la fin. Et qui sont toujours du ressort d'un psy plus que d'un forum professionnel.
- Lisak40Expert spécialisé
Oui c'est ça. J'avoue ne pas comprendre ce que veut Parménide : avoir l'agrégation (en ayant auparavant étudié pour ca avec des extraits de manuels de Tle, rien que ça c'est hallucinant, c'est pas comme si le CAPES et l'agrégation de philo étaient parmi les concours les plus difficiles à réussir, si ce n'est les plus difficiles), pour ne pas enseigner en lycée, mais enseigner en fac et/ou faire de la recherche. D'accord, mais comment ? où ? sous quel statut ? Je vais vous décrire le parcours d'un ami, qui n'est pas agrégé (pour la simple raison qu'il ne l'a pas passée même si on s'est rencontrés lors de sa préparation) parce que justement il ne voulait pas enseigner dans le 2aire, et qui est maintenant prof assistant dans une université européenne très prestigieuse et une matière très sélective aussi...
- Khâgne - Hypokhâgne : HIV
- ENS : sorti parmi les 1ers de sa promo
- licence + master dans son domaine
- licence de littérature tchèque (il ne parlait pas du tout le tchèque 5 ans auparavant)
- doctorat (avec la plus haute distinction) à la Sorbonne.
Voilà pour les études, pour la carrière pro
- prof au lycée français de Prague
- doctorat à Prague et Frankfort dans des intitutions très réputées
- post doctorat à Prague et Berlin
- chercheur associé au Luxembourg
- consultant pour un projet très prestigieux dans son domaine
- directeur de recherche.
Il a publié je ne sais combien d'articles, et fait partie des personnes qui comptent à l'international dans sa branche. Je crois qu'il a l'habilitation pour enseigner à la Sorbonne (je ne sais pas en quelle qualité). Ah et aussi il parle parfaitement 4-5 langues étrangères. C'est un peu le Thomas Pesquet des sciences humaines quoi. Il est en milieu de carrière, et cela fait 20 ans qu'il travaille d'arrache pieds. Il a un bon poste, mais n'est pour le moment qu''assistant professeur" et il ne gagne pas aussi bien sa vie qu'on pourrait le penser. Il a un job "d'universitaire de rêve" (recherche, enseignement, colloques, livres, directeur de thèse, voyages, etc.) certes, mais il n'est pas riche, hein, et surtout il a un CV que peu d'entre nous ont. Donc il faut redescendre sur terre un peu. Prof de philo en lycée ce n'est pas un métier honteux (aucun ne l'est sauf peut-être consultant chez Mc Kinsey ...), ce n'est pas dévalorisant ni quoique ce soit... Cela me fait penser à un autre ami, docteur qui n'avait qu'une idée en tête : enseigner à la Sorbonne. Il a passé l'agrégation mais l'a ratée, n'a jamais accepté quoique ce soit d'autre car ce n'était pas digne de lui. Résultat : il vit du RSA et dans un déni total de la réalité, et je ne crois pas qu'il soit épanoui ni heureux...
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- licence + master dans son domaine
- licence de littérature tchèque (il ne parlait pas du tout le tchèque 5 ans auparavant)
- doctorat (avec la plus haute distinction) à la Sorbonne.
Voilà pour les études, pour la carrière pro
- prof au lycée français de Prague
- doctorat à Prague et Frankfort dans des intitutions très réputées
- post doctorat à Prague et Berlin
- chercheur associé au Luxembourg
- consultant pour un projet très prestigieux dans son domaine
- directeur de recherche.
Il a publié je ne sais combien d'articles, et fait partie des personnes qui comptent à l'international dans sa branche. Je crois qu'il a l'habilitation pour enseigner à la Sorbonne (je ne sais pas en quelle qualité). Ah et aussi il parle parfaitement 4-5 langues étrangères. C'est un peu le Thomas Pesquet des sciences humaines quoi. Il est en milieu de carrière, et cela fait 20 ans qu'il travaille d'arrache pieds. Il a un bon poste, mais n'est pour le moment qu''assistant professeur" et il ne gagne pas aussi bien sa vie qu'on pourrait le penser. Il a un job "d'universitaire de rêve" (recherche, enseignement, colloques, livres, directeur de thèse, voyages, etc.) certes, mais il n'est pas riche, hein, et surtout il a un CV que peu d'entre nous ont. Donc il faut redescendre sur terre un peu. Prof de philo en lycée ce n'est pas un métier honteux (aucun ne l'est sauf peut-être consultant chez Mc Kinsey ...), ce n'est pas dévalorisant ni quoique ce soit... Cela me fait penser à un autre ami, docteur qui n'avait qu'une idée en tête : enseigner à la Sorbonne. Il a passé l'agrégation mais l'a ratée, n'a jamais accepté quoique ce soit d'autre car ce n'était pas digne de lui. Résultat : il vit du RSA et dans un déni total de la réalité, et je ne crois pas qu'il soit épanoui ni heureux...
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Il est certain qu'avec 80 places à l'agrégation et 120 au Capes, plus une poignée de postes dans le supérieur, la philosophie n'est pas la discipline dans laquelle il est le plus aisé de parvenir.
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Si tu vales valeo.
- Tonio KrögerNiveau 8
Et encore, l’année où je l’ai passée c’était 43 postes ! C’est effectivement un trou de souris, comme le disait un de mes profs de fac, un trou encore plus petit s’agissant de se placer à l’université.
- IridianeFidèle du forum
80 postes à l’agrégation de philo ?! Les temps sont fastes, c’était le nombre de postes a l’agreg de lettres modernes l’année où je l’ai passée… en philo il devait y avoir autour de 45 postes en effet.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Iridiane a écrit:80 postes à l’agrégation de philo ?! Les temps sont fastes, c’était le nombre de postes a l’agreg de lettres modernes l’année où je l’ai passée… en philo il devait y avoir autour de 45 postes en effet.
C'est ce que j'ai trouvé sur une page du MEN : https://www.devenirenseignant.gouv.fr/cid98774/postes-agregation-session-2022.html
Mais c'est aussi ce que j'ai tendance à me dire — pour les deux concours — si je me fie à mes souvenirs. Reste que le flux des étudiants qui arrivent en fac tend à me faire croire que c'est finalement peu au regard des besoins. Quoi qu'il en soit, je n'irais certainement pas jusqu'à dire que c'est beaucoup et qu'il suffit de s'inscrire, pour…
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Si tu vales valeo.
- IridianeFidèle du forum
Ah bien sûr, ce n’était pas mon propos ! Juste que je ne me rendais pas compte mais il y a une époque où le nombre de postes était vraiment très très très bas…
- Lisak40Expert spécialisé
Pour tempérer un peu mes propos qui penvent sembler être durs (mais je crois qu'il faut "reprendre" Parménide sur son déni total de réalité), je pense comme l'ont suggéré déjà certains collègues, que lire / écrire, et peut-être écrire pour des blogs de la philosophie en "loisir" peut être un bon moyen de se faire plaisir, mais comme il faut faire bouillir la marmite (et franchement je ne crois pas qu'au RSA, on puisse le faire trop souvent), il faut aussi un travail à côté. Et l'enseignement, ça peut encore laisser un peu de temps (enfin pas les 1ères années ni si on a beaucoup d'ambitions d'un point de vue "pécunier", parce que du coup ça veut dire beaucoup d'HSA/HSE, et de missions chronophages), notamment si on est agrégé. Je connais pas mal de profs agrégés justement qui font de la recherche à côté, et la grande majorité n'a aucune ambition d'aller enseigner en Fac (ambition qu'ils savent de toutes les façons irréalisable), beaucoup le font justement pour le challenge intellectuel, pour le plaisir et cela semble les rendre heureux.
Je peux aussi parler de mon exemple : je ne suis absolument pas angliciste à la base, mais le suis devenue car grand amour du cinéma et de la littérature anglophones. Acculée socialement, économiquement et professionnellement il y a 10 ans lorsque je vivais dans un pays anglophone, je suis rentrée en France où j'ai pris un poste de contractuelle en anglais. Puis j'ai passé et obtenu le PLP (j'ai raté les oraux du CAPES, j'aurais pu aussi m'en émouvoir, mais j'avais besoin d'un travail donc c'est la vie), alors que je ne m'étais jamais destinée à enseigner. Et donc maintenant, ce métier ne me convient plus (ceux qui me lisent ici le savent), notamment parce que les conditions sont trop dures. J'ai un moment envisagé de passer l'agrégation, pour me dire que je n'étais pas une idiote, et pour gagner plus en travaillant moins. Sauf que finalement, je sais que je ne me vois pas enseigner, et surtout pas jusqu'à 67 ans (en pro et même dans le général, vu les élèves, on sera en HP ou au fond du trou avant je pense...) donc j'ai décidé de me tourner vers totalement autre chose... Donc pourquoi m'épuiser à essayer de passer un concours très difficile alors qu'au final je sais que je ne veux plus sur le long terme être enseignante ? Est-ce que cela veut dire que je ne vais pas pouvoir entretenir ce goût pour la littérature, les séries TV et le cinéma anglophones ? Non c'est tout le contraire : j'aurai un travail qui me permettra toujours de manger, de payer mon crédit et tout le reste mais qui ne me bouffera pas le corps et l'esprit et m'empêchera de tomber raide d'épuismement mental tous les soirs devant mon ordi à 21h30 alors qu'il me reste une bonne heure de boulot (voire deux) et donc m'empêche de "vivre" cette passion à fond (puisque je ne lis pas du tout en semaine, tout au plus 10 15 mins dans les transports quand ce n'est pas trop blindé, càd jamais)...
Du coup Parménide, plutôt que de t'épuiser à passer l'agrégation pour ne surtout pas enseigner en lycée et continuer à te perdre dans un projet totalement utopique, si tu aimes les lettres, les livres, la littérature, la culture et ce genre de choses, pourquoi ne pas simplement essayer de devenir bibliothécaire (le concours A est ardu mais le B doit être accessible) ou même libraire ? Tu aurais toujours le temps de "philosopher", mais serais un peu plus dans le monde et il y aurait moins ce besoin de réparer cette blessure narcissique qui semble être la tienne ?
Je peux aussi parler de mon exemple : je ne suis absolument pas angliciste à la base, mais le suis devenue car grand amour du cinéma et de la littérature anglophones. Acculée socialement, économiquement et professionnellement il y a 10 ans lorsque je vivais dans un pays anglophone, je suis rentrée en France où j'ai pris un poste de contractuelle en anglais. Puis j'ai passé et obtenu le PLP (j'ai raté les oraux du CAPES, j'aurais pu aussi m'en émouvoir, mais j'avais besoin d'un travail donc c'est la vie), alors que je ne m'étais jamais destinée à enseigner. Et donc maintenant, ce métier ne me convient plus (ceux qui me lisent ici le savent), notamment parce que les conditions sont trop dures. J'ai un moment envisagé de passer l'agrégation, pour me dire que je n'étais pas une idiote, et pour gagner plus en travaillant moins. Sauf que finalement, je sais que je ne me vois pas enseigner, et surtout pas jusqu'à 67 ans (en pro et même dans le général, vu les élèves, on sera en HP ou au fond du trou avant je pense...) donc j'ai décidé de me tourner vers totalement autre chose... Donc pourquoi m'épuiser à essayer de passer un concours très difficile alors qu'au final je sais que je ne veux plus sur le long terme être enseignante ? Est-ce que cela veut dire que je ne vais pas pouvoir entretenir ce goût pour la littérature, les séries TV et le cinéma anglophones ? Non c'est tout le contraire : j'aurai un travail qui me permettra toujours de manger, de payer mon crédit et tout le reste mais qui ne me bouffera pas le corps et l'esprit et m'empêchera de tomber raide d'épuismement mental tous les soirs devant mon ordi à 21h30 alors qu'il me reste une bonne heure de boulot (voire deux) et donc m'empêche de "vivre" cette passion à fond (puisque je ne lis pas du tout en semaine, tout au plus 10 15 mins dans les transports quand ce n'est pas trop blindé, càd jamais)...
Du coup Parménide, plutôt que de t'épuiser à passer l'agrégation pour ne surtout pas enseigner en lycée et continuer à te perdre dans un projet totalement utopique, si tu aimes les lettres, les livres, la littérature, la culture et ce genre de choses, pourquoi ne pas simplement essayer de devenir bibliothécaire (le concours A est ardu mais le B doit être accessible) ou même libraire ? Tu aurais toujours le temps de "philosopher", mais serais un peu plus dans le monde et il y aurait moins ce besoin de réparer cette blessure narcissique qui semble être la tienne ?
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