- dansesNiveau 9
LemmyK a écrit:Il faut en tirer une conclusion!A Tuin a écrit:Nemaki123 a écrit:
C'est parfois si déprimant dimaginer que dans 5, 10, 15ans ce sera encore pire... Après la mise en joue d'une prof avec un faux pistolet en plein cours, puis la décapitation d'un prof dans une ruelle, est ce qu'il peut encore y avoir pire?
Tout est là en fait. A la base j'aime bien mon métier ! Ceci, et objectivement le fait qu'on soit mal payés aujourd'hui compte tenu des évolutions de la société. Quand on avance en âge, toujours être payé pareil qu'au début de carrière est bien pénible quand on voit tout ce qui est attendu. Ce n'est pas normal non plus de ne pas être payés pour les projets menés, qui demandent du temps et de l'investissement.
Exactement. Conclusion l'année prochaine : plus PP, plus d'oraux pour le lycée (je suis au collège) sur mon temps libre, plus de tutorat, plus d'aide aux devoirs, plus de comité pilote de je-ne-sais-quoi, plus de projets hors de ceux que je peux mener toute seule pour mon plaisir et sans concertation chronophage, afin de booster la carrière de la direction, plus de stages de remise à niveau.
Bref, l'année prochaine, je suis prof. Rien que ça.
- luke27frJe viens de m'inscrire !
Albert Jarl a écrit:diego a écrit:
J'en tire la leçon que pour durer dans ce métier il faut beaucoup de lâcher prise. Le risque dans mon cas est de trop lâcher et de ne plus rien avoir à donner aux jeunes, mais à qui la faute...
C'est bien vu, je me reconnais. Sauf que je constate un truc de fou au sujet des élèves. Plus je lâche prise, plus ils aiment ça. A ce jour, certains m'envoient carrément des mails sur l'ENT (covid oblige) pour rattraper les devoirs sur table, me proposer des créneaux pour cela, me montrer des travaux que je n'ai pas demandé, etc.
- NanouVNiveau 6
Je suis devenue membre de la grande famille des enseignants il y a cinq ans.
J'étais folle de joie le jour où j'ai rencontré mes élèves: je fourmillais d'idées pour les faire progresser et j'avais hâte de leur faire vivre une belle année dans l'amour de la langue et de la littérature.
J'étais incroyablement fière en entrant dans la salle des profs: j'allais côtoyer des personnes brillantes, cultivées, créatives et généreuses!
Je ressemblais à un enfant découvrant Disneyland!
Et puis...
Ô rage, ô désespoir...
La grande claque de la désillusion!
J'ai eu, au bout de quelques mois, la boule au ventre, les larmes aux yeux et l'envie de claquer la porte pour partir loin, très loin...
J'ai tenu bon en m'accrochant au soutien de ma tutrice, aux quelques progrès de quelques élèves et à mon orgueil qui savourait mes réussites lors des visites...
L'année d'après, j'ai touché le fond. On m'a confié des BTS sans aucune formation préalable, alors qu'ils avaient mon âge...
Je crois que, sans mon mari, j'aurais fait une grosse bêtise...
J'ai discuté avec plusieurs collègues pour voir si j'étais la seule, s'il n'y avait rien à retirer dans ce métier qui avait perdu tout son prestige à mes yeux... Et là... MIRACLE!
Je me suis sentie comprise, soutenue et j'ai réussi à retrouver un peu de joie dans mon quotidien professionnel!
Aujourd'hui, je suis une prof épanouie. Je réussis à imposer mes demandes et mes réflexions, en veillant toujours au respect de mes collègues. J'arrive à relativiser les échecs de l'institution et je me couche chaque soir en sachant que j'ai fait de mon mieux avec le peu de moyens que l'on me donne.
Si enseigner est vraiment ce que tu veux faire, il faut, à mon sens, communiquer un maximum pour ne pas te laisser empoisonner par tous les aspects négatifs d'un métier humain, ni par les discours souvent grotesques de l'institution.
J'étais folle de joie le jour où j'ai rencontré mes élèves: je fourmillais d'idées pour les faire progresser et j'avais hâte de leur faire vivre une belle année dans l'amour de la langue et de la littérature.
J'étais incroyablement fière en entrant dans la salle des profs: j'allais côtoyer des personnes brillantes, cultivées, créatives et généreuses!
Je ressemblais à un enfant découvrant Disneyland!
Et puis...
Ô rage, ô désespoir...
La grande claque de la désillusion!
J'ai eu, au bout de quelques mois, la boule au ventre, les larmes aux yeux et l'envie de claquer la porte pour partir loin, très loin...
J'ai tenu bon en m'accrochant au soutien de ma tutrice, aux quelques progrès de quelques élèves et à mon orgueil qui savourait mes réussites lors des visites...
L'année d'après, j'ai touché le fond. On m'a confié des BTS sans aucune formation préalable, alors qu'ils avaient mon âge...
Je crois que, sans mon mari, j'aurais fait une grosse bêtise...
J'ai discuté avec plusieurs collègues pour voir si j'étais la seule, s'il n'y avait rien à retirer dans ce métier qui avait perdu tout son prestige à mes yeux... Et là... MIRACLE!
Je me suis sentie comprise, soutenue et j'ai réussi à retrouver un peu de joie dans mon quotidien professionnel!
Aujourd'hui, je suis une prof épanouie. Je réussis à imposer mes demandes et mes réflexions, en veillant toujours au respect de mes collègues. J'arrive à relativiser les échecs de l'institution et je me couche chaque soir en sachant que j'ai fait de mon mieux avec le peu de moyens que l'on me donne.
Si enseigner est vraiment ce que tu veux faire, il faut, à mon sens, communiquer un maximum pour ne pas te laisser empoisonner par tous les aspects négatifs d'un métier humain, ni par les discours souvent grotesques de l'institution.
- Sissi d'AutricheNiveau 5
Je suis blasée : d'un côté, j'apprécie les avantages (vacances, temps libre dans la semaine, pas de chef sur le dos) et d'un autre côté je me plains de ma situation (travailler à 70 km de mon domicile, ne pas avoir de collègues "fun" avec qui sortir après la journée de travail, avoir un salaire très bas, être déconsidéré par tout le monde, y compris des élèves qui n'auront jamais leur bac et qui pourtant se sentent supérieurs à nous).
Je ne me sens pas valorisée par mon métier à l'extérieur, mais plus grave encore, je trouve que le MEN ne fait rien pour donner envie aux profs de rester dans l'institution. On ne m'a jamais remerciée ou félicitée pour ce que je fais et ça, j'avoue, ça commence à me peser. J'ai l'impression que les visites d'inspecteur et de chargés de mission n'ont pour but que de nous casser le moral et pas de nous donner envie de continuer dans le métier. Je me demande d'ailleurs s'ils réfléchissent aux raisons pour lesquelles les candidats ne se pressent pas au portillon et s'il leur vient parfois l'idée qu'il faudrait ménager un peu ceux qui sont encore là.
Je trouve tout mesquin dans cette institution : pas de repas gratuit en début d'année, ni à Noël, ni en fin d'année. Pas de petit cadeau à Noël (un ballottin de chocolats, ça pourrait nous envoyer l'idée qu'on nous remercie pour ce qu'on fait pour les élèves). Pas de remerciements des parents d'élèves (c'est très rare quand ça arrive).
J'ai l'impression d'être une prof à la noix car je n'aime pas les dernières lubies pédagogiques et que je suis attachée au savoir, à la culture générale et à la maîtrise du français. Mes collègues sont peu nombreux à écrire sans faire de fautes de français, mais je suis sûre qu'ils seront toujours considérés comme meilleurs profs que moi.
Les élèves peuvent être sympas mais leur niveau est catastrophique, surtout dans le quartier où je suis. Leur absence d'imagination et de débrouillardise atteint des sommets. Je ne sais plus ce qu'il faut faire pour eux (surtout dans une matière un peu "libre" telle que la mienne).
Je suis déprimée, moi aussi je pensais, en entrant dans le métier, que j'allais rencontrer des collègues avec qui parler arts, littérature, cinéma, musique, politique, histoire, mais au final les conversations sont inintéressantes et je me coltine les collègues frustrées qui sont contentes d'avoir une oreille attentive pour pouvoir geindre.
Désolée pour mon pavé. Aujourd'hui, c'est vraiment pas mon jour...
Je ne me sens pas valorisée par mon métier à l'extérieur, mais plus grave encore, je trouve que le MEN ne fait rien pour donner envie aux profs de rester dans l'institution. On ne m'a jamais remerciée ou félicitée pour ce que je fais et ça, j'avoue, ça commence à me peser. J'ai l'impression que les visites d'inspecteur et de chargés de mission n'ont pour but que de nous casser le moral et pas de nous donner envie de continuer dans le métier. Je me demande d'ailleurs s'ils réfléchissent aux raisons pour lesquelles les candidats ne se pressent pas au portillon et s'il leur vient parfois l'idée qu'il faudrait ménager un peu ceux qui sont encore là.
Je trouve tout mesquin dans cette institution : pas de repas gratuit en début d'année, ni à Noël, ni en fin d'année. Pas de petit cadeau à Noël (un ballottin de chocolats, ça pourrait nous envoyer l'idée qu'on nous remercie pour ce qu'on fait pour les élèves). Pas de remerciements des parents d'élèves (c'est très rare quand ça arrive).
J'ai l'impression d'être une prof à la noix car je n'aime pas les dernières lubies pédagogiques et que je suis attachée au savoir, à la culture générale et à la maîtrise du français. Mes collègues sont peu nombreux à écrire sans faire de fautes de français, mais je suis sûre qu'ils seront toujours considérés comme meilleurs profs que moi.
Les élèves peuvent être sympas mais leur niveau est catastrophique, surtout dans le quartier où je suis. Leur absence d'imagination et de débrouillardise atteint des sommets. Je ne sais plus ce qu'il faut faire pour eux (surtout dans une matière un peu "libre" telle que la mienne).
Je suis déprimée, moi aussi je pensais, en entrant dans le métier, que j'allais rencontrer des collègues avec qui parler arts, littérature, cinéma, musique, politique, histoire, mais au final les conversations sont inintéressantes et je me coltine les collègues frustrées qui sont contentes d'avoir une oreille attentive pour pouvoir geindre.
Désolée pour mon pavé. Aujourd'hui, c'est vraiment pas mon jour...
- BalthazaardVénérable
Sissi d'Autriche a écrit:Je suis blasée : d'un côté, j'apprécie les avantages (vacances, temps libre dans la semaine, pas de chef sur le dos) et d'un autre côté je me plains de ma situation (travailler à 70 km de mon domicile, ne pas avoir de collègues "fun" avec qui sortir après la journée de travail, avoir un salaire très bas, être déconsidéré par tout le monde, y compris des élèves qui n'auront jamais leur bac et qui pourtant se sentent supérieurs à nous).
Je ne me sens pas valorisée par mon métier à l'extérieur, mais plus grave encore, je trouve que le MEN ne fait rien pour donner envie aux profs de rester dans l'institution. On ne m'a jamais remerciée ou félicitée pour ce que je fais et ça, j'avoue, ça commence à me peser. J'ai l'impression que les visites d'inspecteur et de chargés de mission n'ont pour but que de nous casser le moral et pas de nous donner envie de continuer dans le métier. Je me demande d'ailleurs s'ils réfléchissent aux raisons pour lesquelles les candidats ne se pressent pas au portillon et s'il leur vient parfois l'idée qu'il faudrait ménager un peu ceux qui sont encore là.
Je trouve tout mesquin dans cette institution : pas de repas gratuit en début d'année, ni à Noël, ni en fin d'année. Pas de petit cadeau à Noël (un ballottin de chocolats, ça pourrait nous envoyer l'idée qu'on nous remercie pour ce qu'on fait pour les élèves). Pas de remerciements des parents d'élèves (c'est très rare quand ça arrive).
J'ai l'impression d'être une prof à la noix car je n'aime pas les dernières lubies pédagogiques et que je suis attachée au savoir, à la culture générale et à la maîtrise du français. Mes collègues sont peu nombreux à écrire sans faire de fautes de français, mais je suis sûre qu'ils seront toujours considérés comme meilleurs profs que moi.
Les élèves peuvent être sympas mais leur niveau est catastrophique, surtout dans le quartier où je suis. Leur absence d'imagination et de débrouillardise atteint des sommets. Je ne sais plus ce qu'il faut faire pour eux (surtout dans une matière un peu "libre" telle que la mienne).
Je suis déprimée, moi aussi je pensais, en entrant dans le métier, que j'allais rencontrer des collègues avec qui parler arts, littérature, cinéma, musique, politique, histoire, mais au final les conversations sont inintéressantes et je me coltine les collègues frustrées qui sont contentes d'avoir une oreille attentive pour pouvoir geindre.
Désolée pour mon pavé. Aujourd'hui, c'est vraiment pas mon jour...
Les remerciements de parents, c'est le pire qui puisse arriver, de jeunes collègues se font avoir....tu te démènes une année, on te remercie, mais attention, là tu as fixé une norme, tout ce que tu feras en moins (pour des raisons diverses, maladies, ennuis de famille etc..) les années suivantes te sera reproché par une horde de procureurs-juges-bourreaux qui naguère t'avaient encensé!
- BalthazaardVénérable
Sissi d'Autriche a écrit:Je suis blasée : d'un côté, j'apprécie les avantages (vacances, temps libre dans la semaine, pas de chef sur le dos) et d'un autre côté je me plains de ma situation (travailler à 70 km de mon domicile, ne pas avoir de collègues "fun" avec qui sortir après la journée de travail, avoir un salaire très bas, être déconsidéré par tout le monde, y compris des élèves qui n'auront jamais leur bac et qui pourtant se sentent supérieurs à nous).
Je ne me sens pas valorisée par mon métier à l'extérieur, mais plus grave encore, je trouve que le MEN ne fait rien pour donner envie aux profs de rester dans l'institution. On ne m'a jamais remerciée ou félicitée pour ce que je fais et ça, j'avoue, ça commence à me peser. J'ai l'impression que les visites d'inspecteur et de chargés de mission n'ont pour but que de nous casser le moral et pas de nous donner envie de continuer dans le métier. Je me demande d'ailleurs s'ils réfléchissent aux raisons pour lesquelles les candidats ne se pressent pas au portillon et s'il leur vient parfois l'idée qu'il faudrait ménager un peu ceux qui sont encore là.
Je trouve tout mesquin dans cette institution : pas de repas gratuit en début d'année, ni à Noël, ni en fin d'année. Pas de petit cadeau à Noël (un ballottin de chocolats, ça pourrait nous envoyer l'idée qu'on nous remercie pour ce qu'on fait pour les élèves). Pas de remerciements des parents d'élèves (c'est très rare quand ça arrive).
J'ai l'impression d'être une prof à la noix car je n'aime pas les dernières lubies pédagogiques et que je suis attachée au savoir, à la culture générale et à la maîtrise du français. Mes collègues sont peu nombreux à écrire sans faire de fautes de français, mais je suis sûre qu'ils seront toujours considérés comme meilleurs profs que moi.
Les élèves peuvent être sympas mais leur niveau est catastrophique, surtout dans le quartier où je suis. Leur absence d'imagination et de débrouillardise atteint des sommets. Je ne sais plus ce qu'il faut faire pour eux (surtout dans une matière un peu "libre" telle que la mienne).
Je suis déprimée, moi aussi je pensais, en entrant dans le métier, que j'allais rencontrer des collègues avec qui parler arts, littérature, cinéma, musique, politique, histoire, mais au final les conversations sont inintéressantes et je me coltine les collègues frustrées qui sont contentes d'avoir une oreille attentive pour pouvoir geindre.
Désolée pour mon pavé. Aujourd'hui, c'est vraiment pas mon jour...
99% des histoires de profs au lycée tournent autour des élèves...normal me direz vous?...je ne trouve pas, non. Je mange seul dans mon coin à midi pour y échapper, nous sommes très peu à le faire.
- Ajonc35Sage
Exact. A chaque fois qu'on en fait plus une année, on nous en demande encore plus l'année suivante. Constat Covid 2020 où la plupart, pour ne pas dire la grande majorité, on s'est débrouillé avec nos moyens techniques, intellectuels, etc. Et à la rentrée 2020, il fallait en faire encore plus et toujours sans moyens.Balthazaard a écrit:Sissi d'Autriche a écrit:Je suis blasée : d'un côté, j'apprécie les avantages (vacances, temps libre dans la semaine, pas de chef sur le dos) et d'un autre côté je me plains de ma situation (travailler à 70 km de mon domicile, ne pas avoir de collègues "fun" avec qui sortir après la journée de travail, avoir un salaire très bas, être déconsidéré par tout le monde, y compris des élèves qui n'auront jamais leur bac et qui pourtant se sentent supérieurs à nous).
Je ne me sens pas valorisée par mon métier à l'extérieur, mais plus grave encore, je trouve que le MEN ne fait rien pour donner envie aux profs de rester dans l'institution. On ne m'a jamais remerciée ou félicitée pour ce que je fais et ça, j'avoue, ça commence à me peser. J'ai l'impression que les visites d'inspecteur et de chargés de mission n'ont pour but que de nous casser le moral et pas de nous donner envie de continuer dans le métier. Je me demande d'ailleurs s'ils réfléchissent aux raisons pour lesquelles les candidats ne se pressent pas au portillon et s'il leur vient parfois l'idée qu'il faudrait ménager un peu ceux qui sont encore là.
Je trouve tout mesquin dans cette institution : pas de repas gratuit en début d'année, ni à Noël, ni en fin d'année. Pas de petit cadeau à Noël (un ballottin de chocolats, ça pourrait nous envoyer l'idée qu'on nous remercie pour ce qu'on fait pour les élèves). Pas de remerciements des parents d'élèves (c'est très rare quand ça arrive).
J'ai l'impression d'être une prof à la noix car je n'aime pas les dernières lubies pédagogiques et que je suis attachée au savoir, à la culture générale et à la maîtrise du français. Mes collègues sont peu nombreux à écrire sans faire de fautes de français, mais je suis sûre qu'ils seront toujours considérés comme meilleurs profs que moi.
Les élèves peuvent être sympas mais leur niveau est catastrophique, surtout dans le quartier où je suis. Leur absence d'imagination et de débrouillardise atteint des sommets. Je ne sais plus ce qu'il faut faire pour eux (surtout dans une matière un peu "libre" telle que la mienne).
Je suis déprimée, moi aussi je pensais, en entrant dans le métier, que j'allais rencontrer des collègues avec qui parler arts, littérature, cinéma, musique, politique, histoire, mais au final les conversations sont inintéressantes et je me coltine les collègues frustrées qui sont contentes d'avoir une oreille attentive pour pouvoir geindre.
Désolée pour mon pavé. Aujourd'hui, c'est vraiment pas mon jour...
Les remerciements de parents, c'est le pire qui puisse arriver, de jeunes collègues se font avoir....tu te démènes une année, on te remercie, mais attention, là tu as fixé une norme, tout ce que tu feras en moins (pour des raisons diverses, maladies, ennuis de famille etc..) les années suivantes te sera reproché par une horde de procureurs-juges-bourreaux qui naguère t'avaient encensé!
Et le message de Sissi d'Autriche est criant de vérité.
- LefterisEsprit sacré
Je crois qu'on est plus philosophe quand on se dit que c'est alimentaire et qu'on s'organise matériellement pour que les inconvénients pèsent moins : temps libre, distance du lieu de travail (mon cas), plus aucun "risque" d'inspection. Les regards se portent ailleurs, mon métier n'est plus rien, il me reste un travail, autant que ça soit digeste. Je souffre plus par procuration de voir cette destruction organisée, et aussi parce que je traite des parfois des dossiers individuels. Voir ou entendre nos ministres me donne des boutons, je mets les mails en "spam". Je n'attends pas non plus de félicitations de gens qui ne me sont rien et ne sont pas des juges dont je tiens compte, que ce soit dans l'éloge ou le blâme. Si déjà on ne reçoit pas de coups de pieds, c'est pas mal.Sissi d'Autriche a écrit:Je suis blasée : d'un côté, j'apprécie les avantages (vacances, temps libre dans la semaine, pas de chef sur le dos) et d'un autre côté je me plains de ma situation (travailler à 70 km de mon domicile, ne pas avoir de collègues "fun" avec qui sortir après la journée de travail, avoir un salaire très bas, être déconsidéré par tout le monde, y compris des élèves qui n'auront jamais leur bac et qui pourtant se sentent supérieurs à nous).
Je ne me sens pas valorisée par mon métier à l'extérieur, mais plus grave encore, je trouve que le MEN ne fait rien pour donner envie aux profs de rester dans l'institution. On ne m'a jamais remerciée ou félicitée pour ce que je fais et ça, j'avoue, ça commence à me peser. J'ai l'impression que les visites d'inspecteur et de chargés de mission n'ont pour but que de nous casser le moral et pas de nous donner envie de continuer dans le métier. Je me demande d'ailleurs s'ils réfléchissent aux raisons pour lesquelles les candidats ne se pressent pas au portillon et s'il leur vient parfois l'idée qu'il faudrait ménager un peu ceux qui sont encore là.
Moi, ne pas être pédagogiste, compétençard, animateur, guignol à projet me donnerait plutôt un complexe de supériorité, je fuis cette engeance. Odi profanum vulgus et arceoJ'ai l'impression d'être une prof à la noix car je n'aime pas les dernières lubies pédagogiques et que je suis attachée au savoir, à la culture générale et à la maîtrise du français. Mes collègues sont peu nombreux à écrire sans faire de fautes de français, mais je suis sûre qu'ils seront toujours considérés comme meilleurs profs que moi.
Moi qui suis reconverti, je n'avais certes pas d'illusions démesurées, mais je ne pensais pas que ce fût à ce point. Je discutais plus de littérature dans mon ancien métier, qui n'avait rien de littéraire mais où les gens venaient de partout, que dans un établissement scolaire, ou en effet ça vole en rase-motte entre deux jérémiades sur les méfaits de Momo ou Kévin. Et partout, puisque je fais des tournées d'établissement.Je suis déprimée, moi aussi je pensais, en entrant dans le métier, que j'allais rencontrer des collègues avec qui parler arts, littérature, cinéma, musique, politique, histoire, mais au final les conversations sont inintéressantes et je me coltine les collègues frustrées qui sont contentes d'avoir une oreille attentive pour pouvoir geindre.
Non, le métier n'est pas un axe central, c'est un moyen de vivre pas une finalité, et déjeuner ensemble ne doit pas être un prolongement des turpitudes professionnelles. Je n'ai plus mis les pieds à la cantine depuis des années, je rentre chez moi, et les journées chargées, quand je suis à la bourre je vais au restau à côté, une fois par semaine cette année.Balthazaard a écrit:
99% des histoires de profs au lycée tournent autour des élèves...normal me direz vous?...je ne trouve pas, non. Je mange seul dans mon coin à midi pour y échapper, nous sommes très peu à le faire.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- FZNiveau 10
maldoror1 a écrit:Dora a écrit:Tivinou a écrit:belote a écrit:En BTS, les heures de culture-expression ne sont pas une sinécure.
Belote, qui sort de 2 heures avec ses BTS industriels.
C'était mon seul vœu pour cette année: ne pas avoir de cours de culture gé en BTS. Un an de pause, ça fait un bien fou. Je n'aime pas la relation avec les étudiants dans le cadre d'un lycée, et je n'aime pas les textes de sociologie. Je vais devenir allergique à David Le Breton, dont on lit des textes quel que soit le thème au programme (Je n'ai rien contre lui, hein, et je ne juge pas la qualité de son travail; je préfère la littérature, c'est tout.)
Bonjour Tivinou,
On étudie David Le Breton dans quelles sections BTS précisément ? Je pensais qu'il fallait absolument enseigner dans le supérieur en sciences sociales pour pouvoir aborder des thèmes relatifs à l'anthropologie ! Moi qui avais, un temps, penser devoir passer par le doctorat pour pouvoir enseigner ce type de matières quelques heures par semaine ! Votre message illumine ma soirée
Cet auteur se trouve en effet dans toutes les anthologies portant sur les thèmes au programme !
comme Maylis de Kerangal et sylvain tesson ...il y des marottes chez les inventeurs des thèmes au programme !
- MUTISExpert
Lefteris a écrit:
Moi qui suis reconverti, je n'avais certes pas d'illusions démesurées, mais je ne pensais pas que ce fût à ce point. Je discutais plus de littérature dans mon ancien métier, qui n'avait rien de littéraire mais où les gens venaient de partout, que dans un établissement scolaire, ou en effet ça vole en rase-motte entre deux jérémiades sur les méfaits de Momo ou Kévin. Et partout, puisque je fais des tournées d'établissement.Je suis déprimée, moi aussi je pensais, en entrant dans le métier, que j'allais rencontrer des collègues avec qui parler arts, littérature, cinéma, musique, politique, histoire, mais au final les conversations sont inintéressantes et je me coltine les collègues frustrées qui sont contentes d'avoir une oreille attentive pour pouvoir geindre.
Oui, c'est assez pathétique... et si on évoque un livre lu ou une pièce de théâtre, on passe vite pour l'agrégé de service qui se la joue ou pour un prétentieux.
Faut parler Kevin, recettes de cuisine ou sport à la limite. Ça me rappelle une anecdote : j'avais croisé en voyage scolaire un groupe emmené par des profs de sport et de langue. Et comme je les interrogeais sur leur programme, il mont assuré qu'ils évitaient les musées parce que c'était chiant et qu'ils préféraient découverte du cricket, balades et shopping. Sympa.
D'accord avec Lefteris, j'ai rencontré beaucoup de gens qui s'intéressaient à la culture dans d'autres milieux, assez rarement dans l'enseignement ! Ou alors ils se cachent.
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"Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière" (Audiard)
"Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi)
"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
- doubledeckerSage
eh bien dites donc c'est pas la joie dans vos salles des profs!
dans la mienne, on cause bouquins, on s'en échange, se recommande de lecteurs, des films, des séries. On parle jazz aussi parce qu'il y a un festival dans ma ville, on parle musique et pièces de théâtre. On se refile des billets quand l'un ou l'autre ne peut finalement pas se libérer.
Bref, on parle, on vit, on se marre.
Les jérémiades sur les élèves non, la vie est trop courte.
dans la mienne, on cause bouquins, on s'en échange, se recommande de lecteurs, des films, des séries. On parle jazz aussi parce qu'il y a un festival dans ma ville, on parle musique et pièces de théâtre. On se refile des billets quand l'un ou l'autre ne peut finalement pas se libérer.
Bref, on parle, on vit, on se marre.
Les jérémiades sur les élèves non, la vie est trop courte.
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If you're not failing every now and again it's a sign you're not doing anything very innovative (Woody Allen)
La boutique de LolaDragibus : des petites choses futiles et inutiles pour embellir la vie (p'tites bricoles en tissu, papier, crochet....) : venez y jeter un oeil 😊
- Philomène87Grand sage
Dans ma salle des profs ça cause pas mal politique (très à droite...), avec le cde d'ailleurs qui est de leur avis.
Donc je ne prends pas part à la conversation, pas envie d'entrer en conflit.
Quand on ne parle pas politique, on parle Kevin.
Donc je ne prends pas part à la conversation, pas envie d'entrer en conflit.
Quand on ne parle pas politique, on parle Kevin.
- NanardenervalNiveau 1
J'ai la chance d'avoir quelques collègues curieux et bavards mais je m'étonne toujours de rencontrer des professeur.e.s de français qui ne s'intéressent pas à la littérature (ils ne sont pas si rares).
Hors-sujet : le mépris qui entoure régulièrement le prénom Kévin dans différents fils de ce forum me met mal à l'aise. Serais-je le seul dans ce cas?
Hors-sujet : le mépris qui entoure régulièrement le prénom Kévin dans différents fils de ce forum me met mal à l'aise. Serais-je le seul dans ce cas?
- JennyMédiateur
Beaucoup de collègues cultivés dans les établissements que j’ai fréquentés : ça cause expos, musiques, films, bouquins. C’est surtout le cas depuis que je suis revenue à Paris.
- Cléopatra2Guide spirituel
Ca dépend des jours et des gens. Je parle aussi bien politique que couches, littérature, cinéma ou élèves. Il faut plutôt tomber sur les bons collègues au bon moment.
Sinon j'aimerais arriver à une forme de détachement comme Lefteris, mais chaque décision prise au dessus me rend de plus en plus malade. J'ai décidé de ne pas me reconvertir car je suis agrégée et j'habite à 5 minutes de mon établissement à vélo. Donc les avantages sont inégalables (rapport temps passé sur place/revenus). Si j'étais certifiée la question se poserait davantage. Mais là, vu que j'ai depuis 2 ans des demi-journées complètes où je peux travailler tranquillement à la maison, c'est relativement confortable.
Mais je regrette bien de m'être lancée là-dedans et de me retrouver bloquée maintenant car je ne peux espérer mieux en terme de confort quotidien.
Sinon j'aimerais arriver à une forme de détachement comme Lefteris, mais chaque décision prise au dessus me rend de plus en plus malade. J'ai décidé de ne pas me reconvertir car je suis agrégée et j'habite à 5 minutes de mon établissement à vélo. Donc les avantages sont inégalables (rapport temps passé sur place/revenus). Si j'étais certifiée la question se poserait davantage. Mais là, vu que j'ai depuis 2 ans des demi-journées complètes où je peux travailler tranquillement à la maison, c'est relativement confortable.
Mais je regrette bien de m'être lancée là-dedans et de me retrouver bloquée maintenant car je ne peux espérer mieux en terme de confort quotidien.
- BalthazaardVénérable
Nanardenerval a écrit:J'ai la chance d'avoir quelques collègues curieux et bavards mais je m'étonne toujours de rencontrer des professeur.e.s de français qui ne s'intéressent pas à la littérature (ils ne sont pas si rares).
Hors-sujet : le mépris qui entoure régulièrement le prénom Kévin dans différents fils de ce forum me met mal à l'aise. Serais-je le seul dans ce cas?
M'e.n f.o.u.s....j'a.i r.e.n.d.u m.a c.a.r.t.e d'i.n.d.i.g.n.e.u.r p.r.o.f.e.s.s.i.o.n.e.l, c.e.l.a d.i.t i.l y a d.e.s c.a.u.s.e.s s.é.r.i.e.u.s.e.s q.u.i m.a.n.q.u.e.n.t d.e b.r.a.s.
S.i c.e.l.a t.e g.è.n.e.s, o.n p.e.u.t d.i.r.e "Dillan" a.u.s.s.i
- MoyenCrocoNiveau 10
Ca ne me choque pas plus qu'un professeur de sciences pas intéressé par l'actualité scientifique.Nanardenerval a écrit:Je m'étonne toujours de rencontrer des professeur.e.s de français qui ne s'intéressent pas à la littérature
- scot69Modérateur
Alors chez nous, ça cause aussi bien bouquins, culture, que sport, télé-réalité, people, et en règle générale, les conversations sont souvent situées en dessous de la ceinture... mais je dirais que le sujet numéro 1 des conversations, ça reste... LA BOUFFE!!!
- Cléopatra2Guide spirituel
Oui c'est pas faux. En revanche chez nous ça n'est JAMAIS en dessous de la ceinture, même avec des collègues que je connais depuis des années et de qui je suis proche. Bref, c'est un poil tristoune.
- BalthazaardVénérable
MoyenCroco a écrit:Ca ne me choque pas plus qu'un professeur de sciences pas intéressé par l'actualité scientifique.Nanardenerval a écrit:Je m'étonne toujours de rencontrer des professeur.e.s de français qui ne s'intéressent pas à la littérature
Rien ne me choquera plus qu'un professeur de Français usant de l'écriture inclusive
- BalthazaardVénérable
Philomène87 a écrit:Dans ma salle des profs ça cause pas mal politique (très à droite...), avec le cde d'ailleurs qui est de leur avis.
Donc je ne prends pas part à la conversation, pas envie d'entrer en conflit.
Quand on ne parle pas politique, on parle Kevin.
Et en général, par extraordinaire, quand tu arrives à engager un conversation sérieuse (donc hors EN) en salle des profs, il y a quelqu'un pour venir interrompre, en s'excusant, (bien sûr car les profs sont polis, mais ça ne peut attendre), toi ou ton interlocuteur au sujet de la Term machin, de la 1ère truc, de Kévin en seconde bidule ou de Colton (ça change) en spé chose....
- MoyenCrocoNiveau 10
Cléopatra2 a écrit:Oui c'est pas faux. En revanche chez nous ça n'est JAMAIS en dessous de la ceinture, même avec des collègues que je connais depuis des années et de qui je suis proche. Bref, c'est un poil tristoune.
Balthazaard a écrit:MoyenCroco a écrit:Ca ne me choque pas plus qu'un professeur de sciences pas intéressé par l'actualité scientifique.Nanardenerval a écrit:Je m'étonne toujours de rencontrer des professeur.e.s de français qui ne s'intéressent pas à la littérature
Rien ne me choquera plus qu'un professeur de Français usant de l'écriture inclusive
@Cléopatra2
A défaut de discussion en dessous de la ceinture, tu peux y mettre des coups comme @Balthazaard
- Pourquoi 3,14159Expert
scot69 a écrit:Alors chez nous, ça cause aussi bien bouquins, culture, que sport, télé-réalité, people, et en règle générale, les conversations sont souvent situées en dessous de la ceinture... mais je dirais que le sujet numéro 1 des conversations, ça reste... LA BOUFFE!!!
Ouais !!!!
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"Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité. " (Albert Einstein).
- scot69Modérateur
Je vais faire du cliché mais je me base sur ce que j'ai observé: j'ai l'impression que les discussions sont plus libérées en LP.
- BalthazaardVénérable
MoyenCroco a écrit:Cléopatra2 a écrit:Oui c'est pas faux. En revanche chez nous ça n'est JAMAIS en dessous de la ceinture, même avec des collègues que je connais depuis des années et de qui je suis proche. Bref, c'est un poil tristoune.Balthazaard a écrit:MoyenCroco a écrit:Ca ne me choque pas plus qu'un professeur de sciences pas intéressé par l'actualité scientifique.Nanardenerval a écrit:Je m'étonne toujours de rencontrer des professeur.e.s de français qui ne s'intéressent pas à la littérature
Rien ne me choquera plus qu'un professeur de Français usant de l'écriture inclusive
@Cléopatra2
A défaut de discussion en dessous de la ceinture, tu peux y mettre des coups comme @Balthazaard
:sourit: :sourit: :sourit:
- marjoDoyen
Cléopatra2 a écrit: J'ai décidé de ne pas me reconvertir car je suis agrégée et j'habite à 5 minutes de mon établissement à vélo. Donc les avantages sont inégalables (rapport temps passé sur place/revenus). Si j'étais certifiée la question se poserait davantage. Mais là, vu que j'ai depuis 2 ans des demi-journées complètes où je peux travailler tranquillement à la maison, c'est relativement confortable.
Mais je regrette bien de m'être lancée là-dedans et de me retrouver bloquée maintenant car je ne peux espérer mieux en terme de confort quotidien.
Ceci est tout à fait vrai et je souscris entièrement aux propos de @Cléopatra2, car je suis exactement dans la même situation.
C'est mon conjoint qui m'a fait remarquer que je pourrais certes trouver un poste où je gagnerais plus, mais je devrais aussi faire davantage d'heures, et finalement ce n'est pas ce que je souhaite.
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