- GnuJe viens de m'inscrire !
Bonjour à tous,
Avez-vous déjà eu des regrets à être devenu prof ?
Je suis actuellement étudiant en première année d'INSPE, j'ai eu l'occasion de faire des stages en collège et lycée, et j'ai plus ou moins déchanté sur le métier de prof... (Pour info je suis en mathématiques).
J'ai fini par aller à mes stages avec la boule au ventre, je n'avais littéralement pas envie de sortir du lit pour aller dans les classes et être au milieu des élèves... Je ressens aujourd'hui des regrets vis à vis de mon orientation.
Est-ce que certains d'entre vous ont déjà ressenti ces regrets ?
Je m'en veux de ressentir tout cela alors que c'est un beau métier...
Avez-vous déjà eu des regrets à être devenu prof ?
Je suis actuellement étudiant en première année d'INSPE, j'ai eu l'occasion de faire des stages en collège et lycée, et j'ai plus ou moins déchanté sur le métier de prof... (Pour info je suis en mathématiques).
J'ai fini par aller à mes stages avec la boule au ventre, je n'avais littéralement pas envie de sortir du lit pour aller dans les classes et être au milieu des élèves... Je ressens aujourd'hui des regrets vis à vis de mon orientation.
Est-ce que certains d'entre vous ont déjà ressenti ces regrets ?
Je m'en veux de ressentir tout cela alors que c'est un beau métier...
- Lowpow29Fidèle du forum
Il y a prof et prof !!
Là tu découvres le métier de prof dans l'enseignement secondaire et je comprends personnellement que tu déchantes.
Ici à l'étranger j'enseigne aux étudiants, aux adultes et à des enfants qui sont tous volontaires et je ne sais pas si je pourrais revenir en arrière.
Oui c'est un beau métier mais malheureusement on peut vite oublier à quel point on adore enseigner quand on travaille dans des conditions difficiles voire remplies d'injonctions paradoxales et face à un public qui ne nous rend pas la pareille.
Si tu vas déjà à tes stages la boule au ventre, réfléchis bien.
Pense à ta santé avant tout, on a qu'une vie.
Là tu découvres le métier de prof dans l'enseignement secondaire et je comprends personnellement que tu déchantes.
Ici à l'étranger j'enseigne aux étudiants, aux adultes et à des enfants qui sont tous volontaires et je ne sais pas si je pourrais revenir en arrière.
Oui c'est un beau métier mais malheureusement on peut vite oublier à quel point on adore enseigner quand on travaille dans des conditions difficiles voire remplies d'injonctions paradoxales et face à un public qui ne nous rend pas la pareille.
Si tu vas déjà à tes stages la boule au ventre, réfléchis bien.
Pense à ta santé avant tout, on a qu'une vie.
_________________
La vie est courte, l'art est long, l'occasion fugitive, l'expérience trompeuse, le jugement difficile. Hippocrate
- GnuJe viens de m'inscrire !
Lowpow29 a écrit:
Ici à l'étranger j'enseigne aux étudiants, aux adultes et à des enfants qui sont tous volontaires et je ne sais pas si je pourrais revenir en arrière.
Oui c'est un beau métier mais malheureusement on peut vite oublier à quel point on adore enseigner quand on travaille dans des conditions difficiles voire remplies d'injonctions paradoxales et face à un public qui ne nous rend pas la pareille.
Si tu vas déjà à tes stages la boule au ventre, réfléchis bien.
Pense à ta santé avant tout, on a qu'une vie.
Merci pour votre réponse !
Est-il possible d'en savoir plus sur votre parcours ?
Je pense que si j'avais un public un peu plus intéressé, je prendrai bien plus de plaisir dans ce métier plutôt que de devoir faire la police et avoir des regards vides en face de moi...
- valleExpert spécialisé
Attention quand même : si tu passes un concours de l'enseignement secondaire, tu auras probablement un poste... d'enseignant du secondaire. Statistiquement, passer le concours en espérant une carrière ailleurs ne marche pas trop.
- GnuJe viens de m'inscrire !
valle a écrit:Attention quand même : si tu passes un concours de l'enseignement secondaire, tu auras probablement un poste... d'enseignant du secondaire. Statistiquement, passer le concours en espérant une carrière ailleurs ne marche pas trop.
Oui bien sûr, je ne comptais pas enseigner dans le supérieur
- valleExpert spécialisé
Gnu a écrit:valle a écrit:Attention quand même : si tu passes un concours de l'enseignement secondaire, tu auras probablement un poste... d'enseignant du secondaire. Statistiquement, passer le concours en espérant une carrière ailleurs ne marche pas trop.
Oui bien sûr, je ne comptais pas enseigner dans le supérieur
Oui, oui, je suis désolé si je ne me suis pas exprimé très clairement. Je voulais dire que, même si quelques collègues peuvent avoir des affectations un peu plus "particulières", il faut se dire que oui, si tu es reçu au concours, tu auras à faire la police et à trouver des regards vides
(Mais cela ne met pas en cause la validité/utilité des informations que tu pourras avoir, ici au ailleurs !
- Lowpow29Fidèle du forum
Ah oui bien sûr ce que je fais n'a rien à voir avec l'Éducation nationale où je serais probablement restée en collège toute ma vie.
Actuellement, j'enseigne le FLE en Allemagne, et comme j'ai obtenu les équivalences allemandes, j'ai pu obtenir des cours de FLE à l'Université. Très mal payé et je ne peux pas dire que j'en vis actuellement, ça n'est pas une situation de long terme, mais ça me plait beaucoup donc je suis prête à faire cette expérience quelques années, en trouvant sûrement en parallèle idéalement un tier-temps dans le secondaire pour avoir un CDI qui me paie la sécurité sociale, très chère ici pour les indépendants...
Mais on s'éloigne du sujet.
Tu peux avoir un public plus intéressé mais tu devras alors sûrement travailler en indépendant et cela ne sera pas du tout le même style de vie. En même temps, un salaire de certifié sans heures supp et sans REP+ , à moins d'être passionnée par le métier dans ce contexte et de continuer à y trouver un sens, ça ne me fait pas rêver non plus, aujourd'hui je préfère gagner la même chose en indépendant même si c'est plus précaire... Mais je tiens ce discours suite à un concours de circonstances qui m'amène où je suis et sans lequel je serais probablement toujours dans mon collège, prise dans l'enchaînement du quotidien... Et le jour où je voudrai acheter une maison et avoir des enfants, je reverrai peut-être mon discours mais pour l'instant je cherche un épanouissement professionnel qui me permet d'être agréable dans ma vie perso, contrairement à avant où j'étais plutôt très stressée, voire cynique.
Réfléchis bien, faire la police fera (malheureusement ou pas, moi je crois qu'un certain temps ça m'a plu d'être aussi une "éducatrice", mais aujourd'hui j'ai d'autres envies) partie du job si tu t'engages dans l'EN.
Actuellement, j'enseigne le FLE en Allemagne, et comme j'ai obtenu les équivalences allemandes, j'ai pu obtenir des cours de FLE à l'Université. Très mal payé et je ne peux pas dire que j'en vis actuellement, ça n'est pas une situation de long terme, mais ça me plait beaucoup donc je suis prête à faire cette expérience quelques années, en trouvant sûrement en parallèle idéalement un tier-temps dans le secondaire pour avoir un CDI qui me paie la sécurité sociale, très chère ici pour les indépendants...
Mais on s'éloigne du sujet.
Tu peux avoir un public plus intéressé mais tu devras alors sûrement travailler en indépendant et cela ne sera pas du tout le même style de vie. En même temps, un salaire de certifié sans heures supp et sans REP+ , à moins d'être passionnée par le métier dans ce contexte et de continuer à y trouver un sens, ça ne me fait pas rêver non plus, aujourd'hui je préfère gagner la même chose en indépendant même si c'est plus précaire... Mais je tiens ce discours suite à un concours de circonstances qui m'amène où je suis et sans lequel je serais probablement toujours dans mon collège, prise dans l'enchaînement du quotidien... Et le jour où je voudrai acheter une maison et avoir des enfants, je reverrai peut-être mon discours mais pour l'instant je cherche un épanouissement professionnel qui me permet d'être agréable dans ma vie perso, contrairement à avant où j'étais plutôt très stressée, voire cynique.
Réfléchis bien, faire la police fera (malheureusement ou pas, moi je crois qu'un certain temps ça m'a plu d'être aussi une "éducatrice", mais aujourd'hui j'ai d'autres envies) partie du job si tu t'engages dans l'EN.
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La vie est courte, l'art est long, l'occasion fugitive, l'expérience trompeuse, le jugement difficile. Hippocrate
- Philomène87Grand sage
Gnu a écrit:Bonjour à tous,
Avez-vous déjà eu des regrets à être devenu prof ?
Je suis actuellement étudiant en première année d'INSPE, j'ai eu l'occasion de faire des stages en collège et lycée, et j'ai plus ou moins déchanté sur le métier de prof... (Pour info je suis en mathématiques).
J'ai fini par aller à mes stages avec la boule au ventre, je n'avais littéralement pas envie de sortir du lit pour aller dans les classes et être au milieu des élèves... Je ressens aujourd'hui des regrets vis à vis de mon orientation.
Est-ce que certains d'entre vous ont déjà ressenti ces regrets ?
Je m'en veux de ressentir tout cela alors que c'est un beau métier...
En fait, tu es comme beaucoup, tu avais idéalisé le métier, mais ce n'en est que la réalité.
Tu peux tomber dans des établissements hyper faciles, mais il y aura toujours des problèmes de discipline, d'insolence, de non-travail. Ce sont des ados.
- AurevillyHabitué du forum
Bonjour Gnu, tu as la chance d'être jeune et d'avoir une formation qui te permettra sûrement de faire autre chose. "C'est un beau métier..." mais il y en a beaucoup d'autres aussi beaux ! Prendre conscience maintenant qu'il ne te convient pas n'a rien de déshonorant. Pourquoi ne pas faire un "bilan de compétences" ?
- PointàlaligneExpert
Gnu a écrit:Lowpow29 a écrit:
Ici à l'étranger j'enseigne aux étudiants, aux adultes et à des enfants qui sont tous volontaires et je ne sais pas si je pourrais revenir en arrière.
Oui c'est un beau métier mais malheureusement on peut vite oublier à quel point on adore enseigner quand on travaille dans des conditions difficiles voire remplies d'injonctions paradoxales et face à un public qui ne nous rend pas la pareille.
Si tu vas déjà à tes stages la boule au ventre, réfléchis bien.
Pense à ta santé avant tout, on a qu'une vie.
Merci pour votre réponse !
Est-il possible d'en savoir plus sur votre parcours ?
Je pense que si j'avais un public un peu plus intéressé, je prendrai bien plus de plaisir dans ce métier plutôt que de devoir faire la police et avoir des regards vides en face de moi...
C'est le quotidien. Le public n'est pas forcément intéressé, loin de là. Et les regards peuvent aussi, désolée de le dire, être menaçants ou agressifs.
Si tu vas en classe la boule au ventre, il vaut mieux comme le dit Lowpow29 préserver ta santé...
Quant à la question "avez-vous des regrets?", oui, ça m'arrive. Si j'avais eu davantage d'informations à l'époque, j'aurais peut-être fait d'autres choix.
Si je n'avais pas une vie de famille, des engagements, des crédits en cours, peut-être que je les ferais aujourd'hui, d'ailleurs.
- nounours22Niveau 5
Si tu es prof de maths et que tu aimes plus les maths que les eleves, alors fuis ce metier, et fait autre chose, cela t'eviteras d'attrapper un ulcere a l'estomac
- stenchMonarque
J'ai adoré enseigner pendant 10 ans. J'y suis allé contre cœur pendant 5ans, je déteste viscéralement ce métier depuis 3 ans. En fait, mon avis va en parallèle avec les dégradations du métier, l'augmentation de la masse de travail, la disparition de la liberté pédagogique, la baisse de niveau général, etc.
_________________
"Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend." Yannis Youlountas
"Ils veulent dessiner l'apartheid, on dessinera le maquis."
- SwanNiveau 7
Bonjour Gnu
Je ne peux pas te dire si tu aimeras ou non le métier sur le long terme, mais rien ne t'empêche de refaire un master autre (tu n'es qu'en M1, après tout, je n'appellerais même pas cela une réorientation, mais une simple poursuite d'études après un tout petit détour ).
Tu peux te réorienter dès l'année prochaine, ou bien essayer le métier pendant l'année de stage pour voir s'il te convient (cela te permettra d'avoir des revenus pendant un an et de mettre quelques sous de côtés pour un futur master).
Dans tous les cas, essaie d'éviter d'interrompre tes études pendant plus de 2 ans, ou de reprendre tes études après 26 ans, car cela te fera basculer dans le régime de formation continue, avec des frais de scolarités beaucoup plus onéreux.
Bon courage pour la suite !
Je ne peux pas te dire si tu aimeras ou non le métier sur le long terme, mais rien ne t'empêche de refaire un master autre (tu n'es qu'en M1, après tout, je n'appellerais même pas cela une réorientation, mais une simple poursuite d'études après un tout petit détour ).
Tu peux te réorienter dès l'année prochaine, ou bien essayer le métier pendant l'année de stage pour voir s'il te convient (cela te permettra d'avoir des revenus pendant un an et de mettre quelques sous de côtés pour un futur master).
Dans tous les cas, essaie d'éviter d'interrompre tes études pendant plus de 2 ans, ou de reprendre tes études après 26 ans, car cela te fera basculer dans le régime de formation continue, avec des frais de scolarités beaucoup plus onéreux.
Bon courage pour la suite !
- JacqGuide spirituel
stench a écrit:J'ai adoré enseigner pendant 10 ans. J'y suis allé contre cœur pendant 5ans, je déteste viscéralement ce métier depuis 3 ans. En fait, mon avis va en parallèle avec les dégradations du métier, l'augmentation de la masse de travail, la disparition de la liberté pédagogique, la baisse de niveau général, etc.
Je n'ai pas de regret d'avoir choisi ce métier.
Je n'ai que des regrets devant l'abaissement de la qualité du contenu de l'enseignement que nous imposent les réformes successives qui sont responsables de la baisse du niveau de nos élèves tout en affirmant l'inverse.
C'est l'escroquerie de nos réformes qui mine nos métiers et le fait que les résultats en partie déplorables que l'on note (sauf officiellement au ministère du mensonge permanent) sont reprochés aux enseignants et non aux personnes qui prennent ces décisions nuisibles.
Un collègue d'un établissement proche du mien, après les annonces de la réforme de l'enseignement (voie) professionnel(le) a bien résumé, je cite : "maintenant, qu'ils ne me demandent plus rien, j'attends la retraite."
- Monsieur_TeslaNiveau 10
Jacq a écrit:stench a écrit:J'ai adoré enseigner pendant 10 ans. J'y suis allé contre cœur pendant 5ans, je déteste viscéralement ce métier depuis 3 ans. En fait, mon avis va en parallèle avec les dégradations du métier, l'augmentation de la masse de travail, la disparition de la liberté pédagogique, la baisse de niveau général, etc.
Je n'ai pas de regret d'avoir choisi ce métier.
Je n'ai que des regrets devant l'abaissement de la qualité du contenu de l'enseignement que nous imposent les réformes successives qui sont responsables de la baisse du niveau de nos élèves tout en affirmant l'inverse.
C'est l'escroquerie de nos réformes qui mine nos métiers et le fait que les résultats en partie déplorables que l'on note (sauf officiellement au ministère du mensonge permanent) sont reprochées aux enseignants et non aux personnes qui prennent ces décisions nuisibles.
Un collègue d'un établissement proche du mien, après les annonces de la réforme de l'enseignement (voie) professionnel(le) a bien résumé, je cite : "maintenant, qu'ils ne me demandent plus rien, j'attends la retraite."
Je suis parfaitement d'accord, depuis 2016 c'est difficile ... et l'évaluation par compétences n'arrange rien
_________________
Ce que j'entends je l'oublie.
Ce que le lis je le retiens.
Ce que je fais, je le comprends !
Tchuang Tseu
- JacqGuide spirituel
Monsieur_Tesla a écrit:Jacq a écrit:stench a écrit:J'ai adoré enseigner pendant 10 ans. J'y suis allé contre cœur pendant 5ans, je déteste viscéralement ce métier depuis 3 ans. En fait, mon avis va en parallèle avec les dégradations du métier, l'augmentation de la masse de travail, la disparition de la liberté pédagogique, la baisse de niveau général, etc.
Je n'ai pas de regret d'avoir choisi ce métier.
Je n'ai que des regrets devant l'abaissement de la qualité du contenu de l'enseignement que nous imposent les réformes successives qui sont responsables de la baisse du niveau de nos élèves tout en affirmant l'inverse.
C'est l'escroquerie de nos réformes qui mine nos métiers et le fait que les résultats en partie déplorables que l'on note (sauf officiellement au ministère du mensonge permanent) sont reprochés aux enseignants et non aux personnes qui prennent ces décisions nuisibles.
Un collègue d'un établissement proche du mien, après les annonces de la réforme de l'enseignement (voie) professionnel(le) a bien résumé, je cite : "maintenant, qu'ils ne me demandent plus rien, j'attends la retraite."
Je suis parfaitement d'accord, depuis 2016 c'est difficile ... et l'évaluation par compétences n'arrange rien
L'évaluation par compétences, sauf utilisée par des gens sincères (et il y en a ici, sur ce forum) n'est utilisée par l'administration que pour masquer et lisser les inégalités et la baisse de niveau (ou même carrément la suppression complète d'un diplôme, en l’occurrence la disparition du BEP).
- BaldredSage
Gnu a écrit:
J'ai fini par aller à mes stages avec la boule au ventre, je n'avais littéralement pas envie de sortir du lit pour aller dans les classes et être au milieu des élèves... Je ressens aujourd'hui des regrets vis à vis de mon orientation.
Est-ce que certains d'entre vous ont déjà ressenti ces regrets ?
Je m'en veux de ressentir tout cela alors que c'est un beau métier...
Bonjour,
Il est fort probable qu'à un moment ou à un autre de n'importe quelle carrière, on puisse avoir des regrets, ou des doutes.
La question est plutôt de savoir ce que l'exercice quotidien de ce métier va te coûter, en laissant de côté la notion de "beau" métier, de vocation etc... tu trouveras autant de réponses que de profs et toutes seront vraies.
Il faut peut-être d'abord se demander si, spécialiste d'une matière, on va arriver à accepter que ce soit certes primordial mais secondaire par rapport à sa transmission. Suivant les contextes et les publics, l'équilibre entre ces 2 exigences peut considérablement varier : il faut donc bien comprendre ce qu'on entend par "métier", pour ne pas partir sur un malentendu. Il y a bien des endroits où les élèves ne t'attendent pas, ne t'entendent pas, et pourtant ils ont besoin de toi : ça ne se passe donc pas toujours tout seul...
Tes doutes t'honorent, c'est peut-être un peu tôt pour les regrets.
Quant à identifier l'Origine du Mal : massification, compétences, ministre, réformes, parents, salaires, etc... c'est ce qui t'occupera le reste de ta carrière...
- User20159Esprit éclairé
Gnu a écrit:Je m'en veux de ressentir tout cela alors que c'est un beau métier...
C'est beau de lire ça en 2021...
Merci.
- magdaleneNiveau 3
Gnu a écrit:Bonjour à tous,
Avez-vous déjà eu des regrets à être devenu prof ?
Je suis actuellement étudiant en première année d'INSPE, j'ai eu l'occasion de faire des stages en collège et lycée, et j'ai plus ou moins déchanté sur le métier de prof... (Pour info je suis en mathématiques).
J'ai fini par aller à mes stages avec la boule au ventre, je n'avais littéralement pas envie de sortir du lit pour aller dans les classes et être au milieu des élèves... Je ressens aujourd'hui des regrets vis à vis de mon orientation.
Est-ce que certains d'entre vous ont déjà ressenti ces regrets ?
Je m'en veux de ressentir tout cela alors que c'est un beau métier...
Des regrets, non, mais le désir de ne pas faire ça toute ma vie, oui.
Ce métier m'a permis d'apprendre, de faire et de vivre de nombreuses choses (positives comme négatives), et je ne peux pas le regretter. Par contre, il est certain que si je devais en être prisonnière pendant les 30 prochaines années, je le regretterais. La seule solution est à mon sens de commencer à chercher des possibilités de reconversion dès que les aspects négatifs commencent à peser un peu plus que les aspects positifs. De nombreux collègues se raccrochent à mon avis pendant trop longtemps aux choses qu'ils aiment dans ce métier, et n'effectuent par conséquent pas ces démarches suffisamment tôt (je généralise, bien sûr, ce n'est pas le cas de tout le monde). Le risque est de se retrouver dans une situation où il est soit trop tard (en terme d'âge/de situation familiale) pour effectuer ces démarches ou, pire, dans une situation où l'on est en craquage total et qu'on ne peut plus "tenir" pendant les quelques années nécessaires à la reconversion (trop épuisé mentalement par le travail pour faire une formation en parallèle, par exemple).
Dans ton cas, si tu ressens déjà une appréhension à aller en classe, peut-être que tu as déjà atteint ce moment où la question de la reconversion se pose. Il n'y a rien de mal à cela : pour certains, cette question ne se posera jamais, pour d'autres, il faudra un certain nombre d'années, et pour d'autres encore une expérience de quelques mois suffira pour prendre conscience que ce métier n'est pas fait pour eux (peu importe à quel point il peut -- théoriquement ou non -- être "beau" ; sur ce point, les autres intervenants ont déjà donné pas mal de réponses auxquelles j'adhère...)
Quoi que tu décides, je te conseille surtout d'être réaliste par rapport à ce que tu attends / ce que divers métiers peuvent t'apporter, et surtout de ne te fermer aucune porte !
- asoph17Niveau 4
bonjour, est ce que c'est possible de passer de professeur certifiée de lettres à enseignante en primaire ? j'ai 25 ans d'ancienneté . Doit on repasser entièrement le concours, y a t-il des modules à passer en interne ? Que devient l'ancienneté dans l'échelon ? merci de me dire où je pourrais trouver ces renseignements. c'est un vrai labyrinthe quand on cherche à se reconvertir.
_________________
ASoph
- urbancyclistNiveau 3
J'ai choisit ce métier il y a 15 ans car j'aime les maths, et j'avais une vraie volonté et un vrai enthousiasme à transmettre ma passion.
Grosse erreur.
Comme quelqu'un l'a dit plus haut, sans doute faut-il plus aimer les élèves et moins sa matière. Notre énergie sert majoritairement à faire la police, très peu à transmettre. Transmettre est d'ailleurs devenu presque un mot tabou. Ce n'est plus l'Instruction Publique, mais la Garderie Nationale.
On n'est aidé par personne : j'ai assisté à 15 ans de réformes, de mépris, de manque d'écoute, d'autoritarisme, qui allaient toujours dans le mauvais sens, et il n'y a aucune inflexion de la pente qui s'annonce. On est décisionnaire de rien, mais responsable de tous les maux, c'est une horreur.
En maths, on a vu ce pays qui était en tête des classements internationaux basculer au dernier rang sans que ça ne produise aucune remise en cause. C'est la logique des Shadocks.
Mais bon aujourd'hui j'ai des gosses, un crédit sur 15 ans, moins d'énergie, le contexte économique est compliqué, si c'était à refaire je ne referai pas.
Grosse erreur.
Comme quelqu'un l'a dit plus haut, sans doute faut-il plus aimer les élèves et moins sa matière. Notre énergie sert majoritairement à faire la police, très peu à transmettre. Transmettre est d'ailleurs devenu presque un mot tabou. Ce n'est plus l'Instruction Publique, mais la Garderie Nationale.
On n'est aidé par personne : j'ai assisté à 15 ans de réformes, de mépris, de manque d'écoute, d'autoritarisme, qui allaient toujours dans le mauvais sens, et il n'y a aucune inflexion de la pente qui s'annonce. On est décisionnaire de rien, mais responsable de tous les maux, c'est une horreur.
En maths, on a vu ce pays qui était en tête des classements internationaux basculer au dernier rang sans que ça ne produise aucune remise en cause. C'est la logique des Shadocks.
Mais bon aujourd'hui j'ai des gosses, un crédit sur 15 ans, moins d'énergie, le contexte économique est compliqué, si c'était à refaire je ne referai pas.
- ElaïnaDevin
Des regrets non. Mais bon je suis fille de profs alors je savais assez bien à quoi je m'engageais (faire la police, de plus en plus, gérer des parents relous, des CDE nazes etc) et je me rappelais très bien ma prof de français de prépa dire "quand vous serez fonctionnaires [ndlr, pour être conservateurs... mais bon ça ne changeait rien au principe], vous serez payés comme tels, c'est-à-dire mal".
Et puis sur ces entrefaites j'ai eu de la chance après les concours : pas de stage (car 3 ans comme allocataire monitrice : du temps perdu en avancement, mais pas de stress de la titularisation), un poste fixe obtenu du premier coup (joies des académies franciliennes déficitaires quand on n'est pas trop gourmand en termes de localisation), un autre poste fixe tout à fait appréciable maintenant (établissement tranquille, très bourge, sociologie qui a ses inconvénients mais inconvénients que je sais gérer...).
Aujourd'hui, je regrette le manque de possibilités d'évolution : aucun poste en prépa en perspective, la fac j'ai abandonné les candidatures (je n'ai plus le CV taillé pour). Mais je ne regrette absolument pas d'avoir choisi de passer l'agrégation à la sortie des Chartes : honnêtement, le métier de mes confrères ne me fait pas rêver - et cela sans critiquer : ils s'éclatent dans leurs postes respectifs, tant mieux pour eux, moi l'administration c'est définitivement pas mon truc. Pas plus que ne me font rêver les métiers de mes soeurs, cousins, etc... je ne suis définitivement pas taillée non plus pour le monde de l'entreprise.
Je prends le métier comme il vient, pour reprendre la citation en signature d'une néo : "c'est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber". J'essaie de préserver au maximum mon temps libre et de ne pas m'impliquer émotionnellement pour ne surtout pas me laisser bouffer par le métier. Concrètement, ce métier en l'état où je l'exerce me permet de payer ma part des factures familiales, d'avoir du temps pour mes enfants - là encore, je préfère passer comme aujourd'hui la journée avec mes fils que de les mettre à la garderie ou d'avoir à les expédier pour la semaine chez les grands parents - et de conserver du temps pour d'autres trucs : cours dans le supérieur, cheval (cette année je me débrouille bien : j'arrive à monter trois à quatre fois par semaine), musique etc. Me lever le matin pour aller bosser m'ennuie au plus haut point, parce que je suis très paresseuse aussi, mais il faut bien financer le reste, et je ne me vois pas ailleurs, donc mieux vaut ça qu'être malheureuse comme les pierres en entreprise ou je ne sais où. Mais dans notre monde de start-up nation où il faut s'épanouir au travail, évidemment, ce n'est pas trop le genre de discours qui est bien vu.
Peut-être qu'un jour je démissionnerai, écoeurée par les réformes qui se succèdent et ne changent pas sinon en augmentation de nullité. Mais cela restera un échec pour moi, ça voudra dire que je n'aurai pas pu enseigner alors que c'est ce que j'aurai voulu faire jusqu'au bout.
Bref, je ne sais pas si mon message est optimiste, mais bon en gros voilà : regretter, absolument pas. Mais de là à aller au travail en chantonnant le coeur léger, bof.
Et puis sur ces entrefaites j'ai eu de la chance après les concours : pas de stage (car 3 ans comme allocataire monitrice : du temps perdu en avancement, mais pas de stress de la titularisation), un poste fixe obtenu du premier coup (joies des académies franciliennes déficitaires quand on n'est pas trop gourmand en termes de localisation), un autre poste fixe tout à fait appréciable maintenant (établissement tranquille, très bourge, sociologie qui a ses inconvénients mais inconvénients que je sais gérer...).
Aujourd'hui, je regrette le manque de possibilités d'évolution : aucun poste en prépa en perspective, la fac j'ai abandonné les candidatures (je n'ai plus le CV taillé pour). Mais je ne regrette absolument pas d'avoir choisi de passer l'agrégation à la sortie des Chartes : honnêtement, le métier de mes confrères ne me fait pas rêver - et cela sans critiquer : ils s'éclatent dans leurs postes respectifs, tant mieux pour eux, moi l'administration c'est définitivement pas mon truc. Pas plus que ne me font rêver les métiers de mes soeurs, cousins, etc... je ne suis définitivement pas taillée non plus pour le monde de l'entreprise.
Je prends le métier comme il vient, pour reprendre la citation en signature d'une néo : "c'est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber". J'essaie de préserver au maximum mon temps libre et de ne pas m'impliquer émotionnellement pour ne surtout pas me laisser bouffer par le métier. Concrètement, ce métier en l'état où je l'exerce me permet de payer ma part des factures familiales, d'avoir du temps pour mes enfants - là encore, je préfère passer comme aujourd'hui la journée avec mes fils que de les mettre à la garderie ou d'avoir à les expédier pour la semaine chez les grands parents - et de conserver du temps pour d'autres trucs : cours dans le supérieur, cheval (cette année je me débrouille bien : j'arrive à monter trois à quatre fois par semaine), musique etc. Me lever le matin pour aller bosser m'ennuie au plus haut point, parce que je suis très paresseuse aussi, mais il faut bien financer le reste, et je ne me vois pas ailleurs, donc mieux vaut ça qu'être malheureuse comme les pierres en entreprise ou je ne sais où. Mais dans notre monde de start-up nation où il faut s'épanouir au travail, évidemment, ce n'est pas trop le genre de discours qui est bien vu.
Peut-être qu'un jour je démissionnerai, écoeurée par les réformes qui se succèdent et ne changent pas sinon en augmentation de nullité. Mais cela restera un échec pour moi, ça voudra dire que je n'aurai pas pu enseigner alors que c'est ce que j'aurai voulu faire jusqu'au bout.
Bref, je ne sais pas si mon message est optimiste, mais bon en gros voilà : regretter, absolument pas. Mais de là à aller au travail en chantonnant le coeur léger, bof.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- ChickenNiveau 5
Vous enseignez dans le public ou le privé? Dans le privé, il faut repasser le concours! Sauf dans une académie pilote (Amiens), je m'étais renseignée il y a quelques années... du coup, je suis restée dans le secondaire!asoph17 a écrit:bonjour, est ce que c'est possible de passer de professeur certifiée de lettres à enseignante en primaire ? j'ai 25 ans d'ancienneté . Doit on repasser entièrement le concours, y a t-il des modules à passer en interne ? Que devient l'ancienneté dans l'échelon ? merci de me dire où je pourrais trouver ces renseignements. c'est un vrai labyrinthe quand on cherche à se reconvertir.
Pour rejoindre la question initiale : pas de regret d'avoir choisi l'enseignement mais après 15 ans passés au lycée, j'ai choisi de muter en collège. Pour le moment, ça me plaît
- penelopegarciaNiveau 5
Gnu a écrit:Bonjour à tous,
Avez-vous déjà eu des regrets à être devenu prof ?
Je suis actuellement étudiant en première année d'INSPE, j'ai eu l'occasion de faire des stages en collège et lycée, et j'ai plus ou moins déchanté sur le métier de prof... (Pour info je suis en mathématiques).
J'ai fini par aller à mes stages avec la boule au ventre, je n'avais littéralement pas envie de sortir du lit pour aller dans les classes et être au milieu des élèves... Je ressens aujourd'hui des regrets vis à vis de mon orientation.
Est-ce que certains d'entre vous ont déjà ressenti ces regrets ?
Je m'en veux de ressentir tout cela alors que c'est un beau métier...
Si vous avez des doutes et des regrets en 1re année d'INSPE, il serait peut-être opportun de penser à une réorientation ;
La boule au ventre et l'envie de ne pas sortir du lit, c'est quand même fort, comme signes.
Courage à vous !
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