- IllianeExpert
celitian a écrit:En lycée, le mieux, c'est de pouvoir avoir un temps complet en BTS, 12h de cours pour un agrégé et 15 pour un certifié.
Tout dépend de la matière : pour les profs de l'enseignement technologique/professionnel, c'est intéressant ; pour les profs de l'enseignement général, cela peut faire beaucoup de classes...
- ElaïnaDevin
pseudo-intello a écrit:Elaïna a écrit:Le temps partiel c'est quand même souvent une grosse arnaque avec l'EDT pourri qui va avec. Mais bon ça n'est pas spécifique aux profs : mes copines qui bossent dans le privé ont leur mercredi, mais en fait, elles n'ont pas tellement de boulot en moins, elles sont surtout le droit de bosser plus les autres jours et de devoir bosser quand même (de chez elles) le mercredi.
Ben ça dépend.
Le problème, évidemment, c'est qu'un EDT en conséquence n'est pas garanti. J'ai toujours été servie décemment, mais j'avoue ne pas être optimiste du tout pour l'an prochain.
Oui voilà. Moi j'ai beaucoup connu de copines avoir un EDT largement plus pourri que le mien (encore que cette année j'en aie un collector) avec des temps partiels, genre temps partiel = bouche trou.
_________________
It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- celitianSage
C'est vrai, ici, il n'y a que les profs de LV qui y arrivent en enseignement général.Illiane a écrit:celitian a écrit:En lycée, le mieux, c'est de pouvoir avoir un temps complet en BTS, 12h de cours pour un agrégé et 15 pour un certifié.
Tout dépend de la matière : pour les profs de l'enseignement technologique/professionnel, c'est intéressant ; pour les profs de l'enseignement général, cela peut faire beaucoup de classes...
J'imagine que dans certains BTS, ça doit passer pour les enseignements scientifiques.
- pailleauquebecFidèle du forum
Après 10 ans dans le privé comme ingé, je suis devenu prof. de maths.
Globalement je n'ai pas de regrets. Ce qui ne veut pas dire que je n'ai pas quand même quelques réserves.
Cela m'a permis d'avoir du temps pour élever mes enfants et moins de pression/instabilité que mes amis ingénieurs. J'ai eu beaucoup de chance, marié et avec enfants d'éviter les endroits très difficiles grâce aux points familiaux.
J'ai quand même fait 2 ans en zep et j'ai vu que ce n'était pas pour moi, j'ai trop du m’énerver et je n'étais pas d'accord avec les choix faits là-bas, un passage difficile.
Dans un collège calme de campagne ça va beaucoup mieux.
J'ai aussi eu quelques difficultés personnelles car j'ai parfois eu le sentiment d'être la nounou de service pour mes enfants et cela a fini par me peser, un autre passage difficile.
J'ai eu la chance de passer l'agreg pendant un congé de formation (j'ai pu me le permettre car mon épouse a un bon job), cela change la donne niveau salaire et temps libre.
Finalement au bout de la route je m'en tire bien, agrégé dans un collège correct et bientôt au lycée, je vais au travail avec le sourire au bout de 15 ans d'enseignement : je me sens utile en classe et j'apprécie d'aider les jeunes.
Je suis confiant pour l'avenir (pas taper). Je me tiens éloigné des mauvaises nouvelles et des annonces de fin du monde pour me préserver.
En passant de 22h hebdo à 17h hebdo j'ai un emploi du temps incomparablement meilleur.
Dans l'EN, il faut comme partout ailleurs dans le monde professionnel :
- avoir un peu de chance
- comprendre et savoir se dépatouiller avec le système
- essayer d'être solide mentalement, diversifier ses points d'appui et tenter de se préserver un minimum.
Je mesure aussi ma chance et la souffrance grandissante d'une partie de mes collègues d'ici et d'ailleurs.
Globalement je n'ai pas de regrets. Ce qui ne veut pas dire que je n'ai pas quand même quelques réserves.
Cela m'a permis d'avoir du temps pour élever mes enfants et moins de pression/instabilité que mes amis ingénieurs. J'ai eu beaucoup de chance, marié et avec enfants d'éviter les endroits très difficiles grâce aux points familiaux.
J'ai quand même fait 2 ans en zep et j'ai vu que ce n'était pas pour moi, j'ai trop du m’énerver et je n'étais pas d'accord avec les choix faits là-bas, un passage difficile.
Dans un collège calme de campagne ça va beaucoup mieux.
J'ai aussi eu quelques difficultés personnelles car j'ai parfois eu le sentiment d'être la nounou de service pour mes enfants et cela a fini par me peser, un autre passage difficile.
J'ai eu la chance de passer l'agreg pendant un congé de formation (j'ai pu me le permettre car mon épouse a un bon job), cela change la donne niveau salaire et temps libre.
Finalement au bout de la route je m'en tire bien, agrégé dans un collège correct et bientôt au lycée, je vais au travail avec le sourire au bout de 15 ans d'enseignement : je me sens utile en classe et j'apprécie d'aider les jeunes.
Je suis confiant pour l'avenir (pas taper). Je me tiens éloigné des mauvaises nouvelles et des annonces de fin du monde pour me préserver.
En passant de 22h hebdo à 17h hebdo j'ai un emploi du temps incomparablement meilleur.
Dans l'EN, il faut comme partout ailleurs dans le monde professionnel :
- avoir un peu de chance
- comprendre et savoir se dépatouiller avec le système
- essayer d'être solide mentalement, diversifier ses points d'appui et tenter de se préserver un minimum.
Je mesure aussi ma chance et la souffrance grandissante d'une partie de mes collègues d'ici et d'ailleurs.
- gauvain31Empereur
Je suis dans le même état d'esprit de pailleauquebec. Devenir enseignant était un projet voulu depuis mes 12 ans; j'hésitais juste entre instit et professeur de SVT. J'ai choisi définitivement en classe de 1ère et je ne regrette absolument pas ce choix. J'ai la chance comme TZR de faire essentiellement du lycée; de voir des équipes très différentes et pour la quasi majorité géniales et accueillantes (même pour de la courte durée).
Je me préserve également au maximum; si le métier en lui-même est génial, tout ce qu'il y a autour m'insupporte de plus en plus avec l'âge. J'essaie de me distancier de cette institution qui est devenue une technostructure totalement inhumaine et qui ne joue donc plus son rôle. C'est devenue une machine impitoyable pour les plus fragiles (élèves ou enseignants) qui ne mérite que le mépris
Les conditions de travail se sont dégradées par la faute des enseignants eux-mêmes qui ne se sont pas mobilisés en masse. Ils méritent ce qui leur arrive . Pas le personnel soignant ou les cheminots qui eux se sont battus comme des lions. J'aurais envie de dire "bien fait" mais ce serait de la joie mauvaise. Je suis simplement triste de voir ce que ce métier est devenu. Mon père et ma mère étaient très fiers de mon parcours (et moi aussi) ; je suis content qu'ils ne soient plus là pour voir cette dégradation qui s'est faite en un temps record (en 10 ans ça s'est accéléré). Ce n'est pas seulement une dégradation matérielle, mais aussi une déconsidération sociale qui va avec (ça à la imite je m'en moque), et intellectuelle. Ce qui s'est passé avec l'assassinat de Samuel Paty , les propos que j'ai lu/vu sur ce site ou sur les autres réseaux sociaux m'ont confirmé qu'il n 'y a plus à à sauver dans ce métier. Trop de déni, trop de lâchetés, une incapacité à avoir l'esprit critique de la part de certains alors qu'ils sont censés le transmettre. Certains collègues heureusement comment à ouvrir les yeux , mais c'est probablement trop tard (j'espère me tromper).
Ma "chance" a été d'être issu d'un milieu populaire, de côtoyer des situations professionnelles différentes de celles de l'EN, et de voyager comme TZR d'établissement en établissement, d'avoir une certaine "liberté" qui me permet de me détacher naturellement de ce métier.
La satisfaction professionnelle, je la trouve et je la trouverai au sein de mes classes, et pas ailleurs. Comme paillleauquebec, j'estime que je m'en sors pas mal. J'ai été gâté en terme d'affectation. A 30 ans j'avais fait tous les niveaux de la 6ème à la Terminale, et j'ai pu voir plein de pratiques différentes qui m'ont enrichi pédagogiquement parlant . Des collègues TZR ont été moins chanceux et ont failli démissionner; heureusement ils ont fini par trouver un point fixe. Mais dans tous les cas , on met de plus en plus des bâtons dans les roues des plus jeunes
L'avenir? Je le vois comme à la Poste où j'ai bossé comme facteur: une quasi majorité de contractuel et très très peu de titulaires: ce sera le job étudiant comme Mc Do/Castrage de Maïs l'été/Vente de chouchou à la plage... Il n'y aura même plus l'idée de faire grève ou de faire des mobilisations d'envergure. La précarité dominante dans le métier ne permettra plus définitivement de faire entendre sa voix. Le métier sera considéré comme un métier d’exécutants et non de cadre , ce qui en ça justifie les salaires de catégorie B des certifiés (car on est quasiment à de la catégorie B) Nous aurons alors rejoint les USA.
Je me préserve également au maximum; si le métier en lui-même est génial, tout ce qu'il y a autour m'insupporte de plus en plus avec l'âge. J'essaie de me distancier de cette institution qui est devenue une technostructure totalement inhumaine et qui ne joue donc plus son rôle. C'est devenue une machine impitoyable pour les plus fragiles (élèves ou enseignants) qui ne mérite que le mépris
Les conditions de travail se sont dégradées par la faute des enseignants eux-mêmes qui ne se sont pas mobilisés en masse. Ils méritent ce qui leur arrive . Pas le personnel soignant ou les cheminots qui eux se sont battus comme des lions. J'aurais envie de dire "bien fait" mais ce serait de la joie mauvaise. Je suis simplement triste de voir ce que ce métier est devenu. Mon père et ma mère étaient très fiers de mon parcours (et moi aussi) ; je suis content qu'ils ne soient plus là pour voir cette dégradation qui s'est faite en un temps record (en 10 ans ça s'est accéléré). Ce n'est pas seulement une dégradation matérielle, mais aussi une déconsidération sociale qui va avec (ça à la imite je m'en moque), et intellectuelle. Ce qui s'est passé avec l'assassinat de Samuel Paty , les propos que j'ai lu/vu sur ce site ou sur les autres réseaux sociaux m'ont confirmé qu'il n 'y a plus à à sauver dans ce métier. Trop de déni, trop de lâchetés, une incapacité à avoir l'esprit critique de la part de certains alors qu'ils sont censés le transmettre. Certains collègues heureusement comment à ouvrir les yeux , mais c'est probablement trop tard (j'espère me tromper).
Ma "chance" a été d'être issu d'un milieu populaire, de côtoyer des situations professionnelles différentes de celles de l'EN, et de voyager comme TZR d'établissement en établissement, d'avoir une certaine "liberté" qui me permet de me détacher naturellement de ce métier.
La satisfaction professionnelle, je la trouve et je la trouverai au sein de mes classes, et pas ailleurs. Comme paillleauquebec, j'estime que je m'en sors pas mal. J'ai été gâté en terme d'affectation. A 30 ans j'avais fait tous les niveaux de la 6ème à la Terminale, et j'ai pu voir plein de pratiques différentes qui m'ont enrichi pédagogiquement parlant . Des collègues TZR ont été moins chanceux et ont failli démissionner; heureusement ils ont fini par trouver un point fixe. Mais dans tous les cas , on met de plus en plus des bâtons dans les roues des plus jeunes
L'avenir? Je le vois comme à la Poste où j'ai bossé comme facteur: une quasi majorité de contractuel et très très peu de titulaires: ce sera le job étudiant comme Mc Do/Castrage de Maïs l'été/Vente de chouchou à la plage... Il n'y aura même plus l'idée de faire grève ou de faire des mobilisations d'envergure. La précarité dominante dans le métier ne permettra plus définitivement de faire entendre sa voix. Le métier sera considéré comme un métier d’exécutants et non de cadre , ce qui en ça justifie les salaires de catégorie B des certifiés (car on est quasiment à de la catégorie B) Nous aurons alors rejoint les USA.
- ElietteNiveau 9
celitian a écrit:C'est vrai, ici, il n'y a que les profs de LV qui y arrivent en enseignement général.Illiane a écrit:celitian a écrit:En lycée, le mieux, c'est de pouvoir avoir un temps complet en BTS, 12h de cours pour un agrégé et 15 pour un certifié.
Tout dépend de la matière : pour les profs de l'enseignement technologique/professionnel, c'est intéressant ; pour les profs de l'enseignement général, cela peut faire beaucoup de classes...
J'imagine que dans certains BTS, ça doit passer pour les enseignements scientifiques.
Je confirme, c'est confortable d'être agrégé en BTS. Après, certes, les 15h sont vraiment théoriques car il y a pléthores d'à côtés en BTS. Ne serait-ce que pour les projets, ça représente beaucoup beaucoup d'heures en plus que celles prévues à l'emploi du temps, la communication, les commandes de matériel, les ccf, les dossiers parcoursup à examiner, les stages (visites et rapports à superviser), les revues de projet, les oraux, corrections et diverses réunions toutes à pétaouchnok ...
Mais on a une grande liberté pédagogique, et surtout des étudiants le plus souvent attachants- pas forcément bosseurs hein! - mais qui sont souvent de milieux peu privilégiés, et qui apprécient et ne prennent pas comme un dû le fait qu'on se démène pour eux, à qui on peut redonner confiance en eux. Sur le plan humain c'est une vraie richesse pour moi.
En fait c'est pour l'éducation de mes enfants que la casse du métier me fait le plus peur.
- beloteHabitué du forum
En BTS, les heures de culture-expression ne sont pas une sinécure.
Belote, qui sort de 2 heures avec ses BTS industriels.
Belote, qui sort de 2 heures avec ses BTS industriels.
- ananaisJe viens de m'inscrire !
Hello,
PES actuellement, j'ai eu le concours sans la vocation, je ne pensais pas que ça allait être si dur et que ça ne collerait finalement pas avec mes projets de vie...
Je pense démissionner avant la fin de l'année mais je me pose la question de l'après, et c'est toujours un peu inquiétant, notamment car il est impossible de toucher le chômage... !
PES actuellement, j'ai eu le concours sans la vocation, je ne pensais pas que ça allait être si dur et que ça ne collerait finalement pas avec mes projets de vie...
Je pense démissionner avant la fin de l'année mais je me pose la question de l'après, et c'est toujours un peu inquiétant, notamment car il est impossible de toucher le chômage... !
- IrulanHabitué du forum
C'est sûr ; j'ai détesté faire cours aux BTS (MUC et NRC) : la grande majorité d'entre eux me montraient bien qu'ils n'en avaient rien à faire de mon cours, et entre la drague lourdaude et certain(e)s qui s'amusaient avec le portable... Une chose de bien, outre le fait, je crois, qu'une heure est comptée un peu plus : les étudiants sont souvent en stage ! Et ça, c'était cool !
_________________
Ad augusta per angusta.
- Ajonc35Sage
Eliette nous dit : "En fait c'est pour l'éducation de mes enfants que la casse du métier me fait le plus peur"
Je suis d'accord. Je suis vraiment inquiète pour mes petits-ajoncs. J'ai assisté à la dégringolade à tous points de vue depuis mes débuts, il y a longtemps. J'avais encore confiance avec mes Ajoncs mais pour leurs enfants, une vieille expression : " ça craint". Et cette dégringolade n'est pas due aux petites mains (dont ON continue à charger la mule sans que cela soit plus efficace et cela finit par ne plus avoir de sens au point que beaucoup se demandent à quoi ils servent ou encore ce qu'ils font encore là) mais aux têtes pensantes enfin elles le disent.
Je suis d'accord. Je suis vraiment inquiète pour mes petits-ajoncs. J'ai assisté à la dégringolade à tous points de vue depuis mes débuts, il y a longtemps. J'avais encore confiance avec mes Ajoncs mais pour leurs enfants, une vieille expression : " ça craint". Et cette dégringolade n'est pas due aux petites mains (dont ON continue à charger la mule sans que cela soit plus efficace et cela finit par ne plus avoir de sens au point que beaucoup se demandent à quoi ils servent ou encore ce qu'ils font encore là) mais aux têtes pensantes enfin elles le disent.
- TivinouDoyen
belote a écrit:En BTS, les heures de culture-expression ne sont pas une sinécure.
Belote, qui sort de 2 heures avec ses BTS industriels.
C'était mon seul vœu pour cette année: ne pas avoir de cours de culture gé en BTS. Un an de pause, ça fait un bien fou. Je n'aime pas la relation avec les étudiants dans le cadre d'un lycée, et je n'aime pas les textes de sociologie. Je vais devenir allergique à David Le Breton, dont on lit des textes quel que soit le thème au programme (Je n'ai rien contre lui, hein, et je ne juge pas la qualité de son travail; je préfère la littérature, c'est tout.)
- roxanneOracle
J'aime bien avoir une ou deux classes de BTS (bon, après j'ai des SIO , ça va), en plus les heures sont majorées, ils partent en stage . Mais ne faire son service qu'en BTS, non merci. D'ailleurs, notre proviseur le refuse pour les matières générales.
- DoraNiveau 1
Tivinou a écrit:belote a écrit:En BTS, les heures de culture-expression ne sont pas une sinécure.
Belote, qui sort de 2 heures avec ses BTS industriels.
C'était mon seul vœu pour cette année: ne pas avoir de cours de culture gé en BTS. Un an de pause, ça fait un bien fou. Je n'aime pas la relation avec les étudiants dans le cadre d'un lycée, et je n'aime pas les textes de sociologie. Je vais devenir allergique à David Le Breton, dont on lit des textes quel que soit le thème au programme (Je n'ai rien contre lui, hein, et je ne juge pas la qualité de son travail; je préfère la littérature, c'est tout.)
Bonjour Tivinou,
On étudie David Le Breton dans quelles sections BTS précisément ? Je pensais qu'il fallait absolument enseigner dans le supérieur en sciences sociales pour pouvoir aborder des thèmes relatifs à l'anthropologie ! Moi qui avais, un temps, penser devoir passer par le doctorat pour pouvoir enseigner ce type de matières quelques heures par semaine ! Votre message illumine ma soirée
- Dame JouanneÉrudit
Je ne peux pas m'empêcher de réagir car c'est justement ça qui me fait regretter non pas d'avoir choisi ce métier qui me plait encore mais de le voir évoluer si vite et de façon si inéluctable.gauvain31 a écrit:J
Les conditions de travail se sont dégradées par la faute des enseignants eux-mêmes qui ne se sont pas mobilisés en masse. Ils méritent ce qui leur arrive . Pas le personnel soignant ou les cheminots qui eux se sont battus comme des lions. J'aurais envie de dire "bien fait" mais ce serait de la joie mauvaise. Je suis simplement triste de voir ce que ce métier est devenu.
L'avenir? Je le vois comme à la Poste où j'ai bossé comme facteur: une quasi majorité de contractuel et très très peu de titulaires: ce sera le job étudiant comme Mc Do/Castrage de Maïs l'été/Vente de chouchou à la plage... Il n'y aura même plus l'idée de faire grève ou de faire des mobilisations d'envergure. La précarité dominante dans le métier ne permettra plus définitivement de faire entendre sa voix. Le métier sera considéré comme un métier d’exécutants et non de cadre , ce qui en ça justifie les salaires de catégorie B des certifiés (car on est quasiment à de la catégorie B) Nous aurons alors rejoint les USA.
Quelque part, notre métier ne nous a pas appris à faire bloc. Devant une classe nous sommes seuls et beaucoup ne savent pas ou ne savent plus agir ensemble. Tout est très cloisonné : maintenant que je suis en lycée, je m'aperçois que beaucoup de mes collègues ont suivi de très loin la réforme du collège sans se sentir concernés. Et mes anciens collègues de collège voient de très loin la réforme du lycée... Pourtant toutes ces réformes sont liées, mais je sens chez les plus jeunes que moi une sorte fatalisme. Comme tu le dis, même chez des titulaires en place depuis longtemps, l'idée d'une mobilisation d'envergure ne les effleure pas. Peut être aussi que les grandes grèves du passé ont refroidi les générations d'après. J'entends de plus en plus des "moi, je ne fais jamais grève" ou "de toute façon cela ne sert à rien". Ceux qui partent à la retraite se félicitent d'échapper à la dégringolade et les plus jeunes sont juste blasés ou ont appris à se satisfaire de la situation.
Mais avions-nous vraiment les moyens de nous battre et de gagner ? Quand je vois que les résultats catastrophiques de la France dans les classements internationaux soulèvent à peine un commentaire dans les médias, chez les politiques et dans la population, je me dis que de toute façon c'était perdu d'avance. Les parents ne se préoccupent pas de l'éducation de leurs enfants mais seulement de leur "réussite" et de pouvoir les faire garder quand ils sont au travail.
- pseudo-intelloSage
C'est malheureux, mais j'approuve en touts points.
_________________
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- InvitéInvité
Dora a écrit:Tivinou a écrit:belote a écrit:En BTS, les heures de culture-expression ne sont pas une sinécure.
Belote, qui sort de 2 heures avec ses BTS industriels.
C'était mon seul vœu pour cette année: ne pas avoir de cours de culture gé en BTS. Un an de pause, ça fait un bien fou. Je n'aime pas la relation avec les étudiants dans le cadre d'un lycée, et je n'aime pas les textes de sociologie. Je vais devenir allergique à David Le Breton, dont on lit des textes quel que soit le thème au programme (Je n'ai rien contre lui, hein, et je ne juge pas la qualité de son travail; je préfère la littérature, c'est tout.)
Bonjour Tivinou,
On étudie David Le Breton dans quelles sections BTS précisément ? Je pensais qu'il fallait absolument enseigner dans le supérieur en sciences sociales pour pouvoir aborder des thèmes relatifs à l'anthropologie ! Moi qui avais, un temps, penser devoir passer par le doctorat pour pouvoir enseigner ce type de matières quelques heures par semaine ! Votre message illumine ma soirée
Cet auteur se trouve en effet dans toutes les anthologies portant sur les thèmes au programme !
- TivinouDoyen
On l’étudie dans toutes les sections en Culture générale et expression.Dora a écrit:Tivinou a écrit:belote a écrit:En BTS, les heures de culture-expression ne sont pas une sinécure.
Belote, qui sort de 2 heures avec ses BTS industriels.
C'était mon seul vœu pour cette année: ne pas avoir de cours de culture gé en BTS. Un an de pause, ça fait un bien fou. Je n'aime pas la relation avec les étudiants dans le cadre d'un lycée, et je n'aime pas les textes de sociologie. Je vais devenir allergique à David Le Breton, dont on lit des textes quel que soit le thème au programme (Je n'ai rien contre lui, hein, et je ne juge pas la qualité de son travail; je préfère la littérature, c'est tout.)
Bonjour Tivinou,
On étudie David Le Breton dans quelles sections BTS précisément ? Je pensais qu'il fallait absolument enseigner dans le supérieur en sciences sociales pour pouvoir aborder des thèmes relatifs à l'anthropologie ! Moi qui avais, un temps, penser devoir passer par le doctorat pour pouvoir enseigner ce type de matières quelques heures par semaine ! Votre message illumine ma soirée
- Nemaki123Niveau 4
Je regrette à chaque fois qu'un cours se passe mal... La aujourd'hui par exemple dans une meme classe de 5e un élève que je venais d'exclure a sous entendu devant toute la classe que je sentais mauvais. Puis a la fin de l'heure une eleve me donne un mot qu'elle a recu en classe en me disant que c'était sur moi... Sur ce mot, il y avait une vache de dessinée.
Voila voila.
C'est vraiment un métier à montagne russe effectivement... Des fois tu rentres chez toi avec le sourire, et des fois tu rentres tu as envie de te tirer une balle ou de t'enterrer dans un trou pendant les 10 prochaines années... mais tu peux pas parce que tu as des copies a corriger pour demain.
C'est parfois si déprimant dimaginer que dans 5, 10, 15ans ce sera encore pire... Après la mise en joue d'une prof avec un faux pistolet en plein cours, puis la décapitation d'un prof dans une ruelle, est ce qu'il peut encore y avoir pire?
Pour revenir au sujet j'ai parfois des regrets d'être prof et en meme temps je suis contente davoir un poste ou je gagne des sous pendans que mes amis peinent a trouver du travail en ce moment. Mais je ne suis pas sure de faire ce métier toute ma vie.
Voila voila.
C'est vraiment un métier à montagne russe effectivement... Des fois tu rentres chez toi avec le sourire, et des fois tu rentres tu as envie de te tirer une balle ou de t'enterrer dans un trou pendant les 10 prochaines années... mais tu peux pas parce que tu as des copies a corriger pour demain.
C'est parfois si déprimant dimaginer que dans 5, 10, 15ans ce sera encore pire... Après la mise en joue d'une prof avec un faux pistolet en plein cours, puis la décapitation d'un prof dans une ruelle, est ce qu'il peut encore y avoir pire?
Pour revenir au sujet j'ai parfois des regrets d'être prof et en meme temps je suis contente davoir un poste ou je gagne des sous pendans que mes amis peinent a trouver du travail en ce moment. Mais je ne suis pas sure de faire ce métier toute ma vie.
- JayKewNiveau 9
Non, je ne regrette pas du tout d’être devenu prof. Peut-être parce que je le suis devenu il y a trente ans, et que j’ai pu mener ma carrière à peu près comme je l’entendais. J’ai enseigné à plusieurs niveaux (collège, lycée, GRETA, et maintenant CPGE), ai repris des études en milieu de carrière. Bref, j’ai pu varier les plaisirs et, à vrai dire, je n’ai pas vraiment vu ces 30 années défiler...
Néanmoins, si c’était à refaire aujourd’hui, et si je devais débuter dans le métier dans les conditions actuelles, je ne suis pas sûr que je tenterais l’aventure... Je trouve qu’on assiste à un démantèlement du service public et que le métier n’a jamais été aussi dévalorisé qu’il l’est aujourd’hui (et ce n’est pas prêt de s’arranger). Donc je n’encouragerais pas vraiment un jeune étudiant à s’engager dans cette voie.
Néanmoins, si c’était à refaire aujourd’hui, et si je devais débuter dans le métier dans les conditions actuelles, je ne suis pas sûr que je tenterais l’aventure... Je trouve qu’on assiste à un démantèlement du service public et que le métier n’a jamais été aussi dévalorisé qu’il l’est aujourd’hui (et ce n’est pas prêt de s’arranger). Donc je n’encouragerais pas vraiment un jeune étudiant à s’engager dans cette voie.
- MayoniaiseNiveau 3
Je regrette au sens où j'ai assez mal vécu l'aspect "phagocytant" du métier ... travailler le soir, le week-end...se remettre sans cesse en question... surmonter la fatigue... la lassitude, la routine....mettre ma vie familiale de côté par fatigue morale... subir une rémunération trop faible pour assurer un véritable confort matériel (en même temps, conjoint aussi prof, ça n'aide pas!!!)
Je ne regrette pas au sens où cela m'a donné un travail stable et une certaine reconnaissance sociale. J'ai fini par y trouver ma place... ce qui n'était pas gagné
J'espère surtout réussir ma fin de carrière. Je ne souhaite absolument pas rester enseignante 43 ans !!! J'ai changé de poste et c'est stimulant de voir autre chose même si je reste dans le domaine.
Je pense qu'il devient difficile de faire toute sa carrière en tant qu'enseignant.... mentalement et matériellement. A moins de bouger et de changer de poste.
Je ne regrette pas au sens où cela m'a donné un travail stable et une certaine reconnaissance sociale. J'ai fini par y trouver ma place... ce qui n'était pas gagné
J'espère surtout réussir ma fin de carrière. Je ne souhaite absolument pas rester enseignante 43 ans !!! J'ai changé de poste et c'est stimulant de voir autre chose même si je reste dans le domaine.
Je pense qu'il devient difficile de faire toute sa carrière en tant qu'enseignant.... mentalement et matériellement. A moins de bouger et de changer de poste.
- A TuinVénérable
Nemaki123 a écrit:
C'est parfois si déprimant dimaginer que dans 5, 10, 15ans ce sera encore pire... Après la mise en joue d'une prof avec un faux pistolet en plein cours, puis la décapitation d'un prof dans une ruelle, est ce qu'il peut encore y avoir pire?
Tout est là en fait. A la base j'aime bien mon métier ! Ceci, et objectivement le fait qu'on soit mal payés aujourd'hui compte tenu des évolutions de la société. Quand on avance en âge, toujours être payé pareil qu'au début de carrière est bien pénible quand on voit tout ce qui est attendu. Ce n'est pas normal non plus de ne pas être payés pour les projets menés, qui demandent du temps et de l'investissement.
- MédéeÉrudit
Je ne regrette pas d'être devenue professeur. Il faut dire qu'avant je travaillais dans la culture, salaire encore plus bas qu'enseignant et avec la crise sanitaire, je suis bien contente d'avoir un revenu stable ! Bien sûr il est trop bas par rapport à ce que l'on fait et nos qualifications, et bien sûr ce n'est pas facile tous les jours, mais je ne regrette absolument pas d'avoir tout plaqué pour faire ce métier. On verra si c'est pour la vie ou pas !
_________________
Rentrée 2024 : Poste fixe ! (et 16e établissement )
2021-2024 : TZR en remplacements courts
2020-2021 : T3 - TZR en AFA : 1 collège 6e, 5e + PP 5e
2019-2020 : T2 - TZR en AFA : 2 collèges 6e, 5e, 4e + PP 5e
2018-2019 : T1 - TZR en AFA : 3 collèges 5e, 4e
2017-2018 : Stagiaire en lycée (2nde x2)
- LemmyKHabitué du forum
Il faut en tirer une conclusion!A Tuin a écrit:Nemaki123 a écrit:
C'est parfois si déprimant dimaginer que dans 5, 10, 15ans ce sera encore pire... Après la mise en joue d'une prof avec un faux pistolet en plein cours, puis la décapitation d'un prof dans une ruelle, est ce qu'il peut encore y avoir pire?
Tout est là en fait. A la base j'aime bien mon métier ! Ceci, et objectivement le fait qu'on soit mal payés aujourd'hui compte tenu des évolutions de la société. Quand on avance en âge, toujours être payé pareil qu'au début de carrière est bien pénible quand on voit tout ce qui est attendu. Ce n'est pas normal non plus de ne pas être payés pour les projets menés, qui demandent du temps et de l'investissement.
- MayoniaiseNiveau 3
Je pense que quand son conjoint est aussi dans l'EN, on a + tendance à ressentir les faibles rémunérations... A moins d'avoir des coups de pouce de la part de sa famille, c'est frustrant une carrière de prof !
- dansesNiveau 9
LemmyK a écrit:Il faut en tirer une conclusion!A Tuin a écrit:Nemaki123 a écrit:
C'est parfois si déprimant dimaginer que dans 5, 10, 15ans ce sera encore pire... Après la mise en joue d'une prof avec un faux pistolet en plein cours, puis la décapitation d'un prof dans une ruelle, est ce qu'il peut encore y avoir pire?
Tout est là en fait. A la base j'aime bien mon métier ! Ceci, et objectivement le fait qu'on soit mal payés aujourd'hui compte tenu des évolutions de la société. Quand on avance en âge, toujours être payé pareil qu'au début de carrière est bien pénible quand on voit tout ce qui est attendu. Ce n'est pas normal non plus de ne pas être payés pour les projets menés, qui demandent du temps et de l'investissement.
Exactement. Conclusion l'année prochaine : plus PP, plus d'oraux pour le lycée (je suis au collège) sur mon temps libre, plus de tutorat, plus d'aide aux devoirs, plus de comité pilote de je-ne-sais-quoi, plus de projets hors de ceux que je peux mener toute seule pour mon plaisir et sans concertation chronophage, afin de booster la carrière de la direction, plus de stages de remise à niveau.
Bref, l'année prochaine, je suis prof. Rien que ça.
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