- gauvain31Empereur
Ergo a écrit:Quelle déprime...
Il y avait un entretien avec Sylvie Bauer, la présidente de la CP-CNU dans Libé il y a deux jours:
https://www.liberation.fr/france/2020/11/16/loi-recherche-qui-fait-preuve-de-deni-de-democratie_1805717Le dialogue semble rompu entre Frédérique Vidal, elle-même universitaire, et le milieu scientifique qui ne s’adresse plus à sa ministre de tutelle. La semaine dernière, la commission permanente du Conseil national des universités (CP-CNU) a écrit une lettre ouverte directement adressée au président de la République dans Libération demandant la démission de la ministre Frédérique Vidal.
La démission de Frédérique Vidal ne changerait rien. Elle est juste là pour appliquer la feuille doute donnée par le président : dégraisser . Son successeur ferait juste la même chose. C'est un problème de politique générale (qui cache un problème de légitimité du pouvoir en place) et non un problème de personne. F.Vidal n'a AUCUN pouvoir. Il est effectivement plus judicieux dans le cadre de la 5ème République de s'adresser directement au président et non au ministre. Même raisonnement pour JM Blanquer
Mais Vidal et Blanquer resteront au pouvoir puisqu'ils font ce qu'on leur demande (avec la petite touche de mépris qui doit plaire au Président)... ils trouveront peut-être le prétexte des élections régionales pour partir sans se sentir humiliés.
epekeina.tes.ousias a écrit:Par ailleurs, elle a précisé que cette expérimentation fera l’objet d’une évaluation «indépendante». Celle-ci sera assurée par le Hceres, dont le nouveau président, Thierry Coulhon n’est autre que l’ancien conseiller d’Emmanuel Macron sur les questions d’enseignement supérieur et de recherche. Le Parlement avait voté contre cette nomination sans toutefois atteindre les trois cinquièmes des voix nécessaires pour s’y opposer.
Ce gouvernement est une farce. Cette évaluation n'est pas plus crédible qu'un "Grenelle" tout aussi farce chapeauté par un écrivain, un pédopsychiatre, un rugbyman, et un proche de Macron pour la partie revalorisation.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Ma foi… c'est un gouvernement de droite, droite libérale et non droite conservatrice (quoique, sur les interdictions de manifester…): il n'y a aucune surprise et rien d'étonnant. Quant à la ministre Vidal, dans la mesure où elle ne négocie rien, n'écoute ni syndicats, ni instances universitaires, quelles qu'elles soient, et soliloque une fois de temps en temps dans de la comm' pour médias sélectionnés, il est évident que les “votes” et autres “délibérations” n'ont aucune importance sinon formelle. Pour ma part, je n'en attendais pas plus.
_________________
Si tu vales valeo.
- gauvain31Empereur
epekeina.tes.ousias a écrit:Ma foi… c'est un gouvernement de droite, droite libérale et non droite conservatrice (quoique, sur les interdictions de manifester…): il n'y a aucune surprise et rien d'étonnant. Quant à la ministre Vidal, dans la mesure où elle ne négocie rien, n'écoute ni syndicats, ni instances universitaires, quelles qu'elles soient, et soliloque une fois de temps en temps dans de la comm' pour médias sélectionnés, il est évident que les “votes” et autres “délibérations” n'ont aucune importance sinon formelle. Pour ma part, je n'en attendais pas plus.
De droite ultralibérale. Ce n'est pas du vrai libéralisme, c'est une forme d'extrémisme (regarde ce qui s'est passé hier soir dans les rues...). Un extrémisme ultralibéral au service de quelques-uns. Et assumé comme tel.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Si tu préfères — je ne vais pas me battre sur les mots… Je disais “libérale”, simplement pour différencier ça des courants “conservateur” et “réactionnaire”, de façon générique…
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Si tu vales valeo.
- CondorcetOracle
gauvain31 a écrit:epekeina.tes.ousias a écrit:Ma foi… c'est un gouvernement de droite, droite libérale et non droite conservatrice (quoique, sur les interdictions de manifester…): il n'y a aucune surprise et rien d'étonnant. Quant à la ministre Vidal, dans la mesure où elle ne négocie rien, n'écoute ni syndicats, ni instances universitaires, quelles qu'elles soient, et soliloque une fois de temps en temps dans de la comm' pour médias sélectionnés, il est évident que les “votes” et autres “délibérations” n'ont aucune importance sinon formelle. Pour ma part, je n'en attendais pas plus.
De droite ultralibérale. Ce n'est pas du vrai libéralisme, c'est une forme d'extrémisme (regarde ce qui s'est passé hier soir dans les rues...). Un extrémisme ultralibéral au service de quelques-uns. Et assumé comme tel.
Droite néo-libérale dans la mesure où la soumission de la société aux logiques du marché (notamment requérant de chacun adaptation de ses compétences et de son comportement) implique la participation de l'Etat comme source de droit.
S'adresser à M. Macron ne changerait rien en l'espèce : soit on détient un moyen de pression suffisamment convaincant que l'on peut exercer jusqu'à abandon du projet, soit on attend 2021 et la campagne présidentielle suivante pour mettre la pression sur les candidats les mieux placés puis de la maintenir jusqu'au vote d'une loi correctrice abrogeant la LPR sinon la LRU et créant d'autres logiques institutionnelles, budgétaires et humaines.
- gauvain31Empereur
Condorcet a écrit:gauvain31 a écrit:epekeina.tes.ousias a écrit:Ma foi… c'est un gouvernement de droite, droite libérale et non droite conservatrice (quoique, sur les interdictions de manifester…): il n'y a aucune surprise et rien d'étonnant. Quant à la ministre Vidal, dans la mesure où elle ne négocie rien, n'écoute ni syndicats, ni instances universitaires, quelles qu'elles soient, et soliloque une fois de temps en temps dans de la comm' pour médias sélectionnés, il est évident que les “votes” et autres “délibérations” n'ont aucune importance sinon formelle. Pour ma part, je n'en attendais pas plus.
De droite ultralibérale. Ce n'est pas du vrai libéralisme, c'est une forme d'extrémisme (regarde ce qui s'est passé hier soir dans les rues...). Un extrémisme ultralibéral au service de quelques-uns. Et assumé comme tel.
Droite néo-libérale dans la mesure où la soumission de la société aux logiques du marché (notamment requérant de chacun adaptation de ses compétences et de son comportement) implique la participation de l'Etat comme source de droit.
S'adresser à M. Macron ne changerait rien en l'espèce : soit on détient un moyen de pression suffisamment convaincant que l'on peut exercer jusqu'à abandon du projet, soit on attend 2021 et la campagne présidentielle suivante pour mettre la pression sur les candidats les mieux placés puis de la maintenir jusqu'au vote d'une loi correctrice abrogeant la LPR sinon la LRU et créant d'autres logiques institutionnelles, budgétaires et humaines.
Quel serait alors ce moyen de pression ?
- CondorcetOracle
Je n'en vois qu'un : la grève illimitée doublée d'une caisse de grève pour les précaires afin de leur permettre de tenir.
Grève qui touche à la fois les tâches administratives, pédagogiques et scientifiques. Grève qui suspend toute publication et tous travaux de recherches en cours et ce, sans exception. Pas de correction des partiels pour les L1, pas de TD ou de colles pour les agrégatifs et encore moins de soutenance de thèses ou d'organisation de journées d'études.
De vrais écrans noirs en somme.
Au no future, la grève no limit (et surtout hors syndicats).
Pour l'honneur.
Mais comme elle n'aura pas lieu (qui n'a pas un loyer à payer, des enfants à nourrir, un emprunt à rembourser), on attendra 2021. L'horloge tournera et la prochaine loi sera encore plus scélérate que celle-là. Et ainsi de suite.
A moins que...
Grève qui touche à la fois les tâches administratives, pédagogiques et scientifiques. Grève qui suspend toute publication et tous travaux de recherches en cours et ce, sans exception. Pas de correction des partiels pour les L1, pas de TD ou de colles pour les agrégatifs et encore moins de soutenance de thèses ou d'organisation de journées d'études.
De vrais écrans noirs en somme.
Au no future, la grève no limit (et surtout hors syndicats).
Pour l'honneur.
Mais comme elle n'aura pas lieu (qui n'a pas un loyer à payer, des enfants à nourrir, un emprunt à rembourser), on attendra 2021. L'horloge tournera et la prochaine loi sera encore plus scélérate que celle-là. Et ainsi de suite.
A moins que...
- Not a PandaHabitué du forum
Condorcet a écrit:Je n'en vois qu'un : la grève illimitée doublée d'une caisse de grève pour les précaires afin de leur permettre de tenir.
Grève qui touche à la fois les tâches administratives, pédagogiques et scientifiques. Grève qui suspend toute publication et tous travaux de recherches en cours et ce, sans exception. Pas de correction des partiels pour les L1, pas de TD ou de colles pour les agrégatifs et encore moins de soutenance de thèses ou d'organisation de journées d'études.
De vrais écrans noirs en somme.
Au no future, la grève no limit (et surtout hors syndicats).
Pour l'honneur.
Mais comme elle n'aura pas lieu (qui n'a pas un loyer à payer, des enfants à nourrir, un emprunt à rembourser), on attendra 2021. L'horloge tournera et la prochaine loi sera encore plus scélérate que celle-là. Et ainsi de suite.
A moins que...
Je serais curieux d'avoir l'avis d'une cellule juridique sur les histoires de quotité insaisissable. Ca n'empêche pas bien sûr d'être dans la galère à cause des emprunts, loyers, gosses, mais savoir que notre traitement ne peut pas passer en-dessous de 1300-1400€ (je cite de mémoire) peut motiver à se lancer et éviter la crainte d'avoir des paies à 0€ comme les cheminots.
- CondorcetOracle
Comme le rappelle un tweet du Groupe J-P Vernant, l'enveloppe budgétaire prévue pour les années 2021 à 2030 l'a été en euros courants et non constants.
https://twitter.com/Gjpvernant/status/1329362454728552453/photo/1
Ce groupe cite aussi à l'appui de son commentaire le rapport établi par le sénateur LR Jean-François Rabin, notamment
https://twitter.com/Gjpvernant/status/1329362454728552453/photo/1
Dans le Canard de la semaine.
La loi de programmation de la recherche (LPR), qui a perdu son P de pluriannuelle, a été établie en euros courants. Dès qu'on compense l'inflation, on s'aperçoit qu'il n'y a aucun budget réel.
Un enfumage de Vidal…
Ce groupe cite aussi à l'appui de son commentaire le rapport établi par le sénateur LR Jean-François Rabin, notamment
http://www.senat.fr/rap/a20-032/a20-032_mono.html#toc25Établie en euros courants, la programmation budgétaire ne tient pas compte de l'évolution de l'indice des prix à la consommation. Or, selon les prévisions du consensus forecast et du rapport économique social et financier, l'inflation serait relativement dynamique au cours des années à venir, atteignant 1,75 % en 2024. En euros constants, c'est-à-dire une fois neutralisés les effets de l'inflation, la hausse prévue par la loi de programmation serait cinq fois inférieure à ce qui est annoncé à horizon 2030, les crédits destinés à la MIRES progressant de 1,058 milliard d'euros (+ 4,7 %) et non 5,1 milliards d'euros (+ 22 %) [...] Bien évidemment, les prévisions d'inflation sur dix ans demeurent sujettes à caution ; étant donné l'imprévisibilité qui caractérise la conjoncture économique actuelle, il va de soi que les projections réalisées revêtent avant tout une valeur indicative.
Elles permettent néanmoins d'appréhender l'impact potentiel des variables macroéconomiques sur la programmation budgétaire, mettant en exergue le caractère très incertain de la trajectoire retenue [...] La trajectoire ne permettra pas de porter les dépenses de recherche des administrations à 1 % du PIB. .
- ErgoDevin
Quelle surprise.
Bande de zhorchartes de menteurs.
https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/11/20/le-controverse-projet-de-loi-de-programmation-pour-la-recherche-definitivement-adopte-par-le-parlement_6060513_1650684.htmlSuccédant au vote de l’Assemblée nationale, qui a adopté le texte mardi, le Sénat a voté l’adoption définitive du projet de loi de programmation de la recherche (LPR), vendredi 20 novembre. « Un investissement historique », selon le gouvernement, confronté à la défiance accrue de la communauté universitaire et scientifique.
Les sénateurs ont donné leur ultime feu vert par 244 voix contre 95. Opposés au texte, les groupes de gauche ont l’intention de saisir le Conseil Constitutionnel.
Bande de zhorchartes de menteurs.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- AscagneGrand sage
Je ne crois pas que la personnalité de la ministre soit à ce point secondaire.
Ou pour le dire autrement, c'est à dessein que Macron a placé une ministre qui ne ferait pas de vague et qui n'a pas d'ampleur politique (ce qui empêche tout vrai rapport de force avec Matignon, Bercy, l'Élysée, le parti majoritaire, le groupe, etc.). Les choses auraient pu évoluer dans le cas inverse.
Ou pour le dire autrement, c'est à dessein que Macron a placé une ministre qui ne ferait pas de vague et qui n'a pas d'ampleur politique (ce qui empêche tout vrai rapport de force avec Matignon, Bercy, l'Élysée, le parti majoritaire, le groupe, etc.). Les choses auraient pu évoluer dans le cas inverse.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Ascagne a écrit:Je ne crois pas que la personnalité de la ministre soit à ce point secondaire.
Ou pour le dire autrement, c'est à dessein que Macron a placé une ministre qui ne ferait pas de vague et qui n'a pas d'ampleur politique (ce qui empêche tout vrai rapport de force avec Matignon, Bercy, l'Élysée, le parti majoritaire, le groupe, etc.). Les choses auraient pu évoluer dans le cas inverse.
Non, franchement, Ascagne, tu crois réellement que “les choses auraient pu évoluer dans le cas inverse”?……
Je n'en crois pas un mot — sauf au sens très général où, si ça n'était pas comme ça, ça serait sans doute autrement, il est évident que la ministre Vidal n'a JAMAIS eu une nano seconde l'idée de négocier ou de proposer un véritable plan et encore moins d'améliorer la situation des universités. La preuve, c'est que ça fait 3 ans qu'elle fomente cette soi-disant loi de truc muche et qu'on ne l'a jamais entendue une seule fois se préoccuper de trouver des interlocuteurs, qu'elle a systématiquement et éhontément menti en faisant des promesses dont aucune n'est tenues, et qu'elle refuse strictement de répondre à toute forme de sollicitation.
Elle représente une droite typiquement giscardienne, à la fois arrogante et qui passe en force sans se poser de question, et elle se situe dans la droite ligne de Fillon et Pécresse avant elle. Qu'elle n'ait pas d'ampleur, comme tu dis (c'est à mes yeux une litote hyperbolique) n'a rien à voir avec la chose — disons seulement que ça la rend incapable de se dissimuler et de jeter de la poudre au yeux. D'où sans doute la lâcheté qui est la sienne de ne pas s'exprimer publiquement, ce qu'elle ne sait audiblement pas faire.
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Si tu vales valeo.
- AscagneGrand sage
S'il y avait eu un ministre politique avec du poids, qui n'ait pas été juste une courroie de transmission entre le projet (immodifiable) et sa concrétisation, il aurait pu y avoir une évolution, oui. C'est pour ça que j'ai été déçu lors du dernier remaniement, mais le fait que Madame Vidal soit restée illustrait bien que rien ne bougerait.
Ensuite, ce n'est même pas qu'une affaire de vouloir discuter. On peut aussi rencontrer la situation où un ministre concerte et essaie sans succès de faire avancer les choses car il n'a pas de poids politique face à Matignon ou à la majorité.
Ensuite, ce n'est même pas qu'une affaire de vouloir discuter. On peut aussi rencontrer la situation où un ministre concerte et essaie sans succès de faire avancer les choses car il n'a pas de poids politique face à Matignon ou à la majorité.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Ascagne a écrit:S'il y avait eu un ministre politique avec du poids, qui n'ait pas été juste une courroie de transmission entre le projet (immodifiable) et sa concrétisation, il aurait pu y avoir une évolution, oui. C'est pour ça que j'ai été déçu lors du dernier remaniement, mais le fait que Madame Vidal soit restée illustrait bien que rien ne bougerait.
Elle est resté: et donc elle n'était pas là par hasard, mais volontairement! Vu sa permanence, il est impossible que le président et le premier ministre l'ai choisie par tirage au sort: c'est en ce sens qu'imaginer que “ça aurait pu être autrement” est une hypothèse purement fictionnelle…
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- AscagneGrand sage
Oui, mais c'est la nature d'un tel raisonnement hypothétique, et je ne propose pas d'uchronie, mais de constatation sur le processus en jeu.
Oh, de ce côté-là, je pense que c'est à coup sûr la volonté de Macron. Il devrait davantage se préoccuper du fait qu'il y a des centristes parmi ceux qui ont protesté contre la manière (et la méthode) par laquelle le lycée a été réformé et contre la LLPR... Mais bon, c'est plus simple de croire que ça vient seulement des "opposants-à-tout" ou que c'est lié à un corporatisme ou à des intérêts (concrètement, parmi ceux qui ont protesté contre la chaire junior, il doit y en avoir qui auraient personnellement intérêt à ce que ça existe pour eux).
Oh, de ce côté-là, je pense que c'est à coup sûr la volonté de Macron. Il devrait davantage se préoccuper du fait qu'il y a des centristes parmi ceux qui ont protesté contre la manière (et la méthode) par laquelle le lycée a été réformé et contre la LLPR... Mais bon, c'est plus simple de croire que ça vient seulement des "opposants-à-tout" ou que c'est lié à un corporatisme ou à des intérêts (concrètement, parmi ceux qui ont protesté contre la chaire junior, il doit y en avoir qui auraient personnellement intérêt à ce que ça existe pour eux).
- CondorcetOracle
Et en admettant cette uchronie, il n'en demeure pas moins que la recherche par projet, l'évaluation la plus fréquente possible, la recherche de l'attractivité à bas prix figurent parmi le credo LREM en l'espèce.
Je remets ici un ensemble de tweets :
L'éditorial du "Monde" présuppose la sincérité des engagements initiaux du gouvernement quant au financement pérenne de la recherche publique et à l'écart existant depuis 20 ans entre les besoins et les moyens. Hors, dès la préparation du projet de loi, ses contours reflétaient la volonté présidentielle https://lepoint.fr/sciences-nature/recherche-publique-avec-1-800-euros-a-l-embauche-on-n-attire-pas-les-talents-27-11-2019-2350128_1924.php#
Lorsqu'A. Petit a souhaité "une loi ambitieuse, inégalitaire - oui, inégalitaire, une loi vertueuse et darwinienne, qui encourage les scientifiques, équipes, laboratoires, établissements les plus performants à l'échelle internationale, une loi qui mobilise les énergies" il a été d'autant moins démenti que ses mots correspondaient à l'ancrage initial. Hormis le délit d'intrusion et la mise en coupe réglé du CNU, le texte final prolonge les axes définis par trois rapports préparatoires de ce projet de loi. Là où "Le Monde" croit discerner une "occasion manquée", j'y vois plutôt une atteinte délibérée, mûrement réfléchie aux principes de fonctionnement de la recherche publique déjà bien entamés par la LRU.
Je remets ici un ensemble de tweets :
L'éditorial du "Monde" présuppose la sincérité des engagements initiaux du gouvernement quant au financement pérenne de la recherche publique et à l'écart existant depuis 20 ans entre les besoins et les moyens. Hors, dès la préparation du projet de loi, ses contours reflétaient la volonté présidentielle https://lepoint.fr/sciences-nature/recherche-publique-avec-1-800-euros-a-l-embauche-on-n-attire-pas-les-talents-27-11-2019-2350128_1924.php#
Emmanuel Macron, présent mardi aux 80 ans du CNRS, a lâché les premières pistes de la future loi de financement de la recherche française.
[...]Sur les salaires, Emmanuel Macron lui a répondu qu'« on ne pourra pas mettre plus de moyens pour tout le monde » et qu'il faudra « travailler sur l'attractivité » et sur une « différenciation » selon le profil des scientifiques que l'on cherche à recruter [...]
Sur le statut du personnel de recherche, Emmanuel Macron a annoncé la création de « nouveaux CDI de projet pour éviter la perte de compétences » et pour assurer « un continuum entre le régime statutaire et le précaire ». Ces contrats pourraient durer « six, neuf ans ou plus ».[...]
« La concurrence ne nous fait pas peur, mais à condition de pouvoir lutter à armes égales par rapport à nos concurrents », a résumé en préambule à la cérémonie le PDG du CNRS, Antoine Petit, avant d'appeler de ses vœux « une loi ambitieuse et inégalitaire, une loi darwinienne » pour encourager les scientifiques et les équipes les plus performants.
Lorsqu'A. Petit a souhaité "une loi ambitieuse, inégalitaire - oui, inégalitaire, une loi vertueuse et darwinienne, qui encourage les scientifiques, équipes, laboratoires, établissements les plus performants à l'échelle internationale, une loi qui mobilise les énergies" il a été d'autant moins démenti que ses mots correspondaient à l'ancrage initial. Hormis le délit d'intrusion et la mise en coupe réglé du CNU, le texte final prolonge les axes définis par trois rapports préparatoires de ce projet de loi. Là où "Le Monde" croit discerner une "occasion manquée", j'y vois plutôt une atteinte délibérée, mûrement réfléchie aux principes de fonctionnement de la recherche publique déjà bien entamés par la LRU.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Ascagne a écrit:Oui, mais c'est la nature d'un tel raisonnement hypothétique, et je ne propose pas d'uchronie, mais de constatation sur le processus en jeu.
Mais justement, je pense que ton hypothèse est tout simplement fausse.
La ministre a été choisie pour faire ce job et cette loi là, telle qu'elle est, et pas une autre. Et si le président et le (les) premiers ministres avaient choisi quelqu'un d'autre, ça n'aurait rien changé du tout. Il est tout à fait évident que ce gouvernement (comme le précédent et quelques autres) poursuivent exactement la même politique que celle imposée lors de la LRU. Ce qui n'est pas étonnant: ce sont les mêmes milieux, les mêmes volontés de réformes et parfois les mêmes personnes! Du coup, je ne sais pas ce que tu appelles un “processus en cours”, sur lequel il aurait été possible de moduler si ça n'avait pas été impossible, etc.: simplement parce qu'il n'a jamais été question de moduler ou de changer quoi que ce soit.
Et j'ajoute, pour faire bonne mesure, qu'entre cette droite arrogante et musclée, d'un côté, et les socialistes qui ont fait un passage éclair entre les deux, de l'autre, les seconds se sont bien gardés de chercher à modifier ou infléchir lesdites réformes…
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Si tu vales valeo.
- AscagneGrand sage
Le choix des ministres ne dépend pas forcément que du bon vouloir présidentiel (ou de Matignon, quoique secondairement). Darmanin s'est imposé bec et ongles à l'intérieur par un rapport de force fondé sur une stratégie politique. Évidemment, c'est lié à des considérations politiques et d'appareil et je ne dis pas que je soutiens non plus les travers de cette situation (je ne suis ni pour le gouvernement de technos sans âme, ni pour le gouvernement de requins stratèges). Pour le reste, je suis d'accord avec toi sur le fait que ça dépend aussi d'une communauté d'idées et de tendances, ce qui est d'autant plus vrai que ces dernières idées les idées de certains think tanks (ou partagées entre les partis et eux) ont été particulièrement influentes. Grosso modo, ça se voit dans les nominations et les cabinets, que ce soit à l'EN, à l'ESR ou ailleurs, et ça a tendance à supplanter l'affichage (voire certains signes de bonne volonté ministérielle sincère, qui ne valent rien quand le cabinet ou l'appareil est occupé par des gens aux idées bien arrêtées). Et c'est aussi voire surtout de ce côté-là que s'estime la continuité ou la rupture, au-delà des protestations "révolutionnaires" de Macron, pour ne citer que lui. Mais c'est aussi ce qui est le moins perceptible par le grand public, surtout d'entrée de jeu.epekeina.tes.ousias a écrit:La ministre a été choisie pour faire ce job et cette loi là, telle qu'elle est, et pas une autre. Et si le président et le (les) premiers ministres avaient choisi quelqu'un d'autre, ça n'aurait rien changé du tout.
Il avait juste oublié que l'université, ça sert aussi à délivrer des diplômes de façon égalitaire pour le commun des mortels - même de façon relativement équilibrée sur le territoire si possible (Quoi ? Des facs de proximité ? Non mais ça ne va pas !*).Condorcet a écrit:Lorsqu'A. Petit a souhaité "une loi ambitieuse, inégalitaire - oui, inégalitaire, une loi vertueuse et darwinienne, qui encourage les scientifiques, équipes, laboratoires, établissements les plus performants à l'échelle internationale, une loi qui mobilise les énergies"
* Je me plais à enseigner pour la deuxième année dans une "petite" fac dans une ville de 120 000 habitants, j'ai l'impression que ça n'existe pas quand je lis certains qui semblent regarder le classement de Shangaï tous les matins.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Bah… quand un gouvernement tient le langage de la droite, réforme et agit comme la droite et prend des décisions de droite, c'est que c'est un gouvernement de droite.
Il n'y a là aucune surprise — mais simplement un “mensonge” de type marketing du genre: “vous allez voir, ça va être du en même temps”, “il y aura un acte deux du quinquennat et ça sera du social” (ce qui fut à la fois drôle et distrayant car ce fut bien le cas: ça s'appelle la réforme des retraites). Bref, dès le départ ces gens là sont des idéologues qui campent sur des positions idéologiques connues et peu originales.
Et puis, et puis… avec l'usure du temps, il n'est même plus question de “en même temps”, à la rigueur du “en”: ils vont gouverner “en”, point barre. Et, là aussi, il n'y a aucune surprise: exactement la même chanson que quand on nous faisait le coup de “2 français sur 3” et de la “démocratie libérale avancée”.
Il n'y a là aucune surprise — mais simplement un “mensonge” de type marketing du genre: “vous allez voir, ça va être du en même temps”, “il y aura un acte deux du quinquennat et ça sera du social” (ce qui fut à la fois drôle et distrayant car ce fut bien le cas: ça s'appelle la réforme des retraites). Bref, dès le départ ces gens là sont des idéologues qui campent sur des positions idéologiques connues et peu originales.
Et puis, et puis… avec l'usure du temps, il n'est même plus question de “en même temps”, à la rigueur du “en”: ils vont gouverner “en”, point barre. Et, là aussi, il n'y a aucune surprise: exactement la même chanson que quand on nous faisait le coup de “2 français sur 3” et de la “démocratie libérale avancée”.
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Si tu vales valeo.
- CondorcetOracle
Thierry Coulhon désigné dans les conditions que l'on sait à la tête de l'HCERES, il faut le remplacer. Voilà qui est fait.
https://www.lepopulaire.fr/limoges-87000/actualites/la-rectrice-anne-laude-quitte-limoges-pour-l-elysee_13883094/
https://www.lepopulaire.fr/limoges-87000/actualites/la-rectrice-anne-laude-quitte-limoges-pour-l-elysee_13883094/
Le service communication du rectorat nous a confirmé que Anne Laude a quitté son poste de rectrice de l'Académie de Limoges. Elle part du Limousin pour un des postes les plus prestigieux de la République dans le domaine de l’enseignement. Anne Laude prend le poste de conseillère éducation, enseignement supérieur, recherche et innovation auprès du président de la République, Emmanuel Macron. Avec prise de poste au 23 novembre soit depuis lundi.
- Theriakos96Habitué du forum
Du coup j'ai une question : est-ce que le statut de MCF existera toujours ou alors il se voit remplacé complètement par ce rôle de 'professeur assistant temporaire' ? Je ne suis pas sûr de comprendre comment cela fonctionne – enfin, si cela fonctionne mal, mais mal comment? Des esprits éclairés?
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Dicebat Bernardus Carnotensis nos esse quasi nanos, gigantium humeris insidentes, ut possimus plura eis et remotiora videre, non utique proprii visus acumine, aut eminentia corporis, sed quia in altum subvenimur et extollimur magnitudine gigantea.
– Jean de Salisbury, Metalogicon, III, 4
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Theriakos96 a écrit:Du coup j'ai une question : est-ce que le statut de MCF existera toujours ou alors il se voit remplacé complètement par ce rôle de 'professeur assistant temporaire' ? Je ne suis pas sûr de comprendre comment cela fonctionne – enfin, si cela fonctionne mal, mais mal comment? Des esprits éclairés?
Disons qu'une hypothèse est la suivante: on garde les “MCF contractuels”, on crée des postes de “Profs Juniors” — et on laisse les actuels MCF et PU……… partir en retraite: sans les remplacer tous…
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Si tu vales valeo.
- Theriakos96Habitué du forum
Ah oui du coup c'est bien tordu leur truc, davantage encore que ce que j'imaginais...
Si je comprends bien : les 'professeurs assistants temporaires' seront les ATER sous autre nom, les MCF on ne les recrute plus sur un emploi de fonctionnaire mais sur un contrat à durée déterminée et le premier poste de fonctionnaire sera PU? J'ai bon m'dame et m'sieur?
Si je comprends bien : les 'professeurs assistants temporaires' seront les ATER sous autre nom, les MCF on ne les recrute plus sur un emploi de fonctionnaire mais sur un contrat à durée déterminée et le premier poste de fonctionnaire sera PU? J'ai bon m'dame et m'sieur?
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Dicebat Bernardus Carnotensis nos esse quasi nanos, gigantium humeris insidentes, ut possimus plura eis et remotiora videre, non utique proprii visus acumine, aut eminentia corporis, sed quia in altum subvenimur et extollimur magnitudine gigantea.
– Jean de Salisbury, Metalogicon, III, 4
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Ou alors quelque chose d'intermédiaire: moins de MCF et (encore) moins de PU…
Mais bon: la ministre Vidal a promis, juré, craché que non, c'était pas ça. D'ailleurs je l'ai même entendu qu'elle s'était vastement concertée auprès de tous les syndicats et de dizaines de milliers d'universitaires, qui lui ont tous dit que c'était super sa loi à elle-même. Alors si elle a promis, on doit la croire. Franchement: ça n'a pas l'air d'être son genre de mentir ou de se tromper.
Par conséquent, dès le 1er janvier prochain, ça va être le pays de cocagne!
Mais bon: la ministre Vidal a promis, juré, craché que non, c'était pas ça. D'ailleurs je l'ai même entendu qu'elle s'était vastement concertée auprès de tous les syndicats et de dizaines de milliers d'universitaires, qui lui ont tous dit que c'était super sa loi à elle-même. Alors si elle a promis, on doit la croire. Franchement: ça n'a pas l'air d'être son genre de mentir ou de se tromper.
Par conséquent, dès le 1er janvier prochain, ça va être le pays de cocagne!
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Si tu vales valeo.
- e-WandererGrand sage
Dans mon département, il y a cette année 4 postes vacants, 2 seulement seront mis au mouvement et les deux autres ne seront même pas pourvus temporairement par des ATER en 2021-2022. Problèmes de finances, malgré l'IDEX et tout le toutim (et nous avons pourtant déjà rendu au niveau de l'UFR 5 supports de PR en 3 ans !). Dans ma discipline, on va donc se retrouver à 4 titulaires au lieu de 6. Pour la nouvelle offre de formation en gestation, quel autre choix que de réduire la voilure ? On ne peut pas raisonnablement proposer des cours qu'on ne serait pas en mesure d'assurer, dans le vague espoir qu'un jour, peut-être, dans un hypothétique futur, les hautes instances acceptent de dégeler ces postes. Et donc, la mort dans l'âme, on réduit encore les débouchés pour les thésards… J'ai repris un vieux listing de 2008, nous étions 59 enseignants-chercheurs titulaires. Nous sommes aujourd'hui 34. Sur les 25 postes perdus, une dizaine ont servi au développement du département des Arts du spectacle ("à moyens constants", cette bonne blague), la quinzaine restante a purement et simplement disparu.
Avec la LPPR, je crains le pire, dans ce contexte où les finances des universités sont à l'os. On risque effectivement de voir fleurir les contrats de recherche précaires, sorte de super-ATER recrutés pour 3 ou 4 ans sur projets. Et si les titulaires n'ont pas l'énergie de monter des projets, couic ! plus rien.
C'est un peu le système allemand, avec des PR de rang A très bien lotis (secrétariats richement dotés, congés recherche récurrents… ce qui n'est pas encore le cas en France, loin de là !) et à côté des chercheurs précaires. Encore en Allemagne les contrats précaires sont-ils assez facilement reconduits, et correctement rémunérés. Quand j'ai séjourné outre-Rhin, chaque doctorant, chaque chercheur invité avait un bureau personnel équipé. Mon voisin était un post-doc français, qui gagnait davantage que moi en France comme PR. Les banques ou les bailleurs d'appartements font aussi davantage confiance aux CDD que chez nous. Mais avec la réforme Vidal, je crains fort qu'on n'hérite du pire des deux mondes : précarisation ET manque de moyens.
Avec la LPPR, je crains le pire, dans ce contexte où les finances des universités sont à l'os. On risque effectivement de voir fleurir les contrats de recherche précaires, sorte de super-ATER recrutés pour 3 ou 4 ans sur projets. Et si les titulaires n'ont pas l'énergie de monter des projets, couic ! plus rien.
C'est un peu le système allemand, avec des PR de rang A très bien lotis (secrétariats richement dotés, congés recherche récurrents… ce qui n'est pas encore le cas en France, loin de là !) et à côté des chercheurs précaires. Encore en Allemagne les contrats précaires sont-ils assez facilement reconduits, et correctement rémunérés. Quand j'ai séjourné outre-Rhin, chaque doctorant, chaque chercheur invité avait un bureau personnel équipé. Mon voisin était un post-doc français, qui gagnait davantage que moi en France comme PR. Les banques ou les bailleurs d'appartements font aussi davantage confiance aux CDD que chez nous. Mais avec la réforme Vidal, je crains fort qu'on n'hérite du pire des deux mondes : précarisation ET manque de moyens.
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« Profitons du temps qui nous reste avant la définitive invasion de la grande muflerie du Nouveau Monde » (Huysmans)
- CondorcetOracle
La LRU avait prétendu s'inspirer du modèle nord-américain. Après tout, le Campus Condorcet n'est-il pas le Harvard français ? En fait de Ivy league, nous n'avons que la poussière qui recouvre les thèses en déshérence. Il y a plus de trente ans déjà, ce "modèle" faisait saliver témoin l'air béat de Bernard Pivot à Stanford en pleine Amérique reaganienne :
(Apostrophes, 20 juillet 1988."Michel Serres et René Girard : deux philosophes français en Californie".
(Apostrophes, 20 juillet 1988."Michel Serres et René Girard : deux philosophes français en Californie".
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