- Une passanteEsprit éclairé
Nasopi a écrit:Elaïna a écrit:
Maintenant moi non plus je n'en peux plus de ces conversations entre mères de surdoués au parc, c'est la compétition de qui fait quoi mieux que les autres...
Et quand en plus on a deux enfants qui ont un retard important et sont lourdement handicapés, ça devient carrément insupportable.
Bon, petit plaisir mesquin : les temps derniers, j'ai adoré raconter à ces mêmes mères, qui m'ont tant fait souffrir pendant des années, que mon fils aîné (qui n'est ni handicapé, ni précoce) avait gagné un tournoi international de mathématiciens. Ah, voir leur tête qui s'allonge, un pur moment de bonheur !
J'ai honte de moi.
Pas de honte à avoir, mais une juste revanche !!!
C'est vrai que c'est quand même bizarre cette compétition entre mères, cette fierté parce qu'il est comme-ci ou comme-ça, parce qu'on n'y est pour rien concernant les aptitudes de nos enfants. Et il y a implicitement l'idée que son enfant est mieux que l'autre, et alors ? ça nous apporte quoi ?
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Une passante a écrit:Nasopi a écrit:Elaïna a écrit:
Maintenant moi non plus je n'en peux plus de ces conversations entre mères de surdoués au parc, c'est la compétition de qui fait quoi mieux que les autres...
Et quand en plus on a deux enfants qui ont un retard important et sont lourdement handicapés, ça devient carrément insupportable.
Bon, petit plaisir mesquin : les temps derniers, j'ai adoré raconter à ces mêmes mères, qui m'ont tant fait souffrir pendant des années, que mon fils aîné (qui n'est ni handicapé, ni précoce) avait gagné un tournoi international de mathématiciens. Ah, voir leur tête qui s'allonge, un pur moment de bonheur !
J'ai honte de moi.
Pas de honte à avoir, mais une juste revanche !!!
C'est vrai que c'est quand même bizarre cette compétition entre mères, cette fierté parce qu'il est comme-ci ou comme-ça, parce qu'on n'y est pour rien concernant les aptitudes de nos enfants. Et il y a implicitement l'idée que son enfant est mieux que l'autre, et alors ? ça nous apporte quoi ?
Je pense que certains parents ne vivent que par leurs enfants, ne tirent de fierté que d'eux car ils ne font rien, par eux-mêmes, qui les rende fiers ou heureux. Et donc rabaisser les autres, ça suffit pour faire leur journée. C'est triste.
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- InvitéInvité
C'est comme un avion sans pilote. À l'intérieur, tout le monde se dispute. Ça évite d'avoir à comprendre qu'on est tous dans le même avion et ça permet de s'illusionner sur la présence d'un pilote à bord. On passe le temps comme on peut.
- CarabasVénérable
C'est impressionnant!Lornet a écrit:Eux sont tous surdoués :
https://www.youtube.com/watch?v=R03zw6FIoQc
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Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- InvitéInvité
Si on n'était pas heureux pour les réussites de ses enfants, on ne serait pas content quand ils ont le bac ou le brevet. Comment admettre que des diplômes obtenus par ses propres enfants sont donnés ?
Ce serait reconnaître que nos propres enfants ne sont pas doués.
Ainsi, on peut continuer à creuser.
Ce serait reconnaître que nos propres enfants ne sont pas doués.
Ainsi, on peut continuer à creuser.
- InvitéInvité
Carabas a écrit:C'est impressionnant!Lornet a écrit:Eux sont tous surdoués :
https://www.youtube.com/watch?v=R03zw6FIoQc
On a mis un terme à l'expérience au lieu de la généraliser.
https://www.youtube.com/watch?v=fR5wAVjVi3I
- CarabasVénérable
Oui, c'est fou! Ils sont plus adroits que certains adultes, ils savent mieux lire que certains lycéens et ils savent faire des divisions que je suis incapable de faire de tête!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Et ils sont calmes, se comportent bien les uns avec les autres! Bon, j'imagine que sur une année il y a des frictions, mais quand même!
Et ils sont calmes, se comportent bien les uns avec les autres! Bon, j'imagine que sur une année il y a des frictions, mais quand même!
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- InvitéInvité
Ils progressent à leur rythme.
Il y a d'autres vidéos du même type.
L'enseignante a expliqué qu'elle ne les pousse pas. Simplement, elle ne les freine pas.
Il y a d'autres vidéos du même type.
L'enseignante a expliqué qu'elle ne les pousse pas. Simplement, elle ne les freine pas.
- lilith888Grand sage
Ventre-Saint-Gris a écrit: D'autre part parce qu'une école du renoncement ne fera que marginaliser davantage les gosses qui auraient eu le plus besoin qu'on leur offre à la fois un cadre ferme et la possibilité de satisfaire leur appétit intellectuel. Tristement amusant, ce paradoxe : la dérive éducative de notre société moderne contribue à générer la souffrance de "précoces" qui auraient eu beaucoup à gagner dans une école exigeante, et certains parents se servent en même temps de la précocité pour excuser leur propre faillite éducative.
Je comprends bien ta position, mais, moi, en tant que prof face à 32 élèves, je fais cours à un groupe classe pour lequel j'essaie d'offrir le meilleur à chacun, diagnostiqué ou non. Ce n'est pas une somme de 32 individus, c'est un groupe classe où il y a 32 élèves. La nuance est fondamentale - et très formatrice pour tout le monde.
- gnafron2004Grand sage
Et la différence d'âge est un moteur, aussi. J'ai été à l'école primaire en multi-niveaux (2 maîtresses pour les 5 niveaux) et quand j'avais fini ce que j'avais à faire, je pouvais écouter ce qui se passait dans les autres niveaux, j'aimais bien ça. Ca m'avait beaucoup aidé à apprécier l'école primaire, parce que à la maternelle je m'ennuyais ferme, on avait rien à faire en attendant que les autres aient fini.
En arrivant au collège, on était très autonomes, et venir en aide nous était naturel, les enfants de mon école réussissaient fort bien.
Cette méthode, dans la vidéo, a manifestement pour but d'accompagner la curiosité des enfants, et ça c'est une bonne chose. Est-ce que c'est efficace pour tous les enfants, je ne saurais dire...
En arrivant au collège, on était très autonomes, et venir en aide nous était naturel, les enfants de mon école réussissaient fort bien.
Cette méthode, dans la vidéo, a manifestement pour but d'accompagner la curiosité des enfants, et ça c'est une bonne chose. Est-ce que c'est efficace pour tous les enfants, je ne saurais dire...
- lilith888Grand sage
Lauralle a écrit:
Alors oui, un enfant qui a des spécificités quelles qu'elles soient, c'est forcément contraignant dans une classe. Mais ça être enseignant, non? Essayer de prendre en considération les spécificités de chacun?
Mais tous les enfants sont uniques !!! et non, ce n'est pas "ça" être enseignant. Le boulot de l'enseignant, c'est instruire et faire en sorte que l'élève évolue au sein d'un groupe avec les modalités et les frustrations individuelles qui en découlent.
- InvitéInvité
gnafron2004 a écrit:
Cette méthode, dans la vidéo, a manifestement pour but d'accompagner la curiosité des enfants, et ça c'est une bonne chose. Est-ce que c'est efficace pour tous les enfants, je ne saurais dire...
C'était en ZEP, dans un quartier dit sensible, et tous les enfants savaient lire à la fin de la grande section.
Mais ça remet en cause l'idée de groupe au profit de celle d'individualité.
- CarabasVénérable
Exactement! Au bout d'un moment, c'est fatigant, ces parents qui exigent qui traitements spéciaux parce que leurs enfants sont "différent"s. Ce n'est pas parce qu'on n'est pas précoce ou dys qu'on est bâti sur le même moule.lilith888 a écrit:Lauralle a écrit:
Alors oui, un enfant qui a des spécificités quelles qu'elles soient, c'est forcément contraignant dans une classe. Mais ça être enseignant, non? Essayer de prendre en considération les spécificités de chacun?
Mais tous les enfants sont uniques !
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- InvitéInvité
Mais ces parents n'exigeraient pas des traitements spéciaux si l'EN ne les y encourageait pas.
J'ai eu cette année un élève dys- dont l'écriture était illisible. Je ne vois pas comment il pouvait réussir à se relire. D'ailleurs il n'y arrivait pas.
J'ai donc demandé s'il pouvait utiliser un ordinateur portable, installé au fond de la classe. On m'a répondu qu'il fallait que ça passe par une commission pédagogique.
Au final, il a continué à gribouiller, puis n'a plus pris son cours et on l'a envoyé dans un CFA.
À côté de ça, quand un parent d'élève se plaint au principal que le professeur Untel n'adapte pas ses évaluations, l'enseignant est immédiatement convoqué et rappelé à l'ordre.
Où est la logique ?
J'ai eu cette année un élève dys- dont l'écriture était illisible. Je ne vois pas comment il pouvait réussir à se relire. D'ailleurs il n'y arrivait pas.
J'ai donc demandé s'il pouvait utiliser un ordinateur portable, installé au fond de la classe. On m'a répondu qu'il fallait que ça passe par une commission pédagogique.
Au final, il a continué à gribouiller, puis n'a plus pris son cours et on l'a envoyé dans un CFA.
À côté de ça, quand un parent d'élève se plaint au principal que le professeur Untel n'adapte pas ses évaluations, l'enseignant est immédiatement convoqué et rappelé à l'ordre.
Où est la logique ?
- CarabasVénérable
Il n'y a pas de quoi!Nasopi a écrit:Elaïna a écrit:
Maintenant moi non plus je n'en peux plus de ces conversations entre mères de surdoués au parc, c'est la compétition de qui fait quoi mieux que les autres...
Et quand en plus on a deux enfants qui ont un retard important et sont lourdement handicapés, ça devient carrément insupportable.
Bon, petit plaisir mesquin : les temps derniers, j'ai adoré raconter à ces mêmes mères, qui m'ont tant fait souffrir pendant des années, que mon fils aîné (qui n'est ni handicapé, ni précoce) avait gagné un tournoi international de mathématiciens. Ah, voir leur tête qui s'allonge, un pur moment de bonheur !
J'ai honte de moi.
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- JennyMédiateur
Carabas a écrit:C'est impressionnant!Lornet a écrit:Eux sont tous surdoués :
https://www.youtube.com/watch?v=R03zw6FIoQc
Merci pour la vidéo.
- lene75Prophète
henriette a écrit:Euh, d'après mon expérience, les parents de "vrais" dyslexiques, dyscalculiques ou pire encore pour l'adaptation au système scolaire, dyspraxiques, ne sont pas particulièrement fiers de ça. Ils sont souvent particulièrement angoissés, ou stressés, voire désemparés, ou sur la défensive. Mais fiers, ça, je n'ai jamais vu.
+1
Ce que je trouve intéressant dans l'extrait cité, et qui n'a pas été pris en compte dans les commentaires (c'est même plutôt le contraire), c'est qu'il pointe une cause majeure de ce phénomène :
La culpabilisation des parents a été une grande pourvoyeuse d’enfants surdoués. » Remis en cause dès que leur enfant n’est pas parfait, certains parents ont trouvé un remède miracle
Suis-je la seule à trouver que nos enfants sont sans cesse évalués, comparés à des normes (plus par les médecins que par l'école : cf. les angoisses des parents sur le fil des jeunes parents quand leur enfant ne fait pas ce qu'il devrait faire à tel âge, alors que bien souvent il le fera 2 semaines plus tard) et catalogués en fonction de ça, jusqu'à la nausée. Et quand l'enfant est un peu différent, ça commence le jour de la naissance. Suis-je la seule, aussi, à trouver que la pression sociale qui pèse sur les épaules des parents est énorme ?
C'est un tel soulagement pour moi de pouvoir dire que si ma n°2 est si difficile à élever, c'est parce qu'elle est handicapée, que je comprends très bien que des parents qui ont un enfant difficile (parce qu'il y a objectivement des enfants plus difficiles que d'autres, y compris au sein d'une même fratrie) se réfugient derrière un diagnostic parfois bidon pour souffler un peu. J'ai retenu la leçon de ma mère : elle a eu 4 enfants, puis un 1er petit-enfant, qui n'ont pas posé de problèmes majeurs, à ce moment-là, elle faisait des réflexions quand elle voyait des enfants faire des crises dans un supermarché, par exemple, et puis, à plus de 50 ans, elle est tombée sur un os avec son 2e petit-enfant (pas ma fille, un autre), le 6e dont il lui a été donné de s'occuper, donc. Avec lui, j'ai vu pour la 1re fois ma mère, qui lui servait de nourrice à temps plein, craquer, pleurer et, surtout, me dire que plus jamais elle ne ferait de réflexions quand elle verrait des parents avec un enfant difficile. Heureusement, elle avait l'expérience et la maturité pour envoyer bouler sans scrupules les gens qui lui faisaient des réflexions (et notamment les profs, surtout avec derrière elle sa carrière de prof de 40 ans, avec de nombreuses années en charge de classes difficiles), force de caractère que n'ont souvent pas les jeunes parents. Depuis elle a eu 7 autres petits-enfants, qui ne lui posent aucun pb.
Il y a peut-être des parents défaillants, mais il y a aussi beaucoup de donneurs de leçons qui aggravent la situation. Je me souviens d'un moment délectable au Camsp. À l'époque ma n°2 était vraiment très dure et nous nous efforcions de tenir le coup malgré la fatigue nerveuse et la peur de l'avenir. On en discutait avec la kiné, et là, le père de deux petite jumelles à qui on n'avait rien demandé intervient pour dire : "Bah moi c'est pas compliqué, si elles font une colère, je les mets au lit et j'attends qu'elles se calment", et la kiné de répondre du tac au tac, en le regardant d'un air presque méprisant : "Oui, enfin G. c'est pas vraiment la même chose, hein. Ce serait facile si les choses se passaient aussi simplement." Traduction : quand ne sait pas on se la :censure: et on arrête de s'attribuer le mérite du caractère facile de son enfant.
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- Une passanteEsprit éclairé
lene75 a écrit: et on arrête de s'attribuer le mérite du caractère facile de son enfant.
C'est exactement cela !!!
- inzilbethNiveau 6
Jenny a écrit:Carabas a écrit:C'est impressionnant!Lornet a écrit:Eux sont tous surdoués :
https://www.youtube.com/watch?v=R03zw6FIoQc
Merci pour la vidéo.
Il s'agit du travail de Céline Alvarez, qui a ensuite démissionné de l'EN. son blog est aussi très intéressant : https://lamaternelledesenfants.wordpress.com/blog/
Elle s'appuie largement sur la pédagogie Montessori, et a pointé l'incapacité de l'EN (tant technique que de mauvais volonté) de mettre en oeuvre ces principes pédagogiques.
- JaneMonarque
Leclochard a écrit:Jane a écrit:Quoi que ce soit... Je souhaite surtout à chacun d'entre vous de ne pas être parent de vrai(s) précoce(s)... C'est extrêmement difficile à gérer :|
C'est à dire qu'on peut espérer tirer de bonnes choses de cet avantage, à un moment ou un autre.
Quand on est dys-, c'est un handicap tout court. J'ai croisé plusieurs élèves souffrant de problèmes cognitifs: ils déployaient parfois une énergie folle et n'obtenaient le plus souvent que des résultats petits ou moyens.
D'accord avec ça, quoique ça reste, je le répète, extrêmement compliqué à gérer. Et puis, un fort QI s'accompagne assez souvent de troubles dys- ou comportementaux qui freinent considérablement le fort potentiel de ces vrais précoces.
Enfin, le souci est que beaucoup d'élèves estampillés dys- profitent paresseusement de leur PAP pour glandouiller un max.
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"Il n'est pas une vérité qui ne porte avec elle son amertume." (A. Camus)
- Ventre-Saint-GrisNiveau 10
lilith888 a écrit:Ventre-Saint-Gris a écrit: D'autre part parce qu'une école du renoncement ne fera que marginaliser davantage les gosses qui auraient eu le plus besoin qu'on leur offre à la fois un cadre ferme et la possibilité de satisfaire leur appétit intellectuel. Tristement amusant, ce paradoxe : la dérive éducative de notre société moderne contribue à générer la souffrance de "précoces" qui auraient eu beaucoup à gagner dans une école exigeante, et certains parents se servent en même temps de la précocité pour excuser leur propre faillite éducative.
Je comprends bien ta position, mais, moi, en tant que prof face à 32 élèves, je fais cours à un groupe classe pour lequel j'essaie d'offrir le meilleur à chacun, diagnostiqué ou non. Ce n'est pas une somme de 32 individus, c'est un groupe classe où il y a 32 élèves. La nuance est fondamentale - et très formatrice pour tout le monde.
Ah ! mais cela me va très bien, à moi. Je n'ai rien à y redire et je conçois mon boulot de la même façon. Je n'évoque d'ailleurs jamais cette histoire de précocité avec les enseignants de mes gosses, pas plus que je n'ai causé enfants précoces à côté du bac à sable ou avec ma boulangère.
Mais ce que je veux dire, c'est que l'évolution de notre chère EN, qui ne focalise plus ses réformes et ses discours que sur les "enfants en difficulté" et autres "décrocheurs", va faire toujours plus mal aux enfants qui ont le plus besoin d'avoir du grain à moudre, sans rien arranger au cas des premiers, d'ailleurs.
On connaît la limite de ces petits récits d'expériences personnelles, mais je relate juste quelques faits saillants qui te permettront de comprendre ma position.
Mon fils ne posait pas de gros problèmes de comportement à l'école, même si nous avons traversé de drôles de moments avec lui. Nous n'avons jamais été permissifs avec lui. Du tout. Mais la vie à l'école devenait de plus en plus difficile, et les difficultés relationnelles, particulièrement, toujours plus pesantes. Sa mère et moi avons beaucoup cogité sur son cas, avons fini par consulter des psys puisque tout ce que nous croyions avoir d'amour et de bon sens n'avait finalement pas suffi à faire un gosse heureux, épanoui.
Psy spécialisé nous dit qu'il faut absolument tenter un saut de classe, que l'on nous refuse en nous jetant au visage la mode de la précocité, dans laquelle nous croyions pourtant bien n'avoir jamais versé. Finalement, nous avons obtenu ce saut de classe, mais dans une école privée réputée exigeante (les gens disent "élitiste" quand on conçoit encore un peu qu'on peut aimer les enfants en exigeant d'eux). Quelques mois plus tard, nous avions un enfant qui adorait aller à l'école, où il était enfin nourri, et qui découvrait, comme par magie, le plaisir de nouer des relations amicales harmonieuses.
Voilà. Certains profils de précoces ont besoin d'un cadre strict, parce qu'ils acceptent difficilement des règles dont ils ne conçoivent pas le sens. Ils auront aussi une forte tendance à s'engouffrer dans toutes les failles qu'ils perçoivent chez les adultes afin de mieux les manipuler. Ce à quoi on ne peut répondre, pour leur bien, qu'avec une rigueur sûre d'elle-même et du dialogue. De ce point de vue, quand on parle bien d'un enfant véritablement précoce (testé comme il se doit par un professionnel compétent), les parents attentistes et complaisants sont des nigauds, les jouets d'un gosse plus clairvoyant qu'ils ne le sont eux-mêmes. Un massacre.
Et une école pour qui toute sanction et toute règle un peu rigide est une stigmatisation ne vaut évidemment pas mieux.
Je ne développe pas davantage sur l'autre volet du renoncement, sur l'abandon de l'exigence scolaire, des options, de la connaissance, mais tu auras compris où je veux en venir : diagnostiqués ou non, étiquetés ou non, les gamins qui auront le plus grand appétit ne pourront guère compter sur l'école telle qu'elle évolue pour s'épanouir.
- InvitéInvité
Je suis tout à fait d'accord avec ton dernier paragraphe.
- LauralleNiveau 2
Ventre-Saint-Gris a écrit:
Voilà. Certains profils de précoces ont besoin d'un cadre strict, parce qu'ils acceptent difficilement des règles dont ils ne conçoivent pas le sens. Ils auront aussi une forte tendance à s'engouffrer dans toutes les failles qu'ils perçoivent chez les adultes afin de mieux les manipuler. Ce à quoi on ne peut répondre, pour leur bien, qu'avec une rigueur sûre d'elle-même et du dialogue. De ce point de vue, quand on parle bien d'un enfant véritablement précoce (testé comme il se doit par un professionnel compétent), les parents attentistes et complaisants sont des nigauds, les jouets d'un gosse plus clairvoyant qu'ils ne le sont eux-mêmes. Un massacre.
Et une école pour qui toute sanction et toute règle un peu rigide est une stigmatisation ne vaut évidemment pas mieux.
Je ne développe pas davantage sur l'autre volet du renoncement, sur l'abandon de l'exigence scolaire, des options, de la connaissance, mais tu auras compris où je veux en venir : diagnostiqués ou non, étiquetés ou non, les gamins qui auront le plus grand appétit ne pourront guère compter sur l'école telle qu'elle évolue pour s'épanouir.
Merci.
- the educatorFidèle du forum
Il y a quand même quelques trucs à remettre en perspective. D'abord, selon les auteurs, l'estimation est à peu près à 3% de la population. Potentiellement un par classe donc. Avec un spectre de capacités (et de symptômes) différents.
Ensuite il faut penser à l'autre extrémité de la courbe, des gamins très limités, et comparer les égards que l'on a pour les uns, et pour autres. Enfin, j'ai l'habitude de faire un parallèle avec la taille, par exemple, le fait de mesurer plus de deux mètres ne fait pas de toi un homme plus méritant, plus capable, ou plus vaillant. Si tu passes ton temps dans une cabane d'un mètre de plafond, il est même probable que tu développes de sérieuses pathologies articulaires. Si tu joues au basket, c'est pratique, le reste du temps tu vis juste dans un monde qui n'est pas fait pour toi. Mais quand tu fais deux mètres, ça se voit, tu t'en rends compte toi aussi assez vite, et tu constates la différence des autres, ce qui t'aide a la comprendre, et aide les autres à faire de même.
Ensuite il faut penser à l'autre extrémité de la courbe, des gamins très limités, et comparer les égards que l'on a pour les uns, et pour autres. Enfin, j'ai l'habitude de faire un parallèle avec la taille, par exemple, le fait de mesurer plus de deux mètres ne fait pas de toi un homme plus méritant, plus capable, ou plus vaillant. Si tu passes ton temps dans une cabane d'un mètre de plafond, il est même probable que tu développes de sérieuses pathologies articulaires. Si tu joues au basket, c'est pratique, le reste du temps tu vis juste dans un monde qui n'est pas fait pour toi. Mais quand tu fais deux mètres, ça se voit, tu t'en rends compte toi aussi assez vite, et tu constates la différence des autres, ce qui t'aide a la comprendre, et aide les autres à faire de même.
- LenagcnNiveau 10
+1Lauralle a écrit:Ventre-Saint-Gris a écrit:
Voilà. Certains profils de précoces ont besoin d'un cadre strict, parce qu'ils acceptent difficilement des règles dont ils ne conçoivent pas le sens. Ils auront aussi une forte tendance à s'engouffrer dans toutes les failles qu'ils perçoivent chez les adultes afin de mieux les manipuler. Ce à quoi on ne peut répondre, pour leur bien, qu'avec une rigueur sûre d'elle-même et du dialogue. De ce point de vue, quand on parle bien d'un enfant véritablement précoce (testé comme il se doit par un professionnel compétent), les parents attentistes et complaisants sont des nigauds, les jouets d'un gosse plus clairvoyant qu'ils ne le sont eux-mêmes. Un massacre.
Et une école pour qui toute sanction et toute règle un peu rigide est une stigmatisation ne vaut évidemment pas mieux.
Je ne développe pas davantage sur l'autre volet du renoncement, sur l'abandon de l'exigence scolaire, des options, de la connaissance, mais tu auras compris où je veux en venir : diagnostiqués ou non, étiquetés ou non, les gamins qui auront le plus grand appétit ne pourront guère compter sur l'école telle qu'elle évolue pour s'épanouir.
Merci.
Apporter un cadre strict fut une attitude conseillée (disons plutôt: confortée) par une psy à la suite d'un test de QI et de (personnalité?), pour mon 3ème, qui n'est pas précoce mais en a l'apparence - la psy du CMP l'avais "deviné précoce" ... sans test , et la CdE aussi - . Il est porteur de traits autistiques, qui sont d'autant plus gênants que l'on fait mumuse à coup d'oral et de travail de groupe dans un cadre aussi informel que possible, et d'autant moins que l'espace de travail est calme, fixe, et la demande formelle et explicite voire soyons fous, systématique.
Ce qui participe au fait que le syndrome d'Asperger "se répand". Le monde évolue, et les activités qui mettaient en valeur leur fonctionnement se réduisent à l'école comme dans le monde du travail, soulignant leurs manques ("en retrait", "ne participe pas", "incapable de travailler en groupe" , et j'en passe) plutôt que leurs points forts ("leçons toujours sues", "excellente analyse", "travail précis", etc). Au travail, ils ont été largement remplacés par des ordinateurs et autres automates industriels.
Ce phénomène exacerbe l'impression de ne pas être "adapté", "comme les autres" qui lorsqu'elle est suffisamment forte (ou problématique) amène à devoir diagnostiquer pour ensuite pouvoir avancer (en éduquant la personne, et/ou en adaptant son environnement, selon les cas).
- fifi51Fidèle du forum
inzilbeth a écrit:Jenny a écrit:Carabas a écrit:C'est impressionnant!Lornet a écrit:Eux sont tous surdoués :
https://www.youtube.com/watch?v=R03zw6FIoQc
Merci pour la vidéo.
Il s'agit du travail de Céline Alvarez, qui a ensuite démissionné de l'EN. son blog est aussi très intéressant : https://lamaternelledesenfants.wordpress.com/blog/
Elle s'appuie largement sur la pédagogie Montessori, et a pointé l'incapacité de l'EN (tant technique que de mauvais volonté) de mettre en oeuvre ces principes pédagogiques.
Je vais citer très exactement les paroles d'un ancien instit à propos des pédagogies Freinet, Montessori etc ...
"90% des enseignants sont incapables de le faire correctement,' car ce sont des méthodes extrêmement chronophages pour l'enseignant" (pour ce qu'il m'en a expliqué très brièvement, c'est une pédagogie individualisée pour chaque élève, d'où le temps de préparation). "Et les enseignants sont comme tout le monde, ils aiment et font correctement leur métier, mais ils ne consacrent pas tout leur temps libre à ça (sauf exception)".
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