- User5899Demi-dieu
HS potentiel.
Un bon fonctionnaire
* n'est pas absent
* arrive à l'heure
* tient sa classe
* laisse la salle en ordre et propre
* ne cause pas de soucis à son proviseur.
Tout le reste est littérature.
Fin du HS potentiel. Ou pas
Un bon fonctionnaire
* n'est pas absent
* arrive à l'heure
* tient sa classe
* laisse la salle en ordre et propre
* ne cause pas de soucis à son proviseur.
Tout le reste est littérature.
Fin du HS potentiel. Ou pas
- DalilahNiveau 6
manon35 a écrit: Tout à fait d'accord.
Mes élèves sont la plupart du temps en îlots et travaillent en groupe. Il ne me semble pas qu'ils ne fassent rien en cours. Je n'ai pas non plus des bisounours tout mignons. Dès que nous sommes en autobus c'est la galère et je trouve qu'ils écoutent encore moins, se retournent en permanence... Je préfère laaargement avoir les STMG en îlots qu'en classe traditionnelle. Après je n'ai pas connu d'autres méthode donc c'est peut-être pour cela que je la préfère. Certes cela demande énormément de préparation mais après en cours c'est eux qui bossent donc on intervient moins je trouve.
Bon d'abord vous validez implicitement mon argument. Les Stmg se tiennent mal et n'écoutent pas lorsqu'ils sont disposés de façon traditionnelle dans la classe. En îlots c'est bien mieux puisqu'ils ne se retournent plus (oui puisqu'ils sont face-à-face...) et ils n'ont plus besoin de vous écouter puisque ce n'est pas vous qui parlez. Tout se tient. C'est une façon d'acheter la paix sociale dans ce genre de classe, je ne juge pas, mais cela rejoint mon constat initial.
Ensuite je ne sais pas ce que vous leur faites faire en îlots et je ne connais pas le niveau des STMG de votre bahut mais dans le mien, si on se fie à leur "intuition innée" de la langue (expression qui avait bien fait marrer une collègue d'anglais) pour construire quelque chose de consistant, les pauvres n'auront pas grand chose à se mettre sous la dent si jamais leur prenait l'envie folle de vouloir apprendre/réviser une fois chez eux :-D
Oui les bons s'en sortiront toujours peu ou prou, même si avec cette méthode on les empêche selon moi d'atteindre l'excellence à laquelle ils pourraient prétendre. Mais les médiocres/ mauvais (32 élèves sur 35 en Stmg chez moi), ceux qui rament, et pas forcément tous par fainéantise comme j'ai pu le lire au-dessus, comment font-ils pour progresser, vu qu'ils n'ont pas l'"intuition" et qu'ils doivent se débrouiller entre eux pour bidouiller le contenu? Est-ce que ce ne serait pas plus simple pour eux d'avoir un cours construit par le prof et une méthode progressive?
Navrée de dire cela mais j'ai photocopié en début d'année des cahiers pour un élève hospitalisé. Et pour les cours de langue fondés sur la méthode actionnelle c'était la peau de chagrin. Rien de rien. Quelques vagues polycopiés pêle-mêle, pas d'exercices, 3 -4 lignes notées à la va-vite à la fin d'un cours. Même avec de la bonne volonté, vous révisez quoi et comment? Qu'est-ce qu'on retient de toutes ces heures de joyeuse effervescence groupesque?
Enfin je m'interroge sur votre dernière phrase. Si je comprends bien votre propos, le but est d'intervenir le moins possible. Mais comment faites-vous pour ne pas vous ennuyer à mourir? Dès que j'arrête de parler pendant plus de 10 minutes je commence à trépigner. Je croyais que j'étais payée pour parler justement et leur transmettre ce que je sais. J'ai pas l'impression de les traumatiser plus que ça. Certains sont même tout contents de me montrer l'épaisseur du classeur (mes stmg de l'an dernier), pour eux ça veut dire qu'on a bien bossé, et je partage leur sentiment.
Je ne fais jamais d'activité de groupes. Non par principe ou en vertu d'une quelconque doctrine. J'ai testé deux fois l'an passé. J'en ai tiré les conclusions qui s'imposaient d'après mon expérience. J'ai gagné un temps précieux soit dit en passant.
- tiptop77Prophète
Catalunya a écrit:Ce que je pense, c'est que toutes les méthodes marchent pour les élèves qui travaillent et qu'aucune ne marche pour ceux qui ne travaillent pas.
- AdriGrand Maître
effectivement, il y a des élèves qui apprennent, coûte que coûte (mais il faut leur donner à manger...)
Je pratique un peu toutes sortes de configurations, - très très occasionnellement en groupe, parce que ce n'est franchement pas ce qui fonctionne le mieux, et ça dépend aussi de la configuration de la salle, de la possibilité de laisser les tables en place sans avoir à tout changer en début et fin d'heure-, en fonction des activités, et au cours de la même heure. Mais souvent, malgré tout, c'est moi qui transmets, qui cadre, qui structure, qui hiérarchise ( j'ai un peu réfléchi à la façon d'expliquer tel ou tel point pour que ce soit logique, pour que les élèves puissent retenir) - ils vont aussi à la pêche dans des documents, mais ils ne peuvent pas tout inventer seuls, et si on compte sur l'esprit d'initiative d'ados, on n'est pas rendu...
Je pratique un peu toutes sortes de configurations, - très très occasionnellement en groupe, parce que ce n'est franchement pas ce qui fonctionne le mieux, et ça dépend aussi de la configuration de la salle, de la possibilité de laisser les tables en place sans avoir à tout changer en début et fin d'heure-, en fonction des activités, et au cours de la même heure. Mais souvent, malgré tout, c'est moi qui transmets, qui cadre, qui structure, qui hiérarchise ( j'ai un peu réfléchi à la façon d'expliquer tel ou tel point pour que ce soit logique, pour que les élèves puissent retenir) - ils vont aussi à la pêche dans des documents, mais ils ne peuvent pas tout inventer seuls, et si on compte sur l'esprit d'initiative d'ados, on n'est pas rendu...
- JaneBNeoprof expérimenté
tiptop77 a écrit:Catalunya a écrit:Ce que je pense, c'est que toutes les méthodes marchent pour les élèves qui travaillent et qu'aucune ne marche pour ceux qui ne travaillent pas.
C'est pas faux :lol:
Ceci dit, je suis en train de corriger des compréhensions écrites et je m'arrache les cheveux quand je vois la façon aberrante dont certains élèves construisent leurs phrases : à la question " Who wrote the letter?" , je trouve : " wrote the letter is Wilma " ...ils sont en 4ème et n'ont juste aucun sens de la langue ... et c'est juste desespérant!
- LizdarcyFidèle du forum
Pour ma part, j'ai gardé mes vieux manuels (Top, Action, New Live) et je pioche encore de temps en temps des activités et des exercices, même un texte ou deux d'ailleurs (hou la vilaine!) et j'essaie de les intégrer dans un "scénario" ou je fais en sorte que cela y ressemble...Je scanne en couleur, je projette, je modernise un peu et cela me convient. Après, les quatrièmes à 30, même pas voyous,juste paresseux et assez mauvais, n'adhèrent pas. Je me suis posée la question une fois ou deux de les mettre en travaux de groupe mais j'ai trop peur de ne rien maîtriser.
Mes cours fonctionnent avec d'autres classes. ..La semaine dernière, déprimée d'avoir sorti un pénible, j'ai entendu un ancien élève dans le couloir dire "c'est une prof d'anglais, elle est trop bien!"
Je précise que je bosse AUSSI et majoritairement avec Enjoy et New Enjoy mais comme on dit c'est dans les vieux pots...
Et je redoute la venue de l'inspectrice.
Mes cours fonctionnent avec d'autres classes. ..La semaine dernière, déprimée d'avoir sorti un pénible, j'ai entendu un ancien élève dans le couloir dire "c'est une prof d'anglais, elle est trop bien!"
Je précise que je bosse AUSSI et majoritairement avec Enjoy et New Enjoy mais comme on dit c'est dans les vieux pots...
Et je redoute la venue de l'inspectrice.
- Manon35Habitué du forum
Dalilah a écrit:Manon35 a écrit:
Tout à fait d'accord.
Mes élèves sont la plupart du temps en îlots et travaillent en groupe. Il ne me semble pas qu'ils ne fassent rien en cours. Je n'ai pas non plus des bisounours tout mignons. Dès que nous sommes en autobus c'est la galère et je trouve qu'ils écoutent encore moins, se retournent en permanence... Je préfère laaargement avoir les STMG en îlots qu'en classe traditionnelle. Après je n'ai pas connu d'autres méthode donc c'est peut-être pour cela que je la préfère. Certes cela demande énormément de préparation mais après en cours c'est eux qui bossent donc on intervient moins je trouve.
Bon d'abord vous validez implicitement mon argument. Les Stmg se tiennent mal et n'écoutent pas lorsqu'ils sont disposés de façon traditionnelle dans la classe. En îlots c'est bien mieux puisqu'ils ne se retournent plus (oui puisqu'ils sont face-à-face...) et ils n'ont plus besoin de vous écouter puisque ce n'est pas vous qui parlez. Tout se tient. C'est une façon d'acheter la paix sociale dans ce genre de classe, je ne juge pas, mais cela rejoint mon constat initial.
Ensuite je ne sais pas ce que vous leur faites faire en îlots et je ne connais pas le niveau des STMG de votre bahut mais dans le mien, si on se fie à leur "intuition innée" de la langue (expression qui avait bien fait marrer une collègue d'anglais) pour construire quelque chose de consistant, les pauvres n'auront pas grand chose à se mettre sous la dent si jamais leur prenait l'envie folle de vouloir apprendre/réviser une fois chez eux :-D
Oui les bons s'en sortiront toujours peu ou prou, même si avec cette méthode on les empêche selon moi d'atteindre l'excellence à laquelle ils pourraient prétendre. Mais les médiocres/ mauvais (32 élèves sur 35 en Stmg chez moi), ceux qui rament, et pas forcément tous par fainéantise comme j'ai pu le lire au-dessus, comment font-ils pour progresser, vu qu'ils n'ont pas l'"intuition" et qu'ils doivent se débrouiller entre eux pour bidouiller le contenu? Est-ce que ce ne serait pas plus simple pour eux d'avoir un cours construit par le prof et une méthode progressive?
Navrée de dire cela mais j'ai photocopié en début d'année des cahiers pour un élève hospitalisé. Et pour les cours de langue fondés sur la méthode actionnelle c'était la peau de chagrin. Rien de rien. Quelques vagues polycopiés pêle-mêle, pas d'exercices, 3 -4 lignes notées à la va-vite à la fin d'un cours. Même avec de la bonne volonté, vous révisez quoi et comment? Qu'est-ce qu'on retient de toutes ces heures de joyeuse effervescence groupesque?
Enfin je m'interroge sur votre dernière phrase. Si je comprends bien votre propos, le but est d'intervenir le moins possible. Mais comment faites-vous pour ne pas vous ennuyer à mourir? Dès que j'arrête de parler pendant plus de 10 minutes je commence à trépigner. Je croyais que j'étais payée pour parler justement et leur transmettre ce que je sais. J'ai pas l'impression de les traumatiser plus que ça. Certains sont même tout contents de me montrer l'épaisseur du classeur (mes stmg de l'an dernier), pour eux ça veut dire qu'on a bien bossé, et je partage leur sentiment.
Je ne fais jamais d'activité de groupes. Non par principe ou en vertu d'une quelconque doctrine. J'ai testé deux fois l'an passé. J'en ai tiré les conclusions qui s'imposaient d'après mon expérience. J'ai gagné un temps précieux soit dit en passant.
Je n'ai pas dit que je ne faisais rien pendant l'heure. Je passe dans les groupes, aide les plus en difficulté, les guide et leur montre qu'ils sont bien plus capables que ce qu'ils ne croient, même sans moi. Je ne me suis encore jamais ennuyée en cours.
Par ailleurs, je fais aussi des exercices traditionnels (pour les points grammaticaux notamment) et mes cours ne me semblent pas vides comme vous semblez l'affirmer.
Après chacun sa méthode. Si l'on n'est pas à l'aise avec une façon d'enseigner ça ne sert à rien de le faire puisque les élèves le sentiront et en profiteront. Pour ma part, je ne juge pas.
_________________
2014-2015: 2 2ndes, 1 1ère STMG, 1ère euro, AP 2ndes (année de stage)
2015-2016: 1 2nde, 1 1ES,1 1S, 1 1STMG, Term LELE, TES.
2016-2017 : 2 2ndes, 1 1ES, LELE 1ère, 1 TES et 1 TS.
2017-2018: 2 2ndes, 1 1ES, 1TL, 1TS, 1TSTMG, Term LELE et remplacement mater en Khâgne (jusqu'à la toussaint, normalement).
- DalilahNiveau 6
EU1 a écrit:Dalilah a écrit:En fait je crois que tu enseignes comme mes profs d'anglais enseignaient il y a encore 15 ans . Et je m'en sors plutôt bien en anglais, en ayant eu des leçons de grammaire anglaise en français, en ayant subi une pédagogie frontale questions/réponses, en n'ayant jamais travaillé en groupe etc.
Que ce soit en langue ou ailleurs, les élèves ne travaillent pas quand on les met en groupes, ils discutent entre eux, un seul bosse dans son coin et fait le boulot pour les autres.
Ceux qui ont l'impression que les élèves sont motivés par ces séances sont soit aveugles soit de mauvaise foi. Les gamins sont motivés par le fait de passer une heure à glandouiller en papotant. Mais si on les questionne individuellement ils avoueront d'eux-mêmes avoir l'impression de perdre leur temps dans ce genre de séances. Et que je sache la mise en place de la méthode actionnelle n'a pas amélioré le niveau de langue des élèves depuis 10 ans, c'est même plutôt l'inverse. Et bien sûr que pour les élèves en difficulté c'est d'abord du niveau de français qu'il faut se préoccuper comme tu le soulignes.
Je pense comme toi qu'on enseigne avec sa personnalité et ses convictions. Ta méthode, d'après ce que tu en dis, requiert un talent certain que tout le monde n'a pas dans l'EN, celui de tenir une classe seul face à 35 gamins parfois bien excités pendant une heure. Alors évidemment c'est bien plus confortable de se promener dans les rangs, en plus on n'a pas besoin de réclamer le silence, je crois qu'ils appellent ça le "bouhaha pédagogique" ou un truc du genre
Bref je suis d'accord avec tout ce que tu dis!
En fait t'as deux choix : soit tu défends ta méthode face à l'inspecteur (ce qui ne t'empêche nullement d'aller roupiller de temps en temps en formation histoire de ne pas se le mettre à dos...) quitte à te faire mal noter et progresser à l'ancienneté (pour ce que ça change de toute façon ), soit la prochaine fois qu'il vient te voir tu fais le dos rond et propose une séance comme il les aime et qu'apparemment tu mets déjà en place occasionnellement sans y croire. Le reste du temps tu continues de faire comme tu veux, il n'ira pas voir et tu auras ta conscience professionnelle pour toi.
Mais franchement j'en peux plus de voir ce que certains collègues se prennent en pleine face alors qu'ils ont eu un concours attestant leur maîtrise disciplinaire, qu'ils enseignent du mieux qu'ils peuvent en y mettant énormément d'énergie, qu'ils font progresser leurs élèves avec des méthodes qu'ils estiment efficaces....
On n'a même plus la liberté de pensée dans l'EN....
Et les IPR, avec tout le respect qu'on leur doit, devraient être remis un peu plus souvent à leur place de la même manière qu'ils se permettent de "recadrer" certains collègues comme tu dis. Leur rôle est de conseiller et de respecter la liberté pédagogique, pas d'imposer leur "doctrine" dont ils changent d'ailleurs comme de chemise en fonction des derniers délires pédago. Toi tu n'as pas fui les élèves et tu gardes tes convictions
Bon courage et soutien
Désolé d'employer ce mot familier et sans vouloir te vexer : j'hallucine de lire ça...
Lorsque je ne mets mes élèves en situation de communication par deux ou par quatre, ils parlent dans la langue demandée. Si j'entends du français, je les reprends.
C'est sûr que si on reste assis à son bureau certains vont vite lâcher prise mais si on circule et on leur inculque dès le début les bonnes habitudes de travail, je peux t'assurer qu'ils bossent
Je ne dis pas que tu les mets en groupe pour rester assis à ton bureau hein... Qu'ils parlent la langue demandée, soit, mais puisqu'ils parlent entre eux simultanément, comment reprendre les erreurs de syntaxe et de prononciation individuelles? On veut absolument qu'ils s'expriment désormais, on dirait qu'on a face à nous une génération d'ado renfermés sur eux-mêmes et timides, alors qu'ils prennent la parole à tour de bras, y compris sans permission, pour débiter des âneries, mais passons.
En fait, si je comprends la logique de cette méthode, on les place dans un pseudo bain de langue libre entre Français autour d'une table ? Lorsque j'étais élève, on prenait la parole chacun notre tour, spontanément ou de force, et le prof nous corrigeait, nous faisait compléter. Il était au centre de la classe et de l'échange. Ca me semble important si on veut aller au-delà d'un simple baragouinage.
- DalilahNiveau 6
Manon35 a écrit:Dalilah a écrit:Manon35 a écrit:
Tout à fait d'accord.
Mes élèves sont la plupart du temps en îlots et travaillent en groupe. Il ne me semble pas qu'ils ne fassent rien en cours. Je n'ai pas non plus des bisounours tout mignons. Dès que nous sommes en autobus c'est la galère et je trouve qu'ils écoutent encore moins, se retournent en permanence... Je préfère laaargement avoir les STMG en îlots qu'en classe traditionnelle. Après je n'ai pas connu d'autres méthode donc c'est peut-être pour cela que je la préfère. Certes cela demande énormément de préparation mais après en cours c'est eux qui bossent donc on intervient moins je trouve.
Bon d'abord vous validez implicitement mon argument. Les Stmg se tiennent mal et n'écoutent pas lorsqu'ils sont disposés de façon traditionnelle dans la classe. En îlots c'est bien mieux puisqu'ils ne se retournent plus (oui puisqu'ils sont face-à-face...) et ils n'ont plus besoin de vous écouter puisque ce n'est pas vous qui parlez. Tout se tient. C'est une façon d'acheter la paix sociale dans ce genre de classe, je ne juge pas, mais cela rejoint mon constat initial.
Ensuite je ne sais pas ce que vous leur faites faire en îlots et je ne connais pas le niveau des STMG de votre bahut mais dans le mien, si on se fie à leur "intuition innée" de la langue (expression qui avait bien fait marrer une collègue d'anglais) pour construire quelque chose de consistant, les pauvres n'auront pas grand chose à se mettre sous la dent si jamais leur prenait l'envie folle de vouloir apprendre/réviser une fois chez eux :-D
Oui les bons s'en sortiront toujours peu ou prou, même si avec cette méthode on les empêche selon moi d'atteindre l'excellence à laquelle ils pourraient prétendre. Mais les médiocres/ mauvais (32 élèves sur 35 en Stmg chez moi), ceux qui rament, et pas forcément tous par fainéantise comme j'ai pu le lire au-dessus, comment font-ils pour progresser, vu qu'ils n'ont pas l'"intuition" et qu'ils doivent se débrouiller entre eux pour bidouiller le contenu? Est-ce que ce ne serait pas plus simple pour eux d'avoir un cours construit par le prof et une méthode progressive?
Navrée de dire cela mais j'ai photocopié en début d'année des cahiers pour un élève hospitalisé. Et pour les cours de langue fondés sur la méthode actionnelle c'était la peau de chagrin. Rien de rien. Quelques vagues polycopiés pêle-mêle, pas d'exercices, 3 -4 lignes notées à la va-vite à la fin d'un cours. Même avec de la bonne volonté, vous révisez quoi et comment? Qu'est-ce qu'on retient de toutes ces heures de joyeuse effervescence groupesque?
Enfin je m'interroge sur votre dernière phrase. Si je comprends bien votre propos, le but est d'intervenir le moins possible. Mais comment faites-vous pour ne pas vous ennuyer à mourir? Dès que j'arrête de parler pendant plus de 10 minutes je commence à trépigner. Je croyais que j'étais payée pour parler justement et leur transmettre ce que je sais. J'ai pas l'impression de les traumatiser plus que ça. Certains sont même tout contents de me montrer l'épaisseur du classeur (mes stmg de l'an dernier), pour eux ça veut dire qu'on a bien bossé, et je partage leur sentiment.
Je ne fais jamais d'activité de groupes. Non par principe ou en vertu d'une quelconque doctrine. J'ai testé deux fois l'an passé. J'en ai tiré les conclusions qui s'imposaient d'après mon expérience. J'ai gagné un temps précieux soit dit en passant.
Je n'ai pas dit que je ne faisais rien pendant l'heure. Je passe dans les groupes, aide les plus en difficulté, les guide et leur montre qu'ils sont bien plus capables que ce qu'ils ne croient, même sans moi. Je ne me suis encore jamais ennuyée en cours.
Par ailleurs, je fais aussi des exercices traditionnels (pour les points grammaticaux notamment) et mes cours ne me semblent pas vides comme vous semblez l'affirmer.
Après chacun sa méthode. Si l'on n'est pas à l'aise avec une façon d'enseigner ça ne sert à rien de le faire puisque les élèves le sentiront et en profiteront. Pour ma part, je ne juge pas.
Je n'ai rien dit de vos cours en particulier, j'ai commenté des cours que j'ai eus sous les yeux qui partaient de la démarche actionnelle.
Ce qui m'interpelle, c'est quand vous insistez sur le "même sans moi". J'ai la faiblesse et le narcissisme de me croire indispensable dans mon cours puisque je suis au centre de l'échange et que je tiens à pouvoir valider/corriger tout ce qui se dit. Mais comme vous le dites et comme je le soulignais dans mon message initial, on fait cours avec sa personnalité et ses convictions.
- Handsome DevilNiveau 9
Donc en gros, pas la peine de se casser la tête, quitte à faire n'importe quoi, l'enseignant n'a aucune incidence sur la réussite de ses élèves ?Catalunya a écrit:Ce que je pense, c'est que toutes les méthodes marchent pour les élèves qui travaillent et qu'aucune ne marche pour ceux qui ne travaillent pas.
- JaneBNeoprof expérimenté
Je suis d'accord avec toi , Dalilah : le " feedback" du prof est essentiel pour progresser. On entend souvent les formateurs dire que le prof de langues doit s'effacer au maximum pour laisser les échanges entre élèves se faire ( peu importe la correction de la langue, d'ailleurs ). Personnellement, j'ai toujours trouvé les cours plus efficaces et satisfaisants quand le prof restait au centre en tant qu'expert de sa discipline.
- eleonore69Érudit
Catalunya a écrit:Ce que je pense, c'est que toutes les méthodes marchent pour les élèves qui travaillent et qu'aucune ne marche pour ceux qui ne travaillent pas.
Je pense plutôt que pour les élèves des milieux favorisés toutes les méthodes "marchent" parce que les parents là pour rattraper d'éventuelles carences, pour les autres, c'est plus compliqué..
Pour fréquenter "les autres" , je pense que les méthodes très cadrantes sont plus efficaces ...
- miss teriousDoyen
Moi non plus je ne peux parler pour l'anglais. Mais je tenais à partager mon expérience. Je suis en LM.Jacq a écrit:Je ne peux pas te répondre sur l'anglais, n'étant pas prof d'anglais, mais est-ce qu'être un "bon fonctionnaire", pour reprendre ton titre, c'est adopter obligatoirement la "mode" du moment sachant que, comme le dit Zenxya, nos inspecteurs changent d'opinion à chaque ordre qu'ils reçoivent de leur hiérarchie ?Zenxya a écrit: ne te remets pas trop en cause quand même, comme tu le remarques si bien, pour l'instant la mode est ce que le monsieur a dit, dans trois ans, ce sera autre chose, ou ce sera un autre monsieur, ou une dame, il n'y a pas de raison, et ce sera une autre marotte.
J'ai été inspectée il y a 6-7 ans et, ce n'est vraiment pas pour me vanter, mais, sur le rapport d'alors, l'inspecteur me remercie, noir sur blanc, d'être au service de l'EN.
J'ai été inspectée l'an passé : l'inspecteur m'a reproché presque tout ce qui avait plu à son prédécesseur. Il m'a même dit que je dévoyais la LA ! Ça fait mal de se prendre ça dans les dents !
Du temps où j'étais à l'IUFM, une de nos formatrices nous avaient demandé de trouver une formule pour présenter notre métier de façon originale. J'avais proposé : « Je travaille dans la transmission. » J'avais expliqué : j'aime partager avec d'autres ce que d'autres m'ont eux aussi préalablement transmis (d'ailleurs, on me reprocheDalilah a écrit:
Ensuite je ne sais pas ce que vous leur faites faire en îlots et je ne connais pas le niveau des STMG de votre bahut mais dans le mien, si on se fie à leur "intuition innée" de la langue (expression qui avait bien fait marrer une collègue d'anglais) pour construire quelque chose de consistant, les pauvres n'auront pas grand chose à se mettre sous la dent si jamais leur prenait l'envie folle de vouloir apprendre/réviser une fois chez eux :-D
Oui les bons s'en sortiront toujours peu ou prou, même si avec cette méthode on les empêche selon moi d'atteindre l'excellence à laquelle ils pourraient prétendre. Mais les médiocres/ mauvais (32 élèves sur 35 en Stmg chez moi), ceux qui rament, et pas forcément tous par fainéantise comme j'ai pu le lire au-dessus, comment font-ils pour progresser, vu qu'ils n'ont pas l'"intuition" et qu'ils doivent se débrouiller entre eux pour bidouiller le contenu ? Est-ce que ce ne serait pas plus simple pour eux d'avoir un cours construit par le prof et une méthode progressive ? [...]
Bien qu'en collège et en lettres, je souscris à ce qui précède.
Je croyais que j'étais payée pour parler justement et leur transmettre ce que je sais. J'ai pas l'impression de les traumatiser plus que ça. Certains sont même tout contents de me montrer l'épaisseur du classeur (mes stmg de l'an dernier), pour eux ça veut dire qu'on a bien bossé, et je partage leur sentiment.
Là encore, je me reconnais. Mais, d'après mon IPR, j'ai tort.Dalilah a écrit:Manon35 a écrit:
Après chacun sa méthode. Si l'on n'est pas à l'aise avec une façon d'enseigner ça ne sert à rien de le faire puisque les élèves le sentiront et en profiteront. Pour ma part, je ne juge pas.
Je souscris aussi à ce constat.
[...] J'ai la faiblesse et le narcissisme de me croire indispensable dans mon cours puisque je suis au centre de l'échange et que je tiens à pouvoir valider/corriger tout ce qui se dit.
Quand j'ai débriefé mon inspection avec une collègue d'anglais, elle m'a dit que les réflexions de « mon » inspecteur étaient identiques à celles
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"Ni ange, ni démon, juste sans nom." (Barbey d'AUREVILLY, in. Une histoire sans nom)
"Bien des choses ne sont impossibles que parce qu'on s'est accoutumé à les regarder comme telles." DUCLOS
- eleonore69Érudit
miss terious a écrit:Moi non plus je ne peux parler pour l'anglais. Mais je tenais à partager mon expérience. Je suis en LM.Jacq a écrit:Je ne peux pas te répondre sur l'anglais, n'étant pas prof d'anglais, mais est-ce qu'être un "bon fonctionnaire", pour reprendre ton titre, c'est adopter obligatoirement la "mode" du moment sachant que, comme le dit Zenxya, nos inspecteurs changent d'opinion à chaque ordre qu'ils reçoivent de leur hiérarchie ?Zenxya a écrit: ne te remets pas trop en cause quand même, comme tu le remarques si bien, pour l'instant la mode est ce que le monsieur a dit, dans trois ans, ce sera autre chose, ou ce sera un autre monsieur, ou une dame, il n'y a pas de raison, et ce sera une autre marotte.
J'ai été inspectée il y a 6-7 ans et, ce n'est vraiment pas pour me vanter, mais, sur le rapport d'alors, l'inspecteur me remercie, noir sur blanc, d'être au service de l'EN.
J'ai été inspectée l'an passé : l'inspecteur m'a reproché presque tout ce qui avait plu à son prédécesseur. Il m'a même dit que je dévoyais la LA ! Ça fait mal de se prendre ça dans les dents !Du temps où j'étais à l'IUFM, une de nos formatrices nous avaient demandé de trouver une formule pour présenter notre métier de façon originale. J'avais proposé : « Je travaille dans la transmission. » J'avais expliqué : j'aime partager avec d'autres ce que d'autres m'ont eux aussi préalablement transmis (d'ailleurs, on me reprocheDalilah a écrit:
Ensuite je ne sais pas ce que vous leur faites faire en îlots et je ne connais pas le niveau des STMG de votre bahut mais dans le mien, si on se fie à leur "intuition innée" de la langue (expression qui avait bien fait marrer une collègue d'anglais) pour construire quelque chose de consistant, les pauvres n'auront pas grand chose à se mettre sous la dent si jamais leur prenait l'envie folle de vouloir apprendre/réviser une fois chez eux :-D
Oui les bons s'en sortiront toujours peu ou prou, même si avec cette méthode on les empêche selon moi d'atteindre l'excellence à laquelle ils pourraient prétendre. Mais les médiocres/ mauvais (32 élèves sur 35 en Stmg chez moi), ceux qui rament, et pas forcément tous par fainéantise comme j'ai pu le lire au-dessus, comment font-ils pour progresser, vu qu'ils n'ont pas l'"intuition" et qu'ils doivent se débrouiller entre eux pour bidouiller le contenu ? Est-ce que ce ne serait pas plus simple pour eux d'avoir un cours construit par le prof et une méthode progressive ? [...]
Bien qu'en collège et en lettres, je souscris à ce qui précède.
Je croyais que j'étais payée pour parler justement et leur transmettre ce que je sais. J'ai pas l'impression de les traumatiser plus que ça. Certains sont même tout contents de me montrer l'épaisseur du classeur (mes stmg de l'an dernier), pour eux ça veut dire qu'on a bien bossé, et je partage leur sentiment.souventparfois d'être pédante à cause de ce besoin« d'étaler ma science »). Si elle avait pu me décapiter, je crois qu'elle n'aurait pas hésité une seconde ! C'était en tout début d'année ; j'étais encore pleine d'illusions et de bonne volonté ; l'envie m'a vite passé de participer !Là encore, je me reconnais. Mais, d'après mon IPR, j'ai tort.Dalilah a écrit:Manon35 a écrit:
Après chacun sa méthode. Si l'on n'est pas à l'aise avec une façon d'enseigner ça ne sert à rien de le faire puisque les élèves le sentiront et en profiteront. Pour ma part, je ne juge pas.
Je souscris aussi à ce constat.
[...] J'ai la faiblesse et le narcissisme de me croire indispensable dans mon cours puisque je suis au centre de l'échange et que je tiens à pouvoir valider/corriger tout ce qui se dit.
Quand j'ai débriefé mon inspection avec une collègue d'anglais, elle m'a dit que les réflexions de « mon » inspecteur étaient identiques à cellesimposéespréconisées par le sien. Et, un collègue d'EPS m'a dit la même chose. L'élève doit construire seul son savoir... le professeur doit s'effacer un maximum, laisser les élèves interagir (le fameux brouhaha dont il est question plus haut).
Le brouhaha , je ne supporte pas, je ne le trouve pas constructif et très usant..
Le plus important c'est de faire progresser les élèves.. Les miens sont bien incapables de construire seul leur savoir et à vrai dire ils n'en ont aucune envie...
- piescoModérateur
Dalilah a écrit:
Enfin je m'interroge sur votre dernière phrase. Si je comprends bien votre propos, le but est d'intervenir le moins possible. Mais comment faites-vous pour ne pas vous ennuyer à mourir? Dès que j'arrête de parler pendant plus de 10 minutes je commence à trépigner. Je croyais que j'étais payée pour parler justement et leur transmettre ce que je sais. J'ai pas l'impression de les traumatiser plus que ça. Certains sont même tout contents de me montrer l'épaisseur du classeur (mes stmg de l'an dernier), pour eux ça veut dire qu'on a bien bossé, et je partage leur sentiment.
En français, sans doute. Mais en LVE le but du jeu est de faire parler les élèves.
Sinon, pour répondre à la question initiale, je pense qu'elle porte plutôt sur "comment réussir son inspection" que sur "comment être un bon fonctionnaire" (et sur ce point Cripure a été très juste).
Pour réussir son inspection je pense qu'il faut connaitre et combler les attentes de son inspecteur.
- tiptop77Prophète
JaneB a écrit:tiptop77 a écrit:Catalunya a écrit:Ce que je pense, c'est que toutes les méthodes marchent pour les élèves qui travaillent et qu'aucune ne marche pour ceux qui ne travaillent pas.
C'est pas faux :lol:
Ceci dit, je suis en train de corriger des compréhensions écrites et je m'arrache les cheveux quand je vois la façon aberrante dont certains élèves construisent leurs phrases : à la question " Who wrote the letter?" , je trouve : " wrote the letter is Wilma " ...ils sont en 4ème et n'ont juste aucun sens de la langue ... et c'est juste desespérant!
Ca ne va pas la tête?! I kiffe my tifs :afro: so teach and keep your tifs!
- JaneBNeoprof expérimenté
:lol:
nice tifs by the way! :afro:
nice tifs by the way! :afro:
- fioufiouNiveau 5
Dalilah a écrit:En fait je crois que tu enseignes comme mes profs d'anglais enseignaient il y a encore 15 ans . Et je m'en sors plutôt bien en anglais, en ayant eu des leçons de grammaire anglaise en français, en ayant subi une pédagogie frontale questions/réponses, en n'ayant jamais travaillé en groupe etc.
Que ce soit en langue ou ailleurs, les élèves ne travaillent pas quand on les met en groupes, ils discutent entre eux, un seul bosse dans son coin et fait le boulot pour les autres.
Ceux qui ont l'impression que les élèves sont motivés par ces séances sont soit aveugles soit de mauvaise foi. Les gamins sont motivés par le fait de passer une heure à glandouiller en papotant. Mais si on les questionne individuellement ils avoueront d'eux-mêmes avoir l'impression de perdre leur temps dans ce genre de séances. Et que je sache la mise en place de la méthode actionnelle n'a pas amélioré le niveau de langue des élèves depuis 10 ans, c'est même plutôt l'inverse. Et bien sûr que pour les élèves en difficulté c'est d'abord du niveau de français qu'il faut se préoccuper comme tu le soulignes.
Je pense comme toi qu'on enseigne avec sa personnalité et ses convictions. Ta méthode, d'après ce que tu en dis, requiert un talent certain que tout le monde n'a pas dans l'EN, celui de tenir une classe seul face à 35 gamins parfois bien excités pendant une heure. Alors évidemment c'est bien plus confortable de se promener dans les rangs, en plus on n'a pas besoin de réclamer le silence, je crois qu'ils appellent ça le "bouhaha pédagogique" ou un truc du genre
Bref je suis d'accord avec tout ce que tu dis!
En fait t'as deux choix : soit tu défends ta méthode face à l'inspecteur (ce qui ne t'empêche nullement d'aller roupiller de temps en temps en formation histoire de ne pas se le mettre à dos...) quitte à te faire mal noter et progresser à l'ancienneté (pour ce que ça change de toute façon ), soit la prochaine fois qu'il vient te voir tu fais le dos rond et propose une séance comme il les aime et qu'apparemment tu mets déjà en place occasionnellement sans y croire. Le reste du temps tu continues de faire comme tu veux, il n'ira pas voir et tu auras ta conscience professionnelle pour toi.
Mais franchement j'en peux plus de voir ce que certains collègues se prennent en pleine face alors qu'ils ont eu un concours attestant leur maîtrise disciplinaire, qu'ils enseignent du mieux qu'ils peuvent en y mettant énormément d'énergie, qu'ils font progresser leurs élèves avec des méthodes qu'ils estiment efficaces....
On n'a même plus la liberté de pensée dans l'EN....
Et les IPR, avec tout le respect qu'on leur doit, devraient être remis un peu plus souvent à leur place de la même manière qu'ils se permettent de "recadrer" certains collègues comme tu dis. Leur rôle est de conseiller et de respecter la liberté pédagogique, pas d'imposer leur "doctrine" dont ils changent d'ailleurs comme de chemise en fonction des derniers délires pédago. Toi tu n'as pas fui les élèves et tu gardes tes convictions
Bon courage et soutien
Ils appellent cela le "bruit de fond pédagogique".
- gnafron2004Grand sage
piesco a écrit:
En français, sans doute. Mais en LVE le but du jeu est de faire parler les élèves.
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi sur ce point, et cela me chagrine que cela soit devenu une évidence dans les demandes qui nous sont faites par le corps d'inspection: pour moi le but du jeu est d'apprendre une langue, et cela ne se limite pas à baragouiner à l'oral. Je donnerai plus d'importance à l'oral quand nous en donnera les moyen, c'est à dire pas 30 élèves par classe dès la 6è…
- kensingtonEsprit éclairé
Tout à fait, il s'agit d'apprendre le tout d'une langue. En dehors des moments d'évaluation, je trouve en effet plutôt artificiel de séparer oral et écrit, compréhension et expression.
Et cette demande insistante sur l'expression orale, elle est contre-productive, je pense. Il est bien plus important, au début au moins, de les exposer le plus possible et les faire s'exprimer relativement modestement et en prenant le temps de vraiment découvrir le fonctionnement de la langue, plutôt que de leur faire dire plein de choses très tôt à coups de blocs lexicalisés.
Et cette demande insistante sur l'expression orale, elle est contre-productive, je pense. Il est bien plus important, au début au moins, de les exposer le plus possible et les faire s'exprimer relativement modestement et en prenant le temps de vraiment découvrir le fonctionnement de la langue, plutôt que de leur faire dire plein de choses très tôt à coups de blocs lexicalisés.
- lumeekaExpert spécialisé
90 heures ?! :lol!:doubledecker a écrit:gnafron2004 a écrit:La gentille dame qui m'a inspectée l'an dernier (chargée d'inspection) a reconnu que la préparation d'une séquence actionnelle lui prenait environ…90 heures. Je trouve qu'il n'y a pas besoin d'aller plus loin pour comprendre qu'on nous demande l'impossible. Et à l'impossible, nul n'est tenu!
Ouais enfin cette dame soit elle est carrément incapable de bosser efficacement soit elle aime se faire mousser en faisant croire qu'elle se dévoue corps et âme à son boulot!
Je bosse avec une approche actionnelle (pas parce que c'est la mode, pas parce que c'est prescrit mais parce que c'est ce que je sais faire et en plus je trouve ça intéressant et efficace) et je ne mets sûrement pas 90 h pour préparer une séquence. D'ailleurs avec 4 niveaux je vois mal comment je pourrais!
Je travaille beaucoup à la maison mais je ne passe certainement pas 90 heures pour une séquence et je n'ai jamais entendu ce genre de discours dans mon académie ou ailleurs. Et je travaille comme DoubleDecker.
Un cours de L2 dans lequel on n'entendrait principalement que de la L1 me gène un peu personnellement, ce n'est peut-être pas ce que tu fais.BritLéty a écrit:J'ai été inspectée jeudi, ça s'est mal passé, je suis une vilaine fille qui ne suit pas du tout la méthodologie actionnelle, j'utilise des workbooks et je n'utilise pas de documents authentiques, en plus j'ose parler en français, et faire des exercices, et le summum de l'horreur: je ne mets pas ma classe en groupe, " pairwork " trinômes ou autre...
La compréhension orale passe par un maximum d'input, et ce même quand ils ne comprennent qu'un mot sur 10 en début d'année. Si c'est le cas, et c'est très souvent le cas :lol: , c'est tout à fait normal. Il faut que leurs oreilles se familiarisent avec la prosodie, le rythme de la langue, puis qu'elles arrivent à isoler un mot ou un groupe de mots puis des phrases - comme toute personne apprenant une langue étrangère. On comprend peu (même avec un bon bagage grammatical), puis un peu plus et un jour on se rend compte que l'on comprend de mieux en mieux. D'ailleurs, dans une moindre mesure, on peut rencontrer ce phénomène quand on entend un fort accent à des années lumières du nôtre ou que l'on cherche une station de radio et tout est brouillé.
Mais sans passer par un minimum de proximité linguistique (trois heures et encore moins bientôt, snif !), peu d'élèves progresseront en compréhension et expression orale car peu auront l'opportunité de côtoyer des natifs, de voyager, ou la volonté de regarder un film ou une série entièrement en VO; bref, de pratiquer et practise makes better. Le fossé graphie/phonème étant énorme en anglais, mieux vaut entendre et lire les mots, je fais beaucoup d'oral mais mes élèves lisent et écrivent également.
Il est possible d'enseigner l'anglais avec l'anglais, même dans des établissements difficiles mais il faut tenir, ne pas céder à la facilité d'avoir recours au français. On parle beaucoup en début d'année puis de moins en moins. Le contexte les aide à comprendre le sens général, on peut même écrire une phrase incomprise afin d'associer une graphie à un phonème et les rituels sont aussi extrêmement importants : ils aident à associer un moment de la journée à une action, à des phrases et ils réactivent, rebrassent et fixent. Ma classe contient aussi des affiches que je fais imprimer et plastifier avec des phrases modèles (souvent des questions), j'utilise des flashcards et ils ont des feuilles bilingues (trousses de secours) pour communiquer leurs besoins car comprendre ce qui se dit en classe, c'est bien mais s'ils ne savent pas interagir... Je leur donne dès le début les outils pour comprendre et communiquer en classe et puis je ne leur fais pas un cours de physique quantique non plus, ce sont des choses très simples que l'on complexifie et enrichit au fil des semaines. De plus, l'anglais en classe d'anglais offre de superbes opportunités de faire de l'actionnel je trouve. :lol:
Je recommande les ouvrages de Claudine Martina.
J'ai en effet la chance d'avoir un nombre illimité de photocopies mais je me suis rendue compte qu'un document pouvait aussi être exploitable de différentes façons et pour tout ce qui est exercices, il existe de bons sites en ligne offrant des exercices interactifs et créer sa propre feuille d'activités toute jolie sur Word ou LibreOffice prend beaucoup moins de temps que de la chercher sur le net. Et c'est plus amusant.J'avoue que j'utilise le WB par confort, que si on m'obligeait à ne plus en utiliser j'arriverais quand même à retomber sur mes pieds - mais à condition de m'autoriser un nombre illimité de photocop'.
Mais les docs authentiques, désolée, j'ai une vie en dehors de mon travail, passer des heures et des heures sur internet pour trouver " the " perle, sans façon.
Trouver les documents authentiques est chronophage au début, ensuite on accumule progressivement une banque de données et on a l’œil. C'est une habitude que j'ai acquise quand j'enseignais le FLE : j'ai un carnet à idées, des porte-vues, j'utilise des post-it ou des marque-pages, dès que je trouve un document exploitable et intéressant, je le mets de côté (pubs, flyers, article de journal, émissions de télé, extraits de films ou de romans). On peut aussi avoir des livres jeunesse, des romans à la maison, et si on ne les a pas il y a des librairies avec une section livres étrangers ou encore Amazon.
Les portails académiques regorgent de liens vers des sites de ressources aussi.
Tout ça est possible, sans passer 90 heures car moi aussi j'ai une vie. ^^ Après, j'adore la fabrication de A à Z, j'en tire beaucoup de plaisir et je me tape même de bonnes rigolades.
_________________
Animals are my friends... and I don't eat my friends. George Bernard Shaw
https://www.facebook.com/sansvoixpaca/
http://www.nonhumanrightsproject.org/about-us-2/
- lumeekaExpert spécialisé
Je suis d'accord et c'est ce que je reproche (entre autre) à l'enseignement de l'anglais au primaire.kensington a écrit:Tout à fait, il s'agit d'apprendre le tout d'une langue. En dehors des moments d'évaluation, je trouve en effet plutôt artificiel de séparer oral et écrit, compréhension et expression.
Et cette demande insistante sur l'expression orale, elle est contre-productive, je pense. Il est bien plus important, au début au moins, de les exposer le plus possible et les faire s'exprimer relativement modestement et en prenant le temps de vraiment découvrir le fonctionnement de la langue, plutôt que de leur faire dire plein de choses très tôt à coups de blocs lexicalisés.
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- BritLétyHabitué du forum
Beaucoup de choses intéressantes dans toutes vos réponses.
Je laisse de côté la question des groupes: personnellement, je n'y arrive pas, j'ai l'impression de faire le flic pour les forcer à bosser et à parler en anglais uniquement pour un résultat loin de satisfaire mes espérances ( enfin pas pour tout le monde, mais pour les élèves pas motivés genre: trop chouette, on va pouvoir se raconter nos vies tranquille et quand la prof approche on baragouine 2 mots d'anglais pour pas se faire griller :lol: c'est à dire facilement 3/4 de la plupart des classes en ce qui me concerne ).
Mais si d'autres y arrivent, le font très fréquemment voire ne fonctionnent que comme ça, tant mieux pour eux. Comme je le disais, on devrait pouvoir faire en fonction du public qu'on a devant soi et de notre personnalité, moi le "brouhaha pédagogique ", très peu pour moi. D'ailleurs il m'a également reproché ma classe " silencieuse ", mais outre le fait qu'ils étaient certainement très impressionnés par la présence d'un étranger dans la salle ( c'étaient de pauvres petits 5èmes qui m'ont avoué le lendemain que c'étaient la 1ère fois qu'ils se " faisaient inspecter ", trop mignons ), j'aime la "prise de parole ordonnée".
Mais pour faire ce qui doit être fait pendant l'inspection et faire comme on veut le reste de l'année, je doute que cela fonctionne. Il a pris trois cahiers et un workbook, et il avait demandé au CDE de lui imprimer mon cahier de texte, il en avait trois pages :shock: , donc il avait dû remonter à avant les vacances.
Donc il a bien vu l'utilisation du WB, les exercices faits que ce soit dans le WB ou dans le cahier, les TE qui mettaient un peu trop en avant un fait de langue...
Je finirais avec le commentaire qui racontait ces deux inspections, l'une très réussie et l'autre très ratée. Quand je repense à mon inspection de titularisation, finalement ça me fait la même impression.
Je crois que dans les grandes lignes, j'avais fait la même chose: correction d'un exo, photos / images avec description de la part des élèves pour anticiper le doc à venir, les deux fois j'avais appelé ça PPC, pour ma titularisation no problem, mais là il m'a dit que ce n'était pas de la PPC, je leur faisais dire des phrases que je voulais entendre ( sauf qu'en réalité ils ont tellement peu participé que j'ai pas vraiment eu ce à quoi je m'attendais, bref ... ).
Ensuite CE d'un document 100% didactique, là encore no problemo, par contre la CO du disque d'un manuel, là je m'entends dire qu'il faut que je trouve des docs authentiques!
Pour la trace écrite, je n'avais pas eu le temps d'en faire pour ma titularisation, et j'aurais probablement dû m'abstenir pour celle-ci.
Un élève m'a parlé de " kids " plutôt que de " children", cela m'a surprise mais j'ai laissé, je l'ai même repris dans la TE, et ben non. D'une part c'est pas à moi de faire la TE, et quand je lui signale que je n'ai fait que reprendre ce qui a été produit par les élèves, la preuve étant que j'ai laissé "kids", il me répond que justement, ce n'est pas cohérent avec le registre de langue du reste de la TE et que j'aurais certainement dû reprendre à ce moment-là. Là j'ai fortement pensé que c'était lui qui n'était pas cohérent, mais j'avoue que je me suis abstenue.
Enfin, plus j'y repense et plus ça m'énerve, premièrement je vais pas avoir ma note beaucoup augmenter alors que je suis passée à l'ancienneté pour mon dernier échelon et que j'aurais bien aimé un petit coup de pouce à ce niveau-là, et puis il m'avait l'air effectivement bien enfermé dans ses certitudes. Mes collègues anglicistes étaient un peu agacées qu'il ne vienne que pour moi et pas pour elles, mais les deux qui ont eu l'occasion de discuter avec lui avaient finalement l'air soulagées, et la troisième qui n'a fait que le croiser m'a dit qu'il lui avait fait mauvaise impression.
Et le fin du fin, un de mes collègues-copains a cherché à savoir qui c'était - parce que grand inconnu dans l'équipe d'anglais - il officie à l'ESPE of course, et renseignements pris auprès de jeunes stagiaires lycée ( en plus il est spécialisé lycée et pas collège, voilà voilà... ), ses cours sont considérés " inappropriés ".
Mais bon, ça m'énerve quand même.
@ Lumeeka: non je n'ai pas parlé uniquement en français, mais je l'ai fait en début d'heure pour expliquer la correction de l'exercice aux élèves faibles. Je ne dois pas parler en français, même pour ça. Tu as des difficultés et tu ne comprends pas? Say it in English. You can't? Well, too bad, but sorry, no French please. Non mais franchement... Mais j'oubliais: je ne suis de toute manière pas censée faire faire d'exercices.
Il y avait un fait de civilisation dans ma CO. Je voulais appuyer un peu dessus car ça correspondait complètement à mon objectif culturel. Sans compter que de mon point de vue, la civi ne sert pas que pour l'anglais, ça leur sert pour leur culture générale, sans compter qu'ils sont tout à fait susceptible de voir cela en histoire et pourquoi pas en lettres. Donc ils ne comprenaient pas en anglais, je n'aurais certainement pas dû insister et leur dire qu'on verrait ça plus tard de toutes manières...
Et pour finir, ils ont parlé en français au moment de la trace écrite pour me poser leurs questions débiles habituelles " m'adame, on écrit ça en rouge? on doit aussi écrire le vocabulaire? " Oui, on est en mars, et on en est encore là. Moi ça me dérange pas qu'ils parlent en français à ce moment là. Sauf que je suis censée leur apprendre à dire en anglais. Ha ha ha. Ils en sont à me demander comme vocabulaire " read " et " listen " en fin de 5è ( ils sont extrêmement faibles et je suis tous les jours affligée par leur pauvreté lexicale ) et je suis censée faire du tout anglais du début jusqu'à la fin, y compris pour des trucs aussi basiques que " m'adame il faut écrire en rouge ? " Je ne suis pas d'accord. Peut être le ferais-je avec un autre public. Mais avec eux, comme le disait kensington, je ne suis pas convaincue de l'utilité de leur apprendre un bloc lexicalisé à répéter gentiment comme un perroquet. Mais c'est quoi l'utilité franchement, ça ne vous parait pas complètement superficiel?
Je laisse de côté la question des groupes: personnellement, je n'y arrive pas, j'ai l'impression de faire le flic pour les forcer à bosser et à parler en anglais uniquement pour un résultat loin de satisfaire mes espérances ( enfin pas pour tout le monde, mais pour les élèves pas motivés genre: trop chouette, on va pouvoir se raconter nos vies tranquille et quand la prof approche on baragouine 2 mots d'anglais pour pas se faire griller :lol: c'est à dire facilement 3/4 de la plupart des classes en ce qui me concerne ).
Mais si d'autres y arrivent, le font très fréquemment voire ne fonctionnent que comme ça, tant mieux pour eux. Comme je le disais, on devrait pouvoir faire en fonction du public qu'on a devant soi et de notre personnalité, moi le "brouhaha pédagogique ", très peu pour moi. D'ailleurs il m'a également reproché ma classe " silencieuse ", mais outre le fait qu'ils étaient certainement très impressionnés par la présence d'un étranger dans la salle ( c'étaient de pauvres petits 5èmes qui m'ont avoué le lendemain que c'étaient la 1ère fois qu'ils se " faisaient inspecter ", trop mignons ), j'aime la "prise de parole ordonnée".
Mais pour faire ce qui doit être fait pendant l'inspection et faire comme on veut le reste de l'année, je doute que cela fonctionne. Il a pris trois cahiers et un workbook, et il avait demandé au CDE de lui imprimer mon cahier de texte, il en avait trois pages :shock: , donc il avait dû remonter à avant les vacances.
Donc il a bien vu l'utilisation du WB, les exercices faits que ce soit dans le WB ou dans le cahier, les TE qui mettaient un peu trop en avant un fait de langue...
Je finirais avec le commentaire qui racontait ces deux inspections, l'une très réussie et l'autre très ratée. Quand je repense à mon inspection de titularisation, finalement ça me fait la même impression.
Je crois que dans les grandes lignes, j'avais fait la même chose: correction d'un exo, photos / images avec description de la part des élèves pour anticiper le doc à venir, les deux fois j'avais appelé ça PPC, pour ma titularisation no problem, mais là il m'a dit que ce n'était pas de la PPC, je leur faisais dire des phrases que je voulais entendre ( sauf qu'en réalité ils ont tellement peu participé que j'ai pas vraiment eu ce à quoi je m'attendais, bref ... ).
Ensuite CE d'un document 100% didactique, là encore no problemo, par contre la CO du disque d'un manuel, là je m'entends dire qu'il faut que je trouve des docs authentiques!
Pour la trace écrite, je n'avais pas eu le temps d'en faire pour ma titularisation, et j'aurais probablement dû m'abstenir pour celle-ci.
Un élève m'a parlé de " kids " plutôt que de " children", cela m'a surprise mais j'ai laissé, je l'ai même repris dans la TE, et ben non. D'une part c'est pas à moi de faire la TE, et quand je lui signale que je n'ai fait que reprendre ce qui a été produit par les élèves, la preuve étant que j'ai laissé "kids", il me répond que justement, ce n'est pas cohérent avec le registre de langue du reste de la TE et que j'aurais certainement dû reprendre à ce moment-là. Là j'ai fortement pensé que c'était lui qui n'était pas cohérent, mais j'avoue que je me suis abstenue.
Enfin, plus j'y repense et plus ça m'énerve, premièrement je vais pas avoir ma note beaucoup augmenter alors que je suis passée à l'ancienneté pour mon dernier échelon et que j'aurais bien aimé un petit coup de pouce à ce niveau-là, et puis il m'avait l'air effectivement bien enfermé dans ses certitudes. Mes collègues anglicistes étaient un peu agacées qu'il ne vienne que pour moi et pas pour elles, mais les deux qui ont eu l'occasion de discuter avec lui avaient finalement l'air soulagées, et la troisième qui n'a fait que le croiser m'a dit qu'il lui avait fait mauvaise impression.
Et le fin du fin, un de mes collègues-copains a cherché à savoir qui c'était - parce que grand inconnu dans l'équipe d'anglais - il officie à l'ESPE of course, et renseignements pris auprès de jeunes stagiaires lycée ( en plus il est spécialisé lycée et pas collège, voilà voilà... ), ses cours sont considérés " inappropriés ".
Mais bon, ça m'énerve quand même.
@ Lumeeka: non je n'ai pas parlé uniquement en français, mais je l'ai fait en début d'heure pour expliquer la correction de l'exercice aux élèves faibles. Je ne dois pas parler en français, même pour ça. Tu as des difficultés et tu ne comprends pas? Say it in English. You can't? Well, too bad, but sorry, no French please. Non mais franchement... Mais j'oubliais: je ne suis de toute manière pas censée faire faire d'exercices.
Il y avait un fait de civilisation dans ma CO. Je voulais appuyer un peu dessus car ça correspondait complètement à mon objectif culturel. Sans compter que de mon point de vue, la civi ne sert pas que pour l'anglais, ça leur sert pour leur culture générale, sans compter qu'ils sont tout à fait susceptible de voir cela en histoire et pourquoi pas en lettres. Donc ils ne comprenaient pas en anglais, je n'aurais certainement pas dû insister et leur dire qu'on verrait ça plus tard de toutes manières...
Et pour finir, ils ont parlé en français au moment de la trace écrite pour me poser leurs questions débiles habituelles " m'adame, on écrit ça en rouge? on doit aussi écrire le vocabulaire? " Oui, on est en mars, et on en est encore là. Moi ça me dérange pas qu'ils parlent en français à ce moment là. Sauf que je suis censée leur apprendre à dire en anglais. Ha ha ha. Ils en sont à me demander comme vocabulaire " read " et " listen " en fin de 5è ( ils sont extrêmement faibles et je suis tous les jours affligée par leur pauvreté lexicale ) et je suis censée faire du tout anglais du début jusqu'à la fin, y compris pour des trucs aussi basiques que " m'adame il faut écrire en rouge ? " Je ne suis pas d'accord. Peut être le ferais-je avec un autre public. Mais avec eux, comme le disait kensington, je ne suis pas convaincue de l'utilité de leur apprendre un bloc lexicalisé à répéter gentiment comme un perroquet. Mais c'est quoi l'utilité franchement, ça ne vous parait pas complètement superficiel?
- ErgoDevin
Dalilah a écrit:
Oui les bons s'en sortiront toujours peu ou prou, même si avec cette méthode on les empêche selon moi d'atteindre l'excellence à laquelle ils pourraient prétendre.
- HS îlots (parce qu'il me semble qu'il y a des confusions, notamment sur une idée qu'îlots = oral = chaos ):
C'est amusant mais j'aurais dit le contraire, justement, pour les bons qu'on empêcherait d'atteindre l'excellence parce qu'ils se font face.
Dans mon groupe infernal de groupes de compétences faible avec les perturbateurs de toutes les classes réunis, j'ai fini par mettre les tables en îlots, justement. Façon d'acheter la paix sociale, très certainement: élèves qui n'en ont rien à faire des mots, punitions, colles (auxquelles ils ne viennent pas), appels aux parents etc. et qui ne sont pas sanctionnés. Sauf que vu leur comportement, il fallait interrompre le cours toutes les 10s (et on ne peut pas encore les exclure par paquets de dix) - ce qui fait que les faibles un peu moins faibles ou les très faibles qui avaient envie de progresser n'avaient aucun moyen de progresser dans ce type de cours décousus (et je ne me flagellerai pas :lol: ).
En les mettant en îlots et en proposant à chaque groupe des progressions adaptées (mais pour arriver au même résultat), tous ont pu me rendre des choses, ce que les pires ne faisaient pas (copie blanche systématique au début du groupe, cinq / six lignes écrites à la fin, c'est pas la panacée mais c'est toujours plus). Avec un responsable du bruit par groupes, qui reprend les autres, les force à chuchoter pour le peu d'oral que je leur ai fait faire, à se taire le reste du temps, le bruit n'est pas plus important que ce qu'il peut y avoir avec une autre disposition dans ce type de classes poubelles. Voire il est moins important...
Ca permet aussi, quand les meilleurs ont terminé le cours "normal", prévu pour tous (dans la progression faite par mes collègues), de leur donner au contraire d'autres choses à faire, d'aller plus loin.
Par ex, l'an dernier, quand j'ai fait ça pour la 1e fois de façon systématique avec la classe de 3e extrêmes (des excellents / des très mauvais, pas de milieu), quand on en est arrivé à Oliver Twist, mes plus faibles ont fait les textes prévus par les points du programme à étudier, les meilleurs ont eu à lire tout le livre (adapté et réduit mais ça représentait une 60aine de pages, qu'ils réinvestissaient à l'écrit et à l'oral). On peut le faire avec une autre disposition de classe, on peut aussi le faire en îlots.
Du coup, dans la mesure où dans ce type de classes, il me semble que les cours se fondent plus sur un juste milieu que sur ce que peuvent faire les meilleurs, ça permet au contraire de donner bien plus aux meilleurs qui, finalement, progressent indépendamment du cours "basique" et surtout indépendamment des perturbateurs puisqu'ils n'ont pas, eux aussi, à subir un cours interrompu (vu que pour punir et râler sur ceux qui bossent pas, il suffit d'aller les voir eux directement au lieu d'interrompre tout le monde).
Par ailleurs, disposer les tables en îlots ne veut pas dire qu'il n'y a pas de gestion de classe, ni qu'ils ne font que de l'oral, ni qu'il n'y a jamais de frontal. . Quand je les mets en îlots, ils ont autant d'activités écrites et autant d'activités écrites à faire en silence (et encore heureux) et on peut tout aussi bien faire du frontal (mes îlots sont faits de telle sorte qu'aucun élève ne tourne le dos au tableau - ils ont tous un torticolis en fin d'heure parce qu'ils sont de côté - donc on voit aussi bien qu'en "autobus" s'ils écoutent et regardent le tableau ou pas).
Sinon, BritLévy, ce que tu décris comme déroulé de cours ne me choque absolument pas, ce qui confirme qu'il a ses dadas et que tu n'entrais pas dedans...
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- RosanetteEsprit éclairé
Je coache en cours particulier une 1ere ES qui a un tout petit niveau. Le prof, américain, ne fait que de l'oral, ce qui fait que seuls quatre ou cinq élèves participent. Bien sûr, je ne suis pas en classe, mais la trace écrite est vraiment minuscule.
Bilan, les plus faibles comme elles se braquent, et lorsqu'on veut lui faire formuler des hypothèses (leur exercice de classe s'appuyait sur les voyages dans le temps), on se rend compte que les constructions avec if/would sont inconnues au bataillon, que les verbes irréguliers les plus élémentaires ne sont pas sus, et qu'en réalité les temps ne sont guère davantage maîtrisés en français.
Tout est à reprendre, et elle est dans un bahut privé parisien. Je me dis qu'effectivement, le tout-oral laisse quand même beaucoup de personnes sur le carreau au vu des lacunes de certains gamins.
Bilan, les plus faibles comme elles se braquent, et lorsqu'on veut lui faire formuler des hypothèses (leur exercice de classe s'appuyait sur les voyages dans le temps), on se rend compte que les constructions avec if/would sont inconnues au bataillon, que les verbes irréguliers les plus élémentaires ne sont pas sus, et qu'en réalité les temps ne sont guère davantage maîtrisés en français.
Tout est à reprendre, et elle est dans un bahut privé parisien. Je me dis qu'effectivement, le tout-oral laisse quand même beaucoup de personnes sur le carreau au vu des lacunes de certains gamins.
- LizdarcyFidèle du forum
Oui, et très artificiel aussi.
Tu sais, on nous demande beaucoup, avec des classes aux effectifs pléthoriques et où l'hétérogénéité est de mise.
De plus, on nous supprime des heures par un petit tour de passe-passe...mais de qui se moque-t-on?
Au niveau du boulot, j'apprends à relativiser, c'est dur, mais je m'y emploie...
Tu sais, on nous demande beaucoup, avec des classes aux effectifs pléthoriques et où l'hétérogénéité est de mise.
De plus, on nous supprime des heures par un petit tour de passe-passe...mais de qui se moque-t-on?
Au niveau du boulot, j'apprends à relativiser, c'est dur, mais je m'y emploie...
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