- User5899Demi-dieu
Oui, enfin, la plupart du temps, ça amènera à des redites sans fin et c'est une façon de ne pas se plier à l'exigence de construire son discours propre. Ca donne ces machins où paresseusement, on m'annonce, paragraphe par paragraphe, qu'ici, l'auteur parle de ceci, puis de cela, vu qu'il dit ceci ou qu'il dit cela. Je mets 3 et basta.doctor who a écrit:En plus, même dans un commentaire composé, le plan du texte est essentiel.
Chaque paragraphe est une sorte de petite explication linéaire qui envisage une de ses caractéristiques, dans l'ordre du texte.
Cela aide les élèves de le savoir.
Je dois dire que je suis assez surpris par ce que je lis ici depuis quelques semaines sur l'étude de texte et sur le commentaire. 27 ans de pratique sans jamais avoir rencontré ce discours, ça m'interpelle (probablement que le fait de lire un descriptif sur un forum donne cette impression). Mais je ne suis vraiment pas convaincu. Quant au plan du texte, je conviens de son intérêt dans certains textes, mais de là à en faire l'alpha et l'oméga... Là encore, :Descartes:
- User5899Demi-dieu
:shock: :shock:nlm76 a écrit:je pense vraiment qu'au collège, IL NE FAUT PAS que la leçon qu'on tire de la lecture d'un texte (que je ne saurais désigner par l'abominable périphrase "trace écrite"), celle qui est à apprendre, soit autrement chose que ce que dit le texte. La trace écrite d'un texte, c'est le texte lui-même.
- SphinxProphète
Cripure, pour le "pas de questionnaire", vous parlez du lycée ou aussi du collège ?
Je dois toujours poser des questions à mes élèves, que je les aie rédigées à l'avance ou non (le plus souvent non, mais parfois les mettre chacun à l'écrit face à son texte et ses questions est le seul moyen que tous bossent et non quatre élèves), sinon rien ne vient (par ailleurs, ils ont des questions au brevet).
J'ai annoncé ce matin sur un coup de tête à mes troisièmes qu'au lycée, on les guiderait beaucoup moins et qu'ils devraient apprendre tout seuls à trouver ce qu'il faut dire sur un texte. Que pour les y préparer, dorénavant, je leur donnerais de temps à autre des textes avec moins de questions, et moins précises. Je crois que je me prépare des moments intéressants Les trois quarts de cette classe ont le sens de l'autonomie d'une montre sans piles.
Je dois toujours poser des questions à mes élèves, que je les aie rédigées à l'avance ou non (le plus souvent non, mais parfois les mettre chacun à l'écrit face à son texte et ses questions est le seul moyen que tous bossent et non quatre élèves), sinon rien ne vient (par ailleurs, ils ont des questions au brevet).
J'ai annoncé ce matin sur un coup de tête à mes troisièmes qu'au lycée, on les guiderait beaucoup moins et qu'ils devraient apprendre tout seuls à trouver ce qu'il faut dire sur un texte. Que pour les y préparer, dorénavant, je leur donnerais de temps à autre des textes avec moins de questions, et moins précises. Je crois que je me prépare des moments intéressants Les trois quarts de cette classe ont le sens de l'autonomie d'une montre sans piles.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
nlm76 a écrit:Mais qu'appelles-tu "l'écriture des idées" ?
Répondre à une question d'interprétation en plusieurs phrases, sous la forme d'un paragraphe bien construit. J'avoue ne pas savoir comment nommer cela.
Cripure a écrit:Nous sommes d'accord sur tout, les IPR et moi : aucun questionnaire préalable et les renseignements du prof donnés quand ils sont utiles et pas sous forme de tartine indigeste au début.
De quoi s'agit-il exactement ? Histoire littéraire, caractéristiques d'un genre, définition d'une figure de style, toussa toussa ? Comment procédez-vous ? Je commence toujours un chapitre par une première leçon qui est, grosso modo, une leçon d'histoire littéraire. J'ai effectivement l'impression de livrer une tartine. Mais je peine à caser ça au fil des autres leçons, autrement qu'à l'oral... et ça me semble quand même important.
- BlackMailExpert
Sphinx: En tout cas, notre formatrice à l'ESPE nous répète souvent qu'on ne doit surtout pas donner des questionnaires car "cela n'apprend pas aux élèves à réfléchir mais seulement à répondre à des questions".
Edit: Je parle ici du collège.
Edit: Je parle ici du collège.
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- Spoiler:
I'm watching you.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Ben, j'avoue être d'accord avec elle. Certes, je n'ai pas pratiqué longtemps le questionnaire écrit, mais j'ai vraiment eu l'impression que ça cassait totalement le texte, que ça créait du discontinu. A l'oral, c'est beaucoup plus facile, je trouve, de maintenir une perception globale du texte et de rendre sensible le fil qui unit les différentes questions. Après, il faut dépenser davantage d'énergie pour faire travailler autant de monde qu'à l'écrit. Mais ils n'étaient pas tant à travailler à l'écrit, chez moi : il est si facile de dire qu'on ne comprend pas, ou qu'on réfléchit, ou qu'on cherche...
- MUTISExpert
Sphinx a écrit:Cripure, pour le "pas de questionnaire", vous parlez du lycée ou aussi du collège ?
Je dois toujours poser des questions à mes élèves, que je les aie rédigées à l'avance ou non (le plus souvent non, mais parfois les mettre chacun à l'écrit face à son texte et ses questions est le seul moyen que tous bossent et non quatre élèves), sinon rien ne vient (par ailleurs, ils ont des questions au brevet).
J'ai annoncé ce matin sur un coup de tête à mes troisièmes qu'au lycée, on les guiderait beaucoup moins et qu'ils devraient apprendre tout seuls à trouver ce qu'il faut dire sur un texte. Que pour les y préparer, dorénavant, je leur donnerais de temps à autre des textes avec moins de questions, et moins précises. Je crois que je me prépare des moments intéressants Les trois quarts de cette classe ont le sens de l'autonomie d'une montre sans piles.
Tout à fait d'accord et d'ailleurs dire qu'ils n'ont pas besoin de questions ou que les questions imposent un sens et apprend seulement à répondre sans réfléchir est un pur sophisme. Car évidemment, on pose oralement des questions pour les guider...
C'est un gain de temps précieux qui les oblige, de plus à lire le texte à tête reposée, à y réfléchir et à se l'approprier tranquillement, dans le meilleur des cas. Une lecture "collectivisée" en classe ne permet pas de réfléchir en prenant son temps. Comme le rappelle Patrick Laudet dans son texte sur la lecture analytique en citant au passage un tableau de Rembrandt, la lecture est un moment de suspension et nous avons à développer cette capacité de lecture "attentive et intérieure". Personnellement, cela m'est beaucoup plus difficile quand je suis entouré de bruits divers et dans une atmosphère socialisée. Je ne comprends pas que l'on recommande l'inverse pour des élèves. D'autre part un questionnaire peut permettre à l'élève de s'interroger justement sur les points essentiels et de faire des recherches. Un texte se travaille voilà le message à donner au collège. Je veux bien qu'au lycée les choses soient différentes. Mais par expérience, je trouve que les cours dans lesquels les élèves arrivent en ayant réfléchi au texte et répondu à des questions sont beaucoup plus efficaces et riches.
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"Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière" (Audiard)
"Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi)
"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
- SphinxProphète
BlackMail a écrit:Sphinx: En tout cas, notre formatrice à l'ESPE nous répète souvent qu'on ne doit surtout pas donner des questionnaires car "cela n'apprend pas aux élèves à réfléchir mais seulement à répondre à des questions".
Edit: Je parle ici du collège.
Je ne suis pas en désaccord avec cette idée. Et cependant, au brevet, on leur donne un questionnaire.
(Et si je demande "alors, qu'est-ce qu'on peut dire sur ce texte ?" j'ai un droit à un gros blanc. Je dois poser des questions hyper précises, même à l'oral, hein, pas forcément sous forme de "questionnaire" écrit, pour avoir un semblant de réflexion en face...)
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- SphinxProphète
MUTIS a écrit:
Tout à fait d'accord et d'ailleurs dire qu'ils n'ont pas besoin de questions ou que les questions imposent un sens et apprend seulement à répondre sans réfléchir est un pur sophisme. Car évidemment, on pose oralement des questions pour les guider...
Voilà.
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- V.MarchaisEmpereur
Je pense qu'il est vain de chercher LA bonne méthode de lecture.
Certains textes sont très difficiles, il faut presque guider les élèves phrase par phrase pour qu'ils accèdent simplement au sens littéral.
D'autres demandent un questionnaire bien pensé pour guider au-delà de ce sens littéral.
Néanmoins, je suis d'accord qu'il est bon d'apprendre aux élèves à chercher autre chose, dans un texte, que la réponse à telle ou telle question, à en avoir une vue plus globale. Donc proposer des questions un peu plus ouvertes, qui vont apprendre à lier des procédés et des effets. Plutôt une question comme "comment les soldats sont-ils montrés dans tel passage" que "a) trouvez une comparaison, quel est son effet + b) relevez tel champ lexical + c) observez la construction des phrases + ..."
Et de temps en temps, essayer de réinvestir tout ça, quand le texte n'est pas spécialement difficile, en l'abordant à travers une seule question très ouverte.
Je trouve formateur d'alterner toutes ces approches.
Certains textes sont très difficiles, il faut presque guider les élèves phrase par phrase pour qu'ils accèdent simplement au sens littéral.
D'autres demandent un questionnaire bien pensé pour guider au-delà de ce sens littéral.
Néanmoins, je suis d'accord qu'il est bon d'apprendre aux élèves à chercher autre chose, dans un texte, que la réponse à telle ou telle question, à en avoir une vue plus globale. Donc proposer des questions un peu plus ouvertes, qui vont apprendre à lier des procédés et des effets. Plutôt une question comme "comment les soldats sont-ils montrés dans tel passage" que "a) trouvez une comparaison, quel est son effet + b) relevez tel champ lexical + c) observez la construction des phrases + ..."
Et de temps en temps, essayer de réinvestir tout ça, quand le texte n'est pas spécialement difficile, en l'abordant à travers une seule question très ouverte.
Je trouve formateur d'alterner toutes ces approches.
- MUTISExpert
BlackMail a écrit:Sphinx: En tout cas, notre formatrice à l'ESPE nous répète souvent qu'on ne doit surtout pas donner des questionnaires car "cela n'apprend pas aux élèves à réfléchir mais seulement à répondre à des questions".
Edit: Je parle ici du collège.
Socrate et tous les partisans d'un dialogue pédagogique doivent faire des cabrioles.
Poser des questions empêche de réfléchir !?
C'est le nouveau sophisme à la mode et le dernier avatar du constructivisme ! :shock:
Bien sûr au passage qu'il faut proposer des questions ouvertes et que le relevé de procédés formels est souvent vain.
Mais ce n'est pas ce qui est dit. Ce qui est proposé, comme on le dit parfois dans les formations actuelles, c'est que la construction de l'interprétation vienne des élèves (sans qu'ils aient eu besoin de réfléchir au texte tranquillement), dans une sorte de spontanéité géniale,intuitive et que le prof en fasse la synthèse. Plus de questions car vous imposez un savoir castrateur ...
Nous sommes d'accord Véronique. Mais c'est sur la méthode purement "intuitive" que nous ne sommes pas d'accord et sur la lecture découverte en classe. C'est tout le contraire au passage de ce que propose comme pistes Patrick Laudet à mon avis...
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- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Sur ça, je suis d'accord moi aussi. Bien évidemment. Alterner les approches, oui, c'est ce que je suis en train de me dire. Je vois aussi les limites d'une approche principalement orale des textes, en ce moment. Mutis a raison de dire qu'il faut que les élèves apprennent à réfléchir dans le silence, seuls ; en même temps, l'an dernier, dans mes classes, ils étaient si peu à le faire vraiment...
- MUTISExpert
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Sur ça, je suis d'accord moi aussi. Bien évidemment. Alterner les approches, oui, c'est ce que je suis en train de me dire. Je vois aussi les limites d'une approche principalement orale des textes, en ce moment. Mutis a raison de dire qu'il faut que les élèves apprennent à réfléchir dans le silence, seuls ; en même temps, l'an dernier, dans mes classes, ils étaient si peu à le faire vraiment...
Mais ils seront encore moins à le faire si on ne leur propose jamais... Et c'est ce qu'on semble dire à beaucoup de jeunes profs. Une catastrophe selon moi car si on ne leur demande plus de lire à la maison (je vois ce que devient la lecture cursive avec mon fils en 5° : 0 livre cette année) et qu'on ne leur demande même plus de réfléchir tranquillement à un texte chez eux, ça devient du grand n'importe quoi...
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" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Non, ils sont plus nombreux à le faire, parce que je parviens plus facilement à les harceler à l'oral. A les intéresser aussi, et quand ça devient intéressant l'envie vient plus facilement de chercher. Je sais bien que ce n'est pas le cas de tout le monde, mais j'ai beaucoup plus de mal à communiquer ma passion quand je fais bosser mes élèves à partir d'un questionnaire imprimé. Peut-être parce que moi-même je trouvais ça profondément ennuyeux. Ça ne m'empêche pas de les faire lire à la maison non plus...
- V.MarchaisEmpereur
Et moi je suis d'accord avec ceux qui sont d'accord. :lol:MUTIS a écrit:Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Sur ça, je suis d'accord moi aussi. Bien évidemment. Alterner les approches, oui, c'est ce que je suis en train de me dire. Je vois aussi les limites d'une approche principalement orale des textes, en ce moment. Mutis a raison de dire qu'il faut que les élèves apprennent à réfléchir dans le silence, seuls ; en même temps, l'an dernier, dans mes classes, ils étaient si peu à le faire vraiment...
Mais ils seront encore moins à le faire si on ne leur propose jamais... Et c'est ce qu'on semble dire à beaucoup de jeunes profs. Une catastrophe selon moi car si on ne leur demande plus de lire à la maison (je vois ce que devient la lecture cursive avec mon fils en 5° : 0 livre cette année) et qu'on ne leur demande même plus de réfléchir tranquillement à un texte chez eux, ça devient du grand n'importe quoi...
- ThalieGrand sage
En septembre 2013. Mais ils n'ont pas dit qu'il FALLAIT passer par l'écrit. Ils ont dit que l'on POUVAIT. Je peux te retrouver le passage car j'ai tout numérisé. C'était avec M.S et Mme L.simone43 a écrit:Thalie a écrit:Lors d'un stage, les inspecteurs de notre académie nous ont conseillé de passer, comme tu le fais madamed, par l'écrit avant de commencer la L.A. exactement pour toutes les raisons que tu donnes.
Il a eu lieu quand ton stage, Thalie ?
D'après ce que j'ai compris nous sommes dans la même académie et ce que tu écris me surprend : en formation et lors de la rencontre avec les inspecteurs, on a cessé de nous rappeler que la 1ère partie d'une L.A. devait se faire à l'oral. À aucun moment ils n'ont parlé de passer par l'écrit pour entrer dans le texte.
- MmmandarineNiveau 2
Vous arrivez à faire un certain nombre de chose à l'oral ... ouahou !
Mes classes ont de gros problèmes d'écoute et quand je fonctionne à l'oral (max 15 min / cours), les bons suivent, les autres attendent - au mieux - que ça leur tombe tout cru dans le bec.
Du coup, je "casse" le groupe classe la majeur partie de la séance. En gros, je fais :
- présentation du thème / sujet du jour + notation du titre (qui parfois est une question ouverte)
- lecture du texte
- mots-clefs du texte (4/5 mots à noter sur le cahier, certains qui se sentent à l'aise peuvent faire des phrases)
- confrontation en groupe binôme / groupe de 4 qui doivent arriver à un consensus et prouver en se reportant au texte ce qu'ils ont trouvé
OU
- petite mise en commun avec notation des mots-clefs au tableau-brouillon (j'ai deux tableau, un pour le "brouillon", les idées, l'autre pour la synthèse), puis à deux ou en groupe, ils approfondissent
- Mise en commun finale (je note au tableau ce qui m'intéresse et que j'ai pu repérer en circulant dans les rangs, ce qui permet d'interroger des élèves qui participent peu et de créer des débats en interrogeant de manière stratégique)
- synthèse soit sous la forme de dictée à l'adulte, soit (si j'ai le temps) individuel à partir des infos au tableau (chacun reformule avec ses propres mots mais toutes les informations doivent se retrouver dans la synthèse).
Je suis en collège et j'ai pris le parti de ne poser qu'une seule question par texte suffisamment ouverte pour pouvoir en discuter. J'insiste sur la nécessité d'apporter des preuves à toute affirmation.
Mes classes ont de gros problèmes d'écoute et quand je fonctionne à l'oral (max 15 min / cours), les bons suivent, les autres attendent - au mieux - que ça leur tombe tout cru dans le bec.
Du coup, je "casse" le groupe classe la majeur partie de la séance. En gros, je fais :
- présentation du thème / sujet du jour + notation du titre (qui parfois est une question ouverte)
- lecture du texte
- mots-clefs du texte (4/5 mots à noter sur le cahier, certains qui se sentent à l'aise peuvent faire des phrases)
- confrontation en groupe binôme / groupe de 4 qui doivent arriver à un consensus et prouver en se reportant au texte ce qu'ils ont trouvé
OU
- petite mise en commun avec notation des mots-clefs au tableau-brouillon (j'ai deux tableau, un pour le "brouillon", les idées, l'autre pour la synthèse), puis à deux ou en groupe, ils approfondissent
- Mise en commun finale (je note au tableau ce qui m'intéresse et que j'ai pu repérer en circulant dans les rangs, ce qui permet d'interroger des élèves qui participent peu et de créer des débats en interrogeant de manière stratégique)
- synthèse soit sous la forme de dictée à l'adulte, soit (si j'ai le temps) individuel à partir des infos au tableau (chacun reformule avec ses propres mots mais toutes les informations doivent se retrouver dans la synthèse).
Je suis en collège et j'ai pris le parti de ne poser qu'une seule question par texte suffisamment ouverte pour pouvoir en discuter. J'insiste sur la nécessité d'apporter des preuves à toute affirmation.
- User5899Demi-dieu
Pour ma part, je ne dis rien sur le collège, parce que je n'y ai jamais enseigné. Le propos des IPR, lui, englobe la même démarche pour l'école primaire, le collège, le lycée : pas de questionnaires préalables, la séance de lecture analytique est un processus, une démarche. Je n'ai pas la moindre idée de ce qu'on peut mettre en oeuvre avant la seconde pour la raison dite plus haut. Il n'empêche qu'au plan de ce qui est visé, je comprends leur position et elle me semble féconde. Plus féconde en tout cas que celle qui les habitue à travailler sur des textes pré pachés. En revanche, pour l'argumentation, on peut en effet les faire travailler sur des points précis à rédiger en classe : pourquoi refusons-nous cette façon de comprendre ? Pourquoi ce début de comédie ne fait-il pas rire ? Etc.Sphinx a écrit:Cripure, pour le "pas de questionnaire", vous parlez du lycée ou aussi du collège ?
Au lycée, l'introduction du commentaire d'un poème commence toujours ainsi (j'en déchire le papier à force de ratures) : "Le poème est un poème en vers alexandrins de douze pieds avec des rimes riches ou pauvres, croisées, plates ou embrassées, avec plein de coupes et de césures partout oh la la". Je passe sur les "douze pieds" ( ) : quel fatras ! J'ai toujours pratiqué autrement : tout ce qui est renseignements sur la période, l'auteur, le contexte, etc. est donné au moment où c'est utile pour lever un blocage ou une erreur sur le sens. Aucune tartine préalable. Je préfère regrouper sous forme de synthèse (qu'ils font eux-mêmes d'ailleurs) les divers renseignements après étude. Au moins voient-ils immédiatement que ces renseignements peuvent être utiles. La versification ne sert qu'au sens. C'est semble-t-il le discours officiel explicite. Je souscris.Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:De quoi s'agit-il exactement ? Histoire littéraire, caractéristiques d'un genre, définition d'une figure de style, toussa toussa ? Comment procédez-vous ? Je commence toujours un chapitre par une première leçon qui est, grosso modo, une leçon d'histoire littéraire. J'ai effectivement l'impression de livrer une tartine. Mais je peine à caser ça au fil des autres leçons, autrement qu'à l'oral... et ça me semble quand même important.Cripure a écrit:Nous sommes d'accord sur tout, les IPR et moi : aucun questionnaire préalable et les renseignements du prof donnés quand ils sont utiles et pas sous forme de tartine indigeste au début.
Donc, ce qui compte pour vous est qu'ils atteignent un point d'arrivée. Soit. Mais vous laissez de côté l'apprentissage de la lecture. La vraie. Celle que vous et moi pratiquons. C'est un choix que je respecte, mais que pour ma part je n'ai jamais mis en oeuvre, ni comme lycéen, ni comme étudiant, ni comme professeur. Et je suis heureux d'avoir entendu que ce choix, qui est le vôtre, et que certains parents me reprochent de ne pas avoir fait, avec son cortège de polycops tout prêts, je suis heurex donc d'entendre enfin que ce choix n'est pas celui recommandé par l'institution, car j'ai maintenant un appui pour "me défendre"MUTIS a écrit:dire qu'ils n'ont pas besoin de questions ou que les questions imposent un sens et apprend seulement à répondre sans réfléchir est un pur sophisme. Car évidemment, on pose oralement des questions pour les guider...
Ah c'est sûr, si le critère est de courir...MUTIS a écrit:C'est un gain de temps précieux
Au passage, nos deux formateurs d'hier, IPR de notre bassin, citent Laudet en exempleMUTIS a écrit:Comme le rappelle Patrick Laudet dans son texte sur la lecture analytique [...]
Ce qui est proposé, comme on le dit parfois dans les formations actuelles, c'est que la construction de l'interprétation vienne des élèves (sans qu'ils aient eu besoin de réfléchir au texte tranquillement), dans une sorte de spontanéité géniale,intuitive et que le prof en fasse la synthèse. Plus de questions car vous imposez un savoir castrateur ...
Nous sommes d'accord Véronique. Mais c'est sur la méthode purement "intuitive" que nous ne sommes pas d'accord et sur la lecture découverte en classe. C'est tout le contraire au passage de ce que propose comme pistes Patrick Laudet à mon avis...
Et à aucun moment, il n'a été question, mais nous en avions déjà parlé, de valider la spontanéité géniale et intuitive.
Vous êtes sûr que vous ne jouez pas à Picard, il revient et il n'est pas content ?
Enfin bon, chacun fera comme il voudra. Mais soyez sûrs d'une chose en tout cas : même les bons élèves peinent dix fois plus sur les textes aujourd'hui qu'il y a dix ans, et vos questionnaires ne les ont pas du tout aidés.
- MUTISExpert
Cripure a écrit:Donc, ce qui compte pour vous est qu'ils atteignent un point d'arrivée. Soit. Mais vous laissez de côté l'apprentissage de la lecture. La vraie. Celle que vous et moi pratiquons. C'est un choix que je respecte, mais que pour ma part je n'ai jamais mis en oeuvre, ni comme lycéen, ni comme étudiant, ni comme professeur. Et je suis heureux d'avoir entendu que ce choix, qui est le vôtre, et que certains parents me reprochent de ne pas avoir fait, avec son cortège de polycops tout prêts, je suis heurex donc d'entendre enfin que ce choix n'est pas celui recommandé par l'institution, car j'ai maintenant un appui pour "me défendre"MUTIS a écrit:dire qu'ils n'ont pas besoin de questions ou que les questions imposent un sens et apprend seulement à répondre sans réfléchir est un pur sophisme. Car évidemment, on pose oralement des questions pour les guider...Ah c'est sûr, si le critère est de courir...MUTIS a écrit:C'est un gain de temps précieux
Au passage, nos deux formateurs d'hier, IPR de notre bassin, citent Laudet en exemple
Bien sûr que je veux qu'ils atteignent un point d'arrivée ! Une certaine compréhension du texte et une lecture qui leur permette de justifier leur interprétation du texte. Eh bien, j'ai appris cela grâce à mes maîtres : un prof de lycée et un prof de khâgne pour lesquels chaque texte était une exploration passionnante et magistrale et qui ne laissaient pas beaucoup de place à la parlote. C'est grâce à eux que j'ai appris à lire car chez moi il n'y avait pas de maître et pas de livre. C'est pour cela que j'y tiens. Ce fut pour moi une révélation. Découvrir la richesse des textes et des interprétations grâce à un guide. Et je n'aurais sans doute pas eu le même enthousiasme si ce guide s'était transformé en simple organisateur d'échanges.
Pour le second point, en collège effectivement nous courons après le temps. Et un texte lu et interrogé (préalablement, à la maison) permet des explications plus pertinentes et plus rapides.
Pour l'apprentissage de la lecture, la vraie, je continue à penser qu'elle passe par une confrontation intime, personnelle, solitaire au texte. Et que la lecture approfondie suppose du temps et du silence. Balancer un texte poétique en classe et leur demander de réagir en 5 minutes, c'est pour moi l'inverse de cette démarche. Mais c'est vrai que ça met le professeur en position de supériorité tranquille. Car, lui a eu le temps d'analyser avant et de se préparer.
Enfin pour Laudet, c'est sans doute qu'ils l'ont mal lu ! Il critique les questionnaires plaqués et les questions du genre schéma narratif et champs lexicaux que je refuse depuis fort longtemps (voir d'autres fils !). Mais il insiste aussi sur la première étape d'une lecture qui suppose "une compréhension littérale du texte" avec 3 points importants : le vocabulaire, le contexte, l'intertextualité. D'autre part il souligne qu'une analyse doit s'arrêter sur les singularités du texte, certains détails (la microlecture en qqs de Richard) et qu'elle est transmission d'un désir, d'une émotion et d'un questionnement sur la vie (comme le fait aussi Todorov). Je suis en parfaite harmonie avec ces perspectives qui supposent un questionnement multiple pour les élèves et un véritable travail pour orienter les élèves. Il plaide d'ailleurs pour un questionnement renouvelé et pas pour son absence. Et je continue à penser que cet "art du questionnement" fait partie de notre travail et que les pistes que je propose sont souvent plus pertinentes que celles des gamins de 12 ou 14 ans. Ce qui ne veut pas dire qu'ils n'ont rien à dire.
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" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
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- SphinxProphète
Il me semble que pour que les élèves sachent, au lycée, ce qu'il faut se demander à propos d'un texte, il faut d'abord commencer, au collège, par le leur montrer. (Ceci étant dit avec mon absence totale d'expertise pédagogique, ce n'est pas comme si j'étais prof depuis longtemps.) Après, il y en a toujours qui arrivent au lycée sans savoir lire, et de plus en plus, je le reconnais, mais je ne suis pas sûre que les questionnaires soient en cause :|
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- F.LemoineÉrudit
MUTIS a écrit:
Et un texte lu et interrogé (préalablement, à la maison) permet des explications plus pertinentes et plus rapides.
Pour l'apprentissage de la lecture, la vraie, je continue à penser qu'elle passe par une confrontation intime, personnelle, solitaire au texte. Et que la lecture approfondie suppose du temps et du silence.
Nous n'avons pas les mêmes élèves, cela semble évident, et je dois en tenir compte (je n'ai pas l'intention de parler dans le vide).
Un questionnaire (la torture...) préalable ne pourra être renseigné correctement que par deux élèves au maximum par classe.
Au mieux, les autres feront faire le travail par maman, papa, grande sœur, grand frère ou un bon élève (éventuellement sous la menace...).
Pour les textes exigeants que j'utilise dans ma REP (ceux de TDL : Homère, Hésiode, la Chanson de Roland, etc.), je dois passer par une lecture fragmentée (qui prend souvent au moins 30 minutes) avec questionnement oral permanent (sur le sens, le vocabulaire, quelques figures de style, etc.). Sinon, tout cela est vain. Et ma plus belle récompense est, à la fin de la séance, à la sonnerie, les fameux : "Oh ! Non, déjà ! On lit la suite demain, monsieur ("Roland, il va mourir?") A quoi je réponds inévitablement : "Non, demain, c'est "étude de la langue (ou "écriture"). Du coup, il y a même des élèves qui prennent les devants et qui essaient de lire la suite.
- SphinxProphète
Je crois que je ne suis pas sur la même longueur d'ondes que vous, là. Pour moi, questionnaire écrit à la maison ou questions orales, c'est une question de s'adapter à la classe mais au fond c'est kif-kif. Moi, ce que je voudrais savoir, c'est : questions ou pas questions du tout ? Parce que je veux bien reconnaître que le but est de les amener à ce qu'au lycée, ils fassent la démarche par eux-mêmes de s'interroger sur ce qu'ils ont compris du texte. Donc les amener, très bien, mais d'où part-on et par où passe-t-on ?
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- trompettemarineMonarque
Oour le moment, la mode, c'est : pas de questionnaire.
Dans cinq ans, la mode sera : faites des questionnaires.
Dans 10 ans, etc.
Dans cinq ans, la mode sera : faites des questionnaires.
Dans 10 ans, etc.
- User5899Demi-dieu
Vous me blessez si vous me pensez tributaire des modes.trompettemarine a écrit:Oour le moment, la mode, c'est : pas de questionnaire.
Dans cinq ans, la mode sera : faites des questionnaires.
Dans 10 ans, etc.
Pour répondre à Sphinx, je n'ai jamais donné un questionnaire. Jamais. J'ai toujours essayé d'apprendre à lire. Apprendre à répondre et apprendre à argumenter sont deux autres savoir-faire, liés mais distincts.
Et que chacun fasse à sa guise. De toutes façons, nous ne parlons pas de la même chose. Le problème étant mal posé, on ne peut pas discuter.
Donc...
- SphinxProphète
Cripure a écrit:
Pour répondre à Sphinx, je n'ai jamais donné un questionnaire. Jamais.
J'ai bien compris. Mais vous êtes en lycée.
J'ai toujours essayé d'apprendre à lire.
Oui, mais comment ? c'est cela que je voudrais savoir...
Et que chacun fasse à sa guise. De toutes façons, nous ne parlons pas de la même chose. Le problème étant mal posé, on ne peut pas discuter.
Donc...
A vrai dire, je ne suis pas vraiment en train de discuter, parce que je vous assure que je n'ai aucune idée préconçue. Je suis en train de poser des questions. Parce que je ne sais pas comment il faut faire.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- F.LemoineÉrudit
Sphinx a écrit:Je crois que je ne suis pas sur la même longueur d'ondes que vous, là. Pour moi, questionnaire écrit à la maison ou questions orales, c'est une question de s'adapter à la classe mais au fond c'est kif-kif. Moi, ce que je voudrais savoir, c'est : questions ou pas questions du tout ? Parce que je veux bien reconnaître que le but est de les amener à ce qu'au lycée, ils fassent la démarche par eux-mêmes de s'interroger sur ce qu'ils ont compris du texte. Donc les amener, très bien, mais d'où part-on et par où passe-t-on ?
Je crois avoir répondu clairement quant à mes élèves : lecture fragmentée, et questionnement permanent (la première étant généralement : "qu'est-ce qui vient de se passer ?", mais j'en ai d'autres un peu plus subtiles ).
J'essaie de leur montrer ce qu'est lire un texte (en direct live) : comprendre le lien entre les phrases, les informations, comprendre les mots, déceler les indices sur le caractère des personnages, essayer d'anticiper, etc. Bref, suivre le tissu.
Je ne crois pas à la lecture intégrale préalable, avec questionnement postérieur. Ce n'est pas "naturel" (pardon pour cette idiotie).
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"La vie est mêlée de traverses. Il est bon de s'y tenir sans cesse préparé." (Molière, Les Fourberies de Scapin).
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