- IphigénieProphète
Je ne sais pas les autres, mais perso, je ne pige rien à votre débat, Nlm et Nom d'utilisateur.
Je sens qu'il vaut mieux là que je me concentre sur ma cuisine :|
Je sens qu'il vaut mieux là que je me concentre sur ma cuisine :|
- Nom d'utilisateurNiveau 10
Iphigénie a écrit:Je sens qu'il vaut mieux là que je me concentre sur ma cuisine :|
Ah oui, c'est l'un ou l'autre. Hier, du coup, j'ai oublié d'ajouter mes os à moelle comme j'aime le faire : en fin de cuisson (ce qui évite de les envelopper dans de la mousseline). Un pot-au-feu elliptique... Il a fallu quémander 20 minutes de plus auprès des convives affamés.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Nom d'utilisateur a écrit:Ainsi, toutes les relations grammaticales n'acceptent pas l'incise : il fut montré il y a peu que la préposition "avec" est beaucoup plus souvent séparée de son régime que ne l'est "sans", par exemple. "Avec, dans son bec, un rameau d'olivier" ^^
Entre le sujet et son verbe, on a droit ?
"Tu, Rrose Sélavy, hors de ces bornes erres"
Je confesse, bien que toutes ces considérations sur la bonne façon de parler des figures m'intimident, que j'ai un peu de mal avec la rhétorique des effets. On sent l'oiseau suspendu dans les airs, tout ça. Je l'aurais peut-être dit, mais aurais davantage parlé, sans doute, de la tension qu'introduit cette incise dans la relation entre l'oiseau et le bateau. Au lien syntaxique s'ajoute une "syntaxe" sonore : "suivent le navire glissant", et l'incise vient briser cette harmonie que dit l'assonance. Le poète suit, mais à distance, à son rythme, à sa façon, il ne fait pas partie de l'équipage, n'est pas un passager. Au-dessus de tout ça, il n'est pas pour autant indifférent, hors de tout. Fragile équilibre de la relation dont dépend le regard des hommes sur le poètes, la poésie, l'art en général. Voilà, c'est flou, mais je serais parti sur quelque chose comme ça.
- doctor whoDoyen
C'est bien dit Sylvain !
Et puis Baudelaire a voulu ménager son alexandrin final, épique, qui contraste avec l'indolence de l'albatros.
Et puis Baudelaire a voulu ménager son alexandrin final, épique, qui contraste avec l'indolence de l'albatros.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- Thalia de GMédiateur
Ouf, je n'osais pas le dire. Merci Iphigénie.Iphigénie a écrit:Je ne sais pas les autres, mais perso, je ne pige rien à votre débat, Nlm et Nom d'utilisateur.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- IphigénieProphète
Faut dire qu'on a eu la même formationThalia de G a écrit:Ouf, je n'osais pas le dire. Merci Iphigénie.Iphigénie a écrit:Je ne sais pas les autres, mais perso, je ne pige rien à votre débat, Nlm et Nom d'utilisateur.
Nom d'utilisateur, pour les os à moelle, une rondelle de citron c'est bien aussi (ça je maîtrise)
- Thalia de GMédiateur
Et les pommes de terre à part, pour ne pas troubler le bouillon.Iphigénie a écrit:Faut dire qu'on a eu la même formationThalia de G a écrit:Ouf, je n'osais pas le dire. Merci Iphigénie.Iphigénie a écrit:Je ne sais pas les autres, mais perso, je ne pige rien à votre débat, Nlm et Nom d'utilisateur.
Nom d'utilisateur, pour les os à moelle, une rondelle de citron c'est bien aussi (ça je maîtrise)
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- Nom d'utilisateurNiveau 10
Et il y avait ce que disait Cripure : place de la "technique" là-dedans. Mais l'idée du primoposteur n'est pas sans générosité : "15 figures" donne à l'auditoire un sentiment de sécurité, plutôt que de le laisser, dans le meilleur des cas, à son vertige devant pléthore de mots grecs et autres composés "sçavans" illustrés de citations tronquées (et dans le pire : faire comme si tout cela n'existait pas).
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Prennent des albatros, // vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, // indolents compagnons de voyage,
vs :
Le navire => glissant sur les gouffres amers.
Le jeu sur "rupture" vs "continuité" peut se montrer sans terminologie ciblée. Grammaire et figures sont la manière la plus éprouvée de raccrocher le sens, d'aller au-delà, par exemple, du simple iconisme ("le mouvement de la phrase mime celui des piafs et du bateau...")
(ces trucs m'intéressent pour un seul motif : ce qui de l'activité de langage peut transparaître et se communiquer dans les classes. En même temps, je suis bien conscient que ce déniaisage n'est pas le principal objectif poursuivi).
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LE seul gros point de désaccord : des pommes de terre bien fermes, en fin de cuisson itou. Peu importe que le bouillon soit troublé (en revanche, on pense à l'oignon cuit au four pour qu'il soit bien coloré). Là, incompatibilité radicale de vues. (le citron : argh, je ne connaissais pas : nous n'avons pas eu les mêmes maîtres)
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Prennent des albatros, // vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, // indolents compagnons de voyage,
vs :
Le navire => glissant sur les gouffres amers.
Le jeu sur "rupture" vs "continuité" peut se montrer sans terminologie ciblée. Grammaire et figures sont la manière la plus éprouvée de raccrocher le sens, d'aller au-delà, par exemple, du simple iconisme ("le mouvement de la phrase mime celui des piafs et du bateau...")
(ces trucs m'intéressent pour un seul motif : ce qui de l'activité de langage peut transparaître et se communiquer dans les classes. En même temps, je suis bien conscient que ce déniaisage n'est pas le principal objectif poursuivi).
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LE seul gros point de désaccord : des pommes de terre bien fermes, en fin de cuisson itou. Peu importe que le bouillon soit troublé (en revanche, on pense à l'oignon cuit au four pour qu'il soit bien coloré). Là, incompatibilité radicale de vues. (le citron : argh, je ne connaissais pas : nous n'avons pas eu les mêmes maîtres)
- SergeMédiateur
trompettemarine a écrit:Cela me fait penser que je conseille souvent aux élèves cet ouvrage extrêmement bien fait et sans jargon :
Pour chaque figure (classée alphabétiquement, ce qui suffit pour les élèves), il y a deux pages très claires : avec une description de la figure à partir d'un exemple (souvent littéraire), puis un point appelé "figure an action" avec une définition et des exemples variés, enfin un point appelé "ses effets". La fin de l'ouvrage comprend des annexes "des procédés aux figures", "des effets aux figures".
Vraiment très pratique et très clair, de quoi imaginer des exercices pour les élèves.
Je note la référence, merci !
- NLM76Grand Maître
NdU évoque l'iconisme. C'est là aussi un point qui m'intéresse : pensez-vous que ce type d'interprétation soit à mépriser? En l'occurrence, je crois que c'est une des pistes les plus importantes à creuser, en particulier au niveau du lycée.
D'autre part, la remarque de NdU me permet de revenir sur la première de Cripure : l'exclusion des "figures" qui relèveraient de la versification. Peu m'importe dans quelle catégories on les classe; il n'en reste pas moins que la connaissance technique de la versification me paraît très importante, plus importante que nombre de figures de styles ou concepts de narrotologie dont les élèves sont abreuvés.
Cette connaissance a un effet des conséquences pratiques essentielles. Heureusement beaucoup d'élèves qu'on interroge au bac ont appris à réfléchir sur l'enjambement (concept suffisant et auquel on devrait accorder le droit d'avoir un sens large, en considérant rejet et contre-rejet comme des épiphénomènes). Mais beaucoup trop n'en ont aucune idée, et encore moins de pratique, pour ce qui est de sa réalisation prosodique. Mais surtout, la notion de rythme leur est en général complètement inconnue (césure, accent, etc.), de sorte que les généralités sur la musicalité du vers tombent complètement à plat: personne ne lit les vers de façon musicale.
Là encore, l'évolution des programmes et de l'enseignement à l'école primaire : jusque 1970, on étudiait l'accent de mot en français à l'école élémentaire. Tiens, il faudra que j'en parle à Doublecasquette et aux copains du Grip.
D'autre part, la remarque de NdU me permet de revenir sur la première de Cripure : l'exclusion des "figures" qui relèveraient de la versification. Peu m'importe dans quelle catégories on les classe; il n'en reste pas moins que la connaissance technique de la versification me paraît très importante, plus importante que nombre de figures de styles ou concepts de narrotologie dont les élèves sont abreuvés.
Cette connaissance a un effet des conséquences pratiques essentielles. Heureusement beaucoup d'élèves qu'on interroge au bac ont appris à réfléchir sur l'enjambement (concept suffisant et auquel on devrait accorder le droit d'avoir un sens large, en considérant rejet et contre-rejet comme des épiphénomènes). Mais beaucoup trop n'en ont aucune idée, et encore moins de pratique, pour ce qui est de sa réalisation prosodique. Mais surtout, la notion de rythme leur est en général complètement inconnue (césure, accent, etc.), de sorte que les généralités sur la musicalité du vers tombent complètement à plat: personne ne lit les vers de façon musicale.
Là encore, l'évolution des programmes et de l'enseignement à l'école primaire : jusque 1970, on étudiait l'accent de mot en français à l'école élémentaire. Tiens, il faudra que j'en parle à Doublecasquette et aux copains du Grip.
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- Thalia de GMédiateur
nlm76 a écrit:
Là encore, l'évolution des programmes et de l'enseignement à l'école primaire : jusque 1970, on étudiait l'accent de mot en français à l'école élémentaire.
Je n'en ai pas souvenir. Mais je dois reconnaître que j'ai beaucoup oublié.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
L'accent de mot ? Si le mot est isolé, oui. Pris dans une phrase, les groupes sont accentués, pas les mots. Sauf accent d'attaque, accent prosodique, accent dû à la versification, à un tiret, contre-accent et tout le bazar. En tout cas c'est ce que j'ai appris.
- IphigénieProphète
Thalia, nous serons solidaires sur ce coup-là encore!
A propos de:
Sinon pour l'albatros, on peut déjà commenter l'emploi de l'adjectif "vaste" pour désigner un oiseau: en résumé:
+le rythme+le vocabulaire+le "souvent" initial+la grammaire+les figures: et on arrivera peut-être à parler d'hypotypose, comme ça se trouve. :lol:
A propos de:
ça me fait penser qu'il y a aussi un truc qui m'agace avec les sonorités : quand les élèves les déconnectent du sens, du rythme et du vers pour s'extasier ô combien les "a" marquent la joie ou les "i" la pluie qui tombe...NdU évoque l'iconisme. C'est là aussi un point qui m'intéresse : pensez-vous que ce type d'interprétation soit à mépriser?
Sinon pour l'albatros, on peut déjà commenter l'emploi de l'adjectif "vaste" pour désigner un oiseau: en résumé:
+le rythme+le vocabulaire+le "souvent" initial+la grammaire+les figures: et on arrivera peut-être à parler d'hypotypose, comme ça se trouve. :lol:
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Iphigénie des idées de génie a écrit: :lol:
Ô i riants de l'hypothétique hypotypose !
- SeiferÉrudit
Aucune, il faut avoir des compétences et non des connaissances afin d'obtenir le bac.
On ne vous apprend rien, à vous, les profs.
On ne vous apprend rien, à vous, les profs.
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De tout cimetière naît un champ de fleurs.
- Nom d'utilisateurNiveau 10
Iphigénie a écrit:on peut déjà commenter l'emploi de l'adjectif "vaste" pour désigner un oiseau
Chiche !
(des oiseaux, en l’occurrence, et "des mers")
- User5899Demi-dieu
Jamais ne m'ouïtes dire le contrairenlm76 a écrit:la remarque de NdU me permet de revenir sur la première de Cripure : l'exclusion des "figures" qui relèveraient de la versification. Peu m'importe dans quelle catégories on les classe; il n'en reste pas moins que la connaissance technique de la versification me paraît très importante
- User5899Demi-dieu
Que nous nous demanderons si est-il zouli ?Iphigénie a écrit: l'emploi de l'adjectif "vaste" pour désigner un oiseau
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