- AspasieNiveau 10
Sincèrement et sans vouloir jouer les Candide, je trouve que ton approche des choses est déjà la garantie d'un progrès. Je ne veux pas dire par là que tes notes vont magiquement augmenter, mais je suis persuadée que toute cette discussion, parce que tu l'abordes de manière très sérieuse et concernée (ça à l'air d'une évidence, mais il n'est pas toujours évident de prendre les choses qui nous tiennent à coeur et nous mettent mal à l'aise de la bonne manière... or tu le fais), ne peut que porter ses fruits et tu n'aborderas plus les sujets de la même manière. Ca ne va pas te rendre la tâche plus facile, mais... comment dire... tu ne fonceras plus dans le mur en ayant le sentiment que, pourtant, tu es encore sur la route ! Et du coup, il y a bien des chances que ce souci différent d'être sur la route s'avère salvateur.
Bon... sauf en matières de lombrics, cela va de soi ...
Pour revenir aux choses sérieuses, je ne vois pas du tout pourquoi tu devrais considérer, Parménide, qu'en 9 mois, tu ne peux pas progresser. Encore une fois, c'est souvent une question de déclic et d'un coup, on franchit un pallier.
Entraine-toi dans l'optique que tu as désormais. Si tu as besoin d'un programme encadrant, fait appel au CNED. Si tu n'en as pas les finances, donne-toi un programme à partir des notions et des auteurs : un de chaque par mois. Si tu ne peux pas te faire corriger ou simplement lire par quelqu'un, alors, donne-toi des sujets dont tu peux trouver des pistes de correction, sur des bouquins, juste pour évaluer si tu es passé à côté du sujet ou pas, bref, les conseils donnés plus haut par PauvreYorick...
C'est très juste ça. Et c'est très rassurant quand on est face à une difficulté parce qu'il y a une part de confiance en soi dans les concours. Et pour cela, il faut aussi se dire qu'on n'est pas en dessous de tout, indigent, et que les difficultés que l'on rencontre sont surmontables.PauvreYorick a écrit:Personne ne sait authentiquement penser et n'est assuré de penser authentiquement sur tout sujet, je te rassure tout de suite. Il y a toujours un noyau incompressible d'esbroufe ou de bluff, d'une part, et d'autre part il y a beaucoup d'exercice, des années et des années. Je peux t'assurer que j'en sais bien davantage en 2014 que je n'en savais en 2000 au moment où j'ai passé l'agreg, certes, mais aussi que je suis techniquement bien plus délié ; j'ai eu la chance d'avoir toujours été obligé de m'exercer, année après année. (Autrement dit la perfection est très loin d'être requise : il faut rater un peu moins que le voisin )
Bon... sauf en matières de lombrics, cela va de soi ...
- Spoiler:
- je n'ai pas pu résister en tombant sur ce smiley :lol:
Pour revenir aux choses sérieuses, je ne vois pas du tout pourquoi tu devrais considérer, Parménide, qu'en 9 mois, tu ne peux pas progresser. Encore une fois, c'est souvent une question de déclic et d'un coup, on franchit un pallier.
Entraine-toi dans l'optique que tu as désormais. Si tu as besoin d'un programme encadrant, fait appel au CNED. Si tu n'en as pas les finances, donne-toi un programme à partir des notions et des auteurs : un de chaque par mois. Si tu ne peux pas te faire corriger ou simplement lire par quelqu'un, alors, donne-toi des sujets dont tu peux trouver des pistes de correction, sur des bouquins, juste pour évaluer si tu es passé à côté du sujet ou pas, bref, les conseils donnés plus haut par PauvreYorick...
- ParménideNeoprof expérimenté
Caspar Goodwood a écrit:Je vais être très terre à terre mais de quoi vis-tu? Tu es contractuel?
Non. Je touche le RSA.
Aspasie: Dès la fin de la session je vais d'ailleurs demander mes copies de juin dernier. C'est fondamental. En espérant qu'une bonne âme à la fac voudra bien les lire (je me suis déjà heurté à des refus).
Si je prends le CNED : le point fort sera bien sur les entrainements corrigés. Mais leur préparation ne me sera d'aucun secours du point de vue purement cognitif. Il fut un temps où j'ai fait du russe par le CNED. J'avais une pile de cours de 25 cm. Si je reçois la même chose en philo ce sera tout aussi ingérable que la lecture de Gourinat ou des critiques de Kant !
Déjà que j'ai 100 fois trop de choses dans ma bibliothèque de philo.
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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)
"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)
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- Nom d'utilisateurNiveau 10
Intermède totalement désordonné et téléphoné. On peut ne pas lire. J'indique juste in fine une lecture de plage qui, je trouve, aide. (donc ce n'est pas un 101-ième de plus, et non-non, c'est pas François Jullien)
Toute cette discussion est passionnante, merci au camarade Parménide d'exposer ses difficultés en détail sans cette coquetterie qui nous fait trop souvent occulterles => de (EDIT) vraies questions : pour sauver la face, toute anonyme soit-elle, trop souvent, on finit par faire accroire - et croire soi-même ! - qu'on... "touche top grave" !
Donc déjà, là, pour l'observateur non philosophe, notre Parménide maison est un philosophe. (après tout, le jugement des pairs est-il le seul qui importe ?)
Et au passage, sans crier gare, s'est posée la question de l'existence d'une universalité de la réflexion philosophique (le passage sur le thème : "l'agrég de philo, c'est l'épreuve du bac en plus approfondi, vu que tout ça, c'est juste de la pensée discursive, philo sub specie aeternitatis etc."). Question terrible, refermée par PauvreYorick ("distinguez l'agrégé de philo du philosophe"), certes, mais quand même : quid de mes interlocuteurs chinois, russes et indiens ? Dois-je croire que leurs manières ne participent de la philosophie que pour autant qu'elles reproduisent celles validées pour les concours d'enseignement français ?
Cela m'a fait penser à toutes ces thèses en sciences de l'homme et de la société et humanités (SDHSH...) qui nous arrivent de très loin, et auxquelles nous refusons d'accorder l'équivalence avec les diplômes français parce que vraiment, hein... non : "nous, c'est pas comme ça qu'on pense". Alors autant en socio ou en sciences du langage, il existe des arguments pour faire valoir sinon des modèles argumentatifs autres, au moins des préoccupations différentes (dans les limites données par les Bogdanov et Thessier, certes); autant, pour le cave que je suis, ne paraît vraiment philosophique que ce qui vaut aux concours d'enseignement de la philosophie, s'inscrit dans notre tradition occidentale etc.
Travaillé par des questions de cet ordre il y a quelques années, connaissant Descartes essentiellement via le filtre de ses interprètes (Marion et quelques autres) - paresse et privilège des non philosophes : s'autoriser de scandaleusement shunter le texte... -, j'étais tombé sur le lumineux Récit de la méthode de Bruno Clément (P., Seuil, coll. "Poétique" [sic!], 2005). Le Discours de la méthode n'apparaissait, pris au pied de la lettre comme il l'était par Clément, ni comme un traité de philosophie, ni comme un poème, mais comme une sorte de récit méthodique (une "fable", donc). Clément a continué par la suite, de manière toujours intéressante, de mesurer la philosophie à l'aune de la rhétorique occidentale, mais je crois que le déclic dont il est question dans ce fil, c'est dans ce livre-là que j'ai compris pour ma part ce qu'il pouvait donner. Et il s'agit bien d'écrire méthodiquement...
Pardon pour cette digression.
Toute cette discussion est passionnante, merci au camarade Parménide d'exposer ses difficultés en détail sans cette coquetterie qui nous fait trop souvent occulter
Donc déjà, là, pour l'observateur non philosophe, notre Parménide maison est un philosophe. (après tout, le jugement des pairs est-il le seul qui importe ?)
Et au passage, sans crier gare, s'est posée la question de l'existence d'une universalité de la réflexion philosophique (le passage sur le thème : "l'agrég de philo, c'est l'épreuve du bac en plus approfondi, vu que tout ça, c'est juste de la pensée discursive, philo sub specie aeternitatis etc."). Question terrible, refermée par PauvreYorick ("distinguez l'agrégé de philo du philosophe"), certes, mais quand même : quid de mes interlocuteurs chinois, russes et indiens ? Dois-je croire que leurs manières ne participent de la philosophie que pour autant qu'elles reproduisent celles validées pour les concours d'enseignement français ?
Cela m'a fait penser à toutes ces thèses en sciences de l'homme et de la société et humanités (SDHSH...) qui nous arrivent de très loin, et auxquelles nous refusons d'accorder l'équivalence avec les diplômes français parce que vraiment, hein... non : "nous, c'est pas comme ça qu'on pense". Alors autant en socio ou en sciences du langage, il existe des arguments pour faire valoir sinon des modèles argumentatifs autres, au moins des préoccupations différentes (dans les limites données par les Bogdanov et Thessier, certes); autant, pour le cave que je suis, ne paraît vraiment philosophique que ce qui vaut aux concours d'enseignement de la philosophie, s'inscrit dans notre tradition occidentale etc.
Travaillé par des questions de cet ordre il y a quelques années, connaissant Descartes essentiellement via le filtre de ses interprètes (Marion et quelques autres) - paresse et privilège des non philosophes : s'autoriser de scandaleusement shunter le texte... -, j'étais tombé sur le lumineux Récit de la méthode de Bruno Clément (P., Seuil, coll. "Poétique" [sic!], 2005). Le Discours de la méthode n'apparaissait, pris au pied de la lettre comme il l'était par Clément, ni comme un traité de philosophie, ni comme un poème, mais comme une sorte de récit méthodique (une "fable", donc). Clément a continué par la suite, de manière toujours intéressante, de mesurer la philosophie à l'aune de la rhétorique occidentale, mais je crois que le déclic dont il est question dans ce fil, c'est dans ce livre-là que j'ai compris pour ma part ce qu'il pouvait donner. Et il s'agit bien d'écrire méthodiquement...
Pardon pour cette digression.
- ParménideNeoprof expérimenté
Oui c'est intéressant tout ça. Je pense que la tradition philosophique occidentale est très ethnocentrique. Je pense que ce serait assez suicidaire dans une copie d'agrégation ou de capes de se lancer dans des développements relatifs au bouddhisme ou à l'hindouisme par exemple.
Et pourtant... cela fait partie de la culture universelle au même titre que Descartes, Kant ou Hegel.
On dit : "aucune référence proscrite, aucune référence prescrite". Je suis pas sur que ce soit vrai.
Un correcteur serait mal à l'aise certainement face à une copie où figurent beaucoup de références exotiques. Un jour on m'a dit que Michel Serres ne pouvait pas être utilisé car pas assez connu (!) C'est dire...
Pour en revenir à ma situation, je pense que je suis quelqu'un qui ne sait pas comment travailler, qui n'a jamais vraiment su, et qui a intérêt à apprendre s'il veut s'en tirer. Car ne pas savoir comment travailler pour passer des examens ça peut encore passer, mais pour des concours, là c'est plus la même chose !
Et pourtant... cela fait partie de la culture universelle au même titre que Descartes, Kant ou Hegel.
On dit : "aucune référence proscrite, aucune référence prescrite". Je suis pas sur que ce soit vrai.
Un correcteur serait mal à l'aise certainement face à une copie où figurent beaucoup de références exotiques. Un jour on m'a dit que Michel Serres ne pouvait pas être utilisé car pas assez connu (!) C'est dire...
Pour en revenir à ma situation, je pense que je suis quelqu'un qui ne sait pas comment travailler, qui n'a jamais vraiment su, et qui a intérêt à apprendre s'il veut s'en tirer. Car ne pas savoir comment travailler pour passer des examens ça peut encore passer, mais pour des concours, là c'est plus la même chose !
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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)
"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)
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- e-WandererGrand sage
Je ne suis pas spécialiste de philosophie, mais je pense que quel que soit le concours, il y a quelques principes de base :
1) SE FAIRE CONFIANCE. Inverse ta façon de voir les choses : tu nous dis souvent que tu ne sais pas faire, que tu es désordonné, que tes connaissances sont mal assurées, etc. Prends les choses autrement. IL y a forcément des choses que tu sais, et que tu sais très bien, arrête de broyer du noir même si c'est difficile. Une de mes étudiantes de CAPES, qui avait eu des notes effroyables à l'oral alors qu'elle avait tout à fait le niveau, a eu uniquement des notes entre 18 et 20 l'année suivante, simplement parce qu'elle a compris que le jury n'était pas là pour la démolir, mais pour la recruter ! Il y a souvent des déclics psychologiques de ce genre, qui peuvent faire toute la différence. Donc, on ne veut plus lire UNE SEULE FOIS que tu es nul en ceci ou en cela. À la rigueur, tu peux dire "je fais mal" ceci ou cela, mais JAMAIS "je suis nul". C'est trop destructeur. Il faut au contraire apprendre à te faire confiance. Construire, prudemment au départ, et ensuite ça viendra tout seul.
2) Ne pas "sacraliser" l'épreuve. Tu te fais une montagne de la dissertation, comme si c'était le chef-d'œuvre immortel d'un artisan compagnon. Non. c'est juste un exercice, avec sa part de rhétorique, une sorte de mécano où tu mets en ordre, le mieux que tu peux, les pièces que tu as rassemblées sur tes feuilles de brouillon. Le meilleur plan est celui qui te permettra d'utiliser au mieux les plus belles pièces, d'une façon qui semble à peu près naturelle, mais tu peux toujours t'y prendre de différentes manières : ça reste un mécano, rien de plus. Il faut que tu apprennes à masquer tes lacunes et à faire ressortir tes points forts. TU EN AS FORCÉMENT et TOUT LE MONDE FAIT ÇA !!!
3) Mets-toi dans la peau du jury : demande-toi pourquoi on t'a posé cette question, quelles peuvent être les attentes, les pièges à déjouer (et dont, ensuite tu pourras te jouer). Si tu arrives à prendre un peu de recul, tu y verras tout de suite plus clair.
4) Ose penser par toi-même. La philo telle qu'on la pratique en France n'est pas uniquement une épreuve de connaissances (en Italie, on pratique beaucoup plus l'histoire de la philosophie). Et chacun a sa façon de faire : il y a des esprits analytiques, des esprits synthétiques. À toi de connaître ta manière, et je te conseillerais volontiers de ne pas trop chercher à forcer ta nature.
1) SE FAIRE CONFIANCE. Inverse ta façon de voir les choses : tu nous dis souvent que tu ne sais pas faire, que tu es désordonné, que tes connaissances sont mal assurées, etc. Prends les choses autrement. IL y a forcément des choses que tu sais, et que tu sais très bien, arrête de broyer du noir même si c'est difficile. Une de mes étudiantes de CAPES, qui avait eu des notes effroyables à l'oral alors qu'elle avait tout à fait le niveau, a eu uniquement des notes entre 18 et 20 l'année suivante, simplement parce qu'elle a compris que le jury n'était pas là pour la démolir, mais pour la recruter ! Il y a souvent des déclics psychologiques de ce genre, qui peuvent faire toute la différence. Donc, on ne veut plus lire UNE SEULE FOIS que tu es nul en ceci ou en cela. À la rigueur, tu peux dire "je fais mal" ceci ou cela, mais JAMAIS "je suis nul". C'est trop destructeur. Il faut au contraire apprendre à te faire confiance. Construire, prudemment au départ, et ensuite ça viendra tout seul.
2) Ne pas "sacraliser" l'épreuve. Tu te fais une montagne de la dissertation, comme si c'était le chef-d'œuvre immortel d'un artisan compagnon. Non. c'est juste un exercice, avec sa part de rhétorique, une sorte de mécano où tu mets en ordre, le mieux que tu peux, les pièces que tu as rassemblées sur tes feuilles de brouillon. Le meilleur plan est celui qui te permettra d'utiliser au mieux les plus belles pièces, d'une façon qui semble à peu près naturelle, mais tu peux toujours t'y prendre de différentes manières : ça reste un mécano, rien de plus. Il faut que tu apprennes à masquer tes lacunes et à faire ressortir tes points forts. TU EN AS FORCÉMENT et TOUT LE MONDE FAIT ÇA !!!
3) Mets-toi dans la peau du jury : demande-toi pourquoi on t'a posé cette question, quelles peuvent être les attentes, les pièges à déjouer (et dont, ensuite tu pourras te jouer). Si tu arrives à prendre un peu de recul, tu y verras tout de suite plus clair.
4) Ose penser par toi-même. La philo telle qu'on la pratique en France n'est pas uniquement une épreuve de connaissances (en Italie, on pratique beaucoup plus l'histoire de la philosophie). Et chacun a sa façon de faire : il y a des esprits analytiques, des esprits synthétiques. À toi de connaître ta manière, et je te conseillerais volontiers de ne pas trop chercher à forcer ta nature.
- User17706Bon génie
+1 : il y a des paliers.Aspasie a écrit: Pour revenir aux choses sérieuses, je ne vois pas du tout pourquoi tu devrais considérer, Parménide, qu'en 9 mois, tu ne peux pas progresser. Encore une fois, c'est souvent une question de déclic et d'un coup, on franchit un palier.
Et +1 aussi intégralement au message d'e-Wanderer qui précède juste.
UserID, je vais regarder le Clément, tiens : je ne connais pas. Merci ! Effectivement, les « dehors » de la philosophie à la française sont nombreux, de ce point de vue il y a quelques codes qu'on ne remarque pas forcément quand on est dans le bain. C'est vrai. Mais il suffit de traverser la Manche, en fait, pour se retrouver dans un univers de pratiques très différent de celui qui est familier de la plupart des professeurs et étudiants français.
Il y a une dernière remarque que je trouve très juste, et je l'ai ressenti plusieurs fois dans le fil : c'est courageux et exigeant de se livrer à cet exercice de remise en question et de travail sur son propre travail, et cette exigence s'adresse aussi à autrui, enfin ceux qui répondent, en apparence un peu plus en sécurité (institutionnellement du moins, et pour le moment). En répondant, on essaie de garder un ton léger, mais indubitablement c'est très sérieux, ça place aussi la barre haut pour ceux qui essaient d'être utiles, et on retrouve dans les difficultés qui sont les tiennes, Parménide, celles qu'on a pu connaître.
- Spoiler:
- Spoiler:
- Nom d'utilisateur a écrit:non-non, c'est pas François Jullien
- ParménideNeoprof expérimenté
e-wanderer :
Je répondrai demain plus en détail car c'est important, mais ce qui me préoccupe le plus, là, ce soir c'est mon problème de méthode, car tout ou presque part de là.
Je ne sais pas problématiser un sujet. S'entrainer? Evidemment. Mais comment s'entrainer sans avoir de directives, même si elles sont assez vagues, permettant d'augmenter ses chances de toucher au cœur du problème dans un sujet.
Et c'est pas quelque chose que je vais acquérir en une heure, ni en une semaine, ni même en un mois. Car c'est un travail de très longue durée. Raison pour laquelle je ne peux m'empêcher d'être sceptique à l'idée que je pourrais éventuellement être prêt en avril... Car comme je l'ai déjà dit je ne retournerai pas aux écrits avant d'être parfaitement au point, au moins d'un point de vue technique.
C'est effroyable de rester plusieurs heures sur un sujet en le prenant sous tous les angles possibles et au final de ne rien en tirer de vraiment intéressant. Alors on se dit que si l'on arrive pas à problématiser c'est surement à cause d'un manque de connaissances. Et quand on va les chercher dans des ouvrages on a aussitôt l'impression de plaquer des choses préétablies, et on se rend compte qu'on fait rien de valable.
Je répondrai demain plus en détail car c'est important, mais ce qui me préoccupe le plus, là, ce soir c'est mon problème de méthode, car tout ou presque part de là.
Je ne sais pas problématiser un sujet. S'entrainer? Evidemment. Mais comment s'entrainer sans avoir de directives, même si elles sont assez vagues, permettant d'augmenter ses chances de toucher au cœur du problème dans un sujet.
Et c'est pas quelque chose que je vais acquérir en une heure, ni en une semaine, ni même en un mois. Car c'est un travail de très longue durée. Raison pour laquelle je ne peux m'empêcher d'être sceptique à l'idée que je pourrais éventuellement être prêt en avril... Car comme je l'ai déjà dit je ne retournerai pas aux écrits avant d'être parfaitement au point, au moins d'un point de vue technique.
C'est effroyable de rester plusieurs heures sur un sujet en le prenant sous tous les angles possibles et au final de ne rien en tirer de vraiment intéressant. Alors on se dit que si l'on arrive pas à problématiser c'est surement à cause d'un manque de connaissances. Et quand on va les chercher dans des ouvrages on a aussitôt l'impression de plaquer des choses préétablies, et on se rend compte qu'on fait rien de valable.
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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)
"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)
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- e-WandererGrand sage
Le plus simple est peut-être de partir de la description de ce que mon prof de philo appelait une "opération" : il faut que tu t'arranges, au plan bêtement grammatical, pour obtenir un verbe. Et ensuite tu fais varier les conditions de l'opération (l'acteur, ce sur quoi ça agit, temporalité, domaines d'application etc. Et tu vois bien ce qui est porteur. Dès que tu as un argument, tu essaie d'adopter le point de vue contraire, d'enchaîner sur d'autres opérations. Ça peut paraître artificiel ou sophistique, mais normalement ça aide bien, surtout si tu ne vois pas trop dans quelle direction aller.
Exemple (sujet apparemment absurde) : le lombric. On peut se dire de prime abord que ce n'est pas gagné d'en faire un sujet de réflexion. Et pourtant, on peut, il suffit d'accepter de jouer un peu.
Opération 1 : le lombric rampe
Opération 2 : le lombric mange (choix de verbes d'action)
Opération 3 : le lombric est un animal vil (choix d'un verbe de caractérisation)
À toi d'ouvrir à partir de là. Évidemment il va falloir soutenir la thèse paradoxale que le lombric est l'être parfait, puisque rien en lui n'est inutile, qu'aucune évolution n'a été nécessaire depuis des millénaires, qu'il est le plus utile des animaux pour la fertilisation de la terre etc.
Au plan philosophique, ça passe par une réflexion sur la fonction et l'organe (et hop tu récupères ensuite par contraste toute la réflexion sur l'outil, chez Canguilhem par exemple), sur ce qu'est un animal (et y a-t-il une hiérarchie dans l'ordre des animaux, qu'est-ce qui la fonde etc… il doit bien y avoir des choses chez Aristote là-dessus), sur la construction des représentations axiologiques (et puis si tu veux faire cuistre tu récupères les fameuses chaussures de Van Gogh commentées par Heidegger : on reste dans le bourbeux). Et puis tu peux embrayer sur ta propre démarche : suis-je en train de faire un éloge paradoxal du lombric ? Qu'est-ce que cela signifie ? Est-ce une attitude philosophique, la recherche du vrai ou un exercice de simple virtuosité ? Pourquoi certains grands représentants de la tradition rhétorico-littéraire de l'éloge paradoxal (Gorgias et son éloge d'Hélène, Cyrano de Bergerac et son éloge du chou) sont-ils des compagnons de route du discours philosophique – avec des nuances variables. Etc.
Tu vois, tu as plein de façons d'ouvrir.
Je me fonde uniquement sur de vagues souvenirs de khâgne, juste pour te montrer la mécanique de départ. Après ce qui fera la différence sera effectivement la précision de tes connaissances, l'originalité ou la finesse de tes analyses, ta faculté à manier arguments et contre-arguments. C'est là où s'arrête ma compétence, n'ayant pas fait de philo depuis 20 ans.
Exemple (sujet apparemment absurde) : le lombric. On peut se dire de prime abord que ce n'est pas gagné d'en faire un sujet de réflexion. Et pourtant, on peut, il suffit d'accepter de jouer un peu.
Opération 1 : le lombric rampe
Opération 2 : le lombric mange (choix de verbes d'action)
Opération 3 : le lombric est un animal vil (choix d'un verbe de caractérisation)
À toi d'ouvrir à partir de là. Évidemment il va falloir soutenir la thèse paradoxale que le lombric est l'être parfait, puisque rien en lui n'est inutile, qu'aucune évolution n'a été nécessaire depuis des millénaires, qu'il est le plus utile des animaux pour la fertilisation de la terre etc.
Au plan philosophique, ça passe par une réflexion sur la fonction et l'organe (et hop tu récupères ensuite par contraste toute la réflexion sur l'outil, chez Canguilhem par exemple), sur ce qu'est un animal (et y a-t-il une hiérarchie dans l'ordre des animaux, qu'est-ce qui la fonde etc… il doit bien y avoir des choses chez Aristote là-dessus), sur la construction des représentations axiologiques (et puis si tu veux faire cuistre tu récupères les fameuses chaussures de Van Gogh commentées par Heidegger : on reste dans le bourbeux). Et puis tu peux embrayer sur ta propre démarche : suis-je en train de faire un éloge paradoxal du lombric ? Qu'est-ce que cela signifie ? Est-ce une attitude philosophique, la recherche du vrai ou un exercice de simple virtuosité ? Pourquoi certains grands représentants de la tradition rhétorico-littéraire de l'éloge paradoxal (Gorgias et son éloge d'Hélène, Cyrano de Bergerac et son éloge du chou) sont-ils des compagnons de route du discours philosophique – avec des nuances variables. Etc.
Tu vois, tu as plein de façons d'ouvrir.
Je me fonde uniquement sur de vagues souvenirs de khâgne, juste pour te montrer la mécanique de départ. Après ce qui fera la différence sera effectivement la précision de tes connaissances, l'originalité ou la finesse de tes analyses, ta faculté à manier arguments et contre-arguments. C'est là où s'arrête ma compétence, n'ayant pas fait de philo depuis 20 ans.
- User17706Bon génie
Jacques Roubaud a écrit:Dans la nuit parfumée aux herbes de Provence,
Le lombric se réveille et bâille sous le sol,
Étirant ses anneaux au sein des mottes molles
Il les mâche, digère et fore avec conscience.
Il travaille, il laboure en vrai lombric de France
Comme, avant lui, ses père et grand-père ; son rôle,
Il le connaît. Il meurt. La terre prend l'obole
De son corps. Aérée, elle reprend confiance.
Le poète, vois-tu, est comme un ver de terre
Il laboure les mots, qui sont comme un grand champ
Où les hommes récoltent les denrées langagières;
Mais la terre s'épuise à l'effort incessant !
Sans le poète lombric et l'air qu'il lui apporte
Le monde étoufferait sous les paroles mortes.
Sinon on peut renvoyer à une fameuse mouche.
- Nom d'utilisateurNiveau 10
可怜的约力克 a écrit:
- Spoiler:
Le prof de philo est-il vraiment à ce point prévisible ?Nom d'utilisateur a écrit:non-non, c'est pas François Jullien
=>
- Spoiler:
- Plutôt : l'idée qu'on se fait de l'image qu'il a de ce qu'on pense de lui (verbes interchangeables peu ou prou).
Du reste, l'air de rien, ces représentations, elles troublent sans doute un peu ceux qui s'efforcent de passer au régime de la philosophie.
Et si les profs de philo étaient, comme les Chinois, une variété de papillons ; eux aussi, après tout, il faut les saisir délicatement, avec des pincettes !
- AspasieNiveau 10
:shock: Wow... alors ça c'est du lombric !!PauvreYorick a écrit:
- Spoiler:
:lol:
Et pour le reste, +1 aussi au message de e-Wanderer
Réponse : en s'entraînant. Ne sens-tu pas que tu ne proposeras plus les mêmes plans qu'avant ? Que tu les regarderais d'un drôle d'oeil ?Parménide a écrit:Mais comment s'entrainer sans avoir de directives, même si elles sont assez vagues, permettant d'augmenter ses chances de toucher au cœur du problème dans un sujet.
Mais alors tu n'y retourneras jamais Parménide... personne n'est jamais parfaitement au point. D'ailleurs le jury ne recrute pas des gens "parfaitement au point" (je me souviens d'une phrase d'un de mes formateurs (et membre du jury du capes) qui m'avait magistralement libérée : "nous ne cherchons pas des gens parfaits... nous cherchons des gens perfectibles". C'est bête hein... mais qu'est-ce que ça m'a fait du bien et aidée !!).Car comme je l'ai déjà dit je ne retournerai pas aux écrits avant d'être parfaitement au point, au moins d'un point de vue technique.
En revanche, si tu veux y retourner lorsque tu seras prêt à le faire, alors oui, là, on est dans l'ordre non seulement du possible mais aussi du possiblement efficace et efficient.
Et puisque l'on note un retour en force du lombric (normal, notez, pour un travail en profondeur), je salue l'exemple donné par e-Wanderer, parce que sous couvert de sujet dérisoire et d'exercice formel, imagine ce que cela donne sur un sujet qui te "parle" davantage que le lombric (et avouons-le... nous sommes sans doute nombreux à qui des tas de sujets parlent plus que le sujet lombric...). C'est une telle manière d'ouvrir les perspectives, de sortir des discours déjà établis, de se donner des ailes en somme... puis, une fois le parcours projeté, on s'en donne les armes, et c'est là que connaissances et auteurs viennent renforcer et sécuriser le chemin. Mais même sans eux, le chemin est là...
@ 可怜的约力克 "nom d'utilisateur" :
Qui a dit que la dissertation de type concours était toute la philosophie ? En revanche l'existence de multiples formes de philosophie non nécessairement reconnues par les institutions françaises ne signifie pas que cette forme particulière n'en soit pas...
A supposer que les philosophes soient des papillons... à supposer que la vérité soit femme... on construit bien des filets pour saisir le réel et la pensée sous toutes ses formes n'est encore qu'un filet parmi d'autres.
- ParménideNeoprof expérimenté
e-Wanderer a écrit:
1) SE FAIRE CONFIANCE. Inverse ta façon de voir les choses : tu nous dis souvent que tu ne sais pas faire, que tu es désordonné, que tes connaissances sont mal assurées, etc.
Mon coté désordonné est pas le plus important. Ce qui est essentiel c'est mon manque d'entrainement, et de connaissances par rapport à la théorie de la méthode.
J'ai jamais pensé que j'étais nul, mais je doute énormément de moi par moment. Il faut dire que ma confiance en moi a été totalement ébranlée par 6 présentations inutiles au concours. Puisque j'ai depuis 6 ans constamment cédé aux pressions extérieures.e-Wanderer a écrit:
. À la rigueur, tu peux dire "je fais mal" ceci ou cela, mais JAMAIS "je suis nul". C'est trop destructeur. Il faut au contraire apprendre à te faire confiance. Construire, prudemment au départ, et ensuite ça viendra tout seul.
Je sais qu'une approche un peu ludique de la dissertation comme une sorte de jeu de construction peut être efficace mais encore une fois, je ne peux pas vraiment m'entrainer si je ne sais pas ce que je dois faire au moins dans les grandes lignes.e-Wanderer a écrit:
2) Ne pas "sacraliser" l'épreuve. Tu te fais une montagne de la dissertation, comme si c'était le chef-d'œuvre immortel d'un artisan compagnon. Non. c'est juste un exercice, avec sa part de rhétorique, une sorte de mécano où tu mets en ordre, le mieux que tu peux, les pièces que tu as rassemblées sur tes feuilles de brouillon. Le meilleur plan est celui qui te permettra d'utiliser au mieux les plus belles pièces, d'une façon qui semble à peu près naturelle, mais tu peux toujours t'y prendre de différentes manières : ça reste un mécano, rien de plus. Il faut que tu apprennes à masquer tes lacunes et à faire ressortir tes points forts. TU EN AS FORCÉMENT et TOUT LE MONDE FAIT ÇA !!!
Je ne demande que ça, à prendre du recul, mais je n'y arrive pas encore.e-Wanderer a écrit:
3) Mets-toi dans la peau du jury : demande-toi pourquoi on t'a posé cette question, quelles peuvent être les attentes, les pièges à déjouer (et dont, ensuite tu pourras te jouer). Si tu arrives à prendre un peu de recul, tu y verras tout de suite plus clair.
e-Wanderer a écrit:
4) Ose penser par toi-même. La philo telle qu'on la pratique en France n'est pas uniquement une épreuve de connaissances (en Italie, on pratique beaucoup plus l'histoire de la philosophie). Et chacun a sa façon de faire : il y a des esprits analytiques, des esprits synthétiques. À toi de connaître ta manière, et je te conseillerais volontiers de ne pas trop chercher à forcer ta nature.
C'est le cœur du problème : il faut que face à un sujet je sois en mesure de faire un exercice de pensée authentique. Cela signifie avoir le sens des problèmes, le sens de la mise en question, et ça j'ai de plus en plus tendance à croire que ça obéit beaucoup plus à une logique intuitive (comble du paradoxe!) qu'à un ensemble de préceptes précis qu'on appliquerait pour réussir à tous les coups.
Seule une véritable capacité à penser et à percevoir ce qui fait problème me permettra de faire à nouveau de la philo sans avoir le sentiment de me plier à une corvée.
Déjà en prépa j'avais l'intuition que pour faire une bonne dissertation philosophique il fallait quasiment faire œuvre de création philosophique soi même, comme les auteurs en réalité, et c'est cela au fond une pensée authentique et personnelle.
Evidemment je n'attendrai jamais la réelle perfection avant de me représenter mais j'attendrai d'avoir de réelles chances d'être reçu, ce que je n'ai jamais eu jusque là.
Et je ne vais pas lâcher ce sujet sur l'histoire tant que je n'aurai pas réussi à trouver un problème tenant la route. Je sais que je n'en dormirai pas sinon. L'ennui c'est que je ne sais pas comment faire. Je ne déduis pas grand chose du sujet pour l'instant. Je ne vois pas de façon précise (mis à part mon travail d'hier) ce qui fait que la question est embarrassante, pose problème, a le mérite d'être posée, etc... Et c'est oppressant au plus haut point. J'ai cette impression que le sujet a lui tout seul, le libellé est insuffisant à donner matière à réflexion, raison pour laquelle revient constamment la tentative d'indexer ce libellé sur des connaissances extérieures , des références et des doctrines. Et le plan que j'ai donné est à cet égard très révélateur je crois !
J'avais connu cette même sensation horrible de sécheresse sur cette dissertation sur "Le commencement", que j'avais dû faire en master...
Il faut que je sorte de cette situation horrible et que mon esprit arrive à se délier naturellement face à un sujet...
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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)
"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)
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- supersosoSage
Tu sais parfois, passer à autre chose (un sujet qui te parlerait plus par exemple, comme le proposait PY) et revenir au sujet sur l'histoire après, peut être profitable... Il faut parfois laisser le temps pour que les choses se décantent (je sais que ce temps on ne l'a pas au concours, mais ce qui maintenant te prend du temps sera probablement de plus en plus facile au fil de tes entraînements).
Petite question à PY : tu dis qu'en 6 mois il est possible de se préparer. Mais à raison de combien d’entraînements par mois ?
Petite question à PY : tu dis qu'en 6 mois il est possible de se préparer. Mais à raison de combien d’entraînements par mois ?
- ParménideNeoprof expérimenté
supersoso a écrit:Tu sais parfois, passer à autre chose (un sujet qui te parlerait plus par exemple, comme le proposait PY) et revenir au sujet sur l'histoire après, peut être profitable... Il faut parfois laisser le temps pour que les choses se décantent (je sais que ce temps on ne l'a pas au concours, mais ce qui maintenant te prend du temps sera probablement de plus en plus facile au fil de tes entraînements).
Petite question à PY : tu dis qu'en 6 mois il est possible de se préparer. Mais à raison de combien d’entraînements par mois ?
Je supporte très mal cette façon de travailler qui fait que quand on bloque on change de sujet. Cela altère ma confiance pour travailler sur le sujet suivant.
Que le processus dissertatif devienne de plus en plus facile au fil des entraînements je le crois volontiers. Le problème c'est que, calant sur le premier sujet, je ne vais pas multiplier les entrainements de façon assez rapide, à partir de ce premier obstacle.
Sinon je viens de téléphoner au CNED :
Formation entre 500 et 1000 euros...
Mais surtout : SEULEMENT 2 DEVOIRS de septembre à avril...
Je pense que c'est ce qui s'appelle se moquer du monde dans les grandes largeurs... C'est vraiment du vol à ce prix là !
Alors que lorsque je faisais du russe avec eux j'avais 7-8 devoirs par ans !
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- supersosoSage
Non le cned pour le capes, c'est 579€ et tu as 5 dissertations et 5 explications de texte + 2x2 sujets pour l'oral. Ils sont chers certes, mais quand même !
http://www.cned.fr/inscription/1CPHIDIX
Et pour l'agreg 599€
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- User17706Bon génie
Un entraînement écrit toutes les deux semaines avec des pauses régulières (vacances de deux semaines), en alternant explications de texte et dissertations, c'est déjà un rythme soutenu. Presque trop. Le problème n'est pas tant le nombre que l'effort pour tenir compte des conseils d'une fois sur l'autre. Il faut recevoir les conseils et les appliquer. Ce sont deux opérations tellement différentes que, très souvent, et quel que soit le niveau, un élève ou un étudiant estime qu'il a déjà fait beaucoup s'il a reçu les conseils. Or s'il les a reçus il n'a rien fait : il faut qu'il les applique. (Parfois, un étudiant perd un temps considérable en discutant les conseils, ne serait-ce qu'en son for intérieur : « oui, mais est-ce que pour moi, ce conseil est bon ? n'ai-je pas souvenir d'un autre type qui m'a dit qu'un autre prof lui avait dit l'inverse ? », etc. ; s'il se pose la question deux mois durant, le résultat est simplement qu'il a perdu deux mois.)supersoso a écrit: Petite question à PY : tu dis qu'en 6 mois il est possible de se préparer. Mais à raison de combien d’entraînements par mois ?
- par exemple:
- Cette année j'ai eu un étudiant en prépa CAPES qui a fait tous les exercices (sur table) d'explication de texte hors programme et assisté à toutes les séances où l'on faisait de l'explication de texte. Je cite son cas parce que ça doit être le seul à tous les avoir faits (il ne préparait pas l'agreg, ça facilitait les choses). Donc 3 explications sur table et une khôlle publique, orale, du tout début de janvier à la toute fin de mars, à peine moins de trois mois. C'est assez facile de faire un suivi très individualisé parce qu'il y a peu d'étudiants. Il partait de très bas, des prestations qui auraient eu à peu près inévitablement moins de 5. Puis par ajustements successifs ça a monté, par crans de 2 points environ de note probable. En lui rendant son dernier devoir, sans que ce soit une explication géniale, je lui ai dit : « ça pourrait avoir 12, je pense. » (Je reste prudent : c'est difficile d'évaluer des tout petits paquets de copies, peu de candidats dans la fac où j'officie.) Bon, c'est en grande partie un hasard que ça tombe juste, mais il a eu 12 à l'explication de texte au capes (sur le texte de Platon, abominablement difficile, qui est tombé) ; malheureusement sa note de dissertation ne lui a pas permis d'être admissible (il a dû avoir 7 et la barre était à 20 points, 10/20). C'est un candidat qui manquait pas mal de confiance en lui (il envisageait même de ne pas présenter l'agreg, ce qui est la seule technique qu'on ait trouvée qui garantisse à 100% de ne pas l'obtenir...), mais qui veillait à tirer profit des conseils. (Il faut dire que l'explication de texte est un exercice où la part technique est plus facile à acquérir ; c'est normal qu'on progresse plus vite. La dissertation est un exercice où la réussite est un peu plus aléatoire et pour lequel on a plus de mal à convertir l'artisanat en technique : la part de créativité est par définition bien moindre.)
- supersosoSage
Merci pour ta réponse, PY (je serai à 75% et j'hésite encore un peu à préparer sérieusement, surtout que pour le coup, cela fait bien longtemps que je n'ai plus fait ni dissert, ni explication)
- ParménideNeoprof expérimenté
supersoso a écrit:Non le cned pour le capes, c'est 579€ et tu as 5 dissertations et 5 explications de texte + 2x2 sujets pour l'oral. Ils sont chers certes, mais quand même !
http://www.cned.fr/inscription/1CPHIDIX
Et pour l'agreg 599€
Oui, c'est à se demander si le conseiller à qui j'ai eu affaire était vraiment au courant...
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- User17706Bon génie
Le rythme du CNED a l'air bon sur le papier. Bon, ça ne vaudra jamais une inscription en fac ; je me demande s'il n'y a pas un piège, quand même : quand sont les devoirs en temps limité ? parce que si c'est pour passer trois nuits sur chaque dissertation, ça ne vaut pas vraiment le coup.
- ParménideNeoprof expérimenté
A ma fac, je n'ai jamais eu de devoirs en temps limité, il n'y avait aucune surveillance pour les entrainements (je n'ose même pas employer le terme "concours blanc"...), on pouvait consulter toutes les sources qu'on voulait. C'était même possible de passer prendre le sujet à 8h30 au secrétariat, rentrer chez soi composer et le rendre soit dans la soirée, soit plusieurs jours après.
Combien de fois j'ai composé dans une salle complètement vide, après avoir vu 1 ou 2 étudiants essayer d'affronter le sujet durant 15 min, et désœuvrés quitter la salle. C'était surréaliste comme situation.
Combien de fois j'ai composé dans une salle complètement vide, après avoir vu 1 ou 2 étudiants essayer d'affronter le sujet durant 15 min, et désœuvrés quitter la salle. C'était surréaliste comme situation.
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- supersosoSage
PauvreYorick a écrit:Le rythme du CNED a l'air bon sur le papier. Bon, ça ne vaudra jamais une inscription en fac ; je me demande s'il n'y a pas un piège, quand même : quand sont les devoirs en temps limité ? parce que si c'est pour passer trois nuits sur chaque dissertation, ça ne vaut pas vraiment le coup.
Il n'y en a pas : c'est à toi de te prendre en charge et d'essayer de les faire dans les conditions du concours. Quant à l'inscription à la fac, c'est certainement le mieux mais c'est parfois matériellement impossible.
- User17706Bon génie
Ah, les désertions au bout de 15mn ou les machins en réalité faits tout le ouikende durant, ça arrive, c'est sûr. Les étudiants sont de grandes filles et de grands garçons, on leur réserve une salle durant 5 à 7h de suite, tu penses bien qu'on n'embauche pas un surveillant. C'est normal de compter sur un peu d'auto-discipline. Au moins on met une salle vide à disposition ; c'est un effort suffisant. Quand on prend le CNED, alors j'imagine qu'il faut ruser avec soi et filer en bibliothèque. Ça me paraît un poil plus dur.
- ParménideNeoprof expérimenté
Je viens de vérifier : c'est bien 5 dissertations et 5 commentaires.
On m'a raconté n'importe quoi au téléphone. Cela ne donne pas déjà une très bonne image...
Mais il n'en reste pas moins que payer au moins 580 euros pour risquer de ne pas etre admissible... ça doit quand même faire mal à l'estomac le jour des résultats quand on ne voit pas son nom sur "publinet"...
On m'a raconté n'importe quoi au téléphone. Cela ne donne pas déjà une très bonne image...
Mais il n'en reste pas moins que payer au moins 580 euros pour risquer de ne pas etre admissible... ça doit quand même faire mal à l'estomac le jour des résultats quand on ne voit pas son nom sur "publinet"...
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- User17706Bon génie
C'est plus cher qu'une inscription en fac, c'est sûr.
- supersosoSage
PauvreYorick a écrit:C'est plus cher qu'une inscription en fac, c'est sûr.
Le problème est que suivant les facs, ce peut être impossible de s'inscrire. Par exemple je n'ai pas de M2 - mais étant PE, j'ai le droit de passer les concours - donc la fac ne m'accepte pas en prépa agreg. De plus, il m'est impossible de suivre les cours. Sinon effectivement, je préférerais la fac au CNED.
- User17706Bon génie
Allez, pour poursuivre un brin de conversation latéral :
Oui, c'est très vrai, et souvent les étudiants et professeurs en sont les premières victimes. Je me sentirais beaucoup mieux si notre pays sacralisait ou idéalisait un peu moins cette discipline. On ferait aussi du bien meilleur boulot avec un peu plus de modestie et de façon un peu plus collective. Mais ce sont des représentations très résistantes. Après, sur Jullien, je pense qu'il sur-vend son truc, et certainement pas qu'il n'y a aucun intérêt à lire les philosophes chinois. Pour le coup je bascule très nettement en faveur d'un Jean-François Billeter. Ça va aussi avec ce que je parviens à lire : Confucius fort bien, Lao Zi pour ainsi dire pas du tout, Zhuang Zi en revanche avec une totale délectation.اسم المستخدم a écrit: Du reste, l'air de rien, ces représentations, elles troublent sans doute un peu ceux qui s'efforcent de passer au régime de la philosophie.
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