- JohnMédiateur
Allez, c'est reparti pour le délire - après le mariage pour tous et la PMA, on a droit à une méditation sur les règles, maintenant...Sans compter que ça se produit en général un ou deux ans plus tard, on ne fait pas autant de foin lorsqu'un garçon commence à faire des cartes de France dans ses caleçons de pyjama.
Il n'est pas absurde de dire que, dans notre culture, la menstruation constitue toujours pour les filles un rite de passage qui n'a pas d'équivalent chez les garçons ; c'est amusant que tous les fans des études de genre ici présents semblent ne pas saisir cette différence évidente dans l'éducation des filles et des garçons.
- JohnMédiateur
Oui mais j'aimerais bien une réponse à ma question.elena3 a écrit:Puis il y a mieux, revoir la mixité des classes; c'est plus pratique si les méthodes sont différentes ! :lol!: :lol!:John a écrit:Est-ce que des enseignants du primaire pourraient grâce à leur expérience, commenter cette affirmation de J.-L. Auduc ?Jean-Louis Auduc a écrit:Cela devrait incliner à mettre en oeuvre des stratégies adaptées, des pédagogies différenciées à l'apprentissage de la lecture pour les uns et pour les autres. Ainsi, le refus par les garçons des composantes "réflexion" et "correction" du travail scolaire fait que les méthodes de lecture "semi-globales" les mettent beaucoup plus en difficulté que les filles puisqu'elles sont basées sur un a priori de la présence de la réflexion dans la mise en oeuvre de la tâche scolaire par tous.
Parce que si c'est vrai, c'est étonnant (en gros, les garçons de 6 ans ne réfléchissent pas), et si c'est faux, on est dans le préjugé le plus complet.
Je ne crois pas que Jean-Louis Auduc ait beaucoup enseigné la lecture de la grande section au CE1, donc qu'en pensent les gens qui interviennent au primaire ?
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- egometDoyen
Reine Margot a écrit:Déjà la menstruation n'est PAS un rite de passage, c'est un phénomène physique qui ne peut nullement suffire à l'entrée dans la "communauté des femmes". Dire cela c'est comme dire que les organes génitaux seuls peuvent faire un homme ou une femme (et au passage des rites de passage chez les femmes il y en a pléthore dans pas mal de sociétés, notamment autour de la purification nécessaire lors des règles/accouchements et autres)
Justement, les rites féminins sont intimement liés aux règles et aux événements biologiques. Certes, les premières règles ne constituent pas en elles-mêmes un rite de passage, mais c'est bel et bien l'événement qui détermine de façon indubitable le moment où la jeune fille passe dans la communauté des femmes. Dans l'immense majorité des cultures.
Pour les garçons, c'est beaucoup moins clair. Le passage dans la communauté des hommes est beaucoup plus arbitraire.
De la même manière, il y a une asymétrie fondamentale autour de la procréation. Le statut de mère est une évidence, tandis que la paternité doit être établie symboliquement et juridiquement.
D'une certaine manière, le rite féminin constate simplement un état qui est indubitable par ailleurs, tandis que le rite masculin doit établir le statut d'homme.
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Ubi bene, ibi patria.
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- MoonchildSage
Au delà de mon délire et de ton irrépressible envie de me faire passer pour un illuminé, j'aimerais bien que tu m'expliques en quoi ce que je décris sur la différence dans la manière de traiter l'adolescence des filles et des garçons est factuellement faux.John a écrit:Allez, c'est reparti pour le délire - après le mariage pour tous et la PMA, on a droit à une méditation sur les règles, maintenant...Sans compter que ça se produit en général un ou deux ans plus tard, on ne fait pas autant de foin lorsqu'un garçon commence à faire des cartes de France dans ses caleçons de pyjama.
Il n'est pas absurde de dire que, dans notre culture, la menstruation constitue toujours pour les filles un rite de passage qui n'a pas d'équivalent chez les garçons ; c'est amusant que tous les fans des études de genre ici présents semblent ne pas saisir cette différence évidente dans l'éducation des filles et des garçons.
Edit : Mon dieu (qui n'existe pas !), mon délire est contagieux, egomet est aussi atteint
- JohnMédiateur
Là encore, ce serait bien de laisser parler les intéressés - ici, en l'occurrence, les femmes.
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- CincinnataHabitué du forum
Moonchild a écrit:Pourtant il subsiste encore un discours social, fortement relayé par les familles, qui considère que les filles lorsqu'elles sont réglées sont devenues des femmes puisqu'elles peuvent tomber enceinte ; de nos jours, ça passe encore par quelques petits rituels comme les recommandations sur l'hygiène intime et la gestion "matérielle" des menstruations, le traditionnel discours sur la contraception et les garçons auxquels il faut faire attention (même s'il a été un peu modernisé), une visite chez le médecin...Reine Margot a écrit:Déjà la menstruation n'est PAS un rite de passage, c'est un phénomène physique qui ne peut nullement suffire à l'entrée dans la "communauté des femmes". Dire cela c'est comme dire que les organes génitaux seuls peuvent faire un homme ou une femme (et au passage des rites de passage chez les femmes il y en a pléthore dans pas mal de sociétés, notamment autour de la purification nécessaire lors des règles/accouchements et autres)
Sans compter que ça se produit en général un ou deux ans plus tard, on ne fait pas autant de foin lorsqu'un garçon commence à faire des cartes de France dans ses caleçons de pyjama.
Il n'est pas absurde de dire que, dans notre culture, la menstruation constitue toujours pour les filles un rite de passage qui n'a pas d'équivalent chez les garçons ; c'est amusant que tous les fans des études de genre ici présents semblent ne pas saisir cette différence évidente dans l'éducation des filles et des garçons.
Je ne suis pas d'accord du tout, j'ai plutôt l'impression que les règles sont toujours un sujet très tabou, caché avec honte par les filles et sujet des blagues douteuses de certains garçons. Ce serait un rite de passage si ce changement était valorisé, je n'ai pas l'impression que l'on considère ensuite la fille comme une femme ! Il est d'ailleurs rare que les garçons ou les hommes de la famille soient au courant.
Alors que pour le garçon il me semble que la naissance de la barbe ou des poils sur les pattes fait la joie de la famille qui voit apparaitre un homme. (Mais je suis peut-être un peu subjective).
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" Je ne promettrai donc pas le plaisir, mais je donnerai comme fin la difficulté vaincue." Alain
" Ce n'est pas le mur que je trouerai avec mon front, si, réellement, je n'ai pas assez de force pour le trouer, mais le seul fait qu'il soit un mur de pierre et que je sois trop faible n'est pas une raison pour que je me soumette !" Les Carnets du sous-sol, Dostoïevski
Ceux qui pensent que c'est impossible sont priés de ne pas déranger ceux qui essaient.
- User5899Demi-dieu
Autre hypothèse, sur la base d'un vécuPauvreYorick a écrit:Il ne fait pas de doute qu'il y ait plus urgent.
Si l'on en croit une thèse de doctorat en sciences de l'éducation (David Oget, 1999), il y a trois groupes qui ont assez clairement des résultats supérieurs au baccalauréat à ceux qu'ils ont durant l'année: les candidats issus des classes populaires, les garçons, les élèves ayant redoublé. L'hypothèse de David Oget est que l'anonymat du baccalauréat les «protège» contre un biais défavorable qui s'exerce en classe. (C'est une étude réalisée sur un nombre considérable de dossiers, pas une extrapolation statistique à partir d'un petit échantillon.)
Il y a des garçons trop fainéants pour s'exercer pendant l'année, mais qui comprennent le truc et réussissent le lour J.
Je n'ai jamais réussi à faire une dissert d'agreg pour de faux, par exemple : trop long, trop chiant. Je préférais lire un livre.
Ceci s'explique-t-il par mon sexe ? Je n'en sais rien.
- Spoiler:
- Enfin, cela dit, il est vrai qu'il m'a pas mal distrait, çuila
- egometDoyen
Moonchild a écrit:
Mais la lutte contre les stéréotypes de genre va plus loin que ça (en outre apprendre à des enfants qu'il faut respecter les autres, travailler, se concentrer, se calmer, se concentrer, ça n'est pas une question de genre ; ce sont simplement les règles de base pour mettre en place des conditions favorables à l'instruction) : derrière l'inefficace moraline des ABCD et les gesticulations gouvernementales à ce sujet, il y a une volonté affichée de déconstruction des repères traditionnels (en gros, mettre fin à la société patriarcale) ; une fois ces repères déconstruits, deux options se présentent : soit l'institution organise activement l'indifférenciation ainsi acquise selon un "ordre nouveau" qui ne sera pas moins dictatorial que le précédent, soit on laisse les individus s'autodéterminer auquel cas la plupart se réfugieront dans des normes "locales".
C'est d'autant plus curieux que cette société patriarcale a perdu depuis quelques décennies tous ses appuis juridiques. Et bien plus, juridiquement, les femmes sont déjà très nettement avantagées sur tous les points où la distinction homme/femme existe encore. Dès que l'on parle du choix d'être parent, les femmes ont tous les droits, les hommes celui de payer. Une femme a tout pouvoir pour décider d'être mère ou non (avortement, accouchement sous X). Un homme peut être forcé d'assumer la responsabilité d'un enfant (présomption de paternité s'il est marié, recherche en paternité dans le cas contraire).
Je ne parlerai même pas du problème des gardes.
Nous ne sommes déjà plus dans une société patriarcale.
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- elena3Fidèle du forum
J'enseigne de la maternelle au cm2, je ne fais strictement pas de différences entre filles ou garçons pédagogiquement...on doit déjà différencier les élèves s'ils sont autistes , cas sociaux, primo-arrivants, etc; vous ne croyez pas que vous rêvez un peu non ? Les gosses en difficulté, c'est quand la mère est au foyer et que le père s'est barré...John a écrit:Oui mais j'aimerais bien une réponse à ma question.elena3 a écrit:Puis il y a mieux, revoir la mixité des classes; c'est plus pratique si les méthodes sont différentes ! :lol!: :lol!:John a écrit:
Est-ce que des enseignants du primaire pourraient grâce à leur expérience, commenter cette affirmation de J.-L. Auduc ?
Parce que si c'est vrai, c'est étonnant (en gros, les garçons de 6 ans ne réfléchissent pas), et si c'est faux, on est dans le préjugé le plus complet.
Je ne crois pas que Jean-Louis Auduc ait beaucoup enseigné la lecture de la grande section au CE1, donc qu'en pensent les gens qui interviennent au primaire ?
J'espère ne rien vous apprendre ...mais je vous assure que l'éducation à la sexualité telle qu'on doit la mettre en oeuvre finira à la poubelle.
- CincinnataHabitué du forum
De toute façon vous pouvez toujours chercher, je pense qu'il n'existe plus aucun rituel organisé tant dans la société que dans la famille en occident.
Le moment où on quitte le domicile familial, où l'on devient indépendant financièrement (où l'on rentre en prépa peut-être, comme une cryptie ) sont certes des ruptures symboliques mais pas pas du tout organisées à des âges déterminés.
Le moment où on quitte le domicile familial, où l'on devient indépendant financièrement (où l'on rentre en prépa peut-être, comme une cryptie ) sont certes des ruptures symboliques mais pas pas du tout organisées à des âges déterminés.
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" Ce n'est pas le mur que je trouerai avec mon front, si, réellement, je n'ai pas assez de force pour le trouer, mais le seul fait qu'il soit un mur de pierre et que je sois trop faible n'est pas une raison pour que je me soumette !" Les Carnets du sous-sol, Dostoïevski
Ceux qui pensent que c'est impossible sont priés de ne pas déranger ceux qui essaient.
- KimberliteExpert
C'est le résultat d'une étude que j'ai prise un peu au hasard (et pas vraiment lu: l'important était pour moi qu'il fasse référence à d'autres article et à un truc généralement observé et connu)... la littérature est vaste (et là j'ai pas trop le courage de rechercher des papier ayant fait une méta-analyse).xphrog a écrit:
Ou encore:
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1484796/
PURPOSE
Anxiety is thought to affect test performance. Studies have shown that students with low levels of test anxiety achieve higher scores on multiple choice question (MCQ) examinations than those with high anxiety levels. Female students have been shown to have higher test anxiety levels than male students.
:livre: medical clerkship exams (adultes/stagiaires?) échantillon: 158
RESULT
There were no meaningful anxiety-level differences between the SP and MCQ examinations. An inverse relationship between anxiety level and test scores was not identified. Female students had higher anxiety levels but sex differences did not influence examination performance.
D'ailleurs, ce qui est intéressant avec tout ça, c'est qu'au final la recherche montre des tendances, avec des contre-exemples, des résultats souvent beaucoup plus nuancés que les trucs qu'on nous sert pour justifier telle ou telle pédagogie ou nous dire que c'est horrible, les garçons réussissent moins bien que les filles, etc...
(remarque: sur un faible échantillon on a plus de chances de ne pas observer d'effet d'un facteur ou de différence significative... donc le fait de souligner qu'ils ont un échantillon pas immense et n'observent rien, ça signifie juste que l'effet, s'il existe, n'est pas énorme, mais ça ne veut pas dire qu'il n'y en a pas).
Si on en revient à notre "problème des garçons qui réussissent moins bien que les filles", il faudrait voir en quelle proportion... et ce serait bien aussi de voir ce qu'ils deviennent ensuite dans la vie (cf. le fait qu'à diplôme égale, quand diplôme il y a, une femme a un avenir en moyenne moins "rose", ce qui est un comble, le rose étant, comme on le sait, la couleur des filles...).
K
- User17706Bon génie
J'avoue qu'elle me séduit assez, aussiCripure a écrit:Autre hypothèse, sur la base d'un vécuPauvreYorick a écrit: Si l'on en croit une thèse de doctorat en sciences de l'éducation (David Oget, 1999), il y a trois groupes qui ont assez clairement des résultats supérieurs au baccalauréat à ceux qu'ils ont durant l'année: les candidats issus des classes populaires, les garçons, les élèves ayant redoublé. L'hypothèse de David Oget est que l'anonymat du baccalauréat les «protège» contre un biais défavorable qui s'exerce en classe. (C'est une étude réalisée sur un nombre considérable de dossiers, pas une extrapolation statistique à partir d'un petit échantillon.)
Il y a des garçons trop fainéants pour s'exercer pendant l'année, mais qui comprennent le truc et réussissent le lour J.
- MoonchildSage
Je n'empêche personne de parler ; mais je suppose que quand tu écris "laisser parler les intéressés", tu penses en fait "fermer sa gueule"John a écrit:Là encore, ce serait bien de laisser parler les intéressés - ici, en l'occurrence, les femmes.
Tout dépend ce qu'on entend par "rite de passage" : si on le comprend comme un rituel organisé publiquement et qui doit être valorisant alors effectivement ça n'en est pas un ; mais si on en prend une définition au sens large comme une étape symbolique marquant un changement d'état définitif, alors c'en est un : avec la menstruation, une fille a d'une certaine manière définitivement quitté le monde de l'enfance et de l'insouciance et ce d'autant plus que tout le discours ambiant induit l'idée qu'elle se doit à partir de ce moment d'agir de manière pleinement responsable - un garçon bénéficie au contraire d'un plus grand droit à l'insouciance et à la légèreté.Cincinnata a écrit:Je ne suis pas d'accord du tout, j'ai plutôt l'impression que les règles sont toujours un sujet très tabou, caché avec honte par les filles et sujet des blagues douteuses de certains garçons. Ce serait un rite de passage si ce changement était valorisé, je n'ai pas l'impression que l'on considère ensuite la fille comme une femme ! Il est d'ailleurs rare que les garçons ou les hommes de la famille soient au courant.
Alors que pour le garçon il me semble que la naissance de la barbe ou des poils sur les pattes fait la joie de la famille qui voit apparaitre un homme. (Mais je suis peut-être un peu subjective).
Alors que les filles sont courageuses, mais ne comprennent pas vraiment le truc. :diable:Cripure a écrit:Autre hypothèse, sur la base d'un vécuPauvreYorick a écrit: Si l'on en croit une thèse de doctorat en sciences de l'éducation (David Oget, 1999), il y a trois groupes qui ont assez clairement des résultats supérieurs au baccalauréat à ceux qu'ils ont durant l'année: les candidats issus des classes populaires, les garçons, les élèves ayant redoublé. L'hypothèse de David Oget est que l'anonymat du baccalauréat les «protège» contre un biais défavorable qui s'exerce en classe. (C'est une étude réalisée sur un nombre considérable de dossiers, pas une extrapolation statistique à partir d'un petit échantillon.)
Il y a des garçons trop fainéants pour s'exercer pendant l'année, mais qui comprennent le truc et réussissent le lour J.
- User17706Bon génie
Ne faisons pas non plus comme si ces jeunes gens ne faisaient pas, eux-mêmes, tout un foin de leurs premières émissions nocturnes (puis diurnes), et du changement de registre de leur voix, sans parler de pilosité. Je serais surpris si la majorité des garçons de l'âge en question que vous connaissez traversaient la puberté sans rien remarquer.
- MoonchildSage
Mais ça n'est pas autant lié à la notion de responsabilité et de sérieux ; une notion qui n'est pas sans importance au cours de la scolarité.PauvreYorick a écrit:Ne faisons pas non plus comme si ces jeunes gens ne faisaient pas, eux-mêmes, tout un foin de leurs premières émissions nocturnes (puis diurnes), et du changement de registre de leur voix, sans parler de pilosité. Je serais surpris si la majorité des garçons de l'âge en question que vous connaissez traversaient la puberté sans rien remarquer.
- KimberliteExpert
Mouais, ça dépend pour quoi... on a pas mal évolué, mais pas dans tous les domaines.
Nous ne sommes déjà plus dans une société patriarcale.
La société française est nettement plus coincée pour l'accès des femmes compétentes à certains postes par rapport à d'autres pays européens (et ça n'est pas une histoire de "machos": les femmes sont aussi souvent responsables de cet état de fait).
Le "plafond de verre" est encore bien réel.
Et je passerai sur certaines situations vécues où l'on réalise tout à coup (parce que, quand on travaille, on ne passe pas son temps à se rappeler qu'on est une femme) que nos interlocuteurs font une différence par rapport à d'autres personnes parce qu'on est une femme (quand on a grandit dans un environnement où l'idée était répandue que c'est le travail, la compétence, les capacités qui comptent, on se prend un énorme coup dans la tronche).
Ensuite, on regarde un peu autour de soi, et on est plus attentive à certaines remarques, certains comportements (dans un sens comme dans l'autre, car les stéréotypes touchent aussi les hommes, les étrangers, etc...).
En ce qui concerne les droits de garde des enfants, j'ai l'impression que c'est en fait la confirmation que notre société continue à attribuer des rôles et à prêter des qualités différentes aux deux sexes... ça n'est pas nécessairement contradictoire avec le fait que le pouvoir reste encore le plus souvent dans les mains des hommes.
K
- KimberliteExpert
Bon...décidément je ne dois pas être normale alors...Moonchild a écrit:Pourtant il subsiste encore un discours social, fortement relayé par les familles, qui considère que les filles lorsqu'elles sont réglées sont devenues des femmes puisqu'elles peuvent tomber enceinte ; de nos jours, ça passe encore par quelques petits rituels comme les recommandations sur l'hygiène intime et la gestion "matérielle" des menstruations, le traditionnel discours sur la contraception et les garçons auxquels il faut faire attention (même s'il a été un peu modernisé), une visite chez le médecin...Reine Margot a écrit:Déjà la menstruation n'est PAS un rite de passage, c'est un phénomène physique qui ne peut nullement suffire à l'entrée dans la "communauté des femmes". Dire cela c'est comme dire que les organes génitaux seuls peuvent faire un homme ou une femme (et au passage des rites de passage chez les femmes il y en a pléthore dans pas mal de sociétés, notamment autour de la purification nécessaire lors des règles/accouchements et autres)
Sans compter que ça se produit en général un ou deux ans plus tard, on ne fait pas autant de foin lorsqu'un garçon commence à faire des cartes de France dans ses caleçons de pyjama.
Il n'est pas absurde de dire que, dans notre culture, la menstruation constitue toujours pour les filles un rite de passage qui n'a pas d'équivalent chez les garçons ; c'est amusant que tous les fans des études de genre ici présents semblent ne pas saisir cette différence évidente dans l'éducation des filles et des garçons.
Je ne sais pas si beaucoup de femmes prennent ça comme un rite de passage. Généralement quand ça arrive, on n'a pas encore vraiment comme préoccupation de courir les garçons. Pour ma part j'ai plus pris ça comme un truc pas cool du tout, et à part avoir mal au bide et devoir prévoir les protections nécessaires, ça n'a pas changé ma vie du jour au lendemain. Je me rappelle avoir trouvé complètement incongru et sans intérêt le fait que ma pauvre maman (pour me consoler???) me déclare que "maintenant j'étais une femme"!
Je n'ai jamais vu ça comme un "rite", et j'aimerais bien savoir combien de femmes prennent ça de cette façon.
K
- User17706Bon génie
Il suffit d'avoir une TL bourrée de demoiselles pour s'apercevoir effectivement que la responsabilité et le sérieux...Moonchild a écrit:Mais ça n'est pas autant lié à la notion de responsabilité et de sérieux ; une notion qui n'est pas sans importance au cours de la scolarité.PauvreYorick a écrit:Ne faisons pas non plus comme si ces jeunes gens ne faisaient pas, eux-mêmes, tout un foin de leurs premières émissions nocturnes (puis diurnes), et du changement de registre de leur voix, sans parler de pilosité. Je serais surpris si la majorité des garçons de l'âge en question que vous connaissez traversaient la puberté sans rien remarquer.
(Sans rire, je veux bien que quelque chose se joue éventuellement par là, mais j'évalue à microscopique.)
- KimberliteExpert
Franchement... si je regarde les 5ème, beaucoup de filles sont encore des "petites filles" alors qu'elles ont leurs règles depuis un moment. Je n'ai pas l'impression qu'elles aient tellement intégré ce "passage vers le moment d'agir de façon responsable" :-DTout dépend ce qu'on entend par "rite de passage" : si on le comprend comme un rituel organisé publiquement et qui doit être valorisant alors effectivement ça n'en est pas un ; mais si on en prend une définition au sens large comme une étape symbolique marquant un changement d'état définitif, alors c'en est un : avec la menstruation, une fille a d'une certaine manière définitivement quitté le monde de l'enfance et de l'insouciance et ce d'autant plus que tout le discours ambiant induit l'idée qu'elle se doit à partir de ce moment d'agir de manière pleinement responsable - un garçon bénéficie au contraire d'un plus grand droit à l'insouciance et à la légèreté.
Quand aux 4eme, le changement est abrupt (mais là encore, les règles, ça fait longtemps qu'elles les ont).
K.
- User5899Demi-dieu
Voilà. Chaque fois que filles & garçons sont en concurrence sérieuse, on voit bien où sont les tâcheron(ne)sMoonchild a écrit:Alors que les filles sont courageuses, mais ne comprennent pas vraiment le truc. :diable:Cripure a écrit:Il y a des garçons trop fainéants pour s'exercer pendant l'année, mais qui comprennent le truc et réussissent le lour J.
- Spoiler:
- Ca vous apprendra à ne pas lire jusqu'au bout :lol!:
- MoonchildSage
On l'a dit plus haut, les filles sont de bonne volonté mais un peu lentes à la détente. :diable:KinetteKinette a écrit:Franchement... si je regarde les 5ème, beaucoup de filles sont encore des "petites filles" alors qu'elles ont leurs règles depuis un moment. Je n'ai pas l'impression qu'elles aient tellement intégré ce "passage vers le moment d'agir de façon responsable" :-D
Quand aux 4eme, le changement est abrupt (mais là encore, les règles, ça fait longtemps qu'elles les ont).
Plus sérieusement, on lit un peu partout - et surtout sur ce forum - que depuis la plus tendre enfance l'éducation des filles est nettement plus verrouillée que celle des garçons, que tous les stéréotypes de genre dont elles sont abreuvées tendent à vouloir les enfermer dans leur futur rôle de mère, que la sexualité féminine est déconsidérée, réprimée et qu'en plus c'est aux femmes qu'incombent la plus grande part des précautions contraceptives et voilà-t-y pas que maintenant on me dit que l'apparition des menstruations serait une étape somme toute presque anodine de la vie d'une femme alors qu'on aurait pu s'attendre à ce qu'avec tout le conditionnement social et culturel qui leur a été imposé, cela constitue en quelque sorte pour elles le signal biologique que les choses sérieuses ont commencé.
- JohnMédiateur
C'est les mêmes trucs rhétoriques et le même type de mauvaise foi, quels que soient le sujet.
C'est assez étonnant à observer.
Mais tu es qui, pour savoir mieux que les femmes qui ont témoigné dans ce fil, si les menstruations sont un rite de passage dans la vie d'une femme ?
C'est assez étonnant à observer.
Mais tu es qui, pour savoir mieux que les femmes qui ont témoigné dans ce fil, si les menstruations sont un rite de passage dans la vie d'une femme ?
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
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- MoonchildSage
Venant de toi, je le prends comme un hommage.John a écrit:C'est les mêmes trucs rhétoriques et le même type de mauvaise foi, quels que soient le sujet.
- piescoModérateur
Aredius a écrit:"Et ?"
Je ne faisais qu'un constat. Mais rien ne vaut les statistiques.
Je note aussi que les hommes en général empruntent des BD, DVD. Les femmes je ne les vois jamais emprunter de BD. Elles partent avec des livres. Normal ! elles ont plein de temps de libre !
Vous êtes sérieux, là?
- Milady de WinterNiveau 5
JPhMM a écrit:Instaurons une obligation de parité aux concours.
Il se trouve que c'était le cas jusqu'aux années 70 : quand j'ai passé l'agrégation, il y avait le même quota de filles et de garçons (pour des quantités de candidats globalement équivalentes). Mêmes sujets, même jury, deux listes (50 places dans chacune, pour 2500 candidats au total, si ça vous dit, en Lettres).
Je rappelle que les opinions de Jean-Louis Auduc, auquel JPB prête l'espace du blog du Point.fr, ne sont pas nécessairement les siennes. Il y intervient en tant que spécialiste, et parce que le sujet de ses recherches (depuis des années) est (visiblement…) polémique.
Cela dit, affirmer, comme quelqu'un l'a fait plus haut, que l'écriture des filles n'est en rien différente de celle des garçons me semble… comment dire… Quand je corrige des copies anonymes de concours, je dois me tromper une fois sur cent. En revanche, je ne sais pas d'où vient la différence. Mais elle est visible.
Personnellement, pour reprendre le sujet traité par Auduc, j'aurais tendance à mettre en avant des critères éducatifs : les petits garçons traités en petits rois, j'en ai vu des wagons, en particulier dans les familles maghrébines — c'est le sous-texte de certains passages d'Auduc —, où les filles réussissent infiniment mieux, parce qu'elles n'ont que ça à se mettre sous la dent — et qu'effectivement elles sont dressées à accepter des tâches précises.
Quant aux rites de passage… Chez les garçons, ils étaient / sont tous reliés, dans d'autres civilisations, à l'intégration dans des sociétés de guerriers — et le besoin de guerriers se faisant moins sentir aujourd'hui… Le fait que les femmes désormais travaillent et deviennent de fait des guerrières (des guerrillères, disait Monique Wittig — mais qui se rappelle Wittig ici ?) est peut-être vécu par les garçons comme une immense frustration, je n'en sais rien. J'ai été élevé moi-même selon des critères archaïques, où un garçon se bat, et manipule des armes à feu — c'est vous dire… D'où un certain goût pour la polémique (il y a polemos dedans, non ?). On a les guerres que l'on peut.
En tout cas, quarante ans d'enseignement m'ont appris que les filles réussissent globalement mieux — c'est un fait, et vérifié aussi auprès de mes collègues scientifiques. Il y a dans les deux groupes des individus brillants, mais considérés en masse, les filles s'en sortent nettement mieux. Et je ne sais pas si c'est biologique ou culturel (quoique dans les populations de ZEP, par exemple, que j'ai eues au fil des années 80-90, il fût évident que c'était pour les gamines la seule manière d'échapper à un mariage précoce avec un type non choisi par elles).
- Reine MargotDemi-dieu
egomet a écrit:Reine Margot a écrit:Déjà la menstruation n'est PAS un rite de passage, c'est un phénomène physique qui ne peut nullement suffire à l'entrée dans la "communauté des femmes". Dire cela c'est comme dire que les organes génitaux seuls peuvent faire un homme ou une femme (et au passage des rites de passage chez les femmes il y en a pléthore dans pas mal de sociétés, notamment autour de la purification nécessaire lors des règles/accouchements et autres)
Justement, les rites féminins sont intimement liés aux règles et aux événements biologiques. Certes, les premières règles ne constituent pas en elles-mêmes un rite de passage, mais c'est bel et bien l'événement qui détermine de façon indubitable le moment où la jeune fille passe dans la communauté des femmes. Dans l'immense majorité des cultures.
Pour les garçons, c'est beaucoup moins clair. Le passage dans la communauté des hommes est beaucoup plus arbitraire.
De la même manière, il y a une asymétrie fondamentale autour de la procréation. Le statut de mère est une évidence, tandis que la paternité doit être établie symboliquement et juridiquement.
D'une certaine manière, le rite féminin constate simplement un état qui est indubitable par ailleurs, tandis que le rite masculin doit établir le statut d'homme.
Ce que je veux dire, c'est que les règles seules ne peuvent consituer un rite, qui par définition est social. L'entrée d'une fille dans le monde des femmes est souvent marquée par divers événements (et dans certains pays, la possibilité du mariage)
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