- JPhMMDemi-dieu
Un peu plus d'argent ne ferait pas de mal, mais gagné autrement que par prostitution, même par prostitution de la conscience professionnelle.InstantKarma a écrit:Ils ne se prostituent pas, eux !Laverdure a écrit:JPhMM a écrit:Désolé.
Ces profs de maths, jamais trop sérieux pour deux sous.
Ils ne font pas ça pour l'argent, dirait l'autre
- JPhMMDemi-dieu
Ce fil est inspirant.
J'ai décidé de faire de la problématologie cette année. Je vous dirai ce que c'est dès que j'en aurai la moindre idée. Je dois relire Jankélévitch pour cela.
J'ai décidé de faire de la problématologie cette année. Je vous dirai ce que c'est dès que j'en aurai la moindre idée. Je dois relire Jankélévitch pour cela.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- NLM76Grand Maître
En train de relire le fil. Je suis bien d'accord avec ça.Celeborn a écrit:C'est la mise au jour d'une tension contenue dans le sujet et qui fait qu'on ne peut pas "répondre" au sujet en 3 phrases, et que d'ailleurs à l'arrivée on n'aura pas forcément "répondu", mais "avancé".
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Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- TangledingGrand Maître
Au lieu de relire Virgile ?
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
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- NLM76Grand Maître
Eh oh. Une demi-heure de Virgile, ce matin. Et d'ailleurs, j'ai un sujet à problématiser pour toi : "Pourquoi relire Virgile ?"
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- TangledingGrand Maître
C'est pour quand m'sieur NLM ?
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- NLM76Grand Maître
Bon. J'ai lu tout le fil... qui au moins m'a fait un bien fou. Je ne suis pas le seul à penser que ce mot-clé dans le lycée contemporain ne signifie absolument rien, et qu'il a pour fonction essentielle d'enrober le vide. Autrement dit, la prétendue "problématique" est, comme dirait très proprement mon ami Rabelais, un torchec***.
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- Vieux_MongolFidèle du forum
NLM76 a écrit:Bon. J'ai lu tout le fil... qui au moins m'a fait un bien fou. Je ne suis pas le seul à penser que ce mot-clé dans le lycée contemporain ne signifie absolument rien, et qu'il a pour fonction essentielle d'enrober le vide. Autrement dit, la prétendue "problématique" est, comme dirait très proprement mon ami Rabelais, un torchec***.
Le souci c'est surtout qu'il est employé pompeusement comme synonyme de "question" ou de "sujet" ce qui ne va pas du tout et détruit le sens du mot.
- ElyasEsprit sacré
Vieux_Mongol a écrit:NLM76 a écrit:Bon. J'ai lu tout le fil... qui au moins m'a fait un bien fou. Je ne suis pas le seul à penser que ce mot-clé dans le lycée contemporain ne signifie absolument rien, et qu'il a pour fonction essentielle d'enrober le vide. Autrement dit, la prétendue "problématique" est, comme dirait très proprement mon ami Rabelais, un torchec***.
Le souci c'est surtout qu'il est employé pompeusement comme synonyme de "question" ou de "sujet" ce qui ne va pas du tout et détruit le sens du mot.
Je vous aime tous les deux ! Je pense exactement pareil !
- NLM76Grand Maître
C'est pis encore !
Une problématique, dans la langue française, cela signifie "ensemble de problèmes". En jargon scolaire moderne "question". Mais l'acte de problématiser un sujet ne saurait s'appeler "problématique". @Vieuxmongol : la chose que, je pense, tu appelles "une problématique" doit s'appeler logiquement "position du problème" ou "problématisation".
C'est un truc qui n'est pas dépourvu d'intérêt. Mais encore faudrait-il préciser que ce n'est pas l'essentiel. L'essentiel, c'est la réflexion présente dans le développement.
Une problématique, dans la langue française, cela signifie "ensemble de problèmes". En jargon scolaire moderne "question". Mais l'acte de problématiser un sujet ne saurait s'appeler "problématique". @Vieuxmongol : la chose que, je pense, tu appelles "une problématique" doit s'appeler logiquement "position du problème" ou "problématisation".
C'est un truc qui n'est pas dépourvu d'intérêt. Mais encore faudrait-il préciser que ce n'est pas l'essentiel. L'essentiel, c'est la réflexion présente dans le développement.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- LefterisEsprit sacré
NLM76 a écrit:Bon. J'ai lu tout le fil... qui au moins m'a fait un bien fou. Je ne suis pas le seul à penser que ce mot-clé dans le lycée contemporain ne signifie absolument rien, et qu'il a pour fonction essentielle d'enrober le vide. Autrement dit, la prétendue "problématique" est, comme dirait très proprement mon ami Rabelais, un torchec***.
Certains universitaires ne parlent pas de "problématique" mais d'"enjeu". Quel est l'enjeu de ce texte, pourquoi est-il écrit, que peut-on en comprendre, pourquoi l'étudie-t-on ? C'est déjà mieux à mon sens.NLM76 a écrit:C'est pis encore !
Une problématique, dans la langue française, cela signifie "ensemble de problèmes". En jargon scolaire moderne "question". Mais l'acte de problématiser un sujet ne saurait s'appeler "problématique". @Vieuxmongol : la chose que, je pense, tu appelles "une problématique" doit s'appeler logiquement "position du problème" ou "problématisation".
C'est un truc qui n'est pas dépourvu d'intérêt. Mais encore faudrait-il préciser que ce n'est pas l'essentiel. L'essentiel, c'est la réflexion présente dans le développement.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Vieux_MongolFidèle du forum
Elyas, tu deviens sentimental
@NLM76 : dans mes disciplines et comme je le conçois (note la prudence de la formulation :
- une "question" c'est un sujet formulé sous la forme d'une question qui appelle un simple exposé organisé de connaissance.
- une "problématique" c'est une question qui appelle une démarche de résolution d'un problème, une argumentation. Quelque chose dont la réponse n'est pas évidente. C'est souvent quand quand on "frotte" un cas à une notion.
Si je prends un exemple très simple. Sur le même sujet :
- "Quelles sont les caractéristiques du régime de Vichy?", c'est une question. Je réponds en exposant les caractéristiques dans différents domaines. Sauf si la consigne me le demande je ne suis pas obligé de la problématiser et je ne suis pas dans une démarche argumentative.
- "Peut-on dire que le régime de Vichy est une dictature totalitaire (donc notion)?", c'est une problématique. Pour répondre je suis obligé de rentrer dans une démarche argumentative. Oui, certains aspects pourraient en relever mais d'autres non et je peux conclure en reprenant directement la question initiale après avoir résolu le problème.
Elyas, pour nos disciplines ça te parait OK ? Les collègues de français ça ne vous choque pas trop ?
@NLM76 : dans mes disciplines et comme je le conçois (note la prudence de la formulation :
- une "question" c'est un sujet formulé sous la forme d'une question qui appelle un simple exposé organisé de connaissance.
- une "problématique" c'est une question qui appelle une démarche de résolution d'un problème, une argumentation. Quelque chose dont la réponse n'est pas évidente. C'est souvent quand quand on "frotte" un cas à une notion.
Si je prends un exemple très simple. Sur le même sujet :
- "Quelles sont les caractéristiques du régime de Vichy?", c'est une question. Je réponds en exposant les caractéristiques dans différents domaines. Sauf si la consigne me le demande je ne suis pas obligé de la problématiser et je ne suis pas dans une démarche argumentative.
- "Peut-on dire que le régime de Vichy est une dictature totalitaire (donc notion)?", c'est une problématique. Pour répondre je suis obligé de rentrer dans une démarche argumentative. Oui, certains aspects pourraient en relever mais d'autres non et je peux conclure en reprenant directement la question initiale après avoir résolu le problème.
Elyas, pour nos disciplines ça te parait OK ? Les collègues de français ça ne vous choque pas trop ?
- BalthazaardVénérable
J'aurais tendance à être d'accord avec ce que tu dis, mais il me semble que le côté "problématique" vient finalement du caractère insoluble de ta question...
Dans le domaine scientifique
Si je dis "comment aller sur Mars"....question ou problématique? je penserais pour question
"Le voyage vers Mars est-il envisageable?" je dirai problématique car de nombreuses choses sont loin d'êtres résolues (et si Mars est trop près prenons Jupiter)
Sauf que si en 1950 je pose la question "le voyage vers la lune est-il possible?" il faut admettre que c'est une problématique à l'époque (comme Mars) mais certainement pas aujourd'hui, car la réponse est oui.
Je trouve cela gênant car le caractère "problématique" ou pas est finalement une notion relative, qu'on cherche en 7 pages à définir de manière absolue, ou, pour beaucoup de messages,en tous cas de manière formelle.
Dans le domaine scientifique
Si je dis "comment aller sur Mars"....question ou problématique? je penserais pour question
"Le voyage vers Mars est-il envisageable?" je dirai problématique car de nombreuses choses sont loin d'êtres résolues (et si Mars est trop près prenons Jupiter)
Sauf que si en 1950 je pose la question "le voyage vers la lune est-il possible?" il faut admettre que c'est une problématique à l'époque (comme Mars) mais certainement pas aujourd'hui, car la réponse est oui.
Je trouve cela gênant car le caractère "problématique" ou pas est finalement une notion relative, qu'on cherche en 7 pages à définir de manière absolue, ou, pour beaucoup de messages,en tous cas de manière formelle.
- BaldredSage
Vieux_Mongol a écrit:Elyas, tu deviens sentimental
@NLM76 : dans mes disciplines et comme je le conçois (note la prudence de la formulation :
- une "question" c'est un sujet formulé sous la forme d'une question qui appelle un simple exposé organisé de connaissance.
- une "problématique" c'est une question qui appelle une démarche de résolution d'un problème, une argumentation. Quelque chose dont la réponse n'est pas évidente. C'est souvent quand quand on "frotte" un cas à une notion.
Si je prends un exemple très simple. Sur le même sujet :
- "Quelles sont les caractéristiques du régime de Vichy?", c'est une question. Je réponds en exposant les caractéristiques dans différents domaines. Sauf si la consigne me le demande je ne suis pas obligé de la problématiser et je ne suis pas dans une démarche argumentative.
- "Peut-on dire que le régime de Vichy est une dictature totalitaire (donc notion)?", c'est une problématique. Pour répondre je suis obligé de rentrer dans une démarche argumentative. Oui, certains aspects pourraient en relever mais d'autres non et je peux conclure en reprenant directement la question initiale après avoir résolu le problème.
Elyas, pour nos disciplines ça te parait OK ? Les collègues de français ça ne vous choque pas trop ?
Avec toute la prudence que nécessite la manipulation de ces matières, je valide humblement pour les Lettres, il faudrait y intégrer l'enjeu proposé par Lefteris qui me semble une autre manière de voir les choses ? ( mais c'est peut-être une approche plus littéraire? ) Rechercher l'enjeu d'un texte, est-ce faire apparaitre une problématique ?
A tout prendre le mot me gène moins dans nos champs disciplinaires que dans le langage vie scolaire/assistance sociale : cet élève a une grave problématique , là ou je disais qu'il avait un grave problème de...
- gauvain31Empereur
Je profite de ce message pour poser la question suivante qui parfois fait débat au sein des professeurs de SVT: quelle différence faites-vous entre un problème et une problématique ?
- NLM76Grand Maître
Bon. Je commencerai par répondre à @gauvain31, qui pose la bonne question. Ce que tu appelles @Vieuxmongol, une "problématique" — en l'explicitant assez clairement, soit dit au passage, pour te remercier de cette clarté —, c'est en fait une question qui pose un problème en soi, c'est une question-problème. Mais je n'ose trop approfondir cette question en histoire — n'étant que fort peu légitime sur l'affaire. A priori cependant, j'aurais à dire sur l'opposition que tu fais entre tes deux questions sur le régime de Vichy. Mais je vais prendre le risque ; je vais m'avancer un peu. La question "Quelles sont les caractéristiques du régime de Vichy ?" est en réalité problématique. Je vais le "prouver" très maladroitement, en même en bonne partie faussement, parce que j'ai trop peu de connaissances sur le sujet ; mais peut-être vais-je ainsi expliquer ce que j'entends par "problématisation" (et non "problématique" : cette distinction n'est pas anecdotique). D'abord, il n'est pas évident de définir ce qu'est un régime. En plus, délimiter à quoi on se réfère quand on parle du régime de Vichy n'est pas forcément évident (pour le néophyte qu'est un péquin comme moi, ou un élève de lycée). S'agit-il du fonctionnement institutionnel de l'État français de Pétain, de sa "constitution", de droit et de fait ? S'agit-il aussi des différentes politiques qui ont été menées dans ce cadre constitutionnel, par Pétain, Laval, Darlan ? Dans quelle mesure faut-il parler uniquement de la zone "libre" ; quelle place a la zone occupée dans ce régime ? Est-il véritablement un régime, dès lors qu'il est en bonne partie soumis au "régime" nazi ? Dans quelle mesure s'agit-il seulement de la France métropolitaine ? De "l'empire" ? A partir du moment où l'on dit "le régime de Vichy", on pose la question de sa légitimité, face, en particulier à celle de De Gaulle et des institutions qu'il met en place à Londres, puis face au gouvernement provisoire mis en place à Alger.
Autrement dit, je ne vois pas trop pourquoi on ne pourrait pas problématiser une telle question.
@Lefteris : je connais l'utilisation du terme "enjeu". Mais il ne me convainc pas et ne m'a jamais paru clair. En tout cas, si l'on se demande "quel est l'enjeu du texte ?", en littérature, dans la plupart du cas, inutile de pondre des pages pour répondre à la question. L'enjeu de tel texte de Voltaire, c'est de dénoncer la guerre. Une autre question ? L'enjeu de "Ces vieux singes de cour..." de Du Bellay, c'est de dénoncer la servilité et la sottise des courtisans. Pas la peine de rédiger un commentaire de cinq pages pour répondre à une telle question. A la limite, on pourrait parler d'enjeu ; mais il s'agirait alors de l'enjeu du commentaire. L'enjeu du commentaire c'est de comprendre pourquoi la satire des courtisans est particulièrement cinglante; ce qui n'est pas la même chose que l'enjeu du texte.
@Balthazaard. Pour moi, tes deux questions ("comment aller sur Mars"; "Le voyage vers Mars est-il envisageable?") sont, comme leur nom l'indique... des questions !
Après, on peut montrer pourquoi elles posent de véritables problèmes; autrement dit, pourquoi elles sont problématiques. Ainsi poser la question "comment aller sur Mars ?"est problématique dans la mesure tout d'abord où il n'est pas si évident que cela qu'il faille aller sur la Mars. Ensuite c'est problématique parce que dans ta question, on ne sait pas quel est le sujet du verbe "aller". S'agit-il de choses, ou de gens, ou de choses représentant des gens ? S'agit-il de quelques personnes, pour explorer, ou de nombreuses personnes, pour coloniser ? Ensuite, s'agit-il d'aller pour y rester, ou pour en revenir ? D'autre part, s'agit-il d'y aller dans les années qui viennent, ou au siècle prochain? Mais même si on a résolu ces préalables. Cette question pose de nombreux problèmes : argent, temps, compétences, projet.
Si je demande "Qui est le président de la république française aujourd'hui ?" Je pose une question ; mais si je montre que cette question n'est pas si simple qu'elle n'en a l'air, je problématise la question.
De même je pourrais montrer qu'il y a de nombreux problèmes derrière la question "Le voyage vers la lune est-il possible aujourd'hui?", alors qu'apparemment on pourrait penser que la réponse est évidemment "oui". Par exemple, si c'est possible théoriquement, mais que ce n'est pas possible pratiquement, parce qu'il n'est pas envisageable aujourd'hui qu'il y ait un État ou un supermultimilliardaire qui mette l'argent sur la table pour lancer le projet, est-ce que c'est vraiment possible ? Est-ce que faire quelque chose dont le coût serait démesuré et les bénéfices escomptables minuscules est vraiment possible ? Etc.
Une question n'est pas vraiment problématique en soi. Elle l'est plus ou moins, comme le dit @Balthazaard. Mais IL NE S'AGIT PAS d'énoncer "une problématique" ; il s'agit de montrer où est le problème — où sont les problèmes — dans le sujet proposé, qui peut être présenter sous forme de question. Savoir si telle ou telle question est en soi problématique, je m'en fiche un peu. L'affaire qui est intéressante, c'est de montrer que la question mérite qu'on s'y attarde, qu'elle pose un véritable problème.
Et cette affaire pourrait être vraiment purement scientifique. Par exemple problématiser la question du voyage sur Mars, ce pourrait être lister et hiérarchiser toutes les difficultés qui rendent le voyage sur Mars difficile, mais pas impossible. (Taille du vaisseau, matériaux du vaisseau, énergie, télécommunications, appareils de mesure, ceinture d'astéroïdes (?), durée du voyage). Problématiser, c'est montrer que la question n'est pas simple, et mérite d'être étudiée de près.
La prochaine fois, promis juré, pour expliquer ce que je veux dire, je problématiserai la question «Qu'est-ce qu'une "problématique"?»Autrement dit, je ne vois pas trop pourquoi on ne pourrait pas problématiser une telle question.
@Lefteris : je connais l'utilisation du terme "enjeu". Mais il ne me convainc pas et ne m'a jamais paru clair. En tout cas, si l'on se demande "quel est l'enjeu du texte ?", en littérature, dans la plupart du cas, inutile de pondre des pages pour répondre à la question. L'enjeu de tel texte de Voltaire, c'est de dénoncer la guerre. Une autre question ? L'enjeu de "Ces vieux singes de cour..." de Du Bellay, c'est de dénoncer la servilité et la sottise des courtisans. Pas la peine de rédiger un commentaire de cinq pages pour répondre à une telle question. A la limite, on pourrait parler d'enjeu ; mais il s'agirait alors de l'enjeu du commentaire. L'enjeu du commentaire c'est de comprendre pourquoi la satire des courtisans est particulièrement cinglante; ce qui n'est pas la même chose que l'enjeu du texte.
@Balthazaard. Pour moi, tes deux questions ("comment aller sur Mars"; "Le voyage vers Mars est-il envisageable?") sont, comme leur nom l'indique... des questions !
Après, on peut montrer pourquoi elles posent de véritables problèmes; autrement dit, pourquoi elles sont problématiques. Ainsi poser la question "comment aller sur Mars ?"est problématique dans la mesure tout d'abord où il n'est pas si évident que cela qu'il faille aller sur la Mars. Ensuite c'est problématique parce que dans ta question, on ne sait pas quel est le sujet du verbe "aller". S'agit-il de choses, ou de gens, ou de choses représentant des gens ? S'agit-il de quelques personnes, pour explorer, ou de nombreuses personnes, pour coloniser ? Ensuite, s'agit-il d'aller pour y rester, ou pour en revenir ? D'autre part, s'agit-il d'y aller dans les années qui viennent, ou au siècle prochain? Mais même si on a résolu ces préalables. Cette question pose de nombreux problèmes : argent, temps, compétences, projet.
Si je demande "Qui est le président de la république française aujourd'hui ?" Je pose une question ; mais si je montre que cette question n'est pas si simple qu'elle n'en a l'air, je problématise la question.
De même je pourrais montrer qu'il y a de nombreux problèmes derrière la question "Le voyage vers la lune est-il possible aujourd'hui?", alors qu'apparemment on pourrait penser que la réponse est évidemment "oui". Par exemple, si c'est possible théoriquement, mais que ce n'est pas possible pratiquement, parce qu'il n'est pas envisageable aujourd'hui qu'il y ait un État ou un supermultimilliardaire qui mette l'argent sur la table pour lancer le projet, est-ce que c'est vraiment possible ? Est-ce que faire quelque chose dont le coût serait démesuré et les bénéfices escomptables minuscules est vraiment possible ? Etc.
Une question n'est pas vraiment problématique en soi. Elle l'est plus ou moins, comme le dit @Balthazaard. Mais IL NE S'AGIT PAS d'énoncer "une problématique" ; il s'agit de montrer où est le problème — où sont les problèmes — dans le sujet proposé, qui peut être présenter sous forme de question. Savoir si telle ou telle question est en soi problématique, je m'en fiche un peu. L'affaire qui est intéressante, c'est de montrer que la question mérite qu'on s'y attarde, qu'elle pose un véritable problème.
Et cette affaire pourrait être vraiment purement scientifique. Par exemple problématiser la question du voyage sur Mars, ce pourrait être lister et hiérarchiser toutes les difficultés qui rendent le voyage sur Mars difficile, mais pas impossible. (Taille du vaisseau, matériaux du vaisseau, énergie, télécommunications, appareils de mesure, ceinture d'astéroïdes (?), durée du voyage). Problématiser, c'est montrer que la question n'est pas simple, et mérite d'être étudiée de près.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- TangledingGrand Maître
La problématique ce n'est pas simplement proposer d'examiner ce qui fait l'intérêt du texte étudié, et ce que l'on va montrer dans le développement ?
Exemple : le monologue d'Argan en ouverture du Malade imaginaire -> Comment le monologue d'Argan consacre-t-il dès l'ouverture le comique comme une opération de conciliation dialogique avec la folie (autre nom de la solitude...) ?
Exemple : le monologue d'Argan en ouverture du Malade imaginaire -> Comment le monologue d'Argan consacre-t-il dès l'ouverture le comique comme une opération de conciliation dialogique avec la folie (autre nom de la solitude...) ?
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- DeliaEsprit éclairé
Tangleding a écrit:La problématique ce n'est pas simplement proposer d'examiner ce qui fait l'intérêt du texte étudié, et ce que l'on va montrer dans le développement ?
Exemple : le monologue d'Argan en ouverture du Malade imaginaire -> Comment le monologue d'Argan consacre-t-il dès l'ouverture le comique comme une opération de conciliation dialogique avec la folie (autre nom de la solitude...) ?
Mmmouais... C'est le plan d'un exposé, sans rien de problématique : pas de mise en lumière d'une contradiction qu'il faudra résoudre. C'est ce que je me suis laissé dire, et que j'ai pratiqué. Molière fait d'Argan un personnage problématique : lucidité et réalisme pour les questions d'agent, aveuglement de son obsession de la maladie. Donc : Argan es-il une dupe ou un tyran ? Les deux, mon général...
(C'est mon opinion, je la partage et elle n'engage que moi...)
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- ElyasEsprit sacré
Vieux_Mongol a écrit:Elyas, tu deviens sentimental
@NLM76 : dans mes disciplines et comme je le conçois (note la prudence de la formulation :
- une "question" c'est un sujet formulé sous la forme d'une question qui appelle un simple exposé organisé de connaissance.
- une "problématique" c'est une question qui appelle une démarche de résolution d'un problème, une argumentation. Quelque chose dont la réponse n'est pas évidente. C'est souvent quand quand on "frotte" un cas à une notion.
Si je prends un exemple très simple. Sur le même sujet :
- "Quelles sont les caractéristiques du régime de Vichy?", c'est une question. Je réponds en exposant les caractéristiques dans différents domaines. Sauf si la consigne me le demande je ne suis pas obligé de la problématiser et je ne suis pas dans une démarche argumentative.
- "Peut-on dire que le régime de Vichy est une dictature totalitaire (donc notion)?", c'est une problématique. Pour répondre je suis obligé de rentrer dans une démarche argumentative. Oui, certains aspects pourraient en relever mais d'autres non et je peux conclure en reprenant directement la question initiale après avoir résolu le problème.
Elyas, pour nos disciplines ça te parait OK ? Les collègues de français ça ne vous choque pas trop ?
Selon moi (et j'insiste selon moi), quand on distingue question et problématique en histoire, on oublie qu'on interroge (où j'ouvre le champ sémantique, qu'est-ce qu'une interrogation) toujours sur une singularité. Donc, je ne vois pas de différence entre problématique et question. D'autant que pour moi, Quelles sont les caractéristiques de Vichy ? n'est pas qu'une question appelant des connaissances mais un récit d'un régime singulier inscrit dans une temporalité où il y a permanences et ruptures. Cela appelle donc à de la mise en relation, à de la contextualisation et pas seulement à avoir des connaissances. Elle équivaut à la formulation que tu évoques comme problématique "Peut-on dire que le régime de Vichy est une dictature totalitaire (donc notion)?". En fait, dans les deux, les mêmes opérations intellectuelles (coucou de Certeau) vont être effectuées. Après, l'une des questions demande un récit singulier et sourcé, l'autre une prise de position qui finit par oui ou non. Je préfère largement la première à la deuxième.
Cependant, c'est ma position parce que je pense "opération intellectuelle" et "démarche" et non d'autres choses.
Ensuite, il y a aussi un contexte disciplinaire lié à notre vulgates (les habitudes profondément ancrées que tous les professeurs d'HG ont quasiment) et une histoire.
Techniquement, on pourrait dire qu'une question appelle une réponse courte (moins de 10 lignes) et une problématique une réponse longue et développée (au moins 20 lignes, l'entre-deux n'existe pas chez nous ).
Ensuite, le mot problématique est très récent dans la profession. Moins d'une vingtaine d'années, si je m'en réfère à ma propre expérience (en 2001, on ne parlait pas de problématique, je n'ai commencé à l'entendre que vers 2006-2010) On parlait de question. Il y a eu aussi la mode de faire réfléchir les élèves sur des objets qu'ils ne maîtrisaient pas encore (j'avoue préférer souvent le Qu'est-ce que plutôt que le comment/pourquoi que je réserve à des sujets de conceptualisation après la découverte des objets) et ça a fait/ça fait encore des dégâts. On pourrait aussi dire que le mot problématique a remplacé le mot question pour nos sujets de développement long et qu'il a été saisi parce qu'il est d'origine universitaire et qu'il a été utilisé massivement dans nos préparations de concours à partir des années 1996-2000. Ma première rencontre avec le mot problématique qui a été un choc fut en 2013 quand une jeune collègue pestait que ses 6e ne savaient pas faire de problématique.
Les IA-IPR et de nombreux collègues mais aussi didacticiens (Doussot) ne jurent que par ce mot.
Dans notre propre discipline, tu as d'autres formulations : la mise en intrigue (bonjour Veyne et Ricoeur) ou la mise en enquête (coucou Ginzburg). Cependant, le succès de la problématique, et c'est NLM76 qui m'y a fait penser, c'est que le mot problématique a pris la place de l'expression situation-problème en histoire (Dalongeville). Les gens ne se rendent pas compte qu'au lieu d'une problématique, ils font une situation-problème... qui est une démarche didactique et pédagogique spécifique.
Alors, après, épistémologiquement dans notre discipline, tu as donc la problématique qui s'est imposée comme mot-valise pour faire des situations-problèmes et tu as les gens qui préfèrent les opérations intellectuelles historiennes et qui vont opérer par travaux de conceptualisation ou d'enquête. Dans un cas, les incises Pourquoi ? et Comment ? (ou leur horrible soeur En quoi ?) vont être préférée et délaisser le Qu'est-ce que ? Dans l'autre cas, on va préférer le Qu'est-ce que parce que.
Dans tous les cas, il y aura de l'histoire parce que les deux situations vont amener à situer, décrire, expliquer, sourcer, caractériser, critiquer.
Je ne sais pas si je suis clair. Cependant, ta description est la démarche ultra-majoritaire dans la discipline alors que la mienne est minoritaire et militante. Je trouve que le dédain du "Qu'est-ce que ?" dans notre discipline est fâcheux.
- IphigénieProphète
En fait on pourrait simplifier en disant qu’avant on parlait de question auxquelles les élèves savaient, devaient et pouvaient répondre maintenant on parle de problématique parce que plus personne ne comprend la question et qu’il n’y a plus vraiment de réponse ?
- IphigénieProphète
Donc la problématique c’est la conclusion de l’étude placée en Intro?Tangleding a écrit:La problématique ce n'est pas simplement proposer d'examiner ce qui fait l'intérêt du texte étudié, et ce que l'on va montrer dans le développement ?
Exemple : le monologue d'Argan en ouverture du Malade imaginaire -> Comment le monologue d'Argan consacre-t-il dès l'ouverture le comique comme une opération de conciliation dialogique avec la folie (autre nom de la solitude...) ?
- IphigénieProphète
D’accord avec ta lecture mais la question porte sur la pièce entière plus que le monologue, non?Delia a écrit:Tangleding a écrit:La problématique ce n'est pas simplement proposer d'examiner ce qui fait l'intérêt du texte étudié, et ce que l'on va montrer dans le développement ?
Exemple : le monologue d'Argan en ouverture du Malade imaginaire -> Comment le monologue d'Argan consacre-t-il dès l'ouverture le comique comme une opération de conciliation dialogique avec la folie (autre nom de la solitude...) ?
Mmmouais... C'est le plan d'un exposé, sans rien de problématique : pas de mise en lumière d'une contradiction qu'il faudra résoudre. C'est ce que je me suis laissé dire, et que j'ai pratiqué. Molière fait d'Argan un personnage problématique : lucidité et réalisme pour les questions d'agent, aveuglement de son obsession de la maladie. Donc : Argan es-il une dupe ou un tyran ? Les deux, mon général...
(C'est mon opinion, je la partage et elle n'engage que moi...)
Pour moi je ne vois pas d’autre question sur ce texte là que:
Pourquoi Molière commence-t-il par ce monologue?
Après est-ce une question ou une problématique? Je ne sais pas ….mais le plus intéressant reste quand même la réponse et pas la question.
Réponse qui reprendrait vos deux interprétations et quelques autres comme par exemple le rapport de la médecine à l’argent.
- NLM76Grand Maître
Aux lettreux : je trouve toutes vos formulations de prétendue problématiques foireuses (excusez-moi du terme, je suis toujours chez Rabelais en ce moment), comme sans doute si j'y réfléchissais deux minutes, toutes celles que je pourrais proposer.
Comme le dit Iphigénie, la formulation alambiquée Tangleding est une façon de donner la réponse en introduction, mais dans une phrase qui est au total du charabia. Donner la réponse en introduction, ça n'a rien d'idiot. C'est même très logique : je vais vous montrer que... (mon client est innocent, l'ouverture du Malade Imaginaire est géniale parce que...). Mais alors, l'introduire par "comment" ou bien, pire, par "en quoi", tout ça pour dire qu'on va essayer de développer en plus de deux lignes, et qu'on va s'attacher au détail de la composition et de l'écriture, eh bien cela donne du charabia.
Et le péché originel de cette affaire, on l'a déjà dit, c'est donner un nom abscons à une chose simple : renommer ce qui est un problème, ou sa formulation sous forme de question, une "problématique". Je veux bien qu'on chercher à formuler quel problème on va résoudre. Je veux bien qu'on appelle cela problématisation. Mais la problématisation n'est pas la question à laquelle on va répondre : la problématisation est le raisonnement, le cheminement qui permet de montrer que la question, ou le questionnement, est légitime.
Non, non et non, une question n'est pas une problématique ! Une question est une question; on peut aussi la nommer "problème, interrogation, etc." La langue est riche, et on peut donner différents noms à une même chose, si o n la regarde sous différents aspects, si on la délimite de façon un peu différente. Mais le nom "problématique" est un mot du jargon scolaire et universitaire, qui a essentiellement pour intérêt d'être abscons, de sorte que le commun des mortels n'y comprenne goutte, et qu'on sélectionne les gens sur des critères non-avoués.
[Etant entendu qu'en fait, on peut légitimement appeler un ensemble de problèmes une problématique, comme on peut légitimement appeler un ensemble de questions un questionnement. Et on n'a pas à exiger de problématique dans ce sens au niveau du secondaire].
Comme le dit Iphigénie, la formulation alambiquée Tangleding est une façon de donner la réponse en introduction, mais dans une phrase qui est au total du charabia. Donner la réponse en introduction, ça n'a rien d'idiot. C'est même très logique : je vais vous montrer que... (mon client est innocent, l'ouverture du Malade Imaginaire est géniale parce que...). Mais alors, l'introduire par "comment" ou bien, pire, par "en quoi", tout ça pour dire qu'on va essayer de développer en plus de deux lignes, et qu'on va s'attacher au détail de la composition et de l'écriture, eh bien cela donne du charabia.
Et le péché originel de cette affaire, on l'a déjà dit, c'est donner un nom abscons à une chose simple : renommer ce qui est un problème, ou sa formulation sous forme de question, une "problématique". Je veux bien qu'on chercher à formuler quel problème on va résoudre. Je veux bien qu'on appelle cela problématisation. Mais la problématisation n'est pas la question à laquelle on va répondre : la problématisation est le raisonnement, le cheminement qui permet de montrer que la question, ou le questionnement, est légitime.
Non, non et non, une question n'est pas une problématique ! Une question est une question; on peut aussi la nommer "problème, interrogation, etc." La langue est riche, et on peut donner différents noms à une même chose, si o n la regarde sous différents aspects, si on la délimite de façon un peu différente. Mais le nom "problématique" est un mot du jargon scolaire et universitaire, qui a essentiellement pour intérêt d'être abscons, de sorte que le commun des mortels n'y comprenne goutte, et qu'on sélectionne les gens sur des critères non-avoués.
[Etant entendu qu'en fait, on peut légitimement appeler un ensemble de problèmes une problématique, comme on peut légitimement appeler un ensemble de questions un questionnement. Et on n'a pas à exiger de problématique dans ce sens au niveau du secondaire].
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- NLM76Grand Maître
Sous la douche, j'ai pensé au monologue d'Argan, ce qui m'a permis de penser à ce que serait une problématisation "valable" selon moi de l'étude de ce texte. [Vous avez remarqué? Je n'ai pas dit "problématisation du texte" : le texte n'est pas là pour être problématisé; il est là pour être lu et joué. C'est le commentaire qui doit être problématisé.]
Ce monologue, c'est une interminable litanie qui consiste en la lecture de la facture d'un pharmacien; c'est certes ridicule en soi, parce que cela témoigne de l'obsession hypocondriaque et délirante du personnage principal. Mais cela pourrait être à mourir d'ennui, à la lecture, comme à la scène ! Il est donc naturel de se demander ce qui rend cette entrée en matière véritablement comique; autrement dit, d'une certaine façon, on peut se demander comment il faut jouer ce texte pour qu'il ne tombe pas à plat.
Là, j'ai problématisé : j'ai montré que la question fondamentale du commentaire ou de l'explication de texte ("Quel est l'intérêt de ce texte ?" Qui se décline ici en "Pourquoi ce texte est-il comique?") se pose véritablement, et qu'elle mérite d'être traitée de manière relativement approfondie, au-delà des 2 lignes que j'ai écrites ci-dessus.
Je pense que ma façon de problématiser est meilleure que ta manière d'énoncer une prétendue "problématique", @Tangleding, et ce alors que tu y donnes, de façon alambiquée, une réponse extrêmement intéressante. Mais cette réponse doit pour moi arriver, tout naturellement, en conclusion.
Ce monologue, c'est une interminable litanie qui consiste en la lecture de la facture d'un pharmacien; c'est certes ridicule en soi, parce que cela témoigne de l'obsession hypocondriaque et délirante du personnage principal. Mais cela pourrait être à mourir d'ennui, à la lecture, comme à la scène ! Il est donc naturel de se demander ce qui rend cette entrée en matière véritablement comique; autrement dit, d'une certaine façon, on peut se demander comment il faut jouer ce texte pour qu'il ne tombe pas à plat.
Là, j'ai problématisé : j'ai montré que la question fondamentale du commentaire ou de l'explication de texte ("Quel est l'intérêt de ce texte ?" Qui se décline ici en "Pourquoi ce texte est-il comique?") se pose véritablement, et qu'elle mérite d'être traitée de manière relativement approfondie, au-delà des 2 lignes que j'ai écrites ci-dessus.
Je pense que ma façon de problématiser est meilleure que ta manière d'énoncer une prétendue "problématique", @Tangleding, et ce alors que tu y donnes, de façon alambiquée, une réponse extrêmement intéressante. Mais cette réponse doit pour moi arriver, tout naturellement, en conclusion.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- CathEnchanteur
Moi non plus, je n'aime pas cette notion qu'à l'évidence, personne n'est capable de définir avec clarté et précision.
Au temps lointain de mes études, aucun de mes enseignants n'utilisait ce mot. Jamais.
Et puis d'un coup, il a surgi (hors de la nuit, sans doute), et il est devenu la base de toute réflexion, aucun cours ne devant être conçu sans sa problématique (quoi que cela puisse être) et pour ma part la recherche d'une problématique me prenait autant de temps que la conception du cours lui-même (et dieu sait que je ne suis pas rapide).
Du coup j'ai envoyé cette notion avec mon bonnet, par-dessus les moulins.
Au temps lointain de mes études, aucun de mes enseignants n'utilisait ce mot. Jamais.
Et puis d'un coup, il a surgi (hors de la nuit, sans doute), et il est devenu la base de toute réflexion, aucun cours ne devant être conçu sans sa problématique (quoi que cela puisse être) et pour ma part la recherche d'une problématique me prenait autant de temps que la conception du cours lui-même (et dieu sait que je ne suis pas rapide).
Du coup j'ai envoyé cette notion avec mon bonnet, par-dessus les moulins.
- bobdomNiveau 8
Enseignant les lettres, j'ai toujours fait plutôt usage des notions de problème (ou de problématisation) et de question.
Je me souviens d'un inspecteur qui, lors d'une formation, se montrait lui-même circonspect à l'égard du terme « problématique » en emploi substantivé.
Pour ma part, sans jeter un anathème absolu sur ce mot d'usage certes trop fréquent, je mets en garde mes élèves.
Car la « problématique » sacrée peut se restreindre parfois à une forme de fétiche qui dispense de réfléchir — ou qui inhibe au contraire la réflexion de l'élève.
Je me souviens d'un inspecteur qui, lors d'une formation, se montrait lui-même circonspect à l'égard du terme « problématique » en emploi substantivé.
Pour ma part, sans jeter un anathème absolu sur ce mot d'usage certes trop fréquent, je mets en garde mes élèves.
Car la « problématique » sacrée peut se restreindre parfois à une forme de fétiche qui dispense de réfléchir — ou qui inhibe au contraire la réflexion de l'élève.
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