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- DinosauraHabitué du forum
Bonsoir,
Tout est dans le titre. Je me pose des questions depuis plusieurs semaines car vraiment je souffre du bruit et des bavardages permanents de mes classes. Je ne sais pas si ça vient de moi (dans le sens : ne sait pas "tenir ses classes" ? ou a une très faible tolérance au bruit ? - ou les deux) ou si ça vient de mes classes (gamins indisciplinés, immatures et bavards - ma version, forcément). Ce qui me fait souffrir plus exactement, c'est le miroir que cet échec me renvoie - enfin ce que je ressens comme un échec, même si j'arrive à faire les cours prévus, et que je trouve mes cours solides - et surtout j'en éprouve une énorme lassitude et une intense fatigue nerveuse.
Last but not least, alors que je me sens désemparée devant cette agitation permanente, mes collègues ne vivent pas les choses mal comme moi semble-t-il. Je prends l'exemple de mes 6e : très puérils, bavards et égocentriques à mon goût, ils sont perçus comme "dynamiques" par mes collègues, alors que moi je suis épuisée de gérer ces comportements inappropriés selon moi. Lors du conseil de classe, tout le monde joue la comédie sur l'air convenu de "c'est une classe sympathique", "un tel est bavard mais il a de bons résultats" (même s'il y a la note de vie sco, qu'il ânonne et rend des copies à la syntaxe complètement défaillante...)
Je ne supporte plus ces faux-semblants et de devoir taire le fait que le bruit permanent et le bougisme stérile de mes collégiens me fatiguent (puisque l'intériorisation selon laquelle les élèves sont "dynamiques" et "participent" marche à plein tube sur les autres, et que du coup je passerais pour celle qui ne sait pas tenir ses classes si j'ose me plaindre...). Un de mes collègues m'a dit à propos d'une de mes 6e qu'il préférait une classe avec ce genre de bavardages car c'est une classe active et bonne parlant du cours (une sorte de "bruit pédagogique"...) à une classe silencieuse et passive. Eh bien je ne dois pas être adaptée à ces "nouveaux publics" ou à notre époque alors car je préfèrerais tellement une classe silencieuse mais attentive (et bien éduquée) !... Dans le bal des faux-semblants, je ne supporte plus non plus la tendance (imprimée par nos joyeux pédagogues des IUFM) qui consiste à confondre "classe active" et "participation désordonnée, centrée sur son petit nombril et mettant au même niveau la parole de l'élève et celle du prof"... Comme si une écoute active - mais silencieuse - n'était pas plus efficiente... Et pourtant, nombre sont les collègues qui reprennent à leur compte cette antienne.
Alors, suis-je complètement à l'ouest ? dépassée ? ou tout simplement mauvaise prof ?
PS : Je suis en zep.
Tout est dans le titre. Je me pose des questions depuis plusieurs semaines car vraiment je souffre du bruit et des bavardages permanents de mes classes. Je ne sais pas si ça vient de moi (dans le sens : ne sait pas "tenir ses classes" ? ou a une très faible tolérance au bruit ? - ou les deux) ou si ça vient de mes classes (gamins indisciplinés, immatures et bavards - ma version, forcément). Ce qui me fait souffrir plus exactement, c'est le miroir que cet échec me renvoie - enfin ce que je ressens comme un échec, même si j'arrive à faire les cours prévus, et que je trouve mes cours solides - et surtout j'en éprouve une énorme lassitude et une intense fatigue nerveuse.
Last but not least, alors que je me sens désemparée devant cette agitation permanente, mes collègues ne vivent pas les choses mal comme moi semble-t-il. Je prends l'exemple de mes 6e : très puérils, bavards et égocentriques à mon goût, ils sont perçus comme "dynamiques" par mes collègues, alors que moi je suis épuisée de gérer ces comportements inappropriés selon moi. Lors du conseil de classe, tout le monde joue la comédie sur l'air convenu de "c'est une classe sympathique", "un tel est bavard mais il a de bons résultats" (même s'il y a la note de vie sco, qu'il ânonne et rend des copies à la syntaxe complètement défaillante...)
Je ne supporte plus ces faux-semblants et de devoir taire le fait que le bruit permanent et le bougisme stérile de mes collégiens me fatiguent (puisque l'intériorisation selon laquelle les élèves sont "dynamiques" et "participent" marche à plein tube sur les autres, et que du coup je passerais pour celle qui ne sait pas tenir ses classes si j'ose me plaindre...). Un de mes collègues m'a dit à propos d'une de mes 6e qu'il préférait une classe avec ce genre de bavardages car c'est une classe active et bonne parlant du cours (une sorte de "bruit pédagogique"...) à une classe silencieuse et passive. Eh bien je ne dois pas être adaptée à ces "nouveaux publics" ou à notre époque alors car je préfèrerais tellement une classe silencieuse mais attentive (et bien éduquée) !... Dans le bal des faux-semblants, je ne supporte plus non plus la tendance (imprimée par nos joyeux pédagogues des IUFM) qui consiste à confondre "classe active" et "participation désordonnée, centrée sur son petit nombril et mettant au même niveau la parole de l'élève et celle du prof"... Comme si une écoute active - mais silencieuse - n'était pas plus efficiente... Et pourtant, nombre sont les collègues qui reprennent à leur compte cette antienne.
Alors, suis-je complètement à l'ouest ? dépassée ? ou tout simplement mauvaise prof ?
PS : Je suis en zep.
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"Le plus esclave est celui qui ignore ses chaînes."
- Singing in The RainHabitué du forum
Je te comprends tout à fait ! Moi aussi, il m'est arrivé de tomber sur des collèges qui minimisaient le bruit et le bavardage en le changeant en qualité "ils sont actifs, dynamiques"...
Un conseil contre le bavardage diffus : mettre des punitions sans état d'âme souvent, tu notes "punition texte à copier pour ....+ prénoms" au tableau (même si tu y notes dix noms !), tu prends des carnets pour signaler les bavardages qui nuisent à la concentration. Tu peux aussi changer ta façon de faire pour moins t'épuiser : questionnaires à l'écrit, cours projetés à recopier ou cours dictés (quand on écrit, on se tait car cela mobilise bcp le cerveau ^^)
Un conseil contre le bavardage diffus : mettre des punitions sans état d'âme souvent, tu notes "punition texte à copier pour ....+ prénoms" au tableau (même si tu y notes dix noms !), tu prends des carnets pour signaler les bavardages qui nuisent à la concentration. Tu peux aussi changer ta façon de faire pour moins t'épuiser : questionnaires à l'écrit, cours projetés à recopier ou cours dictés (quand on écrit, on se tait car cela mobilise bcp le cerveau ^^)
- Hoa MaiNiveau 8
Je compatis. Je rentre du collège et je suis épuisée comme tous les vendredis am, car c'est le jour où mes élèves sont le plus bruyants et moi la plus fatiguée, donc ça me tue. Dans ma discipline où tout ou presque se passe à l'oral, je n'ai encore trouvé aucune solution. Mais bon, je me console en me disant que les cours du matin se passent dans une toute autre ambiance.
- Bobby-CowenFidèle du forum
J'ai lu ton post, et bien que je ne sache pas trop quoi te répondre, je m'y reconnais un peu...
Je suppose qu'en tant que "jeune prof" (c'est ma première "vraie" année pour moi), nous posons un regard neuf et naïf sur le comportement en classe de nos élèves. Les collègues ont peut-être plus l'habitude ? Personnellement aujourd'hui, mes élèves pourtant très sympas m'ont provoqué une migraine effroyable, rien qu'avec leurs chaises en début de cours (ils entrent et posent leurs affaires puis attendent l'autorisation du prof pour s'asseoir). C'est la première fois que cela me fait un tel effet, et pourtant, au final, c'est le même souk partout et à chaque heure !
Ne vois pas cela comme un échec, surtout pas ! cela ne signifie pas que tu ne sais pas tenir tes classes, mais que tu appréhendes différemment le comportement de tes élèves. Tu devrais même oser, justement, t'en plaindre ! Les mauvais profs sont ceux qui, pour moi, ne se rendent même pas compte du bruit en face d'eux
Courage, tiens le coup ! comme dit si justement ma maman : "bah p***, t'as pas choisi un métier facile... !"
Je suppose qu'en tant que "jeune prof" (c'est ma première "vraie" année pour moi), nous posons un regard neuf et naïf sur le comportement en classe de nos élèves. Les collègues ont peut-être plus l'habitude ? Personnellement aujourd'hui, mes élèves pourtant très sympas m'ont provoqué une migraine effroyable, rien qu'avec leurs chaises en début de cours (ils entrent et posent leurs affaires puis attendent l'autorisation du prof pour s'asseoir). C'est la première fois que cela me fait un tel effet, et pourtant, au final, c'est le même souk partout et à chaque heure !
Ne vois pas cela comme un échec, surtout pas ! cela ne signifie pas que tu ne sais pas tenir tes classes, mais que tu appréhendes différemment le comportement de tes élèves. Tu devrais même oser, justement, t'en plaindre ! Les mauvais profs sont ceux qui, pour moi, ne se rendent même pas compte du bruit en face d'eux
Courage, tiens le coup ! comme dit si justement ma maman : "bah p***, t'as pas choisi un métier facile... !"
- Marie LaetitiaBon génie
Je ne pense pas que tu sois hypersensible, d'une. Pour bien travailler, il faut se concentrer, donc il faut être capable de travailler de temps au temps au moins dans le calme complet.
Est-ce que tu punis systématiquement?
Est-ce que tu punis systématiquement?
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- MehitabelVénérable
Désolée, mais pour moi tout est dans ces trois lettres, deux ans en ZEP m'ont littéralement écoeuré du métier.Dinosaura a écrit:Bonsoir,
Tout est dans le titre. Je me pose des questions depuis plusieurs semaines car vraiment je souffre du bruit et des bavardages permanents de mes classes. Je ne sais pas si ça vient de moi (dans le sens : ne sait pas "tenir ses classes" ? ou a une très faible tolérance au bruit ? - ou les deux) ou si ça vient de mes classes (gamins indisciplinés, immatures et bavards - ma version, forcément). Ce qui me fait souffrir plus exactement, c'est le miroir que cet échec me renvoie - enfin ce que je ressens comme un échec, même si j'arrive à faire les cours prévus, et que je trouve mes cours solides - et surtout j'en éprouve une énorme lassitude et une intense fatigue nerveuse.
Last but not least, alors que je me sens désemparée devant cette agitation permanente, mes collègues ne vivent pas les choses mal comme moi semble-t-il. Je prends l'exemple de mes 6e : très puérils, bavards et égocentriques à mon goût, ils sont perçus comme "dynamiques" par mes collègues, alors que moi je suis épuisée de gérer ces comportements inappropriés selon moi. Lors du conseil de classe, tout le monde joue la comédie sur l'air convenu de "c'est une classe sympathique", "un tel est bavard mais il a de bons résultats" (même s'il y a la note de vie sco, qu'il ânonne et rend des copies à la syntaxe complètement défaillante...)
Je ne supporte plus ces faux-semblants et de devoir taire le fait que le bruit permanent et le bougisme stérile de mes collégiens me fatiguent (puisque l'intériorisation selon laquelle les élèves sont "dynamiques" et "participent" marche à plein tube sur les autres, et que du coup je passerais pour celle qui ne sait pas tenir ses classes si j'ose me plaindre...). Un de mes collègues m'a dit à propos d'une de mes 6e qu'il préférait une classe avec ce genre de bavardages car c'est une classe active et bonne parlant du cours (une sorte de "bruit pédagogique"...) à une classe silencieuse et passive. Eh bien je ne dois pas être adaptée à ces "nouveaux publics" ou à notre époque alors car je préfèrerais tellement une classe silencieuse mais attentive (et bien éduquée) !... Dans le bal des faux-semblants, je ne supporte plus non plus la tendance (imprimée par nos joyeux pédagogues des IUFM) qui consiste à confondre "classe active" et "participation désordonnée, centrée sur son petit nombril et mettant au même niveau la parole de l'élève et celle du prof"... Comme si une écoute active - mais silencieuse - n'était pas plus efficiente... Et pourtant, nombre sont les collègues qui reprennent à leur compte cette antienne.
Alors, suis-je complètement à l'ouest ? dépassée ? ou tout simplement mauvaise prof ?
PS : Je suis en zep.
Depuis que je n'y suis plus, je revis, et je peux faire enfin mon métier: enseigner.
Je ne connais pas ta ZEP, je n'étais pas en RP; mais je pense que tant que tu n'auras pas eu un autre public, ce sera difficile de savoir quel est ton seuil de tolérance au bruit et à l'indiscipline.
En attendant, je te souhaite plein de courage
- DinosauraHabitué du forum
Je suis révoltée par la violence que l'on subit à supporter ce bruit permanent... et le fait de devoir les recadrer toutes les deux minutes pour espérer récupérer l'attention de nos collégiens.
Je mets aussi beaucoup de punitions (pas encore assez en 6e cette année, je vais y remédier).
Le vendredi, j'ai 6 heures de cours, c'est dur. Je fais aussi pas mal d'oral. Mais même pendant les exercices écrits, de toute façon, ils ne peuvent pas s'empêcher de le faire dans le bruit. Même s'ils bossent. Je crois que le silence les angoisse en fait.
J'avais dans l'espoir qu'en zep ils étaient pires pour le bavardage et les commentaires à voix haute (souvent pour ne rien dire), mais à force de lire les interventions des uns et des autres, je finis par penser que c'est généralisé et le symptôme même de la faillite du système. Ça me désespère en fait.
Je mets aussi beaucoup de punitions (pas encore assez en 6e cette année, je vais y remédier).
Le vendredi, j'ai 6 heures de cours, c'est dur. Je fais aussi pas mal d'oral. Mais même pendant les exercices écrits, de toute façon, ils ne peuvent pas s'empêcher de le faire dans le bruit. Même s'ils bossent. Je crois que le silence les angoisse en fait.
J'avais dans l'espoir qu'en zep ils étaient pires pour le bavardage et les commentaires à voix haute (
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"Le plus esclave est celui qui ignore ses chaînes."
- Bobby-CowenFidèle du forum
Je n'ai jamais été en ZEP, mais rien qu'à te lire...Mehitabel a écrit:Désolée, mais pour moi tout est dans ces trois lettres, deux ans en ZEP m'ont littéralement écoeuré du métier.
Depuis que je n'y suis plus, je revis, et je peux faire enfin mon métier: enseigner.
Je ne connais pas ta ZEP, je n'étais pas en RP; mais je pense que tant que tu n'auras pas eu un autre public, ce sera difficile de savoir quel est ton seuil de tolérance au bruit et à l'indiscipline.
En attendant, je te souhaite plein de courage
mais une telle appellation justifie-t-elle la fuite en avant des collègues de Dinosaura ?
- MehitabelVénérable
C'est le même sentiment que j'avais eu avec mes classes ZEP, ce besoin d'occuper l'espace de la classe par le bruit, la parole, le rien, parce qu'être eux ne suffisait pas à remplir cet espace vide.Dinosaura a écrit:Je suis révoltée par la violence que l'on subit à supporter ce bruit permanent... et le fait de devoir les recadrer toutes les deux minutes pour espérer récupérer l'attention de nos collégiens.
Je mets aussi beaucoup de punitions (pas encore assez en 6e cette année, je vais y remédier).
Le vendredi, j'ai 6 heures de cours, c'est dur. Je fais aussi pas mal d'oral. Mais même pendant les exercices écrits, de toute façon, ils ne peuvent pas s'empêcher de le faire dans le bruit. Même s'ils bossent. Je crois que le silence les angoisse en fait.
J'avais dans l'espoir qu'en zep ils étaient pires pour le bavardage et les commentaires à voix haute (souventpour ne rien dire), mais à force de lire les interventions des uns et des autres, je finis par penser que c'est généralisé et le symptôme même de la faillite du système. Ça me désespère en fait.
Du coup l'année d'après quand je suis allée en lycée, c'était moi qui angoissais du silence de mes élèves
- Marie LaetitiaBon génie
Enfin je pense que même en ZEP tu peux avoir le calme. L'année dernière j'avais une classe comme ça qui m'a particulièrement rendue chèvre. Les autres, j'ai réussi, à force, à leur faire entrer dans le crâne que je refusais les bavardages. Mais à grand renfort de punitions, qui tombent comme la pluie, voire, et exclusion m, me si c'est rarissime pour cette cause-là (cas particulier de cette semaine où j'ai frôlé en permanence l'extinction de voix à cause d'un rhume résistant).
L'autre truc qui fonctionne bien avec les 6e et 5e, les points participation amputés à chaque prise de parole non autorisée... Ça épuise de lutter contre ces habitudes épouvantables, mais ça produit des effets...
L'autre truc qui fonctionne bien avec les 6e et 5e, les points participation amputés à chaque prise de parole non autorisée... Ça épuise de lutter contre ces habitudes épouvantables, mais ça produit des effets...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- DinosauraHabitué du forum
Bobbycowen, je suis jeune prof mais pas néo-tit' non plus.
Mehitabel : ton message me réconforte quelque peu.
Vous aurez compris que les faux-semblants et la "comédie humaine" que chacun joue complaisamment me déprime presque encore plus que le bruit et l'agitation des élèves, que je vis pourtant comme une agression jour après jour.
Mehitabel : ton message me réconforte quelque peu.
Vous aurez compris que les faux-semblants et la "comédie humaine" que chacun joue complaisamment me déprime presque encore plus que le bruit et l'agitation des élèves, que je vis pourtant comme une agression jour après jour.
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- MehitabelVénérable
Ceux qui n'ont pas l'intention de muter pour X ou Y raisons géographiques n'ont pas intérêt à voir le côté négatif des choses. Beaucoup ont totalement baissé les bras, et occupe le temps et l'espace comme ils peuvent.Bobby-Cowen a écrit:Je n'ai jamais été en ZEP, mais rien qu'à te lire...Mehitabel a écrit:Désolée, mais pour moi tout est dans ces trois lettres, deux ans en ZEP m'ont littéralement écoeuré du métier.
Depuis que je n'y suis plus, je revis, et je peux faire enfin mon métier: enseigner.
Je ne connais pas ta ZEP, je n'étais pas en RP; mais je pense que tant que tu n'auras pas eu un autre public, ce sera difficile de savoir quel est ton seuil de tolérance au bruit et à l'indiscipline.
En attendant, je te souhaite plein de courage
mais une telle appellation justifie-t-elle la fuite en avant des collègues de Dinosaura ?
Certains sont de passage et ne veulent pas faire de vagues.
Et puis il y a les vrais convaincus de leur utilité, ceux qui montent des projets, se démènent.
Bref, je suis désolée, si je fais dans le cliché, parce qu'il y a aussi des ZEP qui tournent, celles qui ont encore des CDE ou des CPE qui tiennent la route, mais je n'ai pas travaillé dans celles là.
- Bobby-CowenFidèle du forum
Toutes mes excuses, j'y ai cru en jetant un œil à ton profil...Dinosaura a écrit:Bobbycowen, je suis jeune prof mais pas néo-tit' non plus.
Méhitabel : je comprends bien, je pense que c'est pareil aussi dans les non-ZEP... après, ce n'est pas du cliché, c'est ce qui a forgé ton expérience.
- IsidoriaDoyen
Je rejoins Méhitabel, depuis que je ne suis plus en zep/violence/apv/ep1... les bourdonnements dans ma tête ont cessé!
Mais pire, au départ dans mes premières classes, les premiers mois, j'étais perdue, le silence m'angoissait! Là maintenant c'est passé... Cette année je n'ai mis que trois mots dans les carnets: un pour matériel oublié, deux pour travail non fait, sur 6 classes... Mes élèves apprennent, posent des questions, demandent poliment quand ils estiment avoir déjà beaucoup de travail pour un jour à déplacer un travail, disent bonjour dans les couloirs, s'excusent, j'en passe et des bien plus belles.
Non Dinosaura, tu n'as pas un seuil de tolérance bas, ni un problème ni quoi que ce soit de ce genre. Le bruit est un véritable problème dans le type d'établissement dans lequel tu travailles, et j'ai tendance à croire que le bruit excite les élèves qui en font alors encore plus, rendant le tout parfaitement insupportable.
Bon courage!
Mais pire, au départ dans mes premières classes, les premiers mois, j'étais perdue, le silence m'angoissait! Là maintenant c'est passé... Cette année je n'ai mis que trois mots dans les carnets: un pour matériel oublié, deux pour travail non fait, sur 6 classes... Mes élèves apprennent, posent des questions, demandent poliment quand ils estiment avoir déjà beaucoup de travail pour un jour à déplacer un travail, disent bonjour dans les couloirs, s'excusent, j'en passe et des bien plus belles.
Non Dinosaura, tu n'as pas un seuil de tolérance bas, ni un problème ni quoi que ce soit de ce genre. Le bruit est un véritable problème dans le type d'établissement dans lequel tu travailles, et j'ai tendance à croire que le bruit excite les élèves qui en font alors encore plus, rendant le tout parfaitement insupportable.
Bon courage!
- MehitabelVénérable
Mais c'est beaucoup d'énergie, pour très peu de résultats à l'arrivée.Marie Laetitia a écrit:Enfin je pense que même en ZEP tu peux avoir le calme. L'année dernière j'avais une classe comme ça qui m'a particulièrement rendue chèvre. Les autres, j'ai réussi, à force, à leur faire entrer dans le crâne que je refusais les bavardages. Mais à grand renfort de punitions, qui tombent comme la pluie, voire, et exclusion m, me si c'est rarissime pour cette cause-là (cas particulier de cette semaine où j'ai frôlé en permanence l'extinction de voix à cause d'un rhume résistant).
L'autre truc qui fonctionne bien avec les 6e et 5e, les points participation amputés à chaque prise de parole non autorisée... Ça épuise de lutter contre ces habitudes épouvantables, mais ça produit des effets...
Je suis sortie vidée de ma deuxième année de ZEP, au point que si j'y étais restée une année de plus, j'aurais encore retardé mon projet d'enfant, car je savais que j'aurais été incapable de mener une grossesse correctement dans ce genre d'établissement, tant la violence quotidienne, l'agression sonore étaient insupportables.
Quand ma gestionnaire TZR de l'époque m'a appelé pour mettre à jour mes infos perso suite à mon mariage, j'ai pleuré au téléphone pour qu'elle ne me mette pas les 12h qu'il y avait à faire à la rentrée suivante. (oui seulement 12h, parce qu'on perdait environ une classe/an :| )
- MehitabelVénérable
du coup, je trouve que mes collègues d'ici mettent des mots un peu pour rien, et ne se rendent pas compte du public qu'ils ont!Sev2p1 a écrit:Je rejoins Méhitabel, depuis que je ne suis plus en zep/violence/apv/ep1... les bourdonnements dans ma tête ont cessé!
Mais pire, au départ dans mes premières classes, les premiers mois, j'étais perdue, le silence m'angoissait! Là maintenant c'est passé... Cette année je n'ai mis que trois mots dans les carnets: un pour matériel oublié, deux pour travail non fait, sur 6 classes... Mes élèves apprennent, posent des questions, demandent poliment quand ils estiment avoir déjà beaucoup de travail pour un jour à déplacer un travail, disent bonjour dans les couloirs, s'excusent, j'en passe et des bien plus belles.
Non Dinosaura, tu n'as pas un seuil de tolérance bas, ni un problème ni quoi que ce soit de ce genre. Le bruit est un véritable problème dans le type d'établissement dans lequel tu travailles, et j'ai tendance à croire que le bruit excite les élèves qui en font alors encore plus, rendant le tout parfaitement insupportable.
Bon courage!
- IsidoriaDoyen
Pareil! Dans mon ancien établissement j'ai du en tant que PP gérer une exclusion car un élève avait osé entrer en classe sans dire bonjour!
Ici c'est pour avoir mâché du chewing-gum...
L'autre jour, une collègue qui s'est trompée de semaine est arrivée avec trente minutes de retard: ses élèves étaient calmement assis devant sa salle à attendre. En effet personne ne leur avait dit qu'ils étaient autorisés à aller ailleurs!
Ici c'est pour avoir mâché du chewing-gum...
L'autre jour, une collègue qui s'est trompée de semaine est arrivée avec trente minutes de retard: ses élèves étaient calmement assis devant sa salle à attendre. En effet personne ne leur avait dit qu'ils étaient autorisés à aller ailleurs!
- DinosauraHabitué du forum
C'est exactement ça !Mehitabel a écrit:Mais c'est beaucoup d'énergie, pour très peu de résultats à l'arrivée.Marie Laetitia a écrit:Enfin je pense que même en ZEP tu peux avoir le calme. L'année dernière j'avais une classe comme ça qui m'a particulièrement rendue chèvre. Les autres, j'ai réussi, à force, à leur faire entrer dans le crâne que je refusais les bavardages. Mais à grand renfort de punitions, qui tombent comme la pluie, voire, et exclusion m, me si c'est rarissime pour cette cause-là (cas particulier de cette semaine où j'ai frôlé en permanence l'extinction de voix à cause d'un rhume résistant).
L'autre truc qui fonctionne bien avec les 6e et 5e, les points participation amputés à chaque prise de parole non autorisée... Ça épuise de lutter contre ces habitudes épouvantables, mais ça produit des effets...
Je suis sortie vidée de ma deuxième année de ZEP, au point que si j'y étais restée une année de plus, j'aurais encore retardé mon projet d'enfant, car je savais que j'aurais été incapable de mener une grossesse correctement dans ce genre d'établissement, tant la violence quotidienne, l'agression sonore étaient insupportables.
Quand ma gestionnaire TZR de l'époque m'a appelé pour mettre à jour mes infos perso suite à mon mariage, j'ai pleuré au téléphone pour qu'elle ne me mette pas les 12h qu'il y avait à faire à la rentrée suivante. (oui seulement 12h, parce qu'on perdait environ une classe/an :| )
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"Le plus esclave est celui qui ignore ses chaînes."
- pitchounetteExpert
tiens voilà mes secondes que tu décris. Je ne sais pas si c'est de l'angoisse.. Mais ils n'ont pas l'habitude de faire quelque chose dans le calme et le silence.Dinosaura a écrit:Je crois que le silence les angoisse en fait.
.
S'ils sont seuls : ils ont toujours leur casque à fond sur les oreilles. Quand ils sont en groupe ils gardent leur casque et parlent encore plus fort pour se faire entendre. Ils évoluent dans le bruit.
Une ancienne collègue m'a toujours dis "il faut les surprendre" pour les "gérer".
Quand le volume devient difficiles pour mes oreilles : je baisse le volume de ma voix. Je continue de faire cours "normalement" mais en parlant volume réduit. Et là ils me regardent :shock: car je me suis rendue compte que cette attitude les intriguaient : je suis calme, je fais cours et je ne m'énerve pas.
Quand le bruit est vraiment insupportable je m'arrête complètement. Avec mes ongles, je tapote sur la barre en fer où on pose les feutres tableaux.
Par contre, je mets de plus en plus de contrôle dit "écoute". Ma matière le permet bien. C'est un petit coefficient. les élèves savent après qu'ils ont le grand devoir officiel
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Le bonheur est dans le pré après 7 ans de région parisienne
- Marie LaetitiaBon génie
Pour rien, je ne sais. Je suis peut-être dans une ZEP moins dure. Je redoutais beaucoup cette 2e année. Et ça se passe bien. Tellement mieux que la première! (pas difficile en même temps). Je crois que d'une, j'ai trois classes pénibles ou à potentiel pénible contre 4 ou 5 sur 6 l'année dernière. Deuzio, je me suis fait une (sacrée) réputation. Ce genre de combat n'est pas forcément perdu d'avance, il y a moyen d'y arriverMehitabel a écrit:Mais c'est beaucoup d'énergie, pour très peu de résultats à l'arrivée.Marie Laetitia a écrit:Enfin je pense que même en ZEP tu peux avoir le calme. L'année dernière j'avais une classe comme ça qui m'a particulièrement rendue chèvre. Les autres, j'ai réussi, à force, à leur faire entrer dans le crâne que je refusais les bavardages. Mais à grand renfort de punitions, qui tombent comme la pluie, voire, et exclusion m, me si c'est rarissime pour cette cause-là (cas particulier de cette semaine où j'ai frôlé en permanence l'extinction de voix à cause d'un rhume résistant).
L'autre truc qui fonctionne bien avec les 6e et 5e, les points participation amputés à chaque prise de parole non autorisée... Ça épuise de lutter contre ces habitudes épouvantables, mais ça produit des effets...
Je suis sortie vidée de ma deuxième année de ZEP, au point que si j'y étais restée une année de plus, j'aurais encore retardé mon projet d'enfant, car je savais que j'aurais été incapable de mener une grossesse correctement dans ce genre d'établissement, tant la violence quotidienne, l'agression sonore étaient insupportables.
Quand ma gestionnaire TZR de l'époque m'a appelé pour mettre à jour mes infos perso suite à mon mariage, j'ai pleuré au téléphone pour qu'elle ne me mette pas les 12h qu'il y avait à faire à la rentrée suivante. (oui seulement 12h, parce qu'on perdait environ une classe/an :| )
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- DinosauraHabitué du forum
Marie-Laëtitia, l'année dernière j'avais 4-5 classes pourries. Cette année, mes classes sont moins "dures" mais aussi plus bruyantes et bavardes, et du coup aussi fatigantes (et je crois que je finis par en avoir marre des 6e en plus).
Je ne sais plus trop quoi penser en fait...
Je ne sais plus trop quoi penser en fait...
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"Le plus esclave est celui qui ignore ses chaînes."
- MehitabelVénérable
Je n'ai pas dit pour rienMarie Laetitia a écrit:Pour rien, je ne sais. Je suis peut-être dans une ZEP moins dure. Je redoutais beaucoup cette 2e année. Et ça se passe bien. Tellement mieux que la première! (pas difficile en même temps). Je crois que d'une, j'ai trois classes pénibles ou à potentiel pénible contre 4 ou 5 sur 6 l'année dernière. Deuzio, je me suis fait une (sacrée) réputation. Ce genre de combat n'est pas forcément perdu d'avance, il y a moyen d'y arriverMehitabel a écrit:Mais c'est beaucoup d'énergie, pour très peu de résultats à l'arrivée.Marie Laetitia a écrit:Enfin je pense que même en ZEP tu peux avoir le calme. L'année dernière j'avais une classe comme ça qui m'a particulièrement rendue chèvre. Les autres, j'ai réussi, à force, à leur faire entrer dans le crâne que je refusais les bavardages. Mais à grand renfort de punitions, qui tombent comme la pluie, voire, et exclusion m, me si c'est rarissime pour cette cause-là (cas particulier de cette semaine où j'ai frôlé en permanence l'extinction de voix à cause d'un rhume résistant).
L'autre truc qui fonctionne bien avec les 6e et 5e, les points participation amputés à chaque prise de parole non autorisée... Ça épuise de lutter contre ces habitudes épouvantables, mais ça produit des effets...
Je suis sortie vidée de ma deuxième année de ZEP, au point que si j'y étais restée une année de plus, j'aurais encore retardé mon projet d'enfant, car je savais que j'aurais été incapable de mener une grossesse correctement dans ce genre d'établissement, tant la violence quotidienne, l'agression sonore étaient insupportables.
Quand ma gestionnaire TZR de l'époque m'a appelé pour mettre à jour mes infos perso suite à mon mariage, j'ai pleuré au téléphone pour qu'elle ne me mette pas les 12h qu'il y avait à faire à la rentrée suivante. (oui seulement 12h, parce qu'on perdait environ une classe/an :| )
J'admire d'autant plus ceux qui parviennent à se faire une place, une vraie, dans ce genre d'établissement. Qui ont su s'imposer, et qui parviennent à y travailler, parfois, souvent j'ose à l'espérer, avec plaisir.
Pour ma part, je sais que je n'avais pas la stature pour assumer tout ça, et par tout ça j'entends (et j'en rigole aujourd'hui): Manon J qui m'a insultée et menacée de mort (il a fallu que je pose presque 3 semaines d'arrêt maladie pour obtenir que la direction se bouge et fasse son travail), Dylan B qui avait volé un poney de la classe relais et qui était venu sous les fenêtres du collège fièrement, Dorian (6ème) qui a mis le feu au CDI trois fois, Ryan (6ème) venu avec un kilo de cannabis dans son cartable et qui m'a accusé de casser le business de son frère. Aller au travail en pleurant, en revenir en pleurant, au bout de deux ans, il était temps que cela cesse. Cela m'a rendue très amère sur le travail, les élèves, les collègues et il m'a fallu deux excellentes années suivantes pour m'en "remettre" et reprendre un peu espoir en mon métier, et un peu en moi.
- MehitabelVénérable
Et je sais que ce j'ai vécu n'est rien à côté d'autres expériences de prof, je sais que celles de Sev par exemple ont été terrifiantes.
- LefterisEsprit sacré
Tu peux t'en rendre compte toi-même, si dès que deux élèves parlent, tu ne supporte pas, tu es comme moi : intolérante au bruit.Dinosaura a écrit:Je ne sais pas si ça vient de moi (dans le sens : ne sait pas "tenir ses classes" ? ou a une très faible tolérance au bruit ?
N'en fais pas une affaire personnelle : ils sont mal élevés, le bavardage est une des formes les plus accomplies de l'égocentrisme, de l'incapacité à imaginer autre chose que soi, sa petite personne, sans voir qu'on gêne. C'est la chose qui ma le plus choqué en devenant enseignant, phénomène que je ne connaissais pas étant élève.Ce qui me fait souffrir plus exactement, c'est le miroir que cet échec me renvoie - enfin ce que je ressens comme un échec, même si j'arrive à faire les cours prévus, et que je trouve mes cours solides - et surtout j'en éprouve une énorme lassitude et une intense fatigue nerveuse.
Je suis d'accord avec toi : des collègues sont capables de parler dans un bruit infernal et permanent, comme s'ils étaient sourds (pas moi) , et on exactement ces paroles stéréotypées ("sympathique" "dynamique" "agréable" , comme si cela avait d'ailleurs le moindre intérêt quand on ne sait pas aligenr tois mots corrects.Lors du conseil de classe, tout le monde joue la comédie sur l'air convenu de "c'est une classe sympathique", "un tel est bavard mais il a de bons résultats" (même s'il y a la note de vie sco, qu'il ânonne et rend des copies à la syntaxe complètement défaillante...)
Un de mes collègues m'a dit à propos d'une de mes 6e qu'il préférait une classe avec ce genre de bavardages car c'est une classe active et bonne parlant du cours (une sorte de "bruit pédagogique"...)
Ca existe , je peux te le dire , j'en ai eu quelques unes (notamment des classes aménagées, sportifs, musique ). Ils sont habitués à se concentrer, et savent en outre que leur "privilège" peut sauter .Eh bien je ne dois pas être adaptée à ces "nouveaux publics" ou à notre époque alors car je préfèrerais tellement une classe silencieuse mais attentive (et bien éduquée) !...
Beaucoup en souffrent en silence.
Et pourtant, nombre sont les collègues qui reprennent à leur compte cette antienne.
Pour ma part, j'anticipe, je fais des synthèses redoutables sur certains élèves, et je m'aperçois que ça suit. De plus, je durcis mon attitude face aux élèves, sur une classe pleine de pénibles : je projette plus (ça me donne plus de boulot et je les note plus). Leur mode est de se plaindre de tout sous l'impulsion ("on veut pas lire", "les programmes sont nuls", "ça se dit pas" "nnoon" pas d'évaluation !") .Plus ils se plaignent, plus je serre la vis, ils finissent par lâcher . Aujourd'hui, deux heures presque pas un bruit. S'ils mettent un peu de bonne volonté, se taisent , je desserre l'étau , je surligne juste ce qui est important, sinon, dans leur dos, et ils grattent. Aujourd'hui, j'ai fini par une évaluation, donc tout retard leur aurait grignoté le temps (bon je n'ai pas pu éviter "j'ai pas de feuille" "t'as une feuille ?" ). J'exclus celui qui tente sa chance, essaye d'agiter un camarade en se retournant, je me prépare une fiche à son nom.
Un bon prof est un prof qui survit en milieu hostile .
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Marie LaetitiaBon génie
Au temps pour moi!Mehitabel a écrit:Je n'ai pas dit pour rien
J'admire d'autant plus ceux qui parviennent à se faire une place, une vraie, dans ce genre d'établissement. Qui ont su s'imposer, et qui parviennent à y travailler, parfois, souvent j'ose à l'espérer, avec plaisir.
Pour ma part, je sais que je n'avais pas la stature pour assumer tout ça, et par tout ça j'entends (et j'en rigole aujourd'hui): Manon J qui m'a insultée et menacée de mort (il a fallu que je pose presque 3 semaines d'arrêt maladie pour obtenir que la direction se bouge et fasse son travail), Dylan B qui avait volé un poney de la classe relais et qui était venu sous les fenêtres du collège fièrement, Dorian (6ème) qui a mis le feu au CDI trois fois, Ryan (6ème) venu avec un kilo de cannabis dans son cartable et qui m'a accusé de casser le business de son frère. Aller au travail en pleurant, en revenir en pleurant, au bout de deux ans, il était temps que cela cesse. Cela m'a rendue très amère sur le travail, les élèves, les collègues et il m'a fallu deux excellentes années suivantes pour m'en "remettre" et reprendre un peu espoir en mon métier, et un peu en moi.
Enfin, on retrouve l'éternel problème d'une direction qui ne joue pas son rôle (même si j'ai de bonnes raisons de moyennement porter dans mon coeur l'ancien CDE...)
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
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