- cléoNiveau 9
V.Marchais a écrit:Moi je veux bien montrer comment on fait un cours pas spécialement ludique, classique, néanmoins drôle parfois, plein d'inattendu souvent, en général dans l'énergie et la bonne humeur et, oui, plutôt passionné.
Expliquer pourquoi, pour m'adapter à mes élèves, j'ai tourné le dos aux pédagogies ludiques bordélifères et chronophages et choisi un classicisme structurant et rassurant pour les élèves.
- PiliGrand sage
Mehitabel a écrit:Pseudo a écrit:J'aimerais bien, parfois, sinon de la passion (c'est très personnel ça) mais de goût d'être là dans nos métiers. Parce que franchement, la salle des profs ou la cantoche avec une brochettes d'aigris qui sont toujours fatigués (y a la fatigue pré-vacances, la fatigue post vacances et la fatigue de mi parcours entre vacances) et toujours râlants, moi, ca me sape le moral. Je n'en puis plus...
+1, et ça met presque mal à l'aise de dire que non, nous ça va, on aime ce qu'on fait et qu'on n'est pas fatigué, sans parler de passion, qu'on prend du plaisir dans notre boulot, à être avec les élèves qui ne sont pas tous mal élevés, insupportables, idiots
- ProvenceEnchanteur
Anna Parlons Passion a écrit:V.Marchais a écrit:J'ai la fibre pédagogique jusqu'avec les journalistes. On ne se refait pas.
L'ensemble du corps journalistique vous en remercie !
Je ne pensais jeter un tel pavé dans la mare en utilisant l'adjectif "ludique" pour qualifier les méthodes créatives dont certains d'entre vous ont eu l'idée.
J'ai accepté ce programme car il ne parle pas à la place des professeurs, parce qu'il leur donne la parole.
J'ai lu vos posts avec intérêt et comprends vos avis, même les plus radicaux.
Si toutefois parmi vous il y a des personnes qui souhaite échanger, partager autour de leur vision de l'enseignement, des profs ou des élèves qui les ont marqués, des ateliers qu'ils ont monté, des projets qu'ils ont menés avec leur classe ou de ce qui leur a donné envie d'enseigner, je reste à votre disposition.
Bien à vous tous,
Anna
Le problème, à mon sens, c'est que vous vous focalisez sur ce qui est un peu spectaculaire. Un prof qui anime un atelier, ça rend bien à la télé; un prof qui, exercice après exercice, réussit à apprendre à la plupart de ses élèves quand on écrit "é" et quand on écrit "er" à la fin d'un verbe du premier groupe, c'est moins vendeur. Et pourtant, c'est essentiel. On peut être passionné par l'enseignement sans être passionné par l'animation et les projets à la noix.
L'un des professeurs qui m'a le plus marquée, c'est Mme F., en 5e: c'était un professeur de français rigoureux et exigeant. J'ai beaucoup appris avec elle, notamment en grammaire. L'année précédente, nous avions fait beaucoup de projets avec un autre professeur. Je n'en garde pas grand souvenir...
- LJeanjeauNiveau 6
Lefteris a écrit:
Prof, c'est d'abord un métier. Un truc qui nous permet de gagner notre vie. C'est pas une passion, pas un passe-temps, même s'il vaut mieux que le métier nous semble un minimum intéressant.
Et dire qu'on (mais qui ?) reproche souvent aux IPR et CDE d'avoir abandonné leur métier d'enseignant par manque de passion :lol:
- Anna Parlons PassionJe viens de m'inscrire !
Cher Provence,
Vous me faites un procès d'intention !
S'il est vrai que l'annonce appelle des techniques pédagogiques hors du commun, il y est également question de quotidien, de métier et de vocation !
"Parlons passion" donne la parole à tous les passionnés. ce que vous me décrivez dans votre post à tout a fait sa place dans l'émission, croyez le bien !
Vous me faites un procès d'intention !
S'il est vrai que l'annonce appelle des techniques pédagogiques hors du commun, il y est également question de quotidien, de métier et de vocation !
"Parlons passion" donne la parole à tous les passionnés. ce que vous me décrivez dans votre post à tout a fait sa place dans l'émission, croyez le bien !
- ProvenceEnchanteur
Anna Parlons Passion a écrit:Cher Provence,
Vous me faites un procès d'intention !
Pardonnez-moi si je me suis méprise. Mais la forme prend si souvent le pas sur le contenu que ça en devient lassant. Les journaux produisent moult et moult articles sur "Gérard qui enseigne la lecture sur Twitter", "Josette qui enseigne la grammaire en faisant des claquettes" ou "Roger qui débute chacun de ses cours par une séance de yoga". On oublie trop souvent de préciser que ce que nous enseignons est intéressant en soi et qu'il est inquiétant de partir du présupposé que ça enquiquinera les élèves.
- ClarinetteGrand Maître
Provence a écrit:Anna Parlons Passion a écrit:Cher Provence,
Vous me faites un procès d'intention !
Pardonnez-moi si je me suis méprise. Mais la forme prend si souvent le pas sur le contenu que ça en devient lassant. Les journaux produisent moult et moult articles sur "Gérard qui enseigne la lecture sur Twitter", "Josette qui enseigne la grammaire en faisant des claquettes" ou "Roger qui débute chacun de ses cours par une séance de yoga". On oublie trop souvent de préciser que ce que nous enseignons est intéressant en soi et qu'il est inquiétant de partir du présupposé que ça enquiquinera les élèves.
- cléoNiveau 9
Anna Parlons Passion a écrit:Cher Provence,
Vous me faites un procès d'intention !
S'il est vrai que l'annonce appelle des techniques pédagogiques hors du commun, il y est également question de quotidien, de métier et de vocation !
"Parlons passion" donne la parole à tous les passionnés. ce que vous me décrivez dans votre post à tout a fait sa place dans l'émission, croyez le bien !
Il est vrai que nos réactions ont pu être épidermiques...Mais dans les quelques messages que vous avez postés, vous semblez, de manière naturelle, associer passion à : 1/ vocation ; 2/ activités, projets, ateliers.
Ce sont ces implicites idéologiques qui nous hérissent. Mais si nous nous trompons, tant mieux !
Et moi je dis youpi si V.Marchais peut s'exprimer à la télé !
- MehitabelVénérable
Provence a écrit:Anna Parlons Passion a écrit:Cher Provence,
Vous me faites un procès d'intention !
Pardonnez-moi si je me suis méprise. Mais la forme prend si souvent le pas sur le contenu que ça en devient lassant. Les journaux produisent moult et moult articles sur "Gérard qui enseigne la lecture sur Twitter", "Josette qui enseigne la grammaire en faisant des claquettes" ou "Roger qui débute chacun de ses cours par une séance de yoga". On oublie trop souvent de préciser que ce que nous enseignons est intéressant en soi et qu'il est inquiétant de partir du présupposé que ça enquiquinera les élèves.
- LilypimsGrand sage
cléo a écrit:Anna Parlons Passion a écrit:Cher Provence,
Vous me faites un procès d'intention !
S'il est vrai que l'annonce appelle des techniques pédagogiques hors du commun, il y est également question de quotidien, de métier et de vocation !
"Parlons passion" donne la parole à tous les passionnés. ce que vous me décrivez dans votre post à tout a fait sa place dans l'émission, croyez le bien !
Il est vrai que nos réactions ont pu être épidermiques...Mais dans les quelques messages que vous avez postés, vous semblez, de manière naturelle, associer passion à : 1/ vocation ; 2/ activités, projets, ateliers.
Ce sont ces implicites idéologiques qui nous hérissent. Mais si nous nous trompons, tant mieux !
Et moi je dis youpi si V.Marchais peut s'exprimer à la télé !
Moi aussi. Pour la première fois depuis sa création, je poserai la main sur cet objet étrange et capricieux. Un petit pas pour moi, un grand pas pour ma télé.
_________________
...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- jonjon71Fidèle du forum
cléo a écrit:Anna Parlons Passion a écrit:VOUS ENSEIGNEZ AVEC PASSION
VOUS AVEZ MILLE ET UNE ASTUCES POUR RENDRE VOS COURS LUDIQUES
Parlez-nous de votre vocation dans « Parlons Passion »,
le programme court de France 5 dédié au métier d’enseignant.
Nous cherchons des instituteurs, professeurs ou chercheurs passionnés et passionnants, toutes disciplines confondues, exerçant en région parisienne et prêts à partager leur passion.
Racontez-nous : comment votre vocation vous est venue, votre quotidien ou les techniques pédagogiques que vous avez dû mettre en place face à certaines situations.
En un mot, parlez-nous de vous et de votre métier ! javascript:emoticonp('')
Si vous êtes intéressé(e) ou si vous pensez à quelqu’un, contactez-moi !
Anna-Lou 06 60 71 28 70
parlonspassion@hotmail.fr
Oyez oyez, qu'on se le dise : enseigner avec passion, c'est rendre les cours LUDIQUES...
Ce n'est pas ce qui est écrit ! Les deux phrases sont distinctes me semble-t-il dans le message initial. Il ne faut pas pousser le bouchon non plus.
- LefterisEsprit sacré
Là, il y a une solution ultra simple, que je mets en pratique avec bonheur : ne jamais manger à la cantine, et ne pas séjourner en salle des professeurs, où de toute manière on ne peut rien faire de sérieux avec le bruit, les passages, les gens qui viennent déranger... Il vaut encore mieux aller au bistro du coin pour corrigerPseudo a écrit:J'aimerais bien, parfois, sinon de la passion (c'est très personnel ça) mais de goût d'être là dans nos métiers. Parce que franchement, la salle des profs ou la cantoche avec une brochettes d'aigris qui sont toujours fatigués (y a la fatigue pré-vacances, la fatigue post vacances et la fatigue de mi parcours entre vacances) et toujours râlants, moi, ca me sape le moral. Je n'en puis plus...
Pas moi en tout cas, je comprends qu'on puisse être CdE pour le logement, les primes, IPR pour ne plus voir d'élèves, ne plus avoir de copies etc. C'est la règle du jeu. La seule chose qu'on peut reprocher à certains, c'est d'avoir une mentalité de caporal, mais objectivement, ça ne m'est pas arrivé. L'essentiel, dans un boulot, c'est de le faire, la vocation n'est pas dans le pack , à part peut-être dans les ordres... Là où il est à peu près certain que la plupart des enseignants ont une certaine "vocation", c'est leur matière , ils n'ont pas entamé des années d'études, la pénibilité des concours après avoir tiré au sort une matière : c'est déjà pas mal.LJeanjeau a écrit:Lefteris a écrit:
Prof, c'est d'abord un métier. Un truc qui nous permet de gagner notre vie. C'est pas une passion, pas un passe-temps, même s'il vaut mieux que le métier nous semble un minimum intéressant.
Et dire qu'on (mais qui ?) reproche souvent aux IPR et CDE d'avoir abandonné leur métier d'enseignant par manque de passion :lol:
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- MamaVénérable
Il me semble qu'un enseignant "passionné", justement, se distingue de celui qui se passionne pour sa (ou ses) seule(s) matière(s) - dans ce cas, on peut vite être très frustré par le niveau des élèves, et très malheureux -: elle le passionne, bien sûr, mais il voue aussi un fort intérêt au simple fait de transmettre et de faire progresser les élèves, à la recherche des meilleurs moyens didactiques pour ce faire (en abandonnant le ludique à outrance, pour sûr, entre autres...). C'est bien l'impression que donne Véronique avec le GRIP, le Terre des Lettres, etc. Ca n'empêche pas les moments de découragement, de ras-le-bol ; mais on croit encore qu'on peut apporter aux élèves, ça nous plaît, et quand on le constate dans un moment de grâce, ça nous console de tout. Et si on aime le contact avec eux, c'est encore mieux.
Quant à la "vocation", le terme est certes impropre, mais il n'empêche que certains ont toujours voulu faire ce métier, l'adorent, et lui sacrifient beaucoup de leur temps par envie. Tout cela n'est pas nécessaire pour faire un bon prof, bien sûr, mais quand ça existe, c'est beau à voir... Ceux qui ont vraiment la "vocation" la ramènent rarement et ne s'érigent pas en modèles, je trouve. Ca, c'est de la frime pour se rassurer.
Je ne considère absolument pas mon métier comme un "gagne-pain" : quoi qu'on en dise, si on le fait mécaniquement, ça devient vite ingrat, et si c'est dur, il y a toujours moyen de faire autre chose. Il faut savoir si on préfère souffrir, ou gagner moins, risquer le licenciement... Personnellement, j'ai renoncé à un métier beaucoup mieux payé, j'ai même risqué gros et renoncé à une bourse de thèse juridique en me réorientant vers ce métier, et je ne l'ai jamais regretté, parce qu'il me passionne, oui. Je suis impatiente avant les rentrées, même quand c'est dur. Je ne me sens jamais dans l'ennui, et jamais inutile ; j'adore ça. L'humour entre moi et eux, l'imprévu, les progrès, les crises diverses, le difficile maintien des exigences, l'organisation... j'évolue à mon rythme.
Les collègues que je vois souffrir le plus - dans l'ennui ou dans la vraie dépression - sont justement ceux qui adorent leur matière mais qui n'ont jamais aimé ou désiré, même avant leur concours, être en contact avec des jeunes et leur transmettre des choses. Ils aimaient la recherche, et ils ont "fini prof", ils ont fait ça "parce qu'il n'y avait rien d'autre à faire". D'après leurs propres mots. Certains se mettent à aimer ça, d'autre non. Pour eux, c'est vraiment dur. Bien sûr, il y en a plein aussi qui ont vraiment désiré ce métier et qui prennent la réalité de plein fouet, mais il me semble que ceux-là ont quand même davantage de ressource en eux face aux difficultés.
Quant à la "vocation", le terme est certes impropre, mais il n'empêche que certains ont toujours voulu faire ce métier, l'adorent, et lui sacrifient beaucoup de leur temps par envie. Tout cela n'est pas nécessaire pour faire un bon prof, bien sûr, mais quand ça existe, c'est beau à voir... Ceux qui ont vraiment la "vocation" la ramènent rarement et ne s'érigent pas en modèles, je trouve. Ca, c'est de la frime pour se rassurer.
Je ne considère absolument pas mon métier comme un "gagne-pain" : quoi qu'on en dise, si on le fait mécaniquement, ça devient vite ingrat, et si c'est dur, il y a toujours moyen de faire autre chose. Il faut savoir si on préfère souffrir, ou gagner moins, risquer le licenciement... Personnellement, j'ai renoncé à un métier beaucoup mieux payé, j'ai même risqué gros et renoncé à une bourse de thèse juridique en me réorientant vers ce métier, et je ne l'ai jamais regretté, parce qu'il me passionne, oui. Je suis impatiente avant les rentrées, même quand c'est dur. Je ne me sens jamais dans l'ennui, et jamais inutile ; j'adore ça. L'humour entre moi et eux, l'imprévu, les progrès, les crises diverses, le difficile maintien des exigences, l'organisation... j'évolue à mon rythme.
Les collègues que je vois souffrir le plus - dans l'ennui ou dans la vraie dépression - sont justement ceux qui adorent leur matière mais qui n'ont jamais aimé ou désiré, même avant leur concours, être en contact avec des jeunes et leur transmettre des choses. Ils aimaient la recherche, et ils ont "fini prof", ils ont fait ça "parce qu'il n'y avait rien d'autre à faire". D'après leurs propres mots. Certains se mettent à aimer ça, d'autre non. Pour eux, c'est vraiment dur. Bien sûr, il y en a plein aussi qui ont vraiment désiré ce métier et qui prennent la réalité de plein fouet, mais il me semble que ceux-là ont quand même davantage de ressource en eux face aux difficultés.
- JPhMMDemi-dieu
J'essaie d'enseigner avec raison.Anna Parlons Passion a écrit:VOUS ENSEIGNEZ AVEC PASSION
Je suppose donc qu'il ne m'est même pas nécessaire de lire la suite.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- LefterisEsprit sacré
Non, parce que le fait d'aimer sa matière fait qu'on essaie de la transmettre du mieux possible. Mais on ne se met pas martel en tête face à certains publics ...mamamanette a écrit:Il me semble qu'un enseignant "passionné", justement, se distingue de celui qui se passionne pour sa (ou ses) seule(s) matière(s) - dans ce cas, on peut vite être très frustré par le niveau des élèves, et très malheureux -: elle le passionne, bien sûr, mais il voue aussi un fort intérêt au simple fait de transmettre et de faire progresser les élèves,
Oui et non, on ne peut pas changer de métier tous les quatre matins. Je viens moi-même d'un métier mieux payé, et on peut aussi apprécier dans ce métier autre chose : l'indépendance, le fait de bosser seul... Et le critère aimer /pas aimer, ou celui de la "vocation" , qui est généralisant, n'est pas d'ailleurs le plus pertinent : il y a des classes où l'on aime enseigner, d'autres non , des élèves et des classes entières même antipathiques, d'autres agréables.Je ne considère absolument pas mon métier comme un "gagne-pain" : quoi qu'on en dise, si on le fait mécaniquement, ça devient vite ingrat, et si c'est dur, il y a toujours moyen de faire autre chose.
Les collègues que je vois souffrir le plus - dans l'ennui ou dans la vraie dépression
Ca, c'est un truc que je ne comprends pas, sauf dans les cas de collèges où c'est l'agression physique , le harcèlement hiérarchique, ou des difficultés insurmontables à côté, comme l'éloignement de sa famille, le service sur plusieurs postes. Sinon, c'est justement un manque de recul par rapport au travail, qu'il me semble malsain de confondre avec sa vie. Il faut alors lever le pied et faire des choses intéressantes à côté.
ceux qui adorent leur matière mais qui n'ont jamais aimé ou désiré, même avant leur concours, être en contact avec des jeunes et leur transmettre des choses.
Pour être honnête, c'est la majorité , semble-t-il, quand on discute avec ceux qu'on connaît bien. Ce n'est pas pour ça qu'ils veulent se jeter à l'eau ou se pendre, et même le splus désabusés savent très bien qu'ils ne seraient pas plus heureux dans une banque, ou une autre administration, encore moins à l'usine ou à la caisse d'un supermarché.
Mais pour la "vocation", on constate dans les difficultés de recrutement, et même la désertion de filières qui plaisent pourtant, précisément parce qu'elle ne mènent qu'à l'EN.
Ils sont beaucoup plus durement déçus, sans doute par l'écart entre leurs aspirations et le choc qu'ils reçoivent face à des publics que rien n'intéresse et agressifs, ce qu'ils ressentent comme une injustice , une ingratitude, que sais-je...Je ne me suis pas amusé à faire des statistiques, mais si je regarde ceux que j'ai le plus vu péter les plombs (ne pas revenir du jour au lendemain concernant des TZR ou des vacataires , sortir en pleurant de leur cours...) c'est souvent des collègues assez jeunes, ayant des illusions, cherchant à s'impliquer plus qu'il ne le faudrait. Quand on aime sa matière, on sait par expérience de la vie que les mêmes choses n'intéressent pas tout le monde, on se fait une raison, on sème du mieux possible, on essaie de faire en sorte que ceux qui veulent travailler ne soient pas gênés , en sachant bien qu'il est impossible que tout germe, et partout...Bien sûr, il y en a plein aussi qui ont vraiment désiré ce métier et qui prennent la réalité de plein fouet, mais il me semble que ceux-là ont quand même davantage de ressource en eux face aux difficultés.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- ClarinetteGrand Maître
Effectivement, il est à craindre qu'un prof passionné par sa discipline (et seulement celle-ci) soit vite dégoûté de l'enseignement. Après en avoir discuté avec de nombreux collègues de tous niveaux, j'ai tendance à penser, pour le dire vite, que la majorité des profs du secondaire aimaient une discipline et en ont fait leur métier, ce qui peut amener à une certaine amertume devant le niveau et l'investissement de leurs élèves, si ceux-ci ne sont pas au rendez-vous. Heureusement, ce n'est pas une règle.mamamanette a écrit:Il me semble qu'un enseignant "passionné", justement, se distingue de celui qui se passionne pour sa (ou ses) seule(s) matière(s) - dans ce cas, on peut vite être très frustré par le niveau des élèves, et très malheureux -: elle le passionne, bien sûr, mais il voue aussi un fort intérêt au simple fait de transmettre et de faire progresser les élèves, à la recherche des meilleurs moyens didactiques pour ce faire (en abandonnant le ludique à outrance, pour sûr, entre autres...). C'est bien l'impression que donne Véronique avec le GRIP, le Terre des Lettres, etc. Ca n'empêche pas les moments de découragement, de ras-le-bol ; mais on croit encore qu'on peut apporter aux élèves, ça nous plaît, et quand on le constate dans un moment de grâce, ça nous console de tout. Et si on aime le contact avec eux, c'est encore mieux.
Quant à la "vocation", le terme est certes impropre, mais il n'empêche que certains ont toujours voulu faire ce métier, l'adorent, et lui sacrifient beaucoup de leur temps par envie. Tout cela n'est pas nécessaire pour faire un bon prof, bien sûr, mais quand ça existe, c'est beau à voir... Ceux qui ont vraiment la "vocation" la ramènent rarement et ne s'érigent pas en modèles, je trouve. Ca, c'est de la frime pour se rassurer.
Je ne considère absolument pas mon métier comme un "gagne-pain" : quoi qu'on en dise, si on le fait mécaniquement, ça devient vite ingrat, et si c'est dur, il y a toujours moyen de faire autre chose. Il faut savoir si on préfère souffrir, ou gagner moins, risquer le licenciement... Personnellement, j'ai renoncé à un métier beaucoup mieux payé, j'ai même risqué gros et renoncé à une bourse de thèse juridique en me réorientant vers ce métier, et je ne l'ai jamais regretté, parce qu'il me passionne, oui. Je suis impatiente avant les rentrées, même quand c'est dur. Je ne me sens jamais dans l'ennui, et jamais inutile ; j'adore ça. L'humour entre moi et eux, l'imprévu, les progrès, les crises diverses, le difficile maintien des exigences, l'organisation... j'évolue à mon rythme.
Les collègues que je vois souffrir le plus - dans l'ennui ou dans la vraie dépression - sont justement ceux qui adorent leur matière mais qui n'ont jamais aimé ou désiré, même avant leur concours, être en contact avec des jeunes et leur transmettre des choses. Ils aimaient la recherche, et ils ont "fini prof", ils ont fait ça "parce qu'il n'y avait rien d'autre à faire". D'après leurs propres mots. Certains se mettent à aimer ça, d'autre non. Pour eux, c'est vraiment dur. Bien sûr, il y en a plein aussi qui ont vraiment désiré ce métier et qui prennent la réalité de plein fouet, mais il me semble que ceux-là ont quand même davantage de ressource en eux face aux difficultés.
Quand on se dirige vers le primaire, ce que l'on aime avant tout, de manière générale, c'est l'enseignement, l'établissement d'une relation prolongée avec un groupe classe, ce qui n'empêche pas, bien sûr, de préférer certaines disciplines à d'autres. Les élèves étant plus "frais" et généralement plus motivés, le métier est globalement plus agréable.
- ZorglubHabitué du forum
C'est concis, efficace et n'appelle qu'un commentaire de ma part : "J'aurais aimé trouver la formule !".JPhMM a écrit:J'essaie d'enseigner avec raison.Anna Parlons Passion a écrit:VOUS ENSEIGNEZ AVEC PASSION
- loukoumintergalactiqueNiveau 4
Ici, pas de passion dans l'aigreur
- V.MarchaisEmpereur
Provence a écrit:Anna Parlons Passion a écrit:V.Marchais a écrit:J'ai la fibre pédagogique jusqu'avec les journalistes. On ne se refait pas.
L'ensemble du corps journalistique vous en remercie !
Je ne pensais jeter un tel pavé dans la mare en utilisant l'adjectif "ludique" pour qualifier les méthodes créatives dont certains d'entre vous ont eu l'idée.
J'ai accepté ce programme car il ne parle pas à la place des professeurs, parce qu'il leur donne la parole.
J'ai lu vos posts avec intérêt et comprends vos avis, même les plus radicaux.
Si toutefois parmi vous il y a des personnes qui souhaite échanger, partager autour de leur vision de l'enseignement, des profs ou des élèves qui les ont marqués, des ateliers qu'ils ont monté, des projets qu'ils ont menés avec leur classe ou de ce qui leur a donné envie d'enseigner, je reste à votre disposition.
Bien à vous tous,
Anna
Le problème, à mon sens, c'est que vous vous focalisez sur ce qui est un peu spectaculaire. Un prof qui anime un atelier, ça rend bien à la télé; un prof qui, exercice après exercice, réussit à apprendre à la plupart de ses élèves quand on écrit "é" et quand on écrit "er" à la fin d'un verbe du premier groupe, c'est moins vendeur. Et pourtant, c'est essentiel. On peut être passionné par l'enseignement sans être passionné par l'animation et les projets à la noix.
C'est vrai, Provence. Nous sommes nombreux à ne pas nous reconnaître dans cette vitrine, voire à nous sentir trahis par cette mise en scène qui relègue à l'arrière-plan ce qui constitue l'essentiel de notre métier, loin des accessoires et gadgets séduisants. C'est agaçant - pire que cela, nuisible. Néanmoins, si, sous prétexte que les médias donnent souvent de notre métier une image réductrice et inadéquate, nous refusons de nous adresser aux journalistes, nous laissons les "animateurs" en mal de visibilité occuper tout le terrain médiatique - et nous bouclons nous-même le cercle de façon assez vicieuse.
Faisons-nous entendre et accordons assez de crédit aux journalistes pour penser qu'ils sauront faire écho à notre propos sans (trop) le déformer.
- MarinabebisNiveau 2
Lefteris a écrit:Là, il y a une solution ultra simple, que je mets en pratique avec bonheur : ne jamais manger à la cantine, et ne pas séjourner en salle des professeurs, où de toute manière on ne peut rien faire de sérieux avec le bruit, les passages, les gens qui viennent déranger... Il vaut encore mieux aller au bistro du coin pour corrigerPseudo a écrit:J'aimerais bien, parfois, sinon de la passion (c'est très personnel ça) mais de goût d'être là dans nos métiers. Parce que franchement, la salle des profs ou la cantoche avec une brochettes d'aigris qui sont toujours fatigués (y a la fatigue pré-vacances, la fatigue post vacances et la fatigue de mi parcours entre vacances) et toujours râlants, moi, ca me sape le moral. Je n'en puis plus...
+1
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"Lire ressemble à regarder l'horizon. D'abord on ne voit qu'une ligne noire. Puis on imagine des mondes". Erik Orsenna
- Marie LaetitiaBon génie
Lilypims a écrit:cléo a écrit:
Et moi je dis youpi si V.Marchais peut s'exprimer à la télé !
Moi aussi. Pour la première fois depuis sa création, je poserai la main sur cet objet étrange et capricieux. Un petit pas pour moi, un grand pas pour ma télé.
il me passionne, oui. Je suis impatiente avant les rentrées, même quand c'est dur. Je ne me sens jamais dans l'ennui, et jamais inutile ; j'adore ça. L'humour entre moi et eux, l'imprévu, les progrès, les crises diverses, le difficile maintien des exigences, l'organisation... j'évolue à mon rythme.
(dit celle qui va revenir demain en maudissant les 4e... ou les 5e... ou p'têt bien les 6e... )
Lefteris a écrit:Non, parce que le fait d'aimer sa matière fait qu'on essaie de la transmettre du mieux possible. Mais on ne se met pas martel en tête face à certains publics ...mamamanette a écrit:Il me semble qu'un enseignant "passionné", justement, se distingue de celui qui se passionne pour sa (ou ses) seule(s) matière(s) - dans ce cas, on peut vite être très frustré par le niveau des élèves, et très malheureux -: elle le passionne, bien sûr, mais il voue aussi un fort intérêt au simple fait de transmettre et de faire progresser les élèves,
entièrement d'accord !
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- ProvenceEnchanteur
V.Marchais a écrit:
C'est vrai, Provence. Nous sommes nombreux à ne pas nous reconnaître dans cette vitrine, voire à nous sentir trahis par cette mise en scène qui relègue à l'arrière-plan ce qui constitue l'essentiel de notre métier, loin des accessoires et gadgets séduisants. C'est agaçant - pire que cela, nuisible. Néanmoins, si, sous prétexte que les médias donnent souvent de notre métier une image réductrice et inadéquate, nous refusons de nous adresser aux journalistes, nous laissons les "animateurs" en mal de visibilité occuper tout le terrain médiatique - et nous bouclons nous-même le cercle de façon assez vicieuse.
Faisons-nous entendre et accordons assez de crédit aux journalistes pour penser qu'ils sauront faire écho à notre propos sans (trop) le déformer.
Tu as raison, Véronique.
Je suis tout à fait disposée à m'entretenir avec un journaliste. Mais je ne m'imagine pas un seul instant être filmée ni passer à la télévision.
- PseudoDemi-dieu
Marinabebis a écrit:Là, il y a une solution ultra simple, que je mets en pratique avec bonheur : ne jamais manger à la cantine, et ne pas séjourner en salle des professeurs, où de toute manière on ne peut rien faire de sérieux avec le bruit, les passages, les gens qui viennent déranger... Il vaut encore mieux aller au bistro du coin pour corrigerPseudo a écrit:J'aimerais bien, parfois, sinon de la passion (c'est très personnel ça) mais de goût d'être là dans nos métiers. Parce que franchement, la salle des profs ou la cantoche avec une brochettes d'aigris qui sont toujours fatigués (y a la fatigue pré-vacances, la fatigue post vacances et la fatigue de mi parcours entre vacances) et toujours râlants, moi, ca me sape le moral. Je n'en puis plus...
Voilà un autre travers qui me pourri la vie. Je suis documentaliste. Ca fait parti de mon job de nouer des liens avec les profs, pour pouvoir bosser. Et les profs qui refusent tout contact avec les autres, c'est tout sauf pratique pour moi.
Mais il m'arrive de me sentir trop peu capable de jouer la soeur sourire et de "louper" des récrés.
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- ParatgeNeoprof expérimenté
V.Marchais a écrit: Si donner à tous les élèves la maîtrise de leur langue maternelle, sans atelier ni vitrine particulière, vous paraît un projet suffisamment digne d'intérêt, je veux bien en parler avec vous.
Vous auriez droit à 32 secondes dans un extrait d'extrait de « reportage » ou alors à vous faire couper la parole à tout bout de champ sur un plateau par la journaliste ou les invités-professionnels.
C'est le principe de la télé !
Sinon, dans la presse écrite ça tombe le plus souvent dans le publi-reportage sur trois clampins du collège André-Moulin qui « renouvellent les approches et passionnent les jeunes », Vanessa Duchemolle nous dit : « Je vois bien le sourire dans les yeux de mes élèves quand je leur dit qu'à la place du devoir de maths on va faire un débat citoyen » et au collège Jean-Malraux Cédric Dugland raconte qu'en mettant deux doigts sur la table il calme les « jeunes les plus indisciplinés ».
- clairlaureNiveau 9
Je me sens passionnée par mon métier et sans mentir, je vais avec bonheur en cours. Je veux bien en parler avec vous. Mais je ne crois pas faire des cours "ludiques". Les élèves semblent s'intéresser en général et accrocher à certaines activités mais je fais bien du français.
- gauvain31Empereur
D'accord avec une collègue qui disait qu'on doit enseigner avec raison , mais il faut aimer passionnément sa matière pour pouvoir la transmettre efficacement
- Le Guardian cherche des témoignages d'enseignants français.
- Site web gratuit (pour associations, professeurs, passionnés ...)
- Emission "ça commence aujourd'hui" sur la souffrance des enseignants
- Sur Arte, dans l'émission Yourope, un reportage sur les enseignants
- Appel pour une refonte de la formation des enseignants par le « Réseau des enseignants d’historiographie et d ‘épistémologie de l’histoire »
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