- ClarinetteGrand Maître
Je pense que c'était en écho à la citation attribuée à Goethe : "Traitez les gens comme s'ils étaient ce qu'ils devraient être, et vous les aiderez ainsi à devenir ce qu'ils sont capables d'être." Je trouve cette formule assez proche de l'idée que je me fais de ma "mission". Aïe : mission, passion, pas bon, tout ça...JPhMM a écrit:Je trouve cette affirmation tout à fait insupportable. D'autant qu'aimer quelqu'un pour ce qu'il peut devenir (et donc ce qu'on espère qu'il deviendra) n'est pas aimer mais tenter de prendre possession.lene75 a écrit:Notre formateur nous disait sans cesse : "On sanctionne d'abord, on discute après", "il faut aimer les élèves non pas pour ce qu'ils sont mais pour ce qu'ils peuvent devenir"
Zyva ! Tu te fais chébran par des journalistes en MP ? :shock:Kilmeny a écrit:Sans compter ceux qui envoient des MP... !!Clarinette a écrit:Décidément, nous sommes un sujet vendeur ! :shock:
- SapotilleEmpereur
Fesseur Pro a écrit::lol:Collier de Barbe a écrit: à lire certains collègues, on pourrait croire qu'ils ont traversé l'adolescence déjà vieux.
+ 1
Sinon, je suis également un prof heureux.
Et pas le seul heureusement même si on a de plus en plus l'impression d'être des exceptions.
J'ai aimé et ai été heureuse jusqu'à la retraite, mais je me demande si j'aurais autant aimé si cela avait été purement bénévole !!!
- Fesseur ProGuide spirituel
ai étéSapotille a écrit:J'ai aimé et est été heureuse jusqu'à la retraite, mais je me demande si j'aurais autant aimé si cela avait été purement bénévole !!!
Sinon, je n'ai jamais parlé de bénévolat
_________________
Pourvu que ça dure...
- User5899Demi-dieu
Mareuil a écrit:Les pédagos ne sont pas du tout ludiques ; ce sont des croque-morts patentés, tristes comme la pluie et chiants comme un jour sans pain. A-t-on jamais vu quelqu'un d'aussi ennuyeux que le Gaby, par exemple ?Luigi_B a écrit:Moi j'ai fait un cours ludique sur le sonnet "L'Arc en ciel" de Charles de Vion d'Alibray et depuis, bizarrement, tous les pédagogistes me sont tombés dessus.
- SapotilleEmpereur
Fesseur Pro a écrit:ai étéSapotille a écrit:J'ai aimé et ai été heureuse jusqu'à la retraite, mais je me demande si j'aurais autant aimé si cela avait été purement bénévole !!!
Sinon, je n'ai jamais parlé de bénévolat
Merci, j'ai corrigé !
- LefterisEsprit sacré
Si après la passion christique, certain(e)s commencent à prendre la posture du missionnaire , où va-t-on ?Clarinette a écrit: Je trouve cette formule assez proche de l'idée que je me fais de ma "mission". Aïe : mission, passion, pas bon, tout ça...
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- ClarinetteGrand Maître
Evidemment, si tout le monde y va de sa petite saillie...Lefteris a écrit:Si après la passion christique, certain(e)s commencent à prendre la posture du missionnaire , où va-t-on ?Clarinette a écrit: Je trouve cette formule assez proche de l'idée que je me fais de ma "mission". Aïe : mission, passion, pas bon, tout ça...
- LilypimsGrand sage
Clarinette a écrit:Evidemment, si tout le monde y va de sa petite saillie...Lefteris a écrit:Si après la passion christique, certain(e)s commencent à prendre la posture du missionnaire , où va-t-on ?Clarinette a écrit: Je trouve cette formule assez proche de l'idée que je me fais de ma "mission". Aïe : mission, passion, pas bon, tout ça...
Rhôôô... J'ai mis un peu de temps à comprendre. Suis fatiguée, moi.
- MareuilNeoprof expérimenté
Collier de Barbe a écrit:"Ce que je fais, n'importe qui peut le faire"
"La seule reconnaissance qui vaille, pour une activité salariée, c'est la fiche de paie."
Merci de votre message, mais les assertions ci-dessus me sont peu compréhensibles. Comment pouvez vous à la fois être heureux de la reconnaissance que vous procurent vos anciens élèves tout en indiquant que ce que vous faites est à la portée de tous et/ou que la seule vraie reconnaissance se compte en €?
Je ne vois pas ce qu'il y a de sale à être rétribué pour avoir fait son métier; métier que je préfère 1000 fois exercer par goût que par nécessité. Et dans ce métier il y a le plaisir de transmettre et oui aussi se carrer des ados (qui par nature sont assez pénibles, à lire certains collègues, on pourrait croire qu'ils ont traversé l'adolescence déjà vieux) toute la journée, ce qui m'embête beaucoup moins que d'avoir à rencontrer leurs géniteurs... Et je pense pas du tout, que cette "garderie" comme vous dites soit à la portée de tous (mais inversement, je ne supporterais pas 2h de bosser dans un bureau d'une tour quelconque).
Ce qui est amusant, c'est que la seule alternative que vous envisagiez, c'est de "bosser dans un bureau d'une tour quelconque".
- thrasybuleDevin
Je prends la discussion en cours de route mais , ce qui me taquine un tantinet le cervelet, c'est l'emploi du terme "passion" dont les occurences prolifèrent dans le topic, comme un talisman qui serait l'alpha et l'omega de notre fonction sociale. Passion, sentiment exclusif, dont la puissance émotionnelle écarte tout autre objet du désir, asservissement aussi, dynamique irrationnelle. Je comprends qu'on se perde de vue soi-même dans un autre qu'on idolâtre, qu'on approche le bonheur pour un discipline artistique, ou quelque autre manifestation de la beauté, qu'on se sacrifie soi-même pour une cause désintéressée, mais se réduireà son travail, c'est quelque chose qui me dépasse et me semble une amputation de tout un champ des possibles fermé par une espèce de croyance qu n'est qu'un énième avatar du divertissement pascalien. Je vais en cours, parfois j'ai un grand plaisir, voire une jubilation à enseigner, parfois, je pense à autre chose, ça me saoûle, les élèves m'apprécient et les parents sont toujours très gentils avec moi. J'ai souvent l'impression que dire que l'on est passionné suffit à prouver que l'on est un bon prof, comme si l'on faisait voeu de chasteté. J'ai conscience que ce que je dis ne va pas être forcément bien pris. C'est mon avis.
- farfallaEmpereur
Oui.henriette a écrit:astopia a écrit:henriette a écrit:Je vais peut-être me faire lyncher, mais je crois qu'un prof qui commence à réfléchir en terme de ludique est plutôt mal parti pour enseigner, et court le risque de se transformer rapidement en GO de périscolaire.
Ce n'est pas demain la veille que je serais GO de périscolaire comme tu dis ! En ce moment j'étudie la présentation physique avec les élèves, demain je vais faire un "qui est-ce" : ça me permettra de savoir très rapidement si les élèves connaissent leur vocabulaire et le maîtrisent. Ensuite ils passeront chacun leur tour à l'oral et les autres élèves devront éliminer au fur et à mesure les personnages qui ne correspondent pas à la description faite. En 20 minutes maxi, tous les élèves auront fait de l'expression orale et de la compréhension orale non stop pendant ce laps de temps. Trouve-moi une autre activité qui puisse apporter autant à la classe en si peu de temps... Oui, cette partie du cours sera ludique, mais ils auront appris des choses / consolidé leurs acquis et surtout tout le monde aura participé.
Ensuite par contre ils feront une expression écrite, notée.
Mais je dois être une mauvaise prof...Bien sûr mes cours ne sont pas intéressants. On peut même dire qu'ils sont inutiles tant qu'on y est.henriette a écrit:Je me soucie par contre qu'ils soient intéressants pour les élèves, qu'ils retiennent leur attention, pour qu'ils y apprennent quelque chose, et en sortent avec la satisfaction d'avoir compris et appris. Pour arriver à cela, il n'y a pas besoin de "faire du ludique" dans le sens "jeux et Cie".
Oui, demain je ferai un jeu, mais ils auront compris, appris et ils seront contents d'eux !henriette a écrit:D’après mon expérience par contre, l'art de la mise en scène est important : enseigner, pour moi, c'est jouer un rôle, c'est une représentation, c'est un art du spectacle. Les meilleurs profs que j'ai eus dans l'ensemble de ma scolarité, du primaire à la prépa et même à la fac, et pas qu'en lettres, avaient tous un point commun : ils étaient de vrais comédiens, qui savaient créer une atmosphère, un suspense, ménager leurs effets, mettre en scène leur propos, qu'il s'agisse de l'étude d'une Fable de La Fontaine, de la nuit de Varennes, ou d'une expérience d'oxydoréduction. On était scotchés, on buvait leurs paroles, on ne voyait pas le temps passer, on riait, on était émus, curieux, étonnés, intrigués, scandalisés parfois, mais on comprenait tout, et mieux, on le retenait.
Là par contre je suis d'accord. Mais on peut faire les deux.
Avant les vacances, j'ai fait un mots-croisés par rapport à Noël avec mes 3°Prépa pro. Et bien ça les a motivé, ils ont fait le travail et certains ont même eu un 10/10 alors qu'ils plafonnent à 3 ou 4 de moyenne en espagnol. Et bien figure-toi qu'ils ont retenu des choses, vraiment et que lundi quand on a fait la suite de cela, des élèves étaient capables de revenir sur ce que l'on avait dit la fois d'avant, il y a donc plus de 15 jours. Ils m'ont surprises, positivement, et étaient fiers d'eux.
Alors oui, si avec eux je dois passer par le ludique, de temps en temps, en outil pour faire passer un message, alors oui je le ferai, car mon job c'est de leur apporter un savoir, des connaissances. Et là, c'est ce que j'ai fait, que cela plaisent à certains ou non.
Ce que je voulais dire, Astopia - et Pili aussi - ce n'est pas qu'il ne faut pas faire de jeux, surtout lorsqu'ils viennent en appui du cours, comme vous le faites, comme il m'arrive aussi de le faire ponctuellement. Ce dont je parlais, c'est ce que j'ai vu chez différents collègues (en particulier en LC, mais pas sur le forum, où cette tendance n'est pas présente me semble-t-il), pour lesquels le ludique était le pré-requis incontournable de toute activité pédagogique (comme pour d'autres ce seront les TICE) et motivait tous leurs choix de cours, ce qu'ils allaient aborder, ou pas : je pense que là, il y a problème, et confusion entre fin et moyen. Car dans la bouche des partisans du "tout ludique" , celui-ci a vite pour corolaire le "trop difficile", et pour ennemi la notion même d'efforts, perçus comme quelque chose d'ingrat, de besogneux et non épanouissant, dont il est souhaitable de dispenser au maximum l'élève : ce qui est une très grave erreur, vous en conviendrez.
Après, chacun est bien libre de faire comme il l'entend, et heureusement.
Mais je pense que se laisser imposer insidieusement le "ludique" comme notion incontournable d'un prétendu "bon" enseignement, le seul qui n'ennuie pas les élèves, etc.etc., comme on en voit la dérive depuis plusieurs années, c'est très pernicieux, car cela dénature l'enseignement, qui n'a pas à être ou ne pas être ludique : c'est avant tout faire passer des connaissances, pas distraire. Et je suis persuadée que là-dessus, on se rejoint, non ?
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"Si nada nos salva de la muerte, al menos que el amor nos salve de la vida" Pablo Neruda
"Yo lloré porque no tenía zapatos hasta que vi un niño que no tenía pies." Oswaldo Guayasamin
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
"Quant aux ados , du moins dans certains établissements, oui, je l'affirme haut et fort, ils sont pires que naguère, de plus en plus mal élevés."
Je croirais entendre mes parents (+ de 65 les 2...)
Je sais pas, nous, on était de sacrés affreux avec les profs un peu fragiles (bon moi jamais avec le/la prof d'histoire même quand il/elle avait 0 charisme, mais avec d'autres...) je crois que j'ai été normalement élevé...mais quel plaisir parfois de faire le fier-à-bras devant le/la prof, d'être un peu insolent ou de mettre un peu le souk.
La pire illusion dont on souffre en général en tant que prof c'est de croire que nous avons autant d'importance pour les élèves que celle que les élèves ont pour nous quand nous sommes bien motivés. Le plus souvent je crois que nous ne sommes qu'un élément du décor.
Et si vous faites un effort, vous vous rappellerez peut être que vous mêmes à 13 ou 15 ans...
Je croirais entendre mes parents (+ de 65 les 2...)
Je sais pas, nous, on était de sacrés affreux avec les profs un peu fragiles (bon moi jamais avec le/la prof d'histoire même quand il/elle avait 0 charisme, mais avec d'autres...) je crois que j'ai été normalement élevé...mais quel plaisir parfois de faire le fier-à-bras devant le/la prof, d'être un peu insolent ou de mettre un peu le souk.
La pire illusion dont on souffre en général en tant que prof c'est de croire que nous avons autant d'importance pour les élèves que celle que les élèves ont pour nous quand nous sommes bien motivés. Le plus souvent je crois que nous ne sommes qu'un élément du décor.
Et si vous faites un effort, vous vous rappellerez peut être que vous mêmes à 13 ou 15 ans...
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CdB
@AbbeCordillere
- ClarinetteGrand Maître
Euh... je n'étais pas un modèle de discipline, mais il ne me serait jamais venu à l'idée, ni au pire de mes camarades de classe, d'insulter le prof ou de l'agresser physiquement...
- LefterisEsprit sacré
Ce que je me tue à essayer de dire (ça faisait longtemps que je ne m'étais pas fendu de répnses aussi longues ) , et faire comprendre qu'entre ne pas être "passionné" et être "dégoûté" voire "malheureux", il y a pas mal de nuances . M'enfin...thrasybule a écrit:.... mais se réduireà son travail, c'est quelque chose qui me dépasse et me semble une amputation de tout un champ des possibles fermé par une espèce de croyance qu n'est qu'un énième avatar du divertissement pascalien. ...
Je me rappelle parfaitement , justement, avant le collège unique : c'était l'orientation à chaque palier pur les élèves n'ayant rien à faire là et gêneurs, sans compter les diverses mesures qui planaient sur les têtes. Exclusions, changement d'établissement pour redoubler. Et ce n'était pas un établissement à la Jules Vallès, un petit lycée très banal en province.Collier de Barbe a écrit:
Je croirais entendre mes parents (+ de 65 les 2...)
Et si vous faites un effort, vous vous rappellerez peut être que vous mêmes à 13 ou 15 ans...
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- IgniatiusGuide spirituel
Collier de Barbe a écrit:"Quant aux ados , du moins dans certains établissements, oui, je l'affirme haut et fort, ils sont pires que naguère, de plus en plus mal élevés."
Je croirais entendre mes parents (+ de 65 les 2...)
Je sais pas, nous, on était de sacrés affreux avec les profs un peu fragiles (bon moi jamais avec le/la prof d'histoire même quand il/elle avait 0 charisme, mais avec d'autres...) je crois que j'ai été normalement élevé...mais quel plaisir parfois de faire le fier-à-bras devant le/la prof, d'être un peu insolent ou de mettre un peu le souk.
La pire illusion dont on souffre en général en tant que prof c'est de croire que nous avons autant d'importance pour les élèves que celle que les élèves ont pour nous quand nous sommes bien motivés. Le plus souvent je crois que nous ne sommes qu'un élément du décor.
Et si vous faites un effort, vous vous rappellerez peut être que vous mêmes à 13 ou 15 ans...
J'étais un abominable chieur, bavard et insolent, pote avec tous les cancres de ma classe.
Et ça énervait mes profs car j'étais 1er presque partout.
Et je suis allé jusqu'à me faire virer d'un amphi en maîtrise de maths.
Alors sur l'aspect "j'ai été jeune", ça va.
Mais ne pas reconnaître que le comportement global des jeunes a fortement changé et que cela empêche le bon fonctionnement des cours, pour un prof moyen qui sait se faire respecter à peu près, relève à mon avis d'une grande cécité (je n'ai pas dit mauvaise foi).
As-tu vraiment fréquenté des bahuts un peu chauds ?
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- MareuilNeoprof expérimenté
Lefteris a écrit:Ce que je me tue à essayer de dire (ça faisait longtemps que je ne m'étais pas fendu de répnses aussi longues ) , et faire comprendre qu'entre ne pas être "passionné" et être "dégoûté" voire "malheureux", il y a pas mal de nuances . M'enfin...thrasybule a écrit:.... mais se réduireà son travail, c'est quelque chose qui me dépasse et me semble une amputation de tout un champ des possibles fermé par une espèce de croyance qu n'est qu'un énième avatar du divertissement pascalien. ...Je me rappelle parfaitement , justement, avant le collège unique : c'était l'orientation à chaque palier pur les élèves n'ayant rien à faire là et gêneurs, sans compter les diverses mesures qui planaient sur les têtes. Exclusions, changement d'établissement pour redoubler. Et ce n'était pas un établissement à la Jules Vallès, un petit lycée très banal en province.Collier de Barbe a écrit:
Je croirais entendre mes parents (+ de 65 les 2...)
Et si vous faites un effort, vous vous rappellerez peut être que vous mêmes à 13 ou 15 ans...
Dans un petit collège très banal de banlieue parisienne, à la même époque, les pratiques que vous évoquez et semblez regretter étaient très exceptionnelles. Au lycée d'Argenteuil, dans la ZUP où plus tard Pinocchio devait s'illustrer, itou.
Finalement, on n'a pas dû vivre à la même époque.
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
@Ignatius : alors 3 ans chargé de cours a Paris 8 St. Denis, puis 6 ans de lycée a Sevran (APV évidemment) et aujourd'hui dans le 94, toujours APV, je crois que je connais un peu oui. Je parle globalement du chahut et de l'attitude des ados en général face a la discipline et au travail pas des incidents très graves de ces 10/15 dernières années... Mais qui sont statistiquement peu nombreux (je ne dis pas très graves attention)
Mais j'avoue (pour parler jeune) que mon opinion serait sans doute différente si je travaillait en Section Pro...
@ Lefteris: aucune nostalgie chez moi de cette école du tri social et du lycée pour 20% d'une classe d'âge. Mais rassurez vous les dernières études les plus sérieuses sur l'orientation en fin de 3ème (fondées sur une régression multivariée robuste) montre que le meilleur prédicateur de l'orientation hors lycée reste... La profession des parents. Tout n'est donc pas perdu, hein ?
Mais j'avoue (pour parler jeune) que mon opinion serait sans doute différente si je travaillait en Section Pro...
@ Lefteris: aucune nostalgie chez moi de cette école du tri social et du lycée pour 20% d'une classe d'âge. Mais rassurez vous les dernières études les plus sérieuses sur l'orientation en fin de 3ème (fondées sur une régression multivariée robuste) montre que le meilleur prédicateur de l'orientation hors lycée reste... La profession des parents. Tout n'est donc pas perdu, hein ?
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@AbbeCordillere
- LefterisEsprit sacré
Si Paris était en avance, je ne sais , mais à 600 km de là, personne n'avait envie de prendre le car pour un autre lycée ou collège, ni de se faire lourder en fin de 3ème, puisque c'était le palier crucial du 1er cycle. J'ai même eu -sans avoir jamais emm.dé le monde- un avis défavorable à un redoublement dans l'établissement (bon j'ai pas redoublé, ouf .. ) , simplement parce que je ne travaillais pas assez et que je me désintéressais de tout de manière très visible. Mais pas de bavardage , de blocage de cours, encore moins des négocations à n'en plus finir pour un changement de place et des injures.Mareuil a écrit:Lefteris a écrit:Ce que je me tue à essayer de dire (ça faisait longtemps que je ne m'étais pas fendu de répnses aussi longues ) , et faire comprendre qu'entre ne pas être "passionné" et être "dégoûté" voire "malheureux", il y a pas mal de nuances . M'enfin...thrasybule a écrit:.... mais se réduireà son travail, c'est quelque chose qui me dépasse et me semble une amputation de tout un champ des possibles fermé par une espèce de croyance qu n'est qu'un énième avatar du divertissement pascalien. ...Je me rappelle parfaitement , justement, avant le collège unique : c'était l'orientation à chaque palier pour les élèves n'ayant rien à faire là et gêneurs, sans compter les diverses mesures qui planaient sur les têtes. Exclusions, changement d'établissement pour redoubler. Et ce n'était pas un établissement à la Jules Vallès, un petit lycée très banal en province.Collier de Barbe a écrit:
Je croirais entendre mes parents (+ de 65 les 2...)
Et si vous faites un effort, vous vous rappellerez peut être que vous mêmes à 13 ou 15 ans...
Dans un petit collège très banal de banlieue parisienne, à la même époque, les pratiques que vous évoquez et semblez regretter étaient très exceptionnelles. Au lycée d'Argenteuil, dans la ZUP où plus tard Pinocchio devait s'illustrer, itou.
Finalement, on n'a pas dû vivre à la même époque.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
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- LefterisEsprit sacré
Collier de Barbe a écrit:@Ignatius : alors 3 ans chargé de cours a Paris 8 St. Denis, puis 6 ans de lycée a Sevran (APV évidemment) et aujourd'hui dans le 94, toujours APV, je crois que je connais un peu oui. Je parle globalement du chahut et de l'attitude des ados en général face a la discipline et au travail pas des incidents très graves de ces 10/15 dernières années... Mais qui sont statistiquement peu nombreux (je ne dis pas très graves attention)
Mais j'avoue (pour parler jeune) que mon opinion serait sans doute différente si je travaillait en Section Pro...
@ Lefteris: aucune nostalgie chez moi de cette école du tri social et du lycée pour 20% d'une classe d'âge. Mais rassurez vous les dernières études les plus sérieuses sur l'orientation en fin de 3ème (fondées sur une régression multivariée robuste) montre que le meilleur prédicateur de l'orientation hors lycée reste... La profession des parents. Tout n'est donc pas perdu, hein ?
Belle pirouette, je reconnais, pour ce que j'ai mis en gras .
Mais qu'est-ce que c'est cette histoire de "tri social" ? Ca se faisait sur les résultats scolaires. Rien que le BEPC était corsé, rien à voir avec la parodie actuelle... Il y a bien plus de tri aujourd'hui , où il faut habiter dans un endroit où le m2 est hors de prix pour pouvoir étudier dans une classe calme. Je sais quand même de quoi je parle, à Paris intra-muros, c'est un secret de Polichinelle !
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
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- MarcassinHabitué du forum
Parce que ce n'est plus l'école du tri social aujourd'hui ?Collier de Barbe a écrit:@ Lefteris: aucune nostalgie chez moi de cette école du tri social
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"Je regarde la grammaire comme la première partie de l'art de penser." (Condillac)
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Vous savez lefteris j'ai une amie et collegue de ce forum qui enseigne chez les bourgeois. Récemment une de ses charmantes élèves lui a proposé très sérieusement 40€ pour qu'elle lui réexplique en privé un point du cours...
Moi je préfère un peu de bazar dans ma classe que ce genre de truc...
Moi je préfère un peu de bazar dans ma classe que ce genre de truc...
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CdB
@AbbeCordillere
- IgniatiusGuide spirituel
Collier de Barbe a écrit:@Ignatius : alors 3 ans chargé de cours a Paris 8 St. Denis, puis 6 ans de lycée a Sevran (APV évidemment) et aujourd'hui dans le 94, toujours APV, je crois que je connais un peu oui. Je parle globalement du chahut et de l'attitude des ados en général face a la discipline et au travail pas des incidents très graves de ces 10/15 dernières années... Mais qui sont statistiquement peu nombreux (je ne dis pas très graves attention)
Mais j'avoue (pour parler jeune) que mon opinion serait sans doute différente si je travaillait en Section Pro...
@ Lefteris: aucune nostalgie chez moi de cette école du tri social et du lycée pour 20% d'une classe d'âge. Mais rassurez vous les dernières études les plus sérieuses sur l'orientation en fin de 3ème (fondées sur une régression multivariée robuste) montre que le meilleur prédicateur de l'orientation hors lycée reste... La profession des parents. Tout n'est donc pas perdu, hein ?
Donc, toi qui as deux ans de moins que moi, tu as connu une école dans laquelle, lorsque le travail n'était pas fait, tu n'étais pas sanctionné, ni par ton prof, lassé, ni par tes parents, qui pensent que leur enfant n'y arrive pas ?
Tu as connu une école dans laquelle, lorsque tu étais absent une semaine, tu pouvais revenir en classe car "tu avais vu ça avec la vie scolaire", puis repartir quelques semaines plus tard ?
Tu as connu une école dans laquelle, lorsque tu avais 7 de moyenne toute l'année parce que tu n'avais jamais appris une formule ou travaillé un exercice, tu pouvais passer dans la série de ton choix car ton CDE était pour "laisser le choix aux familles, qui sont quand même les plus aptes à juger" ?
Tu as connu une école dans laquelle tes camarades qui souffraient de ne pas avoir de résultats corrects malgré leur VOLONTE, ne comprenaient pas qu'il fallait s'investir SEUL chez soi dans son travail personnel ?
Ce que je te décris, ce ne sont pas quelques élèves rares de section pro, c'est 80% des 8 classes de TSTI de mon bahut réputé.
Moi aussi je voulais glander et foutre le souk, mais on ne me laissait pas faire.
Libre à toi de vivre dans l'illusion que c'est pareil qu'avant.
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
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- MareuilNeoprof expérimenté
Ça se discute, parce que les programmes sont tels que même la crème est con. Donc, vous avez raison, c'est de plus en plus du tri social et uniquement.Marcassin a écrit:Parce que ce n'est plus l'école du tri social aujourd'hui ?Collier de Barbe a écrit:@ Lefteris: aucune nostalgie chez moi de cette école du tri social
- LefterisEsprit sacré
Là, c'est moi qui ai du mal à comprendre le rapport : qu'il y ait des gens puants parce qu'ils ont du fric est une chose, que le niveau se dégrade notoirement , et que la dégradation soit concentrée dans certains endroits au vu et au su de tout le monde -et tant pis pur ceux qui ne peuvent pas aller ailleurs- en est une autre.Collier de Barbe a écrit:Vous savez lefteris j'ai une amie et collegue de ce forum qui enseigne chez les bourgeois. Récemment une de ses charmantes élèves lui a proposé très sérieusement 40€ pour qu'elle lui réexplique en privé un point du cours...
Moi je préfère un peu de bazar dans ma classe que ce genre de truc...
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Collier de Barbe a écrit:Vous savez lefteris j'ai une amie et collegue de ce forum qui enseigne chez les bourgeois. Récemment une de ses charmantes élèves lui a proposé très sérieusement 40€ pour qu'elle lui réexplique en privé un point du cours...
Moi je préfère un peu de bazar dans ma classe que ce genre de truc...
Mais qui rêve ici d'enseigner chez les "bourgeois" ??
Pour ma part, j'estime que la chienlit du comportement face au travail (je ne te parle qu'à peine du comportement en classe : chez moi, ça ne moufte pas) est générationnelle.
Et les "bourgeois" ont souvent les plus belles idées quant à l'épanouissement de leur enfant : ils ont bcp lu les "progressistes" et, tout ce que l'école n'offre plus de culture classique qui pourrait traumatiser et mettre leurs enfants en difficulté, ils préfèrent le compenser eux-mêmes, par exemple en emmenant leurs gosses visiter des musées anglais, tout en déplorant la reproduction sociale.
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- MareuilNeoprof expérimenté
Il n'y a plus d'ailleurs. Et je sais de quoi je parle, mon petit fils est à Buffon.Lefteris a écrit:Là, c'est moi qui ai du mal à comprendre le rapport : qu'il y ait des gens puants parce qu'ils ont du fric est une chose, que le niveau se dégrade notoirement , et que la dégradation soit concentrée dans certains endroits au vu et au su de tout le monde -et tant pis pur ceux qui ne peuvent pas aller ailleurs- en est une autre.Collier de Barbe a écrit:Vous savez lefteris j'ai une amie et collegue de ce forum qui enseigne chez les bourgeois. Récemment une de ses charmantes élèves lui a proposé très sérieusement 40€ pour qu'elle lui réexplique en privé un point du cours...
Moi je préfère un peu de bazar dans ma classe que ce genre de truc...
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