- MareuilNeoprof expérimenté
Il n'y a plus d'ailleurs. Et je sais de quoi je parle, mon petit fils est à Buffon.Lefteris a écrit:Là, c'est moi qui ai du mal à comprendre le rapport : qu'il y ait des gens puants parce qu'ils ont du fric est une chose, que le niveau se dégrade notoirement , et que la dégradation soit concentrée dans certains endroits au vu et au su de tout le monde -et tant pis pur ceux qui ne peuvent pas aller ailleurs- en est une autre.Collier de Barbe a écrit:Vous savez lefteris j'ai une amie et collegue de ce forum qui enseigne chez les bourgeois. Récemment une de ses charmantes élèves lui a proposé très sérieusement 40€ pour qu'elle lui réexplique en privé un point du cours...
Moi je préfère un peu de bazar dans ma classe que ce genre de truc...
- LefterisEsprit sacré
Et moi qui suis plus âgé (et même plus que Clarinette, c'est dire ... ) encore moins . (Moi, je voulais surtout glander, et même ça, calmement, dans mon coin on ne me l'autorisait pas ... )Igniatius a écrit:
Moi aussi je voulais glander et foutre le souk, mais on ne me laissait pas faire.[/b]
Libre à toi de vivre dans l'illusion que c'est pareil qu'avant.
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- MarcassinHabitué du forum
Tu as quand même beaucoup de chance d'avoir toujours enseigné dans un lycée général : tu as bénéficié de la sélection que par ailleurs tu dénonces.Collier de Barbe a écrit:@Ignatius : alors 3 ans chargé de cours a Paris 8 St. Denis, puis 6 ans de lycée a Sevran (APV évidemment) et aujourd'hui dans le 94, toujours APV
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Oui je l'ai dit plus haut sur le pro, j'aurais du ajouter et le collège...
Sur la sélection, il y a du tri qui permet de faire cours il est vrai mais sa nature ne doit pas nous échapper
Sur la sélection, il y a du tri qui permet de faire cours il est vrai mais sa nature ne doit pas nous échapper
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CdB
@AbbeCordillere
- MareuilNeoprof expérimenté
Hep ! j'ai terminé ma carrière dans des classes de lycée géné. Ce n'était pas brillant. Et je reste mesuré. Il m'est arrivé aussi d'enseigner en IUT, et cela ne volait pas haut, y compris du point de vue comportemental.Marcassin a écrit:Tu as quand même beaucoup de chance d'avoir toujours enseigné dans un lycée général : tu as bénéficié de la sélection que par ailleurs tu dénonces.Collier de Barbe a écrit:@Ignatius : alors 3 ans chargé de cours a Paris 8 St. Denis, puis 6 ans de lycée a Sevran (APV évidemment) et aujourd'hui dans le 94, toujours APV
Vous rêvez, les enfants : même s'il produit un redressement, une re-fondation comme dit l'autre - dont l'effet ne peut se faire sentir que dans vingt ans, vous êtes en attendant dans un sacré merdier.
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Igniatius a écrit:Collier de Barbe a écrit:Vous savez lefteris j'ai une amie et collegue de ce forum qui enseigne chez les bourgeois. Récemment une de ses charmantes élèves lui a proposé très sérieusement 40€ pour qu'elle lui réexplique en privé un point du cours...
Moi je préfère un peu de bazar dans ma classe que ce genre de truc...
Mais qui rêve ici d'enseigner chez les "bourgeois" ??
Pour ma part, j'estime que la chienlit du comportement face au travail (je ne te parle qu'à peine du comportement en classe : chez moi, ça ne moufte pas) est générationnelle.
Et les "bourgeois" ont souvent les plus belles idées quant à l'épanouissement de leur enfant : ils ont bcp lu les "progressistes" et, tout ce que l'école n'offre plus de culture classique qui pourrait traumatiser et mettre leurs enfants en difficulté, ils préfèrent le compenser eux-mêmes, par exemple en emmenant leurs gosses visiter des musées anglais, tout en déplorant la reproduction sociale.
Oh la la Ignatius voilà que tu parles comme le Général...Franchement lis le discours de Pompidou après les événements de Mai 68, c'est pareil "ah bah les jeunes ne veulent plus travailler, etc"
J'ai étudie dans un gros ETB de banlieue et le contrôle "vie scolaire" était pas tellement plus strict que maintenant. Parfois même je crois qu'aujourd'hui on est plus strict et que l'on contrôle plus...
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@AbbeCordillere
- IgniatiusGuide spirituel
Collier de Barbe a écrit:Igniatius a écrit:Collier de Barbe a écrit:Vous savez lefteris j'ai une amie et collegue de ce forum qui enseigne chez les bourgeois. Récemment une de ses charmantes élèves lui a proposé très sérieusement 40€ pour qu'elle lui réexplique en privé un point du cours...
Moi je préfère un peu de bazar dans ma classe que ce genre de truc...
Mais qui rêve ici d'enseigner chez les "bourgeois" ??
Pour ma part, j'estime que la chienlit du comportement face au travail (je ne te parle qu'à peine du comportement en classe : chez moi, ça ne moufte pas) est générationnelle.
Et les "bourgeois" ont souvent les plus belles idées quant à l'épanouissement de leur enfant : ils ont bcp lu les "progressistes" et, tout ce que l'école n'offre plus de culture classique qui pourrait traumatiser et mettre leurs enfants en difficulté, ils préfèrent le compenser eux-mêmes, par exemple en emmenant leurs gosses visiter des musées anglais, tout en déplorant la reproduction sociale.
Oh la la Ignatius voilà que tu parles comme le Général...Franchement lis le discours de Pompidou après les événements de Mai 68, c'est pareil "ah bah les jeunes ne veulent plus travailler, etc"
J'ai étudie dans un gros ETB de banlieue et le contrôle "vie scolaire" était pas tellement plus strict que maintenant. Parfois même je crois qu'aujourd'hui on est plus strict et que l'on contrôle plus...
Oh la la...
Je crois même que le niveau augmente, ainsi que la cohésion sociale, et que notre pays n'a jamais été aussi apte à former des élites qui tiennent la dragée haute aux ingénieurs du monde entier.
Tu fréquentes trop les cercles pédagogistes et tu adoptes leur rhétorique : pour combattre un fait, affirmons le contraire.
Honnêtement, tu souris dans ton collier non ?
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- User5899Demi-dieu
Bon, quand même, vous exagérez. Ces sympathiques et pittoresques individus, nous les côtoyons depuis des décennies déjà et, s'il est vrai qu'ils nous font rire (enfin, façon de parler...), personne ne les a encore agressés.Pili a écrit:henriette a écrit:Je vais peut-être me faire lyncher, mais je crois qu'un prof qui commence à réfléchir en terme de ludique est plutôt mal parti pour enseigner, et court le risque de se transformer rapidement en GO de périscolaire.
.
:shock: Quel mépris pour les gens, c'est incroyable ...j'y vois même un manque de tolérance par rapport aux collègues qui travaillent différemment .
On a encore le droit de porter des jugements et des appréciations dans ce pays ?
- User5899Demi-dieu
Même pas à Jussieu ?Collier de Barbe a écrit:je ne supporterais pas 2h de bosser dans un bureau d'une tour quelconque).
- User5899Demi-dieu
Avec une petite différence : on peut ne pas vouloir travailler, mais travailler tout de même, quand aujourd'hui, ne pas travailler du tout n'entraîne quasiment pas de conséquences (sur le suivi des études, je veux dire).Collier de Barbe a écrit:Ignatius voilà que tu parles comme le Général...Franchement lis le discours de Pompidou après les événements de Mai 68, c'est pareil "ah bah les jeunes ne veulent plus travailler, etc"
- ClarinetteGrand Maître
Lefteris a écrit:Et moi qui suis plus âgé (et même plus que Clarinette, c'est dire ... ) encore moins . (Moi, je voulais surtout glander, et même ça, calmement, dans mon coin on ne me l'autorisait pas ... )Igniatius a écrit:
Moi aussi je voulais glander et foutre le souk, mais on ne me laissait pas faire.[/b]
Libre à toi de vivre dans l'illusion que c'est pareil qu'avant.
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
@Ignatius de mon temps, le suivi des absences n'était pas informatisé, on envoyait pas de courier aux parents a la première absence injustifiée, les bulletins n'étaient guère rendus en main propre...
Je t'accorde que les CDE étaient sans doute moins demagos et peut être on faisait plus redoubler, mais je doute qu'on ait été plus strict avec les sections techniques...
Je t'accorde que les CDE étaient sans doute moins demagos et peut être on faisait plus redoubler, mais je doute qu'on ait été plus strict avec les sections techniques...
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@AbbeCordillere
- grandesvacancesNeoprof expérimenté
Vous avez dit "ludique" ?
http://www.pom.fr/chans.htm
http://www.pom.fr/chans.htm
- philannDoyen
grandesvacances a écrit:Vous avez dit "ludique" ?
http://www.pom.fr/chans.htm
musicalement c'est monstrueux!! :shock: MAis l'idée n'est pas mauvaise...en complément des cours
- Spoiler:
- et non à la place!!
- lene75Prophète
Clarinette a écrit:Je pense que c'était en écho à la citation attribuée à Goethe : "Traitez les gens comme s'ils étaient ce qu'ils devraient être, et vous les aiderez ainsi à devenir ce qu'ils sont capables d'être." Je trouve cette formule assez proche de l'idée que je me fais de ma "mission". Aïe : mission, passion, pas bon, tout ça...JPhMM a écrit:Je trouve cette affirmation tout à fait insupportable. D'autant qu'aimer quelqu'un pour ce qu'il peut devenir (et donc ce qu'on espère qu'il deviendra) n'est pas aimer mais tenter de prendre possession.lene75 a écrit:Notre formateur nous disait sans cesse : "On sanctionne d'abord, on discute après", "il faut aimer les élèves non pas pour ce qu'ils sont mais pour ce qu'ils peuvent devenir"
On me dit que mes élèves ne sont pas capables de faire ce que je leur demande et qu'il faut donc que je m'adapte à eux, je rétorque qu'ils sont capables d'apprendre et que c'est en cela qu'ils sont merveilleux. Exemples : ils ne peuvent pas se concentrer plus de quelques minutes d'affilée, je dois cesser de leur demander de rester concentrés toute une heure ; ils ne sont pas capables de rédiger correctement, je dois cesser de les sanctionner pour ça et discuter avec mes inspecteurs pour que nous revoyons nos exigences (sic) ; "ce n'est pas de l'insolence mais leur manière de parler" : ils ne sont pas capables de s'exprimer autrement, etc. Moi je réponds qu'ils ne savent certes pas mais sont capables d'apprendre et étrangement, ils progressent dans l'année. Je ne trouve pas que ce soit prendre possession d'eux, bien au contraire : on ne naît pas autonome, on le devient. Prenez un bébé, laissez-le tel qu'il est et voyez ce que ça donnera Quand un élève à qui j'ai mis des taules toute l'année m'écrit en fin d'année pour me dire que je suis celle, parmi ses professeurs, qui a le plus cru en lui et qu'il m'en remercie, je me dis que j'ai bien fait mon boulot et ça me donne du courage pour continuer et pour résister aux pressions de ceux qui veulent dénaturer mon métier.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- philannDoyen
lene75 a écrit:
On me dit que mes élèves ne sont pas capables de faire ce que je leur demande et qu'il faut donc que je m'adapte à eux, je rétorque qu'ils sont capables d'apprendre et que c'est en cela qu'ils sont merveilleux. Exemples : ils ne peuvent pas se concentrer plus de quelques minutes d'affilée, je dois cesser de leur demander de rester concentrés toute une heure ; ils ne sont pas capables de rédiger correctement, je dois cesser de les sanctionner pour ça et discuter avec mes inspecteurs pour que nous revoyons nos exigences (sic) ; "ce n'est pas de l'insolence mais leur manière de parler" : ils ne sont pas capables de s'exprimer autrement, etc. Moi je réponds qu'ils ne savent certes pas mais sont capables d'apprendre et étrangement, ils progressent dans l'année. Je ne trouve pas que ce soit prendre possession d'eux, bien au contraire : on ne naît pas autonome, on le devient. Prenez un bébé, laissez-le tel qu'il est et voyez ce que ça donnera Quand un élève à qui j'ai mis des taules toute l'année m'écrit en fin d'année pour me dire que je suis celle, parmi ses professeurs, qui a le plus cru en lui et qu'il m'en remercie, je me dis que j'ai bien fait mon boulot et ça me donne du courage pour continuer et pour résister aux pressions de ceux qui veulent dénaturer mon métier.
Lene:
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Pour mémoire et parce que l'écho n'est pas un vain phénomène
"[...] À travers les étudiants, c'est le problème même de la jeunesse qui est posé, de sa place dans la société, de ses obligations et de ses droits, de son équilibre moral même. Traditionnellement, la jeunesse était vouée à la discipline et à l'effort, au nom d'un idéal, d'une conception morale en tout cas.
La discipline a en grande partie disparu. L'intrusion de la radio et de la télévision a mis les jeunes dès l'enfance au contact de la vie extérieure. L'évolution des mœurs a transformé les rapports entre parents et enfants comme entre maîtres et élèves. Les progrès de la technique et du niveau de vie ont, pour beaucoup, supprimé le sens de l'effort. Quoi d'étonnant enfin si le besoin de l'homme de croire à quelque chose, d'avoir solidement ancrés en soi quelques principes fondamentaux, se trouve contrarié par la remise en cause constante de tout ce sur quoi l'humanité s'est appuyée pendant des siècles: la famille est souvent dissoute, ou relâchée, la patrie discutée, souvent niée, Dieu est mort pour beaucoup et l'Église elle-même s'interroge sur les voies à suivre et bouleverse traditions.
Dans ces conditions, la jeunesse, non pas tant peut-être la jeunesse ouvrière ou paysanne qui connaît le prix du pain et la rude nécessité de l'effort, mais qui est plus inquiète que d'autres aussi pour son avenir professionnel, la jeunesse universitaire en tout cas, se trouve désemparée. Les meilleurs s'interrogent, cherchent, s'angoissent, réclament un but et des responsabilités. D'autres, et qui ne sont pas toujours les pires, se tournent vers la négation, le refus total et le goût de détruire.
Détruire quoi ? Ce qu'ils ont sous la main d'abord, et, pour les étudiants, c'est l'Université. Et puis la société, non pas la société capitaliste comme le croit M. Juquin (qu'il demande donc l'avis des étudiants de Varsovie, de Prague ou même de Moscou), mais la société tout court, la société moderne, matérialiste et sans âme.
Je ne vois de précédent dans notre histoire qu'en cette période désespérée que fut le XVe siècle, où s'effondraient les structures du Moyen Age et où, déjà, les étudiants se révoltaient en Sorbonne.
À ce stade, ce n'est plus, croyez-moi, le Gouvernement qui est en cause, ni les institutions, ni même la France. C'est notre civilisation elle-même. Tous les adultes et tous les responsables, tous ceux qui prétendent guider les hommes se doivent d'y songer, parents, maîtres, dirigeants professionnels ou syndicaux, écrivains et journalistes, prêtres et laïcs. Il s'agit de recréer un cadre de vie accepté de tous, de concilier ordre et liberté, esprit critique et conviction, civilisation urbaine et personnalité, progrès matériel et sens de l'effort, libre concurrence et justice, individualisme et solidarité. "
Pompidou (1er ministre, 14 mai 1968) ou les constantes du discours conservateur
"[...] À travers les étudiants, c'est le problème même de la jeunesse qui est posé, de sa place dans la société, de ses obligations et de ses droits, de son équilibre moral même. Traditionnellement, la jeunesse était vouée à la discipline et à l'effort, au nom d'un idéal, d'une conception morale en tout cas.
La discipline a en grande partie disparu. L'intrusion de la radio et de la télévision a mis les jeunes dès l'enfance au contact de la vie extérieure. L'évolution des mœurs a transformé les rapports entre parents et enfants comme entre maîtres et élèves. Les progrès de la technique et du niveau de vie ont, pour beaucoup, supprimé le sens de l'effort. Quoi d'étonnant enfin si le besoin de l'homme de croire à quelque chose, d'avoir solidement ancrés en soi quelques principes fondamentaux, se trouve contrarié par la remise en cause constante de tout ce sur quoi l'humanité s'est appuyée pendant des siècles: la famille est souvent dissoute, ou relâchée, la patrie discutée, souvent niée, Dieu est mort pour beaucoup et l'Église elle-même s'interroge sur les voies à suivre et bouleverse traditions.
Dans ces conditions, la jeunesse, non pas tant peut-être la jeunesse ouvrière ou paysanne qui connaît le prix du pain et la rude nécessité de l'effort, mais qui est plus inquiète que d'autres aussi pour son avenir professionnel, la jeunesse universitaire en tout cas, se trouve désemparée. Les meilleurs s'interrogent, cherchent, s'angoissent, réclament un but et des responsabilités. D'autres, et qui ne sont pas toujours les pires, se tournent vers la négation, le refus total et le goût de détruire.
Détruire quoi ? Ce qu'ils ont sous la main d'abord, et, pour les étudiants, c'est l'Université. Et puis la société, non pas la société capitaliste comme le croit M. Juquin (qu'il demande donc l'avis des étudiants de Varsovie, de Prague ou même de Moscou), mais la société tout court, la société moderne, matérialiste et sans âme.
Je ne vois de précédent dans notre histoire qu'en cette période désespérée que fut le XVe siècle, où s'effondraient les structures du Moyen Age et où, déjà, les étudiants se révoltaient en Sorbonne.
À ce stade, ce n'est plus, croyez-moi, le Gouvernement qui est en cause, ni les institutions, ni même la France. C'est notre civilisation elle-même. Tous les adultes et tous les responsables, tous ceux qui prétendent guider les hommes se doivent d'y songer, parents, maîtres, dirigeants professionnels ou syndicaux, écrivains et journalistes, prêtres et laïcs. Il s'agit de recréer un cadre de vie accepté de tous, de concilier ordre et liberté, esprit critique et conviction, civilisation urbaine et personnalité, progrès matériel et sens de l'effort, libre concurrence et justice, individualisme et solidarité. "
Pompidou (1er ministre, 14 mai 1968) ou les constantes du discours conservateur
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@AbbeCordillere
- Invité21Fidèle du forum
grandesvacances a écrit:Vous avez dit "ludique" ?
http://www.pom.fr/chans.htm
:shock: :shock: :shock: :shock:
- LédisséEsprit sacré
Collier de Barbe a écrit:Pour mémoire et parce que l'écho n'est pas un vain phénomène
"[...] À travers les étudiants, c'est le problème même de la jeunesse qui est posé, de sa place dans la société, de ses obligations et de ses droits, de son équilibre moral même. Traditionnellement, la jeunesse était vouée à la discipline et à l'effort, au nom d'un idéal, d'une conception morale en tout cas.
La discipline a en grande partie disparu. L'intrusion de la radio et de la télévision a mis les jeunes dès l'enfance au contact de la vie extérieure. L'évolution des mœurs a transformé les rapports entre parents et enfants comme entre maîtres et élèves. Les progrès de la technique et du niveau de vie ont, pour beaucoup, supprimé le sens de l'effort. Quoi d'étonnant enfin si le besoin de l'homme de croire à quelque chose, d'avoir solidement ancrés en soi quelques principes fondamentaux, se trouve contrarié par la remise en cause constante de tout ce sur quoi l'humanité s'est appuyée pendant des siècles: la famille est souvent dissoute, ou relâchée, la patrie discutée, souvent niée, Dieu est mort pour beaucoup et l'Église elle-même s'interroge sur les voies à suivre et bouleverse traditions.
Dans ces conditions, la jeunesse, non pas tant peut-être la jeunesse ouvrière ou paysanne qui connaît le prix du pain et la rude nécessité de l'effort, mais qui est plus inquiète que d'autres aussi pour son avenir professionnel, la jeunesse universitaire en tout cas, se trouve désemparée. Les meilleurs s'interrogent, cherchent, s'angoissent, réclament un but et des responsabilités. D'autres, et qui ne sont pas toujours les pires, se tournent vers la négation, le refus total et le goût de détruire.
Détruire quoi ? Ce qu'ils ont sous la main d'abord, et, pour les étudiants, c'est l'Université. Et puis la société, non pas la société capitaliste comme le croit M. Juquin (qu'il demande donc l'avis des étudiants de Varsovie, de Prague ou même de Moscou), mais la société tout court, la société moderne, matérialiste et sans âme.
Je ne vois de précédent dans notre histoire qu'en cette période désespérée que fut le XVe siècle, où s'effondraient les structures du Moyen Age et où, déjà, les étudiants se révoltaient en Sorbonne.
À ce stade, ce n'est plus, croyez-moi, le Gouvernement qui est en cause, ni les institutions, ni même la France. C'est notre civilisation elle-même. Tous les adultes et tous les responsables, tous ceux qui prétendent guider les hommes se doivent d'y songer, parents, maîtres, dirigeants professionnels ou syndicaux, écrivains et journalistes, prêtres et laïcs. Il s'agit de recréer un cadre de vie accepté de tous, de concilier ordre et liberté, esprit critique et conviction, civilisation urbaine et personnalité, progrès matériel et sens de l'effort, libre concurrence et justice, individualisme et solidarité. "
Pompidou (1er ministre, 14 mai 1968) ou les constantes du discours conservateur
1) Il s'agit de mai 68. Vous mélangez un petit peu tout.
2) Un discours peut être exagéré à un moment et beaucoup plus juste à un autre. À l'époque de Pompidou, il ne me semble pas que des chanteurs (ou prétendus tels) français fissent des clips où ils se torchaient avec le drapeau, ni des chansons (sics) où ils vantaient les mérites du viol.
3) Il y a eu de bonnes et de mauvaises choses en mai 68, comme il y en a à toute époque. A-t-on le droit de dénoncer les mauvaises, ou doit-on se contenter de psalmodier "il est interdit d'interdire" ?
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Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Je mettais juste en écho ce discours (qui accumule les poncifs conservateurs) et les déclarations récentes sur ce fil, libre a vous de penser comme le petit monsieur de 2007 que tout le mal vient de 68...
Il me semble qu'il y a un positionnement dans ce discours par rapport a la jeunesse que l'on continue a rencontrer aujourd'hui. Sans vouloir par ailleurs encenser les provocations faciles des uns ou des autres
Il me semble qu'il y a un positionnement dans ce discours par rapport a la jeunesse que l'on continue a rencontrer aujourd'hui. Sans vouloir par ailleurs encenser les provocations faciles des uns ou des autres
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@AbbeCordillere
- LédisséEsprit sacré
On dirait que vous ne m'avez pas lue, ou que vous vous êtes arrêté au 1). Pourtant je n'en dis pas long. Mais bon, les membres qui vous renvoyez à Pompidou sauront se défendre eux-mêmes.
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Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- LefterisEsprit sacré
En quoi le petit monsieur de 2007 avait tort ( une fois de plus) : il aurait dû se réjouir il n'y a pas eu plus grande récupération, plus grande avancée vers la bobocratie individualiste, l'amour du gadget matériel dont il était lui-même si friand, plus d'apparatchiks issue de cette agitation menée essentiellement par les nantis, le Che Guevara germanopratins. Nous en avons encore quelques spécimens en stock dans la vie de tous les jours.Collier de Barbe a écrit:Je mettais juste en écho ce discours (qui accumule les poncifs conservateurs) et les déclarations récentes sur ce fil, libre a vous de penser comme le petit monsieur de 2007 que tout le mal vient de 68...
Il me semble qu'il y a un positionnement dans ce discours par rapport a la jeunesse que l'on continue a rencontrer aujourd'hui. Sans vouloir par ailleurs encenser les provocations faciles des uns ou des autres
Je laisse aux érudits du forum le soin de nous dresser un petite liste ....
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- IgniatiusGuide spirituel
Collier de Barbe a écrit:Pour mémoire et parce que l'écho n'est pas un vain phénomène
"[...] À travers les étudiants, c'est le problème même de la jeunesse qui est posé, de sa place dans la société, de ses obligations et de ses droits, de son équilibre moral même. Traditionnellement, la jeunesse était vouée à la discipline et à l'effort, au nom d'un idéal, d'une conception morale en tout cas.
La discipline a en grande partie disparu. L'intrusion de la radio et de la télévision a mis les jeunes dès l'enfance au contact de la vie extérieure. L'évolution des mœurs a transformé les rapports entre parents et enfants comme entre maîtres et élèves. Les progrès de la technique et du niveau de vie ont, pour beaucoup, supprimé le sens de l'effort. Quoi d'étonnant enfin si le besoin de l'homme de croire à quelque chose, d'avoir solidement ancrés en soi quelques principes fondamentaux, se trouve contrarié par la remise en cause constante de tout ce sur quoi l'humanité s'est appuyée pendant des siècles: la famille est souvent dissoute, ou relâchée, la patrie discutée, souvent niée, Dieu est mort pour beaucoup et l'Église elle-même s'interroge sur les voies à suivre et bouleverse traditions.
Dans ces conditions, la jeunesse, non pas tant peut-être la jeunesse ouvrière ou paysanne qui connaît le prix du pain et la rude nécessité de l'effort, mais qui est plus inquiète que d'autres aussi pour son avenir professionnel, la jeunesse universitaire en tout cas, se trouve désemparée. Les meilleurs s'interrogent, cherchent, s'angoissent, réclament un but et des responsabilités. D'autres, et qui ne sont pas toujours les pires, se tournent vers la négation, le refus total et le goût de détruire.
Détruire quoi ? Ce qu'ils ont sous la main d'abord, et, pour les étudiants, c'est l'Université. Et puis la société, non pas la société capitaliste comme le croit M. Juquin (qu'il demande donc l'avis des étudiants de Varsovie, de Prague ou même de Moscou), mais la société tout court, la société moderne, matérialiste et sans âme.
Je ne vois de précédent dans notre histoire qu'en cette période désespérée que fut le XVe siècle, où s'effondraient les structures du Moyen Age et où, déjà, les étudiants se révoltaient en Sorbonne.
À ce stade, ce n'est plus, croyez-moi, le Gouvernement qui est en cause, ni les institutions, ni même la France. C'est notre civilisation elle-même. Tous les adultes et tous les responsables, tous ceux qui prétendent guider les hommes se doivent d'y songer, parents, maîtres, dirigeants professionnels ou syndicaux, écrivains et journalistes, prêtres et laïcs. Il s'agit de recréer un cadre de vie accepté de tous, de concilier ordre et liberté, esprit critique et conviction, civilisation urbaine et personnalité, progrès matériel et sens de l'effort, libre concurrence et justice, individualisme et solidarité. "
Pompidou (1er ministre, 14 mai 1968) ou les constantes du discours conservateur
C'est vrai que vu sous cet angle, ça a l'air débile de s'inquiéter.
Pompidou dit cela, et après, il ne s'est rien passé (enfin, hors les deux chocs pétroliers, l'augmentation permanente du chômage, la désindustrialisation de la France, la financiarisation des entreprises, la perte de créativité française, la diminution de son rayonnement).
A quoi ça sert de crier au loup ?
Toi qui est historien, tu dois connaître le fameux discours d'Eisenhower lorsqu'il quitta la présidence américaine et qu'il a mis en garde la nation contre le lobby militaro-industriel ?
Lui aussi, un visionnaire en carton : depuis, les USA sont tjrs la première mondiale et marchent comme jamais !
Vive le relativisme...
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Ignatius, c beau tu es authentiquement pompidolien c'est assez rare
Lefteris, c'edt bien ce que je disais, tout le mal vient de 68...
Lefteris, c'edt bien ce que je disais, tout le mal vient de 68...
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@AbbeCordillere
- IgniatiusGuide spirituel
Mais non, mon garçon, je n'ai jamais dit que le pb venait de mai 68.
Je dis juste qu'il y a du vrai dans ce que dit Pompidou : tu le contestes ?
Il faut argumenter mon petit, sinon moi aussi je vais juste ironiser, tu vas voir, je suis très performant.
Je dis juste qu'il y a du vrai dans ce que dit Pompidou : tu le contestes ?
Il faut argumenter mon petit, sinon moi aussi je vais juste ironiser, tu vas voir, je suis très performant.
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- V.MarchaisEmpereur
En fait, dans son autobio, qui vaut ce qu'elle vaut, Tobie Nathan, qui fait partie de la génération qui a eu 20 ans en 68, se décrit déjà lui-même comme insuffisamment enseigné, et explique cette carence par l'impéritie d'un gouvernement qui n'a pas anticipé l'arrivée du baby-boom dans le secondaire puis dans le supérieur et fait appel à de véritables bouche-trous en fait d'enseignants ; qui a donné dans l'occupationnel, quoi.
C'est pas moi qui le dis, c'est un ethnologue.
(dans Ethno-roman, de Tobie Nathan, donc, chez Grasset, je crois.)
C'est vrai que, du coup, il y a des similitudes troublantes avec la situation actuelle.
C'est pas moi qui le dis, c'est un ethnologue.
(dans Ethno-roman, de Tobie Nathan, donc, chez Grasset, je crois.)
C'est vrai que, du coup, il y a des similitudes troublantes avec la situation actuelle.
- Le Guardian cherche des témoignages d'enseignants français.
- Site web gratuit (pour associations, professeurs, passionnés ...)
- Emission "ça commence aujourd'hui" sur la souffrance des enseignants
- Sur Arte, dans l'émission Yourope, un reportage sur les enseignants
- Appel pour une refonte de la formation des enseignants par le « Réseau des enseignants d’historiographie et d ‘épistémologie de l’histoire »
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