- *Ombre*Grand sage
On peut vraiment choisir ce métier pour le salaire ?
- ElyasEsprit sacré
*Ombre* a écrit:On peut vraiment choisir ce métier pour le salaire ?
Je crains que la réponse ne soit positive. Disons plutôt que l'idée de confort en ne se foulant pas trop pour les cours/le travail en équipe à l'échelle de l'établissement tout en profitant au max des vacances amène de nouveaux collègues à venir dans le métier (leur maison étant payée).
- PoupoutchModérateur
Le problème de l'idée de "vocation" ou de "sacerdoce" c'est que de fait, elle tend à faire penser que le salaire n'a pas d'importance pour qui peut livrer son savoir et vivre d'amour pour sa discipline. Or, on ne vit pas d'amour pour sa discipline. Et j'ai passé le capes dans une discipline qui est connexe à la mienne (qui ne se passe qu'en certif complémentaire) et avant tout pour obtenir enfin une certaine stabilité financière, mes plans dans le supérieur ayant échoué.
Bien entendu, j'ai choisi ce métier et avant lui celui d'enseignant chercheur parce qu'il fait sens pour moi. Mais de là à parler de "vocation"... Faut pas exagérer. Et je ne suis pas certaine que les collègues qui sont prêts à sacrifier un poste pour des heures sup soient systématiquement ceux qui n'ont pas la vocation. De ce que j'ai observé, ce sont souvent ceux qui se définissent avant tout par leur métier et qui se conçoivent comme les "sauveurs" de leurs élèves, de leur matière, de leurs collègues voire, qui tendent à prendre et réclamer ces HSA.
Bien entendu, j'ai choisi ce métier et avant lui celui d'enseignant chercheur parce qu'il fait sens pour moi. Mais de là à parler de "vocation"... Faut pas exagérer. Et je ne suis pas certaine que les collègues qui sont prêts à sacrifier un poste pour des heures sup soient systématiquement ceux qui n'ont pas la vocation. De ce que j'ai observé, ce sont souvent ceux qui se définissent avant tout par leur métier et qui se conçoivent comme les "sauveurs" de leurs élèves, de leur matière, de leurs collègues voire, qui tendent à prendre et réclamer ces HSA.
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- ElyasEsprit sacré
Je fais ce métier par vocation. Je tente d'échapper au maximum aux HSA et je fais des grèves. C'est dingue D'ailleurs, tous mes amis, professeurs aussi par vocation, font pareil.
Donc, essentialiser les gens qui font ce métier par vocation comme des minables prêts à tout accepter, cela m'agace. Surtout quand je vois qui étaient les gens tenant ce discours dans mon ancien bahut... les mangeurs de HSA et d'IMP ne faisant jamais grève et prêts à faire sauter les postes des autres pour se gaver.
Donc, essentialiser les gens qui font ce métier par vocation comme des minables prêts à tout accepter, cela m'agace. Surtout quand je vois qui étaient les gens tenant ce discours dans mon ancien bahut... les mangeurs de HSA et d'IMP ne faisant jamais grève et prêts à faire sauter les postes des autres pour se gaver.
- PoupoutchModérateur
Mais Elyas, ce que tu fais c'est l'exacte inverse. Je lis dans tes messages que si l'on n'est pas prof par vocation on fait la course aux HSA et on ne défend pas le métier... Mon message précisait bien "dans mon expérience" par opposition à la tienne, c'est à dire que je ne prétends pas que tous les grévistes ont la vocation ou que tous les croqueurs d'HSA ont la vocation ou inversement d'ailleurs. Croire qu'avoir la vocation (et de quoi parle-ton exactement) te prémunirait contre le fait d'être un mauvais prof, un mauvais collègue ou un mauvais coucheur, c'est naïf (tout autant que de croire l'inverse d'ailleurs).
En tant que syndicaliste qui a été victime d'un burn out, je me méfie tout simplement de la notion de vocation ou de sacerdoce parce que la vie m'a appris qu'un métier n'est qu'un métier, qu'il ne nous définit pas (nous avons, heureusement, d'autres choses dans nos vies) et ne devrait donc pas, pour notre santé, prendre une place quasi religieuse dans notre vie. Après, si tu y trouves ton compte, tant mieux. Mais ce n'est pas une condition pour être un bon prof/collègue.
En tant que syndicaliste qui a été victime d'un burn out, je me méfie tout simplement de la notion de vocation ou de sacerdoce parce que la vie m'a appris qu'un métier n'est qu'un métier, qu'il ne nous définit pas (nous avons, heureusement, d'autres choses dans nos vies) et ne devrait donc pas, pour notre santé, prendre une place quasi religieuse dans notre vie. Après, si tu y trouves ton compte, tant mieux. Mais ce n'est pas une condition pour être un bon prof/collègue.
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- ZagaraGuide spirituel
Les vocations existent ; leur définition est la conformité entre un désir intime et ancien, et son métier. En gros, si on continue à faire son boulot sur son temps libre gratuitement, c'est qu'il est une vocation. Je crois que c'est le cas d'Elyas, puisqu'il semble réfléchir non-stop aux questions pédagogiques et écrit des articles dessus (donc sur son temps libre). Mon conjoint a le même profil mais en développement informatique : il code depuis qu'il a 6 ans, et depuis qu'il est tant monté en grade qu'il ne code plus dans son travail, il a recommencé à coder des projets persos en soirée et week-end.
Je connais plusieurs personnes, dans divers domaines, qui sont payées pour exercer leur passion. Les entreprises privées recherchent de plus en plus ce type de profil, depuis que le management a opéré son tournant vers l'internalisation de la motivation, dans les années 1990.
Je connais plusieurs personnes, dans divers domaines, qui sont payées pour exercer leur passion. Les entreprises privées recherchent de plus en plus ce type de profil, depuis que le management a opéré son tournant vers l'internalisation de la motivation, dans les années 1990.
- ElyasEsprit sacré
Pardon de paraître primaire, mais j'en ai ras-le-bol de lire les messages haineux contre les collègues qui aiment le métier plus pour ce qu'il est et disent le faire par vocation que par le salaire. De la haine pure, il suffit de remonter le fil de deux-trois pages pour en avoir la preuve.
Evidemment que des gens ont besoin des heures sup' et qu'ils en veulent. Je n'ai pas à critiquer cela.
Je réponds aussi caricaturalement que ce qui a été dit sur les collègues avec vocation.
Personnellement, je suis bien content que des gens prennent des HSA pour éviter que des classes soient partagées ou n'aient pas de professeur. A l'inverse, des tas de collègues sont bien contents que je leur explique des choses ou que j'aille au conseil péda ou au conseil école-collège pour défendre l'intérêt des élèves qui recouvrent souvent le leur. Dans ces conseils, je rappelle les règles élémentaires liées à la rémunération sur les décisions prises.
Il n'y a pas à baver sur les professeurs avec la vocation pour de prétendues chiffes-molles qui se fichent du traitement. A l'inverse, on peut me dire la même chose pour les gens qui sont là pour autre chose que la vocation (et ça me fait plaisir de voir une défense se créer après avoir lu les choses haineuses sur les professeurs avec vocation écrites ici ou là).
La profession a besoin de tout le monde. Cela me fatigue juste de lire sur le forum cette antienne haineuse contre les professeurs ayant la vocation.
Evidemment que des gens ont besoin des heures sup' et qu'ils en veulent. Je n'ai pas à critiquer cela.
Je réponds aussi caricaturalement que ce qui a été dit sur les collègues avec vocation.
Personnellement, je suis bien content que des gens prennent des HSA pour éviter que des classes soient partagées ou n'aient pas de professeur. A l'inverse, des tas de collègues sont bien contents que je leur explique des choses ou que j'aille au conseil péda ou au conseil école-collège pour défendre l'intérêt des élèves qui recouvrent souvent le leur. Dans ces conseils, je rappelle les règles élémentaires liées à la rémunération sur les décisions prises.
Il n'y a pas à baver sur les professeurs avec la vocation pour de prétendues chiffes-molles qui se fichent du traitement. A l'inverse, on peut me dire la même chose pour les gens qui sont là pour autre chose que la vocation (et ça me fait plaisir de voir une défense se créer après avoir lu les choses haineuses sur les professeurs avec vocation écrites ici ou là).
La profession a besoin de tout le monde. Cela me fatigue juste de lire sur le forum cette antienne haineuse contre les professeurs ayant la vocation.
- PoupoutchModérateur
Je crois que le ton mesuré que tu adoptes habituellement est plus utile pour convaincre, Elyas, même si je peux concevoir que tu sois fatigué par moments d'être diplomate.
J'espère en tous cas que mon message n'apparaît pas comme haineux envers les collègues qui affirment avoir la vocation. C'est vraiment plus les mots que j'interroge, sans doute aussi parce qu'une partie de mon travail sur moi même consiste à interroger les mots qu'on utilise et les implications qu'ils ont sur notre fonctionnement au quotidien. Je n'ai pas particulièrement de haine ou de mépris pour les collègues qui disent avoir une vocation, ni pour aucun collègue (hors quelques cas très particuliers) au contraire ; je m'interroge sur la mesure dans laquelle cela peut aussi être lourd à porter et ta réaction épidermique va un peu dans mon sens )
J'espère en tous cas que mon message n'apparaît pas comme haineux envers les collègues qui affirment avoir la vocation. C'est vraiment plus les mots que j'interroge, sans doute aussi parce qu'une partie de mon travail sur moi même consiste à interroger les mots qu'on utilise et les implications qu'ils ont sur notre fonctionnement au quotidien. Je n'ai pas particulièrement de haine ou de mépris pour les collègues qui disent avoir une vocation, ni pour aucun collègue (hors quelques cas très particuliers) au contraire ; je m'interroge sur la mesure dans laquelle cela peut aussi être lourd à porter et ta réaction épidermique va un peu dans mon sens )
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- ElyasEsprit sacré
C'est juste que je ne demande rien à personne et que si les gens ont besoin d'aide, j'aide. Par rapport à la crise du métier, je suis le premier à rappeler l'existence du CHSTC, des problèmes de traitement et des droits bafoués par l'administration. Comme j'ai le souci des élèves, je suis très souvent en conflit avec la direction qui se moque souvent du monde sous couvert de souci des élèves alors que ce qu'elle propose est abracadabrantesque. Avoir la vocation et défendre la profession vont ensemble pour moi parce que si les professeurs vont bien, ça ira encore mieux pour les élèves.
Donc, cracher sur ceux qui ont la vocation (lis ce qu'a écrit Dita plus haut dans ce fil, tu comprendras) est devenu un truc habituel mais ça me gave surtout quand, au quotidien, les exemples de gens qui ont les mêmes discours sont ceux de personnes qui sont professionnellement et éthiquement problématiques (je n'ai pas eu de bol, je l'admets et j'ai cinq-six personnes en tête bien précises).
Personnellement, je sais très bien que je suis exploité et que quand il s'agit de récompenser les gens, il y a un plafond de verre pour moi (bah ouais, je ne suis pas sorti du bon sérail et mes réseaux sont limités). Cependant, quand il s'agit des instances décisionnelles, je défends toujours la rémunération des collègues à leur juste valeur, quitte à sacrifier la mienne (mais ça commence à bien faire !).
Donc, cracher sur ceux qui ont la vocation (lis ce qu'a écrit Dita plus haut dans ce fil, tu comprendras) est devenu un truc habituel mais ça me gave surtout quand, au quotidien, les exemples de gens qui ont les mêmes discours sont ceux de personnes qui sont professionnellement et éthiquement problématiques (je n'ai pas eu de bol, je l'admets et j'ai cinq-six personnes en tête bien précises).
Personnellement, je sais très bien que je suis exploité et que quand il s'agit de récompenser les gens, il y a un plafond de verre pour moi (bah ouais, je ne suis pas sorti du bon sérail et mes réseaux sont limités). Cependant, quand il s'agit des instances décisionnelles, je défends toujours la rémunération des collègues à leur juste valeur, quitte à sacrifier la mienne (mais ça commence à bien faire !).
- sookieGrand sage
Je ne sais pas si j’ai la vocation ou non, mais j’ai d’abord voulu être enseignante avant d’être prof d’histoire. J’ai même hésité à être PE, et quand je suis entrée à la fac j’ai aussi hésité avec lettres et anglais, j’aimais autant ces matières que l’histoire (et beaucoup plus que la géo). Donc ce n’est pas l’amour de ma discipline avant tout qui m’a fait choisir mon métier.
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On est belle et on ne se tait pas, on n'est jamais trop vieille pour quoique ce soit
- ElaïnaDevin
*Ombre* a écrit:On peut vraiment choisir ce métier pour le salaire ?
Ben disons que par exemple dans mon cas, avec un doctorat, un diplôme d'archiviste paléographe et une agrégation, je suis dans l'en pour le salaire, oui. Parce que dans le privé je serais au SMIC avec un n+1 relou sur le dos en prime.
Pour le reste, désolée Elyas mais je te trouve un peu raide. Moi non plus je ne veux pas d'hsa, je ne cours pas plus que ça après le fric mais comme c'est pas moi qui paie les factures de mes collègues, je me garde bien de juger leur participation ou non à la grève. Certains sont peur être vraiment à ça près pour boucler le mois...
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- HirondelleNiveau 8
C'est mon cas. Je veux faire grève mais si je faisais grève, je ne bouclerais pas mes fins de mois.
Je me contente de ne pas saboter la grève des autres.
J'ai refusé de corriger des copies de grévistes en juillet : on m'a menacée du retrait de salaire. J'attends encore et j'espère qu'il ne viendra pas, sinon je serai dans la mouise.
Je me contente de ne pas saboter la grève des autres.
J'ai refusé de corriger des copies de grévistes en juillet : on m'a menacée du retrait de salaire. J'attends encore et j'espère qu'il ne viendra pas, sinon je serai dans la mouise.
- RendashBon génie
Elyas a écrit:Balthamos a écrit:Une passante a écrit:Quand j'ai réalisé qu'il y avait de plus en plus de personnes qui posaient des questions pour entrer dans le métier, et dont la première question concernait le choix de la discipline à enseigner.
C'est fini le temps où on devenait professeur par désir de transmettre le goût pour sa discipline ?
On peut devenir enseignant pour d'autres raisons que sa discipline, notamment la relation avec l'élève.
Puis est ce un mal que des collègues considèrent ce métier comme un métier avant d’être une vocation ou sacerdoce ?
Le ministère ne tient que par notre bonne volonté, et les dirigeants comptent dessus.
On peut regretter que trop de collègues fassent ce métier pour autre chose que la vocation/le sacerdoce/L'envie de transmission d'une discipline et que le gouvernement ne cherche qu'à démolir le modèle de l'école républicaine tel qu'il est conçu depuis près d'un siècle.
Ce qui me sidère est le mépris de plus en plus vif de certains contre les collègues qui ont la vocation/le sacerdoce/l'envie de transmission d'une discipline et qu'on a pu lire sur ce forum. Il y a de nombreuses raisons valables d'entrer dans le métier. Cependant, au risque de me faire mal voir, ce sont surtout ceux qui sont là pour les sous qui sont les premiers à ne pas faire grève et à ne pas trop faire attention aux élèves mais ce n'est que mon expérience. Je ne comprends pas cette idée de lier les collègues qui sont là pour la vocation/le sacerdoce/l'envie de transmission d'une discipline et les autres dans la lutte pour les salaires. J'aurais même tendance à dire que l'arrivée des gens motivés par le salaire et non par autre chose a détruit la capacité d'union et de force de la profession. Je n'avais jamais vu avant il y a dix ans des gens prêts à jeter aux bennes des collègues juste pour avoir 3-4-5h supplémentaires. Maintenant, c'est presque habituel.
Je suis d'accord, sinon pour la partie que j'ai graissée : serait-il mieux de jeter les collègues aux bennes par conviction ? Parce que les collègues de LC, d'allemand, et tous ceux qui ont salement morflé suite à la réforme du collège ne voient peut-être pas bien la différence entre se retrouver à cheval sur deux ou trois bahuts à cause de morfales des HSA ou à cause des gens convaincus que Paris valait bien une messe.
De plus, si je salue la vocation des collègues qui en ont une, je me méfie comme de la peste du sacerdoce. C'est lui qui peut être réellement problématique, et on retombe sur le concept de "saint laïc" évoqué par je ne sais plus qui sur je ne sais plus quel fil. Vive la vocation, merde au sacerdoce.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- DesolationRowEmpereur
Je n'aime pas trop les termes de "vocation", "sacerdoce" pour parler de mon métier.
- RendashBon génie
DesolationRow a écrit:Je n'aime pas trop les termes de "vocation", "sacerdoce" pour parler de mon métier.
C'est ton côté judéo-chrétien, ça. Tu préfères "discipline" et "pénitence", pour ne pas dire "Honneur & Respect".
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- scot69Modérateur
En fait, j'ai un peu de mal avec ce mot. Je ne parviens pas à le définir exactement, et donc à me positionner, savoir si oui ou non je peux dire que j'ai la "vocation". J'adore mon métier, j'y prends beaucoup de plaisir, j'adore préparer mes cours en me demandant ce qui sera le plus efficace et le plus plaisant (ça ne fonctionne pas toujours), j'ai toujours voulu faire ce métier, je suis content de reprendre... mais le truc, c'est que j'aime aussi l'argent et je ne sais pas si je serais prêt à des sacrifices à ce niveau là! Peut-on parler de vocation...?
Mon copain a toujours dit clairement qu'il ne se destinait pas à être prof, il aime préparer ses cours mais n'aime pas spécialement être en classe, il aime sa matière avant tout. Et pourtant il est brillantissime comme prof. Il n'a clairement pas la vocation mais fournit un travail remarquable.
J'avais une collègue qui était tellement passionnée par son métier et la pédagogie qu'elle en devenait dictatoriale et insupportable. Elle passait des heures, des nuits à bosser ses cours. Elle ne jurait que par les sciences de l'éducation, situations à problème, spirales... (selon elle, le savoir disciplinaire était purement secondaire). Mais le fait est que ça se passait très très mal avec les élèves, les collègues, la direction et surtout les parents. Si les gens n'allaient pas dans son sens, elle prenait ça comme une attaque personnelle et devenait très agressive. Elle a fini en dépression et longue maladie, pleine de haine et de frustration. Elle avait clairement la vocation mais on ne peut pas dire que c'était une réussite.
Mon copain a toujours dit clairement qu'il ne se destinait pas à être prof, il aime préparer ses cours mais n'aime pas spécialement être en classe, il aime sa matière avant tout. Et pourtant il est brillantissime comme prof. Il n'a clairement pas la vocation mais fournit un travail remarquable.
J'avais une collègue qui était tellement passionnée par son métier et la pédagogie qu'elle en devenait dictatoriale et insupportable. Elle passait des heures, des nuits à bosser ses cours. Elle ne jurait que par les sciences de l'éducation, situations à problème, spirales... (selon elle, le savoir disciplinaire était purement secondaire). Mais le fait est que ça se passait très très mal avec les élèves, les collègues, la direction et surtout les parents. Si les gens n'allaient pas dans son sens, elle prenait ça comme une attaque personnelle et devenait très agressive. Elle a fini en dépression et longue maladie, pleine de haine et de frustration. Elle avait clairement la vocation mais on ne peut pas dire que c'était une réussite.
- Une passanteEsprit éclairé
Pour préciser quand même, ce qui me fait halluciner, ce sont les gens qui veulent enseigner puis s'interrogent sur quoi enseigner ensuite (et pas avant de faire leurs études, mais après).
Qu'on soit attiré par le métier, qu'on hésite entre plusieurs disciplines, je le comprends. Mais postuler comme contractuel tout en se demandant ce qu'on peut enseigner, c'est ce qui surprend !
Quant au terme de "vocation", je ne l'aime pas non plus puisqu'il est devenu prétexte à un bénévolat préjudiciable à toute la profession.
On choisit un métier parce qu'il faut bien gagner sa vie, mais le nôtre nécessite des connaissances disciplinaires indispensables, me semble-t-il.
Qu'on soit attiré par le métier, qu'on hésite entre plusieurs disciplines, je le comprends. Mais postuler comme contractuel tout en se demandant ce qu'on peut enseigner, c'est ce qui surprend !
Quant au terme de "vocation", je ne l'aime pas non plus puisqu'il est devenu prétexte à un bénévolat préjudiciable à toute la profession.
On choisit un métier parce qu'il faut bien gagner sa vie, mais le nôtre nécessite des connaissances disciplinaires indispensables, me semble-t-il.
- amalricuNeoprof expérimenté
Une passante a écrit:Pour préciser quand même, ce qui me fait halluciner, ce sont les gens qui veulent enseigner puis s'interrogent sur quoi enseigner ensuite (et pas avant de faire leurs études, mais après).
Qu'on soit attiré par le métier, qu'on hésite entre plusieurs disciplines, je le comprends. Mais postuler comme contractuel tout en se demandant ce qu'on peut enseigner, c'est ce qui surprend !
Quant au terme de "vocation", je ne l'aime pas non plus puisqu'il est devenu prétexte à un bénévolat préjudiciable à toute la profession.
On choisit un métier parce qu'il faut bien gagner sa vie, mais le nôtre nécessite des connaissances disciplinaires indispensables, me semble-t-il.
Bien dit ! Cette conception christique de la profession est la porte ouverte au chemin de croix...Pour moi, alimentaire, mon cher Watson.
- ElyasEsprit sacré
Et ça recommence. Vous projetez un peu trop de choses. Personnellement, je n'ai pas honte de dire que je vis mon métier comme une vocation et que j'y vois un sacerdoce public. Après, comme je m'engage pour le bien public, il est hors de question qu'on me roule dessus et qu'on m'empêche de bien faire vivre ma famille ou de mettre ma santé en danger.
Cela n'est pas pour moi contradictoire.
Ensuite, les gens qui acceptent tout ne sont pas que dans le profil des "j'ai la vocation" mais dans tous les profils.
Mais bon, dans notre pays, on aime cracher sur les gens qui ont une vocation, surtout si c'est dans le professorat. Avoir la vocation ou vivre le métier comme un sacerdoce ne signifie pas être une carpette qui oublie le sens du collectif de sa profession.
Cela n'est pas pour moi contradictoire.
Ensuite, les gens qui acceptent tout ne sont pas que dans le profil des "j'ai la vocation" mais dans tous les profils.
Mais bon, dans notre pays, on aime cracher sur les gens qui ont une vocation, surtout si c'est dans le professorat. Avoir la vocation ou vivre le métier comme un sacerdoce ne signifie pas être une carpette qui oublie le sens du collectif de sa profession.
- Madame-de-PierreHabitué du forum
amalricu a écrit:Une passante a écrit:Pour préciser quand même, ce qui me fait halluciner, ce sont les gens qui veulent enseigner puis s'interrogent sur quoi enseigner ensuite (et pas avant de faire leurs études, mais après).
Qu'on soit attiré par le métier, qu'on hésite entre plusieurs disciplines, je le comprends. Mais postuler comme contractuel tout en se demandant ce qu'on peut enseigner, c'est ce qui surprend !
Quant au terme de "vocation", je ne l'aime pas non plus puisqu'il est devenu prétexte à un bénévolat préjudiciable à toute la profession.
On choisit un métier parce qu'il faut bien gagner sa vie, mais le nôtre nécessite des connaissances disciplinaires indispensables, me semble-t-il.
Bien dit ! Cette conception christique de la profession est la porte ouverte au chemin de croix...Pour moi, alimentaire, mon cher Watson.
Si on va par là on peut aussi dire que ceux qui voient ce travail comme purement alimentaire sont ceux qui font le minimum du minimum, ne s'impliquent pas pour leurs élèves et leurs établissements et se moquent bien de savoir si leurs élèves ont réellement retenu quelque chose de leurs cours....
Je suis d'accord avec Elyas il ne faut pas tout mélanger...
- Une passanteEsprit éclairé
Avoir une vocation, ce peut être très bien (c'est joindre l'utile à l'agréable), mais le problème, c'est qu'il y a justement opposition entre la vocation et l'argent dans notre métier. Qu'un médecin le devienne par vocation n'empêche pas que quasiment tout le monde considère légitime qu'il soit bien payé, alors qu'un enseignant qui fait pourtant un métier souvent reconnu difficile se plaigne de son salaire, et on a souvent tendance à lui répondre qu'il fait ce métier par vocation. Comme si cela compensait tout le reste.
En fait, je fais un lien entre la fameuse "vocation" et "l'intérêt des élèves", autant de (mauvaises) raisons pour demander aux enseignants d'en faire toujours plus pour pas un rond.
Et le souci de beaucoup d'enseignants a été de ne pas lutter contre la dégradation des salaires sous prétexte qu'ils avaient une autre motivation.
Mais tout le monde travaille pour un salaire, lequel doit être décent et permette de vivre correctement. Exercer un métier par vocation est une chance, tout comme le fait d'enseigner une discipline qu'on aime, cela fait partie de nos avantages, mais qui, selon moi, pèsent de moins en moins lourds dans la balance.
Merci en tout cas pour vos remarques, très intéressantes !
En fait, je fais un lien entre la fameuse "vocation" et "l'intérêt des élèves", autant de (mauvaises) raisons pour demander aux enseignants d'en faire toujours plus pour pas un rond.
Et le souci de beaucoup d'enseignants a été de ne pas lutter contre la dégradation des salaires sous prétexte qu'ils avaient une autre motivation.
Mais tout le monde travaille pour un salaire, lequel doit être décent et permette de vivre correctement. Exercer un métier par vocation est une chance, tout comme le fait d'enseigner une discipline qu'on aime, cela fait partie de nos avantages, mais qui, selon moi, pèsent de moins en moins lourds dans la balance.
Merci en tout cas pour vos remarques, très intéressantes !
- ditaNeoprof expérimenté
Avoir une vocation, c'est se sentir appelé, élu pour quelque chose. C'est donc se la péter.
- IrulanHabitué du forum
Ou (deuxième sens du dico Larousse) : "Inclination, penchant particulier pour un certain genre de vie, un type d'activité."
Je suis totalement d'accord avec Elyas.
Et puis, en règle générale, les fonctionnaires ne sont pas bien payés. Des médecins font le choix de travailler en hôpital, où ils sont moins bien payés qu'en libéral, par exemple.
Je suis totalement d'accord avec Elyas.
Et puis, en règle générale, les fonctionnaires ne sont pas bien payés. Des médecins font le choix de travailler en hôpital, où ils sont moins bien payés qu'en libéral, par exemple.
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Ad augusta per angusta.
- zigmag17Guide spirituel
Ah bon? On n'a pas le droit de se sentir fait pour un métier plutôt qu'un autre? Indépendamment de toute considération matérielle ou autre? On peut ressentir une appétence particulière pour un domaine, sans pour autant se sentir supérieur. Je ne vois pas le rapport, d'autant plus qu'il existe bien des gens sans vocation que cela n'empêche pas de se sentir supérieurs.
Elyas l'a expliqué: "vocation" ne signifie pas "acceptation de tout", cela ne signifie pas non plus "mépris des autres a priori".
(Mara-Jade: je répondais au message qui précédait le tien!)
Elyas l'a expliqué: "vocation" ne signifie pas "acceptation de tout", cela ne signifie pas non plus "mépris des autres a priori".
(Mara-Jade: je répondais au message qui précédait le tien!)
- ditaNeoprof expérimenté
L'inclination, tout le monde connaît. Mais dans le fond, seule la croûte compte. Sauf qu'on n'a que des miettes.
- Philomène87Grand sage
Elyas a écrit:
Mais bon, dans notre pays, on aime cracher sur les gens qui ont une vocation, surtout si c'est dans le professorat. Avoir la vocation ou vivre le métier comme un sacerdoce ne signifie pas être une carpette qui oublie le sens du collectif de sa profession.
Tu n'as jamais pris ça comme de la jalousie ? Moi, c'est ainsi que je le comprends quand des collègues, soit sur ce forum, soit dans la vraie vie, me "crachent dessus" quand j'ose avancer que j'aime bien mon taf. Parce que eux en souffrent, alors tout le monde devrait en souffrir. Maintenant je ne dis plus rien parce que flûte.
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