Prenez-vous du plaisir à exercer votre métier ?

Je pose la question parce que je sors d'une journée de merde et j'ai du mal à m'imaginer faire cela pendant encore 30 ans. Je n'ai pas fait Bac+5 pour passer mes heures à punir des gamins ou à me justifier sur le contenu de mes cours ("pourquoi est-ce qu'on fait ça?", "est-ce que c'est au programme ce qu'on fait ?").

L'année dernière, j'ai vraiment adoré ce métier (j'étais dans un des meilleurs lycées de la région donc j'étais enseignant et non flic ou Pascal le grand frère). Cette année, je suis en collège (avec des élèves plutôt calmes, mais avec des classes de 30+ élèves) et je prends très peu de plaisir à faire cours, sauf avec mes 3èmes.

Est-ce donc normal de ne pas prendre de plaisir à enseigner ?

Non. Plus aucun.
Seules les vacances m’intéressent. Le reste du temps je balance des activités et j'attends que l'heure passe.
Et ça me va très bien.

On n'est pas là pour se faire plaisir, mais pour obéir aux directives officielles.

Non. Je sature. Cette année dans ma REP est l'année de trop, beaucoup trop éprouvante. D'ailleurs les collègues craquent un par un. Heureusement que je suis enceinte, je peux prendre un congé parental l'année prochaine. J'ai vraiment besoin d'un break tant je ne trouve plus de sens à ce que je fais.

Ça dépend des jours...c'est fluctuant...

Rassure-toi, j' en ai marre également cette année... Mais ce sentiment  peut évoluer en fonction de la situation: classes agréables ou pas, collègues sympas, edt" raisonnables" ... Je suis tzr , alors c'est très variable...

Cela dépend des jours... Mais cette année, c'est hyper chaud: pas assez de temps pour tout faire et donc peu de plaisir en classe... Et c'est encore moins positif quand tu corriges les rédactions comme je suis en train de faire actuellement...

Je prends pas mal de plaisir en classe, très souvent. Je suis dans un lycée assez tranquille et bien tenu par la direction. Malgré le niveau de plus en plus affligeant, que l'on retrouve dans les copies, les cours sont assez agréables.

Bonjour,

non, de moins en moins de plaisir.
C'est pas tant les gamins (je savais que je ne serais qu'en collège) que l'institution qui exaspère (je ne savais pas que plus de 10 ans d'académie de Créteil et de la belle banlieue qui va avec ne me permettrait pas d'en sortir).
Je m'aperçois juste que j'occupe un poste que personne ne veut occuper et c'est à peu près tout.

Le métier se transforme en un métier d'exécutant.
De moins en moins de marge de manœuvre, de plus en plus d'infantilisation et si on a le "malheur" de vouloir un peu trop réfléchir, on ne peut que se demander "mais qu'est-ce que je fiche ici ?"

De mon côté je prends beaucoup de plaisir à travailler cette année (stagiaire, concours interne) : étant dans un bon collège privé, je peux réellement faire tout ce que je veux : cours dialogué, magistral, tâche complexe, utilisation du numérique (TBI)... les élèves accrochent à tout et sont la plupart du temps curieux et travailleurs. Les programmes étant variés et intéressants, je me régale à les préparer et à les dispenser en classe. On peut appeler ça la phase début de carrière (5 ans d'expérience), mais je vais toujours en cours avec le sourire !
L'an prochain je retourne en collège/lycée, notamment pour suivre les élèves sur une plus longue période et faire des cours plus élaborés, ça va être le top !

Catalunya a écrit:Je prends pas mal de plaisir en classe, très souvent. Je suis dans un lycée assez tranquille et bien tenu par la direction. Malgré le niveau de plus en plus affligeant, que l'on retrouve dans les copies, les cours sont assez agréables.

Voila, même chose, tout va bien tant que je suis en classe et que j'oublie le niveau de mes élèves. Par contre, je fuis la sdp.

Cette année, oui. Mais j'ai la chance d'être en lycée, dans un bon lycée qui plus est, avec des classes particulièrement agréables. Pas forcément très bonnes, ce qui fait que la correction de copies reste fastidieuse, mais sympathiques et dynamiques. Je prends plaisir à faire cours, à être en classe avec les élèves, et à être au lycée avec mes collègues, avec qui je m'entends particulièrement bien et qui sont même devenus, pour certains, des amis que je vois avec plaisir en dehors du lycée. Mon emploi du temps est relativement correct, et le lycée est à 10 min de chez moi en voiture. Bref, des conditions idéales, clairement.

L'an dernier, j'allais en cours la boule au ventre à cause d'une classe de 2de difficile (dans le même lycée). Comme quoi, ça peut vraiment changer d'une année à l'autre, alors ne désespère pas.

Oui, j'enseigne avec plaisir. Les classes que j'ai cette année sont toutes sympathiques à l'exception d'une. Mon emploi du temps est chouette. La seule difficile à gérer est cette fichue réforme du collège et le fait de devoir faire trois programmes. Je bosse beaucoup, beaucoup en dehors du collège. J'ai hâte d'être à l'an prochain pour souffler un peu.

Je ne prends pas de plaisir cette année avec une classe de 3e très paresseuse et extrêmement agitée.

Je n'hésiterai pas à me rendre chez le médecin au mois de juin pour éviter ce collège pénible.

J'adore ce métier mais de moins en moins les contraintes qui y sont liées: les parents pénibles et revendicateurs, le mépris des médias et de l'opinion publique, les politiques des CDE incohérentes...

Qd je suis devant les eleves, j'aime enseigner et pratiquer avec eux. Mais la, comme je viens d'arriver ds un nouvel établissement en septembre apres de nombreuses années en idf, où j'avais pris mes marques et où j'avais tissé du lien avec les eleves, je rame pour arriver à construire qqchose. Et les eleves que je découvre sont bien plus retords que mes anciens, je n'arrive pas à me sentir en confiance avec eux.
De plus, je n'aime pas mon Cde que je trouve laxiste, caractérielle et désagréable. Je trouve que ça joue bcp ds l'environnement de travail et le bien etre professionnel.

Chertea a écrit:Je pose la question parce que je sors d'une journée de merde et j'ai du mal à m'imaginer faire cela pendant encore 30 ans. Je n'ai pas fait Bac+5 pour passer mes heures à punir des gamins ou à me justifier sur le contenu de mes cours ("pourquoi est-ce qu'on fait ça?", "est-ce que c'est au programme ce qu'on fait ?").

L'année dernière, j'ai vraiment adoré ce métier (j'étais dans un des meilleurs lycées de la région donc j'étais enseignant et non flic ou Pascal le grand frère). Cette année, je suis en collège (avec des élèves plutôt calmes, mais avec des classes de 30+ élèves) et je prends très peu de plaisir à faire cours, sauf avec mes 3èmes.

Est-ce donc normal de ne pas prendre de plaisir à enseigner ?

Ne t'inquiète pas, c'est l'effet grand écart lycée-College.
Pas vraiment le même métier en fonction des matières enseignées.
Mais ça passe, c'est ma seconde année de College et ça va mieux.
Je ne dis pas que je m'éclate comme au Lycee mais il y a de petits plaisirs et les collégiens sont plutôt bonnes pâtes, en fait.
Ceci dit, non, je ne crois pas que je vais rester des années là, dans l'EN, au collège, je m'ennuie un peu.

C'est clairement une année où exercer son métier dans des conditions sereines est difficile: j'ai 3 programmes à revoir, des ordres et des contre-ordres concernant les compétences (il y a eu des couacs), les formations et les conseils école-collège avec obligation de faire un projet commun. Et je donnerai de mon temps ( une demi-journée) pour l'oral des 3e qui vaut plus de points que l'épreuve d'HGEMC.
Ah oui, j'oubliais: faire l'ASSR2 alors que je suis déjà en retard dans le programme.
Dans mon malheur, j'ai de la chance de ne pas participer à un epi cette année. D'ailleurs, est-ce que cette horreur va tomber en désuétude l'année prochaine?

J'ai oublié de dire: ce n'est qu'un métier, une part de ma vie finalement. Donc oui, l'année est difficile mais je prends beaucoup de recul. Du coup, ça aide à se sentir bien tout de même.

Pense à toi d'abord.
N'hésite pas à prendre quelques jours d'arrêt pour ta santé mentale.

Cette année oui je prends beaucoup de plaisir à être en classe. Je me régale avec mes élèves.
Mais ça peut être fluctuant d'une année sur l'autre, comme ça a été dit et parfois une classe difficile suffit à rompre l'équilibre.
Certains jours aussi j'en ai ma claque, selon ce qui s'est passé dans la journée, mais j'imagine que c'est pareil dans tous les boulots.

courage, repose-toi, prends soin de toi et prends un peu de recul. Souvent je peste contre le travail, les conditions, la bureaucratie mais au final, je suis bien dans mon métier (et non, je ne vis pas au pays des bisounours).

Pour moi ça dépend vraiment des jours et en ce moment... c'est juste non, niet, nada. Je suis mais vidée moralement et je n'ai aucun plaisir à ce que je fais. Je ne sais pas si c'est la fatigue de fin d'année, l'accumulation d'éléments négatifs (conseils de discipline, problèmes à répétitions dans les classes qui ont des répercutions sur les cours, un nouvel élève par classe et par jour cette semaine) ou juste cette **** de Réforme qui me tue.

En plus avec l’accumulation arriver le soir chez moi vers 18h et me consacrer à autre chose est impossible... je craque.

Je prends plaisir à enseigner la plupart du temps dans un de mes bahuts. Dans l'autre collège, où je n'ai qu'une classe, j'arrive le coeur lourd et je n'ai qu'une hâte, repartir. Pourtant, la classe que j'ai là-bas est considérée comme simple alors même que je passe plus de la moitié de l'heure à faire la police.

Je prends beaucoup de plaisir à enseigner.
J'ai des classes de collège sympathiques.
Mais j'ai bien dit enseigner.
Cela signifie que le seul volet de mon métier qui me procure du plaisir c'est le face à face avec les élèves.
Tout le reste (qui représente de plus en plus de temps c'est à dire environ 70% de mon temps de travail) me déplait fortement.
Réunion, remplissage de bulletin, corrections, formations à cette fabuleuse réforme de m.....e sont pour moi des calvaires.
Je semble avoir trouver une solution. Je dit oui aux injonctions de ma hiérarchie et une fois de ma classe, je fais ce que je veux.

Je prends plaisir à être en classe et préparer mes cours.

Chertea a écrit:Est-ce donc normal de ne pas prendre de plaisir à enseigner ?

Oui, je suppose.
Mais je ne pourrais pas continuer sans un minimum de plaisir de temps en temps.
C'est déjà assez dur comme ça et on voit beaucoup de collègues usés, ne prenant plus aucun plaisir, craquer petit à petit.

Ça dépend aussi beaucoup de sa situation familiale.
Le moindre problème privé nous revient en pleine poire dans le cadre de notre travail de plus en plus exigeant.

Je prends du plaisir surtout avec mes classes de troisièmes et j'aime corriger aussi (mais j'ai peu d'expérience). Il y a des jours plus difficiles que d'autres mais j'arrive à prendre du recul avec mon travail cette année.