- Philomène87Grand sage
Elyas a écrit:
Mais bon, dans notre pays, on aime cracher sur les gens qui ont une vocation, surtout si c'est dans le professorat. Avoir la vocation ou vivre le métier comme un sacerdoce ne signifie pas être une carpette qui oublie le sens du collectif de sa profession.
Tu n'as jamais pris ça comme de la jalousie ? Moi, c'est ainsi que je le comprends quand des collègues, soit sur ce forum, soit dans la vraie vie, me "crachent dessus" quand j'ose avancer que j'aime bien mon taf. Parce que eux en souffrent, alors tout le monde devrait en souffrir. Maintenant je ne dis plus rien parce que flûte.
- HORAHabitué du forum
Comme l'a jadis souligné notre énième ministre, les enseignants, c'est pas d'abord l'argent qui les attire, sinon i feraient pas enseignants, hihihi...
Le raisonnement est en effet imparable.
Le raisonnement est en effet imparable.
- ditaNeoprof expérimenté
Je ne souffre pas de mon travail, je le considère froidement comme un travail. Les passionnés, ça leur passera avant que ça me reprenne.
- CômeNiveau 1
Aucune jalousie de ma part. Je ne souffre pas tant que ça sinon de côtoyer à l'occasion des individus dont je me passerai bien volontiers. On peut travailler sereinement sans oublier de réfléchir à la politique salariale qui nous paupérise au fil des ans.
Si après, on a besoin de se sentir porté par une mission, une vocation, pour aller au taf tous les matins...
Si après, on a besoin de se sentir porté par une mission, une vocation, pour aller au taf tous les matins...
- LédisséEsprit sacré
J'ai un peu l'impression que la discussion a pris une grosse déviation, d'une part, et que la focalisation sur le terme de "vocation" et ses implications émotionnelles est nuisible, d'autre part.
Pour le premier point : on partait juste du fait qu'il était étonnant, une fois bien avancé dans ses études, de se poser la question de la discipline à enseigner, et surtout, que ce phénomène se généralise. Cette observation partait des messages postés ici par de nouveaux membres, donnant l'impression que ceux-ci optaient pour une carrière d'enseignement non par passion de l'enseignement ("je suis également intéressé par plusieurs disciplines [ce qui peut arriver], j'ai la passion de transmettre chevillée au corps, que me conseillez-vous entre maths et lettres classiques, au niveau des programmes, des postes disponibles, etc. ?") mais un peu par hasard ou suivant l'idée qu'enseigner, c'est un métier plutôt cool et à portée de tous ("on est fonctionnaire et on a beaucoup de vacances alors je suis prêt à accepter la paie pas terrible ; maths, arts-pla ou français, j'ai de toute façon le niveau pour le collège, anglais aussi même si je n'ai jamais lu un livre dans cette langue et que je n'aime pas trop partir à l'étranger, que me conseillez-vous ?" [je caricature, bien sûr]). Pas tout à fait la même chose que "j'ai toujours adoré l'anglais et j'en ai fait ma spécialité, j'ai donc un niveau solide, mais je ne vois pas trop quoi en faire, alors je voudrais tenter l'enseignement", ce qui peut se comprendre. Sans parler de vocation, on peut se dire que pour bien enseigner, il faut un minimum d'intérêt pour une matière si on est dans le secondaire (histoire d'avoir quelque chose de consistant à offrir aux élèves, on n'est pas animateurs de colonie), et pour la transmission quel que soit le niveau.
Ce qui m'amène au deuxième point : la friction se fait parce que certains, qui ne passent pas l'intégralité de leurs vacances et de leurs nuits à peaufiner leurs cours/progressions/corrections, sont irrités que d'autres se vantent de le faire (j'ai bien dit s'en vantent, et non simplement le fassent), et considèrent, ou donnent l'impression de considérer, que ceux qui ne le font pas seraient inférieurs, moins bons profs, indignes d'enseigner. (Je précise que je ne pense à personne ici ; mais visiblement certains en ont croisé.) À l'inverse, ceux qui se donnent à fond, en sacrifiant tout ou partie de leur vie personnelle, sont blessés que d'autres clament haut et fort que ce métier n'étant qu'un gagne-pain, si on continue de travailler passé 35 heures on a un complexe christique. (Je n'en ai pas rencontré non plus ici.) Il me semble que chacun fait bien comme il veut du moment que le boulot est fait sérieusement (ce qui n'implique pas d'y passer 60 heures par semaine, et il est bien compréhensible qu'on n'y consacre que le temps pour lequel on est payé ; cela suffit pour préparer des cours et des évaluations honnêtes) et qu'on n'affirme pas que sa propre manière de faire ou de voir est la seule qui tienne, en considérant que l'autre est un imbécile fini un prétentieux s'il fait différemment.
Pour le premier point : on partait juste du fait qu'il était étonnant, une fois bien avancé dans ses études, de se poser la question de la discipline à enseigner, et surtout, que ce phénomène se généralise. Cette observation partait des messages postés ici par de nouveaux membres, donnant l'impression que ceux-ci optaient pour une carrière d'enseignement non par passion de l'enseignement ("je suis également intéressé par plusieurs disciplines [ce qui peut arriver], j'ai la passion de transmettre chevillée au corps, que me conseillez-vous entre maths et lettres classiques, au niveau des programmes, des postes disponibles, etc. ?") mais un peu par hasard ou suivant l'idée qu'enseigner, c'est un métier plutôt cool et à portée de tous ("on est fonctionnaire et on a beaucoup de vacances alors je suis prêt à accepter la paie pas terrible ; maths, arts-pla ou français, j'ai de toute façon le niveau pour le collège, anglais aussi même si je n'ai jamais lu un livre dans cette langue et que je n'aime pas trop partir à l'étranger, que me conseillez-vous ?" [je caricature, bien sûr]). Pas tout à fait la même chose que "j'ai toujours adoré l'anglais et j'en ai fait ma spécialité, j'ai donc un niveau solide, mais je ne vois pas trop quoi en faire, alors je voudrais tenter l'enseignement", ce qui peut se comprendre. Sans parler de vocation, on peut se dire que pour bien enseigner, il faut un minimum d'intérêt pour une matière si on est dans le secondaire (histoire d'avoir quelque chose de consistant à offrir aux élèves, on n'est pas animateurs de colonie), et pour la transmission quel que soit le niveau.
Ce qui m'amène au deuxième point : la friction se fait parce que certains, qui ne passent pas l'intégralité de leurs vacances et de leurs nuits à peaufiner leurs cours/progressions/corrections, sont irrités que d'autres se vantent de le faire (j'ai bien dit s'en vantent, et non simplement le fassent), et considèrent, ou donnent l'impression de considérer, que ceux qui ne le font pas seraient inférieurs, moins bons profs, indignes d'enseigner. (Je précise que je ne pense à personne ici ; mais visiblement certains en ont croisé.) À l'inverse, ceux qui se donnent à fond, en sacrifiant tout ou partie de leur vie personnelle, sont blessés que d'autres clament haut et fort que ce métier n'étant qu'un gagne-pain, si on continue de travailler passé 35 heures on a un complexe christique. (Je n'en ai pas rencontré non plus ici.) Il me semble que chacun fait bien comme il veut du moment que le boulot est fait sérieusement (ce qui n'implique pas d'y passer 60 heures par semaine, et il est bien compréhensible qu'on n'y consacre que le temps pour lequel on est payé ; cela suffit pour préparer des cours et des évaluations honnêtes) et qu'on n'affirme pas que sa propre manière de faire ou de voir est la seule qui tienne, en considérant que l'autre est un imbécile fini un prétentieux s'il fait différemment.
_________________
Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- Une passanteEsprit éclairé
Je rejoins totalement ta synthèse, Lédissé !
- amalricuNeoprof expérimenté
En réalité, le terme vocation me parait exagéré et de plus en plus vicié. J'ai souvent l'impression que les autorités en jouent pour nous culpabiliser (en vain) afin de se dispenser de nous traiter correctement (conditions de travail et rémunérations). Si on a la vocation, qu'importe un clou en plus ou en moins....le "petit personnel" fera bien le travail (hi, hi ricane Najat).
Pour reprendre avec le fil traitant de notre piètre traitement en tant que fonctionnaires, le terme de vocation permet donc à certains d'économiser sur notre dos, puisqu'on nous accomplissons cette profession pour le plus grand plaisir et qu'en soi c'est déjà une gratification.
Pour moi, c'est non .
Pour reprendre avec le fil traitant de notre piètre traitement en tant que fonctionnaires, le terme de vocation permet donc à certains d'économiser sur notre dos, puisqu'on nous accomplissons cette profession pour le plus grand plaisir et qu'en soi c'est déjà une gratification.
Pour moi, c'est non .
- BalthamosDoyen
On peut aimer ce métier pour différentes raisons et lui donner une importance particulière pour notre société (je suis de ceux qui y croient à cette place) mais aussi mettre en avant qu'on est des travailleurs, que ce n'est pas parce que "vocation" qu'on doit accepter des conditions de travail honteuses.
Je suis contre parler de vocation parce qu'elle sous entend beaucoup de choses pour nos concitoyens, pour l'administration et pour nos collègues.
La vocation signifie qu'on est prêt à des sacrifices pour exercer notre métier, qu'on a déjà fait d'ailleurs. On est prêt à accepter des HSA pour éviter des classes sans prof, à faire des projets sans HSE pour l'intérêt des élèves, à acheter du matériel sur nos finances, à gâcher nos we et nos vacances pour notre mission. Le meilleur exemple est l'extrait plus haut de la ministre qui a intégré qu'on peut nous demander beaucoup, car on ne fait pas ça pour l'argent mais pour autre chose.
C'est important de rappeler que ce n'est qu'un métier et qu'on n'est ni les seuls, ni les principaux garants de l'intérêt des élèves. En tant que travailleur, on a droit à travailler dans des conditions acceptables et si ces conditions ne sont pas remplis, à ne pas faire du zèle, considérant qu'on est empêché.
C'est un très beau métier, qui a une importance particulière dans notre société car il contribue à la formation de nos jeunes. Mais on contribue déjà (on n'est pas seuls, on fait parti d'un système) et l'administration doit prendre ces missions au sérieux et ne pas compter sur le bénévolat et le volontariat qu'induit cette vocation. Je suis persuadé que le ministère tient qu'à cause de notre bonne volonté, là où il devrait tenir sur sa bonne gestion pour nos générations futures.
Je suis contre parler de vocation parce qu'elle sous entend beaucoup de choses pour nos concitoyens, pour l'administration et pour nos collègues.
La vocation signifie qu'on est prêt à des sacrifices pour exercer notre métier, qu'on a déjà fait d'ailleurs. On est prêt à accepter des HSA pour éviter des classes sans prof, à faire des projets sans HSE pour l'intérêt des élèves, à acheter du matériel sur nos finances, à gâcher nos we et nos vacances pour notre mission. Le meilleur exemple est l'extrait plus haut de la ministre qui a intégré qu'on peut nous demander beaucoup, car on ne fait pas ça pour l'argent mais pour autre chose.
C'est important de rappeler que ce n'est qu'un métier et qu'on n'est ni les seuls, ni les principaux garants de l'intérêt des élèves. En tant que travailleur, on a droit à travailler dans des conditions acceptables et si ces conditions ne sont pas remplis, à ne pas faire du zèle, considérant qu'on est empêché.
C'est un très beau métier, qui a une importance particulière dans notre société car il contribue à la formation de nos jeunes. Mais on contribue déjà (on n'est pas seuls, on fait parti d'un système) et l'administration doit prendre ces missions au sérieux et ne pas compter sur le bénévolat et le volontariat qu'induit cette vocation. Je suis persuadé que le ministère tient qu'à cause de notre bonne volonté, là où il devrait tenir sur sa bonne gestion pour nos générations futures.
- ZagaraGuide spirituel
Le problème c'est qu'à la place de s'en tenir à une définition fonctionnelle et neutre (comme celle que j'ai proposée, ou celle trouvée dans le dico par dita, lesquelles se recoupent), les intervenants projettent sur le mot "vocation" des données et notions annexes.
Ces mélanges proviennent :
- Du marketing politique qui a investi le mot "vocation" et l'a chargé de sens hypocrites.
- De la tension entre "vocation" et d'autres réalités, notamment celle de la rémunération. Dans les métiers qui paient 4K net par mois, les gens qui ont la vocation ne se posent pas les questions qu'on peut lire au cours de ce fil et ne refusent pas le terme.
- De la tension entre "vocation" et quantité de travail fournie ; encore une thématique propre aux enseignants, qui provient du fait qu'on doit fournir un "travail invisible" non quantifié. Il y a la suspicion permanente soit de ne pas en faire assez, soit d'en faire trop.
- De la tension entre "vocation" et résistance sociale ; ne peut exister que dans un corps de métier où les individus sont/se sentent en danger socialement, en voie de précarisation.
Comme d'hab, on gagne à faire des distinctions et à se décentrer.
La plupart de ces couples d'idées n'ont pas de relation causale unique.
Pour l'anecdote, je connais quelqu'un qui gagne 4K par mois dans un domaine où il a la vocation, mais qui est très malheureux et pense à démissionner pour un poste à salaire moindre, parce que son entreprise soumet sa vocation à des fins immorales. Bref, toutes les situations existent.
Ces mélanges proviennent :
- Du marketing politique qui a investi le mot "vocation" et l'a chargé de sens hypocrites.
- De la tension entre "vocation" et d'autres réalités, notamment celle de la rémunération. Dans les métiers qui paient 4K net par mois, les gens qui ont la vocation ne se posent pas les questions qu'on peut lire au cours de ce fil et ne refusent pas le terme.
- De la tension entre "vocation" et quantité de travail fournie ; encore une thématique propre aux enseignants, qui provient du fait qu'on doit fournir un "travail invisible" non quantifié. Il y a la suspicion permanente soit de ne pas en faire assez, soit d'en faire trop.
- De la tension entre "vocation" et résistance sociale ; ne peut exister que dans un corps de métier où les individus sont/se sentent en danger socialement, en voie de précarisation.
Comme d'hab, on gagne à faire des distinctions et à se décentrer.
La plupart de ces couples d'idées n'ont pas de relation causale unique.
Pour l'anecdote, je connais quelqu'un qui gagne 4K par mois dans un domaine où il a la vocation, mais qui est très malheureux et pense à démissionner pour un poste à salaire moindre, parce que son entreprise soumet sa vocation à des fins immorales. Bref, toutes les situations existent.
- DanskaProphète
Topic verrouillé le temps de scinder.
- DanskaProphète
Sujets scindés et fusionnés, vous pouvez reprendre la discussion
- SisypheHabitué du forum
dita a écrit:Avoir une vocation, c'est se sentir appelé, élu pour quelque chose. C'est donc se la péter.
Je n'entends pas les choses ainsi. Quand je suis dans une salle de classe, je me sens à ma place, tout simplement. J'ai arrêté d'enseigner deux ans et je suis restée à la maison avec bonheur. Je suis quelqu'un d'heureux en dehors de l'école. Je n'ai pas besoin de travailler pour "avoir une vie sociale". Ma vie a du sens hors de mon métier. Mais quand je suis retournée en classe, j'ai retrouvé ce sentiment qui fait que je me cramponne au bateau EN tout en vitupérant contre ceux qui s'emploient à le faire couler, le sentiment d'être ajustée. Il y a en outre le bonheur de lire les textes, la joie quand un élève partage avec moi ce qui a résonné en lui à la lecture de Verlaine, Hugo...
Bien sûr, certaines heures sont particulièrement pénibles. Je n'ai pas vraiment d'autorité naturelle. Mais même alors, je ne voudrais pas vraiment être ailleurs. Est-ce cela "avoir la vocation" ? Cela me suffit pour être heureuse d'y retourner chaque année, espérer en préparant mes cours (que j'ai encore remaniés cet été. ) et souffrir de la situation actuelle.
- titus06Habitué du forum
A lire tout cela, j'ai l'impression que l'on reproche, d'un coté, aux profs ayant la vocation d'un peu trop s’invertir de façon bénévole et de passer leur vie à ça (du coup, on va finir par dire que tout le monde pourrait faire pareil), et de l'autre, à ceux qui ne l'ont pas, de ne faire ça que pour l'argent et de prendre un maximum d'heures supplémentaires (et si, eux, peuvent le faire, et bien tout le monde peut aussi).
Moi, je pense que la seule chose qui compte c'est d’être compétent dans sa discipline, qu'on fasse du bénévolat, des heures supp, ou juste ses heures.
Après, pour ma part, je fonctionne selon le principe du "toute peine mérite salaire".
Moi, je pense que la seule chose qui compte c'est d’être compétent dans sa discipline, qu'on fasse du bénévolat, des heures supp, ou juste ses heures.
Après, pour ma part, je fonctionne selon le principe du "toute peine mérite salaire".
- La CaverneNiveau 5
titus06 a écrit:
Moi, je pense que la seule chose qui compte c'est d’être compétent dans sa discipline, qu'on fasse du bénévolat, des heures supp, ou juste ses heures.
Totalement d'accord.
Juste une précision : "compétent" selon quels critères ? Parce que quand je lis les commentaires d'IPR rapportés sur ce forum, et ceux émis par mon IPR de secteur, je me demande si je suis compétente. Mes chefs successifs, mes élèves et leurs parents semblent habituellement trouver que oui ; mon IPR trouve pour sa part que je devrais un peu lâcher la grappe à mes élèves pour les faire "dialoguer", "interagir" et "échanger" sous mon oeil bienveillant. Depuis mon PPCR je doute de mes compétences en fait.
- TiberiusNiveau 8
Surtout pas.La caverne a écrit:Depuis mon PPCR je doute de mes compétences en fait.
Doute plutôt des compétences de ton IPR à vivre dans le monde réel.
- La CaverneNiveau 5
Merci Tiberius. J'ai mal encaissé ce RDV de carrière, moi qui espérais bêtement une certaine reconnaissance de mon travail.
- YansoNiveau 6
- CleroliDoyen
+1Balthamos a écrit:
C'est un très beau métier, qui a une importance particulière dans notre société car il contribue à la formation de nos jeunes. Mais on contribue déjà (on n'est pas seuls, on fait parti d'un système) et l'administration doit prendre ces missions au sérieux et ne pas compter sur le bénévolat et le volontariat qu'induit cette vocation. Je suis persuadé que le ministère tient qu'à cause de notre bonne volonté, là où il devrait tenir sur sa bonne gestion pour nos générations futures.
Il faut admettre que la manifestation de nos désaccords ou revendications par la grève est un échec. Il est donc temps d'arrêter tout ce bénévolat-volontariat qui permet à la machine EN de fonctionner, certes plus ou moins bien mais fonctionner quand même, et je parie qu'après quelques mois, nous serions enfin entendus.
- BalthazaardVénérable
On parle de "compétent dans ta discipline"...le bla bla des inspecteurs ne juge absolument pas cela, d'ailleurs le savoir disciplinaire n'est pas en odeur de sainteté chez eux. Si en consultant les contenus du programme tu n'écarquille pas des yeux et tu es capable d'élaborer un squelette de cours (à peaufiner bien sur) tu es compétent, faire plaisir à l'inspecteur cela relève d'une toute autre stratégie où le savoir est exclu.La Caverne a écrit:titus06 a écrit:
Moi, je pense que la seule chose qui compte c'est d’être compétent dans sa discipline, qu'on fasse du bénévolat, des heures supp, ou juste ses heures.
Totalement d'accord.
Juste une précision : "compétent" selon quels critères ? Parce que quand je lis les commentaires d'IPR rapportés sur ce forum, et ceux émis par mon IPR de secteur, je me demande si je suis compétente. Mes chefs successifs, mes élèves et leurs parents semblent habituellement trouver que oui ; mon IPR trouve pour sa part que je devrais un peu lâcher la grappe à mes élèves pour les faire "dialoguer", "interagir" et "échanger" sous mon oeil bienveillant. Depuis mon PPCR je doute de mes compétences en fait.
- titus06Habitué du forum
La Caverne a écrit:titus06 a écrit:
Moi, je pense que la seule chose qui compte c'est d’être compétent dans sa discipline, qu'on fasse du bénévolat, des heures supp, ou juste ses heures.
Totalement d'accord.
Juste une précision : "compétent" selon quels critères ? Parce que quand je lis les commentaires d'IPR rapportés sur ce forum, et ceux émis par mon IPR de secteur, je me demande si je suis compétente. Mes chefs successifs, mes élèves et leurs parents semblent habituellement trouver que oui ; mon IPR trouve pour sa part que je devrais un peu lâcher la grappe à mes élèves pour les faire "dialoguer", "interagir" et "échanger" sous mon oeil bienveillant. Depuis mon PPCR je doute de mes compétences en fait.
Ton IPR aime le joyeux bordel quoi.
J'imagine que ce ne fut pas un moment agréable et que relativiser n'a pas été évident sur le coup. Tu peux te consoler en te disant que tu vois ton IPR toutes les morts d'évêques contrairement à tes élèves ou ton chef.
- La CaverneNiveau 5
En effet Titus cela faisait 10 ans.
Quant aux stratégies, j'ai bien essayé d'en user (travail en îlots, que je pratique parfois malgré mes 38 élèves, questions très "ouvertes", texte ambitieux et plutôt long car complet - indispensable ici pour préserver le sens du texte.)
J'en ressors assez traumatisée çar j'avais pris ses critiques en entretien comme des conseils et des observations mais je n'imaginais pas un rapport aussi raide, et c'est la première fois que je me sens mise en cause de cette façon, même si je n'ai jamais été de ces collègues novateurs qu'encensent souvent nos IPR - sans offense pour les premiers, bien entendu, j'aurais aimé pouvoir leur ressembler le jour J mais je n'ai pas su faire illusion. En outre, je soupçonne cet IPR de manquer sacrément d'objectivité.
Bref pouvoir se défouler un peu sur le forum cela fait du bien.
Quant aux stratégies, j'ai bien essayé d'en user (travail en îlots, que je pratique parfois malgré mes 38 élèves, questions très "ouvertes", texte ambitieux et plutôt long car complet - indispensable ici pour préserver le sens du texte.)
J'en ressors assez traumatisée çar j'avais pris ses critiques en entretien comme des conseils et des observations mais je n'imaginais pas un rapport aussi raide, et c'est la première fois que je me sens mise en cause de cette façon, même si je n'ai jamais été de ces collègues novateurs qu'encensent souvent nos IPR - sans offense pour les premiers, bien entendu, j'aurais aimé pouvoir leur ressembler le jour J mais je n'ai pas su faire illusion. En outre, je soupçonne cet IPR de manquer sacrément d'objectivité.
Bref pouvoir se défouler un peu sur le forum cela fait du bien.
- jésusFidèle du forum
Moi, je prends le problème dans l'autre sens.
Au débouché des études, de toute façon, et d'une manière ou d'une autre, à un moment donné ou à un autre, avec un bagage universitaire dans certaines matières; si on veut bosser on se retrouve prof contractuel ou titulaire si on a de la chance.
Et à défaut , d'une formation un tant soit peu professionnalisante à côté de cela on ne peut pas faire autre chose. Passion chevillée au corps ou non. Si on a l'occasion d'avoir une autre corde à son arc, on se rend vite compte qu'il y a d'autres domaines où le travail n'est pas désagréable ( exemple de la fonction publique territoriale, à ma connaissance) .
Alors , quand on arrive en salle des profs les premières années, et qu'on ne cesse de faire le partage entre certifiés/agrégés , titulaire/contractuels, les vrais/ ceux qui font cela paraît-il en passant, on est un peu dégoûté. Bref, un univers partitionnée, hiérarchisé alors que le métier est le même. Il faut le dire, ( parce que je n'ai pas connu ça dans d'autres secteurs de manière aussi tranchée et affichée) , cette vision des choses est un vrai repoussoir si on ne voit pas les choses de cette façon. Beaucoup critiquent le ministère, mais beaucoup aiment aussi la hiérarchie, vivent dans le culte du diplôme, du bulletin de salaire, des projets extra-pro, de l'ancienneté.
Au débouché des études, de toute façon, et d'une manière ou d'une autre, à un moment donné ou à un autre, avec un bagage universitaire dans certaines matières; si on veut bosser on se retrouve prof contractuel ou titulaire si on a de la chance.
Et à défaut , d'une formation un tant soit peu professionnalisante à côté de cela on ne peut pas faire autre chose. Passion chevillée au corps ou non. Si on a l'occasion d'avoir une autre corde à son arc, on se rend vite compte qu'il y a d'autres domaines où le travail n'est pas désagréable ( exemple de la fonction publique territoriale, à ma connaissance) .
Alors , quand on arrive en salle des profs les premières années, et qu'on ne cesse de faire le partage entre certifiés/agrégés , titulaire/contractuels, les vrais/ ceux qui font cela paraît-il en passant, on est un peu dégoûté. Bref, un univers partitionnée, hiérarchisé alors que le métier est le même. Il faut le dire, ( parce que je n'ai pas connu ça dans d'autres secteurs de manière aussi tranchée et affichée) , cette vision des choses est un vrai repoussoir si on ne voit pas les choses de cette façon. Beaucoup critiquent le ministère, mais beaucoup aiment aussi la hiérarchie, vivent dans le culte du diplôme, du bulletin de salaire, des projets extra-pro, de l'ancienneté.
- pseudo-intelloSage
Eh ! Un boulot, c'est alimentaire, puisque si on était rentiers, on n'irait pas.
On peut faire ce boulot comme alimentaire, parce qu'on exerce n'importe quel métier de manière alimentaire ; certaines personnes, dans certaines métiers, en font un peu plus, parce qu'e ça leur convient (ou parce que des vies sont en jeu, j'imagine, dans le secteur médical), mais un boulot, c'est alimentaire, toute tâche mérite salaire, et plus précisément, mérite un salaire digne et proportionné au niveau de qualification ou de savoir-faire requis.
Par exemple, nous, soit on doit bosser 30% de moins que 1607 heures puisqu'on est payés 30% de moins que la moyenne, mais en s'appliquant, soit on en fait davantage, mais en n'ayant pas peur de bâcler. Et si certains d'entre nous en font plus, ce soit être soit parce qu'ils s'éclatent dans une tâche particulière et donc font du rab, soit pour sauver leurs miches s'ils sont sur la sellette, bref, pour eux, et jamais par contrainte ou culpabilisation (ni par mèrethérésisme).
On peut faire ce boulot comme alimentaire, parce qu'on exerce n'importe quel métier de manière alimentaire ; certaines personnes, dans certaines métiers, en font un peu plus, parce qu'e ça leur convient (ou parce que des vies sont en jeu, j'imagine, dans le secteur médical), mais un boulot, c'est alimentaire, toute tâche mérite salaire, et plus précisément, mérite un salaire digne et proportionné au niveau de qualification ou de savoir-faire requis.
Par exemple, nous, soit on doit bosser 30% de moins que 1607 heures puisqu'on est payés 30% de moins que la moyenne, mais en s'appliquant, soit on en fait davantage, mais en n'ayant pas peur de bâcler. Et si certains d'entre nous en font plus, ce soit être soit parce qu'ils s'éclatent dans une tâche particulière et donc font du rab, soit pour sauver leurs miches s'ils sont sur la sellette, bref, pour eux, et jamais par contrainte ou culpabilisation (ni par mèrethérésisme).
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
pseudo-intello a écrit:Eh ! Un boulot, c'est alimentaire, puisque si on était rentiers, on n'irait pas.
Rien n'est moins sûr.
Pour le reste : je suppose que par "alimentaire", on veut dire : qu'on n'exerce que par nécessité de se nourrir, ou, par extension, de financer des choses auxquelles on tient (maison, éducation des enfants...).
- BalthazaardVénérable
C'est sur au contraire malgré les grands discours TOUS les gros gagnantscau loto (etude de la française des jeux) arretent de travailler dans les deux ans.
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