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Lefteris
Esprit sacré

Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 30 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Lefteris Jeu 03 Nov 2016, 18:52
gauvain31 a écrit:

Or, ce qui fait tenir dans ce métier, c'est la passion que nous avons pour notre discipline. Vous enlevez ça, il ne restera plus grand chose pour motiver les troupes à part les grandes vacances. Alors si en plus on augmente de temps de travail, il ne va plus rester grand monde....
C'est exact : ce qui m'a indirectement amené dans ce mer.er, ce sont les matières de LC. Or je n'enseignerai plus jamais le grec, presque plus le latin (et dans des conditions de pire en pire quand même, les message de "l'inutilité" est passé. Et en français, les programmes deviennent une catastrophe, il faut se battre  et ruser pour faire quelque chose d'un peu solide, dans des classes ou une majorité d'élèves refuse de travailler, bavarde ,  méprise la matière.
Toutes ces avanies sous les injures et le mépris des gens chargés de l'EN (la conférence Robine, désormais collector, est un concentré). Je me lève tous les matins avec l'optique de ne rien faire d'intéressant, avec l’écœurement et la haine depuis cette réforme. C'est justement le côté alimentaire qui me console, je me dis que je préfère être là que chômeur ou précaire.
Quand je pense avoir dégringolé socialement, financièrement, avoir passé tardivement deux concours pour en arriver là Rolling Eyes .  Puisque je n'arriverai sans doute plus à me barrer malgré mes démarches, il ne reste plus en effet que les vacances pour s'appartenir. Je pars au boulot en pensant à l'heure du retour, aux vacances, je cherche quand même un détachement, j'envisage une retraite anticipée, et me console et en me disant que j'ai au moins de quoi vivre et avoir des loisirs. Ceux qui voient leur métier s'écrouler et y avaient tout placé, n'ont rien d'autre, n'ont  que les moyens de survivre car payés comme des fonctionnaire de catégorie B débutant, je les plains vraiment. Sans compter ce qui va leur tomber dessus en cours de carrière.
gauvain31
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 30 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par gauvain31 Jeu 03 Nov 2016, 19:09
Cet écœurement Lefteris je le ressens depuis 4 ans, depuis la réforme du lycée qui a considérablement affaibli ma matière. Je me réfugie dans la lecture,le mépris et l'indifférence en certaines choses. Lorsque mon IPR m'a adit qu'il était plus important de terminer le programme au détriment de sa compréhension, en justifiant de la sorte: "ce n'est pas grave s'ils ne comprennent pas, ils le reverront l'année prochaine!"

Le rapport d'inspection m'a laissé pour la première fois totalement indifférent. Vraiment. Comment accorder le moindre crédit à cette personne ?

Finalement, mépris, indifférence et conscience professionnelle sont les seules choses qui me restent. Et je m'en porte très bien !! Very Happy Les élèves de lycée ne veulent rien foutre ? C'est leur problème. J'ai une classe de seconde à 6.85 et l'autre à 7 pour le premier trimestre (je n'ai jamais vu ça de toute ma carrière): et bien je m'en tape; je ne travaille que pour les élèves qui veulent travailler, ce qui veulent bien venir à mes séances bénévoles de révisions. Et heureusement il y en a toujours, donc tout n'est pas à désespérer. L'essentiel est pour moi est d'avoir tout donner, de rabâcher et de leur avoir donné les clés pour travailler en lycée. S'ils ne veulent pas appliquer mes recommandations , tant pis pour eux. Je refuse juste les élèves qui glandent en classe. Ceux qui ne prennent pas de notes ou qui ont un cahier/classeur incomplet ne rentrent pas en classe.. ou en sortent.

Un élève de 4ème s'est amusé il y a quelques années à me tester pendant 6 mois; je l'ai exclu en novembre... et est revenu en mars quand son cahier a été complet. Il faut juste se considérer comme enseignant et non comme garde maternel. Quand on agit comme ça, on a la conscience tranquille. En tout cas moi je l'ai.
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par Lefteris Jeu 03 Nov 2016, 20:11
gauvain31 a écrit:Cet écœurement Lefteris je le ressens depuis 4 ans, depuis la réforme du lycée qui a considérablement affaibli ma matière. Je me réfugie dans la lecture,le mépris et l'indifférence en certaines choses. Lorsque mon IPR m'a adit qu'il était plus important de terminer le programme au détriment de sa compréhension, en justifiant de la sorte: "ce n'est pas grave s'ils ne comprennent pas, ils le reverront l'année prochaine!"
Les SVT sont une matière scientifique, mais portant sur la culture générale. La preuve, ça plaît aux littéraires pas matheux, et j'ai fait partie de ces ex- flemmards. C'est suffisant pour être disgracié par nos courtiers des marchands que sont les politicards. Quand je vois des secondes avoir 1H15 de SVT  (oui, ce n'est pas un coquille)  , alors que c'est encore le cycle de détermination, je bondis. On peut pas supprimer la vie lycéenne, le cinoche, les matières "sociétalistes" (littérature et société, hein, que des collègues fortr heureusement détournent en vrais cours), et redonner de la place aux vrais savoirs ? Le blabla, on peut toujours s'y livrer à domicile avec les réseaux dits sociaux (une société derrière écran , hein..)



Et heureusement il y en a toujours, donc tout n'est pas à désespérer.  L'essentiel est pour moi est d'avoir tout donner, de rabâcher et de leur avoir donné les clés pour travailler en lycée. S'ils ne veulent pas appliquer mes recommandations , tant pis pour eux. Je refuse juste les élèves qui glandent en classe. Ceux qui ne prennent pas de notes ou qui ont un cahier/classeur incomplet ne rentrent pas en classe.. ou en sortent.
Voilà. Je sème, et de la meilleure graine dont je dispose. Si la terre est infertile, j'aurai fait ce que j'ai pu avec les moyens du bord, et si ça germe pour deux ou trois, ça sera mieux que d'avoir coulé tout le monde avec des îlots ludiques en étudiant  des textes  non littéraires et "sociétaux", lubie des nouveaux programmes élaborés par un retraité du SGEN.

Moi aussi, je devrais être inspecté bientôt, puisque j'ai raté la dernière pour cause de péritonite très aiguë.Si j'ai la moindre remarque négative au motif que je n'ai pas "intégré l'esprit de la réforme", je crois que vais déballer mon sac. De plus, comme ils s'entretiennent avec les CDE, voir que j'ai fait des dossiers pour partir risque de plomber l'ambiance. Rolling Eyes

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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

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Agrippina furiosa
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 30 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Agrippina furiosa Jeu 03 Nov 2016, 20:29
+ 1
Matières assassinées, profs démobilisés ... Super réforme, y'a pas à dire.
Je me débats, comme tous mes collègues de LC, avec cette p...d'heure de latin 5ème, enfin non, on ne doit pas, et on ne peut pas, dire "de latin", parce que du latin, en une heure, on n'en fait pas : qui serait capable de maîtriser une langue en la travaillant 1 heure par semaine (je passe sous silence les vacances) ?
Du coup, je fais ce que je peux, je bricole, mais, honnêtement, ce qu'il va en rester, je m'en tape. Je fais mon boulot, le mieux possible, et basta. Je m'assois sur les programmes, et si les gamins ont des questions (et ils en ont, plein, étonnant pour une matière aussi inintéressante !!), et bien j'y réponds, on prend le temps, puisque ça les intéresse. Et je passe le moins de temps possible au collège. Et comme vous, j'attends avec une certaine impatience le passage de l'IPR, pour vider mon sac. Comme je n'attends plus rien de l'EN, au moins, je ne serai pas déçue !
Ce n'est pas nous qui avons sabordé notre beau métier, alors qu'on nous foute la paix.
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par Lefteris Jeu 03 Nov 2016, 20:43
Agrippina furiosa a écrit:+ 1
Matières assassinées, profs démobilisés ... Super réforme, y'a pas à dire.
Je me débats, comme tous mes collègues de LC, avec cette p...d'heure de latin 5ème, enfin non, on ne doit pas, et on ne peut pas, dire "de latin", parce que du latin, en une heure, on n'en fait pas : qui serait capable de maîtriser une langue en la travaillant 1 heure par semaine (je passe sous silence les vacances) ?
Du coup, je fais ce que je peux, je bricole, mais, honnêtement, ce qu'il va en rester, je m'en tape. Je fais mon boulot, le mieux possible, et basta. Je m'assois sur les programmes, et si les gamins ont des questions (et ils en ont, plein, étonnant pour une matière aussi inintéressante !!), et bien j'y réponds, on prend le temps, puisque ça les intéresse. Et je passe le moins de temps possible au collège. Et comme vous, j'attends avec une certaine impatience le passage de l'IPR, pour vider mon sac. Comme je n'attends plus rien de l'EN, au moins, je ne serai pas déçue !
Ce n'est pas nous qui avons sabordé notre beau métier, alors qu'on nous foute la paix.
Moi, je n'ai pas d'heure en 5è, j'ai 2,5 H en 4è et en 3è. J'ai refusé les EPI, "jouant" mon poste à ce qu'on disait (et finalement je suis toujours là). L'an prochain, les 4è qui veulent faire latin auront les manuels de 5è, et en fin de troisième auront au maximum fait ce que faisaient les 3è avant. Ca, ça parle.

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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 30 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Marie-Henriette Jeu 03 Nov 2016, 20:47
Comme d'une part je n'ai pas l'intention de faire de vieux os dans l'EN, et que d'autre part j'ai la chance cette année d'avoir des classes qui tiennent la route, j'ai décidé de m'asseoir définitivement et sereinement sur les dernières lubies issues de la réforme (après m'en être rendue malade tant je me sentais incompétente). Je fais donc étudier des textes bien littéraires et bien roboratifs, avec des leçons de grammaire bien couillues et complètement décloisonnées. Je ne dis pas que c'est ce qu'il y a de mieux, mais c'est ce que je sais et aime faire. Mes élèves n'ont pas l'air de mal s'en porter.
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 30 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Lefteris Jeu 03 Nov 2016, 20:51
Marie-Henriette a écrit:Comme d'une part je n'ai pas l'intention de faire de vieux os dans l'EN, et que d'autre part j'ai la chance cette année d'avoir des classes qui tiennent la route, j'ai décidé de m'asseoir définitivement et sereinement sur les dernières lubies issues de la réforme (après m'en être rendue malade tant je me sentais incompétente). Je fais donc étudier des textes bien littéraires et bien roboratifs, avec des leçons de grammaire bien couillues et complètement décloisonnées. Je ne dis pas que c'est ce qu'il y a de mieux, mais c'est ce que je sais et aime faire. Mes élèves n'ont pas l'air de mal s'en porter.
Ben moi aussi, je change le titre et je fais la même chose , c'est-à-dire de la littérature (les romans, les oeuvres patriominales ont-ils disparu par la magie des pisseurs de décrets et circulaires ? Quant à la langue (grammaire , étymologie) , même chose : vient-elle d'être effacée au point que les cours doivent disparaître ?

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Agrippina furiosa
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 30 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Agrippina furiosa Jeu 03 Nov 2016, 20:57
Ben oui ...
Pour mes 5èmes actuels, en admettant que l'enseignement de complément soit reconduit l'année prochaine, ce qui n'est pas évident (changement de chef, qui était une pro LC, petit collège avec en plus perte d'une classe, on va prendre cher au moment de la DG ...), je n'ai pas vraiment fixé un niveau à atteindre, je navigue à vue.
En revanche, j'ai un bon groupe de 4ème, motivé, plutôt bosseur, plein de curiosité, et pour eux j'ai des ambitions plus élevées. J'espère pouvoir sauver les 2h pour leur année de 3ème.
Ta solution des 2,5 h est sûrement la meilleure, parce que franchement cette heure de 5ème, je ne sais pas trop quoi en faire : on ne peut que butiner, la semaine d'après tout est oublié, ou presque, on répète ... Alors que 2h, et a fortiori 2,5h, on peut tout de même construire un petit quelque chose qui ressemble un peu plus à du latin.
Quoi qu'il en soit, bon courage à toi : moi aussi j'ai beaucoup et tardivement bossé pour un concours qui représentait tout ce que j'aimais faire, et je me retrouve avec la très désagréable sensation qu'une horrible sale gosse m'a cassé mon beau joujou !!! Evil or Very Mad Je partage donc tout à fait ton sentiment d'énorme gâchis et d'immense colère ...
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 30 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Lefteris Jeu 03 Nov 2016, 21:09
Agrippina furiosa a écrit:
Ta solution des 2,5 h est sûrement  la meilleure, parce que franchement cette heure de 5ème, je ne sais pas trop quoi en faire : on ne peut que butiner, la semaine d'après tout est oublié, ou presque, on répète ... Alors que 2h, et a fortiori 2,5h, on peut tout de même construire un petit quelque chose qui ressemble un peu plus à du latin.
Quoi qu'il en soit, bon courage à toi : moi aussi j'ai beaucoup et tardivement bossé pour un concours qui représentait tout ce que j'aimais faire, et je me retrouve avec la très désagréable sensation qu'une horrible sale gosse m'a cassé mon beau joujou !!! Evil or Very Mad Je partage donc tout à fait ton sentiment d'énorme gâchis et d'immense colère ...
Raison de plus pour vivre dans l'"alimentaire". J'ai désormais coupé ma vie en deux : la corvée du boulot, et la vie privée. Et ça se travaille :   je m'organise dans cette deuxième partie pour oublier le travail le plus possible (=> limiter voire éliminer les corrections et préparations en vacances , lâcher des choses que je faisais naguère). Ca permet de se dire qu'au moins on va  se pourrir la vie pour quelque chose, et non pur rien puisque les vacances sont également mortes (quand je vois ce que je faisais avant , je souhaiterai rembobiner le film et recommencer  Rolling Eyes ...) .
La seule chose qui me relie  : pour ne pas faire partie de ceux qui geignent sans rien faire, je me suis remis à donner un coup de main au syndicat, malgré la promesse que je m'étais faite, après avoir été dans une autre vie responsable (malheureux ).

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Dr Raynal
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 30 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Dr Raynal Ven 04 Nov 2016, 01:24
gauvain31 a écrit:Lorsque mon IPR m'a adit qu'il était plus important de terminer le programme au détriment de sa compréhension, en justifiant de la sorte: "ce n'est pas grave s'ils ne comprennent pas, ils le reverront l'année prochaine!"

C'est la joie du spiralaire conjugué aux cycles. Ou, plus prosaïquement "la tactique de la poussière sous la tapis".

Je partage ton attitude (et ton IPR, par la même occasion...)
leskhal
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 30 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par leskhal Ven 04 Nov 2016, 09:49
Comment faire autre chose que de l'alimentaire quand sa matière (les maths pour moi) est totalement défigurée et méconnaissable, surtout depuis la dernière réforme du lycée, et les retombées de la réforme du collège n'arrangeront pas les choses ?
Je fais du minimum syndical, je continue à utiliser des méthodes classiques (cours puis exercices nombreux, répétitifs er formateurs), je ne perds pas de temps sur ordinateur et autres numélubies, l'inspecteur m'a trouvé exigeant, c'est le meilleur compliment qu'il pouvait me faire, je m'emmerde la plupart du temps en cours mais la paye tombe à la fin de chaque mois. C'est alimentaire, non ?

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pingouin Dans consensus, la première syllabe prend trop de place. pingouin
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 30 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Lefteris Ven 04 Nov 2016, 09:56
leskhal a écrit:Comment faire autre chose que de l'alimentaire quand sa matière (les maths pour moi) est totalement défigurée et méconnaissable, surtout depuis la dernière réforme du lycée, et les retombées de la réforme du collège n'arrangeront pas les choses ?
Je fais du minimum syndical, je continue à utiliser des méthodes classiques (cours puis exercices nombreux, répétitifs er formateurs), je ne perds pas de temps sur ordinateur et autres numélubies, l'inspecteur m'a trouvé exigeant, c'est le meilleur compliment qu'il pouvait me faire, je m'emmerde la plupart du temps en cours mais la paye tombe à la fin de chaque mois. C'est alimentaire, non ?
Dénaturées, c'est ce que j'entends en effet autour de moi, n'ayant pas la compétence pour juger moi-même. Mais au moins, pour les élèves, les maths sont "utiles" à quelque chose. Combien de fois ai-je entendu : "Le français, c'est nul, ça sert à rien de lire dans la vie, et on parle déjà français. Les maths au moins ça sert à quelque chose..." ? Les matière littéraires déclenchent de plus en plus l'hostilité, j'ai l'impression, et les élèves relaient les discours entendus à la maison.

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VinZT
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 30 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par VinZT Ven 04 Nov 2016, 10:01
leskhal a écrit:Comment faire autre chose que de l'alimentaire quand sa matière (les maths pour moi) est totalement défigurée et méconnaissable, surtout depuis la dernière réforme du lycée, et les retombées de la réforme du collège n'arrangeront pas les choses ?
Je fais du minimum syndical, je continue à utiliser des méthodes classiques (cours puis exercices nombreux, répétitifs er formateurs), je ne perds pas de temps sur ordinateur et autres numélubies, l'inspecteur m'a trouvé exigeant, c'est le meilleur compliment qu'il pouvait me faire, je m'emmerde la plupart du temps en cours mais la paye tombe à la fin de chaque mois. C'est alimentaire, non ?

Tout pareil Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 30 2252222100

J'ajoute que bizarrement, pas mal d'élèves, me remercient et préfèrent m'avoir plutôt que des collègues plus pédago-ludico-gadgéto-numérico compatibles. Bizarre, hein ? Il arrive même que certains me remercient à la fin de l'année, ou quelques années plus tard…

Mais c'est vrai que d'un point de vue mathématique on s'emmerde assez vite, même en TS...

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« Le con ne perd jamais son temps. Il perd celui des autres. » Frédéric Dard
« Ne jamais faire le jour même ce que tu peux faire faire le lendemain par quelqu'un d'autre » Pierre Dac
« Je n'ai jamais lâché prise !» Claude François
« Un économiste est un expert qui saura demain pourquoi ce qu'il avait prédit hier ne s'est pas produit aujourd'hui. » Laurence J. Peter
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 30 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par VinZT Ven 04 Nov 2016, 10:05
Lefteris a écrit:
leskhal a écrit:Comment faire autre chose que de l'alimentaire quand sa matière (les maths pour moi) est totalement défigurée et méconnaissable, surtout depuis la dernière réforme du lycée, et les retombées de la réforme du collège n'arrangeront pas les choses ?
Je fais du minimum syndical, je continue à utiliser des méthodes classiques (cours puis exercices nombreux, répétitifs er formateurs), je ne perds pas de temps sur ordinateur et autres numélubies, l'inspecteur m'a trouvé exigeant, c'est le meilleur compliment qu'il pouvait me faire, je m'emmerde la plupart du temps en cours mais la paye tombe à la fin de chaque mois. C'est alimentaire, non ?
Dénaturées, c'est ce que j'entends en effet autour de moi, n'ayant pas la compétence pour juger moi-même. Mais au moins, pour les élèves, les maths  sont "utiles" à quelque chose. Combien de fois ai-je entendu :  "Le français, c'est nul, ça sert à rien de lire dans la vie, et on parle déjà français. Les maths au moins ça sert à quelque chose..." ? Les matière littéraires déclenchent de plus en plus l'hostilité, j'ai l'impression, et les élèves relaient les discours entendus à la maison.

Bôf, tu n'as pas idée du nombre d'élèves qui disent : « mais tout ça ne ne servira à rien dans la vie ».
Ils savent confusément que les maths, dans l'absolu, sont utiles, mais la plupart se disent que ce n'est pas pour eux, qu'ils ne seront jamais ingénieur (même en S on entend ça). Quand je suis bien luné j'essaie d'argumenter, mais souvent je conclus ce genre de digression par la phrase d'une mienne collègue : « rien ne sert à rien, et vous, vous êtes les premiers inutiles ».

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par Niht Ven 04 Nov 2016, 17:41
Même les ingénieurs ne font plus de maths maintenant...

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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 30 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Bouboule Ven 04 Nov 2016, 22:00
Niht a écrit:Même les ingénieurs ne font plus de maths maintenant...

J'en connais plein qui en font.
Et plein d'étudiants qui ne comprennent plus rien à rien car ils ne lisent pas les maths.
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 30 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Niht Sam 05 Nov 2016, 06:54
On ne doit pas connaître les mêmes. Pas de maths (je parle de faire vraiment des maths, pas d'utiliser un logiciel presse-bouton sans savoir, ni chercher à savoir, quelles modélisations il utilise et si elles sont adaptées au problème que l'on traite), ni de technique d'ailleurs, mais de la norme ISO XX 00000, de l'amélioration continue, du management de la qualité, etc.

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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 30 Empty Question de vocation

par Une passante Ven 23 Aoû 2019, 08:05
Quand j'ai réalisé qu'il y avait de plus en plus de personnes qui posaient des questions pour entrer dans le métier, et dont la première question concernait le choix de la discipline à enseigner.
C'est fini le temps où on devenait professeur par désir de transmettre le goût pour sa discipline ?
choup78
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 30 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par choup78 Ven 23 Aoû 2019, 08:09
Une passante a écrit:Quand j'ai réalisé qu'il y avait de plus en plus de personnes qui posaient des questions pour entrer dans le métier, et dont la première question concernait le choix de la discipline à enseigner.
C'est fini le temps où on devenait professeur par désir de transmettre le goût pour sa discipline ?

ce métier devient pour bcp de gens un métier ''alimentaire'', plus une vocation malheureusement. En plus vue la crise du recrutement, il devient ''facile'' de devenir prof (contractuel au moins), donc voilà...
Daphné
Daphné
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Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 30 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Daphné Ven 23 Aoû 2019, 08:14
Oui ça devient pour beaucoup un pis aller quand on ne trouve rien de mieux.

Qui aujourd'hui commence des études supérieures en se destinant à l'EN ?
Balthamos
Balthamos
Doyen

Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 30 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Balthamos Ven 23 Aoû 2019, 08:45
Une passante a écrit:Quand j'ai réalisé qu'il y avait de plus en plus de personnes qui posaient des questions pour entrer dans le métier, et dont la première question concernait le choix de la discipline à enseigner.
C'est fini le temps où on devenait professeur par désir de transmettre le goût pour sa discipline ?

On peut devenir enseignant pour d'autres raisons que sa discipline, notamment la relation avec l'élève.

Puis est ce un mal que des collègues considèrent ce métier comme un métier avant d’être une vocation ou sacerdoce ?
Le ministère ne tient que par notre bonne volonté, et les dirigeants comptent dessus.
Mathador
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Empereur

Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 30 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Mathador Ven 23 Aoû 2019, 09:09
Une passante a écrit:Quand j'ai réalisé qu'il y avait de plus en plus de personnes qui posaient des questions pour entrer dans le métier, et dont la première question concernait le choix de la discipline à enseigner.
C'est fini le temps où on devenait professeur par désir de transmettre le goût pour sa discipline ?
On peut aussi avoir le goût pour plusieurs disciplines, même si je doute que ce soit le cas de tous les Néos qui posent ce genre de question Wink.

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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
Elyas
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Esprit sacré

Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 30 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Elyas Ven 23 Aoû 2019, 10:00
Balthamos a écrit:
Une passante a écrit:Quand j'ai réalisé qu'il y avait de plus en plus de personnes qui posaient des questions pour entrer dans le métier, et dont la première question concernait le choix de la discipline à enseigner.
C'est fini le temps où on devenait professeur par désir de transmettre le goût pour sa discipline ?

On peut devenir enseignant pour d'autres raisons que sa discipline, notamment la relation avec l'élève.

Puis est ce un mal que des collègues considèrent ce métier comme un métier avant d’être une vocation ou sacerdoce ?
Le ministère ne tient que par notre bonne volonté, et les dirigeants comptent dessus.

On peut regretter que trop de collègues fassent ce métier pour autre chose que la vocation/le sacerdoce/L'envie de transmission d'une discipline et que le gouvernement ne cherche qu'à démolir le modèle de l'école républicaine tel qu'il est conçu depuis près d'un siècle.
Ce qui me sidère est le mépris de plus en plus vif de certains contre les collègues qui ont la vocation/le sacerdoce/l'envie de transmission d'une discipline et qu'on a pu lire sur ce forum. Il y a de nombreuses raisons valables d'entrer dans le métier. Cependant, au risque de me faire mal voir, ce sont surtout ceux qui sont là pour les sous qui sont les premiers à ne pas faire grève et à ne pas trop faire attention aux élèves mais ce n'est que mon expérience. Je ne comprends pas cette idée de lier les collègues qui sont là pour la vocation/le sacerdoce/l'envie de transmission d'une discipline et les autres dans la lutte pour les salaires. J'aurais même tendance à dire que l'arrivée des gens motivés par le salaire et non par autre chose a détruit la capacité d'union et de force de la profession. Je n'avais jamais vu avant il y a dix ans des gens prêts à jeter aux bennes des collègues juste pour avoir 3-4-5h supplémentaires. Maintenant, c'est presque habituel.
Zagara
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Guide spirituel

Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 30 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Zagara Ven 23 Aoû 2019, 10:05
Perso j'ai passé l'agreg pour 3 raisons :
- J'avais envie de faire de la recherche
- J'ai besoin de manger
- Je ne peux pas imaginer avoir un n+1 comm/manager moins compétent que moi sur le dos (donc le salariat ne me convient pas)

Les élèves et la transmission n'existaient pas dans mon choix.
Elyas
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Esprit sacré

Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 30 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par Elyas Ven 23 Aoû 2019, 10:10
Et ce sont de très bonnes raisons.
*Ombre*
*Ombre*
Grand sage

Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ? - Page 30 Empty Re: Peut-on enseigner en considérant ce métier comme "alimentaire" ?

par *Ombre* Ven 23 Aoû 2019, 10:14
On peut vraiment choisir ce métier pour le salaire ? Suspect
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