Convoquée dans un lycée privé pour les oraux du bac, une enseignante retire elle-même le crucifix accroché au mur malgré le refus du proviseur.

Peut-on passer son bac sous un crucifix ? La question fait de nouveau polémique depuis qu’une enseignante s’est indignée de la présence de ce signe religieux dans la salle d’épreuve lors d’oraux de rattrapage au baccalauréat dans un établissement privé du Havre. Après avoir essuyé un premier refus du chef d’établissement pour changer de salle, l’enseignante de mathématique a fini par enlever elle-même le crucifix.

Le syndicat UNSA Éducation a alors adressé le 17 juillet un courrier au recteur de l’académie de Rouen pour s’alarmer de cette situation. «L’indispensable garantie de neutralité qui doit régner dans les salles où se déroulent les épreuves n’est pas toujours respectée, s’inquiète Thierry Patinaux, secrétaire régional du syndicat. Les élèves du service public doivent, lors de ces épreuves, être protégés de tout prosélytisme.»

Le syndicat va plus loin en donnant pour consigne aux personnels convoqués dans un établissement catholique de «refuser de faire passer les épreuves tant que les crucifix, images ou autres symboles religieux ne sont pas retirés des salles les accueillant».

Principe de neutralité

En 2011, la présence d’une religieuse en habit lors d’une réunion de correcteurs du bac au lycée Carnot avait déjà suscité l’émoi du syndicat enseignant Snes-FSU. Le rectorat avait alors indiqué que la religieuse n’était pas fonctionnaire «puisqu’elle travaillait dans le privé» et n’était pas tenue à l’obligation de neutralité.

En ce qui concerne la présence de crucifix, la Cour européenne des droits de l’homme a tranché cette question dans une décision du 18 mars 2011. Si le crucifix est bel et bien un symbole religieux, il n’y a pas «d’éléments attestant l’éventuelle influence que l’exposition sur les murs de salles de classe d’un symbole religieux pourrait avoir sur les élèves».

Hugues-Olivier Dumez

Ergo a écrit:Les établissements privés ne deviennent pas publics le temps de passage des oraux ?

Dugong a écrit:En vérité je vous le dis, avec les moyens modernes de fixation, les descentes de croix deviendront de plus en plus problématiques.

Si le crucifix est bel et bien un symbole religieux, il n’y a pas «d’éléments attestant l’éventuelle influence que l’exposition sur les murs de salles de classe d’un symbole religieux pourrait avoir sur les élèves».

philann a écrit:à vérifier parce que pas sûre du tout, mais quand j'étais pionne on m'avait dit que les lycées au moment du bac étaient des établissements d'enseignement supérieur et qu'en conséquence l'obligation de neutralité ne s'y appliquait pas (comme en Sorbonne) et que juridiquement on ne pouvait pas demander à un élève venant passer le bac de retirer qui son voile, qui sa kippa etc. On le demandait quand même, mais parce que le proviseur voulait...

Si c'est vrai (je n'ai jamais vérifié ce qu'on me disait à l'époque) alors il semble difficile d'ôter un crucifix d'un mur... bien que je sois pour.

M'étonne pas que faire passer le socle commun pour une élévation soit perçu comme une performance tout à fait banale.

Dugong a écrit: le temps de rapports oraux

Fesseur Pro a écrit:

Dugong a écrit:En vérité je vous le dis, avec les moyens modernes de fixation, les descentes de croix deviendront de plus en plus problématiques.

+ 1
C'est du vice.

Scarabee15 a écrit:Un cas en tous points similaire a ete rendu public il y a quelques annees. L'enseignante s'etait fait taper sur les doigts pour avoir fait du zele... L'actualite doit etre bien calme en ce mois de juillet.

Spoiler:

retraitée a écrit:Le scandale, c'est de faire passer les épreuves dans des bahuts privés, ce qui n'était JAMAIS le cas il y a 20 ou 30 ans. De même, les profs du privé n'étaient pas examinateurs. Et un élève viré du privé ou non admis à passer dans la classe supérieure passait un examen s'il voulait retourner dans le public. J'ai moi même fourni des sujets et corrigé les copies d'élèves entrant en seconde venant du privé.

En tout cas, moi, j'ai décroché le crucifix dans ma chambre à la maternité, car en ce temps-là, il y en avait dans les chambres, à la maternité régionale.

Artémise a écrit:Ce qui est étonnant dans l'affaire, c'est que cette histoire de décrocher les crucifix ressort chaque année depuis quelques années. Pourquoi les crucifix sont-ils devenus insupportables alors qu'il y a 20 ans ça ne semblait pas tant gêner, allez comprendre...

Cripure a écrit:

Artémise a écrit:Ce qui est étonnant dans l'affaire, c'est que cette histoire de décrocher les crucifix ressort chaque année depuis quelques années. Pourquoi les crucifix sont-ils devenus insupportables alors qu'il y a 20 ans ça ne semblait pas tant gêner, allez comprendre...

Elévation générale du niveau de l'instruction, sans doute. Le symbole du refus de savoir braque dans le contexte d'un examen.

Cripure a écrit:

Artémise a écrit:Ce qui est étonnant dans l'affaire, c'est que cette histoire de décrocher les crucifix ressort chaque année depuis quelques années. Pourquoi les crucifix sont-ils devenus insupportables alors qu'il y a 20 ans ça ne semblait pas tant gêner, allez comprendre...

Elévation générale du niveau de l'instruction, sans doute. Le symbole du refus de savoir braque dans le contexte d'un examen.

Artémise a écrit:

Ce qui est étonnant dans l'affaire, c'est que cette histoire de décrocher les crucifix ressort chaque année depuis quelques années. Pourquoi les crucifix sont-ils devenus insupportables alors qu'il y a 20 ans ça ne semblait pas tant gêner, allez comprendre...