- CeladonDemi-dieu
Je viens de consulter mon Gadet Galmiche Arrivé et voici ce que j'y lis :
" Au même titre que les autres déterminants, les cardinaux peuvent s'utiliser comme pronoms : dix élèves seront reçus donne, par effacement du nom, dix seront reçus, sur le même modèle que chaque élève sera reçu donne chacun sera reçu. On remarque que le cardinal pronominalisé est nécessairement accompagné de l'élément en sauf dans le cas où il est sujet : j'ai lu cinq livres donne j'en ai lu cinq et non j'ai lu cinq. Ce trait est l'indice de la présence d'un de non manifeste dans les expressions quantitatives (qu'elles comportent un article indéfini, un numéral ou un quantitatif tel que quelques, plusieurs, etc).
" Au même titre que les autres déterminants, les cardinaux peuvent s'utiliser comme pronoms : dix élèves seront reçus donne, par effacement du nom, dix seront reçus, sur le même modèle que chaque élève sera reçu donne chacun sera reçu. On remarque que le cardinal pronominalisé est nécessairement accompagné de l'élément en sauf dans le cas où il est sujet : j'ai lu cinq livres donne j'en ai lu cinq et non j'ai lu cinq. Ce trait est l'indice de la présence d'un de non manifeste dans les expressions quantitatives (qu'elles comportent un article indéfini, un numéral ou un quantitatif tel que quelques, plusieurs, etc).
- MufabGrand Maître
Tu es sure * i-phone* que *une* est un numéral dans ta phrase de départ ?
Il ne garderait pas une valeur de dêterminant ?
Car au pluriel, dénombrerait-on ?
J'en ai vu de magnifiques aux...
Il ne garderait pas une valeur de dêterminant ?
Car au pluriel, dénombrerait-on ?
J'en ai vu de magnifiques aux...
- V.MarchaisEmpereur
Merci, les filles, c'est très intéressant. Ça réminisse de (trop) vieux souvenirs. Pétard, il était temps que je révise.
Question subsidiaire : comment analyse-t-on "en" alors ? Il se mouille pas trop, Michel Arrivé. "Élément" - mais encore ? Le sème partitif me paraît pertinent, Iphigénie. Mais ça existe, ça, les pronoms partitifs ? Je dois dire que ça me reviendrait bien. Je vais fouiller mes grammaires voir si je trouve quelque part trace de quelque "complément partitif" ou un truc dans le genre.
Question subsidiaire : comment analyse-t-on "en" alors ? Il se mouille pas trop, Michel Arrivé. "Élément" - mais encore ? Le sème partitif me paraît pertinent, Iphigénie. Mais ça existe, ça, les pronoms partitifs ? Je dois dire que ça me reviendrait bien. Je vais fouiller mes grammaires voir si je trouve quelque part trace de quelque "complément partitif" ou un truc dans le genre.
- V.MarchaisEmpereur
Mufab a écrit:Tu es sure * i-phone* que *une* est un numéral dans ta phrase de départ ?
Il ne garderait pas une valeur de dêterminant ?
Car au pluriel, dénombrerait-on ?
J'en ai vu de magnifiques aux...
On peut ici hésiter entre numéral et indéfini, peu importe : le problème se pose avec des tas de déterminants (plusieurs, aucun...).
- CeladonDemi-dieu
Ben, élément, moi je trouve ça bien pratique. En outre, pour un grammairien, c'est ... comment dire... un peu inacceptable, non ?
Alors si lui ne le sait pas, le saura-t-on jamais ?
Alors si lui ne le sait pas, le saura-t-on jamais ?
- V.MarchaisEmpereur
Les filles, merci de votre aide. Je viens enfin de trouver ceci dans mon Grevisse, à une entrée que je n'aurais jamais pensé consulter parce que je ne savais même pas de quoi que ça causait... Attention, ça en jette :
"agglutinations et semi-agglutinations".
Débrouillez-vous pour caser ça le soir du réveillon, effet garanti.
Enfin bref. Pour Grevisse, "en" est tout simplement complément du pronom.
Re-pétard, je devrais m'appliquer ce que j'enseigne à mes élèves : ce qui complète un nom est un complément du nom, ce qui complète un adjectif un complément de l'adjectif, ce qui complète un adverbe...
Merci en tout cas aux contributrices qui m'ont permis de trouver enfin cette fichue analyse.
"agglutinations et semi-agglutinations".
Débrouillez-vous pour caser ça le soir du réveillon, effet garanti.
Enfin bref. Pour Grevisse, "en" est tout simplement complément du pronom.
Re-pétard, je devrais m'appliquer ce que j'enseigne à mes élèves : ce qui complète un nom est un complément du nom, ce qui complète un adjectif un complément de l'adjectif, ce qui complète un adverbe...
Merci en tout cas aux contributrices qui m'ont permis de trouver enfin cette fichue analyse.
- MufabGrand Maître
Perso, j'aurais analysé cette phrase de la façon suivante (mais surtout n'en tiens aucun compte, c'est pour réfléchir tout haut aussi) :
J'en ai vu une magnifique (sous-entendu : de jupe bleue, remplacé par "en") aux Galeries Trucs. :
- une magnifique : COD de voir (avec "jupe" elliptique)
- en : COD également, pronom cataphorique d'un GN ("de jupe bleue", qui serait rejeté en fin de phrase si l'on voulait rappeler le thème) sous-entendu, mais déjà dans le propos précédent.
Une sorte de COD coupé en 2... afin de bien isoler thème et prédicat.
J'ai vu une magnifique jupe bleue aux Galeries Trucs ne conviendrait pas (dans l'avancée des informations), justement parce que les personnes savent de quoi l'on parle - mais c'est équivalent.
(Je sens que si Cripure passe par là, il va me conseiller d'arrêter immédiatement la grammaire ! )
J'en ai vu une magnifique (sous-entendu : de jupe bleue, remplacé par "en") aux Galeries Trucs. :
- une magnifique : COD de voir (avec "jupe" elliptique)
- en : COD également, pronom cataphorique d'un GN ("de jupe bleue", qui serait rejeté en fin de phrase si l'on voulait rappeler le thème) sous-entendu, mais déjà dans le propos précédent.
Une sorte de COD coupé en 2... afin de bien isoler thème et prédicat.
J'ai vu une magnifique jupe bleue aux Galeries Trucs ne conviendrait pas (dans l'avancée des informations), justement parce que les personnes savent de quoi l'on parle - mais c'est équivalent.
(Je sens que si Cripure passe par là, il va me conseiller d'arrêter immédiatement la grammaire ! )
- MufabGrand Maître
Le "en" serait alors une marque de lien thématique avec les propos de l'interlocuteur.
- LilypimsGrand sage
Question un peu bête, je crois, mais je la pose quand même.
Quand Baudelaire, dans "Une Charogne", met "amour" au masculin pluriel ("mes amours décomposés"), est-ce une licence poétique pour la rime avec "baisers"?
Bref, je pensais que le mot était forcément au féminin quand il était au pluriel. C'est bien le cas?
Quand Baudelaire, dans "Une Charogne", met "amour" au masculin pluriel ("mes amours décomposés"), est-ce une licence poétique pour la rime avec "baisers"?
Bref, je pensais que le mot était forcément au féminin quand il était au pluriel. C'est bien le cas?
- MufabGrand Maître
Il s'agit peut-être d'une personnification, auquel cas il n'est pas au féminin.
Exemple :
- Comment allez-vous, mes amours ?
- Mal. Nous sommes tout décomposés !
(Je vais quand même aller voir le poème avant de raconter trop de bêtises !)
Exemple :
- Comment allez-vous, mes amours ?
- Mal. Nous sommes tout décomposés !
(Je vais quand même aller voir le poème avant de raconter trop de bêtises !)
- LilypimsGrand sage
Ah oui, pardon, voilà le texte.
"Alors, ô ma beauté! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés!"
Mais je ne comprends pas ton explication sur la personnification au masculin.
"Alors, ô ma beauté! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés!"
Mais je ne comprends pas ton explication sur la personnification au masculin.
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...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- MufabGrand Maître
L'amour au sens du sentiment se mettrait au féminin, au pluriel (survivance de l'ancien genre).
Mais s'il s'agit de personnes (comme par exemple les anges qui personnifiaient l'amour en peinture), il reste au masculin.
Peut-être dans le poème parle-t-il de ses "amours" = ceux qu'il a aimés. (Comme quand l'on appelle les gens qu'on aime "Mes amours". Au masculin, je pense.)
???
Mais s'il s'agit de personnes (comme par exemple les anges qui personnifiaient l'amour en peinture), il reste au masculin.
Peut-être dans le poème parle-t-il de ses "amours" = ceux qu'il a aimés. (Comme quand l'on appelle les gens qu'on aime "Mes amours". Au masculin, je pense.)
???
- *Cannelle*Niveau 8
En effet amour masculin au singulier devient féminin au pluriel sauf s'il ne signifie pas relation sentimentale; et dans le poème, Baudelaire fait référence à la beauté de sa partenaire et pas au sentiment (si mes souvenirs du lycée sont intacts, ce qui m'étonnerait grandement).
- LilypimsGrand sage
Ah! D'accord, je comprends.
Là, je ne crois pas que ce soit le cas. Mais merci pour l'explication!
EDIT: Je répondais à Mufab.
Là, je ne crois pas que ce soit le cas. Mais merci pour l'explication!
EDIT: Je répondais à Mufab.
- CelebornEsprit sacré
Il n'y a nulle obligation de mettre "amour" au féminin quand il est au pluriel. C'est un choix poétique de le faire, mais on peut ne pas le faire.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- LilypimsGrand sage
Bon, merci à toutes les deux. Il faut que je me penche là-dessus d'un peu plus près.
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- LilypimsGrand sage
Celeborn a écrit:Il n'y a nulle obligation de mettre "amour" au féminin quand il est au pluriel. C'est un choix poétique de le faire, mais on peut ne pas le faire.
Merci, Celeborn!
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