Votre rapport à la philo quand vous étiez élève ...

Un peu désespéré par le rapport de mes élèves à la philo (et à mes cours), je lance un sondage. Ils m'ont dit aujourd'hui qu'ils ne comprenaient rien en cours, que j'employais des mots trop compliqués (aujourd'hui on a vu prévention, précipitation et argument d'autorité). Une affirmation du type :"un argument d'autorité ne vaut que par la position de celui qui l'énonce" est inaudible ... J'ai un peu l'impression qu'il faut désormais en rester à la discussion des faits de société pour pouvoir capter leur attention (je ne parle pas de gros rebelles, mais d'élèves très scolaires). Bref, j'ai l'impression que dans trois ou quatre, la philo sera remplacée par un vague vernis de culture générale.

réponse 1. J'étaid immature

réponse 3.
Je n'arrivais pas encore à "mettre en forme et discuter mes pensées", mais j'aimais découvrir les différents thèmes de réflexion (le temps, la justice, l'amitié ...) et apprendre ce que les auteurs avaient pu en penser.
Travailler les notions, leur richesses, tout ce que peut recouvrir un mot qui semble facile à comprendre : qu'est ce que la sagesse, la culture, qu'est ce qui relève de la nature, de la culture, ne vit-on que pour se préparer à sa mort, etc.
Lire des textes accessibles, comme les dialogues de Platon sur le beau, l'utile, etc.

Dernière réponse.
J'ai adoré la philo; faut dire que j'ai eu la chance de tomber sur une prof (et une femme) exceptionnelle, avec qui je suis restée en contact jusqu'à sa mort il y a une quinzaine d'année.

Comme DH.
Et surtout, surtout, le problème majeur est que mon prof était le père de ma meilleure amie, que je connaissais la famille depuis 10ans. L'été avant la terminale, ils m'ont emmenée avec eux en vacances en Espagne. Or, le 1er septembre, retrouver son prof qu'on a vu pendant trois semaines en maillot, cela n'a pas facilité les choses...
Mais manque de logique, les textes me semblaient être assez proches du chinois ou de traités mathématiques, c'est dire....

Assez intéressée, surtout autour des grands thèmes comme les passions, et puis la découverte de la psychanalyse j'avais adoré. Par contre à l'écrit je me souviens que c'était difficile.

J'étais élève en STI à l'époque, donc très peu de philo (si mes souvenirs sont bons, c'était deux heures par semaine), et surtout une classe pas receptive du tout. Il faut bien avouer qu'il y avait un fossé énorme entre les heures d'atelier (où tout le monde se promène en liberté avec des travaux manuels et pratique) et la philo où il fallait rester assis et réfléchir à des notions parfois complètement abstraites pour nous.

Je dois bien avouer qu'aujourd'hui encore je souffre de mes immenses lacunes en philo dans la préparation de mes cours...

9 h de philo par semaine en série A.
J'ai eu 13 au bac, ma meilleure note.
Je suis tombée sur la mémoire et le contrat social de Rousseau pour l'oeuvre présentée.
Le prof me gonflait

C'était un peu le souk, dans le cours de philo. Heureusement j'avais les bouquins de mes parents, dont le Cuvillier. Je crois que je n'avais pas bien compris l'enjeu, à l'époque.

aucune réponse ne me convient...

J'étais en Terminale D. J'étais pleine d'envie de découverte, les thèmes étaient intéressants, je ne trouvais pas que les auteurs étaient particulièrement difficile mais je suis tombée sur une prof

Aucun dialogue possible... Elle balançait ses auteurs comme argument d'autorité et basta... Gros clash avec elle dès le début de l'anné quand on travaillait sur le langage, au sujet du langage des animaux ; elle était bloquée sur sa position de action/réaction épicétou ! si les auteurs le disent c'est comme ça et pas autrement. Et comme j'ai un caractère de cochon je lui ai balancé que la vérité d'hier n'était pas toujours celle du lendemain - comme l'héliocentrisme par exemple.

Bref, premier et dernier dialogue dans l'année. ensuite je dormais ou le jouais aux cartes avec les potes... (Ouais, en plus bcp d'autorité la madame... ) On est allé jusqu'à faire un strip-tease en cours... je ne vous raconte pas sa tête.

Je ne vous raconte pas la moyenne de la classe durant toute l'année Elle a juré, mais un peu tard, qu'elle ne prendrait plus jamais de TD

[en fait, je garde très peu de bons souvenirs de mes profs de lycée, c'était LE lycée du centre ville mais je m'y suis fait ch... comme un rat mort avec tous ces profs momifiés]

Moi j'ai un excellent souvenir de mes cours de philo de terminale : j'adorais les cours de philo, j'ai voté "cours génial" car la prof était vraiment fantastique, très organisée (je dis ça car tout le monde m'avait dit, tu vas voir c'est n'importe quoi, c'est du blabla, des trucs d'illuminés, on va pouvoir raconter n'importe quoi, ce qui n'est pas du tout le cas), très cultivée, pas du tout "barbante". C'est une prof qui avec deux autres m'a conseillé d'aller en prépa alors que je ne savais même pas que ça existait. Elle m'a donné quelques cours supplémentaires pour m'y préparer, notamment sur Platon (ah là là Platon !).
Réfléchir sur des choses "simples" et qui ne le sont pas du tout en fait, voir comment cela a été pensé au fil des siècles, confronter les différentes thèses des auteurs, réfléchir sur le monde, notre place dans le monde, recouper des notions vues partout. Génial ! Vraiment !
Par contre, j'en ai fait deux ans ensuite en prépa, et là la catastrophe, je ne comprenais plus rien, je crois que c'était devenu trop dur, et là c'était devenu jargon, chinois.
Donc Ruthven, je ne sais pas, j'ai l'impression que c'est une question de maturité d'abord, et malheureusement vu comment beaucoup sont immatures, vu comment la réflexion et la prise de recul sont totalement dénigrées de nos jours, ben soit la maturité vient plus tard, soit elle ne vient pas du tout, soit certains aussi n'aiment pas ce mode de fonctionnement de la pensée.
Enfin dans ma classe, je n'ai pas souvenir que beaucoup de personnes aimaient la philo, parce qu'ils ne voyaient pas ça comme une matière qu'on travaille et il voyait ça comme le café du coin, du coup ils ne s'investissaient pas, et étaient vite perdus.

J'adorais ça et j'ai aussi eu la chance d'avoir une prof géniale.
J'ai appris beaucoup sur moi-même.

L'horreur absolue! On faisait des morpions pour passer le temps.

C'était génial.

J'ai juste était déçu par le cours où l'on est censé expliquer comment Kant à remis en cause le "je pense donc je suis". (avec le temps je fais peut etre une confusion) Une histoire de raisonnement par l'absurde je crois. J'ai rien compris.

@pallas : J'ai eu l'occasion de lire un cours de prépa lettre de philo, hum... C'était soit disant sur le thm de pythagore, mais avec mon petit niveau math sup de l'époque, j'ai même pas pigé un mot.

Je détestais ça. Vraiment.

Mais j'ai eu des cas.

Le premier vivait dans un monastère orthodoxe et il ne dormait pas assez, ce qui fait qu'il s'arrêtait en plein cours et qu'il restait silencieux pendant trois minutes à regarder dans le vague.

Le second était un intégriste catholique.

Je n'ai pas grand souvenir du troisième, car je lisais Diderot pendant son cours. Tout ce dont je me souviens, c'est qu'il avait recommandé un manuel de philo très bien dans lequel se trouvait un texte de Montaigne sur les rôles sociaux, que j'ai prêté ce manuel à qq'un qui ne me l'a jamais rendu, et que depuis je suis incapable de retrouver le nom de ce manuel.

Un peu de chaque !

Je n'en garde pas un mauvais souvenir mais je n'avais pas accroché.. Je crois qu'à 17 ans on manque souvent de maturité pour mesurer et savourer ce type d'enseignement.

J'ai beaucoup apprécié la philo en terminale L, ça a été un peu une révélation du monde de la pensée. J'avais un prof génial! platonicien, très rigoureux, qui nous donnait énormément de références en cours. J'ai d'ailleurs gardé mes cours de Tale de philo, alors que je n'ai pas gardé ceux de français... Mes 2 années de prépa m'ont également beaucoup apporté, et je me suis posé la question de savoir si je poursuivais en philo ou en lettres classiques en licence. Pas de regret d'avoir choisi les lettres classiques, mais celui de n'avoir pas continué à lire autant de philo qu'avant. Régulièrement, je me dis qu'il faudrait que je me "replonge" dans des livres de philo, mais je me laisse happer par d'autres occupations qui me demandent sans doute moins de concentration et d'effort intellectuel...

j'en garde de très bons souvenirs en terminale: prof géniale, beaucoup de grands textes qui ont été des découvertes géniales
en revanche en prépa c'est devenu trop ardu pour moi et là j'ai décroché, je me rappellerai toute ma vie d'un sujet de dissert en prépa: "l'animal" un grand moment de solitude!

j'aimais bien, mais tout ne m'a pas interessée...
j'ai bcp souffert pendant les méditations métaphysiques, par contre tout le travail sur le langage était très stimulant.

J'avais un prof complètement allumé, une espèce de loque qui n'a jam&ais réussi à m'interesser à cette matière, ce que je trouve dommage car certains textes m'interpellaient et j'aurais aimé avoir en face quelqu'un qui les fasse vivre.

J'étais hyper déçue, en tant que "vraie" littéraire, j'attendais ça avec impatience, et puis non : le prof alcoolo dépressif, qui est absent la moitié de l'année... qui commence (modestement) son premier cours en disant que Voltaire est un con et que Sartre n'a rien compris...
Il m'a dégoûtée direct... on a même eu droit à un mot dans le livret pour le bac pour justifier notre manque de connaissance pour cause de prof absentéiste...

mon prof était super sympa mais je m'ennuyais.... je me souviens qu'on avait souvent cours de 8h à 10h et je finissais ma nuit sur ma table

Génial !!! Un souvenir magnifique. Je me souviens encore de certains cours. Nous avions deux profs qui étaient potes à Marseille. Nous faisions une semaine 6 h avec l'un et le samedi matin, le second répondait à toutes nos questions ou commentaires sur les cours de la semaine avec son compère. La semaine suivante, on inversait.
Je dois avoir gardé quelque part le premier cours de l'année sur "de la liberté" que je connaissais par coeur.

Ah oui, j'oubliais, je me suis inscrite à un double DEUG (Lettres/Philo) à la suite de cette passion pour ces deux maîtres mais les premiers cours m'ont énormément déçue, je n'ai pas retrouvé la passion de la Terminale, notamment le cours de logique anglo-saxonne, je n'ai pas pu...

Cours génial! J'avais 16 ans et ce cours m'a vraiment ouvert les yeux. Il faut dire que j'avais une prof passionnée par ce qu'elle racontait et très claire dans ses propos.