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- guzNiveau 5
VinZT a écrit:
De même, quand des collègues à la pointe de l'innovation ne fabriquent plus de cours du tout et renvoient les gamins regarder les vidéos monkiennes
Cette "structuration" que l'on voit de plus en plus souvent me met extrêmement mal à l'aise (j'ai enseigné les maths avant de changer de discipline). J'ai observé chez des collègues une profusion : vidéos Monka + QCM en ligne + cours pdf à imprimer avec compléments vidéos en lien + utilisation du livre pour exos + d'autres supports divers et variés.
Le programme y est, mais je ne sais pas comment un élève peut apprendre comme cela.
Je ne citerais pas la collection du livre (apparemment jugée valable par les collègues et très diffusée), mais c'est pour moi une vraie torture que de m'y plonger.
Quant à l'abstraction qui a été effectivement progressivement effacée, c'est le clou sur le cercueil de l'enseignement des maths (avec une tentative d'y revenir un peu en maths expertes, enfin il suffit de voir comment sont introduits les nombres complexes pour constater que ce n'est pas vraiment abouti).
Personnellement je me demande si j'aurais pu être bon en maths dans les conditions actuelles.
- roxanneOracle
Pour l'anecdote, ma mère ( ancienne institutrice à la retraite mais " mauvaise en maths" dans sa scolarité) a découvert Monka pour aider mon neveu au collège. Lui, a lâché l'affaire assez vite mais elle a adoré et s'est mise à refaire des maths toute contente de comprendre enfin. Mais bon, ce n'est peut-être pas le public cible
- PrezboGrand Maître
SeismiMine a écrit:VinZT a écrit:Le plus rigolo (façon de parler) avec Monka c'est qu'en effet ses vidéos tiennent du cours magistral, c'est-à-dire un cours où l'on explique les choses dans le calme et où on écrit des trucs au tableau. Mais avec le climat scolaire dans nos classes qui valorise le bruit et l'agitation (on appelle ça la mise en activité dans les milieux autorisés) on en vient à voir ce qu'il diffuse comme révolutionnaire. C'est ahurissant. Tant mieux pour lui. Sauf quand un élève bavarde dans ta classe pour te dire ensuite que zut, il n'a rien compris, et que pourtant il a regardé des vidéos d'Y. Monka. Dans ce genre de situation je confesse un brin d'agacement.
De même, quand des collègues à la pointe de l'innovation ne fabriquent plus de cours du tout et renvoient les gamins regarder les vidéos monkiennes (pas de Thelonious Monk, hélas) chez eux (classe inversée me suis-je laissé dire). Les pubs youtube ? Le RGPD ? L'augmentation du temps d'écran ? Pas grave, semble-t-il. C'est moderne et ça conforte nos politiques dans l'idée qu'un prof n'est rien d'autre qu'une espèce d'ouvrier vaguement spécialisé à qui il suffit de fournir du clé en main. Dans ces conditions, à quoi bon recruter et augmenter ces gens ? Des contractuels payés au lance-pierres suffisent bien.
Surtout que lesdits contractuels peuvent utiliser les polycopiés d'Yvan Monka pour avoir leurs cours clefs en main
(histoire vécue, collègue contractuel recruté en urgence et qui débutait, il connaissait Yvan Monka alors il a imprimé ses polys et zou ses cours étaient prêts)
Je connais des titulaires qui le font (et ça ne me pose pas de problème, pas plus que d'utiliser le cours d'un manuel).
- PrezboGrand Maître
roxanne a écrit:Pour l'anecdote, ma mère ( ancienne institutrice à la retraite mais " mauvaise en maths" dans sa scolarité) a découvert Monka pour aider mon neveu au collège. Lui, a lâché l'affaire assez vite mais elle a adoré et s'est mise à refaire des maths toute contente de comprendre enfin. Mais bon, ce n'est peut-être pas le public cible
Ben, peut-être que si au fond. Un des intérêts de Monka, c'est de fournir du cours magistral à ceux qui n'ont pas accès à un prof. Ensuite, ça ne remplace pas le travail sur des exercices, et l'apprentissage seul a des limites si l'on n'est pas Ramanujan ou Grothendieck.
- ThalieGrand sage
De même, je suis restée ébahie l'an dernier ou il y a deux ans quand les 6e ne comprenaient pas ce que je leur demandais dans la leçon sur le sujet. Après avoir retrouvé la question qu'il fallait poser pour le trouver je l'ai présentée sous cette forme dans la leçon à apprendre : Qui + Verbe conjugué ? et je leur demandais d'utiliser cette question pour toutes les phrases des exercices. Ils ne comprenaient pas...je ne comprenais pas qu'ils ne comprennent pas, je n'ai pas su leur expliquer ce petit degré d'abstraction à ce moment précis du cours.Manu7 a écrit:*Ombre* a écrit:Je suis entièrement d'accord avec ce que dit @Elyas. Il y a eu un mouvement gravissime de renoncement à l'abstraction, sans doute parce qu'on a jugé la masse trop imbécile pour y accéder. En Lettres, cela se traduit par la substitution des "manipulations" aux concepts en grammaire. La pensée, c'est trop dur, restons-en aux travaux manuels.
Entièrement d'accord : je repense encore à notre instit' en CM1 ou CM2 qui expliquait que le Bénéfice c'était : PV - CR
PV : Prix de vente
CR : Coût de revient
Et on devait écrire la formule avant de l'appliquer comme toutes les autres formules à savoir à l'époque. Et de nos jours au DNB, on voit des élèves qui ne savent pas appliquer une formule de volume donnée dans l'énoncé. Je pense que mes camarades qui se disaient nuls en maths en CM2 étaient tous capables d'appliquer une formule donnée dans l'énoncé et ils auraient même douter d'avoir réellement fait un exercice de maths.
Pour faire le lien avec l'HG, à une époque on construisait des diagrammes de pluviométrie et de température avec deux axes verticaux. C'était très joli et au moins on pouvait être fier de son travail. Ensuite lire un tel diagramme devenait un jeu d'enfant. Si un prof d'HG s'aventure dans un tel projet de nos jours, je lui souhaite beaucoup de courage. Quand je vois que malgré mes principes je n'arrive plus à faire recopier un paragraphe de cours de 3 lignes sans erreur, même aux élèves sérieux, je vois bien que je suis face à des moulins. Donc l'abstraction dans tout ça, j'avoue que je n'y pense même plus. Je suis presque content quand un élève dit que 4 fois 25 est égal à 100 (mais bon il est parmi les 4 meilleurs de la classe).
Quand je dis à des copains profs de maths que je travaille encore et toujours sans calculatrice en 6ème, je devine que ma situation leur semble très abstraite...
- DesquestionsNiveau 6
J'ai lu l'interview, et je trouve Monka très sympathique : à la (venimeuse) question du journaliste sur les conseils aux profs en difficulté, il répond modestement sans se poser en donneur de leçon.
Il rappelle que ses vidéos se font sans les interruptions qui ont lieu dans un cours réel.
Quand il dit que les élèves ont reconnu un vrai cours, il y a là un certain courage à appeler vrai cours une démarche aussi magistrale, démarche qui nous est clairement déconseillée : dans ma matière, qui n'est pas les maths, et dans ma région, c'est très, très, très mal vu.
Il se fend aussi d'un message sur notre rétribution.
Accuser les écrans, c'est maladroit , mais je ne crois pas que regarder sa chaîne soit du même acabit que scroller mécaniquement.
J'ai un collègue qui utilise les vidéos de son site couplées aux exercices du manuel (pas un manuel écrit par Monka), ses élèves râlent car ils estiment que le prof ne fait pas lui-même son cours, le vole, et surtout, surtout, surtout, ils râlent car ils font un grand nombre d'exercices en classe. Mon collègue a fait ce choix justement pour avoir plus de temps d'exercices. Il est en fin de carrière, fatigué, un peu désabusé je crois. On l'a ennuyé il y a quelques années parce qu'il n'utilisait pas assez le numérique. Comme on disait autrefois, c'est un peu la réponse du berger à la bergère.
Il rappelle que ses vidéos se font sans les interruptions qui ont lieu dans un cours réel.
Quand il dit que les élèves ont reconnu un vrai cours, il y a là un certain courage à appeler vrai cours une démarche aussi magistrale, démarche qui nous est clairement déconseillée : dans ma matière, qui n'est pas les maths, et dans ma région, c'est très, très, très mal vu.
Il se fend aussi d'un message sur notre rétribution.
Accuser les écrans, c'est maladroit , mais je ne crois pas que regarder sa chaîne soit du même acabit que scroller mécaniquement.
J'ai un collègue qui utilise les vidéos de son site couplées aux exercices du manuel (pas un manuel écrit par Monka), ses élèves râlent car ils estiment que le prof ne fait pas lui-même son cours, le vole, et surtout, surtout, surtout, ils râlent car ils font un grand nombre d'exercices en classe. Mon collègue a fait ce choix justement pour avoir plus de temps d'exercices. Il est en fin de carrière, fatigué, un peu désabusé je crois. On l'a ennuyé il y a quelques années parce qu'il n'utilisait pas assez le numérique. Comme on disait autrefois, c'est un peu la réponse du berger à la bergère.
- Reine MargotDemi-dieu
J'ai le souvenir d'heures passées en vain à travailler les sciences physiques et les maths au lycée, en internat le soir. Je faisais, refaisais des exercices jusqu'à épuisement.
Ca n'a servi à rien.
Ca n'a servi à rien.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- roxanneOracle
J'ai un collègue qui donne en DS les mêmes types d'exercices ( il change juste les chiffres) qu'en DM et qui justifie ainsi ses moyennes. Selon, lui, il n'y a qu'à apprendre, et on a une bonne note. J'ai essayé de discuter avec lui de ce que ça apporte aux élèves faibles justement, la réponse "Comme ça, les parents ne peuvent rien dire." Bon, c'est un peu léger pédagogiquement..
- henrietteMédiateur
Clairement Monka a sauvé mon fils en spé maths en 1ère. Son prof, un normalien très brillant au demeurant, avait des méthodes pédagogiques qui nous ont extrêmement déconcertés : cela consistait à faire deux chapitres en parallèle, avec uniquement des exercices, et à ne donner le titre des chapitres et le cours qu'à la fin des chapitres.
Je veux bien croire que cela fonctionne du tonnerre de Zeus avec les vrais matheux, mais c'était la catastrophe pour une grosse partie du groupe, dont mon fils.
Il a donc été toute l'année à essayer, à partir des exercices donnés, d'identifier de quels chapitres il s'agissait, pour chercher le cours correspondant chez Monka et enfin comprendre ce qu'on lui demandait de faire, pourquoi, et comment le faire. C'est grâce aux videos de Monka qu'il a maintenu un niveau satisfaisant en maths, et cela lui a demandé un boulot de dingue.
Je veux bien croire que cela fonctionne du tonnerre de Zeus avec les vrais matheux, mais c'était la catastrophe pour une grosse partie du groupe, dont mon fils.
Il a donc été toute l'année à essayer, à partir des exercices donnés, d'identifier de quels chapitres il s'agissait, pour chercher le cours correspondant chez Monka et enfin comprendre ce qu'on lui demandait de faire, pourquoi, et comment le faire. C'est grâce aux videos de Monka qu'il a maintenu un niveau satisfaisant en maths, et cela lui a demandé un boulot de dingue.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- ZoéNiveau 4
Réaction uniquement par rapport à la citation en titre : dans quoi ?
Professionnellement, c'est déjà douteux, mais dans la vie, cela devient suspect. Je connais tellement de matheux qui errent dans les chemins de leur existence sans en comprendre les méandres...
Résumer la réussite à un seul type de capacité d'abstraction* me paraît risqué.
*On peut exceller dans certaines abstractions et pas dans d'autres. De la nuance, encore de la nuance...!
Professionnellement, c'est déjà douteux, mais dans la vie, cela devient suspect. Je connais tellement de matheux qui errent dans les chemins de leur existence sans en comprendre les méandres...
Résumer la réussite à un seul type de capacité d'abstraction* me paraît risqué.
*On peut exceller dans certaines abstractions et pas dans d'autres. De la nuance, encore de la nuance...!
- mathmaxExpert spécialisé
roxanne a écrit:J'ai un collègue qui donne en DS les mêmes types d'exercices ( il change juste les chiffres) qu'en DM et qui justifie ainsi ses moyennes. Selon, lui, il n'y a qu'à apprendre, et on a une bonne note. J'ai essayé de discuter avec lui de ce que ça apporte aux élèves faibles justement, la réponse "Comme ça, les parents ne peuvent rien dire." Bon, c'est un peu léger pédagogiquement..
Mais c'est ce qu'on fait tous en mathématiques (sauf éventuellement dans quelques classes ou établissements d'élite )! Et au bac on retrouve ces mêmes exercices , une fois que les élèves ont compris que seul l'emballage, censé faire croire qu'il s'agit d'un problème concret, change, et bien, ils bachotent...
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« Les machines un jour pourront résoudre tous les problèmes, mais jamais aucune d'entre elles ne pourra en poser un ! »
Albert Einstein
- DesquestionsNiveau 6
J'ai eu de grosses difficultés en mathématiques, je ne comprenais jamais comment faire, et je ne comprenais pas non plus les "concepts" de fonction, etc.
Autant dire que j'ai souffert, car en plus, j'étais sérieuse et j'aimais (oui...) les mathématiques. Mais ça ne rentrait pas, je ne peux pas expliquer pourquoi.
Heureusement, j'avais d'excellents résultats dans les matières littéraires.
Toutefois, vers 25 ans, un certain nombre de ces concepts me sont soudain apparus clairement, comme si je n'avais vu jusqu'alors qu'à travers une brume épaisse et que soudain, tout devenait net.
Une de mes amies a vécu la même expérience, vers 20 ans, elle.
Je me demande donc si nous avons manqué de certaines bases avant, ou si c'était simplement une question de maturation de nos cerveaux.
Cela me fait penser à ces gens qui disent avoir fait beaucoup de fautes d'orthographe avant qu'en fin de collège ou au lycée, ils se mettent à écrire correctement, sans identifier de raison précise. Ceux que j'ai entendu en parler sont quinqua- ou sexagénaires, je ne sais pas si c'est lié à leur génération ou non.
Autant dire que j'ai souffert, car en plus, j'étais sérieuse et j'aimais (oui...) les mathématiques. Mais ça ne rentrait pas, je ne peux pas expliquer pourquoi.
Heureusement, j'avais d'excellents résultats dans les matières littéraires.
Toutefois, vers 25 ans, un certain nombre de ces concepts me sont soudain apparus clairement, comme si je n'avais vu jusqu'alors qu'à travers une brume épaisse et que soudain, tout devenait net.
Une de mes amies a vécu la même expérience, vers 20 ans, elle.
Je me demande donc si nous avons manqué de certaines bases avant, ou si c'était simplement une question de maturation de nos cerveaux.
Cela me fait penser à ces gens qui disent avoir fait beaucoup de fautes d'orthographe avant qu'en fin de collège ou au lycée, ils se mettent à écrire correctement, sans identifier de raison précise. Ceux que j'ai entendu en parler sont quinqua- ou sexagénaires, je ne sais pas si c'est lié à leur génération ou non.
- ThalieGrand sage
Desquestions a écrit:
Quand il dit que les élèves ont reconnu un vrai cours, il y a là un certain courage à appeler vrai cours une démarche aussi magistrale, démarche qui nous est clairement déconseillée : dans ma matière, qui n'est pas les maths, et dans ma région, c'est très, très, très mal vu.
Il se fend aussi d'un message sur notre rétribution.
Pourtant, il me semble que le vent tourne vraiment, non ? Peut-être devrais-je même ouvrir un nouveau fil sur ce sujet mais j'en ai déjà créé un sur les écueils du cours dialogué qui sont désormais présentés aux stagiaires dès le début de l'année scolaire. Dans le premier degré, l'enseignement explicite de Bissonnette est en train de prendre la main il me semble donc le retour à un temps délimité de CM ne me semble pas absurde désormais.
- denNiveau 2
Si j'ai bien compris l'enseignement explicite ce n'est pas le cours magistral, les élèves doivent s'engager, être actifs avec des objectifs clairs (''explicites'') et le professeur doit s'assurer que ses objectifs sont atteints.
- ElyasEsprit sacré
den a écrit:Si j'ai bien compris l'enseignement explicite ce n'est pas le cours magistral, les élèves doivent s'engager, être actifs avec des objectifs clairs (''explicites'') et le professeur doit s'assurer que ses objectifs sont atteints.
Réponse courte : non, ce n'est pas ça.
Réponse longue : plus tard.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Sur l'"enseignement explicite" je ne suis pas (du tout) spécialiste, mais le document là semble assez clair:
https://www.reseau-canope.fr/fileadmin/user_upload/Projets/conseil_scientifique_education_nationale/CSEN_Synthese_enseignement-explicite_juin2022.pdf
https://www.reseau-canope.fr/fileadmin/user_upload/Projets/conseil_scientifique_education_nationale/CSEN_Synthese_enseignement-explicite_juin2022.pdf
Synthèse page 15 du doc du CSEN a écrit:
Ce qu’il faut retenir
— Dans l’enseignement explicite, l’enseignant joue un rôle important pour structurer l’activité,
guider les élèves, les solliciter et les questionner, leur donner des feed-back appropriés et ainsi
favoriser un apprentissage actif des élèves.
— L’enseignement explicite est fortement structuré et opère du simple au complexe. L’enseignant
vise à rendre explicite l’objectif d’apprentissage ainsi que sa démarche d’appropriation en iden-
tifiant quelles sont les différentes habiletés impliquées. Celles qui ne sont pas maîtrisées font
l’objet d’un enseignement spécifique.
— Dans les tâches complexes (faiblement structurées), qu’il est impossible de décomposer en une
somme d’habiletés clairement identifiées, l’enseignant fournit explicitement des stratégies qui
aident les élèves dans leur réalisation.
— L’efficacité de l’enseignement explicite a été montrée par de nombreuses recherches scienti-
fiques. Dans le cas de l’apprentissage d’une nouvelle notion, l’enseignement explicite bénéficie
généralement à tous les élèves (y compris aux élèves forts). Les élèves faibles ou défavorisés
semblent bénéficier tout particulièrement de cet enseignement.
— Les avantages d’un enseignement explicite sont moins clairs lorsque les élèves ont atteint un
bon niveau de maîtrise de l’objet d’apprentissage dont ils sont déjà des « experts ».
— Les contenus disciplinaires ne sont pas les seuls susceptibles de faire l’objet d’un enseigne-
ment explicite. Il est aussi important d’enseigner aux élèves de manière spécifique et explicite
comment apprendre, comment gérer leurs propres apprentissages, ce qui peut favoriser leur
métacognition et leur autorégulation.
- kyuNiveau 5
roxanne a écrit:J'ai un collègue qui donne en DS les mêmes types d'exercices ( il change juste les chiffres) qu'en DM et qui justifie ainsi ses moyennes. Selon, lui, il n'y a qu'à apprendre, et on a une bonne note. J'ai essayé de discuter avec lui de ce que ça apporte aux élèves faibles justement, la réponse "Comme ça, les parents ne peuvent rien dire." Bon, c'est un peu léger pédagogiquement..
Depuis des lustres, dans mon lycée, presque tous mes collègues de maths suivent cette méthode. Certains vont même jusqu'à donner le devoir à l'avance.
Après avoir longtemps résisté, avec des moyennes de classe bien inférieures aux leurs, j'ai finalement décidé cette année de me plier à cette «norme».
Il devient impossible de faire autrement que de faire semblant d'enseigner les maths quand presque aucun élève ne maîtrise ce que l'on appelle les « fondamentaux », et que tout le monde contribue à ce mensonge.
- DesquestionsNiveau 6
Thalie a écrit:Desquestions a écrit:
Quand il dit que les élèves ont reconnu un vrai cours, il y a là un certain courage à appeler vrai cours une démarche aussi magistrale, démarche qui nous est clairement déconseillée : dans ma matière, qui n'est pas les maths, et dans ma région, c'est très, très, très mal vu.
Il se fend aussi d'un message sur notre rétribution.
Pourtant, il me semble que le vent tourne vraiment, non ? Peut-être devrais-je même ouvrir un nouveau fil sur ce sujet mais j'en ai déjà créé un sur les écueils du cours dialogué qui sont désormais présentés aux stagiaires dès le début de l'année scolaire. Dans le premier degré, l'enseignement explicite de Bissonnette est en train de prendre la main il me semble donc le retour à un temps délimité de CM ne me semble pas absurde désormais.
J'enseigne à un endroit où les seules "nouveautés" à être en état de grâce sont les manipulations en grammaire et les groupes de niveaux, et où le modèle de la séquence langue/littérature mêlées reste LE modèle préconisé.
Le cours dialogué y est aussi mal vu que le cours magistral.
La classe inversée y est critiquée aussi, après avoir été portée aux nues.
La classe silencieuse critiquée aussi, ce serait le signe que les élèves sont passifs (sauf le jour où l'on est inspectée : il faut que ce soit silencieux, on n'est pas à un paradoxe près).
Monka rencontre un grand succès, il n'en profite pas pour écraser les collègues et il réussit à caser ces quelques remarques dans une publication du Figaro, qui a tronqué la citation pour le titre :
Croyez-vous que certains élèves ont l'esprit mathématique et que d'autres non ?
Certains ont des facilités, c'est vrai. Mais un élève qui travaille peut au pire être en difficulté, jamais échouer. Le vrai problème, ce sont les élèves qui sont déjà en grande difficulté au collège. À l’arrivée au lycée, cela devient très compliqué.
L'ancienne élève de maths que je suis sait qu'on peut travailler et être en difficulté, et même échouer. Mais je pense (naïveté ?) que le sens général de son propos est plutôt de dire que travailler est un moyen de limiter l'échec.
J'ai cette année des élèves absolument rétifs au travail, qui prennent véritablement comme une agression de devoir apprendre leurs leçons, donc cela influence peut-être ma compréhension de ces paroles en faveur du travail personnel (si elles ont été prononcées telles que retranscrites).
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Desquestions a écrit:J'enseigne à un endroit où les seules "nouveautés" à être en état de grâce sont les manipulations en grammaire et les groupes de niveaux, et où le modèle de la séquence langue/littérature mêlées reste LE modèle préconisé.
Le cours dialogué y est aussi mal vu que le cours magistral.
La classe inversée y est critiquée aussi, après avoir été portée aux nues.
La classe silencieuse critiquée aussi, ce serait le signe que les élèves sont passifs (sauf le jour où l'on est inspectée : il faut que ce soit silencieux, on n'est pas à un paradoxe près).
Voilà un "endroit" où je n'aimerais pas être. A mon avis, le simple fait qu'il puisse y avoir ainsi des "modes" en pédagogie devrait nous dissuader d'en suivre aucune sans la soumettre à notre esprit critique. D'ailleurs il m'a toujours paru évident que les diverses méthodes pédagogiques (classe inversée, cours dialogué, etc.) ne sont que des sorte d'artefacts plus ou moins fonctionnels, en partie arbitraires et nécessairement imparfaits. S'il est intéressant d'y emprunter au besoin, je crois qu'il n'a que peu d'intérêt de vouloir adopter l'une ou l'autre méthode par principe et "en bloc", indépendamment de sa propre personnalité d'enseignant, de la matière que l'on enseigne et de son contexte d'exercice... Si j'ai pour ma part une "méthode", elle est faite de bric et de broc, et le plus important est que, compte tenu des données précédemment évoquées, elle m'aille comme à Diderot sa vieille robe de chambre.
Pour les maths, j'ai oscillé au fil de ma scolarité entre le mauvais et l'assez bien. N'ayant pas de facilité dans cette discipline, j'étais inévitablement mauvais quand ça allait vite. Le pire, ce fut la 4e. Le prof avait sa fille dans le groupe, qui était forte en maths, et qui lui servait apparemment de repère. Quand sa fille et le groupe des forts avaient compris, il passait impitoyablement au point suivant. Bien souvent, j'en étais encore à me demander de quoi l'on parlait au juste. Ce fut une année absolument horrible pour les maths. Mais il est vrai que j'ai toujours eu la comprenette un peu lente, pour les sciences en particulier.
- ThalieGrand sage
Non évidemment ce n'est pas le cas. Je me suis mal exprimée. J'ai rapproché les deux pour évoquer le fait que le vent tourne, il me semble, pour le constructivisme.den a écrit:Si j'ai bien compris l'enseignement explicite ce n'est pas le cours magistral, les élèves doivent s'engager, être actifs avec des objectifs clairs (''explicites'') et le professeur doit s'assurer que ses objectifs sont atteints.
- roxanneOracle
Mais la question : est-ce que ça aide vraiment les élèves?kyu a écrit:roxanne a écrit:J'ai un collègue qui donne en DS les mêmes types d'exercices ( il change juste les chiffres) qu'en DM et qui justifie ainsi ses moyennes. Selon, lui, il n'y a qu'à apprendre, et on a une bonne note. J'ai essayé de discuter avec lui de ce que ça apporte aux élèves faibles justement, la réponse "Comme ça, les parents ne peuvent rien dire." Bon, c'est un peu léger pédagogiquement..
Depuis des lustres, dans mon lycée, presque tous mes collègues de maths suivent cette méthode. Certains vont même jusqu'à donner le devoir à l'avance.
Après avoir longtemps résisté, avec des moyennes de classe bien inférieures aux leurs, j'ai finalement décidé cette année de me plier à cette «norme».
Il devient impossible de faire autrement que de faire semblant d'enseigner les maths quand presque aucun élève ne maîtrise ce que l'on appelle les « fondamentaux », et que tout le monde contribue à ce mensonge.
- Mrs HobieGrand sage
Qu'ils ne sachent pas lire n'est pas non plus un problème lié aux mathématiques, mais de formation générale ...M le Maudit a écrit:Les diagrammes ombrothermiques j'avais oublié ! Quand je vois aujourd'hui que sur un simple graphique de la population mondiale exprimée en millions et écrit en GROS j'ai près de la moitié des cinquièmes qui m'explique qu'il y a 8000 habitants sur la planète ! C'est totalement dingue et je me sens complètement dépassé....
Bah, je ne comprends pas pourquoi, quand je faisais du patinage artistique, je n'ai jamais réussi à sortir un axel : je regardais pourtant bien les championnats du monde, les JO d'hiverProton a écrit:Prezbo a écrit:Sympathique mais un peu courte interview du youtubeur star (il n'aimerait pas le terme) qui revient sur la genèse de sa chaîne, l'échec en maths, la chute du niveau...
https://etudiant.lefigaro.fr/article/lycee/yvan-monka-un-eleve-qui-travaille-en-mathematiques-ne-peut-pas-echouer-20240926/
Je n’apprécie pas ses vidéos, car elles donnent l’impression aux élèves qu’ils peuvent apprendre sans fournir d’efforts.
Je me souviendrai toujours de cet élève qui me disait qu’il révisait beaucoup et ne comprenait pas pourquoi il stagnait à 10.
"Pourtant, je regarde Yvan Monka avant chaque interro". Sic.
Travailler uniquement avec Yvan Monka, c'est comme se nourrir tous les jours au macdo.
Yvan Monka n’est que la partie visible de l’iceberg de ces nouveaux influenceurs education. Il y a toute une série de pseudo-profs sur Instagram qui polluent la tête des élèves. Mais ceux-là sont encore pires : ils vendent des fiches toutes faites ou proposent des cours en ligne payants, tout en diffusant des informations erronées (il y en a un en particulier que je ne peux pas encadrer Luca maths) simplement pour le buzz et générer des vues.
_________________
Plus tu pédales moins vite, moins t'avances plus vite.
Et même que la marmotte, elle met les stylos-plumes dans les jolis rouleaux
Tutylatyrée Ewok aux Doigts Agiles, Celle qui Abrite les Plumes aux Écrits Sagaces, Rapide Chevalier sur son Coursier Mécanique
- PrezboGrand Maître
Mais pourquoi "explicite" ? Ce n'est pas juste la définition de l'enseignement ?Aperçu par hasard a écrit:Sur l'"enseignement explicite" je ne suis pas (du tout) spécialiste, mais le document là semble assez clair:
https://www.reseau-canope.fr/fileadmin/user_upload/Projets/conseil_scientifique_education_nationale/CSEN_Synthese_enseignement-explicite_juin2022.pdfSynthèse page 15 du doc du CSEN a écrit:
Ce qu’il faut retenir
— Dans l’enseignement explicite, l’enseignant joue un rôle important pour structurer l’activité,
guider les élèves, les solliciter et les questionner, leur donner des feed-back appropriés et ainsi
favoriser un apprentissage actif des élèves.
— L’enseignement explicite est fortement structuré et opère du simple au complexe. L’enseignant
vise à rendre explicite l’objectif d’apprentissage ainsi que sa démarche d’appropriation en iden-
tifiant quelles sont les différentes habiletés impliquées. Celles qui ne sont pas maîtrisées font
l’objet d’un enseignement spécifique.
— Dans les tâches complexes (faiblement structurées), qu’il est impossible de décomposer en une
somme d’habiletés clairement identifiées, l’enseignant fournit explicitement des stratégies qui
aident les élèves dans leur réalisation.
— L’efficacité de l’enseignement explicite a été montrée par de nombreuses recherches scienti-
fiques. Dans le cas de l’apprentissage d’une nouvelle notion, l’enseignement explicite bénéficie
généralement à tous les élèves (y compris aux élèves forts). Les élèves faibles ou défavorisés
semblent bénéficier tout particulièrement de cet enseignement.
— Les avantages d’un enseignement explicite sont moins clairs lorsque les élèves ont atteint un
bon niveau de maîtrise de l’objet d’apprentissage dont ils sont déjà des « experts ».
— Les contenus disciplinaires ne sont pas les seuls susceptibles de faire l’objet d’un enseigne-
ment explicite. Il est aussi important d’enseigner aux élèves de manière spécifique et explicite
comment apprendre, comment gérer leurs propres apprentissages, ce qui peut favoriser leur
métacognition et leur autorégulation.
(Y compris dans la définition des "élèves experts". Oui, quand les élèves ont finit par comprendre ce qu'ils doivent faire, il n'y a pas besoin de tout réexpliquer. Réinventer la roue après quelques décennies à tenter de faire tourner des roues carrées.)
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Prezbo a écrit:Mais pourquoi "explicite" ? Ce n'est pas juste la définition de l'enseignement ?Aperçu par hasard a écrit:Sur l'"enseignement explicite" je ne suis pas (du tout) spécialiste, mais le document là semble assez clair:
https://www.reseau-canope.fr/fileadmin/user_upload/Projets/conseil_scientifique_education_nationale/CSEN_Synthese_enseignement-explicite_juin2022.pdfSynthèse page 15 du doc du CSEN a écrit:
Ce qu’il faut retenir
— Dans l’enseignement explicite, l’enseignant joue un rôle important pour structurer l’activité,
guider les élèves, les solliciter et les questionner, leur donner des feed-back appropriés et ainsi
favoriser un apprentissage actif des élèves.
— L’enseignement explicite est fortement structuré et opère du simple au complexe. L’enseignant
vise à rendre explicite l’objectif d’apprentissage ainsi que sa démarche d’appropriation en iden-
tifiant quelles sont les différentes habiletés impliquées. Celles qui ne sont pas maîtrisées font
l’objet d’un enseignement spécifique.
— Dans les tâches complexes (faiblement structurées), qu’il est impossible de décomposer en une
somme d’habiletés clairement identifiées, l’enseignant fournit explicitement des stratégies qui
aident les élèves dans leur réalisation.
— L’efficacité de l’enseignement explicite a été montrée par de nombreuses recherches scienti-
fiques. Dans le cas de l’apprentissage d’une nouvelle notion, l’enseignement explicite bénéficie
généralement à tous les élèves (y compris aux élèves forts). Les élèves faibles ou défavorisés
semblent bénéficier tout particulièrement de cet enseignement.
— Les avantages d’un enseignement explicite sont moins clairs lorsque les élèves ont atteint un
bon niveau de maîtrise de l’objet d’apprentissage dont ils sont déjà des « experts ».
— Les contenus disciplinaires ne sont pas les seuls susceptibles de faire l’objet d’un enseigne-
ment explicite. Il est aussi important d’enseigner aux élèves de manière spécifique et explicite
comment apprendre, comment gérer leurs propres apprentissages, ce qui peut favoriser leur
métacognition et leur autorégulation.
(Y compris dans la définition des "élèves experts". Oui, quand les élèves ont finit par comprendre ce qu'ils doivent faire, il n'y a pas besoin de tout réexpliquer. Réinventer la roue après quelques décennies à tenter de faire tourner des roues carrées.)
C'est un.peu mon impression aussi. Il s'agit juste d'enseigner pour de vrai, si on suit ce qui est écrit là. Je ne vois pas non plus ce que ça a de bien nouveau.
- PrezboGrand Maître
roxanne a écrit:Mais la question : est-ce que ça aide vraiment les élèves?kyu a écrit:roxanne a écrit:J'ai un collègue qui donne en DS les mêmes types d'exercices ( il change juste les chiffres) qu'en DM et qui justifie ainsi ses moyennes. Selon, lui, il n'y a qu'à apprendre, et on a une bonne note. J'ai essayé de discuter avec lui de ce que ça apporte aux élèves faibles justement, la réponse "Comme ça, les parents ne peuvent rien dire." Bon, c'est un peu léger pédagogiquement..
Depuis des lustres, dans mon lycée, presque tous mes collègues de maths suivent cette méthode. Certains vont même jusqu'à donner le devoir à l'avance.
Après avoir longtemps résisté, avec des moyennes de classe bien inférieures aux leurs, j'ai finalement décidé cette année de me plier à cette «norme».
Il devient impossible de faire autrement que de faire semblant d'enseigner les maths quand presque aucun élève ne maîtrise ce que l'on appelle les « fondamentaux », et que tout le monde contribue à ce mensonge.
Oui et non.
En mathématiques, l'enseignement et l'évaluation sont fondées sur une grande part de savoir-faire. La maîtrise d'exercices-type présentant une variabalité assez faible, souvent par imitation avant d'en comprendre le sens, est une étape difficilement contournable. L'avoir trop souvent oublié au profit de théories pédagogiques obnubilées pas l'émergence du "sens" (comme disais je ne sais plus qui, celles qui consistent à descendre du vélo pour se regarder pédaler) n'est pas pour rien dans l'espèce de stagnation perpétuelle dans laquelle se trouvent beaucoup d'élèves actuelles.
Ensuite, tout est une question de dosage et de caricature à éviter, il y a des moments où il fait introduire des applications, des raisonnements plus complexes, revenir sur le sens de ce qu'on a fait. Evidemment, si un prof ne donne que des DS qui sont le dernier DM avec quelques données modifiées, ou si les épreuves de la spé maths ne comprennent que des exercices types assez pauvres comme il y a quelques années (il semble qu'on en revienne un peu) il y a un problème.
Ensuite il suffit de lire ce fil pour comprendre que c'est la contradiction entre la médiocrité actuelle des flux d'élèves et l'obligation, non seulement de traiter le programme, mais de produire suffisamment de notes présentables pour alimenter les bulletins et livrets, qui font que les profs de maths (moi inclus) ont tendance à tomber spontanément dans cette solution.
- BaldredSage
Prezbo a écrit:Mais pourquoi "explicite" ? Ce n'est pas juste la définition de l'enseignement ?Aperçu par hasard a écrit:Sur l'"enseignement explicite" je ne suis pas (du tout) spécialiste, mais le document là semble assez clair:
https://www.reseau-canope.fr/fileadmin/user_upload/Projets/conseil_scientifique_education_nationale/CSEN_Synthese_enseignement-explicite_juin2022.pdfSynthèse page 15 du doc du CSEN a écrit:
Ce qu’il faut retenir
— Dans l’enseignement explicite, l’enseignant joue un rôle important pour structurer l’activité,
guider les élèves, les solliciter et les questionner, leur donner des feed-back appropriés et ainsi
favoriser un apprentissage actif des élèves.
— L’enseignement explicite est fortement structuré et opère du simple au complexe. L’enseignant
vise à rendre explicite l’objectif d’apprentissage ainsi que sa démarche d’appropriation en iden-
tifiant quelles sont les différentes habiletés impliquées. Celles qui ne sont pas maîtrisées font
l’objet d’un enseignement spécifique.
— Dans les tâches complexes (faiblement structurées), qu’il est impossible de décomposer en une
somme d’habiletés clairement identifiées, l’enseignant fournit explicitement des stratégies qui
aident les élèves dans leur réalisation.
— L’efficacité de l’enseignement explicite a été montrée par de nombreuses recherches scienti-
fiques. Dans le cas de l’apprentissage d’une nouvelle notion, l’enseignement explicite bénéficie
généralement à tous les élèves (y compris aux élèves forts). Les élèves faibles ou défavorisés
semblent bénéficier tout particulièrement de cet enseignement.
— Les avantages d’un enseignement explicite sont moins clairs lorsque les élèves ont atteint un
bon niveau de maîtrise de l’objet d’apprentissage dont ils sont déjà des « experts ».
— Les contenus disciplinaires ne sont pas les seuls susceptibles de faire l’objet d’un enseigne-
ment explicite. Il est aussi important d’enseigner aux élèves de manière spécifique et explicite
comment apprendre, comment gérer leurs propres apprentissages, ce qui peut favoriser leur
métacognition et leur autorégulation.
(Y compris dans la définition des "élèves experts". Oui, quand les élèves ont finit par comprendre ce qu'ils doivent faire, il n'y a pas besoin de tout réexpliquer. Réinventer la roue après quelques décennies à tenter de faire tourner des roues carrées.)
Je ne sais pas pour les maths, mais en Lettres, le mot explicite vient je crois en opposition d'un enseignement trop "implicite" dans ses démarches et ses objectifs, quand " expliquez la beauté de ce texte" n' a plus suffi, si ça n'a jamais suffit. L'enseignement "par imitation" a été remplacé par l'enseignement "par compréhension".
J'ai déjà ici donné l'exemple du questionnaire de texte, dont les objectifs sont trop implicites et rarement explicités. Là où nous pensons que le questionnaire permet de faire découvrir les mecanismes, references, enjeux d'un texte, les élèves n'y voient qu'une vérification de leur compréhension. C'est un des rôles du questionnaire, mais sans doute pas le principal.
Explicite a donc bien un sens pédagogique, qui peut-être contesté d'ailleurs. C'est une autre histoire.
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