- RêveuseNiveau 4
Bonjour,
Je viens d'une famille de profs, je pensais le devenir. Le système des mutations a été un de frein, pas seulement loin de là. J'ai été suppléante, le mépris du rectorat, le salaire qui n'arrive pas, les contrats non respectés, les magouilles de la DDEC, l'infantilisation que nous subissons parfois en formation, le bénévolat obligatoire ont achevé de me convaincre que ma place n'était pas là.
Le système de mutation ne me convenait pas, fille unique de deux parents vieillissants, divorcés, sans famille, je m'imagine mal les aider en étant à des centaines de kilomètres de là. Je connais assez la maison pour savoir que l'on ne peut obtenir de congés ou autre en cas de graves problèmes familiaux. Célibataire actuellement j'entends d'anciens profs me disent parfois que je reviendrais avec le rapprochement de conjoint quand je me serait mariée.
On connait les règles du CAPES et du CRPE, j'ai donc renoncé à retourner les passer puisque les règles de mutations ne me convenais pas. Je n'envisageais pas de passer le concours et de faire des recours après. Je ne veux pas jouer avec ces règles, je ne rentre donc pas dans le jeu. Venant de l'Ouest de la France, les trois académies qui m'intéressaient resteront très difficilement accessibles.
Avant de s'engager il faut donc bien réfléchir. La difficulté à trouver des logements, les multiples déménagements qui peuvent avoir un coût par la suite, ce sont des exemple très concrets de ce qu'il faut aussi planifier, ainsi que le gros investissement personnel dans le matériel puisque l'employeur ne fourni presque rien mais exige beaucoup.
Je viens d'une famille de profs, je pensais le devenir. Le système des mutations a été un de frein, pas seulement loin de là. J'ai été suppléante, le mépris du rectorat, le salaire qui n'arrive pas, les contrats non respectés, les magouilles de la DDEC, l'infantilisation que nous subissons parfois en formation, le bénévolat obligatoire ont achevé de me convaincre que ma place n'était pas là.
Le système de mutation ne me convenait pas, fille unique de deux parents vieillissants, divorcés, sans famille, je m'imagine mal les aider en étant à des centaines de kilomètres de là. Je connais assez la maison pour savoir que l'on ne peut obtenir de congés ou autre en cas de graves problèmes familiaux. Célibataire actuellement j'entends d'anciens profs me disent parfois que je reviendrais avec le rapprochement de conjoint quand je me serait mariée.
On connait les règles du CAPES et du CRPE, j'ai donc renoncé à retourner les passer puisque les règles de mutations ne me convenais pas. Je n'envisageais pas de passer le concours et de faire des recours après. Je ne veux pas jouer avec ces règles, je ne rentre donc pas dans le jeu. Venant de l'Ouest de la France, les trois académies qui m'intéressaient resteront très difficilement accessibles.
Avant de s'engager il faut donc bien réfléchir. La difficulté à trouver des logements, les multiples déménagements qui peuvent avoir un coût par la suite, ce sont des exemple très concrets de ce qu'il faut aussi planifier, ainsi que le gros investissement personnel dans le matériel puisque l'employeur ne fourni presque rien mais exige beaucoup.
- Ajonc35Sage
Ton pseudo n'aurait pas du être " rêveuse", mais " lucide".Rêveuse a écrit:Bonjour,
Je viens d'une famille de profs, je pensais le devenir. Le système des mutations a été un de frein, pas seulement loin de là. J'ai été suppléante, le mépris du rectorat, le salaire qui n'arrive pas, les contrats non respectés, les magouilles de la DDEC, l'infantilisation que nous subissons parfois en formation, le bénévolat obligatoire ont achevé de me convaincre que ma place n'était pas là.
Le système de mutation ne me convenait pas, fille unique de deux parents vieillissants, divorcés, sans famille, je m'imagine mal les aider en étant à des centaines de kilomètres de là. Je connais assez la maison pour savoir que l'on ne peut obtenir de congés ou autre en cas de graves problèmes familiaux. Célibataire actuellement j'entends d'anciens profs me disent parfois que je reviendrais avec le rapprochement de conjoint quand je me serait mariée.
On connait les règles du CAPES et du CRPE, j'ai donc renoncé à retourner les passer puisque les règles de mutations ne me convenais pas. Je n'envisageais pas de passer le concours et de faire des recours après. Je ne veux pas jouer avec ces règles, je ne rentre donc pas dans le jeu. Venant de l'Ouest de la France, les trois académies qui m'intéressaient resteront très difficilement accessibles.
Avant de s'engager il faut donc bien réfléchir. La difficulté à trouver des logements, les multiples déménagements qui peuvent avoir un coût par la suite, ce sont des exemple très concrets de ce qu'il faut aussi planifier, ainsi que le gros investissement personnel dans le matériel puisque l'employeur ne fourni presque rien mais exige beaucoup.
- HansNiveau 7
Jenny a écrit:Iridiane a écrit:Elie7 a écrit:Vous êtes aigris parce que c'est inhérent à votre personnalité ou parce que vous êtes loin de chez vous justement ? Simple question "naïve".
Mais en fait c’est toi que la perspective d'être loin de chez toi rend aigrie: nous on t’explique que c’est normal, parce que c’est la règle et que ça l’a toujours été. Que cette règle pose problème aux gens, surtout vu les conditions de travail qui sont celles des enseignants du second degré, c’est tout à fait compréhensible, et ça explique en partie de manque d’attractivité de la profession. Mais ça n’en reste pas moins la règle, elle est connue et a sa raison d’être.
Ces règles ont le mérite d'être moins opaque qu'un autre type de recrutement et pour l'instant, c'est comme ça en fait. Donc soit on fait avec, soit on reste contractuel. Dans le privé, je ne sais pas comment ça fonctionne mais il me semble qu'il y a des priorités et que ce n'est pas si simple que cela.
Dans le privé les priorités sont liés au statut, dans l'ordre :
- perte d'heures (A2), reintegration (A3), demande de complément horaire si on est à temps incomplet (A4)
- titulaire intra habitant à plus de 35km de son travail (B1), titulaire intra (B2), titulaire extra avec justificatif (B3), titulaire extra sans justificatif (B4)
- stagiaire externe intra (C1), stagiaire externe extra (C3)
- stagiaire interne intra (D1), stagiaire interne extra (D3)
- titulaire venant de l'enseignement agricole (E)
- lauréat concours externe (F1), lauréat concours interne (F2)
Ensuite, à codification égale, chaque CAE peut fonctionnement différemment,
Certains regardent l'ordre des vœux des maîtres, d'autres l'ancienneté ou d'autres font des listes avec plusieurs maîtres et laissent le chef d'établissement choisir.
- MathadorEmpereur
C'est ce qu'on fait ailleurs: dans mon administration il y a des services où les postes sont toujours pourvus et d'autres (dont le mien) où les titulaires rentrent facilement et où on complète les effectifs avec des contractuels.Provence a écrit:Elie7 a écrit:Mais pour les autres académies où il est difficile d'entrer, je m'interroge. Puisqu'il y a des profs contractuels, c'est qu'il manque des titulaires, on est d'accord ? Rien que dans mon périmètre, j'ai vu au moins 6 annonces. Pourquoi ne pas laisser entrer plus de titulaires pour qu'ils soient TZR ou bien qu'ils remplacent les collègues absents à l'année ?
Tu proposes concrètement que l’Etat place des contractuels en Seine-Saint-Denis et des titulaires à Quimper ou à La Rochelle. Il n’y a rien qui te choque dans cette proposition ?
Et si on recrutait assez, il y aurait du monde pour pourvoir à la fois tous les postes en Bretagne et quasiment tous les postes en Seine-Saint-Denis.
Pour le coup, c'est interdit: les PE stagiaires ou titulaires ne peuvent pas s'inscrire au CRPE.Iridiane a écrit:Elie7 a écrit:Le CRPE n'est pas national, tu fais des voeux par département. Mon amie espérait les Landes et ils lui ont proposé le Lot-et-garonne. C'est différent pour le CRPE.
Oui, elle adore refuser le concours et le repasser chaque année par ennui !
Oui merci je sais que le CRPE n’est pas national. J’avais compris qu’elle le repassait parce qu’elle n’était pas dans la bonne académie,
La logique du recrutement départemental fait que c'est encore plus la galère pour avoir un département demandé que dans le secondaire.Iridiane a écrit:et je ne comprenais pas, au temps pour moi. M’enfin, la logique continue de m’échapper, encore plus s’il s’agit du choix de départements. Je persiste : les gens ont du temps à perdre.
Et en changeant de point de vue, les CRPE des académies multi-départementales revient exactement au même qu'un CRPE départemental où chacun serait obligé de s'inscrire à tous les départements d'une académie, donc il ne me semble pas aberrant de considérer qu'on concourt en réalité que pour un département (qui est, de fait, automatiquement le département où on serait titularisé).
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- RandoschtroumfNiveau 10
Elie7 a écrit:J'ai l'impression qu'avant on privilégiait plus le travail, alors que maintenant on se rend compte que ça ne fait pas tout. Être dans un environnement qui nous plait, avec nos familles, nos amis, nos habitudes, tout ça c'est important. J'ai une amie qui a refusé son concours (CRPE) car elle ne voulait pas déménager à 4h de chez elle. Elle a quand même tenté le concours, mais elle le refusera tant qu'elle n'obtiendra pas son département. C'est un choix. Quand je discute avec des collègues, ils comprennent très bien notre souhait à nous, jeunes enseignants, de ne pas avoir envie d'aller à perpète-les-oies. Cette situation est très frustrante parce que nous aimons enseigner, nous voulons en faire notre métier. Mais les modalités du métier sont compliquées à accepter. C'est frustrant d'avoir l'impression de faire un choix entre le travail qu'on aime et sa famille/ses amis/sa vie quoi.
Je n'ai rien proposé du tout. D'ailleurs, je n'ai pas de solution à présenter, ce sont des réflexions. C'est pas parce que c'est comme ça, qu'on ne peut pas déplorer une situation. Chacun est légitime de ce qu'il ressent.
Je pense que tu es totalement déconnectée de l'emploi des cadres (je rappelle que les enseignants sont catégorie A, même si ce ne sont pas des postes d'encadrement).
Dans beaucoup de domaines :
- il est courant de quitter sa ville de naissance pour poursuivre des études, surtout quand elles sont exigeantes, tout simplement parce que telle formation ou école de la ville A n'est pas telle formation ou école de la ville B. C'est en particulier le cas quand on vise une école d'ingénieurs, de commerce, un IEP, une formation spécifique, un master rare (pas un master MEEF).
- Parmi mes amis d'enfance ou de lycée, mes nombreux cousins, mes relations amicales actuelles, mon réseau associatif notamment, à mon niveau de qualification, c'est extrêmement courant et même largement majoritaire.
- Sur des emplois de cadre (reprenons notre comparaison avec les cadres puisque catégorie A) , il est extrêmement courant de faire des stages dans différentes régions et à l'étranger, de postuler ensuite pas uniquement dans son département de naissance, et même éventuellement... De déménager au gré des opportunités.
- Là encore, dans mon entourage, quel qu'il soit, c'est extrêmement courant.
On peut tout à fait se sentir déstabilisé parce qu'on a jamais imaginé vivre à plus de quelques kilomètres de chez ses parents. Ce n'est pas non plus un drame mais une étape dans une vie d'adulte.
On garde le contact avec la famille, les amis, on apprend à les voir autrement et on fait de nouvelles rencontres. C'est plus compliqué pour certaines personnes, cependant cela ne peut être qu'insurmontable si tu considères que quitter ta ville de naissance est une atteinte insupportable à tes droits.
Tu mentionnes que tu as même accepté un poste à 1h de chez soi.... Comme si c'était absolument incroyable et stupéfiant d'oser déjà partir travailler à plus de quelques kilomètres. Je te conseille de revenir dans le monde réel, qui n'est pas forcément celui que tu connais ou imagines.
Pour le mouvement des PE, le recrutement départemental a sa contrepartie : un énorme écart de niveau de recrutement entre académies et départements, des départements totalement déficitaires,et d'extrêmes difficultés à changer de département, même en rapprochement de conjoint.
- MathadorEmpereur
Qu'on paye les enseignants comme des cadres, alors. Si on les paye comme des employés, il ne faut pas s'étonner de faire face à des mentalités d'employés.Randoschtroumf a écrit:Je pense que tu es totalement déconnectée de l'emploi des cadres (je rappelle que les enseignants sont catégorie A, même si ce ne sont pas des postes d'encadrement).
Si j'ai bien compris le système, c'était moins le cas lorsque les inéat-exéats n'étaient pas grippés et rapprochaient le fonctionnement effectif du mouvement du primaire de celui du secondaire (plus de postes dans les académies peu attractives pour compenser les exéats).Randoschtroumf a écrit:Pour le mouvement des PE, le recrutement départemental a sa contrepartie : un énorme écart de niveau de recrutement entre académies et départements, des départements totalement déficitaires,et d'extrêmes difficultés à changer de département, même en rapprochement de conjoint.
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- ElaïnaDevin
Oui voilà en fait c'est presque drôle parce que c'est très naïf. Après il y a clairement des régions plus ou moins, disons... cristallisantes. Perso j'ai jamais entendu un collègue pleurer sur son Morvan natal, alors que les Bretons/Bordelais, par contre...
Un poste à une heure de chez toi, mais, c'est le quotidien de millions de gens - profs ou pas. La plupart des Franciliens fait facile 45 minutes de trajet par jour (pas forcément pour aller très loin, cela dit). Changer de région pour faire ses études et bosser, pareil. Ma foi, c'est une façon comme une autre de s'ouvrir au monde. Si aux alentours de la trentaine on ne peut pas envisager de sortir de sa ville natale, c'est un peu triste quand même (je ne parle pas de particularités familiales).
Je crois surtout, comme dit Randoschtroumpf, qu'il faut que tu te fasses une raison : oui, il est possible de travailler à proximité de "chez soi", non, ça n'est pas toujours facile de déménager d'un bout à l'autre du pays, mais non, ça n'est pas non plus impensable, surtout à l'heure des transports rapides (train, TGV, avion, voiture) et des techniques de communication qui permettent d'avoir des nouvelles des gens en quelques instants. On ne parle pas non plus de faire des mois de charrette et d'années pour qu'une lettre parvienne à son expéditeur.
Un poste à une heure de chez toi, mais, c'est le quotidien de millions de gens - profs ou pas. La plupart des Franciliens fait facile 45 minutes de trajet par jour (pas forcément pour aller très loin, cela dit). Changer de région pour faire ses études et bosser, pareil. Ma foi, c'est une façon comme une autre de s'ouvrir au monde. Si aux alentours de la trentaine on ne peut pas envisager de sortir de sa ville natale, c'est un peu triste quand même (je ne parle pas de particularités familiales).
Je crois surtout, comme dit Randoschtroumpf, qu'il faut que tu te fasses une raison : oui, il est possible de travailler à proximité de "chez soi", non, ça n'est pas toujours facile de déménager d'un bout à l'autre du pays, mais non, ça n'est pas non plus impensable, surtout à l'heure des transports rapides (train, TGV, avion, voiture) et des techniques de communication qui permettent d'avoir des nouvelles des gens en quelques instants. On ne parle pas non plus de faire des mois de charrette et d'années pour qu'une lettre parvienne à son expéditeur.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- Fabrice25Habitué du forum
Elaïna a écrit:Oui voilà en fait c'est presque drôle parce que c'est très naïf. Après il y a clairement des régions plus ou moins, disons... cristallisantes. Perso j'ai jamais entendu un collègue pleurer sur son Morvan natal, alors que les Bretons/Bordelais, par contre...
Un poste à une heure de chez toi, mais, c'est le quotidien de millions de gens - profs ou pas. La plupart des Franciliens fait facile 45 minutes de trajet par jour (pas forcément pour aller très loin, cela dit).
Oui, enfin la plupart des franciliens ne sont pas traités avec mépris comme nous le sommes. Cela aide sûrement à faire passer la pilule du déracinement.
Et les possibilités de télétravail ou de retrouver le même job (ou son équivalent) dans une autre région sont autant d'atouts que nous n'avons pas.
Il va peut-être falloir l'entendre aussi, à un moment.
- JennyMédiateur
Elaïna a écrit:Oui voilà en fait c'est presque drôle parce que c'est très naïf. Après il y a clairement des régions plus ou moins, disons... cristallisantes. Perso j'ai jamais entendu un collègue pleurer sur son Morvan natal, alors que les Bretons/Bordelais, par contre...
Un poste à une heure de chez toi, mais, c'est le quotidien de millions de gens - profs ou pas. La plupart des Franciliens fait facile 45 minutes de trajet par jour (pas forcément pour aller très loin, cela dit). Changer de région pour faire ses études et bosser, pareil. Ma foi, c'est une façon comme une autre de s'ouvrir au monde. Si aux alentours de la trentaine on ne peut pas envisager de sortir de sa ville natale, c'est un peu triste quand même (je ne parle pas de particularités familiales).
Je crois surtout, comme dit Randoschtroumpf, qu'il faut que tu te fasses une raison : oui, il est possible de travailler à proximité de "chez soi", non, ça n'est pas toujours facile de déménager d'un bout à l'autre du pays, mais non, ça n'est pas non plus impensable, surtout à l'heure des transports rapides (train, TGV, avion, voiture) et des techniques de communication qui permettent d'avoir des nouvelles des gens en quelques instants. On ne parle pas non plus de faire des mois de charrette et d'années pour qu'une lettre parvienne à son expéditeur.
C'est le quotidien, prof ou non. Bouger, ça n'a pas que de mauvais côtés.
- ElaïnaDevin
Fabrice25 a écrit:Elaïna a écrit:Oui voilà en fait c'est presque drôle parce que c'est très naïf. Après il y a clairement des régions plus ou moins, disons... cristallisantes. Perso j'ai jamais entendu un collègue pleurer sur son Morvan natal, alors que les Bretons/Bordelais, par contre...
Un poste à une heure de chez toi, mais, c'est le quotidien de millions de gens - profs ou pas. La plupart des Franciliens fait facile 45 minutes de trajet par jour (pas forcément pour aller très loin, cela dit).
Oui, enfin la plupart des franciliens ne sont pas traités avec mépris comme nous le sommes. Cela aide sûrement à faire passer la pilule du déracinement.
Et les possibilités de télétravail ou de retrouver le même job (ou son équivalent) dans une autre région sont autant d'atouts que nous n'avons pas.
Il va peut-être falloir l'entendre aussi, à un moment.
Non mais il faut arrêter la course au misérabilisme là.
Dans la masse des Franciliens, il y a des millions de gens qui sont méprisés, bien plus qu'un professeur lambda. L'Ile de France c'est là qu'on trouve les poches de pauvreté les plus importantes (on reparle des clichés sur la Seine Saint Denis/le Val d'Oise et ses habitants ?). C'est des hôtes et hôtesses de caisse, des emplois précaires, les femmes de ménage des tours de la Défense, tout un monde ouvrier.
On nage en plein délire : parce qu'on est, en tant que fonctionnaire, soumis à des règles de mutation, on est les plus méprisés et maltraités du monde ?
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Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- dandelionVénérable
Oui, il suffit de voir la tête que font les gens dans le métro pour se rendre compte que le quotidien de nombreuses personnes n’est pas rose. Se déplacer pour trouver du travail c’est en effet une situation que vivent beaucoup de gens, et qui est très fréquente parmi les personnes diplômées (toutes les personnes que je connais qui ont un niveau master et plus ont vécu au moins dans trois régions différentes). Je n’envie pas les personnes qui sont propriétaires de leur maison dans des zones sinistrées, et qui se retrouvent dans l’incapacité de partir et de retrouver un travail ailleurs.
Cela dit, quitter sa famille et sa région peut être très violent. Et parfois on ne se plaît vraiment pas dans la zone où on arrive car on s’y sent et on y est traité comme un étranger, voire avec hostilité suivant sa couleur de peau ou son orientation sexuelle. Plus simplement, on peut aussi avoir du mal avec le temps (les absences d’été dans le nord de la France ou les hivers qui n’en finissaient plus dans le nord des Etats-Unis, j’avoue avoir eu du mal).
Cela dit, quitter sa famille et sa région peut être très violent. Et parfois on ne se plaît vraiment pas dans la zone où on arrive car on s’y sent et on y est traité comme un étranger, voire avec hostilité suivant sa couleur de peau ou son orientation sexuelle. Plus simplement, on peut aussi avoir du mal avec le temps (les absences d’été dans le nord de la France ou les hivers qui n’en finissaient plus dans le nord des Etats-Unis, j’avoue avoir eu du mal).
- IridianeFidèle du forum
Elaïna a écrit:Oui voilà en fait c'est presque drôle parce que c'est très naïf. Après il y a clairement des régions plus ou moins, disons... cristallisantes. Perso j'ai jamais entendu un collègue pleurer sur son Morvan natal, alors que les Bretons/Bordelais, par contre...
Un poste à une heure de chez toi, mais, c'est le quotidien de millions de gens - profs ou pas. La plupart des Franciliens fait facile 45 minutes de trajet par jour (pas forcément pour aller très loin, cela dit). Changer de région pour faire ses études et bosser, pareil. Ma foi, c'est une façon comme une autre de s'ouvrir au monde. Si aux alentours de la trentaine on ne peut pas envisager de sortir de sa ville natale, c'est un peu triste quand même (je ne parle pas de particularités familiales).
Je crois surtout, comme dit Randoschtroumpf, qu'il faut que tu te fasses une raison : oui, il est possible de travailler à proximité de "chez soi", non, ça n'est pas toujours facile de déménager d'un bout à l'autre du pays, mais non, ça n'est pas non plus impensable, surtout à l'heure des transports rapides (train, TGV, avion, voiture) et des techniques de communication qui permettent d'avoir des nouvelles des gens en quelques instants. On ne parle pas non plus de faire des mois de charrette et d'années pour qu'une lettre parvienne à son expéditeur.
Après, l'intéressée pourrait te répondre que c'est facile à dire pour toi qui, comme tu le soulignais plus haut, as toujours vécu ET travaillé dans l'académie de Versailles (et étudié à Paris, donc juste à côté, si j'ai bien compris)
Je suis tout à fait d'accord avec toi sur le fond hein, et je trouve que les messages de la personne qui a initié ce débat témoignent d'un rapport complètement biaisé avec la réalité. Reste que, pour ceux qui le vivent, oui, ça peut être difficile d'être parachuté loin de chez soi pour ses études ou son travail. Cf. un autre fil où une jeune stagiaire dit avoir des idées noires auxquelles participe son isolement. Donc, ok pour remettre les idées des gens en place sur la question des mutations, mais je suis davantage gênée par les leçons de morale sur la souffrance qui peut effectivement résulter de cet état de fait, surtout quand on dit soi-même ne jamais l'avoir vécu.
- Cléopatra2Guide spirituel
Elaïna n'a pas toujours vécu dans l'académie de Versailles.
Moi aussi je trouve ça étrange ces personnes que bouger dérange alors que c'est contenu dans le descriptif du job. Franchement je ne comprends pas le truc.
Moi aussi je trouve ça étrange ces personnes que bouger dérange alors que c'est contenu dans le descriptif du job. Franchement je ne comprends pas le truc.
- IridianeFidèle du forum
Au temps pour moi, elle a dit y habiter depuis 20 ans, j'ai mal lu. Mais je maintiens le reste de mon message. Ce qui me dérange, c'est le côté "le beurre et l'argent du beurre", je veux absolument être prof mais choisir mon lieu de mutation : ce n'est pas comme cela que ça marche en effet. En revanche, nier ou minimiser la souffrance et la solitude que cela occasionne (je me répète mais il y a un autre fil où une stagiaire parle justement de cela, et elle a d'ailleurs reçu des messages tout à fait compatissants), je trouve ça vraiment dur. On ne connaît pas les gens, on n'a pas à juger de leurs angoisses / craintes / causes de mal-être.
- Cléopatra2Guide spirituel
Mais dans ce cas pourquoi devenir fonctionnaire d'Etat? C'est ça le truc.
- RandoschtroumfNiveau 10
Cléopatra2 a écrit:Mais dans ce cas pourquoi devenir fonctionnaire d'Etat? C'est ça le truc.
Exactement !
On a parfaitement le droit d'avoir des angoisses, mais le problème est de considérer qu'on va choisir un métier imposant une affectation nationale en devant obtenir la localisation de son choix.
Et je maintiens que si les posteurs peuvent tout à fait vouloir vivre dans la ville x ou y, imaginer que c'est une exception de ne pas vivre dans sa ville de naissance en ayant fait des etudes supérieures est lunaire.
De même, considérer comme évident qu'il est horrible de changer de département et donc que la solution vient forcément d'un changement d'affectation et non d'un changement d'orientation professionnelle ou d'un changement d'état d'esprit (acceptation du principe du déménagement comme une possibilité normale) est stupéfiant.
- MathadorEmpereur
Parce que l'État dispose d'un quasi-monopsone sur les emplois de l'enseignement scolaire.Cléopatra2 a écrit:Mais dans ce cas pourquoi devenir fonctionnaire d'Etat? C'est ça le truc.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- IridianeFidèle du forum
Je ne parle pas nécessairement de devenir fonctionnaire d’état. Il était mentionné plus haut, par Elaïna ou d’autres, qu’il y avait plein de situations dans la vie où on pouvait être amené à bouger, pour ses études, des stages, des emplois. C’est normal, certes. Mais de là à aller expliquer aux gens qu’il faut bien la boucler et ne jamais se plaindre ou être malheureux, surtout quand on n’est pas soi-même dans la situation en question, il y a un monde.
Avant de quitter l’EN, j’ai été TZR plusieurs années à 1h30 de chez moi (soit 3h de trajet par jour et la première année j’étais sur deux bahuts, je bossais tous les jours). Alors oui, il y a pire, oui je savais que ça pouvait arriver, certes. Est-ce pour autant que c’était facile et que je n’avais pas le droit de m’en plaindre ? Par ailleurs, des centaines de posts de ce forum sont consacrés (et c’est normal) à des gens qui se plaignent de ce genre de chose. On peut aussi répondre à la stagiaire qui a des idées noires de rester pourrir en enfer parce qu’elle savait à quoi elle s’engageait. On peut répondre la même chose à la personne qui est TZR sur 4 bahuts. On peut, en effet. C’est juste pas sympa du tout. Encore une fois il y a un monde entre ne pas avoir conscience du tout d’une situation et prendre son rêve pour des réalités, et souffrir d’un état de fait parce qu’on a eu une affectation qui, pour mille raisons, ne nous convient pas.
Avant de quitter l’EN, j’ai été TZR plusieurs années à 1h30 de chez moi (soit 3h de trajet par jour et la première année j’étais sur deux bahuts, je bossais tous les jours). Alors oui, il y a pire, oui je savais que ça pouvait arriver, certes. Est-ce pour autant que c’était facile et que je n’avais pas le droit de m’en plaindre ? Par ailleurs, des centaines de posts de ce forum sont consacrés (et c’est normal) à des gens qui se plaignent de ce genre de chose. On peut aussi répondre à la stagiaire qui a des idées noires de rester pourrir en enfer parce qu’elle savait à quoi elle s’engageait. On peut répondre la même chose à la personne qui est TZR sur 4 bahuts. On peut, en effet. C’est juste pas sympa du tout. Encore une fois il y a un monde entre ne pas avoir conscience du tout d’une situation et prendre son rêve pour des réalités, et souffrir d’un état de fait parce qu’on a eu une affectation qui, pour mille raisons, ne nous convient pas.
- postulatNiveau 7
Elaïna a écrit:Oui déjà le côté "c'était mieux avant", c'est presque drôle tellement c'est naïf.
Pour le coup, si, c'était mieux avant quand le système des mutations se faisait en un seul tour. Ce cher Clauclau a allègrement pourri la vie de beaucoup de monde en mettant en place son système à deux tours.
- MathadorEmpereur
Entre ça, la diminution du montant des HS, le « mammouth » et sûrement d'autres choses encore, il a en effet Allègrement contribué au pourrissement de l'EN.
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« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- ElaïnaDevin
postulat a écrit:Elaïna a écrit:Oui déjà le côté "c'était mieux avant", c'est presque drôle tellement c'est naïf.
Pour le coup, si, c'était mieux avant quand le système des mutations se faisait en un seul tour. Ce cher Clauclau a allègrement pourri la vie de beaucoup de monde en mettant en place son système à deux tours.
Bah écoute c'est grâce au système à un tour que je suis née à Vitry le François de parents provençaux et je ne souhaite ça à personne hein.
Blague à part en effet j'ai grandi en Provence et suis arrivée en IDF pour mes études. C'était une évidence pour moi, je ne supportais pas l'idée de pourrir à la fac locale (qui est très bien par ailleurs c'est pas la question, mais pour moi c'était la mort).
Ca m'amuse toujours d'ailleurs les gens qui me sortent "mais tu comptes revenir quand chez toi ?". Bah c'est ici chez moi en fait.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- IridianeFidèle du forum
Elaïna a écrit:postulat a écrit:Elaïna a écrit:Oui déjà le côté "c'était mieux avant", c'est presque drôle tellement c'est naïf.
Pour le coup, si, c'était mieux avant quand le système des mutations se faisait en un seul tour. Ce cher Clauclau a allègrement pourri la vie de beaucoup de monde en mettant en place son système à deux tours.
Bah écoute c'est grâce au système à un tour que je suis née à Vitry le François de parents provençaux et je ne souhaite ça à personne hein.
Blague à part en effet j'ai grandi en Provence et suis arrivée en IDF pour mes études. C'était une évidence pour moi, je ne supportais pas l'idée de pourrir à la fac locale (qui est très bien par ailleurs c'est pas la question, mais pour moi c'était la mort).
Ca m'amuse toujours d'ailleurs les gens qui me sortent "mais tu comptes revenir quand chez toi ?". Bah c'est ici chez moi en fait.
C’est tout à fait compréhensible, mais on peut concevoir que ce ne soit pas le cas pour tout le monde et que certaines personnes n’aient pas de mépris pour la région d’où ils viennent et souffrent du déracinement et de la solitude. Ça ne veut pas dire que forcément ils ne sont pas capables d’être fonctionnaires, ni que forcément ils ne peuvent pas finir par s’adapter. Mais je ne vois pas l’intérêt de mépriser de la sorte leur souffrance, qui est tout aussi légitime que ton désir de fuir ta région. Sinon, encore une fois, on peut envoyer bouler 90% des gens sur ce forum qui se plaignent d’une année de stage difficile, d’une affectation loin de chez eux avec bcp de trajets etc.
- JennyMédiateur
Mais évidemment que c'est difficile, mais ça fonctionne comme ça et c'est illusoire de compter être non seulement affectée dans une académie très attractive, mais en plus dans son département, de surcroît sans bonifications familiales. Passer le concours avec cette idée en tête, c'est forcément très mal vivre ses premières affectations.
C'est aussi différent de subir une affectation sur 4 établissements et ne pas être affecté la première année près de chez soi. Le premier cas est scandaleux.
C'est aussi différent de subir une affectation sur 4 établissements et ne pas être affecté la première année près de chez soi. Le premier cas est scandaleux.
- IridianeFidèle du forum
Jenny a écrit:Mais évidemment que c'est difficile, mais ça fonctionne comme ça et c'est illusoire de compter être non seulement affectée dans une académie très attractive, mais en plus dans son département, de surcroît sans bonifications familiales. Passer le concours avec cette idée en tête, c'est forcément très mal vivre ses premières affectations.
Tout à fait, je le dis aussi depuis le début. Mais on peut aussi passer le concours en toute connaissance de cause et souffrir de son affectation, et dans ce cas, recevoir comme seule réaction une absence totale de compassion et « tu n’avais qu’à pas passer le concours / être fonctionnaire / être prof », c’est plus que limite.
Pour faire une analogie, c’est comme dire à de jeunes parents épuisés « vous n’aviez qu’à pas faire de gosses, vous saviez à quoi vous vous exposiez ». C’est vrai, mais ce n’est ni sympa, ni utile comme réponse. Tout le monde a le droit de souffrir, se plaindre d’une situation, ça n’est pas la même chose que de se demander comment on peut à la fois vouloir devenir prof et rester dans son département sans jamais bouger, en demandant des conseils pour contourner le système des mutations.
- ClpNiveau 3
Je suis outré par l'animosité que quelques-uns manifestent ici à l'égard d'une personne qui questionne — me semble-t-il à raison — les sacrifices auxquels l'É.N. demande à ses personnels de consentir.
Vous rendez-vous seulement compte du nombre de personnes extrêmement compétentes que l'on détourne de ce métier uniquement en raison de sa violence géographique ? Mon entourage pense qu'il faut être fou pour s'engager dans cette voie quand on a fait des études supérieures, tout simplement parce nombre de métiers offrent des conditions de travail largement supérieures, et souvent au premier chef desquelles la possibilité de choisir l'endroit où l'on va travailler, et donc où l'on va vivre.
Ceux qui parlent de s'ouvrir au monde n'ont rien compris à la question. On peut adorer une année à Singapour et se sentir dépaysé à l'idée de refaire sa vie à cent kilomètres de chez soi. Ce sont les mêmes, dirait-on, qui semblent penser que le déracinement est une vue de l'esprit. Ceux qui se sentent libre comme l'air de s'installer ailleurs, peut-être ont-ils atteint un degré de lucidité que je leur envie. Ou peut-être n'ont-ils pas eu le bonheur de construire des relations étroites avec leur entourage, de celles qui durent pour la vie et qui donnent son sens au quotidien.
Bien sûr on peut invoquer les parents ou les grands-parents qui ont quitté leur région natale pour trouver du travail ailleurs. Ils l'ont rarement fait de gaîté de cœur. Ils avaient il est vrai une abnégation qu'on rencontre rarement aujourd'hui, née d'une vie de travail et de privations. Ils ont aussi lavé le linge à la main, connu l'usine, le travail aux champs ou la guerre. Est-ce à dire que ce serait souhaitable ?
Il est fini le temps où les villes et villages se dépeuplaient par wagons entiers pour chercher du travail, et c'est très bien comme ça. Aujourd'hui la majorité des jeunes adultes aspire à mieux concilier profession et vie personnelle ou familiale. Est-ce illégitime ?
C'est entre autres parce qu'il a conservé ces usages d'un autre âge que le recrutement des professeurs périclite. Certes, à réformer on se heurterait à la question de l'attractivité inhomogène du territoire. Mais les avantages du système actuel méritent-ils les inconvénients majeurs qu'il soulève – à titre individuel en qualité de vie, à titre collectif en termes d'attractivité –, aujourd'hui et à plus long terme ? Je n'en suis pas bien sûr.
Pardonnez, je vous prie, le ton de ce message qui est une réaction spontanée à la lecture de ce sujet. Sans accuser individuellement, je veux dénoncer un état d'esprit. Je ne prétends pas avoir de solution. Mais le minimum, ça serait de ne pas se montrer hautain envers les personnes qui questionnent ces choses-là de bonne foi.
Rouge
Comme la colère d'un homme
Quand il doit s'en aller,
Rouge
Tout ce qu'il a construit
tout ce qu'il a aimé…
Vous rendez-vous seulement compte du nombre de personnes extrêmement compétentes que l'on détourne de ce métier uniquement en raison de sa violence géographique ? Mon entourage pense qu'il faut être fou pour s'engager dans cette voie quand on a fait des études supérieures, tout simplement parce nombre de métiers offrent des conditions de travail largement supérieures, et souvent au premier chef desquelles la possibilité de choisir l'endroit où l'on va travailler, et donc où l'on va vivre.
Ceux qui parlent de s'ouvrir au monde n'ont rien compris à la question. On peut adorer une année à Singapour et se sentir dépaysé à l'idée de refaire sa vie à cent kilomètres de chez soi. Ce sont les mêmes, dirait-on, qui semblent penser que le déracinement est une vue de l'esprit. Ceux qui se sentent libre comme l'air de s'installer ailleurs, peut-être ont-ils atteint un degré de lucidité que je leur envie. Ou peut-être n'ont-ils pas eu le bonheur de construire des relations étroites avec leur entourage, de celles qui durent pour la vie et qui donnent son sens au quotidien.
Bien sûr on peut invoquer les parents ou les grands-parents qui ont quitté leur région natale pour trouver du travail ailleurs. Ils l'ont rarement fait de gaîté de cœur. Ils avaient il est vrai une abnégation qu'on rencontre rarement aujourd'hui, née d'une vie de travail et de privations. Ils ont aussi lavé le linge à la main, connu l'usine, le travail aux champs ou la guerre. Est-ce à dire que ce serait souhaitable ?
Il est fini le temps où les villes et villages se dépeuplaient par wagons entiers pour chercher du travail, et c'est très bien comme ça. Aujourd'hui la majorité des jeunes adultes aspire à mieux concilier profession et vie personnelle ou familiale. Est-ce illégitime ?
C'est entre autres parce qu'il a conservé ces usages d'un autre âge que le recrutement des professeurs périclite. Certes, à réformer on se heurterait à la question de l'attractivité inhomogène du territoire. Mais les avantages du système actuel méritent-ils les inconvénients majeurs qu'il soulève – à titre individuel en qualité de vie, à titre collectif en termes d'attractivité –, aujourd'hui et à plus long terme ? Je n'en suis pas bien sûr.
Pardonnez, je vous prie, le ton de ce message qui est une réaction spontanée à la lecture de ce sujet. Sans accuser individuellement, je veux dénoncer un état d'esprit. Je ne prétends pas avoir de solution. Mais le minimum, ça serait de ne pas se montrer hautain envers les personnes qui questionnent ces choses-là de bonne foi.
Rouge
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Quand il doit s'en aller,
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- PixelNiveau 2
Je peux comprendre les deux points de vue... Disons que l'affectation nationale me semblait bien plus acceptée et acceptable (dans le sens de moins redoutée) lorsqu'il y avait de quoi compenser : salaire intéressant, système de mutation moins compliqué donc plus de facilités de retour, élèves et parents moins pénibles etc.
- Titulaire du CRPE je passe le CAPES vais je rester dans le même département
- Sentiment d'être "prise au piège" dans l'EN
- Affectée dans un autre département que celui demandé en tant que stagiaire : plus de chance de revenir dans son département l'an prochain ?
- une collègue propose un contrôle à ma place
- Possibilités pour PLP d'être affectée en LG
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