- Marcelle DuchampExpert spécialisé
pseudo-intello a écrit:Pour appuyer les dires d'Elaïna, Baldred et les autres, je me permets de vous renvoyer à une histoire narrée par le regretté maître Mô (et malheureusement jamais achevée), qui ne racontait que des histoires vraies, des cas dont ils 'était chargé personnellement dans la vraie vie.
Ca glace le sang et coupe court définitivement à toute velléité de jouer les Victor Novak.
Histoire noire, par Maître Mô.
C’est édifiant…
Pourquoi tu dis que c’est inachevé? Cette personne est décédée?
- BaldredSage
Marcelle Duchamp a écrit:pseudo-intello a écrit:Pour appuyer les dires d'Elaïna, Baldred et les autres, je me permets de vous renvoyer à une histoire narrée par le regretté maître Mô (et malheureusement jamais achevée), qui ne racontait que des histoires vraies, des cas dont ils 'était chargé personnellement dans la vraie vie.
Ca glace le sang et coupe court définitivement à toute velléité de jouer les Victor Novak.
Histoire noire, par Maître Mô.
C’est édifiant…
Pourquoi tu dis que c’est inachevé? Cette personne est décédée?
Un peu "littéraire" à mon goût, avec une dramaturgie un peu trop appuyée, et sans conclusion.
Pas toucher un élève.
Pas de porte fermée.
Pas de paternalisme,
Mesure si possible de la portée de ses paroles.
Pas de moquerie publique ou privée.
Pas de position de gourou.
Ces choses qui vont sans le dire mais qu'il faut répéter, tout en sachant que la "neutralité" est un idéal difficile.
Là aussi document utile en formation pour faire formuler les limites. Limites auxquelles nous sommes confrontés souvent, avec des cas identifiables, et d'autres pas, où il faut improviser...
- pseudo-intelloSage
Marcelle Duchamp a écrit:pseudo-intello a écrit:Pour appuyer les dires d'Elaïna, Baldred et les autres, je me permets de vous renvoyer à une histoire narrée par le regretté maître Mô (et malheureusement jamais achevée), qui ne racontait que des histoires vraies, des cas dont ils 'était chargé personnellement dans la vraie vie.
Ca glace le sang et coupe court définitivement à toute velléité de jouer les Victor Novak.
Histoire noire, par Maître Mô.
C’est édifiant…
Pourquoi tu dis que c’est inachevé? Cette personne est décédée?
Oui, l'avocat Maître Mô est décédé il y a trois ans. Les 5 épisodes de l’histoire s'étaient de plus en plus espacés - à chaque fois un an entre les épisodes, sauf les deux premiers qui se succèdent immédiatement. Il a procrastiné pour la suite, et a été fauché par une sale cancer il y a trois ans.
Sauf à retrouver la bonne affaire dans la presse, nous ne saurons jamais, hélas, quels turpitudes a vécues ce malheureux collègue avant d'être innocenté.
Je pense qu'il l'a été, car la mention de l'agresseur réel, qui a eu lieu bien avant et dans le cadre familial, montre que l'affaire a été élucidée, mais quel enfer pour l'innocent accusé (et pour la jeune fille, bien sûr, mais le topic concerne les enseignants qui outrepassent le cadre de leur métier).
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Mots croisés d'apprentissage - lecture et orthographe
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- Blan6ineÉrudit
pseudo-intello a écrit:Pour appuyer les dires d'Elaïna, Baldred et les autres, je me permets de vous renvoyer à une histoire narrée par le regretté maître Mô (et malheureusement jamais achevée), qui ne racontait que des histoires vraies, des cas dont ils 'était chargé personnellement dans la vraie vie.
Ca glace le sang et coupe court définitivement à toute velléité de jouer les Victor Novak.
Histoire noire, par Maître Mô.
Merci, @pseudo-intello, d'avoir fait découvrir à quelques uns, dont je suis, ce récit glaçant et indispensable.
- nonoHabitué du forum
Oui, terrifiant !
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- DanskaProphète
Blan6ine a écrit:pseudo-intello a écrit:Pour appuyer les dires d'Elaïna, Baldred et les autres, je me permets de vous renvoyer à une histoire narrée par le regretté maître Mô (et malheureusement jamais achevée), qui ne racontait que des histoires vraies, des cas dont ils 'était chargé personnellement dans la vraie vie.
Ca glace le sang et coupe court définitivement à toute velléité de jouer les Victor Novak.
Histoire noire, par Maître Mô.
Merci, @pseudo-intello, d'avoir fait découvrir à quelques uns, dont je suis, ce récit glaçant et indispensable.
Pareil ; je regrette qu'on ne sache pas de quelle façon ça s'est terminé pour notre malheureux collègue, mais l'histoire est glaçante.
- pseudo-intelloSage
Moi aussi, et tous les lecteurs.
J'ai vaguement recherché sur le net une affaire qui corresponde, avec quelques mots clés, mais sans succès.
J'ai vaguement recherché sur le net une affaire qui corresponde, avec quelques mots clés, mais sans succès.
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- Marcelle DuchampExpert spécialisé
Je me rappelle qu’il y a quelques années j’avais raconté ici une anecdote qui me chiffonnait.
J’étais stagiaire et j’avais un élève qui avait eu une tumeur au cerveau. Après son opération qui l’avait sauvé, il avait des séquelles motrices avec des troubles de la coordination.
Une fois, on faisait du fusain et il s’était énormément taché le visage. Il n’arrivait pas à se nettoyer correctement donc je l’avais aidé en lui lavant la figure avec un chiffon. Mon tuteur était entré dans la salle alors que je faisais ça.
Il m’avait dit de ne surtout jamais toucher un élève.
C’était la récré, la porte était grande ouverte et on me voyait de l’extérieur.
Mais selon lui, rester seule avec cet enfant et l’aider pouvait m’attirer des ennuis.
Vous m’aviez rassurée à l’époque (c’était il y a 15 ans!).
Il n’empêche que cela m’a marquée.
Un geste innocent et empathique pouvait se retourner contre moi et je ne l’avais jamais vu sous cet angle.
J’étais stagiaire et j’avais un élève qui avait eu une tumeur au cerveau. Après son opération qui l’avait sauvé, il avait des séquelles motrices avec des troubles de la coordination.
Une fois, on faisait du fusain et il s’était énormément taché le visage. Il n’arrivait pas à se nettoyer correctement donc je l’avais aidé en lui lavant la figure avec un chiffon. Mon tuteur était entré dans la salle alors que je faisais ça.
Il m’avait dit de ne surtout jamais toucher un élève.
C’était la récré, la porte était grande ouverte et on me voyait de l’extérieur.
Mais selon lui, rester seule avec cet enfant et l’aider pouvait m’attirer des ennuis.
Vous m’aviez rassurée à l’époque (c’était il y a 15 ans!).
Il n’empêche que cela m’a marquée.
Un geste innocent et empathique pouvait se retourner contre moi et je ne l’avais jamais vu sous cet angle.
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Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- laMissSage
pseudo-intello a écrit:Moi aussi, et tous les lecteurs.
J'ai vaguement recherché sur le net une affaire qui corresponde, avec quelques mots clés, mais sans succès.
Moi aussi. Je viens de lire les 5 parties. Mais on ne peut pas rester ainsi sans savoir. Il doit bien y avoir un article quelque part !
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Si rien n'est décidé, ce sera à chacun d'entre nous de décider en conscience.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
pseudo-intello a écrit:Marcelle Duchamp a écrit:pseudo-intello a écrit:Pour appuyer les dires d'Elaïna, Baldred et les autres, je me permets de vous renvoyer à une histoire narrée par le regretté maître Mô (et malheureusement jamais achevée), qui ne racontait que des histoires vraies, des cas dont ils 'était chargé personnellement dans la vraie vie.
Ca glace le sang et coupe court définitivement à toute velléité de jouer les Victor Novak.
Histoire noire, par Maître Mô.
C’est édifiant…
Pourquoi tu dis que c’est inachevé? Cette personne est décédée?
Oui, l'avocat Maître Mô est décédé il y a trois ans. Les 5 épisodes de l’histoire s'étaient de plus en plus espacés - à chaque fois un an entre les épisodes, sauf les deux premiers qui se succèdent immédiatement. Il a procrastiné pour la suite, et a été fauché par une sale cancer il y a trois ans.
Sauf à retrouver la bonne affaire dans la presse, nous ne saurons jamais, hélas, quels turpitudes a vécues ce malheureux collègue avant d'être innocenté.
Je pense qu'il l'a été, car la mention de l'agresseur réel, qui a eu lieu bien avant et dans le cadre familial, montre que l'affaire a été élucidée, mais quel enfer pour l'innocent accusé (et pour la jeune fille, bien sûr, mais le topic concerne les enseignants qui outrepassent le cadre de leur métier).
Merci pour le lien. Tu parles de cinq épisodes, mais je n'accède qu'à "I. Le contexte". Quand je clique sur "à suivre" je tombe sur "non trouvé".
- HildeNiveau 6
ça m'a fait la même chose. Tape dans google "Maître Mô histoire noire II" pour avoir la suite (et ainsi de suite jusqu'à V).
- OudemiaBon génie
Merci du tuyau, c'est ce que je vais faire pour l'épisode 3 que je n'arrivais pas à avoir (mais je me doute de la suite cauchemardesque...).Hilde a écrit:ça m'a fait la même chose. Tape dans google "Maître Mô histoire noire II" pour avoir la suite (et ainsi de suite jusqu'à V).
- Clecle78Bon génie
Le commentaire d'août 2016 d'Histoire noire V donne la fin de l'histoire, il me semble (on trouve facilement sur Google en tapant Histoire noire V maître Mô).
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Hilde a écrit:ça m'a fait la même chose. Tape dans google "Maître Mô histoire noire II" pour avoir la suite (et ainsi de suite jusqu'à V).
Merci Hilde!
- mathmaxExpert spécialisé
Clecle78 a écrit:Le commentaire d'août 2016 d'Histoire noire V donne la fin de l'histoire, il me semble (on trouve facilement sur Google en tapant Histoire noire V maître Mô).,
? Je ne trouve pas de commentaire datant d’août 2016, et j’en vois des plus récents qui souhaiteraient connaître la fin
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« Les machines un jour pourront résoudre tous les problèmes, mais jamais aucune d'entre elles ne pourra en poser un ! »
Albert Einstein
- DanskaProphète
laMiss a écrit:pseudo-intello a écrit:Moi aussi, et tous les lecteurs.
J'ai vaguement recherché sur le net une affaire qui corresponde, avec quelques mots clés, mais sans succès.
Moi aussi. Je viens de lire les 5 parties. Mais on ne peut pas rester ainsi sans savoir. Il doit bien y avoir un article quelque part !
Pas trouvé en tout cas (mais je n'ai pas non plus passé des heures à fouiller). Quelque part c'est peut-être rassurant pour le collègue, si l'histoire s'est dégonflée avant de défrayer la chronique.
- Clecle78Bon génie
Il y a 255 commentaires sur le dernier post et en descendant tu trouveras celui d'août 2016mathmax a écrit:Clecle78 a écrit:Le commentaire d'août 2016 d'Histoire noire V donne la fin de l'histoire, il me semble (on trouve facilement sur Google en tapant Histoire noire V maître Mô).,
? Je ne trouve pas de commentaire datant d’août 2016, et j’en vois des plus récents qui souhaiteraient connaître la fin
- Une passanteEsprit éclairé
J'ai cru aussi que c'était la fin de l'histoire, mais cette fin, qui a été postée plusieurs fois dans les commentaires, est suivie d'un commentaire de Maître Mo qui dit que ce n'est pas de lui...
- mathmaxExpert spécialisé
Alors moi je ne vous que 235 commentaires, et aucun d’août 2016. Une bonne âme pourrait-elle mettre un lien vers ce mystérieux commentaire ?
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Albert Einstein
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
mathmax a écrit:Alors moi je ne vous que 235 commentaires, et aucun d’août 2016. Une bonne âme pourrait-elle mettre un lien vers ce mystérieux commentaire ?
C'est ce texte, qui est repris dans plusieurs commentaires, notamment le 14 février 2014:
Histoire Noire VI.
L’instruction avait duré 27 mois, soient près de 8 mois de plus que la moyenne des instructions pénales.
Dans les affaires d’agression sexuelle intrafamiliale, la pratique veut qu’il existe souvent une personne qui sait à peu près la gravité de l’infraction sexuelle commise, et par qui et contre qui.
Maitre Mussipont avait le souvenir de ces deux frères dont l’un avait violé sa fille : il avait fallu des mois pour que l’autre finisse par accuser celui qui l’avait sauvé de tant de punitions en signant les mots d’école à sa place, celui auquel il avait pour la première fois parler de sa copine, celui avec lequel il avait dévalé tant et tant de fois la descente devant la maison avec tous les véhicules à tous les nombres de roues possibles, celui qui… Son frère, quoi, son frère ! Il avait fini par réagir en adulte : sauver l’enfant.
Et il avait dénoncé son frère qu’il allait maintenant voir, avec sa nièce, le plus souvent possible : l’enfant était sauvé…
Maitre Mussipont savait que la juge savait que cela pouvait fonctionner comme cela.
Dans le cas de Jean-Marc, l’affaire était plus complexe puisqu’il fallait d’abord vérifier s’il avait pu commettre des agressions dans sa famille pour contrôler ainsi la fertilité du terreau de l’horreur puis ensuite attendre qu’un de ses proches professionnels craque : l’attente serait sans doute plus longue mais lorsque la première partie craquerait, l’autre partie serait emportée et les dénonciations tomberaient, drues, sur ce salaud.
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Pour en finir avec NB , le 17 janvier 2013 à 15:36 [url] : n° 73.4
L’instruction avait duré 27 mois, soient près de 8 mois de plus que la moyenne des instructions pénales.
Dans les affaires d’agression sexuelle intrafamiliale, la pratique veut qu’il existe souvent une personne qui sait à peu près la gravité de l’infraction sexuelle commise, et par qui et contre qui.
Maitre Mussipont avait le souvenir de ces deux frères dont l’un avait violé sa fille : il avait fallu des mois pour que l’autre finisse par accuser celui qui l’avait sauvé de tant de punitions en signant les mots d’école à sa place, celui auquel il avait pour la première fois parler de sa copine, celui avec lequel il avait dévalé tant et tant de fois la descente devant la maison avec tous les véhicules à tous les nombres de roues possibles, celui qui… Son frère, quoi, son frère ! Il avait fini par réagir en adulte : sauver l’enfant. Et il avait dénoncé son frère qu’il allait maintenant voir, avec sa nièce, le plus souvent possible : l’enfant était sauvé…
Maitre Mussipont savait que la juge savait que cela pouvait fonctionner comme cela.
Dans le cas de Jean-Marc, l’affaire était plus complexe puisqu’il fallait d’abord vérifier s’il avait pu commettre des agressions dans sa famille pour contrôler ainsi la fertilité du terreau de l’horreur puis ensuite attendre qu’un de ses proches professionnelles craque : l’attente serait sans doute plus longue mais lorsque la première partie craquerait, l’autre partie serait emportée et les dénonciations tomberaient, drues, sur ce salaud.
La juge avait été impressionné par la famille de Jean-Marc qui avait pratiqué une très efficace règle de l’omerta : tout le monde refusait de croire à la vérité du délit sexuel de Jean-Marc. Plus impressionnant : par la suite, lorsque cela avait craqué du côté professionnel, aucun membre de la famille n’était venu en renfort des dénonciations des collègues.
Du côté des collègues, en effet, cela avait fini par être un peu moins opaque mais il avait fallu reprendre trop souvent les témoignages de trop des collègues de Jean-Marc tant leurs propos étaient trop intriqués avec le ressentiment négatif lié à la jalousie de sa réputation d’excellent professeur aux exigences élevées.
C’est l’Education Nationale qui avait permis de démêler le bon grain de l’ivraie : après la deuxième tentative de suicide de Dalila, quelques semaines après le début de l’instruction, une enquête interne avait été effectuée par quelques inspecteurs ; ils avaient contacté d’anciens élèves, collègues et chefs d’établissement et ce qui pouvait apparaitre comme un dévouement extrême à ses élèves, avait alors été éclairé comme une belle perversité déviante à jouir de l’exercice d’un pouvoir de vie et de mort scolaire sur ses élèves ; les exigences n’apparaissaient plus qu’être le prétexte à pouvoir décider, seul, tout le temps les noms des heureux élus (et malheureuses à élire) qui mériteraient ses compliments ; le mot de harcèlement moral avait été prononcé et il avait été évidemment entendu qu’il n’était que l’antichambre du harcèlement odieux qu’avait subi Dalila. Aucun des collègues n’avait cependant jamais pu établir la réalité d’une agression sexuelle de Jean-Marc sur une de ses élèves, mais plusieurs avaient laissé entendre que le comportement schizophrène qui consistait à mettre de mauvaises notes et des appréciations vexatoires pour ensuite, lors d’entretiens privés, remonter le moral aux élèves était tout de même un excellent moyen pour installer le cadre normal d’entretiens particuliers avec des élèves.
L’Education Nationale avait fait son boulot et avait radié Jean-Marc.
Rien n’y avait fait : la juge avait refusé toutes les demandes de confrontations : au début de l’instruction, Dalila n’était jamais très loin d’une crise passée ou à venir. Ses parents s’étaient rapidement éloignés avec elle et elle n’avait plus revu ni ses camarades de lycée ni la famille de son oncle. La juge avait estimé que le témoignage invariable de Dalila sur les faits de viol doublé il est vrai d’un flou invariable sur le lieu lui suffisait : Dalila n’arrivait pas à se décrire dans la salle de classe et elle avait refusé la reconstitution avec une très grande violence . L’expert psychologue avait noté une constante grande angoisse à l’approche de l’évocation du lieu et des faits : le viol était décrit sans que n’apparaisse jamais le corps du violeur. L’état de sidération avec toutes ses conséquences, notamment un oubli du corps de l’autre au profit d’une menace diffuse et noire montrait d’ailleurs la grande violence psychique de l’acte puisque, en revanche, l’institut médico-légal n’avait trouvé aucune trace de violence physique récente. L’évidence de cette violence psychique était en droite ligne avec la forme de harcèlement moral que Jean-Marc exerçait sur ses élèves. Une confrontation était décidemment inutile.
Et Jean-Marc et Dalila ne s’étaient plus jamais revus.
Jean-Marc entre et suit de loin, géographiquement et psychologiquement, le cérémonial de l’installation de la cour. Cela fait près de 60 mois qu’il est en prison, 27 pendant l’instruction et bientôt 33 à attendre le procès.
En prison, il attend : la visite de son avocat et la visite de Louise et des enfants ; il ne fait rien d’autre qu’attendre.
Il attend aussi les attaques répétées d’autres détenus sur un professeur et sur un violeur : ce cumulard est un cadeau !
Il ne réussit plus à se souvenir de sa vie passée ; plus exactement, les souvenirs qu’il en a n’évoquent strictement rien : il ne ressent rien, il n’est plus en mesure de ressentir le bruit d’une classe, la chaleur de la cheminée auprès de laquelle il corrigeait les copies en écoutant de la musique. Il peut décrire ces souvenirs, techniquement, avec des phrases : mais ils sont silencieux et froids. Lui qui a tant expliqué qu’une poésie réussie provoquait des sensations au sens d’une excitation des sens (« A la lecture de ce vers de Rimbaud, vous ressentirez le vent sur la peau : essayez ! ») ne ressent plus rien.
Maitre Mussipont le touche et lui fait signe de se lever : il regarde et ne voit soudain que Dalila. Elle a… 6 ans de plus et il ne comprend plus très bien pourquoi une de ses anciennes élèves est là. Elle a le visage baissé et complètement fermé puis elle lève la tête et le voit.
Il lui sourit avec un sourire d’excuse qu’elle soit là et de curiosité de la raison pour laquelle elle est là : il lui fait une petite moue: « Mais qu’est-ce que vous faites là (il tutoyait ses élèves et les vouvoyait lorsqu’il passait, diplômés, les portes du lycée pour la dernière fois) ? ».
Le visage de Dalila se transforme complètement. Elle le regarde, maintenant, étonnée et comme à l’écoute d’un message qu’on lui susurrerait : elle ne comprend pas cette moue, c’est un fait mais ce qu’elle ne comprend surtout pas, c’est ce visage. Elle s’étonne qu’il ait tant changé en si peu de temps mais elle s’étonne surtout beaucoup qu’il soit là. Elle n’est pas choquée, juste désemparée, elle se penche vers son avocat qui la regarde, soudain sidéré par la complète transformation physique du visage de Dalila, et elle lui parle à l’oreille.
C’est très long et tout le monde a cessé de parler : elle ne chuchote pas comme les autres : elle est calme et puissante. Elle écrase complètement toute la cour par ce chuchotis ; son avocat lui chuchote à son tour à l’oreille.
Elle se lève.
L’avocat de Dalila regarde Maitre Mussipont.
Elle parle.
Ses parents fondent en larmes car elle a une voix calme et sereine qu’elle n’a plus eue depuis ses seize ans.
Elle dit : « Je n’ai jamais menti : il m’a bel et bien violé lorsque j’avais 16 ans. J’ai aujourd’hui le souvenir clair que mon agresseur m’a rapidement été nommé avec un « il » par les policiers; très rapidement, plus personne ne l’a plus jamais nommé autrement en ma présence, sans doute par pudeur, sans doute pour m’éviter des crises. Mais, c’était manifestement une erreur, car, en dehors de ce moment de sidération intense dans lequel il faut que je comprenne que mon professeur de français n’a plus été pour moi qu’un homme représentant de tous les hommes et tous les hommes étant mon oncle, je n’ai jamais répondu à autre chose qu’en traduisant « il » par mon oncle. C’est une erreur d’avoir refusé toutes les demandes de confrontations avec mon agresseur… Ce monsieur, là, à la place de l’accusé, était mon professeur de français, il n’a jamais été quelqu’un d’autre et je ne comprends pas ce qu’il fait là, ou plutôt, je le comprends trop bien… C’est un gâchis épouvantable; c’est mon oncle, monsieur … qui m’a violé, le … à … heures et … minutes. Tout me revient et je peux vous décrire le lieu et son corps, sans angoisse…».
L’enfant est sauvé.
Dans une réponse (15 février 2014), Maître Mô dit ceci:
Maître Mô a écrit:Je tiens à dire, si besoin est, que cette fin-là n'est pas de moi - mais j'apprécie l'effort, une manière intelligente de me pousser aux fesses - qui fonctionne, ça me démange... Merci à l'auteur !
- mathmaxExpert spécialisé
OK, merci beaucoup ! En effet j’avais lu ce texte, plusieurs fois, mais c’est une des fins imaginées par des lecteurs du blog, pas la vraie.
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Albert Einstein
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
Comme cela a été dit plus haut, le coupable est désigné dès le début du récit. Les principales inconnues restent la voie par laquelle l'élève sera parvenue à désigner ce coupable, et la durée du calvaire enduré par le collègue injustement accusé. Quand on a lu les cinq épisodes, il est frustrant de rester sans réponses à ces questions. Mais en un sens, je me dis que le fait que nous ne parvenions pas à trouver sur internet (ou dans notre mémoire) des traces évidentes d'une affaire correspondante est probablement une bonne chose, à la fois pour la jeune fille et pour le collègue concerné. Cela laisse au moins supposer que cette histoire n'aura pas été médiatisée - ou du moins, pas outre mesure.
La suite proposée par le commentaire n'est franchement pas formidable, c'est le moins que l'on puisse dire. Il y a le style qui n'est pas du tout à la hauteur du récit initial, mais surtout, le procédé très discutable consistant à greffer une fin inventée (par qui?) sur le récit d'un avocat rapportant des faits authentiques. Et cette fin est mauvaise. L'idée selon laquelle le collègue aurait été finalement identifié comme un pervers harceleur ("ce qui pouvait apparaitre comme un dévouement extrême à ses élèves, avait alors été éclairé comme une belle perversité déviante à jouir de l’exercice d’un pouvoir de vie et de mort scolaire sur ses élèves"... ) est choquante et en décalage total avec la manière dont l'enseignant a été présenté jusque là. Quant au dévoilement final de la vérité, il est irréaliste et téléfilmique au possible.
Un aspect qui contribue à rendre cette histoire particulièrement terrible je trouve, c'est que le collègue n'est finalement pas si "Victor Novak" que ça. Si sa pédagogie est discutable (l'est-elle tellement plus qu'une autre?), il n'est apparemment pas dans un syndrome du prof sauveur, et revenir en fin de cours avec un ou une élève sur une réaction à une évaluation est quelque chose d'assez banal. Deux erreurs évidentes (on pourrait dire de débutant), oui: fermer la porte, toucher l'élève. Le coté "édifiant" du récit tient justement aux conséquences de ces deux erreurs, qui dans ce cas deviennent dévastatrices dans la mesure où elles rencontrent, du côté de l'élève, une souffrance et un vécu dramatique dont personne ne paraît soupçonner l'existence.
La suite proposée par le commentaire n'est franchement pas formidable, c'est le moins que l'on puisse dire. Il y a le style qui n'est pas du tout à la hauteur du récit initial, mais surtout, le procédé très discutable consistant à greffer une fin inventée (par qui?) sur le récit d'un avocat rapportant des faits authentiques. Et cette fin est mauvaise. L'idée selon laquelle le collègue aurait été finalement identifié comme un pervers harceleur ("ce qui pouvait apparaitre comme un dévouement extrême à ses élèves, avait alors été éclairé comme une belle perversité déviante à jouir de l’exercice d’un pouvoir de vie et de mort scolaire sur ses élèves"... ) est choquante et en décalage total avec la manière dont l'enseignant a été présenté jusque là. Quant au dévoilement final de la vérité, il est irréaliste et téléfilmique au possible.
Un aspect qui contribue à rendre cette histoire particulièrement terrible je trouve, c'est que le collègue n'est finalement pas si "Victor Novak" que ça. Si sa pédagogie est discutable (l'est-elle tellement plus qu'une autre?), il n'est apparemment pas dans un syndrome du prof sauveur, et revenir en fin de cours avec un ou une élève sur une réaction à une évaluation est quelque chose d'assez banal. Deux erreurs évidentes (on pourrait dire de débutant), oui: fermer la porte, toucher l'élève. Le coté "édifiant" du récit tient justement aux conséquences de ces deux erreurs, qui dans ce cas deviennent dévastatrices dans la mesure où elles rencontrent, du côté de l'élève, une souffrance et un vécu dramatique dont personne ne paraît soupçonner l'existence.
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