- GanbatteHabitué du forum
PapyTrico a écrit:Elaïna a écrit:profdoctoujours a écrit:Une collègue me racontait qu'après une sortie le soir (je ne sais plus si c'était une sortie au théâtre en soirée ou un retour de voyage scolaire, mais en tout cas élèves comme parents savaient à quelle heure il faudrait rentrer), les élèves se sont retrouvés sans moyen de rentrer chez eux. Plus de bus. Certains parents avaient prévu le coup et sont venus chercher leurs enfants, mais pas tous. Les profs appellent donc les parents pour les prévenir et demander d'aller chercher leurs enfants. Réponse des parents : pas leur problème, leur enfant rentrera tout seul, s'en moquent si y a pas de bus, s'en moquent si ça veut dire faire des tas de kilomètres à pied en pleine nuit. Ils voyaient pas le problème. Les profs ont fini par ramener les quelques élèves dans ce cas, après avoir prévenu les parents j'imagine vu qu'ils les avaient au téléphone. C'était ça ou les élèves passaient la nuit dehors... J'en reviens toujours pas de cette histoire.
Mais c'est (fort heureusement) une situation exceptionnelle. (enfin j'espère)
Le truc qu'on m'avait expliqué quand j'étais cheftaine dans le scoutisme, dans un endroit où les parents étaient connus pour se pointer 1h après la fin de la sortie : au bout d'une demi-heure d'attente, les appeler, dire qu'on amenait les enfants au commissariat car on devait partir. Curieusement, les darons trouvaient moyen d'arriver dans les cinq minutes et étaient à l'heure les fois suivantes. Pareil : jamais, jamais, jamais, de prise de risque. Dans le cas des collègues j'aurais amené les élèves au commissariat.
T'aurais ramené les élèves au commissariat plutôt que chez eux parce que tu ne veux pas prendre le risque de les faire monter dans ta voiture ? Tu les aurais emmenés comment au comico ? En balais ?
C'est le même principe dans le premier degré, quand des parents ne viennent pas chercher les enfants, c'est à la police d'en prendre la responsabilité. Il ne s'agit pas de les punir, mais de les confier.
- BaldredSage
Elaïna a écrit:Baldred a écrit:Il y a la Règle, les arrangements, et les cas de force majeure, un peu comme dans tout, non ?
Oui et non.
J'ai fait du scoutisme, beaucoup. J'ai encadré une bonne douzaine de camps scouts, j'ai suivi des formations. Mes parents ont très longtemps eu des responsabilités relativement haut placées dans le mouvement. Eh bien il y a en effet toujours des gens pour dire qu'il y a des "arrangements". Dans ce milieu scout par exemple le cas typique c'est
Grand chef national/province (ma maman par exemple) rappelle que les totémisations sont interdites.
Brouhaha chez les parents et les chefs au niveau local.
Toujours un pour dire "oui mais-han on a toujours fait comme ça".
Grand chef rappelle que la loi l'interdit et donc OSEF.
Le local chouine que non mais on peut s'arranger.
Grand chef explique qu'en cas de problème il ira expliquer à un juge comment on peut s'arranger avec la loi, le juge risque de bien kiffer l'explication.
Le local (dans ce mouvement, ils sont rarement de gauche) explique alors que nan mais la justice c'est rien que des pourris et part marmonner que la police ferait mieux de s'occuper des trucs graves genre les immigrés tous violeurs.
La scène je l'ai vue des dizaines de fois.
Il y a la même pour le feu en forêt (spoiler alert : en Provence par exemple y faut pas, ben t'en as toujours un qui chouine que c'est encore les écolos qui font suer et qu'on peut s'arranger, moi je connais le beau frère par alliance du préfet qui c'est sûr dira oui etc...) et des tas d'autres sujets.
Les cas de force majeure existent, les arrangements avec la loi ça n'existe juste pas en fait. Jamais. Non. Niet. Nada.
Scot, c'est tout à ton honneur d'avoir accepté de ramener ces gamins, mais dans l'histoire, les parents sont totalement déconnectés, et la chef pas mieux. Jamais je laisse un prof ramener mon gamin, à moins bien évidemment de connaître ledit prof par ailleurs comme ami ou autre. Je sais pas, il faudra combien d'affaires bien glauques, encore, pour que les gens comprennent que qu'mioche dans la voiture d'un adulte inconnu c'est un mioche potentiellement en DANGER ?
Sans même parler de l'accident et de la responsabilité hein...
J'ai pas mal trempé dans le scoutisme aussi, le parallèle est intéressant mais tu ne le place pas là où je l'attendais, la responsabilité des chefs étant de veiller aux respects des réglementations, ce qu'ils faisaient chez nous avec pas mal de rigueur. Mais en revanche monter dans la voiture des chefs pour une raison ou une autre, partager leur tente me parait davantage illustrer ce dont parle le fil.
Pour avoir été sinon la victime du moins la cible vérouillée des attentions pressantes de 3 "cadres", je mesure bien les dangers des "arrangements".
Donc pour en revenir au cadre scolaire et à la voiture.
Règle : Rien, jamais, nulle part.
Arrangements : A la campagne, le covoiturage est presque une question de survie. Dans mon établissement, plusieurs profs ayant leurs enfants au collège transbahutent également les copains voisins. En général validé par les parents, mais s'il reste une place...
Cas de force majeure : personne pour récupérer un élève en retour de voyage scolaire à minuit à l'aéroport. Les parents s'étaient trompés de jour, pas joignables, famille super sérieuse.
Je pense depuis le début de ce fil que le problème central qu'il pose n'est pas cette histoire de voiture qu'on s'accorde tous à trouver hors limite, mais sur ce qu'on peut dire à un prof débutant sur ce qu'il peut faire ou ne pas faire pour "le bien" d'un élève.
Là aussi on trouvera une règle, des arrangements et des cas de force majeure qui interrogent plus profondément le métier et ses frontières.
- PapyTricoNiveau 2
Ganbatte a écrit:PapyTrico a écrit:Elaïna a écrit:profdoctoujours a écrit:Une collègue me racontait qu'après une sortie le soir (je ne sais plus si c'était une sortie au théâtre en soirée ou un retour de voyage scolaire, mais en tout cas élèves comme parents savaient à quelle heure il faudrait rentrer), les élèves se sont retrouvés sans moyen de rentrer chez eux. Plus de bus. Certains parents avaient prévu le coup et sont venus chercher leurs enfants, mais pas tous. Les profs appellent donc les parents pour les prévenir et demander d'aller chercher leurs enfants. Réponse des parents : pas leur problème, leur enfant rentrera tout seul, s'en moquent si y a pas de bus, s'en moquent si ça veut dire faire des tas de kilomètres à pied en pleine nuit. Ils voyaient pas le problème. Les profs ont fini par ramener les quelques élèves dans ce cas, après avoir prévenu les parents j'imagine vu qu'ils les avaient au téléphone. C'était ça ou les élèves passaient la nuit dehors... J'en reviens toujours pas de cette histoire.
Mais c'est (fort heureusement) une situation exceptionnelle. (enfin j'espère)
Le truc qu'on m'avait expliqué quand j'étais cheftaine dans le scoutisme, dans un endroit où les parents étaient connus pour se pointer 1h après la fin de la sortie : au bout d'une demi-heure d'attente, les appeler, dire qu'on amenait les enfants au commissariat car on devait partir. Curieusement, les darons trouvaient moyen d'arriver dans les cinq minutes et étaient à l'heure les fois suivantes. Pareil : jamais, jamais, jamais, de prise de risque. Dans le cas des collègues j'aurais amené les élèves au commissariat.
T'aurais ramené les élèves au commissariat plutôt que chez eux parce que tu ne veux pas prendre le risque de les faire monter dans ta voiture ? Tu les aurais emmenés comment au comico ? En balais ?
C'est le même principe dans le premier degré, quand des parents ne viennent pas chercher les enfants, c'est à la police d'en prendre la responsabilité. Il ne s'agit pas de les punir, mais de les confier.
J'ai bien compris. Mais relis le message que je cite.
La personne dit qu'elle aurait EMMENÉ l'élève au comico. Donc en voiture. Pour ne pas le ramener chez lui en voiture. Donc seul le but change. Pas le moyen.
- Fabrice25Habitué du forum
Ganbatte a écrit:PapyTrico a écrit:Elaïna a écrit:profdoctoujours a écrit:Une collègue me racontait qu'après une sortie le soir (je ne sais plus si c'était une sortie au théâtre en soirée ou un retour de voyage scolaire, mais en tout cas élèves comme parents savaient à quelle heure il faudrait rentrer), les élèves se sont retrouvés sans moyen de rentrer chez eux. Plus de bus. Certains parents avaient prévu le coup et sont venus chercher leurs enfants, mais pas tous. Les profs appellent donc les parents pour les prévenir et demander d'aller chercher leurs enfants. Réponse des parents : pas leur problème, leur enfant rentrera tout seul, s'en moquent si y a pas de bus, s'en moquent si ça veut dire faire des tas de kilomètres à pied en pleine nuit. Ils voyaient pas le problème. Les profs ont fini par ramener les quelques élèves dans ce cas, après avoir prévenu les parents j'imagine vu qu'ils les avaient au téléphone. C'était ça ou les élèves passaient la nuit dehors... J'en reviens toujours pas de cette histoire.
Mais c'est (fort heureusement) une situation exceptionnelle. (enfin j'espère)
Le truc qu'on m'avait expliqué quand j'étais cheftaine dans le scoutisme, dans un endroit où les parents étaient connus pour se pointer 1h après la fin de la sortie : au bout d'une demi-heure d'attente, les appeler, dire qu'on amenait les enfants au commissariat car on devait partir. Curieusement, les darons trouvaient moyen d'arriver dans les cinq minutes et étaient à l'heure les fois suivantes. Pareil : jamais, jamais, jamais, de prise de risque. Dans le cas des collègues j'aurais amené les élèves au commissariat.
T'aurais ramené les élèves au commissariat plutôt que chez eux parce que tu ne veux pas prendre le risque de les faire monter dans ta voiture ? Tu les aurais emmenés comment au comico ? En balais ?
C'est le même principe dans le premier degré, quand des parents ne viennent pas chercher les enfants, c'est à la police d'en prendre la responsabilité. Il ne s'agit pas de les punir, mais de les confier.
Mais ça ne répond toujours pas à la question. : tu les y emmènes comment les élèves au commissariat ?
- GanbatteHabitué du forum
PapyTrico a écrit:Ganbatte a écrit:PapyTrico a écrit:Elaïna a écrit:
Le truc qu'on m'avait expliqué quand j'étais cheftaine dans le scoutisme, dans un endroit où les parents étaient connus pour se pointer 1h après la fin de la sortie : au bout d'une demi-heure d'attente, les appeler, dire qu'on amenait les enfants au commissariat car on devait partir. Curieusement, les darons trouvaient moyen d'arriver dans les cinq minutes et étaient à l'heure les fois suivantes. Pareil : jamais, jamais, jamais, de prise de risque. Dans le cas des collègues j'aurais amené les élèves au commissariat.
T'aurais ramené les élèves au commissariat plutôt que chez eux parce que tu ne veux pas prendre le risque de les faire monter dans ta voiture ? Tu les aurais emmenés comment au comico ? En balais ?
C'est le même principe dans le premier degré, quand des parents ne viennent pas chercher les enfants, c'est à la police d'en prendre la responsabilité. Il ne s'agit pas de les punir, mais de les confier.
J'ai bien compris. Mais relis le message que je cite.
La personne dit qu'elle aurait EMMENÉ l'élève au comico. Donc en voiture. Pour ne pas le ramener chez lui en voiture. Donc seul le but change. Pas le moyen.
Mais enfin tu comprends bien la différence entre un choix délibéré alors qu'on n'y est pas obligé, et un cas de force majeure, où il faut bien faire quelque chose. C'est fou, après toutes ces pages tu essaies encore de convaincre ou t'autoconvaincre que tu as raison de faire comme tu fais ?
- ElaïnaDevin
PapyTrico a écrit:
T'aurais ramené les élèves au commissariat plutôt que chez eux parce que tu ne veux pas prendre le risque de les faire monter dans ta voiture ? Tu les aurais emmenés comment au comico ? En balais ?
Hu hu petit malin.
En l'occurrence c'était à Paris, tu fais dix minutes à pieds tu tombes sur un poste.
Sinon ailleurs ben tu les appelles ils viennent chercher les gamins, ça fait partie de leur taf.
Au passage quand j'ai commencé à être cheftaine j'avais 17 ans, pas le permis et pas de bagnole, je me débrouillais avec mes pieds, un vélo, les transports ou mes parents. Ensuite j'avais le permis et toujours pas de bagnole, donc j'aurais été bien en peine de les emmener dans une bagnole que je n'avais pas. Et la seule fois où je l'ai fait, d'appeler, les flics étaient disposés à venir (en rase campagne), ils n'ont pas eu à le faire parce que finalement les darons ont trouvé le moyen de venir s'occuper de leur môme, ce qui est un peu le bail quand t'as décidé un jour de te coucher dans un lit pour y faire des enfants.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- ElaïnaDevin
Baldred a écrit:
Donc pour en revenir au cadre scolaire et à la voiture.
Règle : Rien, jamais, nulle part.
Arrangements : A la campagne, le covoiturage est presque une question de survie. Dans mon établissement, plusieurs profs ayant leurs enfants aux collèges transbahutent également les copains voisins. En général validé par les parents, mais s'il reste une place...
Cas de force majeure : personne pour récupérer un élève en retour de voyage scolaire à minuit à l'aéroport. Les parents s'étaient trompés de jour, pas joignables, famille super sérieuse.
Je pense depuis le début de ce fil que le problème central qu'il pose n'est pas cette histoire de voiture qu'on s'accorde tous à trouver hors limite, mais sur ce qu'on peut dire à un prof débutant sur ce qu'il peut faire ou ne pas faire pour "le bien" d'un élève.
Là aussi on trouvera une règle, des arrangements et des cas de force majeure qui interrogent plus profondément le métier et ses frontières.
Arrangement : ton gamin, les potes d'icelui, OK. Mes parents m'ont parfois fait aller au lycée dans la voiture d'un collègue de mon père quand ce dernier n'était pas en mesure d'aller au lycée. On est dans le domaine du cercle proche. Les autres gamins, très très risqué si on ne connaît pas les parents..
Cas de force majeure : les flics. Il y en a toujours à l'aéroport.
_________________
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- PapyTricoNiveau 2
Ganbatte a écrit:PapyTrico a écrit:Ganbatte a écrit:PapyTrico a écrit:
T'aurais ramené les élèves au commissariat plutôt que chez eux parce que tu ne veux pas prendre le risque de les faire monter dans ta voiture ? Tu les aurais emmenés comment au comico ? En balais ?
C'est le même principe dans le premier degré, quand des parents ne viennent pas chercher les enfants, c'est à la police d'en prendre la responsabilité. Il ne s'agit pas de les punir, mais de les confier.
J'ai bien compris. Mais relis le message que je cite.
La personne dit qu'elle aurait EMMENÉ l'élève au comico. Donc en voiture. Pour ne pas le ramener chez lui en voiture. Donc seul le but change. Pas le moyen.
Mais enfin tu comprends bien la différence entre un choix délibéré alors qu'on n'y est pas obligé, et un cas de force majeure, où il faut bien faire quelque chose. C'est fou, après toutes ces pages tu essaies encore de convaincre ou t'autoconvaincre que tu as raison de faire comme tu fais ?
Si si. Je comprends très bien. Je suis juste un peu agacé par les personnes au ton péremptoire. Je note dans ces dernières pages beaucoup plus de mesure que dans les premières. C'est ces messages qui poussent à la réflexion et probablement au résultat escompté par les personnes désagréables du début de topic - quand elles ne sont pas malhonnêtes ou à côté de la plaque.
De nombreux messages ont poussé ma réflexion sur le sujet, soyez en sûr.
- HocamSage
Il est vrai que pour quelqu'un qui débute dans le métier, tu n'as pas le moins du monde été péremptoire ou agressivement familier voire vulgaire, non non non, bien sûr.
- BaldredSage
Elaïna a écrit:Baldred a écrit:
Donc pour en revenir au cadre scolaire et à la voiture.
Règle : Rien, jamais, nulle part.
Arrangements : A la campagne, le covoiturage est presque une question de survie. Dans mon établissement, plusieurs profs ayant leurs enfants aux collèges transbahutent également les copains voisins. En général validé par les parents, mais s'il reste une place...
Cas de force majeure : personne pour récupérer un élève en retour de voyage scolaire à minuit à l'aéroport. Les parents s'étaient trompés de jour, pas joignables, famille super sérieuse.
Je pense depuis le début de ce fil que le problème central qu'il pose n'est pas cette histoire de voiture qu'on s'accorde tous à trouver hors limite, mais sur ce qu'on peut dire à un prof débutant sur ce qu'il peut faire ou ne pas faire pour "le bien" d'un élève.
Là aussi on trouvera une règle, des arrangements et des cas de force majeure qui interrogent plus profondément le métier et ses frontières.
Arrangement : ton gamin, les potes d'icelui, OK. Mes parents m'ont parfois fait aller au lycée dans la voiture d'un collègue de mon père quand ce dernier n'était pas en mesure d'aller au lycée. On est dans le domaine du cercle proche. Les autres gamins, très très risqué si on ne connaît pas les parents..
Cas de force majeure : les flics. Il y en a toujours à l'aéroport.
Arrangement : la majorité des agressions sur mineurs vient précisément du cercle proche, je ne donnerai pas à mon voisin à garder le cul d'un santon.
Cas de force majeure : Tu as théoriquement raison et en pratique j'ai tort.
Et je persiste à dire que même si ce point n'est pas anodin et mérite visiblement discussion,on passe à côté du sujet.
- PapyTricoNiveau 2
Hocam a écrit:Il est vrai que pour quelqu'un qui débute dans le métier, tu n'as pas le moins du monde été péremptoire ou agressivement familier voire vulgaire, non non non, bien sûr.
Difficile de rester calme devant des personnes qui semblent faire exprès de mal lire des messages.
- mafalda16Modérateur
Elaïna a écrit:Baldred a écrit:
Donc pour en revenir au cadre scolaire et à la voiture.
Règle : Rien, jamais, nulle part.
Arrangements : A la campagne, le covoiturage est presque une question de survie. Dans mon établissement, plusieurs profs ayant leurs enfants aux collèges transbahutent également les copains voisins. En général validé par les parents, mais s'il reste une place...
Cas de force majeure : personne pour récupérer un élève en retour de voyage scolaire à minuit à l'aéroport. Les parents s'étaient trompés de jour, pas joignables, famille super sérieuse.
Je pense depuis le début de ce fil que le problème central qu'il pose n'est pas cette histoire de voiture qu'on s'accorde tous à trouver hors limite, mais sur ce qu'on peut dire à un prof débutant sur ce qu'il peut faire ou ne pas faire pour "le bien" d'un élève.
Là aussi on trouvera une règle, des arrangements et des cas de force majeure qui interrogent plus profondément le métier et ses frontières.
Arrangement : ton gamin, les potes d'icelui, OK. Mes parents m'ont parfois fait aller au lycée dans la voiture d'un collègue de mon père quand ce dernier n'était pas en mesure d'aller au lycée. On est dans le domaine du cercle proche. Les autres gamins, très très risqué si on ne connaît pas les parents..
Cas de force majeure : les flics. Il y en a toujours à l'aéroport.
Voilà. Les seuls élèves que j'ai laissé monté dans ma voiture ce sont des enfants de collègues et de collègues de confiance que je vois régulièrement en dehors (et de fait leurs enfants aussi). Sinon : JA-MAIS.
_________________
"Si no luchas, al menos ten la decencia de respetar a quienes lo hacen", José Martí.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Certe, cela fait longtemps que je suis prof, certes j'en forme, certes il y eu des instits dans ma famille et certes encore j'ai fait des colo, comme on dit, quand j'étais jeune : mais il me semble évident qu'Eleïna a raison, il n'y a pas d'arrangement du tout, il y a la loi à appliquer (à quoi j'ajoute qu'en prime, si on est prof, la transgresser c'est potentiellement ajouter cette circonstance aggravante que c'est le fait d'une personne ayant autorité). Il ne s'agit pas d'arrangement, il s'agit de risques et de fautes, et non des moindres. Et il me semble de plus que les autorités prennent de nos jours ce genre de choses très au sérieux et pas du tout à la légère.
_________________
Si tu vales valeo.
- ElaïnaDevin
Baldred a écrit:Elaïna a écrit:
Arrangement : ton gamin, les potes d'icelui, OK. Mes parents m'ont parfois fait aller au lycée dans la voiture d'un collègue de mon père quand ce dernier n'était pas en mesure d'aller au lycée. On est dans le domaine du cercle proche. Les autres gamins, très très risqué si on ne connaît pas les parents..
Cas de force majeure : les flics. Il y en a toujours à l'aéroport.
Arrangement : la majorité des agressions sur mineurs vient précisément du cercle proche, je ne donnerai pas à mon voisin à garder le cul d'un santon.
Cas de force majeure : Tu as théoriquement raison et en pratique j'ai tort.
Et je persiste à dire que même si ce point n'est pas anodin et mérite visiblement discussion,on passe à côté du sujet.
Non tu as raison et je me suis mal exprimée. Je laisserais mon gamin monter avec ses potes dans la voiture d'un proche. Pas seul avec un adulte. Même si ça ne suffit pas.
Et en effet ce n'est pas un point anodin.
Je pense qu'il y a aussi toute une méconnaissance du droit français qui fait que beaucoup de gens (dont des collègues) pensent qu'il est possible de faire tel truc alors que non. Et quand on leur explique que non, qui pensent sincèrement que "oh ben c'est pas grave ça passe on s'arrange". Mon mari juriste m'a plusieurs fois raconté des trucs hallucinants du temps qu'il travaillait pour une PME, le chef qui te dit "il faut adapter le droit au business" (heu alors non coco c'est le contraire qui va se passer). Il y a encore peu, j'ai expliqué à une collègue que non on ne peut pas mettre des zéros de conduite, eh bien elle va continuer à le faire parce que "j'ai toujours fait comme ça, y'a que comme ça qu'on les tient et puis ho ça va y'a pire" (certes). Notre jeune postant ignore visiblement le cadre juridique de notre profession, ce n'est pas grave, il est là pour apprendre. Mais perseverare diabolicum.
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- epekeina.tes.ousiasModérateur
Certes, tu as raison : perseverare diabolicum. Mais pas seulement : même dans son propre intérêt et de manière égoïste, c'est prendre un risque et, le cas échéant, se préparer à devoir subir des conséquences fortement désagréables. Et pour voir passer régulièrement des cas de ce genre, je sais que les procureurs dans les ressorts ont tendance depuis quelques années (une petite dizaine) à être encore moins tolérants qu'avant, ce qui n'est pas peu dire !
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Si tu vales valeo.
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
Et l’argument du « on faisait ça avant » est pénible. Si on a justement posé un cadre, c’est qu’on a eu des exemples qu’avant, il y a du y avoir des pépins!
J’en parlais justement avec mon ancienne prof de physique chimie, qui a aujourd’hui 85 ans. Elle me disait que oui, il y avait une certaine liberté et moins de contraintes mais qu’en cas de pépin… cela aurait pu être dramatique!! Exemple tout bête. Elle a commencé à enseigner dans une campagne pauvre en classe unique à la fin des années 1950, début 1960. Salle de classe unique avec la soupe (qu’elle préparait!) qui mijotait sur le poêle toute la matinée au fond de la classe pour le repas de midi des enfants. Enfants qui circulaient donc autour de ce poêle. Ça paraît dingue aujourd’hui de se dire que si un chutait, il pouvait gravement se brûler.
J’en parlais justement avec mon ancienne prof de physique chimie, qui a aujourd’hui 85 ans. Elle me disait que oui, il y avait une certaine liberté et moins de contraintes mais qu’en cas de pépin… cela aurait pu être dramatique!! Exemple tout bête. Elle a commencé à enseigner dans une campagne pauvre en classe unique à la fin des années 1950, début 1960. Salle de classe unique avec la soupe (qu’elle préparait!) qui mijotait sur le poêle toute la matinée au fond de la classe pour le repas de midi des enfants. Enfants qui circulaient donc autour de ce poêle. Ça paraît dingue aujourd’hui de se dire que si un chutait, il pouvait gravement se brûler.
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Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- ElaïnaDevin
Mais surtout qu'en plus "avant" c'était souvent interdit, déjà...
C'est le fameux "haaaaaaan maintenant à cause du wokisme on ne donne plus de devoirs à l'école donc ils ne font plus rien, c'est pour ça que MOI j'ai mis mes enfants dans le privé", oui mais non mon loulou, c'est très ancien la loi sur l'interdiction des devoirs écrits, le wokisme n'y est pour rien".
Et puis quand cela concerne la sécurité, "han mais comment on faisait avant ?" eh ben avant les enfants mouraient dans des accidents, avaient la polio, beaucoup n'allaient plus à l'école hors primaire, donc avant c'était pas cool non plus. Je déteste cette idéalisation du passé forcément plus cool et plus sympa.
C'est le fameux "haaaaaaan maintenant à cause du wokisme on ne donne plus de devoirs à l'école donc ils ne font plus rien, c'est pour ça que MOI j'ai mis mes enfants dans le privé", oui mais non mon loulou, c'est très ancien la loi sur l'interdiction des devoirs écrits, le wokisme n'y est pour rien".
Et puis quand cela concerne la sécurité, "han mais comment on faisait avant ?" eh ben avant les enfants mouraient dans des accidents, avaient la polio, beaucoup n'allaient plus à l'école hors primaire, donc avant c'était pas cool non plus. Je déteste cette idéalisation du passé forcément plus cool et plus sympa.
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- BaldredSage
Elaïna a écrit:Baldred a écrit:Elaïna a écrit:
Arrangement : ton gamin, les potes d'icelui, OK. Mes parents m'ont parfois fait aller au lycée dans la voiture d'un collègue de mon père quand ce dernier n'était pas en mesure d'aller au lycée. On est dans le domaine du cercle proche. Les autres gamins, très très risqué si on ne connaît pas les parents..
Cas de force majeure : les flics. Il y en a toujours à l'aéroport.
Arrangement : la majorité des agressions sur mineurs vient précisément du cercle proche, je ne donnerai pas à mon voisin à garder le cul d'un santon.
Cas de force majeure : Tu as théoriquement raison et en pratique j'ai tort.
Et je persiste à dire que même si ce point n'est pas anodin et mérite visiblement discussion,on passe à côté du sujet.
Non tu as raison et je me suis mal exprimée. Je laisserais mon gamin monter avec ses potes dans la voiture d'un proche. Pas seul avec un adulte. Même si ça ne suffit pas.
Et en effet ce n'est pas un point anodin.
Je pense qu'il y a aussi toute une méconnaissance du droit français qui fait que beaucoup de gens (dont des collègues) pensent qu'il est possible de faire tel truc alors que non. Et quand on leur explique que non, qui pensent sincèrement que "oh ben c'est pas grave ça passe on s'arrange". Mon mari juriste m'a plusieurs fois raconté des trucs hallucinants du temps qu'il travaillait pour une PME, le chef qui te dit "il faut adapter le droit au business" (heu alors non coco c'est le contraire qui va se passer). Il y a encore peu, j'ai expliqué à une collègue que non on ne peut pas mettre des zéros de conduite, eh bien elle va continuer à le faire parce que "j'ai toujours fait comme ça, y'a que comme ça qu'on les tient et puis ho ça va y'a pire" (certes). Notre jeune postant ignore visiblement le cadre juridique de notre profession, ce n'est pas grave, il est là pour apprendre. Mais perseverare diabolicum.
Nous sommes d'accord.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Elaïna a écrit:Mais surtout qu'en plus "avant" c'était souvent interdit, déjà...
C'est le fameux "haaaaaaan maintenant à cause du wokisme on ne donne plus de devoirs à l'école donc ils ne font plus rien, c'est pour ça que MOI j'ai mis mes enfants dans le privé", oui mais non mon loulou, c'est très ancien la loi sur l'interdiction des devoirs écrits, le wokisme n'y est pour rien".
Et puis quand cela concerne la sécurité, "han mais comment on faisait avant ?" eh ben avant les enfants mouraient dans des accidents, avaient la polio, beaucoup n'allaient plus à l'école hors primaire, donc avant c'était pas cool non plus. Je déteste cette idéalisation du passé forcément plus cool et plus sympa.
Tout à fait d'accord. Et s'ajoute à cette espèce de mythologisation d'un passé qui n'a jamais existé, une forme de discours liberticide. Il faudrait “critiquer” les lois, réputées enquiquineuses, bureaucratiques et uniquement là pour empêcher les “vrais gens” d'agir dans la “vraie vie”. C'est une sorte d'idéologie quasiment générale…
Alors que — concernant les mineurs en particulier (vu que c'est tout de même une bonne partie de mon travail) — les lois sont là pour les protéger : les uns des autres, certes, mais surtout des adultes qui sont toujours susceptibles d'attenter à leurs droits. Quant au passé : non seulement tu as raison, mais on peut même ajouter l'ensemble vaste et souvent abominable des formes d'exploitations des enfants au travail, de l'agriculture aux usines en passant par les mines, le commerce, etc. Cela ne fait pas si longtemps que l'on commence à sortir de tout cela — pourtant, cela fait quelques années qu'on voit remonter le discours du “il ne faut tout de même pas exagérer”…
Un passé doux, idéal et idyllique ? J'aimerais vraiment en connaître la date !
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Si tu vales valeo.
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
epekeina.tes.ousias a écrit:Elaïna a écrit:Mais surtout qu'en plus "avant" c'était souvent interdit, déjà...
C'est le fameux "haaaaaaan maintenant à cause du wokisme on ne donne plus de devoirs à l'école donc ils ne font plus rien, c'est pour ça que MOI j'ai mis mes enfants dans le privé", oui mais non mon loulou, c'est très ancien la loi sur l'interdiction des devoirs écrits, le wokisme n'y est pour rien".
Et puis quand cela concerne la sécurité, "han mais comment on faisait avant ?" eh ben avant les enfants mouraient dans des accidents, avaient la polio, beaucoup n'allaient plus à l'école hors primaire, donc avant c'était pas cool non plus. Je déteste cette idéalisation du passé forcément plus cool et plus sympa.
Tout à fait d'accord. Et s'ajoute à cette espèce de mythologisation d'un passé qui n'a jamais existé, une forme de discours liberticide. Il faudrait “critiquer” les lois, réputées enquiquineuses, bureaucratiques et uniquement là pour empêcher les “vrais gens” d'agir dans la “vraie vie”. C'est une sorte d'idéologie quasiment générale…
Alors que — concernant les mineurs en particulier (vu que c'est tout de même une bonne partie de mon travail) — les lois sont là pour les protéger : les uns des autres, certes, mais surtout des adultes qui sont toujours susceptibles d'attenter à leurs droits. Quant au passé : non seulement tu as raison, mais on peut même ajouter l'ensemble vaste et souvent abominable des formes d'exploitations des enfants au travail, de l'agriculture aux usines en passant par les mines, le commerce, etc. Cela ne fait pas si longtemps que l'on commence à sortir de tout cela — pourtant, cela fait quelques années qu'on voit remonter le discours du “il ne faut tout de même pas exagérer”…
Un passé doux, idéal et idyllique ? J'aimerais vraiment en connaître la date !
Mais enfin voyons, il ne faut pourtant pas grand chose... quelques notions de montage, une voix un peu solennelle, l'allegretto de la 7e en fond sonore et cela devient l'évidence même.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Quelques photos de joyeux enfants (si possible en uniforme ou en bleu de travail ou en train d'éplucher des patates) accompagnées de “Douce France” et d'une ou deux phrases clefs résumant l'état d'esprit à avoir. Quand on pense qu'il suffirait de coloriser, pour les rediffuser massivement, les Actualités françaises (qu'on a arrêtées vers 1950, et on voit où on en est maintenant), on est saisi par le chagrin.
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Si tu vales valeo.
- joebar69Fidèle du forum
Y'en a qu'ont fait leur promotion de campagne présidentielle de 2022, comme cela. Avec les revers inattendus (oh ben ça alors) d'usurpation de droit à l'image
- Aperçu par hasardNeoprof expérimenté
joebar69 a écrit:Y'en a qu'ont fait leur promotion de campagne présidentielle de 2022, comme cela. Avec les revers inattendus (oh ben ça alors) d'usurpation de droit à l'image
Ah bon? Il y en a qui ont osé? Incroyable!
- joebar69Fidèle du forum
Ma réponse "dévoilée" faisait référence à ton allusion "masquée" dudit personnage.Aperçu par hasard a écrit:joebar69 a écrit:Y'en a qu'ont fait leur promotion de campagne présidentielle de 2022, comme cela. Avec les revers inattendus (oh ben ça alors) d'usurpation de droit à l'image
Ah bon? Il y en a qui ont osé? Incroyable!
- pseudo-intelloSage
Pour appuyer les dires d'Elaïna, Baldred et les autres, je me permets de vous renvoyer à une histoire narrée par le regretté maître Mô (et malheureusement jamais achevée), qui ne racontait que des histoires vraies, des cas dont ils 'était chargé personnellement dans la vraie vie.
Ca glace le sang et coupe court définitivement à toute velléité de jouer les Victor Novak.
Histoire noire, par Maître Mô.
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- Marcelle DuchampExpert spécialisé
pseudo-intello a écrit:Pour appuyer les dires d'Elaïna, Baldred et les autres, je me permets de vous renvoyer à une histoire narrée par le regretté maître Mô (et malheureusement jamais achevée), qui ne racontait que des histoires vraies, des cas dont ils 'était chargé personnellement dans la vraie vie.
Ca glace le sang et coupe court définitivement à toute velléité de jouer les Victor Novak.
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C’est édifiant…
Pourquoi tu dis que c’est inachevé? Cette personne est décédée?
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Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
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