- henrietteMédiateur
C'est très problématique tout de même.
Si on analyse "à Paris" comme un COI du verbe aller, on se retrouve alors à analyser l'adverbe "loin" aussi comme un COI du verbe aller dans "Je vais loin" ? On marche sur la tête.
Si on analyse "à Paris" comme un COI du verbe aller, on se retrouve alors à analyser l'adverbe "loin" aussi comme un COI du verbe aller dans "Je vais loin" ? On marche sur la tête.
- HermionyGuide spirituel
henriette a écrit:C'est très problématique tout de même.
Si on analyse "à Paris" comme un COI du verbe aller, on se retrouve alors à analyser l'adverbe "loin" aussi comme un COI du verbe aller dans "Je vais loin" ? On marche sur la tête.
Mais non, il n'y a pas "à" !
J'ai vraiment du mal avec cette grammaire qui se coupe de la sémantique.
- ThalieGrand sage
Peut-être envisage-t-il une différence entre un enseignement scolaire pour des primaires/cycle 3 et son enseignement à la faculté ? Il riait beaucoup à propos du DRAS pour le coup qui était exigé par tous les éditeurs.dahlia a écrit:Thalie a écrit:Pour la langue, ils vont faire monter en puissance le DRAS* apparemment c'est le sujet truc à la mode qui marche beaucoup au primaire. J'ai rencontré Jean Christophe Pellat la semaine dernière lors d'une conférence et il semblait effaré de la nouvelle terminologie. (notamment en reprenant ton exemple Ombre)
DRAS (manipulations for ever : Déplacer - Remplacer - Ajouter - S??? je ne sais plus)
C'est étrange, cela m'étonne car j'ai été élève de J.C. Pellat à l'Université, (en 2001-2002 pour être précise, en licence.) Je connais sa GMF sur le bout des doigts et je viens de vérifier. P. 223 de mon édition 1998, le complément locatif du verbe aller est bien analysé comme un COI, car ayant un rapport de dépendance avec le verbe. Je me souviens bien qu'il nous disait de bien faire la différence entre ce type de complément et les CCL. Et à l'époque il nous faisait beaucoup manipuler : les tests de remplacement et de suppression étaient vraiment son dada. Je suis pour ma part en phase avec cette manière de faire que je retrouve après qu'elles ont été oubliées.
- SergeMédiateur
Je ne vois pas non plus au nom de quelle logique un complément de lieu serait obligatoirement facultatif et ne pourrait pas être essentiel.
- julilibulleNiveau 10
Je pense que nous avons là un début de solution à nos problèmes :
https://www.bfmtv.com/societe/education/inadmisible-des-collegiens-sans-prof-de-francais-interpellent-brigitte-macron-avec-une-lettre-ponctuee-de-fautes_AN-202312090247.html
BFMTV a écrit:Des élèves d'un collège situé à Valençay, dans l'Indre, ont écrit un courrier volontairement rempli de fautes d'orthographe à Brigitte Macron pour l'interpeller sur l'absence de professeur de français. Ils ont depuis obtenu gain de cause.
https://www.bfmtv.com/societe/education/inadmisible-des-collegiens-sans-prof-de-francais-interpellent-brigitte-macron-avec-une-lettre-ponctuee-de-fautes_AN-202312090247.html
- zigmag17Guide spirituel
julilibulle a écrit:Je pense que nous avons là un début de solution à nos problèmes :BFMTV a écrit:Des élèves d'un collège situé à Valençay, dans l'Indre, ont écrit un courrier volontairement rempli de fautes d'orthographe à Brigitte Macron pour l'interpeller sur l'absence de professeur de français. Ils ont depuis obtenu gain de cause.
https://www.bfmtv.com/societe/education/inadmisible-des-collegiens-sans-prof-de-francais-interpellent-brigitte-macron-avec-une-lettre-ponctuee-de-fautes_AN-202312090247.html
Mes élèves peuvent faire la même chose alors qu'ils ont leur professeur! (bibi)
- Pourquoi 3,14159Expert
zigmag17 a écrit:BFMTV a écrit:Des élèves d'un collège situé à Valençay, dans l'Indre, ont écrit un courrier volontairement rempli de fautes d'orthographe à Brigitte Macron pour l'interpeller sur l'absence de professeur de français. Ils ont depuis obtenu gain de cause.
Mes élèves peuvent faire la même chose alors qu'ils ont leur professeur ! (bibi)
Merci pour ce moment
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"Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité. " (Albert Einstein).
- NLM76Grand Maître
Voilà. Jean-Christophe Pellat est complètement responsable du délire actuel.dahlia a écrit:Thalie a écrit:Pour la langue, ils vont faire monter en puissance le DRAS* apparemment c'est le sujet truc à la mode qui marche beaucoup au primaire. J'ai rencontré Jean Christophe Pellat la semaine dernière lors d'une conférence et il semblait effaré de la nouvelle terminologie. (notamment en reprenant ton exemple Ombre)
DRAS (manipulations for ever : Déplacer - Remplacer - Ajouter - S??? je ne sais plus)
C'est étrange, cela m'étonne car j'ai été élève de J.C. Pellat à l'Université, (en 2001-2002 pour être précise, en licence.) Je connais sa GMF sur le bout des doigts et je viens de vérifier. P. 223 de mon édition 1998, le complément locatif du verbe aller est bien analysé comme un COI, car ayant un rapport de dépendance avec le verbe. Je me souviens bien qu'il nous disait de bien faire la différence entre ce type de complément et les CCL. Et à l'époque il nous faisait beaucoup manipuler : les tests de remplacement et de suppression étaient vraiment son dada. Je suis pour ma part en phase avec cette manière de faire que je retrouve après qu'elles ont été oubliées.
Pardon Dahlia pour l'exaspération que je laisse aller ci-dessus et ci-dessous... mais je suis un peu fatigué, par quarante d'attaques au bulldozer, à la tronçonneuse, au rouleau compresseur venant de l'école déplaciste. Cependant, après avoir repris mes esprits, je serai prêt à discuter calmement de cette affaire.
- Spoiler:
"Car ayant un rapport de dépendance avec le verbe..." Soupir. Cette manière de faire n'a jamais été oubliée ; on me bassine avec depuis que je suis enseignant (1992).
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
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Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- nc33Niveau 10
Au moins à 15 élèves on peut accompagner le travail de chaque élève tout au long de la séance en circulant dans la salle, jusqu'à l'individualiser dans une certaine mesure. A 30 c'est techniquement impossible.
- ElyasEsprit sacré
nc33 a écrit:Au moins à 15 élèves on peut accompagner le travail de chaque élève tout au long de la séance en circulant dans la salle, jusqu'à l'individualiser dans une certaine mesure. A 30 c'est techniquement impossible.
Sur une séance de 55 mn, où tu perds 10 mn pour l'accueil et la sortie des affaires, il te reste 45 mn. Cela signifie que tu as 3 mn par élève. C'est très peu. Dans les études internationales, les effectifs réduits sont massacrés pour leur effet très faible par rapport à l'investissement financier qu'il demande et pour une bonne raison : dans les études menées sur les effectifs réduits, les enseignants utilisant les mêmes stratégies et les mêmes techniques en effectif réduit qu'en classe à gros effectif. Les études pointent que si on veut une réelle efficacité, il faut réduire les effectifs ET changer la façon de faire le cours.
On me dit systématiquement quand j'explique ça que c'est faux, les gens qui parlent avec moi font autrement en effectif réduit. Bizarrement, quand je visite des classes en effectif réduit, c'est dans 80% des cas la même chose qu'en cours à effectif réduit.
De toute façon, il faut savoir que la France refuse une partie du test PISA, celle sur les compétences psycho-sociales des élèves. Des indices faibles font dire aux scientifiques et aux analystes que la situation sur le plan des compétences psychosociales dans les classes en France est désastreuse.
Là où ça devient triste, c'est que les pistes données pour que ça aille mieux en France (mieux payer les professeurs, par exemple, renforcer la formation des enseignants, développer les compétences psychosociales, aller vers l'enseignement explicite etc) sont totalement ignorées par nos hommes politiques. La situation va devenir critique dans les prochaines années, surtout avec le projet d'Attal. On va voir nos élèves être malades de stress, d'angoisse, de colère et d'autres émotions fortes liées à la façon dont on va les traiter.
- laMissSage
Elyas a écrit:* Les études pointent que si on veut une réelle efficacité, il faut réduire les effectifs ET changer la façon de faire le cours.
Il faut faire cours de quelle façon ?
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Si rien n'est décidé, ce sera à chacun d'entre nous de décider en conscience.
- KimberliteExpert
Remarquons que, comme ce fut le cas pour le dédoublement des classes, les journalistes font le jeu du gouvernement en présentant la mesure comme si tous les groupes devaient être à 15...beaverforever a écrit:
Ras-le-bol, là, de ces journalistes qui ne font pas leur travail.
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- Spoiler:
- DesolationRowEmpereur
Non mais Viktorovich est expert de l'éducation comme du reste, c'est-à-dire autant que moi du jardinage chez les aztèques au IXe siècle.
- ElyasEsprit sacré
laMiss a écrit:Elyas a écrit:* Les études pointent que si on veut une réelle efficacité, il faut réduire les effectifs ET changer la façon de faire le cours.
Il faut faire cours de quelle façon ?
Eviter le cours dialogué, l'usage du numérique ou le travail de groupe à la française (les élèves donnent un unique travail commun), mettre en place des séances de modelage ou d'explicitation où on vérifie la qualité du modèle reproduit par l'élève/la compréhension de l'élève de l'explicitation, suivies de séances de guidance/mise en application avec entraînement massifs pour arriver à l'automatisation chez l'élève et à l'autonomie.
Cela peut aussi passer par l'entraînement massif d'exercices d'application avec le professeur qui corrige en direct chaque exercice fini et qui passe pour aider ceux qui bloquent.
Cela passe aussi par des séances où le professeur fait avec les élèves en même temps dans une disposition de salle de classe qui diffère de ce qu'on fait en classe, pour ensuite lancer des entraînements massifs.
Etc/
- Flo44Érudit
Elyas a écrit:nc33 a écrit:Au moins à 15 élèves on peut accompagner le travail de chaque élève tout au long de la séance en circulant dans la salle, jusqu'à l'individualiser dans une certaine mesure. A 30 c'est techniquement impossible.
Sur une séance de 55 mn, où tu perds 10 mn pour l'accueil et la sortie des affaires, il te reste 45 mn. Cela signifie que tu as 3 mn par élève. C'est très peu. Dans les études internationales, les effectifs réduits sont massacrés pour leur effet très faible par rapport à l'investissement financier qu'il demande et pour une bonne raison : dans les études menées sur les effectifs réduits, les enseignants utilisant les mêmes stratégies et les mêmes techniques en effectif réduit qu'en classe à gros effectif. Les études pointent que si on veut une réelle efficacité, il faut réduire les effectifs ET changer la façon de faire le cours.
On me dit systématiquement quand j'explique ça que c'est faux, les gens qui parlent avec moi font autrement en effectif réduit. Bizarrement, quand je visite des classes en effectif réduit, c'est dans 80% des cas la même chose qu'en cours à effectif réduit.
De toute façon, il faut savoir que la France refuse une partie du test PISA, celle sur les compétences psycho-sociales des élèves. Des indices faibles font dire aux scientifiques et aux analystes que la situation sur le plan des compétences psychosociales dans les classes en France est désastreuse.
Là où ça devient triste, c'est que les pistes données pour que ça aille mieux en France (mieux payer les professeurs, par exemple, renforcer la formation des enseignants, développer les compétences psychosociales, aller vers l'enseignement explicite etc) sont totalement ignorées par nos hommes politiques. La situation va devenir critique dans les prochaines années, surtout avec le projet d'Attal. On va voir nos élèves être malades de stress, d'angoisse, de colère et d'autres émotions fortes liées à la façon dont on va les traiter.
Pour l'enseignement explicite, ce que j'en avais lu est qu'il était adapté à des classes de niveau à peu près homogène, or ce n'est pas ce qu'on a actuellement (en mathématiques en 6ème les écarts sont énormes entre ceux qui n'ont pas le niveau cycle 2 (j'en ai au moins un tiers par classe) et ceux qui pourraient passer directement en 4ème, et ça se creuse encore plus ensuite.
Sinon, en effet, quelles pratiques avec des effectifs plus réduits?
Ce que j'aimerais bien faire, c'est faire des exercices et évaluations à la demande, mais au-delà de 24 je n'arrive plus du tout à gérer, c'est trop le bazar (après je suis pas un modèle en terme de gestion de classe). Et ça me prend trop de temps de préparation si j'essaie de différencier les séries d'exercices (peut-être d'ici quelques années...)
- Isis39Enchanteur
Elyas a écrit:nc33 a écrit:Au moins à 15 élèves on peut accompagner le travail de chaque élève tout au long de la séance en circulant dans la salle, jusqu'à l'individualiser dans une certaine mesure. A 30 c'est techniquement impossible.
Sur une séance de 55 mn, où tu perds 10 mn pour l'accueil et la sortie des affaires, il te reste 45 mn. Cela signifie que tu as 3 mn par élève. C'est très peu. Dans les études internationales, les effectifs réduits sont massacrés pour leur effet très faible par rapport à l'investissement financier qu'il demande et pour une bonne raison : dans les études menées sur les effectifs réduits, les enseignants utilisant les mêmes stratégies et les mêmes techniques en effectif réduit qu'en classe à gros effectif. Les études pointent que si on veut une réelle efficacité, il faut réduire les effectifs ET changer la façon de faire le cours.
On me dit systématiquement quand j'explique ça que c'est faux, les gens qui parlent avec moi font autrement en effectif réduit. Bizarrement, quand je visite des classes en effectif réduit, c'est dans 80% des cas la même chose qu'en cours à effectif réduit.
De toute façon, il faut savoir que la France refuse une partie du test PISA, celle sur les compétences psycho-sociales des élèves. Des indices faibles font dire aux scientifiques et aux analystes que la situation sur le plan des compétences psychosociales dans les classes en France est désastreuse.
Là où ça devient triste, c'est que les pistes données pour que ça aille mieux en France (mieux payer les professeurs, par exemple, renforcer la formation des enseignants, développer les compétences psychosociales, aller vers l'enseignement explicite etc) sont totalement ignorées par nos hommes politiques. La situation va devenir critique dans les prochaines années, surtout avec le projet d'Attal. On va voir nos élèves être malades de stress, d'angoisse, de colère et d'autres émotions fortes liées à la façon dont on va les traiter.
Tu n'as pas vu le nouveau socle de compétence de Gabriel Attal ?
https://www.education.gouv.fr/choc-des-savoirs-une-mobilisation-generale-pour-elever-le-niveau-de-notre-ecole-380226Une refonte du socle sera donc engagée pour structurer son contenu autour de quatre familles de compétences :
compétences fondamentales en mathématiques travaillées dans toutes les disciplines ;
compétences fondamentales en français travaillées dans toutes les disciplines ;
compétences psychosociales telles que la confiance en soi, l’organisation du travail personnel, la persévérance ou la capacité de travail en groupe ;
connaissances de culture générale qui valident l’acquisition des repères mentionnés dans les programmes.
Ces repères devront faire l’objet d’évaluations aux moments clés du parcours de l’élève. On s’assurera qu’à la fin de l’année de 3e ces repères de culture générale soient suffisamment maîtrisés par les élèves.
- Flo44Érudit
Elyas a écrit:laMiss a écrit:Elyas a écrit:* Les études pointent que si on veut une réelle efficacité, il faut réduire les effectifs ET changer la façon de faire le cours.
Il faut faire cours de quelle façon ?
Cela peut aussi passer par l'entraînement massif d'exercices d'application avec le professeur qui corrige en direct chaque exercice fini et qui passe pour aider ceux qui bloquent.
Ça c'est difficile avec une classe de plus de 20, en effet. Pour pallier, les élèves s'auto-corrigent mais ce n'est efficace que pour ceux qui sont déjà sérieux. Et il faut répondre à leurs questions tout en aidant ceux en difficulté, et si les élèves s'aident entre eux le bruit est vite pénible.
Elyas a écrit:
Cela passe aussi par des séances où le professeur fait avec les élèves en même temps dans une disposition de salle de classe qui diffère de ce qu'on fait en classe, pour ensuite lancer des entraînements massifs.
Etc/
Quand je fais en même temps qu'eux je préfère être en disposition frontale, sinon ils ne voient pas bien.
Mais c'est sûr aussi que si on passait de 30 à 20 il n'y aurait pas d'élèves très loin du tableau...
Je fais ça mais je n'y arrive pas bien, il y en a qui sont tellement lents pour tracer un trait que pendant ce temps-là les autres s'ennuient, bavardent... et du coup ratent des étapes, donc il faut recommencer. C'est pénible.
- laMissSage
@Elyas : Merci beaucoup pour ces pistes !
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- laMissSage
Flo44 a écrit:Elyas a écrit:laMiss a écrit:Elyas a écrit:* Les études pointent que si on veut une réelle efficacité, il faut réduire les effectifs ET changer la façon de faire le cours.
Il faut faire cours de quelle façon ?
Cela peut aussi passer par l'entraînement massif d'exercices d'application avec le professeur qui corrige en direct chaque exercice fini et qui passe pour aider ceux qui bloquent.
Ça c'est difficile avec une classe de plus de 20, en effet. Pour pallier, les élèves s'auto-corrigent mais ce n'est efficace que pour ceux qui sont déjà sérieux. Et il faut répondre à leurs questions tout en aidant ceux en difficulté, et si les élèves s'aident entre eux le bruit est vite pénible.
Oui, mais à 15, tu peux même leur demander de venir à ton bureau pour que tu corriges avec eux ou donnes des indices (selon le cas de figure) et une fois que c'est validé, tu leur donnes l'exercices suivant.
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Si rien n'est décidé, ce sera à chacun d'entre nous de décider en conscience.
- henrietteMédiateur
Je ne suis pas sûre de comprendre de quoi il s'agit. Peux-tu donner un exemple concret ?Elyas a écrit:
mettre en place des séances de modelage ou d'explicitation où on vérifie la qualité du modèle reproduit par l'élève/la compréhension de l'élève de l'explicitation, suivies de séances de guidance/mise en application avec entraînement massifs pour arriver à l'automatisation chez l'élève et à l'autonomie.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- ElyasEsprit sacré
laMiss a écrit:Flo44 a écrit:Elyas a écrit:laMiss a écrit:
Il faut faire cours de quelle façon ?
Cela peut aussi passer par l'entraînement massif d'exercices d'application avec le professeur qui corrige en direct chaque exercice fini et qui passe pour aider ceux qui bloquent.
Ça c'est difficile avec une classe de plus de 20, en effet. Pour pallier, les élèves s'auto-corrigent mais ce n'est efficace que pour ceux qui sont déjà sérieux. Et il faut répondre à leurs questions tout en aidant ceux en difficulté, et si les élèves s'aident entre eux le bruit est vite pénible.
Oui, mais à 15, tu peux même leur demander de venir à ton bureau pour que tu corriges avec eux ou donnes des indices (selon le cas de figure) et une fois que c'est validé, tu leur donnes l'exercices suivant.
Le cas typique est d'avoir une table ronde avec un trou au milieu où le professeur est et il fait l'exercice devant eux sur la table. Il peut tourner dans un sens ou l'autre.
L'autre dispositif est de faire venir ses élèves autour de soi et de faire l'exercice, puis de leur en donner un similaire.
Le tableau n'est pas la seule option. On peut aussi avoir plusieurs tableaux dans sa salle.
La question de l'architecture et de l'organisation de salles spécialisées autres que sciences ou arts plastiques/éducation musicale est un impensé en France.
- JacqGuide spirituel
Elyas a écrit:nc33 a écrit:Au moins à 15 élèves on peut accompagner le travail de chaque élève tout au long de la séance en circulant dans la salle, jusqu'à l'individualiser dans une certaine mesure. A 30 c'est techniquement impossible.
Sur une séance de 55 mn, où tu perds 10 mn pour l'accueil et la sortie des affaires, il te reste 45 mn. Cela signifie que tu as 3 mn par élève. C'est très peu. Dans les études internationales, les effectifs réduits sont massacrés pour leur effet très faible par rapport à l'investissement financier qu'il demande et pour une bonne raison : dans les études menées sur les effectifs réduits, les enseignants utilisant les mêmes stratégies et les mêmes techniques en effectif réduit qu'en classe à gros effectif. Les études pointent que si on veut une réelle efficacité, il faut réduire les effectifs ET changer la façon de faire le cours.
On me dit systématiquement quand j'explique ça que c'est faux, les gens qui parlent avec moi font autrement en effectif réduit. Bizarrement, quand je visite des classes en effectif réduit, c'est dans 80% des cas la même chose qu'en cours à effectif réduit.
De toute façon, il faut savoir que la France refuse une partie du test PISA, celle sur les compétences psycho-sociales des élèves. Des indices faibles font dire aux scientifiques et aux analystes que la situation sur le plan des compétences psychosociales dans les classes en France est désastreuse.
Là où ça devient triste, c'est que les pistes données pour que ça aille mieux en France (mieux payer les professeurs, par exemple, renforcer la formation des enseignants, développer les compétences psychosociales, aller vers l'enseignement explicite etc) sont totalement ignorées par nos hommes politiques. La situation va devenir critique dans les prochaines années, surtout avec le projet d'Attal. On va voir nos élèves être malades de stress, d'angoisse, de colère et d'autres émotions fortes liées à la façon dont on va les traiter.
Je ne perds pas dix minutes pour l'accueil et la sortie des affaires. Outre ce détail, les effectifs réduits nous en avons pas mal en LP et cela change beaucoup de choses. Je ne "change pas ma façon de faire cours" en effectif réduit mais je peux faire cours correctement et m'occuper des élèves. Des inspecteurs nous disent "c'est du confort", sous entendant pour les prof. Et alors ? C'est aussi du confort pour les élèves qui sont dans de meilleures conditions pour travailler et pour qu'on s'occupe d'eux ! Et cela change beaucoup, positivement pour les élèves entrant en LP. Nous avons besoin de volume complémentaire que l'on gère en interne pour dédoubler les classes et selon les filières (toutes n'ayant pas les mêmes besoins ou les mêmes contraintes) et pas de groupe à effectifs réduits ou de niveau (ce qui conduirait à mélanger des filières totalement différentes et aux besoins différents) basés sur des tests de positionnement bidons et pas de dédoublement systématique en seconde en lettres (demande de la FSU, entre autre) qui entraîneraient la suppression des dédoublements sur d'autres niveaux.
- ElyasEsprit sacré
henriette a écrit:Je ne suis pas sûre de comprendre de quoi il s'agit. Peux-tu donner un exemple concret ?Elyas a écrit:
mettre en place des séances de modelage ou d'explicitation où on vérifie la qualité du modèle reproduit par l'élève/la compréhension de l'élève de l'explicitation, suivies de séances de guidance/mise en application avec entraînement massifs pour arriver à l'automatisation chez l'élève et à l'autonomie.
Je suis dans ma première séance. Je veux enseigner mes élèves à justifier. Je m'assois avec eux. Je travaille avec un texte et 5 affirmations. Je fais 3 affirmations devant eux en leur expliquant ce que je fais. Puis, je leur demande de faire devant moi la 4e affirmation à justifier. Je valide ou pas (en expliquant la source de l'erreur) pour qu'ils passent à la cinquième.
Deuxième séance, ils ont un nouveau texte avec 5 affirmations. Je les laisse faire et corrige chacun. Je finis la séance en montrant comment on produit un texte qui justifie une caractérisation (en gros, je mets un texte sur une ville et je demande ce qu'est cette ville en justifiant leurs idées, au moins 2 justifications).
Troisième séance, ils ont un nouveau document avec 5 affirmations et 1 texte justifié à faire. Je passe, je les aide.
Quatrième séance, même chose.
Cinquième séance : uniquement un texte d'au moins 10 lignes avec au moins 4 justifications.
Actuellement, je n'arrive qu'à faire 4 séances et je ne peux pas faire l'exercice moi-même avec mes classes à 30. Donc, j'ai une autre technique mais elle est efficace pour uniquement 75% de mes élèves.
Après, il y a aussi la méthode du RAI (qui doit être adaptée, parce que ça vient de l'enseignement adapté mais la philosophie du truc est facilement transférable) :
Typiquement, dans mes cinq séances en groupe réduit, je n'interviendrai au fil des séances que sur les 5% qui ont du mal à la fin.
- NLM76Grand Maître
Est-ce que tu veux bien expliciter à nouveau ce que tu entends par "séances de modelage ou d'explicitation" ?Elyas a écrit:laMiss a écrit:Elyas a écrit:* Les études pointent que si on veut une réelle efficacité, il faut réduire les effectifs ET changer la façon de faire le cours.
Il faut faire cours de quelle façon ?
Eviter le cours dialogué, l'usage du numérique ou le travail de groupe à la française (les élèves donnent un unique travail commun), mettre en place des séances de modelage ou d'explicitation où on vérifie la qualité du modèle reproduit par l'élève/la compréhension de l'élève de l'explicitation, suivies de séances de guidance/mise en application avec entraînement massifs pour arriver à l'automatisation chez l'élève et à l'autonomie.
Cela peut aussi passer par l'entraînement massif d'exercices d'application avec le professeur qui corrige en direct chaque exercice fini et qui passe pour aider ceux qui bloquent.
Cela passe aussi par des séances où le professeur fait avec les élèves en même temps dans une disposition de salle de classe qui diffère de ce qu'on fait en classe, pour ensuite lancer des entraînements massifs.
Etc/
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- ElyasEsprit sacré
Jacq a écrit:Elyas a écrit:nc33 a écrit:Au moins à 15 élèves on peut accompagner le travail de chaque élève tout au long de la séance en circulant dans la salle, jusqu'à l'individualiser dans une certaine mesure. A 30 c'est techniquement impossible.
Sur une séance de 55 mn, où tu perds 10 mn pour l'accueil et la sortie des affaires, il te reste 45 mn. Cela signifie que tu as 3 mn par élève. C'est très peu. Dans les études internationales, les effectifs réduits sont massacrés pour leur effet très faible par rapport à l'investissement financier qu'il demande et pour une bonne raison : dans les études menées sur les effectifs réduits, les enseignants utilisant les mêmes stratégies et les mêmes techniques en effectif réduit qu'en classe à gros effectif. Les études pointent que si on veut une réelle efficacité, il faut réduire les effectifs ET changer la façon de faire le cours.
On me dit systématiquement quand j'explique ça que c'est faux, les gens qui parlent avec moi font autrement en effectif réduit. Bizarrement, quand je visite des classes en effectif réduit, c'est dans 80% des cas la même chose qu'en cours à effectif réduit.
De toute façon, il faut savoir que la France refuse une partie du test PISA, celle sur les compétences psycho-sociales des élèves. Des indices faibles font dire aux scientifiques et aux analystes que la situation sur le plan des compétences psychosociales dans les classes en France est désastreuse.
Là où ça devient triste, c'est que les pistes données pour que ça aille mieux en France (mieux payer les professeurs, par exemple, renforcer la formation des enseignants, développer les compétences psychosociales, aller vers l'enseignement explicite etc) sont totalement ignorées par nos hommes politiques. La situation va devenir critique dans les prochaines années, surtout avec le projet d'Attal. On va voir nos élèves être malades de stress, d'angoisse, de colère et d'autres émotions fortes liées à la façon dont on va les traiter.
Je ne perds pas dix minutes pour l'accueil et la sortie des affaires. Outre ce détail, les effectifs réduits nous en avons pas mal en LP et cela change beaucoup de choses. Je ne "change pas ma façon de faire cours" en effectif réduit mais je peux faire cours correctement et m'occuper des élèves. Des inspecteurs nous disent "c'est du confort", sous entendant pour les prof. Et alors ? C'est aussi du confort pour les élèves qui sont dans de meilleures conditions pour travailler et pour qu'on s'occupe d'eux ! Et cela change beaucoup, positivement pour les élèves entrant en LP. Nous avons besoin de volume complémentaire que l'on gère en interne pour dédoubler les classes et selon les filières (toutes n'ayant pas les mêmes besoins ou les mêmes contraintes) et pas de groupe à effectifs réduits ou de niveau (ce qui conduirait à mélanger des filières totalement différentes et aux besoins différents) basés sur des tests de positionnement bidons et pas de dédoublement systématique en seconde en lettres (demande de la FSU, entre autre) qui entraîneraient la suppression des dédoublements sur d'autres niveaux.
On est d'accord. Cela joue sur le climat de classe et sur l'aspect psychosocial. Néanmoins, c'est encore plus efficace en adaptant aussi son cours.
Après, Jacq, chaque fois que je parle de ça, j'ai des gens qui me disent qu'ils le font. C'est sans doute vrai mais les visites dans les classes ne montrent pas que ce soit majoritaire. Loin de là.
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