- SoiréeHabitué du forum
Effectivement ce n'était pas toi je te prie de m'excuser, @Provence. Cela étant j'ai donné des liens avec des rapports composant de nombreuses études que ce sujet. Pourquoi seraient-elles plus orientées que tes constats qui ne se basent sur aucune méthodologie et sont donc comme les miens pétris de biais cognitifs ?
- valleExpert spécialisé
1. Il faut donc redoubler d'efforts pour bien choisir les élèves à qui un redoublement est proposé.beaverforever a écrit:Comme disait Super Nany "On ne menace pas son enfant d'une ratatouille".Une passante a écrit:mais pas pour tous ceux qui craignent de redoubler. Pour eux, l'idée du redoublement est au contraire très efficace !
Je rappelle en passant que :
1 - en moyenne le redoublement fait baisser le niveau des élèves qui redoublent et coûte cher (sauf à espérer une déscolarisation rapide des élèves);
2 - le redoublement augmente le risque de déscolarisation;
3 - les élèves qui redoublent, redoublent dans une classe, donc les élèves faibles, il faudra bien qu'une équipe pédagogique s'en occupe, d'ailleurs elle devra s'en occuper plus parce qu'ils seront encore plus faibles.
Voili, Voilou.
Puis, es-tu sûr que pour certains d'entre eux le niveau ne descend aussi s'ils passent à la classe suivante ?
2. L'échec scolaire aussi, non ?
3. Je ne comprends pas. Les élèves (redoublants ou dans la classe supérieure) sont toujours dans une classe, dont les enseignants doivent s'en occuper.
4. Qu'en est-il du niveau des autres élèves de cette classe avec un élève qui n'a pas atteint le niveau d'accès ? Que disent les études sur eux ?
- beaverforeverNeoprof expérimenté
La pratique de la saignée a été défendue pendant des millénaires avant d'être abandonnée... Les médecins et les patients trouvaient que c'était efficace... Maintenant, on sait qu'elle augmente le risque de mortalité des patients (sauf pathologie très spécifique), on le sait parce qu'on a mesuré.Provence a écrit:Nous faisons encore redoubler dans mon collège. À chaque fois, c’est un pari basé sur la connaissance que nous avons de cet élève (plutôt que sur des études orientées). On observe que le redoublement permet souvent aux élèves concernés de souffler un peu, ou de reprendre pied, de mûrir avant d’avancer. C’est assez étrange de rejeter en bloc un dispositif qui peut être utile.
Il ne faut pas sous-estimer la puissance de l'illusion.
- beaverforeverNeoprof expérimenté
Le redoublement fait baisser le niveau des élèves : il aggrave leur échec scolaire. On a mesuré des centaines d'action et de facteurs sur la réussite des élèves, le redoublement fait partie de la toute petite minorité des facteurs qui font baisser le niveau des élèves. Il est en compagnie de la surdité, la dépression, les châtiments corporels, l'enseignement dans une langue étrangère de l'élève et les parents qui touchent les aides sociales comme revenu principal. Qu'est-ce qu'il faut de plus pour se dire que ce n'est peut-être pas la meilleure idée du siècle ?valle a écrit:1. Il faut donc redoubler d'efforts pour bien choisir les élèves à qui un redoublement est proposé.beaverforever a écrit:Comme disait Super Nany "On ne menace pas son enfant d'une ratatouille".Une passante a écrit:mais pas pour tous ceux qui craignent de redoubler. Pour eux, l'idée du redoublement est au contraire très efficace !
Je rappelle en passant que :
1 - en moyenne le redoublement fait baisser le niveau des élèves qui redoublent et coûte cher (sauf à espérer une déscolarisation rapide des élèves);
2 - le redoublement augmente le risque de déscolarisation;
3 - les élèves qui redoublent, redoublent dans une classe, donc les élèves faibles, il faudra bien qu'une équipe pédagogique s'en occupe, d'ailleurs elle devra s'en occuper plus parce qu'ils seront encore plus faibles.
Voili, Voilou.
Puis, es-tu sûr que pour certains d'entre eux le niveau ne descend aussi s'ils passent à la classe suivante ?
Le redoublement aggrave l'échec scolaire puisqu'il fait baisser le niveau des élèves.2. L'échec scolaire aussi, non ?
3. Je ne comprends pas. Les élèves (redoublants ou dans la classe supérieure) sont toujours dans une classe, dont les enseignants doivent s'en occuper.
Les données que je connais sont insuffisantes pour répondre à cette question.4. Qu'en est-il du niveau des autres élèves de cette classe avec un élève qui n'a pas atteint le niveau d'accès ? Que disent les études sur eux ?
- valleExpert spécialisé
Mais tu parles d'études de causalité ou de corrélation ???beaverforever a écrit:
le redoublement fait partie de la toute petite minorité des facteurs qui font baisser le niveau des élèves. Il est en compagnie de la surdité, la dépression, les châtiments corporels, l'enseignement dans une langue étrangère de l'élève et les parents qui touchent les aides sociales comme revenu principal.
Ahbeaverforever a écrit:
Les données que je connais sont insuffisantes pour répondre à cette question.4. Qu'en est-il du niveau des autres élèves de cette classe avec un élève qui n'a pas atteint le niveau d'accès ? Que disent les études sur eux ?
- CzarNiveau 9
@Soirée
dans une études indiqué, je lis par exemple :
"Le redoublement a, en revanche, toujours un effet négatif sur les trajectoires scolaires et demeure le meilleur déterminant du décrochage. Il semble également impacter négativement le revenu futur du jeune adulte en agissant comme un signal de faible performance du salarié pour les entreprises."
Ayant redoublé et étant professeur avec le salaire que l'on connait tous, je valide entièrement ce lien redoublement = revenu faible.
dans une études indiqué, je lis par exemple :
"Le redoublement a, en revanche, toujours un effet négatif sur les trajectoires scolaires et demeure le meilleur déterminant du décrochage. Il semble également impacter négativement le revenu futur du jeune adulte en agissant comme un signal de faible performance du salarié pour les entreprises."
Ayant redoublé et étant professeur avec le salaire que l'on connait tous, je valide entièrement ce lien redoublement = revenu faible.
- RGDNiveau 3
beaverforever a écrit:
Le redoublement fait baisser le niveau des élèves : il aggrave leur échec scolaire. On a mesuré des centaines d'action et de facteurs sur la réussite des élèves, le redoublement fait partie de la toute petite minorité des facteurs qui font baisser le niveau des élèves.
De quand date cette affirmation? Les conclusion du rapport du CNESCO cité plus haut indiquent que les études anciennes, qui montraient un effet négatif du redoublement sur la réussite des élèves, sont contredites par les études plus récentes, qui observent dans de rares cas un effet positif du redoublement à court terme, et globalement pas d'effet à long terme.
CNESCO a écrit:Les effets du redoublement sur la réussite des élèves
Jusqu’au début des années 2000, les chercheurs mettent en évidence unanimement des effets négatifs du redoublement, notamment sur les résultats scolaires, à court et à long terme.
Au mieux, le redoublement n’a pas d’effet, mais il s’avère dans bien des cas nocif pour la réussite scolaire des élèves, pour le développement de leur estime de soi et d’autres mesures socio-psychologiques.
À partir des années 2000, de nouvelles techniques statistiques et économétriques affinent ces résultats et montrent des effets contrastés entre le court et long terme.
Dans la majorité des études, le redoublement n’a pas d’effet sur les performances scolaires à long terme. Quelques études obtiennent des effets positifs à court terme dans des contextes très particuliers (notamment lorsque le redoublement est accompagné d’autres dispositifs de remédiation comme des écoles d’été).
- AscagneGrand sage
Juste au regard de mon expérience, j'ai vu assez de redoublements rimant avec redressement pour m'étonner d'un point de vue, comment dire, abolitionniste à leur sujet.
Je me suis senti plutôt bien en proposant deux redoublements à deux élèves il y a deux ans. Enfin, comment dire, c'étaient deux élèves qui n'en faisaient pas une, mais c'était proposer une possibilité de se rattraper plutôt qu'un échec probable en première et en terminale. L'année suivante, ce n'était plus possible : serrage de vis dans l'établissement et en général par rapport à la possibilité de redoubler.
Du coup, deux autres élèves qui ont redoublé leur seconde avant ce couperet ont eu de la chance : ça n'aurait pas été possible plus tard. Quelque chose me dit qu'en définitive, ils ont eu/auront leur bac dans de meilleures conditions que s'ils n'avaient pas redoublé leur seconde...
Je fais évidemment partie de ceux qui pensent que dépenser plus pour encadrer ce genre de choses, même si ça semble dispendieux à courte vue, serait une source d'économies pour la société sur le long terme. Mais je fais aussi partie de ceux qui souffrent de voir le recul de la possibilité de faire redoubler d'une part (ce qui peut être utile dans certains cas même dans les conditions actuelles qui sont ce qu'elles sont), et les effets délétères représentés par le fait de passer automatiquement au niveau supérieur pour des élèves qui accumulent de plus en plus de lacunes et de difficultés.
Je me suis senti plutôt bien en proposant deux redoublements à deux élèves il y a deux ans. Enfin, comment dire, c'étaient deux élèves qui n'en faisaient pas une, mais c'était proposer une possibilité de se rattraper plutôt qu'un échec probable en première et en terminale. L'année suivante, ce n'était plus possible : serrage de vis dans l'établissement et en général par rapport à la possibilité de redoubler.
Du coup, deux autres élèves qui ont redoublé leur seconde avant ce couperet ont eu de la chance : ça n'aurait pas été possible plus tard. Quelque chose me dit qu'en définitive, ils ont eu/auront leur bac dans de meilleures conditions que s'ils n'avaient pas redoublé leur seconde...
Je fais évidemment partie de ceux qui pensent que dépenser plus pour encadrer ce genre de choses, même si ça semble dispendieux à courte vue, serait une source d'économies pour la société sur le long terme. Mais je fais aussi partie de ceux qui souffrent de voir le recul de la possibilité de faire redoubler d'une part (ce qui peut être utile dans certains cas même dans les conditions actuelles qui sont ce qu'elles sont), et les effets délétères représentés par le fait de passer automatiquement au niveau supérieur pour des élèves qui accumulent de plus en plus de lacunes et de difficultés.
- SoiréeHabitué du forum
Faire redoubler un élève qui tourne autour de 9/20 en collège et qui bosse pour ce résultat, on verra peut-être, s'il ne se décourage pas, les maigres effets au cours de l'année redoublée, mais rien n'indique que les mêmes efforts n'auraient pas eu grosso modo les mêmes résultats sur cette année. Et comme signalé dans l'étude citée plus haut, cet effet disparaît dès l'année suivante.
Mais prenons le cas d'un élève à 6 de moyenne en 5e, le redoublement dans les mêmes conditions sera inopérant. Le passage "évacuation" en classe supérieure dans les mêmes conditions n'aura aucun effet positif sur ses résultats. Il faudrait autre chose et c'est cette autre chose qu'il faudrait mettre en place.
Je connais une personne qui a redoublé sa seconde après une seconde de décrochage de façon profitable mais c'est le changement de lycée et le fait de se retrouver dans un lycée moins privilégié socialement et plus distant qui a eu ce résultat. Pas le redoublement en lui-même.
On peut tous évoquer un redoublement apparemment fructueux dans une certaine mesure mais de façon générale c'est un dispositif coûteux pour un effet très rarement positif et quand il l'est très maigrement positif.
On pourrait faire plus efficace.
J'ai vu ce qu'un élève ingérable en 5e réalisé en un mois de classe relai en petit effectif avec un éduc spé et c'était inimaginable pour toute l'équipe même si le programme n'avait pas été pris en compte dans le dispositif mais il aurait pu l'être. L'élève est revenu dans sa classe à 28 et tout est revenu exactement comme avant, en pire car il avait bien compris ce dont il avait besoin, il savait que c'était possible et "on" le lui refusait.
Ça illustre bien l'inanité du redoublement qui consiste à faire refaire une année ratée dans les mêmes conditions d'apprentissage. C'est réellement un dispositif intellectuellement aberrant. Et il ne faut pas s'étonner de ce que les résultats des études montrent son inefficacité.
Du reste on parle si redoublement comme remède miracle et certes sa mousse en œuvre a été réduite mais un existe toujours. Réduire son usage n'a pas changé grand chose sinon de cristaliser sur ce dispositif inefficient les espoirs désespérés de la profession.
On pourrait revenir à l'état antérieur avantageusement à court terme en le clamant sur tous les toits. On se rendra très vite compte que les problèmes demeurent et il faudra trouver d'autres solutions miracles ou alors réaliser qu'on est bien face à un problème de fond que des mesurettes cosmétiques ne résoudront pas.
Mais prenons le cas d'un élève à 6 de moyenne en 5e, le redoublement dans les mêmes conditions sera inopérant. Le passage "évacuation" en classe supérieure dans les mêmes conditions n'aura aucun effet positif sur ses résultats. Il faudrait autre chose et c'est cette autre chose qu'il faudrait mettre en place.
Je connais une personne qui a redoublé sa seconde après une seconde de décrochage de façon profitable mais c'est le changement de lycée et le fait de se retrouver dans un lycée moins privilégié socialement et plus distant qui a eu ce résultat. Pas le redoublement en lui-même.
On peut tous évoquer un redoublement apparemment fructueux dans une certaine mesure mais de façon générale c'est un dispositif coûteux pour un effet très rarement positif et quand il l'est très maigrement positif.
On pourrait faire plus efficace.
J'ai vu ce qu'un élève ingérable en 5e réalisé en un mois de classe relai en petit effectif avec un éduc spé et c'était inimaginable pour toute l'équipe même si le programme n'avait pas été pris en compte dans le dispositif mais il aurait pu l'être. L'élève est revenu dans sa classe à 28 et tout est revenu exactement comme avant, en pire car il avait bien compris ce dont il avait besoin, il savait que c'était possible et "on" le lui refusait.
Ça illustre bien l'inanité du redoublement qui consiste à faire refaire une année ratée dans les mêmes conditions d'apprentissage. C'est réellement un dispositif intellectuellement aberrant. Et il ne faut pas s'étonner de ce que les résultats des études montrent son inefficacité.
Du reste on parle si redoublement comme remède miracle et certes sa mousse en œuvre a été réduite mais un existe toujours. Réduire son usage n'a pas changé grand chose sinon de cristaliser sur ce dispositif inefficient les espoirs désespérés de la profession.
On pourrait revenir à l'état antérieur avantageusement à court terme en le clamant sur tous les toits. On se rendra très vite compte que les problèmes demeurent et il faudra trouver d'autres solutions miracles ou alors réaliser qu'on est bien face à un problème de fond que des mesurettes cosmétiques ne résoudront pas.
- Hervé HervéFidèle du forum
C'est un vieux débat.
Le redoublement non accompagné d'un changement d'attitude et/ou d'accompagnement semble être souvent inefficace.
Je connais des cas où il a été salutaire pour "prendre le temps" et se reprendre en main pour continuer et faire de brillantes études. Mais les cas individuels...
Par contre, il est (à peu près) certain que le passage sans les connaissances nécessaires comme on le pratique actuellement est porteur de nombreux échecs.
Alors, si on supprime le redoublement - ou si on ne le supprime pas -que met-on en place ?
Le redoublement non accompagné d'un changement d'attitude et/ou d'accompagnement semble être souvent inefficace.
Je connais des cas où il a été salutaire pour "prendre le temps" et se reprendre en main pour continuer et faire de brillantes études. Mais les cas individuels...
Par contre, il est (à peu près) certain que le passage sans les connaissances nécessaires comme on le pratique actuellement est porteur de nombreux échecs.
Alors, si on supprime le redoublement - ou si on ne le supprime pas -que met-on en place ?
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« Et je demande aux économistes politiques, aux moralistes, s’ils ont déjà calculé le nombre d’individus qu’il est nécessaire de condamner à la misère, à un travail disproportionné, au découragement, à l’infantilisation, à une ignorance crapuleuse, à une détresse invincible, à la pénurie absolue, pour produire un riche ? » (Almeida Garrett cité parJosé Saramago).
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Hervé Hervé a écrit:
Alors, si on supprime le redoublement - ou si on ne le supprime pas -que met-on en place ?
Si l'on supprime le redoublement, on sait ce que l'on met en place depuis environ 40 ans : rien.
On laisse faire une “orientation spontanée” par l'échec, qui ne dit pas son nom — avec tous les effets délétères que l'on connaît.
C'est même pour cela que beaucoup en reviennent à dire qu'il vaudrait mieux faire redoubler les élèves (alors que, du temps où le redoublement était pratiqué, cela ne produisait pas d'effets formidables).
_________________
Si tu vales valeo.
- OudemiaBon génie
C'est ce que j'ai vu moi aussi : l'élève qui n'a pas réussi faute de travail, non de capacités, et qui s'y met l'année suivante. C'est un pari, certes, mais qui finissait bien deux fois sur trois, pour ne pas dire trois fois sur quatre.Provence a écrit:Nous faisons encore redoubler dans mon collège. À chaque fois, c’est un pari basé sur la connaissance que nous avons de cet élève (plutôt que sur des études orientées). On observe que le redoublement permet souvent aux élèves concernés de souffler un peu, ou de reprendre pied, de mûrir avant d’avancer. C’est assez étrange de rejeter en bloc un dispositif qui peut être utile.
- EdithWGrand sage
Disons qu’il semble logique de redoubler le CP quand on ne maîtrise pas la lecture par exemple. Ça devrait être évident. Ça l’est en sport : groupes de natation, si un enfant ne maîtrise pas assez le contenu/niveau, il recommence dans le même groupe l’année suivante. Et pas de commission d’appel peut-être faudrait-il limiter le redoublement au primaire?
Mais tant qu’on entendra des inspecteurs répondre « il a jusqu’à la fin de 3e pour apprendre à lire » au prof de 4e qui se plaint de l’hétérogénéité extrême entre ses élèves, dont un quasi analphabète, on n’est pas sorti des ronces.
Mais il est certain que refaire la même chose, avec les mêmes enseignants deux années de suite n’est pas idéal. Il faudrait garantir au minimum quelques changements. Il y a plus d’élèves qui « perdent » un an que d’élèves qui ont un déclic. Et selon l’opinion sur le redoublement, on a tendance à mettre l’accent sur l’un des deux. Les trois personnes qui ont redoublé dans mon entourage n’ont absolument pas progressé et sont toujours allergiques à l’école/l’apprentissage. Mais je regrette de ne pas avoir fait redoubler le CE1 à une de mes filles, qui avait foiré CP et CE1 pour des raisons familiales totalement indépendantes de sa volonté, elle se traîne un peu, a mis très longtemps à acquérir les bases en maths notamment. Une année de maturation supplémentaire aurait probablement été bénéfique, d’autant qu’elle est née fin novembre.
Mais tant qu’on entendra des inspecteurs répondre « il a jusqu’à la fin de 3e pour apprendre à lire » au prof de 4e qui se plaint de l’hétérogénéité extrême entre ses élèves, dont un quasi analphabète, on n’est pas sorti des ronces.
Mais il est certain que refaire la même chose, avec les mêmes enseignants deux années de suite n’est pas idéal. Il faudrait garantir au minimum quelques changements. Il y a plus d’élèves qui « perdent » un an que d’élèves qui ont un déclic. Et selon l’opinion sur le redoublement, on a tendance à mettre l’accent sur l’un des deux. Les trois personnes qui ont redoublé dans mon entourage n’ont absolument pas progressé et sont toujours allergiques à l’école/l’apprentissage. Mais je regrette de ne pas avoir fait redoubler le CE1 à une de mes filles, qui avait foiré CP et CE1 pour des raisons familiales totalement indépendantes de sa volonté, elle se traîne un peu, a mis très longtemps à acquérir les bases en maths notamment. Une année de maturation supplémentaire aurait probablement été bénéfique, d’autant qu’elle est née fin novembre.
- Dame JouanneÉrudit
Voilà pourquoi je me méfie des affirmations catégoriques. Des études ont été menées, certes, mais dans quelles conditions, avec quelles paramètres? C'est comme affirmer que le nombre d'élèves par classe n'impacte pas le niveau des élèves si l'étude menée a comparé une classe de 20 élèves de REP+ avec 40 élèves de Louis le Grand. Ce n'est pas qu'il ne faut pas tenir compte des études menées, mais quand on en voit certaines, on peut difficilement en tirer des conclusions tranchées.RGD a écrit:beaverforever a écrit:
Le redoublement fait baisser le niveau des élèves : il aggrave leur échec scolaire. On a mesuré des centaines d'action et de facteurs sur la réussite des élèves, le redoublement fait partie de la toute petite minorité des facteurs qui font baisser le niveau des élèves.
De quand date cette affirmation? Les conclusion du rapport du CNESCO cité plus haut indiquent que les études anciennes, qui montraient un effet négatif du redoublement sur la réussite des élèves, sont contredites par les études plus récentes, qui observent dans de rares cas un effet positif du redoublement à court terme, et globalement pas d'effet à long terme.CNESCO a écrit:Les effets du redoublement sur la réussite des élèves
Jusqu’au début des années 2000, les chercheurs mettent en évidence unanimement des effets négatifs du redoublement, notamment sur les résultats scolaires, à court et à long terme.
Au mieux, le redoublement n’a pas d’effet, mais il s’avère dans bien des cas nocif pour la réussite scolaire des élèves, pour le développement de leur estime de soi et d’autres mesures socio-psychologiques.
À partir des années 2000, de nouvelles techniques statistiques et économétriques affinent ces résultats et montrent des effets contrastés entre le court et long terme.
Dans la majorité des études, le redoublement n’a pas d’effet sur les performances scolaires à long terme. Quelques études obtiennent des effets positifs à court terme dans des contextes très particuliers (notamment lorsque le redoublement est accompagné d’autres dispositifs de remédiation comme des écoles d’été).
Je crois qu'on est à peu près tous d'accord pour dire que le redoublement n'est pas la panacée et a été utile seulement pour certains dans des circonstances particulières.
Mais faire simplement passer tous les élèves en classe supérieure comme c'est le cas à l'heure actuelle, a-t-on fait des études dessus ? Si ça se trouve, elles montreraient le même taux d'échec que le redoublement. Mais quand on ne cherche pas, on ne trouve pas.
- PrezboGrand Maître
epekeina.tes.ousias a écrit:Hervé Hervé a écrit:
Alors, si on supprime le redoublement - ou si on ne le supprime pas -que met-on en place ?
Si l'on supprime le redoublement, on sait ce que l'on met en place depuis environ 40 ans : rien.
On laisse faire une “orientation spontanée” par l'échec, qui ne dit pas son nom — avec tous les effets délétères que l'on connaît.
C'est même pour cela que beaucoup en reviennent à dire qu'il vaudrait mieux faire redoubler les élèves (alors que, du temps où le redoublement était pratiqué, cela ne produisait pas d'effets formidables).
C'est superbement résumé. Le redoublement fonctionnait mal hors cas particuliers bien ciblés, il était abusivement utilisé comme menace destinée à faire peur aux élèves (à tel point que j'ai pu constater que la peur du redoublement avait perduré chez eux plusieurs années après sa quasi-suppression) son remplacement par rien est pire. Je me souviens des débat au moment de sa suppression, de l'argument de son coût élevé qui aurait pu être mieux utilisé dans d'autres dispositifs dont "les études" montraient qu'ils étaient efficaces...Sauf que les dispositifs on les cherche encore, à part un peu de saupoudrage de soutien/devoirs fait assez inefficaces.
(Je reste toutefois prudent sur l’argument selon lequel le redoublement ferait en moyenne baisser le niveau des élèves. Certes, un élève qui redouble à souvent un niveau inférieur la deuxième année que la première, je l'ai constaté au temps où le redoublement était fréquent. Mais ne se serait-il pas autant noyé en passant dans la classe supérieure ? Le problème est qu'il ne faut pas comparer un élève qu'on a fait redoubler avec un autre qu'on n'a pas fait redoubler -on peut faire l'hypothèse que le second était un peu moins en échec-, mais un élève qu'on a fait redoubler avec ce que serait le même élève s'il n'avait pas redoublé.)
- EnaecoVénérable
Soirée a écrit:
Mais prenons le cas d'un élève à 6 de moyenne en 5e, le redoublement dans les mêmes conditions sera inopérant. Le passage "évacuation" en classe supérieure dans les mêmes conditions n'aura aucun effet positif sur ses résultats. Il faudrait autre chose et c'est cette autre chose qu'il faudrait mettre en place.
Un élève à 6 de moyenne est généralement un élève qui avait le profil "redoublement" deux ou trois ans avant.
Tant qu'on aura des collégiens qui ne maîtrisent pas les indispensables de l'école, on ne fera rien de productif
- PrezboGrand Maître
Enaeco a écrit:Soirée a écrit:
Mais prenons le cas d'un élève à 6 de moyenne en 5e, le redoublement dans les mêmes conditions sera inopérant. Le passage "évacuation" en classe supérieure dans les mêmes conditions n'aura aucun effet positif sur ses résultats. Il faudrait autre chose et c'est cette autre chose qu'il faudrait mettre en place.
Un élève à 6 de moyenne est généralement un élève qui avait le profil "redoublement" deux ou trois ans avant.
Tant qu'on aura des collégiens qui ne maîtrisent pas les indispensables de l'école, on ne fera rien de productif
La massification du secondaire (d'abord le collège, puis de plus en plus le lycée jusqu'au bac) est un acquis, socialement on ne reviendra pas en arrière : il faut se faire à l'idée qu'on aura pour toujours des collégiens et des lycéens qui ne maîtrisent pas les bases du primaire (et dans la majorité des cas, les avoir fait redoubler deux ou trois ans avant n'aurait pas changé grand chose).
- EnaecoVénérable
Dommage pour ces élèves mais moi je n'ai pas grand chose à leur apporter. Et je ne sais pas quelle est l'ambition des autres collègues mais le succès y est visiblement le même
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Prezbo a écrit:epekeina.tes.ousias a écrit:Hervé Hervé a écrit:
Alors, si on supprime le redoublement - ou si on ne le supprime pas -que met-on en place ?
Si l'on supprime le redoublement, on sait ce que l'on met en place depuis environ 40 ans : rien.
On laisse faire une “orientation spontanée” par l'échec, qui ne dit pas son nom — avec tous les effets délétères que l'on connaît.
C'est même pour cela que beaucoup en reviennent à dire qu'il vaudrait mieux faire redoubler les élèves (alors que, du temps où le redoublement était pratiqué, cela ne produisait pas d'effets formidables).
C'est superbement résumé. Le redoublement fonctionnait mal hors cas particuliers bien ciblés, il était abusivement utilisé comme menace destinée à faire peur aux élèves (à tel point que j'ai pu constater que la peur du redoublement avait perduré chez eux plusieurs années après sa quasi-suppression) son remplacement par rien est pire. Je me souviens des débat au moment de sa suppression, de l'argument de son coût élevé qui aurait pu être mieux utilisé dans d'autres dispositifs dont "les études" montraient qu'ils étaient efficaces...Sauf que les dispositifs on les cherche encore, à part un peu de saupoudrage de soutien/devoirs fait assez inefficaces.
Quoiqu'en me relisant, je pense que je me suis peut-être laissé aller à une simplification abusive. Les moyens mis dans la lutte contre le décrochage semblent avoir produit des résultats plutôt positifs. En revanche, cela pourrait aussi indiquer qu'on ne se décide, dans notre pays, à commencer à traiter un problème que lorsque l'on en est aux dernières extrémités. Ce qui n'est pas fait pour me rassurer…
_________________
Si tu vales valeo.
- HalybelÉrudit
epekeina.tes.ousias a écrit:Prezbo a écrit:epekeina.tes.ousias a écrit:Hervé Hervé a écrit:
Alors, si on supprime le redoublement - ou si on ne le supprime pas -que met-on en place ?
Si l'on supprime le redoublement, on sait ce que l'on met en place depuis environ 40 ans : rien.
On laisse faire une “orientation spontanée” par l'échec, qui ne dit pas son nom — avec tous les effets délétères que l'on connaît.
C'est même pour cela que beaucoup en reviennent à dire qu'il vaudrait mieux faire redoubler les élèves (alors que, du temps où le redoublement était pratiqué, cela ne produisait pas d'effets formidables).
C'est superbement résumé. Le redoublement fonctionnait mal hors cas particuliers bien ciblés, il était abusivement utilisé comme menace destinée à faire peur aux élèves (à tel point que j'ai pu constater que la peur du redoublement avait perduré chez eux plusieurs années après sa quasi-suppression) son remplacement par rien est pire. Je me souviens des débat au moment de sa suppression, de l'argument de son coût élevé qui aurait pu être mieux utilisé dans d'autres dispositifs dont "les études" montraient qu'ils étaient efficaces...Sauf que les dispositifs on les cherche encore, à part un peu de saupoudrage de soutien/devoirs fait assez inefficaces.
Quoiqu'en me relisant, je pense que je me suis peut-être laissé aller à une simplification abusive. Les moyens mis dans la lutte contre le décrochage semblent avoir produit des résultats plutôt positifs. En revanche, cela pourrait aussi indiquer qu'on ne se décide, dans notre pays, à commencer à traiter un problème que lorsque l'on en est aux dernières extrémités. Ce qui n'est pas fait pour me rassurer…
J'ajoute qu'en plus attendant la dernière extrémité, il est quasi trop tard ou alors cela demande des moyens colossaux.
_________________
Je soigne ma dyslexie pardon si elle ressort trop parfois.
Le téléphone ne m’aide pas.
- MoonchildSage
beaverforever a écrit:Le redoublement fait baisser le niveau des élèves : il aggrave leur échec scolaire. On a mesuré des centaines d'action et de facteurs sur la réussite des élèves, le redoublement fait partie de la toute petite minorité des facteurs qui font baisser le niveau des élèves. Il est en compagnie de la surdité, la dépression, les châtiments corporels, l'enseignement dans une langue étrangère de l'élève et les parents qui touchent les aides sociales comme revenu principal. Qu'est-ce qu'il faut de plus pour se dire que ce n'est peut-être pas la meilleure idée du siècle ?
Dans le but de favoriser la réussite des élèves, après avoir supprimé le redoublement, nous allons donc supprimer les aides sociales aux parents dont les autres revenus sont trop faibles.
- PrezboGrand Maître
Moonchild a écrit:beaverforever a écrit:Le redoublement fait baisser le niveau des élèves : il aggrave leur échec scolaire. On a mesuré des centaines d'action et de facteurs sur la réussite des élèves, le redoublement fait partie de la toute petite minorité des facteurs qui font baisser le niveau des élèves. Il est en compagnie de la surdité, la dépression, les châtiments corporels, l'enseignement dans une langue étrangère de l'élève et les parents qui touchent les aides sociales comme revenu principal. Qu'est-ce qu'il faut de plus pour se dire que ce n'est peut-être pas la meilleure idée du siècle ?
Dans le but de favoriser la réussite des élèves, après avoir supprimé le redoublement, nous allons donc supprimer les aides sociales aux parents dont les autres revenus sont trop faibles.
C'est tout le problème quand on observe des corrélations et qu'on en déduit des causalités(et il y a sans doute de ça dans les études qui "prouvent" qu'un redoublement scolaire est associée à une baisse de revenu à l'âge adulte, en sous-entendant implicitement qu'il aurait suffit que l'apprenant ne redoubleme pas pour qu'il trouve un meilleur boulot.)
- HonchampDoyen
Il y a eu plusieurs expériences dans mon collège, alternatives au redoublement.
2003. Une 5ème en 2 ans, pour les 6èmes défaillants. Je ne me souviens plus quel bilan a été tiré, je ne faisais pas partie du dispositif. J'arrivais en collège.
Vers 2007, une 4ème Aide et soutien, pour élèves faiblards mais braves de 5ème. Avec profs volontaires, aux petits soins, cohésion de groupe recherchée, sorties. Le but était aussi de redonner confiance à des cabossés de l'école. Objectif : pas la 3ème de collège, mais une place en 3ème dont j'ai oublié le nom, qui était en LP et guidait vers une formation LP.
Bons retours des profs et des gamins. J'ai davantage de souvenirs car j'étais présidente du FSE, et on finançait les sorties.
Elle a duré 3 ans. C'est le projet dont les profs ont le meilleur souvenir.
Vers 2015 (?) : Une 3ème à profil, même recrutement : élèves très très moyens, mais braves, ou vifs (pas de bons résultats mais réputés intelligents, ne me tapez pas pour le mot "intelligent").
Profs volontaires, élèves bichonnés, oral de DNB aménagé (un seul sujet préparé, contre 5 pour les autres, travaillé, oral blanc, et sujet qui tombait forcément)..
D'où bons résultats au DNB d'ailleurs, vu le poids de l'oral.
Objectif : les relancer et muscler leurs dossiers pour un bon BEP ou le BEP de leur choix.
Pas la seconde générale, tout était trop édulcoré, elle n'était pas dans le projet. Les parents étaient au courant. Il paraît que ce n'était pas dans les clous de faire ça, et que si l'un voulait demander une seconde gé, on ne pouvait l'empêcher.. Aucun ne l'a fait.
J'ai toujours eu le sentiment que le chef avait lancé ça car il s'était fait tancer sur les mauvais résultats du collège au DNB.
Cette classe à réussite exceptionnelle a remonté les statts.
Impression mitigée, je les avais en HG. On nous y a casé contre notre gré un élève qui avait été viré de chez nous, que sa mère avait mis dans le privé, et à qui le privé avait demandé de partir. Il nous a pourri la classe. Il a réussi à créer un groupe de bad boys. Les autres nous regardaient avec de grands yeux étonnés à chaque clash.
Avant dernière expérience : en 4ème, idée du sous-chef pour son année de stage : extraire des classes 6 semaines, avant Noel, une quinzaine d'élèves, pour créer une 4ème alternative.
But : leur redonner confiance en eux. Montrer qu'ils étaient capables de...
J'en étais aussi.
Pareil, bichonnés. Démarche de projet, l'élève fait ses recherches, construit son savoir, écrit ses textes, les tape à l'ordi, on ne l'agace pas sur le français... A la fin, petit livret perso. On a fait son livre. Une autre collègue d'HG était sur "se documenter", ect. Il fallait choisir et inclure des docs.
Ils avaient choisi après discussion de travailler sur le Brésil en HG. A cause des footeux, je pense. Ne me demandez pas le lien avec les programmes, mais j'en ai trouvés. Par ailleurs, c'était un projet officiel donc les programmes...
Maths en petits groupes, c'est la seule matière où il ne fallait pas qu'ils creusent trop d'écart avec leur classe d'origine.
Mi-janvier, retour dans leur classe d'origine.
Bilan :
ils ont trouvé que les profs étaient plus gentils, "plus doux", plus à l'écoute, faisaient moins peur.
Cela a relancé quelques élèves, ils ont cherché à mieux faire leurs devoirs, apprendre les leçons.
Le retour en classe d'origine n'a pas été facile, ils étaient perçus comme des "chouchous", certains et certaines ont donc pris des postures de (tout) petits rebelles.
Certains étaient soulagés de retrouver leur classe de 28, car ils trouvaient qu'on était trop sur leur peau.
(Débriefing fait par la CPE et le sous-chef dont c'était l'idée).
J'ai toujours trouvé cette expérience bizzarre, mais elle ne m'a pas déplu.
En 4ème encore, une option hybride découverte du milieu industriel (au lycée voisin, le prof de techno les emmenait 4 h me mercredi matin , suun semestre faire un projet avec les sections modelage et plasturgie, ) couplée avec "confiance en soi" , sur l'autre semestre (imposé par la cheffe de l'époque, avec les profs de lettres et d'EPS, but : une représentation théâtrale à la fin). Je n'en étais pas. Cela donnait une sorte de groupe bizarre, entre ceux qui avaient un réel projet technique (une est finalement devenue ingénieure) et d'autres choisis sur leur timidité....
Ce que j'en tire :
- Sur les projets 3 et 4 , j'ai eu le sentiment que ces projets étaient là pour servir quelqu'un plus que les élèves : les résultats DNB du chef, le projet du sous-chef pour son année de stage. ça a dû marcher, l'année d'après, il avait un poste dans le Lot (après 2 ans de sous-chef donc).
- A chaque fois, cela a pris des moyens sur la DHG. La 4ème alternative , payée en HSE, avait bien asséché l'enveloppe.
- Bilan fait au doigt mouillé, pas de réél suivi de leurs résultats, de leur devenir. Et même si positif, pas reconduit (sauf les 3 ans de 4ème AES) .
- Impression qu'on faisait des classes de happy fews dont on s'occupait, mais qu'on laissait en plan d'autres bons gamins, par manque de place. Selectionner ceux à qui on proposait était toujours difficile.
- Je pense que la majorité des profs n'était pas dupe. On avait l'impression de faire quelque chose, mais sans être contents de nous.
- Cela prenait des plombes en discussion, préparation, quelles évaluations ? Etre bienveillant car "ils sont bien mignons" ? Etre normalement exigeant ?
Au final, je crois que tout cela m'a rendue réac, j'en tire que si j'étais ministre, je serais blanquériste : des fondamentaux, du français à l'ancienne (grammaire, conjugaison, vocabulaire, lectures), des maths à l'ancienne (cours, applications, problèmes, calcul mental). J'avais en 6ème (1969-70) 6 h de français, dont 2 heures dédoublées. Et 5 h en maths, je crois.
Ne pas perdre trop d'énergie à chercher des méthodes alternatives. Ont-elles fait leurs preuves ?
Les anciennes avaient-elles démérité ? On était surtout incroyablement sélectif à un moment donné....
Mais des sorties, car il faut absolument que les gamins voient autre chose que leur quotidien (en HG, il y a toujours des sorties possibles). J'abhorre les projets arts, notamment, ou "artistes en résidence", qui les confinent dans leurs bahuts.
Je me rappelle une des dernières sorties avec des 4èmes, dans les rues d'Orléans. Une gamine qui a vu un sac à main à 800 euros dans une vitrine. L'émerveillement de certains devant le tableau orientaliste qui figure un lion au musée des Beaux-Arts, le souhait de rentrer à nouveau dans la cathédrale pour faire des photos.
Pour finir : laisser le niveau péricliter, ne rien faire pour leur donner un niveau minimal et le goût de l'effort, ne pas donner une orientation potable à chacun, cela nuit aux plus faibles, aux familles les plus modestes. Se dire qu'ils auront le RSA à 25 ans n'est pas un objectif.
Ceux qui ont des familles socialement conscientes des enjeux s'en tireront. C'est pour les faibles qu'il faut maintenir des exigences minimales.
2003. Une 5ème en 2 ans, pour les 6èmes défaillants. Je ne me souviens plus quel bilan a été tiré, je ne faisais pas partie du dispositif. J'arrivais en collège.
Vers 2007, une 4ème Aide et soutien, pour élèves faiblards mais braves de 5ème. Avec profs volontaires, aux petits soins, cohésion de groupe recherchée, sorties. Le but était aussi de redonner confiance à des cabossés de l'école. Objectif : pas la 3ème de collège, mais une place en 3ème dont j'ai oublié le nom, qui était en LP et guidait vers une formation LP.
Bons retours des profs et des gamins. J'ai davantage de souvenirs car j'étais présidente du FSE, et on finançait les sorties.
Elle a duré 3 ans. C'est le projet dont les profs ont le meilleur souvenir.
Vers 2015 (?) : Une 3ème à profil, même recrutement : élèves très très moyens, mais braves, ou vifs (pas de bons résultats mais réputés intelligents, ne me tapez pas pour le mot "intelligent").
Profs volontaires, élèves bichonnés, oral de DNB aménagé (un seul sujet préparé, contre 5 pour les autres, travaillé, oral blanc, et sujet qui tombait forcément)..
D'où bons résultats au DNB d'ailleurs, vu le poids de l'oral.
Objectif : les relancer et muscler leurs dossiers pour un bon BEP ou le BEP de leur choix.
Pas la seconde générale, tout était trop édulcoré, elle n'était pas dans le projet. Les parents étaient au courant. Il paraît que ce n'était pas dans les clous de faire ça, et que si l'un voulait demander une seconde gé, on ne pouvait l'empêcher.. Aucun ne l'a fait.
J'ai toujours eu le sentiment que le chef avait lancé ça car il s'était fait tancer sur les mauvais résultats du collège au DNB.
Cette classe à réussite exceptionnelle a remonté les statts.
Impression mitigée, je les avais en HG. On nous y a casé contre notre gré un élève qui avait été viré de chez nous, que sa mère avait mis dans le privé, et à qui le privé avait demandé de partir. Il nous a pourri la classe. Il a réussi à créer un groupe de bad boys. Les autres nous regardaient avec de grands yeux étonnés à chaque clash.
Avant dernière expérience : en 4ème, idée du sous-chef pour son année de stage : extraire des classes 6 semaines, avant Noel, une quinzaine d'élèves, pour créer une 4ème alternative.
But : leur redonner confiance en eux. Montrer qu'ils étaient capables de...
J'en étais aussi.
Pareil, bichonnés. Démarche de projet, l'élève fait ses recherches, construit son savoir, écrit ses textes, les tape à l'ordi, on ne l'agace pas sur le français... A la fin, petit livret perso. On a fait son livre. Une autre collègue d'HG était sur "se documenter", ect. Il fallait choisir et inclure des docs.
Ils avaient choisi après discussion de travailler sur le Brésil en HG. A cause des footeux, je pense. Ne me demandez pas le lien avec les programmes, mais j'en ai trouvés. Par ailleurs, c'était un projet officiel donc les programmes...
Maths en petits groupes, c'est la seule matière où il ne fallait pas qu'ils creusent trop d'écart avec leur classe d'origine.
Mi-janvier, retour dans leur classe d'origine.
Bilan :
ils ont trouvé que les profs étaient plus gentils, "plus doux", plus à l'écoute, faisaient moins peur.
Cela a relancé quelques élèves, ils ont cherché à mieux faire leurs devoirs, apprendre les leçons.
Le retour en classe d'origine n'a pas été facile, ils étaient perçus comme des "chouchous", certains et certaines ont donc pris des postures de (tout) petits rebelles.
Certains étaient soulagés de retrouver leur classe de 28, car ils trouvaient qu'on était trop sur leur peau.
(Débriefing fait par la CPE et le sous-chef dont c'était l'idée).
J'ai toujours trouvé cette expérience bizzarre, mais elle ne m'a pas déplu.
En 4ème encore, une option hybride découverte du milieu industriel (au lycée voisin, le prof de techno les emmenait 4 h me mercredi matin , suun semestre faire un projet avec les sections modelage et plasturgie, ) couplée avec "confiance en soi" , sur l'autre semestre (imposé par la cheffe de l'époque, avec les profs de lettres et d'EPS, but : une représentation théâtrale à la fin). Je n'en étais pas. Cela donnait une sorte de groupe bizarre, entre ceux qui avaient un réel projet technique (une est finalement devenue ingénieure) et d'autres choisis sur leur timidité....
Ce que j'en tire :
- Sur les projets 3 et 4 , j'ai eu le sentiment que ces projets étaient là pour servir quelqu'un plus que les élèves : les résultats DNB du chef, le projet du sous-chef pour son année de stage. ça a dû marcher, l'année d'après, il avait un poste dans le Lot (après 2 ans de sous-chef donc).
- A chaque fois, cela a pris des moyens sur la DHG. La 4ème alternative , payée en HSE, avait bien asséché l'enveloppe.
- Bilan fait au doigt mouillé, pas de réél suivi de leurs résultats, de leur devenir. Et même si positif, pas reconduit (sauf les 3 ans de 4ème AES) .
- Impression qu'on faisait des classes de happy fews dont on s'occupait, mais qu'on laissait en plan d'autres bons gamins, par manque de place. Selectionner ceux à qui on proposait était toujours difficile.
- Je pense que la majorité des profs n'était pas dupe. On avait l'impression de faire quelque chose, mais sans être contents de nous.
- Cela prenait des plombes en discussion, préparation, quelles évaluations ? Etre bienveillant car "ils sont bien mignons" ? Etre normalement exigeant ?
Au final, je crois que tout cela m'a rendue réac, j'en tire que si j'étais ministre, je serais blanquériste : des fondamentaux, du français à l'ancienne (grammaire, conjugaison, vocabulaire, lectures), des maths à l'ancienne (cours, applications, problèmes, calcul mental). J'avais en 6ème (1969-70) 6 h de français, dont 2 heures dédoublées. Et 5 h en maths, je crois.
Ne pas perdre trop d'énergie à chercher des méthodes alternatives. Ont-elles fait leurs preuves ?
Les anciennes avaient-elles démérité ? On était surtout incroyablement sélectif à un moment donné....
Mais des sorties, car il faut absolument que les gamins voient autre chose que leur quotidien (en HG, il y a toujours des sorties possibles). J'abhorre les projets arts, notamment, ou "artistes en résidence", qui les confinent dans leurs bahuts.
Je me rappelle une des dernières sorties avec des 4èmes, dans les rues d'Orléans. Une gamine qui a vu un sac à main à 800 euros dans une vitrine. L'émerveillement de certains devant le tableau orientaliste qui figure un lion au musée des Beaux-Arts, le souhait de rentrer à nouveau dans la cathédrale pour faire des photos.
Pour finir : laisser le niveau péricliter, ne rien faire pour leur donner un niveau minimal et le goût de l'effort, ne pas donner une orientation potable à chacun, cela nuit aux plus faibles, aux familles les plus modestes. Se dire qu'ils auront le RSA à 25 ans n'est pas un objectif.
Ceux qui ont des familles socialement conscientes des enjeux s'en tireront. C'est pour les faibles qu'il faut maintenir des exigences minimales.
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- Ajonc35Sage
J'en ai déjà parlé ici. Dans le collège de mes enfants, fin du siècle dernier, une 6 eme- 5ème en 3 ans, petits effectifs, enseignants volontaires; une 4eme-3 ème idem.
Il était possible de faire le collège en 5 ans ( un dispositif sur les 2). Une petite voisine a été dans ce dispositif et la maman était ravie. Une gamine qui n'a jamais redoublé et suis son bonhomme de chemin aujourd'hui dans la cuisine ( elle a multiplie les expériences et les lieux).
Il était possible de faire le collège en 5 ans ( un dispositif sur les 2). Une petite voisine a été dans ce dispositif et la maman était ravie. Une gamine qui n'a jamais redoublé et suis son bonhomme de chemin aujourd'hui dans la cuisine ( elle a multiplie les expériences et les lieux).
- LemmyKHabitué du forum
Les enquêtes internationales, PISA, TIMMS, et les évaluations nationales en sixième, quatrième et seconde ne montrent-elles pas une nette baisse des résultats de nos élèves ces dernières années. Or c'est, quelle coincidence, depuis la fin des redoublements. CQFD.Dame Jouanne a écrit:
Voilà pourquoi je me méfie des affirmations catégoriques. Des études ont été menées, certes, mais dans quelles conditions, avec quelles paramètres? C'est comme affirmer que le nombre d'élèves par classe n'impacte pas le niveau des élèves si l'étude menée a comparé une classe de 20 élèves de REP+ avec 40 élèves de Louis le Grand. Ce n'est pas qu'il ne faut pas tenir compte des études menées, mais quand on en voit certaines, on peut difficilement en tirer des conclusions tranchées.
Je crois qu'on est à peu près tous d'accord pour dire que le redoublement n'est pas la panacée et a été utile seulement pour certains dans des circonstances particulières.
Mais faire simplement passer tous les élèves en classe supérieure comme c'est le cas à l'heure actuelle, a-t-on fait des études dessus ? Si ça se trouve, elles montreraient le même taux d'échec que le redoublement. Mais quand on ne cherche pas, on ne trouve pas.
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