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- ElyasEsprit sacré
Dalvar a écrit:Si j'ai bien suivi beaucoup semblent avoir un rapport instrumental au sentiment national d'appartenance, considérant que l'Etat a son utilité. Mais par contre la plupart semblent contre le renforcement du sentiment national à la façon de JPB. Alors finalement est-ce que vous essayez plutôt chez vos élèves de déconstruire le sentiment d'appartenance national ou bien vous essayez de leur donner le sentiment d'appartenance nationale sous une forme ouverte et positive ? Et comment sont orientés les programmes d'histoire (que je ne connais pas) sur ce point ?
Euh... je viens de basculer dans la 4e dimension en lisant ça
Les programmes d'histoire n'ont aucune des vocations que tu écris. Ils ont pour vocation de donner aux élèves des éléments de connaissances et d'analyse du passé dont nous gardons quelques traces et indices.
Ils n'ont aucune vocation à construire un quelconque sentiment. Aux élèves de faire leurs propres choix.
Je trouve surprenant qu'on puisse avoir ce genre de débat à notre époque.
Lier la science historique à une volonté de construction publique d'identité chez les plus jeunes, c'est effrayant. En revanche, donner à tous les éléments pour se construire, oui, mais sans orienter vers un but politique érigé par les adultes plus âgés (ou plus exactement, un groupe dominant d'adultes plus âgés).
- DalvarNiveau 6
Elyas a écrit:Dalvar a écrit:Si j'ai bien suivi beaucoup semblent avoir un rapport instrumental au sentiment national d'appartenance, considérant que l'Etat a son utilité. Mais par contre la plupart semblent contre le renforcement du sentiment national à la façon de JPB. Alors finalement est-ce que vous essayez plutôt chez vos élèves de déconstruire le sentiment d'appartenance national ou bien vous essayez de leur donner le sentiment d'appartenance nationale sous une forme ouverte et positive ? Et comment sont orientés les programmes d'histoire (que je ne connais pas) sur ce point ?
Euh... je viens de basculer dans la 4e dimension en lisant ça
Les programmes d'histoire n'ont aucune des vocations que tu écris. Ils ont pour vocation de donner aux élèves des éléments de connaissances et d'analyse du passé dont nous gardons quelques traces et indices.
Ils n'ont aucune vocation à construire un quelconque sentiment. Aux élèves de faire leurs propres choix.
Je trouve surprenant qu'on puisse avoir ce genre de débat à notre époque.
Lier la science historique à une volonté de construction publique d'identité chez les plus jeunes, c'est effrayant. En revanche, donner à tous les éléments pour se construire, oui, mais sans orienter vers un but politique érigé par les adultes plus âgés (ou plus exactement, un groupe dominant d'adultes plus âgés).
Il me semble que le choix des éléments abordés ainsi que la façon de les aborder va forcément avoir une influence sur les élèves, puisque cela va participer de leur socialisation. Penser qu'on leur présente des programmes neutres de façon neutre me paraît illusoire. Les programmes de SES sont très orientés et je ne vois pas comment les programmes d'HG ne pourraient pas l'être.
- Vieux_MongolFidèle du forum
Elyas a écrit:Dalvar a écrit:Si j'ai bien suivi beaucoup semblent avoir un rapport instrumental au sentiment national d'appartenance, considérant que l'Etat a son utilité. Mais par contre la plupart semblent contre le renforcement du sentiment national à la façon de JPB. Alors finalement est-ce que vous essayez plutôt chez vos élèves de déconstruire le sentiment d'appartenance national ou bien vous essayez de leur donner le sentiment d'appartenance nationale sous une forme ouverte et positive ? Et comment sont orientés les programmes d'histoire (que je ne connais pas) sur ce point ?
Euh... je viens de basculer dans la 4e dimension en lisant ça
Les programmes d'histoire n'ont aucune des vocations que tu écris. Ils ont pour vocation de donner aux élèves des éléments de connaissances et d'analyse du passé dont nous gardons quelques traces et indices.
Ils n'ont aucune vocation à construire un quelconque sentiment. Aux élèves de faire leurs propres choix.
Je trouve surprenant qu'on puisse avoir ce genre de débat à notre époque.
Lier la science historique à une volonté de construction publique d'identité chez les plus jeunes, c'est effrayant. En revanche, donner à tous les éléments pour se construire, oui, mais sans orienter vers un but politique érigé par les adultes plus âgés (ou plus exactement, un groupe dominant d'adultes plus âgés).
Oui Elyas, on est d'accord, mais ça c'est les instructions officielles du BO. Par contre tu conviendras que les circulaires delta que nous dispense l'inspection lors des séminaires blancs insistent sur la déconstruction reconstruction au profit de l'internationalisme cosmopolite quand même.
- AlgernonNiveau 6
Dalvar a écrit:Si j'ai bien suivi beaucoup semblent avoir un rapport instrumental au sentiment national d'appartenance, considérant que l'Etat a son utilité. Mais par contre la plupart semblent contre le renforcement du sentiment national à la façon de JPB. Alors finalement est-ce que vous essayez plutôt chez vos élèves de déconstruire le sentiment d'appartenance national ou bien vous essayez de leur donner le sentiment d'appartenance nationale sous une forme ouverte et positive ? Et comment sont orientés les programmes d'histoire (que je ne connais pas) sur ce point ?
Mais ni l'un ni l'autre, l'histoire est une science, elle ne sert pas à renforcer ou déconstruire un sentiment d'appartenance nationale ! Ni quelque sentiment que ce soit d'ailleurs.
- VolteNiveau 5
Vous croyez vraiment que la jeune génération qui se tape du chômage, des salaires misérables (quand il y a du travail), des loyers relevant de la psychiatrie pénitentiaire, et un regard suspicieux quand ils ont la malchance de présenter un épiderme trop foncé peuvent vraiment aimer ce pays en ayant le sentiment d'appartenir à la communauté nationale ?
- VolteNiveau 5
+1Algernon a écrit:Dalvar a écrit:Si j'ai bien suivi beaucoup semblent avoir un rapport instrumental au sentiment national d'appartenance, considérant que l'Etat a son utilité. Mais par contre la plupart semblent contre le renforcement du sentiment national à la façon de JPB. Alors finalement est-ce que vous essayez plutôt chez vos élèves de déconstruire le sentiment d'appartenance national ou bien vous essayez de leur donner le sentiment d'appartenance nationale sous une forme ouverte et positive ? Et comment sont orientés les programmes d'histoire (que je ne connais pas) sur ce point ?
Mais ni l'un ni l'autre, l'histoire est une science, elle ne sert pas à renforcer ou déconstruire un sentiment d'appartenance nationale ! Ni quelque sentiment que ce soit d'ailleurs.
A la différence des brighellistes qui veulent nous raconter une histoire.
- MalagaModérateur
Si je sors quelques instants du débat concernant le sentiment national/la Marseillaise/les gens en babouches sont-ils prêts à mourir pour la France ? , selon moi, le souci n'est pas les programmes d'histoire mais la lourdeur des programmes d'histoire par rapport au temps de cours que nous avons.
Je vais simplement évoquer le collège. Nous avons 3h par semaine en 6e, 5e et 4e et 3h30 en 3e pour enseigner l'histoire, la géographie et l'EMC. Si je regarde mon cahier de texte des années précédentes, j'ai eu environ entre 80 et 85 heures de cours en 6e/5e/4e et 95 heures en 3e. Cela nous laisse environ 35h par année pour traiter le programme d'histoire (le reste des heures est consacré à la géographie et à l'EMC), et environ 45 heures pour l'année de 3e. Nous avons donc environ 150 heures pour traiter 9 chapitres en 6e, 8 chapitres en 5e, 8 chapitres en 4e et 11 chapitres en 3e soit 36 chapitres. Cela nous laisse donc un peu plus de 4h par chapitre, évaluation incluse.
A titre personnel, je passe plus de temps sur certains chapitres mais je ne termine jamais les programmes en 6e, 5e et 4e. Et quand je passe 8h sur la Première Guerre mondiale, soit deux semaines de cours, cela m'est reproché par l'IPR qui considère que nous devrions passer 4h sur la IGM...
Si quelqu'un a la solution miracle pour que les élèves retiennent tout du programme d'histoire quand on a 4h pour voir tout un chapitre (et je ne compte pas les interruptions de cours car telle élève a renversé la gourde, car la vie scolaire vient distribuer les nouveaux emplois du temps, car machin et machine se sont battus à la récré et la tension continue en classe, car untel devrait être accompagné par un AESH mais personne n'est là donc il est nécessaire que l'enseignant prenne du temps pour l'aider, car Bidule a entendu une blague sur Tiktok et se dit que ce serait chouette d'en faire profiter la classe, là, maintenant, car c'est la 8e heure de cours de la journée et la classe n'est pas du tout mais alors pas du tout réceptive), bref, si quelqu'un a une solution miracle, je veux bien.
Je vais simplement évoquer le collège. Nous avons 3h par semaine en 6e, 5e et 4e et 3h30 en 3e pour enseigner l'histoire, la géographie et l'EMC. Si je regarde mon cahier de texte des années précédentes, j'ai eu environ entre 80 et 85 heures de cours en 6e/5e/4e et 95 heures en 3e. Cela nous laisse environ 35h par année pour traiter le programme d'histoire (le reste des heures est consacré à la géographie et à l'EMC), et environ 45 heures pour l'année de 3e. Nous avons donc environ 150 heures pour traiter 9 chapitres en 6e, 8 chapitres en 5e, 8 chapitres en 4e et 11 chapitres en 3e soit 36 chapitres. Cela nous laisse donc un peu plus de 4h par chapitre, évaluation incluse.
A titre personnel, je passe plus de temps sur certains chapitres mais je ne termine jamais les programmes en 6e, 5e et 4e. Et quand je passe 8h sur la Première Guerre mondiale, soit deux semaines de cours, cela m'est reproché par l'IPR qui considère que nous devrions passer 4h sur la IGM...
Si quelqu'un a la solution miracle pour que les élèves retiennent tout du programme d'histoire quand on a 4h pour voir tout un chapitre (et je ne compte pas les interruptions de cours car telle élève a renversé la gourde, car la vie scolaire vient distribuer les nouveaux emplois du temps, car machin et machine se sont battus à la récré et la tension continue en classe, car untel devrait être accompagné par un AESH mais personne n'est là donc il est nécessaire que l'enseignant prenne du temps pour l'aider, car Bidule a entendu une blague sur Tiktok et se dit que ce serait chouette d'en faire profiter la classe, là, maintenant, car c'est la 8e heure de cours de la journée et la classe n'est pas du tout mais alors pas du tout réceptive), bref, si quelqu'un a une solution miracle, je veux bien.
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- DalvarNiveau 6
Algernon a écrit:Dalvar a écrit:Si j'ai bien suivi beaucoup semblent avoir un rapport instrumental au sentiment national d'appartenance, considérant que l'Etat a son utilité. Mais par contre la plupart semblent contre le renforcement du sentiment national à la façon de JPB. Alors finalement est-ce que vous essayez plutôt chez vos élèves de déconstruire le sentiment d'appartenance national ou bien vous essayez de leur donner le sentiment d'appartenance nationale sous une forme ouverte et positive ? Et comment sont orientés les programmes d'histoire (que je ne connais pas) sur ce point ?
Mais ni l'un ni l'autre, l'histoire est une science, elle ne sert pas à renforcer ou déconstruire un sentiment d'appartenance nationale ! Ni quelque sentiment que ce soit d'ailleurs.
Bah à mon époque (les années 2000) en cours d'histoire on apprenait pas beaucoup la méthodologie en histoire (btw mes élèves de seconde ont été choqués la semaine dernière quand je leur ai dit que l'histoire est une science) mais on apprenait surtout des faits historiques. Il me semble que pour la France comme pour les autres pays il y a des faits plus valorisants et d'autres moins valorisants. J'ai du mal à imaginer que dans la pratique, les faits qu'on choisit de leur présenter et la façon de les présenter n'aura aucune influence sur leur possible "sentiment national d'appartenance".
- ElyasEsprit sacré
Dalvar a écrit:Algernon a écrit:Dalvar a écrit:Si j'ai bien suivi beaucoup semblent avoir un rapport instrumental au sentiment national d'appartenance, considérant que l'Etat a son utilité. Mais par contre la plupart semblent contre le renforcement du sentiment national à la façon de JPB. Alors finalement est-ce que vous essayez plutôt chez vos élèves de déconstruire le sentiment d'appartenance national ou bien vous essayez de leur donner le sentiment d'appartenance nationale sous une forme ouverte et positive ? Et comment sont orientés les programmes d'histoire (que je ne connais pas) sur ce point ?
Mais ni l'un ni l'autre, l'histoire est une science, elle ne sert pas à renforcer ou déconstruire un sentiment d'appartenance nationale ! Ni quelque sentiment que ce soit d'ailleurs.
Bah à mon époque (les années 2000) en cours d'histoire on apprenait pas beaucoup la méthodologie en histoire (btw mes élèves de seconde ont été choqués la semaine dernière quand je leur ai dit que l'histoire est une science) mais on apprenait surtout des faits historiques. Il me semble que pour la France comme pour les autres pays il y a des faits plus valorisants et d'autres moins valorisants. J'ai du mal à imaginer que dans la pratique, les faits qu'on choisit de leur présenter et la façon de les présenter n'aura aucune influence sur leur possible "sentiment national d'appartenance".
Cela dépend des professeurs d'HG. J'enseigne depuis 2001 et mes élèves apprennent à faire des brouillons réflexifs, de l'analyse documentaire, des récits, des commentaires de documentaires, des cartes et ce, dès la 6e. Tous mes amis professeurs d'HG font de même et j'ai formé à cela quasiment 1000 professeurs depuis 11 ans que je suis formateur.
- MatteoNiveau 10
Dans un monde idéal la scientificité de l'histoire sert le projet républicain qui serait fondé sur l'émancipation de l'homme par la science. C'est l'héritage du positivisme qui a fondé la Troisième République et l'école historique française moderne contre l'ancienne école très légitimiste.
- JennyMédiateur
Dalvar a écrit:Bah à mon époque (les années 2000) en cours d'histoire on apprenait pas beaucoup la méthodologie en histoire (btw mes élèves de seconde ont été choqués la semaine dernière quand je leur ai dit que l'histoire est une science) mais on apprenait surtout des faits historiques. Il me semble que pour la France comme pour les autres pays il y a des faits plus valorisants et d'autres moins valorisants. J'ai du mal à imaginer que dans la pratique, les faits qu'on choisit de leur présenter et la façon de les présenter n'aura aucune influence sur leur possible "sentiment national d'appartenance".
Je ne pense pas que passer sous silence ni donner une vision positive de certains faits historiques (en dehors d'être totalement contestable au niveau des contenus) favorise le "sentiment national d'appartenance".
Elève dans les années 90, ça ne correspondait déjà plus à la pratique de certains de mes enseignants, je me souviens avoir travaillé sur documents, être allée aux archives régulièrement...
- epekeina.tes.ousiasModérateur
À mon avis, pour ce que j'en ai vu en 25 ans de formation, les profs d'histoire abordent cette question factuellement à propos de certains événements, groupes d'événements ou période qui sont au programme — mais certainement pas sur le mode de l'inculcation ou du “pour ou contre”.
Je peux le dire autrement : ils ne font pas du pseudo journalisme ou de l'émission d'animation/discussion en “pour ou contre” et à base de polémiques comme on en voit à la télé — pour la bonne raison qu'ils enseignent de l'histoire.
Je peux le dire autrement : ils ne font pas du pseudo journalisme ou de l'émission d'animation/discussion en “pour ou contre” et à base de polémiques comme on en voit à la télé — pour la bonne raison qu'ils enseignent de l'histoire.
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Si tu vales valeo.
- JennyMédiateur
C'est ça. On présente les différents acteurs, on ne fait évidemment pas un débat.
- henrietteMédiateur
Ce fil a été initié par un membre qui s'est révélé être un troll. Il l'a ouvert puis n'y est plus intervenu, et a bien réussi son coup puisqu'on s y crêpe le chignon. On y parle aussi politique en dehors du restreint. Enfin, le tour de la question semble avoir été fait.
Autant de raisons pour arrêter là les frais.
La modération a donc décidé de le fermer. Il sera supprimé sous 24h.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
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