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- Isis39Enchanteur
Historien(ne)s de métier, nous sommes consterné(e)s par la tonalité actuelle du débat public sur les nouveaux programmes d’histoire du collège. Nous souhaitons ici opposer une contradiction des plus fermes aux peurs, aux mensonges et aux fantasmes alimentés à ce sujet par différents médias.
Mensonge pur et simple d’abord sur le contenu de ces programmes, quand on cherche à faire croire que l’enseignement de l’histoire du christianisme médiéval, au contraire de celle de l’islam, ne serait plus obligatoire. Tentative éhontée d’alimenter la stigmatisation grandissante de l’islam, qui ne mérite qu’une opposition ferme. Mensonge tout aussi direct lorsqu’on s’ingénie à faire croire à nos concitoyens que la « chronologie » disparaîtrait : que chacun se rassure, le déroulé chronologique des périodes historiques est une réalité parfaitement ancrée, du primaire à l’université, dans notre système d’enseignement, et le projet actuel de programmes ne l’altère en rien.
Fantasme récurrent, enfin, lorsque l’on prétend que l’histoire de France serait sacrifiée. Il faut d’abord rappeler que la construction de la nation telle que nous la connaissons ne s’est achevée que très tardivement : vouloir enseigner l’histoire de France au Moyen Age comme si notre pays avait été déjà là n’a donc absolument aucun sens. D’autre part, il n’y a d’histoire que pour comprendre le présent : les nouveaux programmes sont ouverts sur le monde car ils répondent à des questions d’aujourd’hui et invitent à une réflexion sur les liens entre les hommes au-delà des frontières.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/05/14/enseignement-de-l-histoire-au-college-halte-aux-mensonges-et-aux-fantasmes_4633649_3232.html#UeokPV6uJlwcqzk8.99
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Pour ceux qui ne sont pas abonnés au Monde:
http://www.fichier-pdf.fr/2015/05/14/historien/
Pour ma part, je n'y vois que du bon sens. Bravo aux rédacteurs de cette tribune.
http://www.fichier-pdf.fr/2015/05/14/historien/
Pour ma part, je n'y vois que du bon sens. Bravo aux rédacteurs de cette tribune.
- JennyMédiateur
Merci Marcel pour l'article
- Isis39Enchanteur
Ceux qui le souhaitent peuvent ajouter leur signature à ce texte en envoyant un mail à programmes.histoire.2015@gmail.com
- CondorcetOracle
Cet aphorisme me semble bien curieux : "D’autre part, il n’y a d’histoire que pour comprendre le présent : les nouveaux programmes sont ouverts sur le monde car ils répondent à des questions d’aujourd’hui et invitent à une réflexion sur les liens entre les hommes au-delà des frontières."
Si l'histoire ne sert qu'à comprendre le présent, son intérêt apparaît quelque peu rabougri et la maîtresse de vie ne devient rien de plus qu'une boussole mal aimantée à l'heure du GPS.
Pour tout historien du politique, cette phrase relève de l'angélisme béat : "futurs citoyens, c’est-à-dire comme des libres acteurs du présent et du futur à partir d’une connaissance critique du passé."
Quand bien même l'histoire procurerait-elle une clairvoyance augmentée pour agir en pleine connaissance de cause, elle ne constituerait pas à elle seule un instrument de libération (de quoi ?) telle que l'envisagent les auteurs de ce texte. Quant à la pleine conscience et connaissance de son action, à moins de se faire l'historien de soi-même, il faut bien renoncer à cette volonté de puissance qui consisterait à vouloir appréhender toutes les conséquences de son action car cela se révèle tout bonnement impossible.
Si l'histoire ne sert qu'à comprendre le présent, son intérêt apparaît quelque peu rabougri et la maîtresse de vie ne devient rien de plus qu'une boussole mal aimantée à l'heure du GPS.
Pour tout historien du politique, cette phrase relève de l'angélisme béat : "futurs citoyens, c’est-à-dire comme des libres acteurs du présent et du futur à partir d’une connaissance critique du passé."
Quand bien même l'histoire procurerait-elle une clairvoyance augmentée pour agir en pleine connaissance de cause, elle ne constituerait pas à elle seule un instrument de libération (de quoi ?) telle que l'envisagent les auteurs de ce texte. Quant à la pleine conscience et connaissance de son action, à moins de se faire l'historien de soi-même, il faut bien renoncer à cette volonté de puissance qui consisterait à vouloir appréhender toutes les conséquences de son action car cela se révèle tout bonnement impossible.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Je pense que les rédacteurs de la tribune ont voulu, de façon peut-être un peu maladroite, dire que l'histoire est écrite différemment en fonction de l'environnement d'où écrit l'historien et que celui-ci est nécessairement influencé dans ses questionnements par son présent.
- Marie LaetitiaBon génie
quand on cherche à faire croire que l’enseignement de l’histoire du christianisme médiéval, au contraire de celle de l’islam
Je ne comprends pas. Le chapitre "Une société rurale encadrée par l'Église" est devenu obligatoire?
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- CondorcetOracle
Marcel Khrouchtchev a écrit:Je pense que les rédacteurs de la tribune ont voulu, de façon peut-être un peu maladroite, dire que l'histoire est écrite différemment en fonction de l'environnement d'où écrit l'historien et que celui-ci est nécessairement influencé dans ses questionnements par son présent.
Écrit comme cela, je n'ai pas d'objection. Je crains cependant qu'un présentisme de fort mauvais aloi n'imprègne ce texte.
- ZakalweNiveau 9
Condorcet a écrit:Cet aphorisme me semble bien curieux : "D’autre part, il n’y a d’histoire que pour comprendre le présent : les nouveaux programmes sont ouverts sur le monde car ils répondent à des questions d’aujourd’hui et invitent à une réflexion sur les liens entre les hommes au-delà des frontières."
Si l'histoire ne sert qu'à comprendre le présent, son intérêt apparaît quelque peu rabougri et la maîtresse de vie ne devient rien de plus qu'une boussole mal aimantée à l'heure du GPS.
Pour tout historien du politique, cette phrase relève de l'angélisme béat : "futurs citoyens, c’est-à-dire comme des libres acteurs du présent et du futur à partir d’une connaissance critique du passé."
Quand bien même l'histoire procurerait-elle une clairvoyance augmentée pour agir en pleine connaissance de cause, elle ne constituerait pas à elle seule un instrument de libération (de quoi ?) telle que l'envisagent les auteurs de ce texte. Quant à la pleine conscience et connaissance de son action, à moins de se faire l'historien de soi-même, il faut bien renoncer à cette volonté de puissance qui consisterait à vouloir appréhender toutes les conséquences de son action car cela se révèle tout bonnement impossible.
Même si je prend en compte la lecture de texte de Marcel Khrouchtchev, c'est aussi ce qui me dérange (en plus de l'affirmation sur la chronologie "du primaire à l'université", fausse en lycée - et en un sens à l'université, où les études thématiques ont toute leur place ; mais admettons qu'il s'agit d'une simplification délibérée). Et ce "présentisme" avoué est d'autant plus surprenant que j'ai le souvenir d'une conférence de Nicolas Offenstadt, l'un des signataires, s'élevant avec vigueur il y a quelques années contre cette idée que l'intérêt de l'histoire est sa capacité à permettre de comprendre le présent...
Disons qu'à tout le moins, avec autant de sommités autour du berceau, on aurait pu s'attendre à ce que le texte soit écrit pour éviter toute équivoque - si le but avait été d'éviter ces équivoques.
Donc j'apprécie l'essentiel du texte et ce qu'il essaie de faire, mais pas au point de pouvoir le suivre...
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INJUSTE Terme utilisé pour désigner les avantages dont on a essayé de spolier d'autres gens, mais sans y arriver. Voir aussi MALHONNETETE, DISSIMULATION, et TIENS J'AI DU POT
- DelimNiveau 5
Mensonge pur et simple d’abord sur le contenu de ces programmes, quand on cherche à faire croire que l’enseignement de l’histoire du christianisme médiéval, au contraire de celle de l’islam, ne serait plus obligatoire
Je viens pourtant de relire les programmes: p42 on voit clairement apparaître en caractère gras (= obligatoire?) l'enseignement de l'histoire des débuts de l'Islam, et en caractère non-gras (=facultatif?) le thème "une société rurale encadrée par l'Eglise".
Alors, qui ment?? Je pense que les auteurs de cette tribune défendent l'indéfendable.
Par ailleurs, ce dernier thème ("une société rurale encadrée par l'Eglise") contient en lui-même l'étude exclusive de l'Eglise dans un cadre rural. C'est un non-sens. L'Eglise est partout au Moyen-Âge, et les relais de la papauté que sont les évêques se trouvent en ville. Veut-on économiser du temps en étudiant à la fois la paysannerie et l'Eglise? Avec ce thèmes, on est dans la confusion.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Delim a écrit:Mensonge pur et simple d’abord sur le contenu de ces programmes, quand on cherche à faire croire que l’enseignement de l’histoire du christianisme médiéval, au contraire de celle de l’islam, ne serait plus obligatoire
Je viens pourtant de relire les programmes: p42 on voit clairement apparaître en caractère gras (= obligatoire?) l'enseignement de l'histoire des débuts de l'Islam, et en caractère non-gras (=facultatif?) le thème "une société rurale encadrée par l'Eglise".
Alors, qui ment?? Je pense que les auteurs de cette tribune défendent l'indéfendable.
Et c'est quoi, l'indéfendable?
- MalagaModérateur
Je reste, à titre personnel, dérangée de voir que l'Eglise au Moyen-âge, la pensée humaniste ou les Lumières seront des chapitres facultatifs. Ils me semblent essentiels.
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- ZakalweNiveau 9
Delim a écrit:Mensonge pur et simple d’abord sur le contenu de ces programmes, quand on cherche à faire croire que l’enseignement de l’histoire du christianisme médiéval, au contraire de celle de l’islam, ne serait plus obligatoire
Je viens pourtant de relire les programmes: p42 on voit clairement apparaître en caractère gras (= obligatoire?) l'enseignement de l'histoire des débuts de l'Islam, et en caractère non-gras (=facultatif?) le thème "une société rurale encadrée par l'Eglise".
Alors, qui ment?? Je pense que les auteurs de cette tribune défendent l'indéfendable.
Par ailleurs, ce dernier thème ("une société rurale encadrée par l'Eglise") contient en lui-même l'étude exclusive de l'Eglise dans un cadre rural. C'est un non-sens. L'Eglise est partout au Moyen-Âge, et les relais de la papauté que sont les évêques se trouvent en ville. Veut-on économiser du temps en étudiant à la fois la paysannerie et l'Eglise? Avec ce thèmes, on est dans la confusion.
Pour la première objection, tout dépend de l'intelligence qu'on accorde aux professeurs : il est difficilement envisageable d'étudier la construction de l'Etat monarchique sans aucune référence à la chrétienté médiévale ou à l'Eglise. Donc de fait, ce christianisme médiéval serait, en tout état de cause, étudié dans l'immense majorité des cas. Ce qui n'empêche assurément pas de rappeler dans le programme que cette notion doit être abordée, d'une manière ou d'une autre.
La critique du thème facultatif me semble par contre pleinement justifiée, j'ai un peu de mal à comprendre comment une aberration pareille a pu germer (surtout si l'on met en parallèle les campagnes sous influence de l'Eglise d'un côté et les villes lieux de culture et d'éducation de l'autre...). Mais ça fait partie des retouches théoriquement aisées à faire...
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INJUSTE Terme utilisé pour désigner les avantages dont on a essayé de spolier d'autres gens, mais sans y arriver. Voir aussi MALHONNETETE, DISSIMULATION, et TIENS J'AI DU POT
- Isis39Enchanteur
Zakalwe a écrit:Delim a écrit:Mensonge pur et simple d’abord sur le contenu de ces programmes, quand on cherche à faire croire que l’enseignement de l’histoire du christianisme médiéval, au contraire de celle de l’islam, ne serait plus obligatoire
Je viens pourtant de relire les programmes: p42 on voit clairement apparaître en caractère gras (= obligatoire?) l'enseignement de l'histoire des débuts de l'Islam, et en caractère non-gras (=facultatif?) le thème "une société rurale encadrée par l'Eglise".
Alors, qui ment?? Je pense que les auteurs de cette tribune défendent l'indéfendable.
Par ailleurs, ce dernier thème ("une société rurale encadrée par l'Eglise") contient en lui-même l'étude exclusive de l'Eglise dans un cadre rural. C'est un non-sens. L'Eglise est partout au Moyen-Âge, et les relais de la papauté que sont les évêques se trouvent en ville. Veut-on économiser du temps en étudiant à la fois la paysannerie et l'Eglise? Avec ce thèmes, on est dans la confusion.
Pour la première objection, tout dépend de l'intelligence qu'on accorde aux professeurs : il est difficilement envisageable d'étudier la construction de l'Etat monarchique sans aucune référence à la chrétienté médiévale ou à l'Eglise. Donc de fait, ce christianisme médiéval serait, en tout état de cause, étudié dans l'immense majorité des cas. Ce qui n'empêche assurément pas de rappeler dans le programme que cette notion doit être abordée, d'une manière ou d'une autre.
La critique du thème facultatif me semble par contre pleinement justifiée, j'ai un peu de mal à comprendre comment une aberration pareille a pu germer (surtout si l'on met en parallèle les campagnes sous influence de l'Eglise d'un côté et les villes lieux de culture et d'éducation de l'autre...). Mais ça fait partie des retouches théoriquement aisées à faire...
Voilà. Il ne faudrait pas que l'arbre cache la forêt.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Il est révélateur qu'on ne parle que des Lumières et de l'Islam. On voit bien où sont les névroses de notre société. Même si j'espère aussi pour ma part que les Lumières reviennent en enseignement obligatoire.
- Marie LaetitiaBon génie
Marie Laetitia a écrit:quand on cherche à faire croire que l’enseignement de l’histoire du christianisme médiéval, au contraire de celle de l’islam
Je ne comprends pas. Le chapitre "Une société rurale encadrée par l'Église" est devenu obligatoire?
Delim a écrit:Mensonge pur et simple d’abord sur le contenu de ces programmes, quand on cherche à faire croire que l’enseignement de l’histoire du christianisme médiéval, au contraire de celle de l’islam, ne serait plus obligatoire
Je viens pourtant de relire les programmes: p42 on voit clairement apparaître en caractère gras (= obligatoire?) l'enseignement de l'histoire des débuts de l'Islam, et en caractère non-gras (=facultatif?) le thème "une société rurale encadrée par l'Eglise".
Alors, qui ment?? Je pense que les auteurs de cette tribune défendent l'indéfendable.
Par ailleurs, ce dernier thème ("une société rurale encadrée par l'Eglise") contient en lui-même l'étude exclusive de l'Eglise dans un cadre rural. C'est un non-sens. L'Eglise est partout au Moyen-Âge, et les relais de la papauté que sont les évêques se trouvent en ville. Veut-on économiser du temps en étudiant à la fois la paysannerie et l'Eglise? Avec ce thèmes, on est dans la confusion.
C'est le sens de la question que je posais plus haut.
Zakalwe a écrit:Pour la première objection, tout dépend de l'intelligence qu'on accorde aux professeurs : il est difficilement envisageable d'étudier la construction de l'Etat monarchique sans aucune référence à la chrétienté médiévale ou à l'Eglise. Donc de fait, ce christianisme médiéval serait, en tout état de cause, étudié dans l'immense majorité des cas. Ce qui n'empêche assurément pas de rappeler dans le programme que cette notion doit être abordée, d'une manière ou d'une autre.
Oui enfin, cela n'empêche pas que le christianisme au Moyen Âge est bien évoqué indirectement. Cette histoire de faire confiance aux enseignants comme justification à tout commence à me sortir par les yeux... (ce qui est un comble)
Zakalwe a écrit:Mais ça fait partie des retouches théoriquement aisées à faire...
Oui. Mais il faut absolument que ça soit corrigé (quitte à alléger les attendus du chapitre actuel, que je trouve un peu lourds)
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- CondorcetOracle
Je souscris pleinement à ta dernière remarque, ML !
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Espérons que la consultation sur les programmes va donner lieu à quelques ajustements, donc.
- ElyasEsprit sacré
Ah mince, le christianisme médiéval ne serait plus du tout enseigner. C'est bizarre car je ne me vois pas enseigner un thème obligatoire (celui sur la construction de l'Etat en France au Moyen Âge) sans parler du christianisme médiéval (enseigner les Capétiens sans parler du christianisme médiéval... euh... ).
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Marie Laetitia a écrit: Cette histoire de faire confiance aux enseignants comme justification à tout commence à me sortir par les yeux... (ce qui est un comble)
Je vais parler très directement et très honnêtement: je n'ai pas envie d'avoir confiance en certains collègues. Quand je vois certains qui préparent leurs cours avec des manuels et n'ont plus ouvert de livre d'histoire depuis la fac (et encore, des manuels...) ou quand je vois certains anciens étudiants qui réussissent au CAPES, je me dis qu'on ne peut pas faire confiance aux collègues d'histoire-géographie en bloc. Désolé d'avoir été si franc, mais je le pense profondément.
- Marie LaetitiaBon génie
Marcel Khrouchtchev a écrit:Espérons que la consultation sur les programmes va donner lieu à quelques ajustements, donc.
Ouais. J'ai été un peu vaccinée, très récemment, par les "consultations". Entre celles sur le socle commun qui n'a servi à rien, du propre aveu de nos supérieurs. Cela ne servait qu'à nous faire lire le projet de socle. Et la consultation sur l'EMC, en présence des chefs, qui rédigeaient les réponses, à des questions tellement fermées que l'on a noirci les encadrés prévus pour les commentaires... (heureusement que notre adjoint a joué honnêtement les secrétaires...)
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Marie LaetitiaBon génie
Marcel Khrouchtchev a écrit:Marie Laetitia a écrit: Cette histoire de faire confiance aux enseignants comme justification à tout commence à me sortir par les yeux... (ce qui est un comble)
Je vais parler très directement et très honnêtement: je n'ai pas envie d'avoir confiance en certains collègues. Quand je vois certains qui préparent leurs cours avec des manuels et n'ont plus ouvert de livre d'histoire depuis la fac (et encore, des manuels...) ou quand je vois certains anciens étudiants qui réussissent au CAPES, je me dis qu'on ne peut pas faire confiance aux collègues d'histoire-géographie en bloc. Désolé d'avoir été si franc, mais je le pense profondément.
Ah mais tu peux. Je suis parfaitement d'accord avec toi.
J'ajouterai un autre argument. Il faut que l'on s'accorde sur ce que les élèves doivent savoir, donc il faut un programme clair, sans facultatif dans tous les sens, et sans être pléthorique pour autant si l'on veut privilégier la compréhension et non le gavage.
Et pour moi, ça doit passer par du vocabulaire. Chacun ses marottes, mais plus le temps passe, plus je suis convaincue que, plus un élève a un vocabulaire précis (donc riche), plus il sait parler et écrire. S'accorder sur des notions-clés que les élèves doivent connaître et savoir expliquer est fondamental pour savoir sur quelles bases on peut s'appuyer pour faire progresser les élèves.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Marie Laetitia a écrit:Marcel Khrouchtchev a écrit:Marie Laetitia a écrit: Cette histoire de faire confiance aux enseignants comme justification à tout commence à me sortir par les yeux... (ce qui est un comble)
Je vais parler très directement et très honnêtement: je n'ai pas envie d'avoir confiance en certains collègues. Quand je vois certains qui préparent leurs cours avec des manuels et n'ont plus ouvert de livre d'histoire depuis la fac (et encore, des manuels...) ou quand je vois certains anciens étudiants qui réussissent au CAPES, je me dis qu'on ne peut pas faire confiance aux collègues d'histoire-géographie en bloc. Désolé d'avoir été si franc, mais je le pense profondément.
Ah mais tu peux. Je suis parfaitement d'accord avec toi.
J'ajouterai un autre argument. Il faut que l'on s'accorde sur ce que les élèves doivent savoir, donc il faut un programme clair, sans facultatif dans tous les sens, et sans être pléthorique pour autant si l'on veut privilégier la compréhension et non le gavage.
Et pour moi, ça doit passer par du vocabulaire. Chacun ses marottes, mais plus le temps passe, plus je suis convaincue que, plus un élève a un vocabulaire précis (donc riche), plus il sait parler et écrire. S'accorder sur des notions-clés que les élèves doivent connaître et savoir expliquer est fondamental pour savoir sur quelles bases on peut s'appuyer pour faire progresser les élèves.
Entièrement d'accord avec toi.
- DelimNiveau 5
Je suis d'accord avec Marie-Laetitia.
J'ajoute que ces pseudo-consultations serviront à justifier une réforme qui n'est pas défendable. Le gouvernement pourra faire dire ce qu'il désire aux enseignants.
Si les consultations avaient été réellement prises en compte, on n'aurait pas mis en partie à la trappe l'étude de l'Egypte antique en 6e, l'on n'aurait pas éradiqué l'Italie de Mussolini (enseigné jusqu'à la fin des années 1990) ou encore la marche à la guerre en 3ème...
J'ajoute que ces pseudo-consultations serviront à justifier une réforme qui n'est pas défendable. Le gouvernement pourra faire dire ce qu'il désire aux enseignants.
Si les consultations avaient été réellement prises en compte, on n'aurait pas mis en partie à la trappe l'étude de l'Egypte antique en 6e, l'on n'aurait pas éradiqué l'Italie de Mussolini (enseigné jusqu'à la fin des années 1990) ou encore la marche à la guerre en 3ème...
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Delim a écrit:
Si les consultations avaient été réellement prises en compte, on n'aurait pas mis en partie à la trappe l'étude de l'Egypte antique en 6e, l'on n'aurait pas éradiqué l'Italie de Mussolini (enseigné jusqu'à la fin des années 1990) ou encore la marche à la guerre en 3ème...
Oui, enfin je veux bien, mais il faut quand même prendre en compte qu'il y a 20 ans, eh bien il y avait 20 ans d'histoire contemporaine en moins à enseigner. Ça paraît stupide dit comme ça, mais on ne peut pas étendre les programmes à l'infini et si on veut étudier le temps présent (ce qui est légitime), il faut bien éliminer des thèmes, c'est fatal.
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