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- IphigénieProphète
Je pense, enfin je suppose, (je ne l’ai pas lu, mais j’appartiens à la même génération grosso modo) qu’il dit surtout que le « pédagogique » a pris le pas sur la connaissance - et c’est un excellent moyen de contrôler la masse des enseignants diversement recrutés, ( c’est même en grande sinon totale partie la raison pour laquelle on a imposé petit à petit cette » mise en forme » des cours, intégrés à des « séquences et des parcours » programmes à l’avance et déclarés aux inspecteurs; il témoigne juste d’un changement profond du métier d’enseignant en l’espace d’une trentaine d’années. On ne travaille plus du tout de la même façon, c’est incontestable.
Pour le dire plus clairement: on a vu se mettre en place cette nouvelle façon très encadrée de travailler qui est le préalable nécessaire à la transformation du recrutement et de la formation. C’est ce qui permet d’aller vers un « technicien » de l’enseignement qui pourra appliquer un scénario de plus en plus détaillé qu’on lui fournira: plus besoin d’une formation universitaire aiguë.
Pour le dire plus clairement: on a vu se mettre en place cette nouvelle façon très encadrée de travailler qui est le préalable nécessaire à la transformation du recrutement et de la formation. C’est ce qui permet d’aller vers un « technicien » de l’enseignement qui pourra appliquer un scénario de plus en plus détaillé qu’on lui fournira: plus besoin d’une formation universitaire aiguë.
- Isis39Enchanteur
Effectivement il y a deux choses différentes et liées :
- maîtriser le savoir disciplinaire
- préparer la transmission de ce savoir (la pédagogie)
Moi aussi je peux improviser un cours de collège, un cours dialogué (c'est ma 30e rentrée). Mais ça ne sera pas forcément un cours efficace pour les élèves.
Il y a quelques années une élève m'avait dit, alors que je répondais à une question "Oh madame ! Vous savez tout !" Je lui avais répondu : "Non, je ne sais pas tout. J'en sais plus que toi et je sais comment trouver ce que je ne sais pas. Ce que je vais essayer de t'enseigner."
- maîtriser le savoir disciplinaire
- préparer la transmission de ce savoir (la pédagogie)
Moi aussi je peux improviser un cours de collège, un cours dialogué (c'est ma 30e rentrée). Mais ça ne sera pas forcément un cours efficace pour les élèves.
Il y a quelques années une élève m'avait dit, alors que je répondais à une question "Oh madame ! Vous savez tout !" Je lui avais répondu : "Non, je ne sais pas tout. J'en sais plus que toi et je sais comment trouver ce que je ne sais pas. Ce que je vais essayer de t'enseigner."
- IphigénieProphète
oui mais l’inverse est tout à fait vrai aussi je veux dire: on trouve sur le net pléthore de « séquences très pédagogiques » mais tout à fait ineptes…Isis39 a écrit:Effectivement il y a deux choses différentes et liées :
- maîtriser le savoir disciplinaire
- préparer la transmission de ce savoir (la pédagogie)
Moi aussi je peux improviser un cours de collège, un cours dialogué (c'est ma 30e rentrée). Mais ça ne sera pas forcément un cours efficace pour les élèves.
Il y a quelques années une élève m'avait dit, alors que je répondais à une question "Oh madame ! Vous savez tout !" Je lui avais répondu : "Non, je ne sais pas tout. J'en sais plus que toi et je sais comment trouver ce que je ne sais pas. Ce que je vais essayer de t'enseigner."
- IridianeFidèle du forum
Je pense effectivement que le fond du propos de Brighelli était de dire avec exagération que le pédagogique ne devait pas prendre le pas sur le disciplinaire, et je suis entièrement d’accord avec ça (et avec ce que tu dis Iphigénie). Mais, par bêtise ou par provoc (ou les deux), sa manière de le dire ainsi est inepte.
- Isis39Enchanteur
Iphigénie a écrit:oui mais l’inverse est tout à fait vrai aussi je veux dire: on trouve sur le net pléthore de « séquences très pédagogiques » mais tout à fait ineptes…Isis39 a écrit:Effectivement il y a deux choses différentes et liées :
- maîtriser le savoir disciplinaire
- préparer la transmission de ce savoir (la pédagogie)
Moi aussi je peux improviser un cours de collège, un cours dialogué (c'est ma 30e rentrée). Mais ça ne sera pas forcément un cours efficace pour les élèves.
Il y a quelques années une élève m'avait dit, alors que je répondais à une question "Oh madame ! Vous savez tout !" Je lui avais répondu : "Non, je ne sais pas tout. J'en sais plus que toi et je sais comment trouver ce que je ne sais pas. Ce que je vais essayer de t'enseigner."
Bien sûr !
- Vieux_MongolFidèle du forum
Iridiane a écrit:Je pense effectivement que le fond du propos de Brighelli était de dire avec exagération que le pédagogique ne devait pas prendre le pas sur le disciplinaire, et je suis entièrement d’accord avec ça (et avec ce que tu dis Iphigénie). Mais, par bêtise ou par provoc (ou les deux), sa manière de le dire ainsi est inepte.
Je ne suis pas sûr non plus que tous les élèves de prépa du lycée Thiers aient gardé un souvenir impérissable de certains cours. Des fois le bavardage érudit c'est pratique pour dissimuler l'absence de préparation et de construction.
- IridianeFidèle du forum
Oui, enfin, un cours magistral sur un sujet précis, sur lequel on va attendre des étudiants qu'ils sachent faire une dissertation niveau concours, ça n'est pas du "bavardage érudit"... Les étudiants de prépa n'attendent pas non plus de faire des travaux en îlot ou de la pédagogie inversée. Et personnellement, à la fac, on a beau me proposer des formations à la "ludopédagogie" (), eh bien je fais des cours "normaux" (= magistraux ou semi-dialogués, avec des exercices), parce que sinon je considère que c'est se moquer du monde et se moquer des étudiants. Peut-être ne gardent-ils pas un souvenir impérissable de mes cours parce qu'on n'y a pas joué au ballon (tu comprendras que je caricature à dessein évidemment, je préfère préciser) mais ma foi tant pis. Il m'est arrivé de m'ennuyer en cours, mais je suis quand même contente, avec le recul, d'avoir appris des choses et que ça m'ait permis d'arriver là où je suis arrivée.
Après, je n'ai jamais suivi un cours de Brighelli, donc je m'abstiens de juger la qualité de ses cours. Le personnage médiatique me déplaît, pour le reste, je n'en sais rien, c'est peut-être un excellent prof, ou pas.
Après, je n'ai jamais suivi un cours de Brighelli, donc je m'abstiens de juger la qualité de ses cours. Le personnage médiatique me déplaît, pour le reste, je n'en sais rien, c'est peut-être un excellent prof, ou pas.
- IphigénieProphète
Bien sûr mais là encore ça reste vrai aussi d’une préparation et d’une construction faite sur de gros manques. Je pense que c’est se lancer dans un faux débat et je crois aussi sérieusement que le métier a tout à perdre d’un flottement disciplinaire bien plus que d’un flottement pédagogique: plus précisément ni la connaissance ni la vraie pédagogie ne résident dans ce « « « tâcherisme » poussif que l’on voit se mettre en place partout au détriment de la vraie formation universitaire des enseignants. Après les cours de Brighelli je ne les connais pas et personne n’est au top dans 100% des cours cela dit mais ses connaissances de la littérature il faudrait bcp de mauvaises foi et d’idéologie pour les nier quand même, quoi qu’on pense de ses positions politiques ( preuves que la connaissance et la politique sont deux choses différentes, ce qui d’ailleurs est le minimum nécessaire pour croire en la démocratie)Vieux_Mongol a écrit:Iridiane a écrit:Je pense effectivement que le fond du propos de Brighelli était de dire avec exagération que le pédagogique ne devait pas prendre le pas sur le disciplinaire, et je suis entièrement d’accord avec ça (et avec ce que tu dis Iphigénie). Mais, par bêtise ou par provoc (ou les deux), sa manière de le dire ainsi est inepte.
Je ne suis pas sûr non plus que tous les élèves de prépa du lycée Thiers aient gardé un souvenir impérissable de certains cours. Des fois le bavardage érudit c'est pratique pour dissimuler l'absence de préparation et de construction.
- IridianeFidèle du forum
Iphigénie a écrit:Bien sûr mais là encore ça reste vrai aussi d’une préparation et d’une construction faite sur de gros manques. Je pense que c’est se lancer dans un faux débat et je crois aussi sérieusement que le métier a tout à perdre d’un flottement disciplinaire bien plus que d’un flottement pédagogique: plus précisément ni la connaissance ni la vraie pédagogie ne résident dans ce « « « tâcherisme » poussif que l’on voit se mettre en place partout au détriment de la vraie formation universitaire des enseignants. Après les cours de Brighelli je ne les connais pas et personne n’est au top dans 100% des cours cela dit mais ses connaissances de la littérature il faudrait bcp de mauvaises foi et d’idéologie pour les nier quand même, quoi qu’on pense de ses positions politiques ( preuves que la connaissance et la politique sont deux choses différentes, ce qui d’ailleurs est le minimum nécessaire pour croire en la démocratie)Vieux_Mongol a écrit:Iridiane a écrit:Je pense effectivement que le fond du propos de Brighelli était de dire avec exagération que le pédagogique ne devait pas prendre le pas sur le disciplinaire, et je suis entièrement d’accord avec ça (et avec ce que tu dis Iphigénie). Mais, par bêtise ou par provoc (ou les deux), sa manière de le dire ainsi est inepte.
Je ne suis pas sûr non plus que tous les élèves de prépa du lycée Thiers aient gardé un souvenir impérissable de certains cours. Des fois le bavardage érudit c'est pratique pour dissimuler l'absence de préparation et de construction.
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- DesolationRowEmpereur
Je ne suis pas tout à fait sûr que ce que Brighelli écrit soit si inepte pour un professeur de lettres. J'enseigne la littérature latine, et je crois que je pourrais improviser un cours sur à peu près n'importe quel texte latin sans trop de difficultés - après tout, même si je ne suis pas complètement up to date sur la biographie de l'auteur, ma foi il s'agit de parler de textes, et ça je sais faire. Je n'enseigne pas la littérature française mais suis agrégé de LC, et je crois que je pourrais faire un cours sans trop de difficulté ni de préparation sur la plupart des auteurs du XVIe au XXe - là encore, s'il s'agit de commenter un texte, j'ai été formé à ça.
C'est évidemment extraordinairement différent pour un enseignant d'histoire, qui ne peut pas causer de toutes les périodes sans travail de préparation spécifique.
Ce que j'écris là tient à une chose : je n'ai aucun intérêt pour toutes les histoires de réflexion pédagogique, je ne sais même pas si je fais des cours magistraux, dialogués, ça me paraît dénué de toute forme d'intérêt et d'importance. Je pense que sur ce point je suis encore plus extrême que Brighelli non seulement je pense que le "disciplinaire" a plus d'importance que le "pédagogique", mais je pense que 99,99% de ce qu'on appelle formation ou réflexion pédagogique est dénué de l'ombre même d'un intérêt. Sur un fil comme celui-ci, ressort régulièrement la figure mythique du professeur au savoir encyclopédique, mais incapable de le transmettre parce que pédagogiquement nul : c'est bien simple, cette sorte spécifique de licorne, je n'en ai presque jamais rencontré. Les enseignants qui savaient vraiment beaucoup de choses, eh bien il y avait toujours quelque chose à retirer de leurs cours.
C'est évidemment extraordinairement différent pour un enseignant d'histoire, qui ne peut pas causer de toutes les périodes sans travail de préparation spécifique.
Ce que j'écris là tient à une chose : je n'ai aucun intérêt pour toutes les histoires de réflexion pédagogique, je ne sais même pas si je fais des cours magistraux, dialogués, ça me paraît dénué de toute forme d'intérêt et d'importance. Je pense que sur ce point je suis encore plus extrême que Brighelli non seulement je pense que le "disciplinaire" a plus d'importance que le "pédagogique", mais je pense que 99,99% de ce qu'on appelle formation ou réflexion pédagogique est dénué de l'ombre même d'un intérêt. Sur un fil comme celui-ci, ressort régulièrement la figure mythique du professeur au savoir encyclopédique, mais incapable de le transmettre parce que pédagogiquement nul : c'est bien simple, cette sorte spécifique de licorne, je n'en ai presque jamais rencontré. Les enseignants qui savaient vraiment beaucoup de choses, eh bien il y avait toujours quelque chose à retirer de leurs cours.
- IridianeFidèle du forum
DR: je suis d'accord avec à peu près tout ce que tu dis, et j'ai le même avis sur tout ce qui concerne la "réflexion pédagogique" (je n'ose te parler des plaquettes de formation des néo-MCF que j'ai reçues cette année, je ) Et je suis d'accord aussi avec le fait que c'est très différent pour un professeur de lettres. Certes, si je dois faire un cours d'histoire littéraire sur des périodes dont je ne suis pas spécialiste (et je parle d'un cours du supérieur hein, pas de collège ou lycée où effectivement il est relativement facile d'improviser), je vais avoir besoin de lire un peu de biblio. Maintenant, si je n'ai pas préparé mon cours et que je veux faire une explication de texte, là en effet ça passera sur à peu près n'importe quel texte. Mais en effet la question se pose différemment pour les profs d'histoire.
Ce que je voulais dire en qualifiant les propos de Brighelli (tels qu'ils sont rapportés ici) d'ineptes, c'est que c'est évidemment très caricatural: non, un prof d'histoire en collège / lycée n'a pas besoin d'avoir un savoir absolument encyclopédique ni d'être un "historien" (ça n'a d'ailleurs pas de sens de comparer les deux métiers). Par contre, un solide savoir disciplinaire, oui, évidemment.
Ce que je voulais dire en qualifiant les propos de Brighelli (tels qu'ils sont rapportés ici) d'ineptes, c'est que c'est évidemment très caricatural: non, un prof d'histoire en collège / lycée n'a pas besoin d'avoir un savoir absolument encyclopédique ni d'être un "historien" (ça n'a d'ailleurs pas de sens de comparer les deux métiers). Par contre, un solide savoir disciplinaire, oui, évidemment.
- Vieux_MongolFidèle du forum
Iphigénie a écrit:Bien sûr mais là encore ça reste vrai aussi d’une préparation et d’une construction faite sur de gros manques. Je pense que c’est se lancer dans un faux débat et je crois aussi sérieusement que le métier a tout à perdre d’un flottement disciplinaire bien plus que d’un flottement pédagogique: plus précisément ni la connaissance ni la vraie pédagogie ne résident dans ce « « « tâcherisme » poussif que l’on voit se mettre en place partout au détriment de la vraie formation universitaire des enseignants. Après les cours de Brighelli je ne les connais pas et personne n’est au top dans 100% des cours cela dit mais ses connaissances de la littérature il faudrait bcp de mauvaises foi et d’idéologie pour les nier quand même, quoi qu’on pense de ses positions politiques ( preuves que la connaissance et la politique sont deux choses différentes, ce qui d’ailleurs est le minimum nécessaire pour croire en la démocratie)Vieux_Mongol a écrit:Iridiane a écrit:Je pense effectivement que le fond du propos de Brighelli était de dire avec exagération que le pédagogique ne devait pas prendre le pas sur le disciplinaire, et je suis entièrement d’accord avec ça (et avec ce que tu dis Iphigénie). Mais, par bêtise ou par provoc (ou les deux), sa manière de le dire ainsi est inepte.
Je ne suis pas sûr non plus que tous les élèves de prépa du lycée Thiers aient gardé un souvenir impérissable de certains cours. Des fois le bavardage érudit c'est pratique pour dissimuler l'absence de préparation et de construction.
Oh mais je ne conteste pas la nécessité d'un solide bagage disciplinaire. Pour les cours de JPB, j'ai deux collègues de lettres dont les enfants l'ont eu plus une élève et leurs témoignages nourrissent mes doutes
- DesolationRowEmpereur
Iridiane a écrit:DR: je suis d'accord avec à peu près tout ce que tu dis, et j'ai le même avis sur tout ce qui concerne la "réflexion pédagogique" (je n'ose te parler des plaquettes de formation des néo-MCF que j'ai reçues cette année, je ) Et je suis d'accord aussi avec le fait que c'est très différent pour un professeur de lettres. Certes, si je dois faire un cours d'histoire littéraire sur des périodes dont je ne suis pas spécialiste, je vais avoir besoin de lire un peu de biblio. Maintenant, si je n'ai pas préparé mon cours et que je veux faire une explication de texte, là en effet ça passera sur à peu près n'importe quel texte. Mais en effet la question se pose différemment pour les profs d'histoire.
Ce que je voulais dire en qualifiant les propos de Brighelli (tels qu'ils sont rapportés ici) d'ineptes, c'est que c'est évidemment très caricatural: non, un prof d'histoire en collège / lycée n'a pas besoin d'avoir un savoir absolument encyclopédique ni d'être un "historien" (ça n'a d'ailleurs pas de sens de comparer les deux métiers). Par contre, un solide savoir disciplinaire, oui, évidemment.
Ah ça, qu'il soit caricatural, je suis tout à fait d'accord
pour les plaquettes de formation des néo-MCF, je te comprends j'ai été recruté la dernière année où c'était facultatif, mon UFR m'a demandé si je voulais suivre ces formations (avec une décharge de 32h) ou prendre mon service normal, je te laisse deviner ce que j'ai choisi Bon courage !!
- IridianeFidèle du forum
DesolationRow a écrit:Iridiane a écrit:DR: je suis d'accord avec à peu près tout ce que tu dis, et j'ai le même avis sur tout ce qui concerne la "réflexion pédagogique" (je n'ose te parler des plaquettes de formation des néo-MCF que j'ai reçues cette année, je ) Et je suis d'accord aussi avec le fait que c'est très différent pour un professeur de lettres. Certes, si je dois faire un cours d'histoire littéraire sur des périodes dont je ne suis pas spécialiste, je vais avoir besoin de lire un peu de biblio. Maintenant, si je n'ai pas préparé mon cours et que je veux faire une explication de texte, là en effet ça passera sur à peu près n'importe quel texte. Mais en effet la question se pose différemment pour les profs d'histoire.
Ce que je voulais dire en qualifiant les propos de Brighelli (tels qu'ils sont rapportés ici) d'ineptes, c'est que c'est évidemment très caricatural: non, un prof d'histoire en collège / lycée n'a pas besoin d'avoir un savoir absolument encyclopédique ni d'être un "historien" (ça n'a d'ailleurs pas de sens de comparer les deux métiers). Par contre, un solide savoir disciplinaire, oui, évidemment.
Ah ça, qu'il soit caricatural, je suis tout à fait d'accord
pour les plaquettes de formation des néo-MCF, je te comprends j'ai été recruté la dernière année où c'était facultatif, mon UFR m'a demandé si je voulais suivre ces formations (avec une décharge de 32h) ou prendre mon service normal, je te laisse deviner ce que j'ai choisi Bon courage !!
Ahah, merci, je préférerais environ 1.000.000 de fois faire mon service normal - service normal que j'ai assuré 4 années durant en tant qu'ATER hein - mais à la réunion de rentrée on m'a doctement expliqué que j'étais sans doute une très bonne chercheuse mais que je ne savais pas enseigner (ça fait 12 ans que j'enseigne, de la seconde à l'agrégation...) et que donc on allait m'enlever 30 heures pour faire de la ludopédagogie à base de legos et des ateliers bac à sable de méditation (tout cela est vrai, aucune exagération pour le coup). Bref, c'est hors sujet, donc passons, et serrons les dents.
- Vieux_MongolFidèle du forum
Iridiane a écrit:
Ahah, merci, je préférerais environ 1.000.000 de fois faire mon service normal - service normal que j'ai assuré 4 années durant en tant qu'ATER hein - mais à la réunion de rentrée on m'a doctement expliqué que j'étais sans doute une très bonne chercheuse mais que je ne savais pas enseigner (ça fait 12 ans que j'enseigne, de la seconde à l'agrégation...) et que donc on allait m'enlever 30 heures pour faire de la ludopédagogie à base de legos et des ateliers bac à sable de méditation (tout cela est vrai, aucune exagération pour le coup). Bref, c'est hors sujet, donc passons, et serrons les dents.
Ah c'est original ça Toutes mes condoléances
- BalthazaardVénérable
Je n'ai pas voulu répondre étant matheux et quasi sûr de me faire étriller, mais puisque tu le fais, je suis à 100% d'accord ave ce que tu dis dans ma matière...DesolationRow a écrit:Je ne suis pas tout à fait sûr que ce que Brighelli écrit soit si inepte pour un professeur de lettres. J'enseigne la littérature latine, et je crois que je pourrais improviser un cours sur à peu près n'importe quel texte latin sans trop de difficultés - après tout, même si je ne suis pas complètement up to date sur la biographie de l'auteur, ma foi il s'agit de parler de textes, et ça je sais faire. Je n'enseigne pas la littérature française mais suis agrégé de LC, et je crois que je pourrais faire un cours sans trop de difficulté ni de préparation sur la plupart des auteurs du XVIe au XXe - là encore, s'il s'agit de commenter un texte, j'ai été formé à ça.
C'est évidemment extraordinairement différent pour un enseignant d'histoire, qui ne peut pas causer de toutes les périodes sans travail de préparation spécifique.
Ce que j'écris là tient à une chose : je n'ai aucun intérêt pour toutes les histoires de réflexion pédagogique, je ne sais même pas si je fais des cours magistraux, dialogués, ça me paraît dénué de toute forme d'intérêt et d'importance. Je pense que sur ce point je suis encore plus extrême que Brighelli non seulement je pense que le "disciplinaire" a plus d'importance que le "pédagogique", mais je pense que 99,99% de ce qu'on appelle formation ou réflexion pédagogique est dénué de l'ombre même d'un intérêt. Sur un fil comme celui-ci, ressort régulièrement la figure mythique du professeur au savoir encyclopédique, mais incapable de le transmettre parce que pédagogiquement nul : c'est bien simple, cette sorte spécifique de licorne, je n'en ai presque jamais rencontré. Les enseignants qui savaient vraiment beaucoup de choses, eh bien il y avait toujours quelque chose à retirer de leurs cours.
- Vieux_MongolFidèle du forum
DesolationRow a écrit:Les enseignants qui savaient vraiment beaucoup de choses, eh bien il y avait toujours quelque chose à retirer de leurs cours.
DR pour toi sans nul doute. Mais je ne suis pas sûr qu'un major de l'agrégation soit tout à fait représentatif de la masse de nos élèves du secondaire
- IphigénieProphète
Ni de la masse des enseignants: et pourtant ça ne marche pas
Plus sérieusement je me demande si ce n’est pas ce qui manque aux élèves dans la pédagogie actuelle: le sentiment qu’il y a plus et au dessus de leur savoir, à force de vouloir que ce soit le professeur qui apprenne des élèves et non l’inverse.
Admirer, c’est bien aussi dans la pédagogie efficace. La maïeutique sans Socrate, bof.
Plus sérieusement je me demande si ce n’est pas ce qui manque aux élèves dans la pédagogie actuelle: le sentiment qu’il y a plus et au dessus de leur savoir, à force de vouloir que ce soit le professeur qui apprenne des élèves et non l’inverse.
Admirer, c’est bien aussi dans la pédagogie efficace. La maïeutique sans Socrate, bof.
- Vieux_MongolFidèle du forum
Iphigénie a écrit:Ni de la masse des enseignants: et pourtant ça ne marche pas
Plus sérieusement je me demande si ce n’est pas ce qui manque aux élèves dans la pédagogie actuelle: le sentiment qu’il y a plus et au dessus de leur savoir, à force de vouloir que ce soit le professeur qui apprenne des élèves et non l’inverse.
Admirer, c’est bien aussi dans la pédagogie efficace. La maïeutique sans Socrate, bof.
En fait je crois que cette volonté n'existe pas ou alors de manière marginale chez très peu de gens. Je croise en nombre des formateurs, des inspecteurs... et jamais je n'ai entendu ce discours. Quant aux collègues même chose. J'entends beaucoup par contre l'injonction de laisser plus de place à la parole des élèves ou à leur travail personnel mais ce n'est pas du tout la même chose.
- ElaïnaDevin
Cataphracte a écrit:Bonsoir, les collègues.
En tant que professeurs d’histoire-géographie, vous sentez-vous réellement « experts » dans vos disciplines ? Avez-vous réponse à toutes les questions que vous posent les élèves ? Seriez-vous capable de faire cours sans le réviser un peu avant, et totalement sans notes, le moment venu ?
Si je pose cette question, c’est parce que je viens d’écouter Brighelli faire, dans une interview, des éléments cités plus haut les critères du « bon prof ». La sortie de ce vieux briscard, qui m’est plutôt sympathique au demeurant, m’a étonné dans la mesure où la génération de professeurs à laquelle j’appartiens a été convaincue de la nécessité de préparer ses cours au cordeau, de bien préparer ses fiches de préparation etc.
Moi ça va niveau expertise, mais c'est parce que non seulement j'ai une très haute opinion de moi-même, mais qu'en plus j'adore m'écouter parler (je suis une personnalité délicieuse cela va sans dire).
Bon blague à part, oui, certains collègues s'épuisent dans les préparations de cours, mais pas tous, tandis que d'autres n'en fichent pas une rame, donc ça s'équilibre. Ce n'est pas parce qu'un collègue prépare au cordeau toutes ses séquences à la minute près qu'il est une tanche, et inversement, ce n'est pas parce qu'on est parfois en impro qu'on est nul.
_________________
It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- ElaïnaDevin
Et surtout, Brighelli pense qu'être un "expert en histoire", c'est être incollable sur tout et n'importe quoi. Genre je suis sûr qu'il adore coller ses collègues en disant "han tu es prof d'histoire et tu ne sais pas quel est le calibre du canon de Gribeauval/le débit du Rubicon/que la bataille des lacs de Mazurie c'est du 7 au 14 septembre ? Nan mais les jeunes ils apprennent plus rien, c'est un scandale, de mon temps l'agreg ça valait quelque chose".
Sauf que non.
Soit dit en passant un nombre non négligeable de professeurs d'histoire dans le secondaire font de la recherche et sont donc aussi... historiens.
Sauf que non.
Soit dit en passant un nombre non négligeable de professeurs d'histoire dans le secondaire font de la recherche et sont donc aussi... historiens.
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- IridianeFidèle du forum
Elaïna a écrit:
Soit dit en passant un nombre non négligeable de professeurs d'histoire dans le secondaire font de la recherche et sont donc aussi... historiens.
Certainement, tout comme la plupart des historiens sont aussi professeurs d'histoire, mais ça n'est pas la même casquette.
- IridianeFidèle du forum
Vieux_Mongol a écrit:DesolationRow a écrit:Les enseignants qui savaient vraiment beaucoup de choses, eh bien il y avait toujours quelque chose à retirer de leurs cours.
DR pour toi sans nul doute. Mais je ne suis pas sûr qu'un major de l'agrégation soit tout à fait représentatif de la masse de nos élèves du secondaire
Mais pourquoi un major de l'agrégation serait-il un mauvais enseignant du secondaire ? Cela peut sans doute arriver de façon accidentelle, mais a priori le fait d'être major de l'agrégation c'est plutôt un gage de compétence, a minima sur les connaissances disciplinaires... Tout comme DR, je suis très sceptique par rapport au mythe du grand sachant incapable de transmettre son savoir parce qu'il est perché dans ses sphères. Je ne vois pas pourquoi un major de l'agrégation serait moins pédagogue (au bon sens du terme --> sachant transmettre son savoir) qu'un autre, et quand bien même ce serait le cas, on peut au moins se dire qu'il maîtrise sa discipline. Contrairement à bien des gens, je suis convaincue qu'il vaut mieux un mauvais pédagogue qui connaît bien sa discipline que l'inverse (en sachant que l'inverse, selon moi, n'existe pas: la maîtrise est la condition sine qua non de la pédagogie).
- IridianeFidèle du forum
Vieux_Mongol a écrit:Iphigénie a écrit:Ni de la masse des enseignants: et pourtant ça ne marche pas
Plus sérieusement je me demande si ce n’est pas ce qui manque aux élèves dans la pédagogie actuelle: le sentiment qu’il y a plus et au dessus de leur savoir, à force de vouloir que ce soit le professeur qui apprenne des élèves et non l’inverse.
Admirer, c’est bien aussi dans la pédagogie efficace. La maïeutique sans Socrate, bof.
En fait je crois que cette volonté n'existe pas ou alors de manière marginale chez très peu de gens. Je croise en nombre des formateurs, des inspecteurs... et jamais je n'ai entendu ce discours. Quant aux collègues même chose. J'entends beaucoup par contre l'injonction de laisser plus de place à la parole des élèves ou à leur travail personnel mais ce n'est pas du tout la même chose.
Il y a quand même cette idée de plus en plus répandue (et délétère) que la transmission du savoir doit partir de la parole des élèves et que l'enseignant ne doit plus avoir de posture surplombante / d'autorité. La formation IUFM que j'avais (plus ou moins) suivie après l'agreg était de cet acabit, avec comme exemple d'exercice à proposer aux élèves: compléter un poème de Baudelaire sous forme de texte à trou, avec les premiers mots qui leur venaient en tête. Et tout était à l'avenant. Alors, tu as peut-être eu beaucoup de chance, mais des formateurs et inspecteurs qui diffusent ce discours, il en existe plein.
- Fabrice25Habitué du forum
Iphigénie a écrit:Je pense, enfin je suppose, (je ne l’ai pas lu, mais j’appartiens à la même génération grosso modo) qu’il dit surtout que le « pédagogique » a pris le pas sur la connaissance - et c’est un excellent moyen de contrôler la masse des enseignants diversement recrutés, ( c’est même en grande sinon totale partie la raison pour laquelle on a imposé petit à petit cette » mise en forme » des cours, intégrés à des « séquences et des parcours » programmes à l’avance et déclarés aux inspecteurs; il témoigne juste d’un changement profond du métier d’enseignant en l’espace d’une trentaine d’années. On ne travaille plus du tout de la même façon, c’est incontestable.
Pour le dire plus clairement: on a vu se mettre en place cette nouvelle façon très encadrée de travailler qui est le préalable nécessaire à la transformation du recrutement et de la formation. C’est ce qui permet d’aller vers un « technicien » de l’enseignement qui pourra appliquer un scénario de plus en plus détaillé qu’on lui fournira: plus besoin d’une formation universitaire aiguë.
Oui, enfin regretter le bon vieux temps comme si tout était mieux avant, c'est tout aussi inepte que ce qu'écrit Brighelli.
On peut déplorer que la pédagogie ait pris le pas sur le disciplinaire, c'est certain et j'en suis le premier. On peut aussi se féliciter qu'il y ait plus de pédagogie et que certains enseignants se cassent plus la tête à essayer de trouver des stratégies pertinentes pour transmettre leurs savoirs (ce qui n'était pas le cas avant : au moins déjà à mon époque).
- NicétasNiveau 9
Je pense aussi que la position peut être un peu mesurée... Je défends le disciplinaire aussi parce que c'est ce qui correspond à mes convictions premières (et le mythe de l'agrégé qui ne sait pas enseigner, c'est insupportable) et c'est ce qui est le plus menacé, j'ai à cœur d'être le plus au niveau possible et de transmettre cette valeur-là mais ça ne m'empêche pas d'aimer réfléchir à ma pédagogie, de me documenter, d'aimer réfléchir à l'efficacité de mes pratiques auprès des étudiants, de leur proposer des méthodes de travail... Mon passage au collège a été très bénéfique de ce point de vue. Quand le pédagogique est corrélé au disciplinaire (ce qui n'est pas le cas des sciences de l'éducation, d'où leurs inepties), c'est efficace. Bien sûr, c'est le disciplinaire qui est malmené, avec cette volonté de déposséder l'enseignant de sa maîtrise disciplinaire et de son autonomie intellectuelle, je suis d'accord avec vous, mais ne caricaturons pas non plus !
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« Quand un discours naturel peint une passion ou un effet, on trouve dans soi-même la vérité de ce qu'on entend, laquelle on ne savait pas qu'elle y fût, en sorte qu'on est porté à aimer celui qui nous le fait sentir ; car il ne nous a pas fait montre de son bien, mais du nôtre ; et ainsi ce bienfait nous le rend aimable, outre que cette communauté d'intelligence que nous avons avec lui incline nécessairement le cœur à l'aimer. »
Pascal, Pensées
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