- DesolationRowEmpereur
Moi, je veux bien croire que c’est un exercice débile, mais j’aimerais assez que les étudiants de licence soient tous capables de remplir une frise chronologique basique sur l’histoire de France. C’est heureux que ce soit complètement inutile, hein, parce qu’ils en sont massivement incapables.
- ElyasEsprit sacré
DesolationRow a écrit:Moi, je veux bien croire que c’est un exercice débile, mais j’aimerais assez que les étudiants de licence soient tous capables de remplir une frise chronologique basique sur l’histoire de France. C’est heureux que ce soit complètement inutile, hein, parce qu’ils en sont massivement incapables.
Euh... tu donnes vraiment ça en licence
- AlgernonNiveau 6
Jenny a écrit:+1.
Décidément, on est souvent d'accord en ce moment.
Je vois ça !
Ca me fait plaisir qu'une professeure d'histoire considère que je ne dis pas trop de bêtises sur l'histoire.
C'est un sujet qui m'intéresse, mais dont je n'ai qu'une "pratique" amateure.
- JennyMédiateur
Tout dépend aussi de ce qu’on considère comme essentiel. Pour le coup, j’ai tendance à considérer comme plus utile la connaissance de la colonisation que celle de la guerre de Trente Ans pour la compréhension des conflits mondiaux.
- IridianeFidèle du forum
DesolationRow a écrit:Moi, je veux bien croire que c’est un exercice débile, mais j’aimerais assez que les étudiants de licence soient tous capables de remplir une frise chronologique basique sur l’histoire de France. C’est heureux que ce soit complètement inutile, hein, parce qu’ils en sont massivement incapables.
Il est clair qu’on se rend compte en licence que les étudiants n’ont aucune, mais alors aucune notion de la chronologie. Alors je veux bien que ce soit très complexe hein, mais c’est quand même bien embêtant. Cela dit, je me souviens que moi, arrivant en hypokhâgne, sans que ce soit à ce point catastrophique, j’étais très floue sur certains points de la chronologie et je me suis vite avisée que ça allait me causer de gros problèmes… et donc bah vous allez vous foutre allègrement de moi mais pour m’aider, j’ai fait des frises!!! Je les avais affichées au mur et maintenant je les ai encore en mémoire.
Alors attention hein, je ne dis pas que ce qui a marché pour moi marche pour tout le monde, ni que si les étudiants n’ont aucune notion de chronologie c’est à cause des vilains profs d’histoire. Mais quand on constate ce que je dis et ce que dit DR, à savoir que des étudiants de 20 ans ne savent absolument pas situer des événements (ni mêmes de grandes périodes) dans le temps, c’est quand même un très très gros problème.
D’ailleurs, vous allez me jeter des cailloux, mais pendant toutes les années ou j’ai fait un cours d’histoire littéraire du 19e, j’ai distribué à mes étudiants une frise avec les révolutions et les régimes politiques. Parce que de la L1 à la L3 vous pouvez être sûrs que PERSONNE ne savait de mémoire comment s’enchaînaient les régimes politiques au 19e. Et quand on ne sait pas ça, eh bien c’est très simple : on ne peut RIEN comprendre à la littérature du 19e siècle.
- IridianeFidèle du forum
Elyas a écrit:DesolationRow a écrit:Moi, je veux bien croire que c’est un exercice débile, mais j’aimerais assez que les étudiants de licence soient tous capables de remplir une frise chronologique basique sur l’histoire de France. C’est heureux que ce soit complètement inutile, hein, parce qu’ils en sont massivement incapables.
Euh... tu donnes vraiment ça en licence
Je me permets de répondre mais oui, en fait, sinon c’est juste impossible de faire cours: quand on ne sait pas situer la Révolution française (par exemple) on ne peut pas comprendre Hugo (par exemple aussi).
- beaverforeverNeoprof expérimenté
Certes, mais "être animateur" (ou mettre en activité), ce n'est pas être pédagogue, c'est un injonction vague qui flotte dans les représentations sur l'école, et "être compétent sur les savoir disciplinaire", cela ne fait pas de vous un bon enseignant. La littérature est cruelle sur ce sujet : les enseignants qui ont une maîtrise accrue de leur discipline ne font progresser leurs élèves que 0,11 écart type plus vite que leurs collègues moins savants. C'est un effet très faible.lene75 a écrit:Des gens qui disent que les savoirs disciplinaires ne servent à rien, que le bon prof, c'est le bon animateur, on en entend tous les jours sur toutes les ondes. Ça fait des décennies qu'on n'entend qu'eux et qu'ils détruisent l'école. Des gens qui disent, comme Brighelli, que pour que l'EN fonctionne, il faut recruter des gens d'un certain niveau et proposer un enseignement structuré, on n'en entend pas souvent, alors si on se met à tirer dessus, je ne comprends plus tous les autres fils qui déplorent l'état de l'EN.
Qu'on se comprenne bien, je pense qu'il faut recruter les collègues les plus savants et les plus passionnés possible par leur discipline, et je ne crois pas qu'on fera un bon enseignement avec des fiches d'activité toutes prêtes, mais je suis convaincu que c'est seulement quand on parlera vraiment de pédagogie (comment faire apprendre à long terme aux élèves des connaissances valides et articulées de façon à ce qu'ils acquièrent une culture et une pensée méthodique), que l'on pourra envisager une amélioration du système.
- JennyMédiateur
Le problème, ce sont aussi la faiblesse de certains lycéens qui ne devraient pas être en filière générale. Les régimes politiques au XIXe, c'est la quasi-totalité du programme de 1re. Il y a des oublis aussi entre la 1re et la licence.
On ne peut en revanche pas dire que les révolutions et les changements de système politique ne sont pas étudiés dans le secondaire, ni que l'histoire du XIXe y soit négligée. On étudie certes d'autres aspects que le politique en classe, mais les programmes d'histoire-géographie ne peuvent pas être élaborés en fonction des études de lettres. Mais je pense qu'avoir des connaissances aussi sur les changements économiques et l'impact de la colonisation ne sont pas superflus pour comprendre le XIXe s.
On ne peut en revanche pas dire que les révolutions et les changements de système politique ne sont pas étudiés dans le secondaire, ni que l'histoire du XIXe y soit négligée. On étudie certes d'autres aspects que le politique en classe, mais les programmes d'histoire-géographie ne peuvent pas être élaborés en fonction des études de lettres. Mais je pense qu'avoir des connaissances aussi sur les changements économiques et l'impact de la colonisation ne sont pas superflus pour comprendre le XIXe s.
- ElyasEsprit sacré
Iridiane a écrit:DesolationRow a écrit:Moi, je veux bien croire que c’est un exercice débile, mais j’aimerais assez que les étudiants de licence soient tous capables de remplir une frise chronologique basique sur l’histoire de France. C’est heureux que ce soit complètement inutile, hein, parce qu’ils en sont massivement incapables.
Il est clair qu’on se rend compte en licence que les étudiants n’ont aucune, mais alors aucune notion de la chronologie. Alors je veux bien que ce soit très complexe hein, mais c’est quand même bien embêtant. Cela dit, je me souviens que moi, arrivant en hypokhâgne, sans que ce soit à ce point catastrophique, j’étais très floue sur certains points de la chronologie et je me suis vite avisée que ça allait me causer de gros problèmes… et donc bah vous allez vous foutre allègrement de moi mais pour m’aider, j’ai fait des frises!!! Je les avais affichées au mur et maintenant je les ai encore en mémoire.
Alors attention hein, je ne dis pas que ce qui a marché pour moi marche pour tout le monde, ni que si les étudiants n’ont aucune notion de chronologie c’est à cause des vilains profs d’histoire. Mais quand on constate ce que je dis et ce que dit DR, à savoir que des étudiants de 20 ans ne savent absolument pas situer des événements (ni mêmes de grandes périodes) dans le temps, c’est quand même un très très gros problème.
D’ailleurs, vous allez me jeter des cailloux, mais pendant toutes les années ou j’ai fait un cours d’histoire littéraire du 19e, j’ai distribué à mes étudiants une frise avec les révolutions et les régimes politiques. Parce que de la L1 à la L3 vous pouvez être sûrs que PERSONNE ne savait de mémoire comment s’enchaînaient les régimes politiques au 19e. Et quand on ne sait pas ça, eh bien c’est très simple : on ne peut RIEN comprendre à la littérature du 19e siècle.
Ce que tu as fait pour ton cours d'histoire littéraire du 19e est exactement représentative de ce qu'est la frise chronologique : un outil de mémorisation qu'on recrache avec plus ou moins de réflexion.
Cela n'a pas d'autre utilité.
Je le répète, je suis assez intrigué par la méconnaissance de la compréhension humaine du temps par de nombreux professeurs qui pensent que c'est simple.
Ensuite, placer sur une frise chronologique des événements, cela demande de les avoir rencontrés dans sa vie. Nous ne sommes pas tous égaux face à cela (tu l'as subi en prépa selon ce que tu dis).
Enfin, travailler la compréhension du temps et situer des événements, ce n'est pas la même chose. L'un donne une capacité cognitive fondamentale et l'autre une capacité d'agilité intellectuelle et mémorielle.
La frise chronologique fonctionne avec des travaux de mémorisation et manipulation des connaissances mémorisées quand la compréhension du temps fonctionne avec la conceptualisation de toutes les notions temporelles. L'un et l'autre se nourrissant mutuellement (premier cours d'histoire en 6e de chaque chapitre, je fais un travail sur la longueur du temps avec une frise chronologique, dernier travail sur une période chronologique, je fais un travail écrit de conceptualisation et après ce travail de conceptualisation vous m'avez donné l'idée de donné en plan de travail hebdomadaire un travail de création de frise chronologique à partir de ce qu'ils ont dit dans leur conceptualisation, après, je ne suis que professeur de collège et en plus d'HG, je suis limité selon les grands pontes des lettres ).
- IridianeFidèle du forum
Jenny a écrit:Le problème, ce sont aussi la faiblesse de certains lycéens qui ne devraient pas être en filière générale. Les régimes politiques au XIXe, c'est la quasi-totalité du programme de 1re. Il y a des oublis aussi entre la 1re et la licence.
On ne peut en revanche pas dire que les révolutions et les changements de système politique ne sont pas étudiés dans le secondaire, ni que l'histoire du XIXe y soit négligée.
Entièrement d’accord avec toi et c’est bien pour ça que j’insistais - sans ironie aucune - sur le fait que ce n’était pas à imputer aux enseignants du secondaire ni sans doute aux programmes. Le niveau des élèves est certainement en partie en cause, mais il y a quand même de bons étudiants qui n’ont que très peu de notions de chronologie (et comme je le disais, je me sentais moi même assez fragile en sortant du lycée).
- lene75Prophète
Jenny a écrit:Tout dépend aussi de ce qu’on considère comme essentiel. Pour le coup, j’ai tendance à considérer comme plus utile la connaissance de la colonisation que celle de la guerre de Trente Ans pour la compréhension des conflits mondiaux.
Dans ce que tu as cité, il ne dit pas qu'il ne faut pas du tout faire la colonisation. Il s'étonne qu'elle soit faite 3 fois de suite alors que (d'après ce qu'il dit), la guerre de Trente ans n'est jamais vue. On pourrait par exemple imaginer ne faire que deux fois la colonisation pour laisser l'occasion de parler au moins une fois de la guerre de Trente ans.
C'est la même question que les parents posent en réunion de parents : pourquoi faire une 2e fois les outils des hommes préhistoriques alors qu'il y a tant de choses à voir ? Pourquoi étudier une 4e fois le quartier alors que les enfants ne savent pas situer les pays ou les mers parce que ça n'a jamais été vu ? Après dans un second temps on peut se poser la question des méthodes et de ce qui est plus important : les noms de tous les outils, est-ce le plus important à retenir de la préhistoire pour un enfant de 9 ans (on ne parle pas de silex, hein, mais de trucs hyper compliqués que moi-même n'ai pas retenus) ? Étudier les vêtements dans le menu détail, est-ce qu'il y a de plus important à savoir sur le Moyen Âge ? Justement si on n'a pas le temps de tout faire, la question du choix des contenus importe.
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- ElyasEsprit sacré
lene75 a écrit:Jenny a écrit:Tout dépend aussi de ce qu’on considère comme essentiel. Pour le coup, j’ai tendance à considérer comme plus utile la connaissance de la colonisation que celle de la guerre de Trente Ans pour la compréhension des conflits mondiaux.
Dans ce que tu as cité, il ne dit pas qu'il ne faut pas du tout faire la colonisation. Il s'étonne qu'elle soit faite 3 fois de suite alors que (d'après ce qu'il dit), la guerre de Trente ans n'est jamais vue. On pourrait par exemple imaginer ne faire que deux fois la colonisation pour laisser l'occasion de parler au moins une fois de la guerre de Trente ans.
C'est la même question que les parents posent en réunion de parents : pourquoi faire une 2e fois les outils des hommes préhistoriques alors qu'il y a tant de choses à voir ? Pourquoi étudier une 4e fois le quartier alors que les enfants ne savent pas situer les pays ou les mers parce que ça n'a jamais été vu ? Après dans un second temps on peut se poser la question des méthodes et de ce qui est plus important : les noms de tous les outils, est-ce le plus important à retenir de la préhistoire pour un enfant de 9 ans (on ne parle pas de silex, hein, mais de trucs hyper compliqués que moi-même n'ai pas retenus) ? Étudier les vêtements dans le menu détail, est-ce qu'il y a de plus important à savoir sur le Moyen Âge ? Justement si on n'a pas le temps de tout faire, la question du choix des contenus importe.
Ce n'est pas ce qui doit être fait si on suit les programmes. C'est du remplissage pour faire illusion de rigueur.
- IridianeFidèle du forum
Elyas a écrit:
Ce que tu as fait pour ton cours d'histoire littéraire du 19e est exactement représentative de ce qu'est la frise chronologique : un outil de mémorisation qu'on recrache avec plus ou moins de réflexion.
Cela n'a pas d'autre utilité.
Merci pour cette évaluation M. l’Inspecteur je pense que ce n’est pas encore aujourd’hui que je vais avoir mon avancement, je vais donc me flageller ! (Je te taquine).
C’est sans doute très inutile, mais sans ça je ne peux parler d’aucun écrivain du 19e siècle. Parce que tous font référence aux événements politiques. Donc bah, désolée d’être une pédagogue nulle, mais j’avoue que j’aime bien quand mes élèves comprennent ce qu’il y a écrit dans les livres.
- JennyMédiateur
Lene : La guerre de Trente Ans est au programme de spé. Mers et océans au programme de 4e, de Tle, de Tle spé. En fait, on nous reproche de ne pas faire des choses qu'on enseigne. Il suffit qu'il prenne le programme avant d'intervenir dans des médias pour savoir ce qu'on enseigne.
L'histoire uniquement des grands hommes, c'est fini depuis l'école des Annales...
Sur la colonisation, on travaille la colonisation et la décolonisation, pas la même année pour des raisons de chronologie (tiens, tiens). Mais on ne va pas faire l'un sans l'autre. D'autre part, travailler de manière fine sur la colonisation au collège est compliqué, on complexifie les savoirs au lycée. Avoir une approche chronologique de la 6e à la Tle comme il le souhaite reviendrait à moins approfondir les périodes les plus anciennes.
Je ne dis pas la même chose à des 5e ou à des 2nde sur le renforcement du pouvoir royal, on "refait Louis XIV", mais je vais plus loin avec mes Secondes. D'ailleurs, on est sur une vision longue du renforcement du pouvoir monarchique même en 5e, mais visiblement c'est simplement Louis XIV qui compte. Pas de souci, on travaille sur son règne aussi.
Tu ne peux pas nier qu'il a une vision très idéologique sur le sujet. Il associe l'enseignement de la colonisation à la présence d'élèves d'origine étrangère dans nos classe.
L'histoire uniquement des grands hommes, c'est fini depuis l'école des Annales...
Sur la colonisation, on travaille la colonisation et la décolonisation, pas la même année pour des raisons de chronologie (tiens, tiens). Mais on ne va pas faire l'un sans l'autre. D'autre part, travailler de manière fine sur la colonisation au collège est compliqué, on complexifie les savoirs au lycée. Avoir une approche chronologique de la 6e à la Tle comme il le souhaite reviendrait à moins approfondir les périodes les plus anciennes.
Je ne dis pas la même chose à des 5e ou à des 2nde sur le renforcement du pouvoir royal, on "refait Louis XIV", mais je vais plus loin avec mes Secondes. D'ailleurs, on est sur une vision longue du renforcement du pouvoir monarchique même en 5e, mais visiblement c'est simplement Louis XIV qui compte. Pas de souci, on travaille sur son règne aussi.
Tu ne peux pas nier qu'il a une vision très idéologique sur le sujet. Il associe l'enseignement de la colonisation à la présence d'élèves d'origine étrangère dans nos classe.
- LaotziSage
La vision que Brighelli a de l'histoire (outre de s'être progressivement droitisée comme son parcours politique) tient, à mon avis, à une chose simple : il voit la discipline avant tout comme une auxiliaire des lettres. L'enseignement de l'histoire doit, en gros, permettre aux élèves et aux étudiants de pouvoir comprendre le contexte et les allusions des oeuvres littéraires. Donc forcément, pour lui, l'enseignement de l'histoire peut se contenter d'être un exposé de "faits", de grandes dates, de grands événements.
Bon, ce n'est pas grave, je me venge en utilisant des extraits littéraires en cours et en disant aux élèves que la littérature est une science auxiliaire de l'histoire
Bon, ce n'est pas grave, je me venge en utilisant des extraits littéraires en cours et en disant aux élèves que la littérature est une science auxiliaire de l'histoire
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"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
- JennyMédiateur
Laotzi a écrit:Bon, ce n'est pas grave, je me venge en utilisant des extraits littéraires en cours et en disant aux élèves que la littérature est une science auxiliaire de l'histoire
- DesolationRowEmpereur
Je ne m’inquiète pas du tout pour ma compréhension du temps humain ni celle de mes collègues, je m’inquiète de voir que des étudiants de L1 n’aient une notion que très floue d’où diable il faudrait placer l’Ancien Régime, la Révolution, les différentes Républiques sur une frise. Et encore, là, je parle d’histoire de France, je ne vous parle pas d’Antiquité
Je ne parle pas d’une profonde compréhension augustinienne de ce qu’est le temps, c’est passionnant mais il doit y avoir trois philosophes dans l’histoire de l’humanité qui ont compris ce qu’était le temps. Je parle juste de classer dans le bon ordre Louis XIII, Louis XIV et Louis XV. Et sur ce plan, Broghelli a indéniablement raison.
Je ne parle pas d’une profonde compréhension augustinienne de ce qu’est le temps, c’est passionnant mais il doit y avoir trois philosophes dans l’histoire de l’humanité qui ont compris ce qu’était le temps. Je parle juste de classer dans le bon ordre Louis XIII, Louis XIV et Louis XV. Et sur ce plan, Broghelli a indéniablement raison.
- valleExpert spécialisé
Mais qu'est-ce qu'Iridiane aurait dû / pu faire ?Iridiane a écrit:Elyas a écrit:
Ce que tu as fait pour ton cours d'histoire littéraire du 19e est exactement représentative de ce qu'est la frise chronologique : un outil de mémorisation qu'on recrache avec plus ou moins de réflexion.
Cela n'a pas d'autre utilité.
Merci pour cette évaluation M. l’Inspecteur je pense que ce n’est pas encore aujourd’hui que je vais avoir mon avancement, je vais donc me flageller ! (Je te taquine).
C’est sans doute très inutile, mais sans ça je ne peux parler d’aucun écrivain du 19e siècle. Parce que tous font référence aux événements politiques. Donc bah, désolée d’être une pédagogue nulle, mais j’avoue que j’aime bien quand mes élèves comprennent ce qu’il y a écrit dans les livres.
En quoi distribuer une frise est un outil de mémorisation qu'on recrache sans réflexion ? Pourquoi ce n'est pas un repère qui rend possible la compréhension du texte ?
- JennyMédiateur
DesolationRow a écrit:Je parle juste de classer dans le bon ordre Louis XIII, Louis XIV et Louis XV.
Mais que font les profs de maths ?
Là, je suis désolée, mais si vos étudiants ne le savent pas, ils n'ont rien à faire à l'université et le problème n'est pas sur l'enseignement de l'histoire.
- ElyasEsprit sacré
Iridiane a écrit:Elyas a écrit:
Ce que tu as fait pour ton cours d'histoire littéraire du 19e est exactement représentative de ce qu'est la frise chronologique : un outil de mémorisation qu'on recrache avec plus ou moins de réflexion.
Cela n'a pas d'autre utilité.
Merci pour cette évaluation M. l’Inspecteur je pense que ce n’est pas encore aujourd’hui que je vais avoir mon avancement, je vais donc me flageller ! (Je te taquine).
C’est sans doute très inutile, mais sans ça je ne peux parler d’aucun écrivain du 19e siècle. Parce que tous font référence aux événements politiques. Donc bah, désolée d’être une pédagogue nulle, mais j’avoue que j’aime bien quand mes élèves comprennent ce qu’il y a écrit dans les livres.
Bah pour le coup, je trouvais personnellement que c'était une bonne pratique.
- DesolationRowEmpereur
Jenny a écrit:DesolationRow a écrit:Je parle juste de classer dans le bon ordre Louis XIII, Louis XIV et Louis XV.
Mais que font les profs de maths ?
Là, je suis désolée, mais si vos étudiants ne le savent pas, ils n'ont rien à faire à l'université et le problème n'est pas sur l'enseignement de l'histoire.
J’exagère peut-être un petit peu
- lene75Prophète
Elyas a écrit:lene75 a écrit:Jenny a écrit:Tout dépend aussi de ce qu’on considère comme essentiel. Pour le coup, j’ai tendance à considérer comme plus utile la connaissance de la colonisation que celle de la guerre de Trente Ans pour la compréhension des conflits mondiaux.
Dans ce que tu as cité, il ne dit pas qu'il ne faut pas du tout faire la colonisation. Il s'étonne qu'elle soit faite 3 fois de suite alors que (d'après ce qu'il dit), la guerre de Trente ans n'est jamais vue. On pourrait par exemple imaginer ne faire que deux fois la colonisation pour laisser l'occasion de parler au moins une fois de la guerre de Trente ans.
C'est la même question que les parents posent en réunion de parents : pourquoi faire une 2e fois les outils des hommes préhistoriques alors qu'il y a tant de choses à voir ? Pourquoi étudier une 4e fois le quartier alors que les enfants ne savent pas situer les pays ou les mers parce que ça n'a jamais été vu ? Après dans un second temps on peut se poser la question des méthodes et de ce qui est plus important : les noms de tous les outils, est-ce le plus important à retenir de la préhistoire pour un enfant de 9 ans (on ne parle pas de silex, hein, mais de trucs hyper compliqués que moi-même n'ai pas retenus) ? Étudier les vêtements dans le menu détail, est-ce qu'il y a de plus important à savoir sur le Moyen Âge ? Justement si on n'a pas le temps de tout faire, la question du choix des contenus importe.
Ce n'est pas ce qui doit être fait si on suit les programmes. C'est du remplissage pour faire illusion de rigueur.
C'est bien le problème entre ce que vous dites et ce qu'il dit. Vous parlez de ce qu'il faudrait faire pour bien faire, et peut-être de ce que vous faites vous. Il parle, comme le grand public, de ce qu'il constate qui est effectivement fait sur le terrain, qui n'est peut-être pas sans rapport avec les difficultés de recrutement. Il faut voir aussi que vous voyez la cohérence globale d'un programme à un instant t, tandis que la scolarité des élèves se fait avec des changements de programmes successifs qui peuvent générer des trous ou répétitions supplémentaires qui n’apparaissent dans aucun programme pris isolément.
C'est pareil pour les fiches à trous dont vous parliez plus haut. Apparemment il est admis dans les ESPE que ce n'est pas bien, et pourtant c'est toujours très largement utilisé dans les écoles. À chaque fois que j'explique aux professionnels du soin qui suivent ma fille que ce n'est pas adapté à ses problèmes de vue, on me répond : "Mais ce n'est adapté à aucun enfant ! Ça fait bien longtemps qu'on le sait et qu'on le répète, mais l'EN ne veut rien entendre !"
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- Vieux_MongolFidèle du forum
Je ne suis pas étonné plus que ça des carences de vos étudiants. Cette semaine lors d'un cours sur l'environnement mes élèves m'ont demandé une frise chronologique sur les régimes politiques du 19e siècle, chose qu'ils ont vu l'année d'avant. Le programme de première est particulièrement chargé, en fait infaisable. Les élèves y abordent énormément de choses et je doute effectivement que la majorité soit capable de dégager des repères chronologiques solides à son issue. Personnellement je ne serais pas contre une réflexion sur la mise en place d'un cadre chronologique reposant sur des dates politiques et économiques choisies, mémorisées de manière bête et méchante et évalué spécifiquement. Avec un rajout d'heures pour ne pas que ce soit au détriment du reste c'est-à-dire la compréhension. Sinon au niveau déperdition on est quand même pas tout seul. Alors que dans le même cours je les faisais travailler sur les modifications de perception de la nature, beaucoup ont eu du mal à se remémorer qu'il y avait eu quelque part au 19e siècle un mouvement littéraire qui s'appelait le romantisme
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Jenny a écrit:Brighelli ne sait pas à quoi ressemble notre discipline ni au niveau universitaire ni dans le secondaire. Je suis désolée, l’histoire à la Stéphane Bern, ce n’est pas ma discipline. Je ne suis évidemment pas favorable au retour à un roman national qui balaie les recherches des 50 dernières années.
Remarque…
Dans un billet récent publié dans Causeur, Brighelli prend l'exemple de la vision de l'histoire dans un film Chinois pour affirmer que l'histoire, c'est d'abord le récit (quitte, dit-il, à se fâcher avec des gens qui de toute façon le haïssent…) en se fondant sur deux films chinois, La Brigade des 800, de Guan Hu, sorti en 2020 et La Brigade de Shandong de 2021. Je passe sur l'analyse (si c'en est une) de l'héroïsme, du sacrifice et autres scènes de guerre — il conclut :
Le libéralisme occidental a cru pouvoir se passer de l’Histoire et de la culture ; le libéralisme chinois prouve qu’en s’appuyant sur l’histoire des peuples, on obtient bien plus aisément leur assentiment. Les compagnies de production chinoise mettent le paquet pour faire des films qui redonnent de la fierté au peuple […] : c’est cela aussi, le roman de l’Histoire, et à tout prendre, je préfère de légères distorsions, un usage généreux de l’épopée et du lyrisme, aux ratiocinations bien-pensantes de certains profs d’Histoire d’aujourd’hui, qui sont plus des idéologues que des historiens. Tant qu’à forcer le trait, autant le faire dans la perspective de la fierté d’être Français.
Ne serait-ce pas là la véritable définition qui se cache sous ce qu'il appelle (poliment ?) pour sa part “l'histoire chronologique” ?
Jenny a écrit:Mais que font les profs de maths ?DesolationRow a écrit:Je parle juste de classer dans le bon ordre Louis XIII, Louis XIV et Louis XV.
Là, je suis désolée, mais si vos étudiants ne le savent pas, ils n'ont rien à faire à l'université et le problème n'est pas sur l'enseignement de l'histoire.
Ben oui, mais le problème, c'est le binz numérique de l'histoire. Par ex., tu arrives à Louis XVI, et tu t'attends à Louis XVII, et ben non, paf ! c'est Louis XVIII. Et ensuite ? ils sont où les Louis XIX, XX, XXI etc. ? Alors va-t-en t'y reconnaître… Franchement, vous pourriez mettre un peu d'ordre, voire l'ordre, l'ordre et l'ordre dans ce chaos !
Mais au demeurant, DR a raison : on récupère tout de même bien des étudiants qui sont massivement dénués de tout ce qui, de près ou de loin ressemblerait à ce que l'on appelait jadis culture générale, voire culture de base… De quoi qu'on leur parle, ils ne peuvent le recevoir qu'en l'absence radicale de contexte. Il n'est certes pas impossible de réexpliquer — mais outre que cela prend un temps fou, il est tout sauf certain que cela soit réellement efficace (ne serait-ce que parce que beaucoup ne voient pas plus l'intérêt de toutes ces choses que pendant leurs années d'études antérieures).
_________________
Si tu vales valeo.
- JennyMédiateur
Vieux_Mongol a écrit:Alors que dans le même cours je les faisais travailler sur les modifications de perception de la nature, beaucoup ont eu du mal à se remémorer qu'il y avait eu quelque part au 19e siècle un mouvement littéraire qui s'appelait le romantisme
J’ai eu Victor Hugo, Maupassant et Beaumarchais comme philosophes des Lumières cette semaine en 1re ! Mais que font les collègues de lettres ?
ETO : s’inspirer de l’enseignement de l’histoire en Chine mais quelle belle idée !
Lene : tu n’évoques que le primaire où les difficultés de recrutement et le concours académique expliquent beaucoup de carences chez les PE, qui ne sont d’ailleurs pas tous correctement formés en histoire. Voire recrutés en 15 minutes…
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